Evangile de Luc

La parabole du Fils prodigue est habituellement interprétée au moyen de schémas théologiques (compassion, repentance, conflit fratricide, histoire d'Israël et des nations païennes, propre justice des Pharisiens, etc.). Ces approches font toutefois l'impasse sur les schémas sémantiques qui conditionnent l'interprétation des parcours figuratifs. Pour en tenir compte, une analyse littéraire détaillée des deux dialogues (père-fils cadet, et père-fils aîné) est proposée dans cet article. Elle permet de préciser la dynamique discursive liée à la perte du fils et aux conditions de ses retrouvailles.

« Cher Théophile » : c’est par ces mots que s’ouvre l’évangile de Luc.
C’est un récit épistolaire. Des témoins des « faits passés » ont parlé. Des paroles ont été dites qui sont  « tombées dans les oreilles »  de Luc. Il en fait le récit. Et il l’envoie. Dans l’attente d’une « réponse » : un écrit est à lire désormais.
Pour entraîner un dire nouveau.
C’est dans cet incessant mouvement de transmission entre dire et lire et puis dire encore que s’inscrit le présent ouvrage.

Vingt passages d’évangile sont proposés. En regard de chacun d’eux,  sont disposées deux pages de « reprise ». Il s’agit, chaque fois, d’une lecture-écriture.
D’une lecture parce qu’une attention méthodique a été portée au texte, sous toutes ses facettes discursives.
D’une écriture parce que l’analyse s’est  transfigurée en composition textuelle nouvelle.
Les réserves de sens des textes évangéliques sont inépuisables.

L’ensemble de ces productions textuelles aux allures parfois poétiques, avec les œuvres picturales qui se mêlent à elles pour se laisser contempler,  sont là pour inspirer le futur lecteur.
A lui de lire et de dire. Pour vivre.

Que l'on soit croyant ou athée, historien ou théologien, la résurrection est toujours envisagée sous l'angle du tombeau vide. Ce serait cet événement du tombeau vide qui aurait conduit les disciples à croire en la résurrection de Jésus. Mais pour notre part, cet idée ne semble pas rendre justice à ce que les textes évangéliques nous donne à voir et surtout à comprendre avec un tout petit peu d'esprit critique. Nous ne pensons pas que ce soit le tombeau vide qui ait amené les disciples à croire à la résurrection de Jésus et encore moins la vision en chair et en os du ressuscité. Nous nous en expliquons en déroulant les événements, tels que nous les comprenons, qui amenèrent au tombeau vide puis à l’idée de la résurrection.