Chanson Populaire

Cette thèse compare les poétiques à l’œuvre dans deux chansons urbaines, le tango chanté de Buenos Aires et le fado de Lisbonne, au moment de leur émergence sociale dans la seconde moitié du 19e siècle. La thèse interroge la représentation usuelle commune à ces deux traditions chantées et plus généralement aux chansons urbaines nées dans les sociétés industrielles de la seconde moitié du 19e siècle, selon laquelle il s’agirait d’expressions des bas-fonds urbains et des marges sociales, origines qui se traduiraient dans les paroles des premières chansons. Ces dernières sont de ce fait traditionnellement abordées par la critique comme des témoins sociaux, corpus poétique qui reflèterait l’expérience urbaine fin-de-siècle propre aux déclassés, en étant la trace de leur « voix » singulière et transgressive. Nous montrons que cette vulgate historiographique, dont le scénario mène systématiquement des marges au patrimoine national et/ou mondial, et que nous proposons de considérer comme un "grand récit" des origines, est partagée par la critique universitaire contemporaine, les promoteurs du Patrimoine Culturel Immatériel et les acteurs des deux traditions eux-mêmes, et qu'elle est matérialisée dans les paroles de chansons, les récits "ordinaires" et les performances. Nous la confrontons ensuite aux archives du tango et du fado, pour montrer qu’il s’agit d’une construction rétrospective émanant principalement de la littérature et de la presse fin-de-siècle. En contrepoint, nous démontrons à l’aide de sources variées que ces chansons sont des pratiques socialement transversales, apparues dans des contextes diversifiés. Nous replaçons ensuite les sources littéraires et les enquêtes sociales à partir desquelles a été élaborée cette fiction des origines dans le contexte particulier d’émergence d’un "imaginaire des bas-fonds" au milieu du 19e siècle, et d’une "poétique canaille", partagée par la littérature et la chanson, redéfinissant les frontières entre le savant et le populaire. Enfin, à travers une approche ethnopoétique des premiers corpus de chansons tango et fado, nous explorons cette "poétique canaille", en analysant notamment les opérations de montage, les médiatisations et les configurations textuelles qui permettent d’élucider, concrètement, la fabrique de ces deux traditions chantées. ************************** 

This doctoral thesis examines the poetics of two urban songs, Buenos Aires tango and Lisbon fado, as they socially emerged in the second half of the nineteenth century. It interrogates the prevailing representation, common to these two sung traditions and to several modern urban songs, according to which they originated in the underworld and outer fringes, and their lyrics bear witness to the urban experience of social outcasts. This historiographic vulgate, a script that leads systematically from the margins to national and/or global heritage, is reconsidered here as a "grand narrative" of origins, embodied in ordinary, scholarly and institutional tales and in fado and tango performances. The substantial lack of traces of these "marginal" practices in the Portuguese and Argentinian archives of the period is observed. It is then examined that these songs actually belong to socially transversal practices which appeared in various contexts in both cities. The "origin narrative" was configured retrospectively, based on fin-de-siecle social and criminal inquiries, literature and press, and should be linked to the "underworld imagination" developing on a world-scale at that time, and to the "rabble poetics" that spread at the same period in popular poetry, literature and song, redefining the frontiers between 'high' and 'low' culture. Finally, through an ethnopoetic approach of the first tango and fado repertoires, these "rabble poetics" are explored, analyzing processes of 'montage', mediatisations and textual configurations underlying, on a concrete level, the fabrication of these two song traditions.

Les flux migratoires de la Grèce vers l’étranger et de l’étranger vers la Grèce, tout au long de son histoire, ont laissé leurs traces aussi bien dans la mentalité des Grecs que dans leur culture. Le thème de l’immigration est traité dans la littérature, dans les œuvres d’arts plastiques et dans la musique. Dans cet article, nous nous pencherons sur des chansons grecques d’hier et d’aujourd’hui, dont le thème principal est l’immigration, afin de révéler l’évolution du langage poético-musical au fil du temps et de souligner leur contribution à la formation de la conscience politique des citoyens contemporains.

How can you comnpare two minorities in the same Canadian province(s), when one is racialized on the basis of its skin color and the other one on the basis of its language? How can the question of political districts in Nova Scotia for the Black and Acadian minorities be similar enough to be considered a similar political probklem when it comes to reallocating them targeted electoral districts? Going back to the early colony of Acadie, this essay explores the similarities and dissimilarities, the strains and the alliances between the Afro-Nova Scotian community and the Franco-Acadian one. It is to ,my knowledge the first time this attempt at a broad comparison has been done.

Depuis 1960 traitée juridiquement comme un délit, dépénalisée en 1982, puis bénéficiant de la loi mettant en place le Pacte civile de Solidarité (PACS) en 1999, et finalement de la loi de 2013 ouvrant le mariage pour tous, l’affection émotionnelle et physique entre deux hommes / deux femmes a parcouru une longue route pour être reconnue en France républicaine. Pendant un demi-siècle, dans la Cinquième République, les créations esthétiques – théâtre, roman, cinéma, musique – reflètent les affrontements sociaux, politiques et culturels, y compris la question de l’homosexualité.
Dans cette recherche nous nous proposons d’analyser l’expression poétique dans la chanson française abordant la question de l’affection émotionnelle et physique entre deux hommes. Dans le corpus de cent vingt-deux titres de musique, enregistrés pendant la période de cinquante ans, entre 1961 et 2011, évoquant l’homosexualité d’une manière directe ou cachée, cette recherche se concentre sur vingt-cinq chansons françaises pour analyser comment les « amitiés particulières » sont vues dans un milieu hétéro-centré et comment  « un amour à taire » s’assume et se voit dans le miroir de la société hétéro-normative.
Mots-clés : chanson française, émotion, amour, homosexualité, coming out.

Les traductions de chansons américaines en Europe et de chansons européennes  aux Etats-Unis mettent en évidence des phénomènes de transferts qui ne se réduisent pas  à l'exercice du "soft power" ou à des formes d'appropriation de cultures dominées par des cultures dominantes.

Pourquoi produit-on des chansons antiracistes, et quels effets ont-elles ? Cette contribution va explorer ces questions en se fondant sur un corpus de quelques dizaines de chansons écrites depuis 60 ans. Un certain nombre de chercheurs se sont penchés sur la chanson contestataire. Serge Denisoff en a fait une classification en fonction des contenus rhétoriques ; certaines chansons, écrit-il, visent à attirer du soutien, là où d'autres mettent en scène un positionnement radical personnel de l'artiste. Le débat s'est longtemps nourri sur le fait de savoir si de telles chansons s'adressaient aux seuls convaincus ou si elles pouvaient avoir une fonction éducative plus large. En procédant à une analyse des campagnes et des chansons antiracistes au Royaume-Uni et en Irlande, nous espérons évaluer le potentiel de ces créations. Nous examinerons en premier lieu quelques campagnes antiracistes construites sur l'activité musicale ; ensuite, nous analyserons une série de chansons afin de déconstruire le mécanisme de communication qu'elles mettent en oeuvre et l'effet des genres musicaux sur le potentiel des chansons.

Venu à la chanson sous l'Empire, Pierre-Jean de Béranger est consacré suite à son succès dans les goguettes – lieu d'une parole engagée et opposée aux pouvoirs en place – comme le « chansonnier du peuple ». Il n'en est pas moins prisé du public bourgeois, qui lit ses chansons comme de la poésie, véritable tour de force, qu’il accomplit en appariant en des termes uniques les vers recherchés du Caveau, société littéraire et épicurienne, au message politique de la chanson de goguette.

Le présent article cherchera à déployer les modalités de la représentation par le chansonnier des pouvoirs d'Ancien Régime, mobilisés comme les symboles d'un arbitraire anachronique  pour mieux mettre en garde l'opinion contre les dangers de la réaction cléricale et nobiliaire qui a cours dès les premières années de la Restauration.

Cet entretien s’inscrit dans la section du blogue intitulée « Acteurs et actrices », qui présente le travail et l’implication d’acteurs et d’actrices, collectifs ou individuels, dont les actions ont façonné des pans de l’histoire correspondant aux domaines de recherche du CHRS. Nous cherchons ici à documenter le rôle de ces personnes ou de ces groupes peu connus, trop souvent ignorés, mais qui à leur manière et à leur échelle demeurent des témoins et des acteurs de l’histoire.

Pierre Fournier est travailleur social de formation. Il travaille comme organisateur communautaire et fait de la chanson sociale. Il a milité au sein du mouvement syndical, des groupes communautaires et d’organisations politiques. Il se définit comme travailleur de la culture, plutôt que comme musicien. Pour lui, la chanson est un véhicule privilégié pour dénoncer les injustices.

Que las canciones cuenten lo que pasa en la sociedad es un fenómeno que se repite a lo largo del tiempo y del espacio. De modo que una canción se puede convertir en un símbolo de un acontecimiento social, histórico, cultural o económico, constituyendo así un testimonio histórico fiable del sentir popular en ese momento.  Las canciones tienen la capacidad de captar la historia, resumir movimientos sociales y políticos, y hacerlos permanecer vivos en la memoria a lo largo del tiempo. Además, las manifestaciones de las acciones colectivas vienen casi siempre acompañadas con cantos adaptados a cada una de las diferentes reivindicaciones, forjándose como un vector de solidaridad, esencial para reforzar la voluntad individual y la dinámica de grupo que funda cada movimiento. Si observamos con atención los siglos precedentes, ninguna otra manifestación artística ha poseído tal fuerza y facilidad de difusión entre el pueblo independientemente de sus orígenes, países, culturas.

A lo largo de este estudio sobre la canción ideológicamente comprometida en Francia comprobaremos que se trata de un fenómeno continuo y prolífico en la historia de este país inseparable de los cambios, las modas, la sociedad, la economía, la política, los periodos de paz y guerra o la inmigración. Veremos su importancia, no sólo como realidad musical, sino también como fenómeno sociológico debido a su esencia indisociable de los hechos históricos y sobre todo, de la vida cotidiana de la sociedad francesa.

http://historiadefranciaatravesdelacancion.blogspot.com.es/

http://www.rtve.es/alacarta/audios/discopolis/discopolis-121214/2904104/

Dialnet: http://dialnet.unirioja.es/servlet/autor?codigo=2002901

Si William Sheller (né en 1946) occupe une place particulière dans le domaine de la chanson française, il la doit en particulier à ce que nous appellerons un « double cross over ». D’une part, Sheller réalise dans sa production chansonnière de multiples emprunts et pastiches à la musique classique. D’autre part, une part non-négligeable de ses œuvres relevant de la musique savante porte la marque de la chanson. Notre article entend étudier ce double crossover d’un point de vue historique et analytique.
Dans une première partie, nous nous appuierons sur une analyse exhaustive de l’œuvre de Sheller, ainsi que sur des écrits et des entretiens publiés dans la presse afin de faire apparaître la place de la musique savante dans sa vie et sa formation ainsi que les enjeux de l’utilisation de sa musique pour sa propre trajectoire professionnelle.
Faisant fond sur ce travail de contextualisation, notre étude abordera ensuite la manière dont Sheller recourt à la musique classique dans sa production de chansons et d’œuvres relevant de la « pop music ». Deux pièces feront l’objet d’une analyse plus détaillée : un exemple d’emprunt, tout d’abord, au Tombeau de Couperin de Ravel, dans le Lux Aeterna (1972) ; puis un exemple de pastiche de l’ouverture à la française dans la chanson Le Nouveau monde (1987)
La dernière partie de cet article, analytique elle aussi, se penchera sur des œuvres relevant d’un processus d’hybridation symétrique : l’utilisation de traits formels caractéristiques de la chanson dans des œuvres relevant de ce que Sheller considérait lui même comme sa production « classique ». À cette fin, nous nous arrêterons en particulier sur la Suite française, créée à Radio France le 4 août 1985.

Présentation du projet : Ce séminaire aura pour but de stimuler une épistémologie de la chanson française des XX et XXIème siècles. Peut-on envisager la chanson sous l'angle poétique, du moins dans un premier temps, et utiliser sur elle l'outil stylistique et littéraire ? L'idée qui sera défendue est la suivante : les études littéraires ont leur mot à dire sur la chanson et la chanson a sa place dans les études littéraires. Mais ce qui demeure intéressant et ouvert, c'est que cette dernière est un objet pluri-sémiotique appelant le transdisciplinaire, ainsi, des musicologues, des praticiens de la chanson seront invités. La créativité langagière du texte de chanson et la réception auditive du texte chanté excèdent les frontières de la littérature traditionnelle. Toute problématique sera donc envisagée avec une grande largesse d'esprit. Nous voudrions, par de multiples angles d'approches, mettre la chanson au coeur d'un entrelacs réflexif serré, saisissant mieux ainsi la complexité de cet objet considéré comme simple 1. Sous les mots et les mélodies de ce genre faussement accessible et d'apparence parfois superficielle, quelles structurations, quelles maîtrises poétiques, quelles subtilités de communication, quelles stratégies sociales et quels effets symboliques ? Le travail du chercheur/de la chercheuse (et celui de ce séminaire) sera aussi de rendre intelligible ce qui reste intuitif pour l'auditeur de chanson. Seront abordés principalement les enjeux esthétiques de la chanson, les liens et la dialectique entre chanson et poésie, chanson et littérature, le phénomène de la mise en musique, du passage de l'écrit à la voix, les problématiques de genre, les questions de forme, et de particularités interprétatives, de présentation scénique et de performance, de mise en jeu et en scène du corps, de singularité artistique, le fait culturel du concert… et la mise en scène de la chanson pourrait alors nous amener à des variations : lectures publiques, mises en musiques sans paroles, en passant par la simple récitation… Mais la liste n'est pas close et d'autres enjeux moins « littéraires » peuvent être abordés (sociologiques, historiques,…). Ne sont pas exclues non plus des séances exceptionnelles avec une seule thématique qui balaierait un corpus large, comme l'angoisse, le genre, l'érotisme, etc. Noms de ceux qui ont contribué à l'étude intellectuelle de la chanson depuis les années 1950 et sur lesquels nous pourrons nous appuyer : Brochon,

The Box en anglais, The Box en français, est-ce la même chose ?
Bruno Fecteau, pianiste de Gilles Vigneault, interviewé par Jean Nicolas De Surmont (Montréal, le 24 octobre 2008).
Il s'exprime sur la relation texte-musique, en comparant en particulier la pratique en la matière chez les musiciens francophones et les musiciens anglophones.

Aussi publié à l'adresse :
https://www.uibk.ac.at/romanistik/institut/textmusik-in-der-romania/pdfs/bat/bat23.pdf

Écrire l’histoire de la poésie vocale au
Québec : le pari est de taille, et Jean-
Nicolas De Surmont le relève avec
brio. En montrant comment l’évolution
des pratiques vocales est indissociable
des changements politiques, économiques et identitaires de
leur lieu d’émergence, il retrace les grandes lignes de la
chanson québécoise en la rattachant à une chronologie
efficace. Grâce aux ressources rassemblées par les plus
grands folkloristes – pensons ici à la collection de plus de
dix milles chansons de Marius Barbeau –, l’auteur de La
poésie vocale et la chanson québécoise suit patiemment la
voix d’une nation en pleine ébullition. Des premières
vedettes (Hector Pellerin, J. Hervey Germain, Alexandre
Desmarteaux) aux jeunes talents néo-traditionnels (Mes
Aïeux, la Chasse-Galerie, Mauvais Sort…), Jean-Nicolas
De Surmont offre un survol de l’histoire du Québec à
travers ses chansonniers et ses mouvements musicaux. Ce
recul, nécessaire, et cette approche novatrice permettent une
meilleure compréhension des enjeux qui ont marqué le
processus identitaire québécois.
Feuilleter le livre :
https://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.entrepotnumerique.com%2Fflipbook%2Fpublications%2F3983.js&oid=103&c=&m=&l=&r=&f=pdf

Survol de la chanson québécoise d’hier à aujourd’hui, de ses grands courants et de ses artistes influents. Fleurissant des racines ancestrales de la tradition orale, la chanson québécoise est née sur un territoire riche en influences; tantôt d’ici, tantôt d’ailleurs sur des notes de quête identitaire caractéristique du peuple québécois. Présentation de son évolution et propositions de pistes d'exploitation didactique pour son utilisation en classe de FLE/FLS.F