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ADLFI. Archéologie de la France Informations une revue Gallia Basse-Normandie | 2009 Basly – La Campagne Guy San Juan Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlfi/3949 ISSN : 2114-0502 Éditeur Ministère de la culture Référence électronique Guy San Juan, « Basly – La Campagne », ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Basse-Normandie, mis en ligne le 01 mars 2009, consulté le 03 mai 2019. URL : http:// journals.openedition.org/adlfi/3949 Ce document a été généré automatiquement le 3 mai 2019. © Ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Basly – La Campagne Basly – La Campagne Guy San Juan Date de l'opération : 2009 (FP) 1 L’étude des vestiges protohistoriques de Basly intéresse la problématique de recherche des sites fortifiés de hauteur dans le nord de la France, occupés à l’âge du Bronze final et au premier âge du Fer. Les occupations de ces sites s’organiseraient selon deux phases, la première au Bronze final et la seconde à la fin du premier âge du Fer. 2 La problématique principale en 2009 était de confirmer la présence d’une entrée fortifiée à ailes rentrantes maçonnées, près du rebord du plateau au nord. 3 La fouille a révélé une réduction de la largeur du fossé 251 suggérant l’existence d’un second accès dans la zone 4. Cette observation avec celle du secteur III (2001-2003) conduirait bien à admettre un lien fonctionnel entre ce grand fossé et les deux lignes de poteau qui le bordent intérieurement. La contemporanéité entre ces deux aménagements, sur la base de cinq datations obtenues à partir de charbons des trous de poteau, placerait l’édification du système fossé-rempart palissadé à la fin de l’âge du Bronze. Dans ces conditions, la destruction du barrage pourrait survenir à une période tardive du Bronze final voire au tout début du premier âge du Fer. La répétition tout à fait remarquable de la stratigraphie du comblement du fossé 251 au fil des sondages depuis 2001 autorise en effet d’y reconnaître plusieurs horizons significatifs de ces évènements. Le moment de la destruction du rempart du Bronze final serait illustré par l’accumulation lacunaire de grandes dalles et de blocs calcaires appuyée contre le bord interne du fossé. Une phase d’abandon, mais plus assurément de dégradation naturelle du barrage ruiné, serait ensuite matérialisée sur chacune des coupes du fossé par les couches sablo-graveleuses recouvrant l’amas de dalles. Après ce dépôt de « fines » occupant, avec l’amas calcaire sous-jacent, la moitié interne du profil du fossé, ce dernier serait ensuite remblayé avec des matériaux contenant un abondant mobilier daté des débuts du VIe s. Ces mobiliers témoigneraient d’une communauté à statut social élevé. L’habitat du VIe s., à mettre en relation avec la nécropole fouillée sur le plateau en 1997, pourrait alors s’organiser non plus derrière une ligne fortifiée mais peut-être en contexte ouvert ou à l’abri d’un talus ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Basse-Normandie 1 Basly – La Campagne plus modeste. Les bâtiments sur poteaux à proximité de la palissade néolithique ont été datés par des graines carbonisées de la période VIIe s. et VIe s. Ils correspondraient sur le plateau à un pôle de stockage en lien avec les habitations dont certaines ont pu se situer à proximité du grand fossé. 4 Dans ce schéma chronologique de l’évolution du barrage protohistorique, la stratigraphie du chemin et les maçonneries trouvent difficilement leur place. Le comblement massif du fossé dans l’axe du chemin et les ornières identifiées en 2009 sont assurément postérieurs à l’enceinte du Bronze final. Des incertitudes demeurent en revanche pour argumenter l’hypothèse d’une circulation sur ce chemin au VIe s. ou contemporaine de l’élévation des maçonneries 803 et 804. 5 Un nouveau cadre chrono-culturel général peut cependant être avancé pour la conduite des recherches sur le site de Basly. Une enceinte fortifiée est édifiée et certainement abandonnée avant la fin du Bronze final, mais l’indigence du mobilier ne permet aucunement de mieux situer son occupation au cours de cette période et d’éclairer sa fonction. L’ampleur du décapage du rempart ne permet pas non plus d’en préciser le tracé et de démontrer sa nature : barrage transversal ou délimitation d’une enceinte de type Ring-Fort comparable à celle découverte à Malleville-sur-Le-Bec dans l’Eure. Les vestiges mobiliers du premier âge du Fer soulignent, en revanche, bien mieux la présence d’un important habitat à partir du début du VIe s., voire dès la seconde moitié du VIIe s. Son organisation transparaît à partir de trois pôles architecturés : une nécropole à caractère familial organisée autour d’un enclos carré, un groupe d’au moins huit bâtiments au centre du plateau, à une centaine de mètres maximum du grand fossé, évoquant un lieu voué au stockage. Le troisième pôle est suggéré par les abondants rejets de mobiliers dans le fossé qui témoignent de la pérennité d’un habitat de rang social élevé. Son cadre résidentiel a pu s’abriter également sur l’éperon, derrière un talus massif se superposant au tracé de celui du Bronze final. L’existence au début du premier âge du Fer de cette seconde clôture pourrait expliquer la bonne conservation des deux lignes de poteau antérieures et l’absence de perturbation sur la berme. 6 Dans ce schéma, l’éperon aurait connu un abandon prolongé entre le Bronze fina lIIb‑III et le début du Hallstatt D ou la fin du Hallstatt C. Le comblement du grand fossé serait pleinement accompli à la fin du premier âge du Fer. La récente découverte de murs en pierre sèche semble devoir ajouter au rythme des occupations de l’éperon une ultime phase se distinguant par de grands aménagements, appuyés sur le rebord du plateau et non plus organisés en fonction d’un barrage transversal. La fouille de Basly, celle plus récente de l’éperon de Banville à une dizaine de kilomètres au nord, devraient éclairer de façon spectaculaire la connaissance des établissements à statut particulier qui semblent bien investir de façon privilégiée les reliefs des rares vallées de la plaine de Caen. Ces études pourraient conduire à éclairer la connaissance de ces modestes éperons barrés dont l’abandon serait contemporain et en lien avec l’essor d’enceintes fortifiées de plaine comme celle particulièrement exemplaire de « la Fosse Touzé » à Courseulles-sur-Mer au nord de Basly. 7 (Fig. n°1 : Plan général des structures fouillées entre 1997 et 2009 sur le plateau de la Campagne) 8 SAN JUAN Guy ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Basse-Normandie 2 Basly – La Campagne ANNEXES Fig. n°1 : Plan général des structures fouillées entre 1997 et 2009 sur le plateau de la Campagne Auteur(s) : San Juan, Guy (MCC). Crédits : San Juan Guy MCC (2009) INDEX operation Fouille programmée (FP) Index géographique : Basse-Normandie, Calvados (14), Basly Index chronologique : Bronze final, Hallstatt, Néolithique, Premier âge du Fer Thèmes : calcaire, charbon, classe dirigeante, dalle, datation, destruction, édifice, enceinte, enclos, entrée, éperon barré, fortification, fossé, habitat, nécropole, palissade, plateau relief, poteau, remblai, rempart, site de hauteur, stockage, stratigraphie, trou de poteau AUTEURS GUY SAN JUAN MCC ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Basse-Normandie 3