Books by Élodie Vigouroux
Annales Islamologiques 55, 2021
From the 10th to the 16th century, the militarization of power and society increased in the Islam... more From the 10th to the 16th century, the militarization of power and society increased in the Islamic world. This dossier, which is part of the work carried out at IFAO around a view of war as a social and cultural phenomenon, aims to contribute to a better understanding of the modalities of this militarization. The studies presented here deal with the spatial dimension of war, which has been largely neglected by researchers. They shed light not only on the way in which populations perceived and experienced war, but also how it could configure or reconfigure spaces, in particular urban spaces, in the Iberian Peninsula, in the Maghreb, in Egypt and in the whole of the Near East.
Du Xe au XVIe siècle, la militarisation du pouvoir et des sociétés s'est intensifiée dans le monde islamique. Ce dossier, qui s’inscrit dans le cadre des travaux menés à l’Ifao autour d’une guerre envisagée comme un phénomène social et culturel, vise à participer à une meilleure compréhension des modalités de cette militarisation. Les études qui y sont présentées s’intéressent à la dimension spatiale de la guerre, qui a été largement délaissée par chercheurs. Elles éclairent non seulement la façon dont les populations percevaient et vivaient la guerre, mais aussi comment elle pouvait configurer ou reconfigurer les espaces, en particulier les espaces urbains, dans la péninsule Ibérique, au Maghreb, en Égypte et dans l’ensemble du Proche-Orient.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
The Umayyad Mosque of Damascus was both the emblematic monument of the city and a principal drive... more The Umayyad Mosque of Damascus was both the emblematic monument of the city and a principal driver of its economic life. By the end of the medieval period, it had established a dense network of links with the city and the surrounding agricultural lands. The manuscript which this volume presents was written in 1518, two years after the Ottoman conquest of Bilād al-Shām. It contains a list of the urban and rural properties belonging to the waqf of the Mosque, established in 1413. In addition to the edition and translation of this inventory, the authors propose a new study of the topography and toponymy of the city and the Ghouta, its surrounding oasis, shortly after its occupation by the troops of Timur Lang in 1401. They provide an analysis of Mamluk and Ottoman notarial and juridical practices, and by examining the geographical distribution of the landed properties, they delve into the implications of the symbiotic relationship between Damascus and its rural territories. The manuscript published here renders accessible to a wider audience a major source for the first time.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Award by Élodie Vigouroux
"Durant l’hiver 1400, le conquérant turco-mongol Timur Lang/Tamerlan, occupe Damas. Quand ses tro... more "Durant l’hiver 1400, le conquérant turco-mongol Timur Lang/Tamerlan, occupe Damas. Quand ses troupes quittent la ville en mars 1401, elle est détruite et exsangue. La réputation du conquérant, ainsi que les tendances en vigueur à l’époque ont conduit à l’élaboration d’une véritable légende relative à la destruction de Damas. Toutefois, si les sources historiques et les études menées présentent cet événement comme un cataclysme, l’impact des troupes mongoles sur le paysage urbain semble aujourd’hui à nuancer. En effet, à la fin du XIVe siècle déjà, de violents troubles avaient agité Damas à la suite de l’avènement du sultan mamelouk circassien al-Ẓāhir Barqūq, semant la destruction. Il est donc nécessaire de rendre à Tīmūr ce qui est à Tīmūr, en évaluant, grâce au croisement des éléments présentés par les sources historiques, l’état de Damas, avant et après son passage et de proposer ainsi une vision renouvelée des événements.
Cette approche permet également d’aborder sous un angle nouveau l’étude de la renaissance de la ville, d’en appréhender le rythme, les mécanismes et les acteurs, à travers l’étude des textes historiques disponibles mais aussi de documents inédits apportant un éclairage inédit sur les enjeux de la reconstruction au début du XVe siècle. Cette démarche rend possible la mise en évidence de la nouvelle organisation économique de la ville, en phase avec un contexte difficile et l’importance du Grand Commerce méditerranéen. Elle permet aussi d’évaluer la redistribution des activités et la recomposition urbaine, faisant émerger de nouveaux secteurs, à la faveur de la ruine des quartiers centraux.
Enfin, toujours dans l’optique de relativiser l’impact réel de l’occupation de la ville, un nouvel examen des conséquences la déportation par Tamerlan des artisans de Damas vers sa capitale, Samarcande, s’impose. Ce traumatisme est souvent présenté non seulement comme l’une des raisons d'un déclin économique de la ville, mais aussi comme la cause de la disparition de sa tradition architecturale. L’analyse des monuments conservés, appuyée par la lecture des sources historiques permet de mettre en lumière les caractéristiques des constructions qui matérialisent la renaissance de la ville tout au long du XVe siècle et nous conduit à mener une réflexion sur les conséquences du manque de main-d’œuvre et donc sur la circulation des techniques et des modèles dans ce contexte voyant la multiplication des grands chantiers.
Cherchant à évacuer le topos et le pathos inhérents aux récits des événements, ce travail combine donc l’examen des faits affectant le développement urbain, l’analyse des aspects économiques de la reconstruction, et l’étude des données architecturales afin de tenter de mesurer les conséquences réelles du passage de Tamerlan à Damas."
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Papers by Élodie Vigouroux
Bulletin d’études orientales
Bookmarks Related papers MentionsView impact
« Alep après Tamerlan : la reconstruction de l’enceinte (1401-1430) », Reconstruire les villes. Modes, motifs et récits, édité par E. Capet, C. Dogniez, M. Gorea, R. Koch-Piettre, Fr. Massa, H. Rouillard-Bonraisin, Semitica et Classica, Supplementa 1, 2019, p. 301-322. Semitica et Classica, Supplementa 1, 2019
Abstract – In October 1400, after attacking the northern defenses of the Mamluk sultanate, the Tu... more Abstract – In October 1400, after attacking the northern defenses of the Mamluk sultanate, the Turco-Mongol chief, Tamerlane, besieged Aleppo. According to historical sources, during the occupation, the city was reduced to ashes and the walls were destroyed. This paper, exploiting texts and remains, aims at reconsidering the importance of the ruin and intents to analyze the actors, goals and process of the rebuilding of the ramparts, between 1401 and 1438, and its impact on the aleppine urban landscape.
Résumé – En octobre 1400, après s’être emparé des avant-postes de la frontière-nord du sultanat mamelouk, le chef turco-mongol Tamerlan assiégea Alep. D’après les sources textuelles, les tatars laissèrent derrière eux une ville en cendres, aux murailles anéanties. Après avoir relativisé la ruine, cette contribution exploitant les textes et les vestiges, entend étudier les acteurs, les enjeux et les phases de la reconstruction de l’enceinte, entre 1401 et 1438, et son impact sur le paysage urbain.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Journal of Islamic Archaeology, Vol 3, No 2, 2016
Abstract – This paper returns to a theory positing that some sphero-conical vessels discovered at... more Abstract – This paper returns to a theory positing that some sphero-conical vessels discovered at medieval sites in the Islamic world were used to hold beverages. Using historical sources about Damascus dating from the 14th and 15th centuries, the author argues that some of these objects should be considered as bottles designed to hold fuqqʿā (a sparkling beverage) and provides new evidence about the period in which they were used and produced in Syria.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Histoire Urbaine 46, Photographier la ville, 2016
Abstract – Just after photography was invented in 1839, Orientalist scholars realised the immense... more Abstract – Just after photography was invented in 1839, Orientalist scholars realised the immense potential of this medium and began to use it. Joseph-Philibert Girault de Prangey, a historian of architecture trained in photographic technique, travelled to the Orient in 1843. He visited Damascus, and the daguerreotypes that he brought back are the earliest photographs of the city to survive. Six of these daguerreotypes are held in the National Library of France. These images teach us not only about Girault de Prangey’s areas of interest and a photographer’s working conditions in the Orient in the early days of photography. They also provide us with information about the urban landscape and the socio-political context of Damascus, at the dawn of the period of upheavals that accompanied the Tanzimât.
Résumé – Dès son invention en 1839, les savants orientalistes, conscients de l’immense potentiel de ce medium s’emparent de la photographie. Un historien de l’architecture formé à la cette technique, Joseph-Philibert Girault de Prangey, se rend en Orient en 1843. Il visite Damas et les daguerréotypes qu’il rapporte sont les plus anciens clichés de la ville qui nous soient parvenus, six d’entre eux sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Ces images nous renseignent non seulement sur les centres d’intérêt du savant et sur les conditions de travail d’un photographe en Orient aux balbutiements de son art, mais elles nous fournissent également des éléments sur le paysage urbain et le contexte socio-politique damascènes, à l’aube des bouleversements qui accompagnèrent les Tanzimat.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Syria 92, 2015
Abstract – In 2008 a preliminary survey was carried out on the site of Khirbat al-Dūsaq near Shaw... more Abstract – In 2008 a preliminary survey was carried out on the site of Khirbat al-Dūsaq near Shawbak and confirmed the presence of a bath and an īwān opening onto a large pool. In 2009, the first excavation campaign focused on the pool and the hot room. It was conducted with a twofold objective: to draw the plan of the pool which supplied the bath with water and also to study the heating system of the hammam. Thanks to the analysis of the decorative elements and architectural typology of the building put in perspective with the historical context, the approximate date of this Medieval complex (between the 12th and the 14th cent.) could be defined. Finally, some hypotheses regarding the identity of the sponsor and builders as well as the raison d’être of this luxurious residence built near the Shawbak citadel were developed.
Résumé – Le site de Khirbat al-Dūsaq, près de Shawbak, a fait l’objet en 2008 d’une mission d’étude permettant d’y confirmer la présence d’un hammam et d’un īwān doté d’un bassin (birka). Elle fut suivie en 2009 d’une première campagne de fouille centrée sur le bassin et sur la salle chaude du bain. Cette opération avait pour objectifs, d’une part, d’établir le plan de la birka qui alimentait le bain et, d’autre part, d’appréhender le fonctionnement du système de chauffe de ce dernier. L’analyse des éléments de décor mis au jour et de la typologie du bâti, mise en perspective avec le contexte historique, a alors permis de cerner la datation de cet ensemble médiéval (entre la fin du xiie et le milieu du xive s.). Elle a également permis d’entamer une réflexion relative à la fois à l’identité du commanditaire et des constructeurs, ainsi qu’à la raison d’être de ce luxueux complexe, construit à proximité de la forteresse de Shawbak.
تقع خربة الدوسق قرب قلعة الشوبك، لقد كان تركیز البعثة الأثریة التي كانت تقوم بالدراسة في عام ٢٠٠٨ التأكید على وجود الحمام والبركة والإیوان، ثم تبع ذلك في عام ٢٠٠٩ قیام أول بعثة تنقیب بالتركیز على الحوض وغرفة الحمام الساخنة. أما أهداف هذه العملیة فقد كانت، أوًلا، تحدید مستوى البركة التي تزود الحمام بالماء، وثان ً یا، فهم ألیة عمل نظام التدفئة بالبخار، بالإضافة إلى تحلیل العناصر الزخرفیة وشكل هذا المبنى ومنظوره وسیاقه التاریخي، الأمر الذي سمح بتحدید تأریخ هذا امع المعماري الذي شید خلال فترة العصور الوسطى (ما بین القرن الثاني عشر والرابع عشر) كما سمح ذلك أیضاً بالبدء بالتفكیر بهویة مشیدیه وبنائیه وسبب وجوده كمجمع ترفیهي مبني على مقربة من قلعة الشوبك.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Gouverner en Islam (Xe-XVe s.), C. Aillet, E. Tixier & É. Vallet (dir.), Paris, Atlande, Clefs concours-Histoire médiévale, 2014, p. 379-380.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Gouverner en Islam (Xe-XVe s.), C. Aillet, E. Tixier & É. Vallet (dir.), Paris, Atlande, Clefs concours-Histoire médiévale, 2014, p. 378-379.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Annales Islamologiques 47, 2013
The history of Damascus in the 15th century is still underestimated due to the shortage of local ... more The history of Damascus in the 15th century is still underestimated due to the shortage of local mamluk chronicles and archives. However, it is possible to rebuild the history of some notables' families appealing to other sources. The present paper handles a particular group, the awlād al-nās - the children of mamluks-, through the example of a famous family: the Banū Manǧak, descendants of the powerful amir Manǧak al-Yūsufī (d. 1375). It proposes -using data supplied by the Egyptian authors and by archives dating from the beginning of the Ottoman period also - to fill the lack of Syrian sources and to reconstruct the history of this family’s members and to focus on the destiny of their pious foundations at the end of the mamluk period. This paper aims at bringing to light Banū Manǧak’s strategies of insertion - both in the society and in the townscape of Damascus, as well as their methods in the management of their family estates, in order to enlighten the longevity of this lineage within the Damascene elites.
Keywords
Damascus, 15th Century, awlād al-nās, waqf, ottoman archives
L’histoire de Damas au XVe siècle est relativement méconnue en raison du manque de chroniques et d’archives mameloukes locales. Toutefois, en faisant appel à d’autres sources, il est possible de reconstituer l’histoire de quelques familles de notables. Le présent article traite d’un groupe particulier, celui des awlād al-nās, les enfants de mamlūk-s, à travers l’exemple d’une célèbre famille: les Banū Manǧak, descendants du puissant émir Manǧak al-Yūsufī (m. 1375). Grâce aux données fournies par les auteurs égyptiens et par certaines archives datant du début de la période ottomane, cette étude propose de combler le manque des sources syriennes et de reconstruire l’histoire des membres de cette famille et celle de leurs fondations pieuses à la fin de l’époque mamelouke. Il vise à mettre en lumière leurs stratégies d’insertion - tant dans la société que dans le paysage urbain de Damas-, ainsi que certaines modalités de la gestion de leur « patrimoine » familial, en vue d’éclairer la persistance de cette lignée au sein des élites damascènes.
Mots clés
Damas, XVe siècle, mamlūk-s, awlād al-nās, waqf, archives ottomanes.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Damas médiévale et ottomane. HIstoire urbaine, société et culture matérielle, Bulletin d'études orientales 61, 2012
In December 1400, the Tatar leader Tamerlan reached Damascus. The occupation lasted for more than... more In December 1400, the Tatar leader Tamerlan reached Damascus. The occupation lasted for more than two months and the troops plundered, burnt and ravaged the city before leaving. In the beginning of the 15th century, the second city of the Mamluk sultanate rose again from its ashes while the region was suffering from a serious economic crisis which was intensified by a political chaos. This article focuses on the reconstruction project of the city’s most symbolic building, the Great Umayyad Mosque, after the sack. It explores the actors and modalities at stake in this restoration. Arguments are based on textual, epigraphic and archaeological data. This aims to enrich the story of the monument itself and at the same time enhance an underestimated part of Damascus’s history.
Keywords: Syria - Damascus - Mamluk - Great Umayyad Mosque - Tamerlane - rebuilding - inscriptions - rebellions - al-Mu’ayyad Šayḫ - waqf - financing
Décembre 1400, le chef tatar Tamerlan parvient à Damas. Après plus de deux mois d’occupation ses innombrables troupes quitteront la cité non sans l’avoir pillée et incendiée. Au début du xve siècle, la deuxième ville du sultanat mamelouk doit renaître de ses cendres alors que la région est plongée dans une profonde crise économique aggravée par un contexte politique chaotique. Le présent article propose l’étude des enjeux, des acteurs et des modalités de la reconstruction du plus emblématique des édifices de la ville, la Mosquée des Omeyyades, menée à la lumière des données textuelles, épigraphiques et archéologiques. Il permet non seulement d’enrichir la chronique du monument lui-même, mais vient surtout éclairer un pan méconnu de l’histoire de Damas.
Mots-clés : Syrie - Damas - Mamelouks - Mosquée des Omeyyades - Tamerlan - reconstruction - inscriptions - rebellions - al-Mu‘ayyad Šayḫ - waqf - financement
في كانون الأول/ ديسمبر ١٤٠٠ وصل القائد التتري تيمورلنك إلى دمشق. بعد شهرين من الاحتلال، تركت قواته المدينة ولكن بعد أن نهبتها وأحرقتها. في بداية القرن الخامس عشر، وجب أن تنبعث المدينة الثانية للسلطنة المملوكية من رمادها، مع أنّ المنطقة غارقة في أزمة اقتصادية متفاقمة من خلال سياق سياسي فوضوي. تهدف هذه المقالة إلى دراسة الرهانات والفاعلين وأنماط إعادة إعمار البناء الأكثر رمزية في المدينة، وهو الجامع الأموي، على ضوء المعطيات النصية والكتابية والأثرية. ولا تسمح هذه الدراسة بإغناء تأريخ الصرح نفسه فقط، بل تأتي أيضًا لتوضّح صفحة مجهولة من تاريخ دمشق.
الكلمات المحورية: سوريا، دمشق،المماليك، الجامع الأموي، تيمورلنك، إعادة الإعمار، الكتابات، تمرّد، المؤيّد شيخ، وقف، تمويل
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Journal Issues by Élodie Vigouroux
Table of contents
Sphero-conical Vessels
Journal of Islamic Archaeology 3-2, 2016
Bookmarks Related papers MentionsView impact
International Conference by Élodie Vigouroux
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Books by Élodie Vigouroux
Du Xe au XVIe siècle, la militarisation du pouvoir et des sociétés s'est intensifiée dans le monde islamique. Ce dossier, qui s’inscrit dans le cadre des travaux menés à l’Ifao autour d’une guerre envisagée comme un phénomène social et culturel, vise à participer à une meilleure compréhension des modalités de cette militarisation. Les études qui y sont présentées s’intéressent à la dimension spatiale de la guerre, qui a été largement délaissée par chercheurs. Elles éclairent non seulement la façon dont les populations percevaient et vivaient la guerre, mais aussi comment elle pouvait configurer ou reconfigurer les espaces, en particulier les espaces urbains, dans la péninsule Ibérique, au Maghreb, en Égypte et dans l’ensemble du Proche-Orient.
Award by Élodie Vigouroux
Cette approche permet également d’aborder sous un angle nouveau l’étude de la renaissance de la ville, d’en appréhender le rythme, les mécanismes et les acteurs, à travers l’étude des textes historiques disponibles mais aussi de documents inédits apportant un éclairage inédit sur les enjeux de la reconstruction au début du XVe siècle. Cette démarche rend possible la mise en évidence de la nouvelle organisation économique de la ville, en phase avec un contexte difficile et l’importance du Grand Commerce méditerranéen. Elle permet aussi d’évaluer la redistribution des activités et la recomposition urbaine, faisant émerger de nouveaux secteurs, à la faveur de la ruine des quartiers centraux.
Enfin, toujours dans l’optique de relativiser l’impact réel de l’occupation de la ville, un nouvel examen des conséquences la déportation par Tamerlan des artisans de Damas vers sa capitale, Samarcande, s’impose. Ce traumatisme est souvent présenté non seulement comme l’une des raisons d'un déclin économique de la ville, mais aussi comme la cause de la disparition de sa tradition architecturale. L’analyse des monuments conservés, appuyée par la lecture des sources historiques permet de mettre en lumière les caractéristiques des constructions qui matérialisent la renaissance de la ville tout au long du XVe siècle et nous conduit à mener une réflexion sur les conséquences du manque de main-d’œuvre et donc sur la circulation des techniques et des modèles dans ce contexte voyant la multiplication des grands chantiers.
Cherchant à évacuer le topos et le pathos inhérents aux récits des événements, ce travail combine donc l’examen des faits affectant le développement urbain, l’analyse des aspects économiques de la reconstruction, et l’étude des données architecturales afin de tenter de mesurer les conséquences réelles du passage de Tamerlan à Damas."
Papers by Élodie Vigouroux
Résumé – En octobre 1400, après s’être emparé des avant-postes de la frontière-nord du sultanat mamelouk, le chef turco-mongol Tamerlan assiégea Alep. D’après les sources textuelles, les tatars laissèrent derrière eux une ville en cendres, aux murailles anéanties. Après avoir relativisé la ruine, cette contribution exploitant les textes et les vestiges, entend étudier les acteurs, les enjeux et les phases de la reconstruction de l’enceinte, entre 1401 et 1438, et son impact sur le paysage urbain.
Résumé – Dès son invention en 1839, les savants orientalistes, conscients de l’immense potentiel de ce medium s’emparent de la photographie. Un historien de l’architecture formé à la cette technique, Joseph-Philibert Girault de Prangey, se rend en Orient en 1843. Il visite Damas et les daguerréotypes qu’il rapporte sont les plus anciens clichés de la ville qui nous soient parvenus, six d’entre eux sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Ces images nous renseignent non seulement sur les centres d’intérêt du savant et sur les conditions de travail d’un photographe en Orient aux balbutiements de son art, mais elles nous fournissent également des éléments sur le paysage urbain et le contexte socio-politique damascènes, à l’aube des bouleversements qui accompagnèrent les Tanzimat.
Résumé – Le site de Khirbat al-Dūsaq, près de Shawbak, a fait l’objet en 2008 d’une mission d’étude permettant d’y confirmer la présence d’un hammam et d’un īwān doté d’un bassin (birka). Elle fut suivie en 2009 d’une première campagne de fouille centrée sur le bassin et sur la salle chaude du bain. Cette opération avait pour objectifs, d’une part, d’établir le plan de la birka qui alimentait le bain et, d’autre part, d’appréhender le fonctionnement du système de chauffe de ce dernier. L’analyse des éléments de décor mis au jour et de la typologie du bâti, mise en perspective avec le contexte historique, a alors permis de cerner la datation de cet ensemble médiéval (entre la fin du xiie et le milieu du xive s.). Elle a également permis d’entamer une réflexion relative à la fois à l’identité du commanditaire et des constructeurs, ainsi qu’à la raison d’être de ce luxueux complexe, construit à proximité de la forteresse de Shawbak.
تقع خربة الدوسق قرب قلعة الشوبك، لقد كان تركیز البعثة الأثریة التي كانت تقوم بالدراسة في عام ٢٠٠٨ التأكید على وجود الحمام والبركة والإیوان، ثم تبع ذلك في عام ٢٠٠٩ قیام أول بعثة تنقیب بالتركیز على الحوض وغرفة الحمام الساخنة. أما أهداف هذه العملیة فقد كانت، أوًلا، تحدید مستوى البركة التي تزود الحمام بالماء، وثان ً یا، فهم ألیة عمل نظام التدفئة بالبخار، بالإضافة إلى تحلیل العناصر الزخرفیة وشكل هذا المبنى ومنظوره وسیاقه التاریخي، الأمر الذي سمح بتحدید تأریخ هذا امع المعماري الذي شید خلال فترة العصور الوسطى (ما بین القرن الثاني عشر والرابع عشر) كما سمح ذلك أیضاً بالبدء بالتفكیر بهویة مشیدیه وبنائیه وسبب وجوده كمجمع ترفیهي مبني على مقربة من قلعة الشوبك.
Keywords
Damascus, 15th Century, awlād al-nās, waqf, ottoman archives
L’histoire de Damas au XVe siècle est relativement méconnue en raison du manque de chroniques et d’archives mameloukes locales. Toutefois, en faisant appel à d’autres sources, il est possible de reconstituer l’histoire de quelques familles de notables. Le présent article traite d’un groupe particulier, celui des awlād al-nās, les enfants de mamlūk-s, à travers l’exemple d’une célèbre famille: les Banū Manǧak, descendants du puissant émir Manǧak al-Yūsufī (m. 1375). Grâce aux données fournies par les auteurs égyptiens et par certaines archives datant du début de la période ottomane, cette étude propose de combler le manque des sources syriennes et de reconstruire l’histoire des membres de cette famille et celle de leurs fondations pieuses à la fin de l’époque mamelouke. Il vise à mettre en lumière leurs stratégies d’insertion - tant dans la société que dans le paysage urbain de Damas-, ainsi que certaines modalités de la gestion de leur « patrimoine » familial, en vue d’éclairer la persistance de cette lignée au sein des élites damascènes.
Mots clés
Damas, XVe siècle, mamlūk-s, awlād al-nās, waqf, archives ottomanes.
Keywords: Syria - Damascus - Mamluk - Great Umayyad Mosque - Tamerlane - rebuilding - inscriptions - rebellions - al-Mu’ayyad Šayḫ - waqf - financing
Décembre 1400, le chef tatar Tamerlan parvient à Damas. Après plus de deux mois d’occupation ses innombrables troupes quitteront la cité non sans l’avoir pillée et incendiée. Au début du xve siècle, la deuxième ville du sultanat mamelouk doit renaître de ses cendres alors que la région est plongée dans une profonde crise économique aggravée par un contexte politique chaotique. Le présent article propose l’étude des enjeux, des acteurs et des modalités de la reconstruction du plus emblématique des édifices de la ville, la Mosquée des Omeyyades, menée à la lumière des données textuelles, épigraphiques et archéologiques. Il permet non seulement d’enrichir la chronique du monument lui-même, mais vient surtout éclairer un pan méconnu de l’histoire de Damas.
Mots-clés : Syrie - Damas - Mamelouks - Mosquée des Omeyyades - Tamerlan - reconstruction - inscriptions - rebellions - al-Mu‘ayyad Šayḫ - waqf - financement
في كانون الأول/ ديسمبر ١٤٠٠ وصل القائد التتري تيمورلنك إلى دمشق. بعد شهرين من الاحتلال، تركت قواته المدينة ولكن بعد أن نهبتها وأحرقتها. في بداية القرن الخامس عشر، وجب أن تنبعث المدينة الثانية للسلطنة المملوكية من رمادها، مع أنّ المنطقة غارقة في أزمة اقتصادية متفاقمة من خلال سياق سياسي فوضوي. تهدف هذه المقالة إلى دراسة الرهانات والفاعلين وأنماط إعادة إعمار البناء الأكثر رمزية في المدينة، وهو الجامع الأموي، على ضوء المعطيات النصية والكتابية والأثرية. ولا تسمح هذه الدراسة بإغناء تأريخ الصرح نفسه فقط، بل تأتي أيضًا لتوضّح صفحة مجهولة من تاريخ دمشق.
الكلمات المحورية: سوريا، دمشق،المماليك، الجامع الأموي، تيمورلنك، إعادة الإعمار، الكتابات، تمرّد، المؤيّد شيخ، وقف، تمويل
Journal Issues by Élodie Vigouroux
International Conference by Élodie Vigouroux
Du Xe au XVIe siècle, la militarisation du pouvoir et des sociétés s'est intensifiée dans le monde islamique. Ce dossier, qui s’inscrit dans le cadre des travaux menés à l’Ifao autour d’une guerre envisagée comme un phénomène social et culturel, vise à participer à une meilleure compréhension des modalités de cette militarisation. Les études qui y sont présentées s’intéressent à la dimension spatiale de la guerre, qui a été largement délaissée par chercheurs. Elles éclairent non seulement la façon dont les populations percevaient et vivaient la guerre, mais aussi comment elle pouvait configurer ou reconfigurer les espaces, en particulier les espaces urbains, dans la péninsule Ibérique, au Maghreb, en Égypte et dans l’ensemble du Proche-Orient.
Cette approche permet également d’aborder sous un angle nouveau l’étude de la renaissance de la ville, d’en appréhender le rythme, les mécanismes et les acteurs, à travers l’étude des textes historiques disponibles mais aussi de documents inédits apportant un éclairage inédit sur les enjeux de la reconstruction au début du XVe siècle. Cette démarche rend possible la mise en évidence de la nouvelle organisation économique de la ville, en phase avec un contexte difficile et l’importance du Grand Commerce méditerranéen. Elle permet aussi d’évaluer la redistribution des activités et la recomposition urbaine, faisant émerger de nouveaux secteurs, à la faveur de la ruine des quartiers centraux.
Enfin, toujours dans l’optique de relativiser l’impact réel de l’occupation de la ville, un nouvel examen des conséquences la déportation par Tamerlan des artisans de Damas vers sa capitale, Samarcande, s’impose. Ce traumatisme est souvent présenté non seulement comme l’une des raisons d'un déclin économique de la ville, mais aussi comme la cause de la disparition de sa tradition architecturale. L’analyse des monuments conservés, appuyée par la lecture des sources historiques permet de mettre en lumière les caractéristiques des constructions qui matérialisent la renaissance de la ville tout au long du XVe siècle et nous conduit à mener une réflexion sur les conséquences du manque de main-d’œuvre et donc sur la circulation des techniques et des modèles dans ce contexte voyant la multiplication des grands chantiers.
Cherchant à évacuer le topos et le pathos inhérents aux récits des événements, ce travail combine donc l’examen des faits affectant le développement urbain, l’analyse des aspects économiques de la reconstruction, et l’étude des données architecturales afin de tenter de mesurer les conséquences réelles du passage de Tamerlan à Damas."
Résumé – En octobre 1400, après s’être emparé des avant-postes de la frontière-nord du sultanat mamelouk, le chef turco-mongol Tamerlan assiégea Alep. D’après les sources textuelles, les tatars laissèrent derrière eux une ville en cendres, aux murailles anéanties. Après avoir relativisé la ruine, cette contribution exploitant les textes et les vestiges, entend étudier les acteurs, les enjeux et les phases de la reconstruction de l’enceinte, entre 1401 et 1438, et son impact sur le paysage urbain.
Résumé – Dès son invention en 1839, les savants orientalistes, conscients de l’immense potentiel de ce medium s’emparent de la photographie. Un historien de l’architecture formé à la cette technique, Joseph-Philibert Girault de Prangey, se rend en Orient en 1843. Il visite Damas et les daguerréotypes qu’il rapporte sont les plus anciens clichés de la ville qui nous soient parvenus, six d’entre eux sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Ces images nous renseignent non seulement sur les centres d’intérêt du savant et sur les conditions de travail d’un photographe en Orient aux balbutiements de son art, mais elles nous fournissent également des éléments sur le paysage urbain et le contexte socio-politique damascènes, à l’aube des bouleversements qui accompagnèrent les Tanzimat.
Résumé – Le site de Khirbat al-Dūsaq, près de Shawbak, a fait l’objet en 2008 d’une mission d’étude permettant d’y confirmer la présence d’un hammam et d’un īwān doté d’un bassin (birka). Elle fut suivie en 2009 d’une première campagne de fouille centrée sur le bassin et sur la salle chaude du bain. Cette opération avait pour objectifs, d’une part, d’établir le plan de la birka qui alimentait le bain et, d’autre part, d’appréhender le fonctionnement du système de chauffe de ce dernier. L’analyse des éléments de décor mis au jour et de la typologie du bâti, mise en perspective avec le contexte historique, a alors permis de cerner la datation de cet ensemble médiéval (entre la fin du xiie et le milieu du xive s.). Elle a également permis d’entamer une réflexion relative à la fois à l’identité du commanditaire et des constructeurs, ainsi qu’à la raison d’être de ce luxueux complexe, construit à proximité de la forteresse de Shawbak.
تقع خربة الدوسق قرب قلعة الشوبك، لقد كان تركیز البعثة الأثریة التي كانت تقوم بالدراسة في عام ٢٠٠٨ التأكید على وجود الحمام والبركة والإیوان، ثم تبع ذلك في عام ٢٠٠٩ قیام أول بعثة تنقیب بالتركیز على الحوض وغرفة الحمام الساخنة. أما أهداف هذه العملیة فقد كانت، أوًلا، تحدید مستوى البركة التي تزود الحمام بالماء، وثان ً یا، فهم ألیة عمل نظام التدفئة بالبخار، بالإضافة إلى تحلیل العناصر الزخرفیة وشكل هذا المبنى ومنظوره وسیاقه التاریخي، الأمر الذي سمح بتحدید تأریخ هذا امع المعماري الذي شید خلال فترة العصور الوسطى (ما بین القرن الثاني عشر والرابع عشر) كما سمح ذلك أیضاً بالبدء بالتفكیر بهویة مشیدیه وبنائیه وسبب وجوده كمجمع ترفیهي مبني على مقربة من قلعة الشوبك.
Keywords
Damascus, 15th Century, awlād al-nās, waqf, ottoman archives
L’histoire de Damas au XVe siècle est relativement méconnue en raison du manque de chroniques et d’archives mameloukes locales. Toutefois, en faisant appel à d’autres sources, il est possible de reconstituer l’histoire de quelques familles de notables. Le présent article traite d’un groupe particulier, celui des awlād al-nās, les enfants de mamlūk-s, à travers l’exemple d’une célèbre famille: les Banū Manǧak, descendants du puissant émir Manǧak al-Yūsufī (m. 1375). Grâce aux données fournies par les auteurs égyptiens et par certaines archives datant du début de la période ottomane, cette étude propose de combler le manque des sources syriennes et de reconstruire l’histoire des membres de cette famille et celle de leurs fondations pieuses à la fin de l’époque mamelouke. Il vise à mettre en lumière leurs stratégies d’insertion - tant dans la société que dans le paysage urbain de Damas-, ainsi que certaines modalités de la gestion de leur « patrimoine » familial, en vue d’éclairer la persistance de cette lignée au sein des élites damascènes.
Mots clés
Damas, XVe siècle, mamlūk-s, awlād al-nās, waqf, archives ottomanes.
Keywords: Syria - Damascus - Mamluk - Great Umayyad Mosque - Tamerlane - rebuilding - inscriptions - rebellions - al-Mu’ayyad Šayḫ - waqf - financing
Décembre 1400, le chef tatar Tamerlan parvient à Damas. Après plus de deux mois d’occupation ses innombrables troupes quitteront la cité non sans l’avoir pillée et incendiée. Au début du xve siècle, la deuxième ville du sultanat mamelouk doit renaître de ses cendres alors que la région est plongée dans une profonde crise économique aggravée par un contexte politique chaotique. Le présent article propose l’étude des enjeux, des acteurs et des modalités de la reconstruction du plus emblématique des édifices de la ville, la Mosquée des Omeyyades, menée à la lumière des données textuelles, épigraphiques et archéologiques. Il permet non seulement d’enrichir la chronique du monument lui-même, mais vient surtout éclairer un pan méconnu de l’histoire de Damas.
Mots-clés : Syrie - Damas - Mamelouks - Mosquée des Omeyyades - Tamerlan - reconstruction - inscriptions - rebellions - al-Mu‘ayyad Šayḫ - waqf - financement
في كانون الأول/ ديسمبر ١٤٠٠ وصل القائد التتري تيمورلنك إلى دمشق. بعد شهرين من الاحتلال، تركت قواته المدينة ولكن بعد أن نهبتها وأحرقتها. في بداية القرن الخامس عشر، وجب أن تنبعث المدينة الثانية للسلطنة المملوكية من رمادها، مع أنّ المنطقة غارقة في أزمة اقتصادية متفاقمة من خلال سياق سياسي فوضوي. تهدف هذه المقالة إلى دراسة الرهانات والفاعلين وأنماط إعادة إعمار البناء الأكثر رمزية في المدينة، وهو الجامع الأموي، على ضوء المعطيات النصية والكتابية والأثرية. ولا تسمح هذه الدراسة بإغناء تأريخ الصرح نفسه فقط، بل تأتي أيضًا لتوضّح صفحة مجهولة من تاريخ دمشق.
الكلمات المحورية: سوريا، دمشق،المماليك، الجامع الأموي، تيمورلنك، إعادة الإعمار، الكتابات، تمرّد، المؤيّد شيخ، وقف، تمويل
Several works dealing with these topics and based on historical sources, have recently attested that war and military activities can enlighten the social and urban history of the Medieval Islamic world. Indeed, during the Middle Ages, most of the important cities in the Dār al-Islām were affected by internal and local struggles – Turkish expansion, crusades, Mongol invasions, Reconquista…
The present session aims at analyzing the consequences of the presence of military forces in Medieval Islamic cities, in times of war and peace. On the one hand, its purpose consists in understanding the process of the configuration and reconfiguration of the space, in a threatened city, before, during and after conflicts. One the other hand, it seeks to examine the perception of war among the population, and its behaviour and feelings, facing fights, sieges or invasions.
The panel will focus on several questions:
– How and to what extent did the presence of fortifications or equipments dedicated to the armies influence urban development?
– How did the inhabitants get ready for war? How did they live during conflicts? Did the breaking of war affect the social and economic order?
– How were buildings and places of the city used in war and post-war backgrounds? Did the configuration of urban space have an influence on fighting?