Lisa Castro

Cette journée d’étude s’inscrit dans une volonté au sein de la thématique 3 du laboratoire Framespa de valoriser l’espace baltique. Ainsi, sur une période large allant de l'époque mé- diévale au début du XXe siècle, la Scandinavie, mais aussi la Russie, la Finlande, seront aujourd’hui à l’honneur.
Au carrefour de champs de recherches profondément renou- velés, la question de la circulation, par le choix de la triade édu- cation, pédagogie et formation, se révèle être une approche pertinente et inédite pour étudier cette région.Avec la volonté de privilégier le dialogue entre les disciplines, cette journée réunit des chercheurs de différents horizons et de différentes institutions et universités. Le panel des thématiques, large, nous fera naviguer des terres païennes du Danemark aux dé- buts de l’aviation en Russie tout en faisant la part belle à la transmission du savoir.

Cette journée d’études entend appréhender l’accession aux trônes de Suède et de Norvège de Jean-Baptiste Bernadotte. Il s’agira de considérer cet événement à l’aune des renouvellements historiographiques entamés à l’Université de Toulouse Jean Jaurès (UT2J) au sein du laboratoire Framespa il y a maintenant plus de dix ans, et d'en élargir le cadre aux autres universités françaises. Les participants sont ainsi invités à replacer la personnalité et l’exercice du pouvoir par Bernadotte dans une historiographie plus large des bouleversements profonds que connaissent les États européens à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècles.

ASSOCIATION CHRISTINE DE SUEDE, L'EUROPEENNE

Déclinaison régionale 2016 de

Queen Christina, Culture and Peace

COLLOQUE INTERNATIONAL
12 mai

9h Ouverture : Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse-Métropole

Philippe Dazet-Brun, secrétaire perpétuel de l’Académie des Jeux floraux

Présidence de la matinée : Denis Viart

9h10 Introduction sur le contexte historique, modernité d'hier et d'aujourd'hui : Jean-Marc Olivier, professeur d’histoire contemporaine à UT2 Jean-Jaurès, vice-président pour les relations internationales, directeur de la revue d’histoire nordique, membre du FRAMESPA

9h30 les Archives christiniennes de Montpellier : Hélène Lorblanchet, conservatrice, bibliothèque interuniversitaire de Montpellier

9h50 Deux jeunes monarques, Christine et Oscar Ier Bernadotte : Lisa Castro, doctorante au FRAMESPA

10h10 Christine de Suède, la liberté de dire non : Yann Kerlau, avocat et écrivain, auteur de L’échiquier de la Reine


10h30 Discussion

10h45 : Pause


11h Christine romanesque : Gloria Kaiser (universitaire, écrivain) Autriche 

11h40 L'apport intellectuel du Nord à l'Europe aux époques moderne et contemporaine : Maurice Carrez, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Strasbourg


12h Discussion

Fin de la matinée : 12h 30


14h 30  Reprise : Denis Viart

Présentation du colloque organisé par le FRAMESPA, d’UT2 Jean Jaurès : Didier Foucault, professeur émérite d’histoire moderne.

Présidence de l’après midi: Pierre Bouyssou

La modernité

14h40 Les relations actuelles entre la France et la Suède : M Martin Rahm, ministre conseiller à l’ambassade de Suède, en France

15h Le multilinguisme : Christophe Prémat, Université de Stockholm, député des Français à l’étranger (sous réserve)

15h20 Christine ou la passion du savoir: Claire-Adélaïde Monteil et Maryvonne Spiesser (Fermat-Science),
La révolution numérique: Martine Cuttier (historienne, UT1-C)

15h40 Discussion

16h La musique baroque revisitée : Michel Brun, directeur de l’ensemble baroque de Toulouse et Serge Chauzy, président de l’association des Sacqueboutiers.

16h20 Christine de Suède, pour une Europe de la culture (une Marianne européenne?)  : Loïc Ferrieu, Municipalité de Toulouse.

Conclusion : Denis Viart

Fin du colloque : 17h00

S'il n'y avait qu'un seul grand personnage historique suédois à retenir, un Français citerait sans conteste Jean-Baptiste Bernadotte. Et si son nom ne dit rien, mentionner Napoléon permettrait de se le remémorer plus aisément. En effet, ce Palois né en 1763 dans une famille de tisserands qui s'enrôla à dix-sept ans dans le Royal-Marine, et qui de grenadier à général en chef de l'armée de l'Ouest en 1800 gravit pas à pas chaque échelon de la hiérarchie militaire d'Ancien Régime se vit promu maréchal d'Empire par Napoléon en 1804. Il prit part aux grandes batailles napoléoniennes, mais élu prince héritier d'un royaume qui n'en avait plus en 1810, il quitta son pays pour la Suède. Il y fonda une nouvelle dynastie qui porte son nom et règne encore aujourd'hui, tandis que l'histoire française continue de le considérer comme celui qui trahit Napoléon et combattit sans scrupule contre la France. Le bicentenaire de son élection, en 2010, vit la multiplication de publications et de cérémonies célébrant cet anniversaire, complétant ainsi les nombreuses recherches à son sujet.
Bernadotte, qui se fit désormais appeler Charles-Jean, sut gagner l'affection du peuple suédois et de son père adoptif, le roi Charles XIII. Il réussit également à faire ses preuves sur le champ de bataille contre l'Empereur des Français, et parvint à compenser la douloureuse perte de la Finlande par l'annexion du royaume de Norvège. Devenu roi de Suède et de Norvège en 1818, il régna durant vingt-six ans sur ce grand royaume où s'esquissait alors les prémices de l'état moderne actuel. Son épouse, Désirée Clary, fille d'un négociant marseillais, elle fut le premier amour du jeune Napoléon Bonaparte, qui s'en détourna pour une certaine Joséphine. De nombreuses sources, plus variées mais aussi plus légères, traitent de ce destin atypique: aussi bien des films furent réalisés que de nombreux livres écrits sur cette figure romantique de la fin du XVIIIème siècle qui devint reine malgré elle. 
Mais lorsqu'il est question de Joseph François Oscar Bernadotte, ou d'Oscar comme il est plus communément appelé - puis Oscar Ier à partir de 1844 lorsqu'il accéda au trône -, les sources se tarissent et les informations s'amenuisent : car si Franck Favier estime qu'il "devint un élément essentiel de [l]a politique" de son père, très peu de sources, aussi bien d'histoire générale que les biographies sur ses parents, ne semblent lui accorder une réelle importance, Franck Favier le premier. Pourtant, comme ses parents, il côtoya les grandes figures historiques de ce XIXème siècle : sa tante fut reine de Naples puis reine d'Espagne, son parrain était l'Empereur des Français, et il épousa la petite-fille de Joséphine de Beauharnais et d'un prince électeur de Bavière. Et plus encore, il régna sur la Suède de 1844 à 1859, et fut le père de deux rois suédois et le grand-père du premier roi norvégien après l'indépendance du pays en 1905.