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Le projet collectif de recherche « Néolithique moyen en Basse-Normandie et dans les îles Anglo-Normandes » a pour but une meilleure compréhension d’une période d’importantes transformations d’ordre socio-économique, technique et culturel... more
Le projet collectif de recherche « Néolithique moyen en Basse-Normandie et dans les îles Anglo-Normandes » a pour but une meilleure compréhension d’une période d’importantes transformations d’ordre socio-économique, technique et culturel au sein des sociétés néolithiques. Des mécanismes de complexification sociale sont perceptibles à l’échelle de l’Europe à travers des manifestations diverses : l’exploitation intensive de certaines ressources naturelles, enceintes, monumentalisme, etc.

Depuis le premier PCR « Le Néolithique moyen en Basse-Normandie », dirigé par A. Chancerel et achevé il y a vingt ans, l’archéologie préventive a considérablement augmenté le corpus déjà riche d’une région historiquement active en archéologie néolithique, au croisement de multiples facteurs environnementaux et culturels, à l’extrémité occidentale de la sphère culturelle du Chasséen septentrional. Le moment est propice pour une synthèse des connaissances concernant cette période de consolidation du Néolithique dans l’Ouest et d’appropriation du milieu maritime vers les îles Anglo-Normandes et au-delà, la Grande-Bretagne.

Ce projet a pour objectifs de fixer un cadre chronostratigraphique détaillé de la période dans la région, d’évaluer l’impact anthropique et agricole dans les premiers siècles de la néolithisation, et parallèlement d’aborder l’organisation du territoire, entre grandes enceintes centrales à fonctions multiples, habitats ordinaires, sites funéraires, et sites miniers. Il nous appartient également d’explorer l’appropriation du milieu maritime et préciser les modalités de la néolithisation des îles Anglo-Normandes et des îles britanniques, à partir de cette période.

Pour la première année de recherche en 2015, nous avions pour objectif principal de réaliser un bilan documentaire détaillé des informations sur le Néolithique moyen. Les résultats obtenus dépassent largement ce qui était escompté : l’inventaire des sites détaille 81 sites documentés par une fouille ou des sondages. Ce travail constitue désormais un support de réflexion actualisé et fiable, présentant les données de manière harmonisée et synthétique, en vue de fournir la matière première pour construire des chronostratigraphies.

Cette première année de recherche voit également la concrétisation de projets proposés en 2015. Pour ce qui concerne l’habitat, C. Billard travaille à une première synthèse des données dans la continuité des recherches présentées dans le cadre du colloque de Dijon en novembre 2015. L. Juhel a repris les résultats de ses travaux universitaires passés et travaille actuellement à un bilan des connaissances sur l’appropriation du milieu maritime et les implantations néolithiques en contexte armoricain. Dans ce cadre, il est prévu de réaliser des sondages à Herqueville dans la Hague en 2016. Ces recherches sont complétées par celles de D. Garrow et F. Sturt sur la néolithisation des îles Anglo-Normandes.

Un autre axe de recherche majeur du PCR concerne l’exploitation intensive des roches, en particulier du silex, pour lequel la Normandie a livré un corpus de sites exceptionnel. Dans la continuité des recherches passées, en cours de publication (fouille de Ri sous la direction de C. Marcigny ; projet « acquisition et transformation du silex jurassique » sous la direction de F. Charraud), nous avons cette année travaillé à plusieurs publications qui seront des jalons importants dans l’historique déjà fourni des recherches sur le sujet. S. Giazzon a amorcé à l’automne 2015 des prospections pédestres dans la plaine d’Argentan et dans le secteur de Falaise afin d’y préciser l’exploitation des ressources lithiques et l’implantation des occupations néolithiques.

Pour ce qui concerne l’exploitation des roches tenaces, F. Giligny, N. Le Maux et leur équipe ont amorcé un ambitieux programme de caractérisation des roches employées notamment pour la fabrication des haches. Ces recherches complètent les avancées considérables obtenues ces dernières années dans le domaine de l’extraction minière et des productions en silex. Les données réunies par N. Le Maux ont permis de sélectionner une quarantaine d’échantillons significatifs pour la réalisation de lames minces (analyse en cours). F. Giligny et son équipe ont également débuté à l’automne 2015 des prospections pédestres en vue de mieux caractériser les gîtes de matière première. Plusieurs vérifications ont d’ores et déjà été ainsi effectuées sur le terrain. Conjointement, G. Kerdivel est en contact avec un réseau de prospecteurs actifs dans le sud de l’Orne et la Mayenne. Il travaille actuellement à une meilleure compréhension des implantations dans ces zones mal connues.

Nous envisageons de poursuivre en 2016 et 2017 les recherches débutées en 2015. La possibilité nouvelle de travaux de synthèse pourra donner lieu à diverses publications dans les années à venir.
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