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Les évangiles synoptiques font état de la critique adressée par Jean le baptiseur au tétrarque Antipas au sujet de son mariage avec sa belle-sœur Hérodiade. La mise à mort de Jean sur l’ordre d’Antipas montre que ce dernier a pris très au... more
Les évangiles synoptiques font état de la critique adressée par Jean le baptiseur au tétrarque Antipas au sujet de son mariage avec sa belle-sœur Hérodiade. La mise à mort de Jean sur l’ordre d’Antipas montre que ce dernier a pris très au sérieux la contestation dont il a été l’objet. Cette décision est guidée par deux facteurs principaux. Tout d’abord, une comparaison de Jean avec les autres prophètes populaires du Ier s. de notre ère repérables sous la plume de Flavius Josèphe révèle que le caractère eschatologique de son action, inspirée par la tradition nationale et dont l’impact sur la population locale était loin d’être négligeable, devait inévitablement se heurter au philhellénisme d’Antipas. Ensuite, le tétrarque ne pouvait pas prendre le risque que la contestation de Jean ne déstabilise l’ordre public dans son territoire alors qu’il était chargé par Rome d’assurer la paix, comme son père Hérode avant lui, sur la frontière orientale, à un moment où les relations avec les Parthes et les Nabatéens étaient tendues.

The synoptic gospels mention John the Baptizer's criticism of the tetrarch Antipas regarding his marriage to his sister-in-law Herodias. The killing of John on the order of Antipas shows that the latter took very seriously this contestation related to him. This decision is guided by two main factors. First, a comparison of John with other popular first-century AD prophets identifiable under the pen of Flavius Josephus reveals that the eschatological character of his action, inspired by the national tradition and whose impact on the local population was far from negligible, was inevitably to come up against the philhellenism of Antipas. Then, the tetrarch could not take the risk that John's challenge would destabilize public order in his territory when he was charged by Rome to ensure peace, like his father Herod before him, on the eastern border, at a time when relations with the Parthians and Nabataeans were strained.
L'analyse des textes évangéliques mentionnant la rumeur montre que celle-ci était un élément bien intégré dans le fonds traditionnel concernant Jésus. Que Jésus ait été l'objet de la rumeur s'accorde par ailleurs avec le fait que les... more
L'analyse des textes évangéliques mentionnant la rumeur montre que celle-ci était un élément bien intégré dans le fonds traditionnel concernant Jésus. Que Jésus ait été l'objet de la rumeur s'accorde par ailleurs avec le fait que les informations circulaient principalement de bouche à oreille dans le cadre d'une culture où l'oralité prédominait. Le rôle que jouait à cette époque la communauté dans la détermination de ce qui était honorable ou honteux explique que la rumeur ait influencé, en bonne ou mauvaise part, la renommée de Jésus. Les rumeurs à propos de Jésus faisaient écho à des préoccupations politiques et religieuses dont il est possible d'établir l'existence pour le Ier s. de notre ère. Si bien que ce qui se disait sur Jésus pouvait tout autant susciter l'espérance de ceux qui attendaient la délivrance eschatologique d'Israël que représenter une menace contre l'ordre établi que s'efforçaient de garantir les autorités judéennes.

An analysis of the Gospel texts that mention rumors shows it to have been a well-established feature in the traditional material concerning Jesus. That Jesus was an object of rumor makes sense given that information was mainly shared by word of mouth within a predominantly oral culture. The role of the community of that time in defining what should be thought of as honorable or shameful explains how rumor, construed either positively or negatively, had an influence on Jesus'renown. Rumors about Jesus echoed political and religious concerns that can be shown to have existed during the 1st century CE, so that what was said about Jesus could inspire hope in those awaiting the eschatological deliverance of Israel or, equally, pose a threat to the established order that the Judean authorities sought to maintain.
Alors même que la recherche menée depuis plus d’une quarantaine d’années a permis d’envisager d’une manière plus confiante la possibilité de cerner Jésus sur le plan historique, le contenu de l’évangile de Jean continue de susciter la... more
Alors même que la recherche menée depuis plus d’une quarantaine d’années a permis d’envisager d’une manière plus confiante la possibilité de cerner Jésus sur le plan historique, le contenu de l’évangile de Jean continue de susciter la perplexité des historiens. Cet article propose d’apporter des pistes de réponses à quelques-uns des problèmes posés par Jean, plus particulièrement ceux concernant les caractéristiques de sa narration, qui font planer le doute sur la réalité historique de son contenu, et ses rapports avec le contexte dans lequel il a été rédigé, qui tendent à le faire paraître comme le seul reflet de la communauté à laquelle il aurait été adressé.
Introduction historique à la littérature grecque chrétienne des deux premiers siècles de notre ère.
Research Interests:
La présente étude se propose d’examiner les interprétations de l’activité miraculeuse de Jésus faisant de ce denier un prophète ou un magicien avant d’argumenter en faveur d’une troisième qui examine les miracles de Jésus en relation avec... more
La présente étude se propose d’examiner les interprétations de l’activité miraculeuse de Jésus faisant de ce denier un prophète ou un magicien avant d’argumenter en faveur d’une troisième qui examine les miracles de Jésus en relation avec les attentes messianiques de son époque.
Eusèbe de Césarée cite dans son Histoire ecclésiastique (III, 20) un extrait des Mémoires (Ὑπομνήματα) d’Hégésippe relatant la comparution devant l’empereur Domitien de deux hommes présentés comme les petits-fils de Jude, le frère du... more
Eusèbe de Césarée cite dans son Histoire ecclésiastique (III, 20) un extrait des Mémoires (Ὑπομνήματα) d’Hégésippe relatant la comparution devant l’empereur Domitien de deux hommes présentés comme les petits-fils de Jude, le frère du Seigneur. L’intention apologétique de ce passage est évidente. Hégésippe utilise ce récit traditionnel provenant des milieux nazoréens pour montrer d’une part, que l’hérésie a toujours constitué une force d’opposition à l’orthodoxie et que, d’autre part, la foi chrétienne n’a jamais été une menace pour l’empire romain. Cela ne signifie pas pour autant que ce récit soit entièrement dénué de valeur historique. Les divers éléments du texte (l’identité des deux frères, leur propriété agricole, l’accusation et la dénonciation dont ils furent victimes, leur comparution devant l’autorité romaine), une fois dégagés de l’intention de l’auteur, révèlent leur consistance historique. Cet extrait des Mémoires témoigne non seulement de l’autorité que les membres de la famille de Jésus exerçaient sur les communautés nazoréennes, mais aussi de la perception que les Romains et la population judéenne avaient de l’espérance messianique professée par les nazoréens.
Hérode Antipas qui, depuis 4 av. J.-C., gouvernait la Galilée, a été critiqué par Jean le baptiseur et Jésus de Nazareth. Ceux-ci n'appartenaient ni à l'élite sociale et politique judéenne ni à un courant religieux influent. Ils ont... more
Hérode Antipas qui, depuis 4 av. J.-C., gouvernait la Galilée, a été critiqué par Jean le baptiseur et Jésus de Nazareth. Ceux-ci n'appartenaient ni à l'élite sociale et politique judéenne ni à un courant religieux influent. Ils ont pourtant suscité l'inquiétude du tétrarque. Par la teneur de leur prédication, ils correspondaient au modèle biblique du prophète qui, investi de l'autorité divine, critiquait le roi quand celui-ci ne respectait pas la Loi.
Parce que les premiers disciples reconnaissant Jésus comme le messie étaient tous Juifs, il leur semblait tout à fait naturel que les non-Juifs qui s'associaient à l'espérance d'Israël se soumissent à la Loi, et plus particulièrement à la... more
Parce que les premiers disciples reconnaissant Jésus comme le messie étaient tous Juifs, il leur semblait tout à fait naturel que les non-Juifs qui s'associaient à l'espérance d'Israël se soumissent à la Loi, et plus particulièrement à la circoncision. Celle-ci étant dotée d'une forte connotation ethnique, il fut décidé à Jérusalem (vers 49) qu'elle ne serait pas imposée aux non-Juifs. Le repli sur le "décret apostolique" devait néanmoins contenter les Juifs convertis, car il contenait des exigences respectueuses de l'identité nationale d'Israël. Minoritaires au sein du mouvement chrétien, qui devait se désolidariser du sort d'Israël après 70 et 135, les disciples d'origine juive restèrent animés par le souci de convaincre les non-Juifs convertis de reconnaître la validité de la Loi dans le cadre d'un débat mené entre chrétiens, nazoréens et ébionites.
Les autorités romaines ont toujours sérieusement considéré les manifestations religieuses pendant les périodes de crise. Elles craignaient en effet l'instabilité éventuelle causée par les rites et les croyances sortant du cadre ordonné de... more
Les autorités romaines ont toujours sérieusement considéré les manifestations religieuses pendant les périodes de crise. Elles craignaient en effet l'instabilité éventuelle causée par les rites et les croyances sortant du cadre ordonné de la religio. Les mesures politique-religieuses prises par Rome dans les périodes de crise avaient comme fins essentielles de calmer les peurs provoquées par un sentiment d'abandon de la part de la divinité et de restaurer l'équilibre social en unissant les consciences autour des rites religieux traditionnels. Refusant de se soumettre aux rites communs, les chrétiens des trois premiers siècles se retrouvèrent aux marges de la cité antique. En raison de son autonomie, le christianisme était en effet perçu comme superstitio. L'hostilité officielle de l'autorité romaine s'est principalement  exercée contre les chrétiens lors des graves crises que l'Empire a traversé, de l'incendie de Rome en 64 jusqu'à la lutte engagée contre eux par la Tétrarchie, en passant par les désordres politiques et économiques qui agitèrent le IIIe siècle, de Dèce à Aurélien.
The internal criticism of John’s Gospel and Epistles, and likewise of the Book of Revelation, certainly has much to reveal about the attitude adopted by the Johannine community regarding this capital fact of the opening of Christianity to... more
The internal criticism of John’s Gospel and Epistles, and likewise of the Book of Revelation, certainly has much to reveal about the attitude adopted by the Johannine community regarding this capital fact of the opening of Christianity to the nations. The Greek text of these documents does not mask their Jewish origin, which gives us reason to believe that this community, established in Asia Minor, did not lose the influence of its Jewish heritage (Nazorean). The acceptance of the universal vocation of the Christian faith was progressive. First exercised in the familiar context of Palestine (Judea and Samaria), it was in Asia that the Johannine mission finally welcomed pagans into the Church, under pressure from existing communities influenced by Pauline thought. The crisis revealed in the Epistles focuses on this coexistence and on the particular theological concepts of the Jewish and Greek members of the community.
Il ne nous est resté aucune trace textuelle des Actes de Pilate, ouvrage anti-chrétien du début du IVe siècle, dont la circulation a été facilitée dans la partie orientale de l'empire par Maximin Daïa, lors de la "Grande Persécution"... more
Il ne nous est resté aucune trace textuelle des Actes de Pilate, ouvrage anti-chrétien du début du IVe siècle, dont la circulation a été facilitée dans la partie orientale de l'empire par Maximin Daïa, lors de la "Grande Persécution" contre les chrétiens. Il est toutefois possible d'en reconstituer le contenu polémique grâce à la confrontation des sources chrétiennes qui en font mention : le premier livre de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, le discours apologétique de Lucien d'Antioche et les Actes de Pilate, document homonyme d'origine chrétienne. L'examen de ces textes, comparés aux écrits anti-chrétiens de la même période, nous révèle que, sous la forme d'un rapport officiel rédigé par Pilate, ces Actes dépréciaient la figure historique du Christ.
Cet ouvrage a pour objectif de repérer les origines du phénomène messianique et d'en percevoir les principales évolutions et représentations tout au long de la période antique. Il met en perspective, dans le cadre d'une analyse... more
Cet ouvrage a pour objectif de repérer les origines du phénomène messianique et d'en percevoir les principales évolutions et représentations tout au long de la période antique. Il met en perspective, dans le cadre d'une analyse historique, les différents éléments qui ont contribué à définir comme messie un personnage suscité par le Dieu d'Israël dans les temps de la fin en vue du salut définitif du peuple judéen et de la révélation universelle du Dieu d'Israël.
The persecution of the Church ordered by the Roman State, whether it was by local magistrates or on imperial command, was the most visible manifestation of the hostility directed against Christians during the first three centuries of our... more
The persecution of the Church ordered by the Roman State, whether it was by local magistrates or on imperial command, was the most visible manifestation of the hostility directed against Christians during the first three centuries of our era. In reality however, this persecution, more virulent in some of its episodes than in others, was merely the crystallisation of the rejection of Christianity already expressed by the population at large. Christianity, spreading rapidly beyond its original Jewish context, was perceived by Graeco-Roman society through the deforming lens of ideas and values entirely foreign to it. For this reason, Christians became the victims of religious and social categorisations which forced them into the margins of society. Christianity's assimilation with superstition (Jewish origins, irrational doctrine, recruitment from the masses, doubtful practices [magic, anthropophagy, ritual murder, sexual debauchery, Christ-worship, cross-worship, sun-worship, ass-worship]) and the accusations against it of atheism (a reaction against its exclusive monotheism) and of ‘hatred of mankind’ (non-adherence to the common values [civil, familial or political]) reveal that public opinion played a crucial role preceding the measures taken against Christians, and that the anti-Christian hostility was a reactionary movement against a group that threatened the basic structures of the City.
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