Paola Cattani
Professore associato, Università Roma Tre.
Après ses études à l’École Normale Supérieure de Pise, à l’ENS de Paris (Ulm) et à l’Université de Lausanne, elle a soutenu une thèse sur Paul Valéry à l’Université de Pise (2007). Elle a poursuivi sa formation au Collège de France, en tant que boursière auprès de la Chaire de Littérature française d’Antoine Compagnon (2008), et ATER auprès de la Chaire de Littératures modernes de l’Europe néolatine de Carlo Ossola (2010-2012); a été post-doc à l'Università Statale di Milano (2012-2016).
Elle a enseigné à l’université de Pise (2005/2006 et 2007/2008), de Milan (2009/2010) et de Trente (2009/2010).
« Prix pour la création littéraire » de la Fondation Del Duca – Institut de France en 2009; membre du Research Network "History of the Ideas of Europe" (UK); collabore avec l'équipe "Censure, institutions et littérature" du laboratoire "République des Savoirs"-CNRS, Paris; membre correspondant de l’Équipe Valéry de l’ITEM (Institut des textes et des manuscrits, CNRS) entre 2003 et 2007. Fait aussi partie de l'équipe de Paris IV Sorbonne "Littératures françaises du XX-XXIe siècle" dirigée par Alexandre Didier, de la SUSLLF (Società universitaria per gli studi di lingua e letteratura francese), du Seminario di francesistica, et est Socio Junior de l’Associazione Sigismondo Malatesta di Letterature Comparate. Membre du comité scientifique de la collection "Institutions et censure" des éditions Classiques Garnier.
DOMAINES DE RECHERCHE: Ses recherches portent sur le rapport entre littérature et politique (littérature et engagement; le débat littéraire et politique sur l’Europe au début du XXe siècle), sur l’histoire des idées (l’idée d’Europe) et des intellectuels (la République des lettres du XXe siècle, hommes de lettres et réseaux internationaux, SDN), sur la mémoire des œuvres et des textes (Léonard de Vinci, saint Augustin, Pascal au XXe siècle), sur l’histoire littéraire des écrivains et la théorie de la littérature (le débat critique et littéraire du XIXe et du XXe siècles, la théorie poétique de Paul Valéry à travers ses textes inédits).
PROJETS EN COURS:
- Recherches sur la participation des écrivains à la Société des Nations au cours des années 1920-30.
- Projet de recherche sur démocratie et littérature entre fin XIXe siècle et début XXe siècle.
PUBLICATIONS: Parmi ses publications, l'édition des écrits politiques inédits de Paul Valéry ("L'Europe et l'Esprit", Paris, Gallimard, 2020); "Le Règne de l’Esprit. Littérature et engagement au début du XXe siècle" (Firenze, Olschki, 2013), "Paul Valéry e le arti visive. Disegno, pittura, architettura e parola poetica" (Pisa, Ets, 2007), et de nombreux articles sur Valéry, Suarès, Péguy, Barrès, la Nouvelle Revue française, Du Bos, Prezzolini. Cf. Liste des publications.
Après ses études à l’École Normale Supérieure de Pise, à l’ENS de Paris (Ulm) et à l’Université de Lausanne, elle a soutenu une thèse sur Paul Valéry à l’Université de Pise (2007). Elle a poursuivi sa formation au Collège de France, en tant que boursière auprès de la Chaire de Littérature française d’Antoine Compagnon (2008), et ATER auprès de la Chaire de Littératures modernes de l’Europe néolatine de Carlo Ossola (2010-2012); a été post-doc à l'Università Statale di Milano (2012-2016).
Elle a enseigné à l’université de Pise (2005/2006 et 2007/2008), de Milan (2009/2010) et de Trente (2009/2010).
« Prix pour la création littéraire » de la Fondation Del Duca – Institut de France en 2009; membre du Research Network "History of the Ideas of Europe" (UK); collabore avec l'équipe "Censure, institutions et littérature" du laboratoire "République des Savoirs"-CNRS, Paris; membre correspondant de l’Équipe Valéry de l’ITEM (Institut des textes et des manuscrits, CNRS) entre 2003 et 2007. Fait aussi partie de l'équipe de Paris IV Sorbonne "Littératures françaises du XX-XXIe siècle" dirigée par Alexandre Didier, de la SUSLLF (Società universitaria per gli studi di lingua e letteratura francese), du Seminario di francesistica, et est Socio Junior de l’Associazione Sigismondo Malatesta di Letterature Comparate. Membre du comité scientifique de la collection "Institutions et censure" des éditions Classiques Garnier.
DOMAINES DE RECHERCHE: Ses recherches portent sur le rapport entre littérature et politique (littérature et engagement; le débat littéraire et politique sur l’Europe au début du XXe siècle), sur l’histoire des idées (l’idée d’Europe) et des intellectuels (la République des lettres du XXe siècle, hommes de lettres et réseaux internationaux, SDN), sur la mémoire des œuvres et des textes (Léonard de Vinci, saint Augustin, Pascal au XXe siècle), sur l’histoire littéraire des écrivains et la théorie de la littérature (le débat critique et littéraire du XIXe et du XXe siècles, la théorie poétique de Paul Valéry à travers ses textes inédits).
PROJETS EN COURS:
- Recherches sur la participation des écrivains à la Société des Nations au cours des années 1920-30.
- Projet de recherche sur démocratie et littérature entre fin XIXe siècle et début XXe siècle.
PUBLICATIONS: Parmi ses publications, l'édition des écrits politiques inédits de Paul Valéry ("L'Europe et l'Esprit", Paris, Gallimard, 2020); "Le Règne de l’Esprit. Littérature et engagement au début du XXe siècle" (Firenze, Olschki, 2013), "Paul Valéry e le arti visive. Disegno, pittura, architettura e parola poetica" (Pisa, Ets, 2007), et de nombreux articles sur Valéry, Suarès, Péguy, Barrès, la Nouvelle Revue française, Du Bos, Prezzolini. Cf. Liste des publications.
less
InterestsView All (34)
Uploads
Liste publications by Paola Cattani
Volumes by Paola Cattani
Tra gli scrittori e filosofi che, accanto ai politici e ai teorici politico-sociali, parteciparono prontamente al dibattito, una nutrita schiera di pensatori (che include P. Valéry, T. Mann, B. Croce, J. Ortega y Gasset, R. Musil, S. Zweig, J. Huizinga, T. S. Eliot, H. G. Wells) ritenne che gli antidoti alla fragilità delle società liberali andassero ricercati anzitutto sul versante etico. Chiedendosi cosa significa essere liberali e democratici nella condotta individuale quotidiana, ancor prima che nella vita politica, essi delinearono un’etica minima liberaldemocratica.
Cette édition vise à rassembler et à présenter aux lecteurs la vaste production inédite de cet auteur ayant trait à l’actualité. Elle permet de mesurer toute l’importance du thème politique pour Valéry, et de mieux situer dans leur contexte général ses textes les plus connus sur l’actualité. Elle permet aussi et surtout de comprendre la conception que Valéry a de la Cité (de ses idéaux et de ses valeurs), ainsi que sa conception du rôle de l’homme de lettres dans le monde, sur les traces d’une définition d’«engagement » très différente des définitions arrêtées par Zola et par Sartre.
Après le Valéry formaliste des années 60 et 70, un Valéry politique s'esquisse ici, avec ses réflexions toujours d’actualité sur les difficultés, et les enjeux, du vivre ensemble dans nos sociétés.
Articles sur Paul Valéry by Paola Cattani
Articles sur l'idée d'Europe by Paola Cattani
Tra gli scrittori e filosofi che, accanto ai politici e ai teorici politico-sociali, parteciparono prontamente al dibattito, una nutrita schiera di pensatori (che include P. Valéry, T. Mann, B. Croce, J. Ortega y Gasset, R. Musil, S. Zweig, J. Huizinga, T. S. Eliot, H. G. Wells) ritenne che gli antidoti alla fragilità delle società liberali andassero ricercati anzitutto sul versante etico. Chiedendosi cosa significa essere liberali e democratici nella condotta individuale quotidiana, ancor prima che nella vita politica, essi delinearono un’etica minima liberaldemocratica.
Cette édition vise à rassembler et à présenter aux lecteurs la vaste production inédite de cet auteur ayant trait à l’actualité. Elle permet de mesurer toute l’importance du thème politique pour Valéry, et de mieux situer dans leur contexte général ses textes les plus connus sur l’actualité. Elle permet aussi et surtout de comprendre la conception que Valéry a de la Cité (de ses idéaux et de ses valeurs), ainsi que sa conception du rôle de l’homme de lettres dans le monde, sur les traces d’une définition d’«engagement » très différente des définitions arrêtées par Zola et par Sartre.
Après le Valéry formaliste des années 60 et 70, un Valéry politique s'esquisse ici, avec ses réflexions toujours d’actualité sur les difficultés, et les enjeux, du vivre ensemble dans nos sociétés.
Né en 1846, ce Périgourdin qui aima toute sa vie faire rimer ce mot avec gourdin entra tardivement en littérature. Venu à Paris pour y chercher fortune, il grossit d'abord les rangs d'une jeunesse famélique en quête d'une voie difficile à tracer. Violent, exalté, vomissant son siècle, il se tourna instinctivement vers les cercles blanquistes et fut, selon son propre mot, « un communard d'avant la Commune ». Mais, en décembre 1867, la rencontre de Barbey d'Aurevilly bouleverse son existence : auprès du Connétable des Lettres, Bloy devient une espèce de secrétaire et fait ses débuts dans le journalisme. Ceux-ci lui permettent de camper un personnage de catholique intransigeant, qui attaque les fondements de la modernité : le culte de la raison bourgeoise, l'esprit de révolte issu du protestantisme, la sécularisation engendrée par la Révolution.
Mais son adhésion aux thèses du traditionalisme n'est encore que la profession de foi toute intellectuelle d'un jeune homme bardé de références, qui, du reste, en fait trop : loin de parvenir à une position respectable et sûre, il est repoussé par les milieux cléricaux qui n'apprécient guère l'exaspération de son style et la vigueur de son imagination. En dépit de cette déception, sa foi s'approfondit dans la solitude, dans la misère et dans une passion échevelée pour une prostituée occasionnelle, Anne-Marie Roulé, qu’il convertit et avec qui il vit une expérience mystique et sensuelle avant que la jeune femme ne sombre dans la folie.
En 1884, il publie son premier ouvrage de critique à l'emporte-pièce, les Propos d'un entrepreneur de démolitions, et son premier essai historique, Le Révélateur du Globe, que Barbey a accepté de préfacer. Mais les terribles expériences qu'il vient de vivre lui fournissent surtout, en 1887, la matière de son premier roman, Le Désespéré, qui marque le point de départ de sa légende. Avec Caïn Marchenoir, il donne, en effet, consistance à un personnage haut en couleur, qu'il présente volontiers comme son double transparent.
Cet alter ego est d'abord un redoutable pamphlétaire dont les outrances déchaîneront bientôt contre son géniteur la célèbre « conspiration du silence ». Sous des pseudonymes transparents, il éreinte avec une violence inouïe toutes les « catins de lettres » suscitées « pour la supplantation du génie ». Alphonse Daudet, Jean Richepin, Catulle Mendès, bien d'autres encore font les frais de ses pointes assassines. Bloy, en dépit de son désir de n'être pas « le pamphlétaire à perpétuité », conservera tout au long de sa carrière cette manière brutale et joyeuse d'occuper les marges de la littérature contemporaine.
A côté du pamphlétaire, Le Désespéré révèle un autre aspect de Léon Bloy, qui va nourrir sa légende : son inspiration prophétique qui le porte à situer sans cesse ses propos dans l'Absolu. On connaît l'anecdote relatée dans Le Mendiant ingrat, le 11 décembre 1894 : « Il n'y a rien à faire avec vous, m'a dit une dame, vous marchez dans l'Absolu. – Dans quoi voulez-vous que je marche ? ai-je répondu ». Tout Bloy est dans ce mot. Sous cette bannière, son œuvre entière, – du Symbolisme de l'Apparition au Salut par les Juifs, – constitue un retour à une forme de « pensée prélogique », selon le mot de Lévy-Bruhl, qui manifeste une faille dans l'empire de la raison. D'inspiration biblique, elle fait appel à la grande tradition exégétique des Pères de l'Église, qu'elle a le mérite de ressusciter à une époque de réelle indigence théologique, même si elle lui adjoint des spéculations hétérodoxes, héritées de la religiosité romantique ou marquées par la curiosité fin-de-siècle pour les déviations spirituelles.
Bloy s'inscrit donc dans ce courant qui, tout au long du siècle, postule la dimension transcendante de l'histoire humaine et y décèle la trace d'une révélation divine. Tout événement lui apparaît comme une figure, véritable miroir par lequel Dieu se manifeste dans la réalité. Les faits historiques constituent à ses yeux le lexique d'un Texte divin à l’image de la Bible. Marchenoir prétend être « le Champollion des événements historiques envisagés comme les hiéroglyphes divins d'une révélation par les symboles, corroborative de l'autre Révélation ». Persuadé que derrière la combinaison hasardeuse des circonstances, Dieu fait entendre sa Parole, il célèbre les noces de l'histoire et de la poésie, sous l'égide de l'imagination.
Mais cette image de l'écrivain, entretenue par la légende de Marchenoir et ses avatars successifs (le Mendiant ingrat, le Pèlerin de l'Absolu…) est trop affectée pour ne pas tenir de la pose. Avec délectation, Bloy joue un personnage dans la République des Lettres du XIXe siècle finissant. Son intransigeance religieuse, sa férocité littéraire, son jusqu'auboutisme l'inféodent moins à un système religieux ou politique qu'ils ne révèlent un sens aigu de la provocation et du sarcasme. On aurait tort d'oublier qu'il commença sa carrière littéraire au Chat noir, où l'appela son cousin Émile Goudeau, le fondateur de Hydropathe, et qu'il fut l'ami d'un certain Alphonse Allais. Il y a du mystificateur en Bloy.
Prenant pour cible privilégiée l'immense bêtise moderne, son rire qui a pour vocation de malmener le bourgeois et de l'inquiéter, en le tirant de sa torpeur de brute, fait de Bloy le proche parent de Flaubert, de Lautréamont, dont il fut le découvreur en France, et de Villiers de l'Isle-Adam. « J'ai beau frapper. Aucun tombeau ne s'entr'ouvre. Dans les cimetières de l'intelligence, il n'y a plus que des concessions à perpétuité ». Cette dédicace de ses Histoires désobligeantes s'accorde parfaitement à l'esprit général de son œuvre où « le Démon de la Sottise, […] ce Captateur de la multitude » est constamment exorcisé.
Roboratif, mordant, cruel, un tel rire ne permet pas d'établir une complicité trop compromettante entre l'auteur qui plaisante et ses destinataires, Son agressivité déconcertante enfreint les règles de la courtoisie littéraire, en confondant sans ménagement le lecteur naïf avec l'objet même dont l'écrivain entend se moquer. Figure emblématique de ce benêt, Monsieur Prudhomme n'est jamais assuré d'échapper aux pièges redoutables d'une œuvre qui défie le bon sens et embarrasse la raison.
Le désarroi qui met en défaut toutes les idéologies est bien celui dans lequel Bloy veut plonger ses contemporains que la bêtise rend aveugles et sourds. Dans son rôle mi-sérieux mi-fumiste de persécuteur implacable, il forge des œuvres où le sens commun s'enferme dans des cercles vicieux que la grossière logique des philistins, en pure perte, s'exténue à élucider. Réversible et ambivalent, son rire taciturne vient combler le vide laissé par une transcendance dont les manifestations semblent dangereusement altérées. Dans sa neutralité essentielle, il rapproche les contraires, à égale distance de la plénitude de la Joie et des abysses du parfait désespoir. Plus encore que la Parole, il est, pour Bloy, « la monnaie de l'Indicible désigné par ce Silence d'or, éternellement désirable, auquel sont si vainement conviés tous les bourgeois ».
Le 3 novembre 1917 mourait Léon Bloy. Un siècle après la disparition de l’écrivain, ce colloque international, qui aura lieu au Collège de France et à l’École Normale Supérieure les 8, 9 et 10 novembre 2017 dans le cadre des célébrations nationales, se propose de faire le bilan d’un siècle de réception de son œuvre et d’explorer les nouveaux chemins de la critique bloyenne.
Introduction au dossier coordonné par Jean-Baptiste Amadieu et Paola Cattani
Pascal ENGEL, « Julien Benda et la responsabilité de l’écrivain »
Peter SCHNYDER, « "Il faut travailler avec acharnement..." Aspects de la morale de l’effort du Gide d’avant La NRF »
Jean-Michel WITTMANN, « De La NRF de Rivière aux Faux-monnayeurs de Gide : l’affirmation d’une politique de la littérature »
Hélène BATY-DELALANDE, « Comment "se désintéresser" ? Sur Roger Martin du Gard »
Philippe CHENAUX, « "Politique d’abord"? L’après-guerre des écrivains catholiques »
Paola CATTANI, « La poésie pure de Paul Valéry : significations et équivoques »
François TREMOLIERES, « L’enjeu mystique d’une querelle littéraire »
Aude BONORD, « "Seriez-vous dadaïste, monsieur ?" Regards croisés sur la querelle de la poésie pure et la poétique de Joseph Delteil »