La présente invention a pour objet :
- des non-tissés de fibres courtes, à structure microfibreuse ;
- des complexes, incorporant de tels non-tissés dans leur structure ;
- des procédés de préparation desdits non-tissés et complexes.
Les non-tissés de l'invention sont particulièrement performants pour
dégraisser les surfaces. Ils exhibent un compromis de propriétés intéressant,
notamment en termes de résistance mécanique, de souplesse, de douceur au
toucher et de volume massique.
Ils sont particulièrement intéressants en ce qu'ils peuvent être
obtenus :
- aisément,
- à des grammages aussi bien forts que faibles,
- avec un réglage aisé de leur résistance mécanique,
- avec utilisation optimale des précurseurs de microfibres,
intervenant à titre de matière première.
Le procédé proposé pour leur préparation est en effet très
performant et valorise au mieux les précurseurs de microfibres utilisés.
Dans la demande de brevet WO-A-98 238 04, on a décrit la
fabrication d'un non-tissé microfibreux à partir d'un voile de filaments continus
multicomposants éclatables. Les filaments constitutifs dudit voile sont
préalablement thermoliés avant d'être éclatés par jets d'eau. Le préliage est
mis en oeuvre pour rigidifier le voile de filaments et pour éviter que lesdits
filaments ne s'incrustent dans la toile support. Il consomme de la matière
thermofusible, précurseur de microfibres. Il est montré, dans ladite demande
WO-A-98 238 04, que le non-tissé obtenu à l'issue du procédé de fabrication
décrit (thermoliage + éclatement) est plus aéré (moins dense) que celui
obtenu sans thermoliage préalable, par simple éclatement.
Dans cette demande, il est incidemment mentionné, sans fourniture
d'aucune précision, la possibilité de substituer au voile de filaments continus
multicomposants éclatables, un voile de fibres coupées multicomposantes
éclatables.
Quoi qu'il en soit, selon le procédé décrit, la matière première
utilisée est constituée uniquement du précurseur de microfibres et la matière
thermofusible est générée à partir de celui-ci.
Les non-tissés microfibreux les plus répandus dans le commerce
sont préparés à partir de voiles de fibres frisées coupées, multicomposantes,
éclatables en microfibres par voie hydraulique. Des nappes, constituées de
plusieurs de ces voiles, sont ainsi généralement soumises à l'action de jets
d'eau, qui, tout en éclatant les fibres multicomposantes en microfibres, les
lient par entrelacement. Le non-tissé microfibreux obtenu est, ou non, postlié.
Il peut ainsi être enduit d'un latex hydrophile et/ou gaufré dans une
thermocalandre. Le procédé en cause, basé sur l'action des jets d'eau, ne
permet pas d'obtenir des nappes de faible grammage, notamment d'un
grammage inférieur à 30 g/m2. En effet, les jets d'eau détruisent de telles
nappes, par un effet de souffle.
Dans un tel contexte, les inventeurs ont mis au point un procédé
original, très performant, qui permet d'obtenir de nouveaux non-tissés
microfibreux aux propriétés intéressantes. Lesdits nouveaux non-tissés
présentent une structure, qui porte la signature de leur procédé d'obtention.
Les non-tissés de l'invention sont des non-tissés de fibres courtes,
dont la structure fibreuse renferme une majorité en nombre de microfibres
ainsi que des zones de matière fondue de thermoliage. En cela, ils peuvent
être considérés comme des non-tissés du type de ceux de l'art antérieur. De
façon caractéristique, les microfibres des non-tissés de l'invention sont en
un(des) matériau(x) différent(s) de celui(ceux) de la matière fondue de
thermoliage, qui présente(nt) une(des) température(s) de fusion supérieure(s)
et elles se trouvent, en limite desdites zones de matière fondue de
thermoliage, regroupées en faisceaux.
Les non-tissés de l'invention présentent donc deux caractéristiques
originales :
- la première, au niveau de la nature de leurs matériaux
constitutifs : les microfibres, qui interviennent majoritairement (en nombre)
dans leur structure, sont en un matériau, plus généralement en des matériaux
(matériau(x) constitutif(s) des fibres multicomposantes utilisées comme
matière première, précuseur desdites microfibres) différent(s) de celui ou ceux
de la matière fondue de thermoliage (il est en effet susceptible d'intervenir un
unique ou plusieurs matériaux, à titre de précurseur de la matière fondue de
thermoliage. Il en intervient généralement un unique. Un tel précurseur (de
tels précurseurs) est(sont) par ailleurs susceptible(s) d'intervenir sous
différentes formes, telles que des fibres et/ou de la poudre...), qui
présente(nt) une(des) température(s) de fusion supérieure(s) à celle(s)
du(des) matériau(x) de la matière fondue de thermoliage. Ainsi, lesdites
microfibres ou, plus précisément les fibres multicomposantes, précurseurs
desdites microfibres ont elles pu conserver leur intégralité lors de la
matière fondue de thermoliage (voir le procédé décrit plus avant dans le
présent texte). Le thermoliage en cause n'entame pas la réserve de
microfibres. Selon une variante préférée, les non-tissés de l'invention
renferment des microfibres en deux matériaux différents (par exemple, des
microfibres de polyester et des microfibres de polyamide) liées par
intervention d'un seul matériau (par exemple, du polypropylène) ;
- la seconde, au niveau de l'arrangement des microfibres : en limite
des zones de thermoliage, les microfibres se présentent, regroupées en
faisceaux. Cette seconde caractéristique originale est la signature du procédé
d'obtention des non-tissés de l'invention, procédé selon lequel le thermoliage
est mis en oeuvre avant l'éclatement des fibres multicomposantes précuseurs
des microfibres, avant la génération desdites microfibres.
Selon une variante avantageuse, au moins une fraction des
microfibres présentes, très avantageusement toutes les microfibres présentes,
ont une section oblongue, c'est-à-dire de forme allongée. Ladite section peut
notamment être de forme ovale, plate, triangulaire ou trapézoïdale. Elle
présente en fait l'une de ses dimensions au moins 1,5 fois plus importante que
l'autre. La présence de ce type de fibres optimise les performances d'essuyage
des non-tissés de l'invention.
Les microfibres intervenant dans la structure fibreuse des non-tissés
de l'invention peuvent être en tout matériau, notamment polyester,
polyamide, polyéthylènetéréphtalate...
Les microfibres en cause sont des microfibres classiques dont le titre
est inférieur à 1 dtex, avantageusement inférieur à 0,6 dtex.
Elles (généralement la plupart, voire toutes) sont obtenues, de
façon classique, par éclatement de fibres précurseurs.
La matière fondue de thermoliage est en un(des), avantageusement
un, matériau(x) compatible(s) avec le(s) matériau(x) constitutif(s) des
microfibres. L'adjectif compatible est utilisé ici en référence aux points de
fusion des matériaux en cause. On a vu que la matière fondue doit avoir
fondu sans altération des précurseurs de microfibres. Ladite matière fondue
peut notamment consister en du polypropylène. On a déjà indiqué que ledit
polypropylène lie avantageusement entre elles des microfibres de polyester et
de polyamide.
Les non-tissés de l'invention peuvent exister selon différentes
variantes et notamment selon celles précisées ci-après :
- ils renferment quasi exclusivement des microfibres liées par de la
matière fondue (intervenue à l'état de poudre, fondue lors du thermoliage,
antérieur à l'éclatement) ;
- ils renferment majoritairement des microfibres et d'autres fibres en
un(des) matériau(x) thermofusible(s) qui a(ont) été ponctuellement fondu(s)
dans les zones de thermoliage ;
- ils renferment, outre les microfibres, intervenant majoritairement,
et les éventuelles fibres en matériau(x) thermofusible(s), d'autres fibres. De
telles autres fibres peuvent notamment consister en des fibres cellulosiques
(artificielles ou naturelles, telles des fibres de viscose, de Lyocell®, de coton,
d'acétate de cellulose, de lin, de jute de ramie, de chanvre et/ou de bois...)
et/ou des fibres non cellulosiques dont le titre est supérieur à 1 dtex. Les
fibres cellulosiques, microfibres et/ou fibres plus grosses, sont susceptibles
d'intervenir pour conférer de l'hydrophilie aux non-tissés de l'invention (pour
les rendre ainsi capables d'absorber et de retenir l'eau). Lesdites fibres
cellulosiques, par ailleurs, absorbent et retiennent l'huile, tout comme les
fibres synthétiques. Enfin, leur présence rend les non-tissés de l'invention plus
souples. De grosses fibres (dont le titre est supérieur à 1 dtex) non
cellulosiques sont susceptibles d'intervenir pour conférer un caractère
récurant et/ou abrasif aux non-tissés de l'invention.
Selon une variante de réalisation avantageuse, la structure fibreuse
des non-tissés de l'invention renferme des fibres cellulosiques.
Selon une variante de réalisation préférée, la structure fibreuse des
non-tissés de l'invention renferme :
- au moins 20 % en poids de microfibres (et notamment de
microfibres de polyester et de polyamide) ;
- au moins 10 % en poids de matière thermoliante, fondue et/ou
non fondue (et notamment des fibres de polypropylène) ;
- au moins 10 % en poids de fibres cellulosiques.
Les non-tissés de l'invention peuvent être obtenus, présentant un
fort ou faible grammage. Ils ont généralement un grammage compris entre 5
et 600 g/m2. Ils peuvent notamment être obtenus à un grammage inférieur à
30 g/m2. On a vu que la voie hydraulique classique de l'art antérieur ne
permettait pas d'obtenir des non-tissés de si faible grammage.
Les non-tissés de l'invention ont, avantageusement, leur structure
fibreuse (essentiellement microfibreuse) imprégnée, de sorte que leur pouvoir
dépoussiérant est renforcé. Ils sont alors, à la fois, essuyant des traces
graisseuses (de par la présence des microfibres en leur sein) et
dépoussiérants. Ils sont ainsi avantageusement imprégnés d'au moins un
composé non volatil, choisi parmi :
+ les liquides présentant une température d'ébullition ou de
décomposition supérieure à 150°C ; et + les compositions adhésives présentant un pouvoir collant à
température ambiante.
Leur taux d'imprégnation est à contrôler de sorte que l'imprégnation
en cause ne nuise pas aux propriétés d'essuyage des graisses. Ainsi :
- ledit composé non volatil est choisi parmi les liquides présentant
une température d'ébullition ou de décomposition supérieure à 150°C et
intervient avantageusement en une quantité telle que sa masse représente au
plus 50 %, avantageusement entre 25 et 30 %, de la masse dite de rétention
dudit liquide par ledit support ; ou
- ledit composé non volatil est choisi parmi les compositions
adhésives présentant un pouvoir collant à température ambiante et intervient
avantageusement en une quantité telle que sa masse représente au plus 20
%, avantageusement au plus 10 %, de la masse dudit support non imprégné.
Ledit composé non volatil peut notamment être choisi parmi :
les liquides ci-après :
- les polyols et notamment l'éthylèneglycol, le propylèneglycol, le
1,3-butylèneglycol, le 1,4-butylèneglycol, l'hexylèneglycol, le diéthylèneglycol,
le triéthylèneglycol, le dipropylèneglycol et le glycérol ;
- les éthers de glycols et notamment le diéthylèneglycolmonoéthyléther,
le diéthylèneglycolmono(iso)butyléther, le diéthylèneglycolmonohexyléther,
l'éthylèneglycolmonohexyléther ;
- le formamide,
- le cinnamaldéhyde,
- l'hexanoate de 2-éthylhexyle,
- les huiles, minérales, végétales et animales, et notamment les
dérivés terpéniques,
- leurs mélanges,
ou les compositions adhésives ci-après :
- les latex, de préférence à faible température de transition vitreuse
et notamment des latex nitrile, acrylonitrile, acrylique, éthylènevinylalcool
(EVA), styrènebutadiène (SBR) ;
- les polybutadiènes, polybutènes et terpolymères d'éthylène, de
propylène et de diène (EPDM) :
- les paraffines et les cires ;
- les résines, notamment les résines cellophanes estérifiées, les
résines hydrogénées, les résines terpéniques et les résines d'hydrocarbure
polydiènes ;
- leurs mélanges.
Selon son deuxième objet, la présente invention concerne des
complexes, dont la structure, au moins bicomposante, inclut au moins un non-tissé
de l'invention. Lesdits complexes peuvent notamment être obtenus par
l'un ou l'autre des procédés précisés ci-après. Ils peuvent également être
obtenus par tout autre procédé de solidarisation d'au moins un non-tissé à au
moins une autre structure et notamment par couture, collage...
Selon son troisième objet, la présente invention concerne un
procédé de préparation de non-tissés, tels que décrits ci-dessus. Ledit procédé
comprend, de façon caractéristique, les deux étapes de thermoliage et de
traitement ci-après, mis en oeuvre dans l'ordre indiqué :
- le thermoliage d'un voile ou d'une nappe (constituée de plusieurs
voiles) de fibres courtes, dont la structure fibreuse renferme une quantité
adéquate de matière thermofusible (susceptible d'intervenir notamment à
l'état de poudre et/ou de fibres) et une quantité adéquate de fibres
précurseurs de microfibres ; les matériaux constitutifs de ladite matière
thermofusible (thermoliante) et desdites fibres précurseurs de microfibres
étant différents, celui(ceux) constitutif(s) de ladite matière thermoliante
présentant une température de fusion inférieure(s) ;
- le traitement du voile thermolié obtenu ou de la nappe thermoliée
obtenue pour générer en son sein une majorité en nombre de microfibres.
Ledit voile (ladite nappe) est thermolié(e) avant d'être traité(e) pour
générer les microfibres en son sein. Le thermoliage fait intervenir au moins en
partie la matière thermofusible, prévue à cet effet. Il ne consomme pas de la
matière précurseur de microfibres. Ladite matière n'est pas altérée par ledit
thermoliage.
On a vu que la matière thermofusible en cause est susceptible
d'intervenir sous forme de poudre et/ou de fibres thermofusibles.
Le thermoliage peut notamment être mis en oeuvre par passage du
voile (de la nappe) dans un four ou sur des tambours chauffants. Il peut aussi
être mis en oeuvre par traitement dudit voile (de ladite nappe) dans une
thermocalandre, lisse ou à motifs, ou dans une calandre à ultrasons. Ces
différentes techniques de thermoliage sont familières à l'homme du métier.
On rappelle incidemment ici que le voile ou la nappe en cause est
susceptible de renfermer d'autres fibres que lesdites fibres précurseurs de
microfibres et éventuelles fibres thermoliantes, et notamment des fibres
cellulosiques. Il n'est par ailleurs nullement exclu que ledit voile ou ladite
nappe renferme des microfibres. Ces microfibres, présentes initialement,
s'ajoutent, dans la structure microfibreuse finale des non-tissés de l'invention,
aux microfibres générées à partir des fibres précurseurs de microfibres.
La seconde étape du procédé - l'étape de traitement, de génération
des microfibres à partir des précurseurs - n'est pas per se originale. Sa mise
en oeuvre est évidemment adaptée à la nature des fibres précurseurs de
microfibres en cause. Il s'agit en fait généralement d'un traitement
thermique, chimique ou mécanique. On préfère la mise en oeuvre d'un
traitement mécanique, notamment du type aiguilletage hydraulique,
aiguilletage mécanique, émerisage, "lainage", martelage ; on préfère tout
particulièrement la mise en oeuvre d'un traitement mécanique du type
aiguilletage hydraulique.
Le procédé de l'invention, caractérisé par l'ordre dans lequel ses
deux étapes principales sont mises en oeuvre [1)thermoliage, 2) génération
des microfibres] peut être complété. Il peut notamment comprendre, en sus
desdites deux étapes, une étape complémentaire de liage (une étape de post-liage)
et/ou une étape d'imprégnation de façon à renforcer le pouvoir
dépoussiérant du non-tissé obtenu.
Pour la préparation d'un complexe de l'invention, on peut préparer
un non-tissé de l'invention, comme précisé ci-dessus et le solidariser ensuite à
une autre structure. On peut également procéder comme indiqué ci-après.
Selon une première variante :
- on thermolie un voile ou une nappe de fibres courtes, tel que
caractérisé plus haut (on reprend la première étape du procédé décrit ci-dessus)
;
- on dépose sur ledit voile thermolié ou ladite nappe thermoliée, un
voile ou une nappe renfermant des fibres précurseurs de microfibres (fibres
identiques ou non à celle du premier voile ou de la première nappe) ;
- on traite l'ensemble pour générer les microfibres ;
- on consolide éventuellement ledit ensemble traité.
Selon une seconde variante :
- on thermolie un voile ou une nappe de fibres courtes, tel que
caractérisé plus haut (on reprend la première étape du procédé décrit ci-dessus)
;
- on dépose sur ledit voile ou ladite nappe, un voile ou une nappe
renfermant des microfibres ;
- on solidarise éventuellement l'ensemble ;
- on traite l'ensemble en vue de générer les microfibres et
avantageusement d'assurer, au moins partiellement, la solidarisation dudit
ensemble traité ;
- on solidarise éventuellement ledit ensemble traité.
Dans le cadre de ces deux variantes, un non-tissé microfibreux de
l'invention se trouve associé à un voile ou une nappe de microfibres,
préalablement constitué ou non. Quelle que soit la variante exacte de mise en
oeuvre du traitement (visant à générer les microfibres à partir des fibres
précuseurs de microfibres), on profite avantageusement dudit traitement
pour lier entre elles les microfibres générées. Ce liage est plus ou moins fort
et doit ou non être associé à des liages complémentaires, de type classique.
Dans le cadre de la préparation des complexes, on met en oeuvre
les étapes, préalable de thermoliage, puis, de traitement, comme indiqué en
amont. La préparation desdits complexes peut de la même façon être
complétée par une ultime étape complémentaire de liage et/ou une étape
d'imprégnation.
La présente invention est illustrée, de façon nullement limitative, en
référence aux figures annexées.
Sur les figures 1A, 1B, 1C, on a illustré le procédé de l'invention.
Sur les figures 2A et 2B, on a illustré le procédé de l'art antérieur.
Sur la figure 3, on montre un grossissement (x 300) d'une zone de
thermoliage d'un non-tissé de l'invention.
La figure 1A montre un entrelacement de fibres au niveau d'un
voile, précurseur d'un non-tissé de l'invention. Il intervient, de façon
caractéristique, dans ledit entrelacement :
- des fibres bicomposantes 1 précurseurs de microfibres 1a, 1b (voir
figure 1C) ;
- une fibre thermofusible 2.
Lors de la première étape du procédé de l'invention (figure 1B),
ladite fibre thermofusible 2 est ponctuellement fondue. On a référencé 3 les
zones de thermoliage. En lesdites zones 3, lesdites fibres 1 et 2 sont
solidarisées, lesdites fibres 1 n'ayant pas été affectées. Lors de la seconde
étape du procédé de l'invention (figure 1C), les fibres 1 sont éclatées en
microfibres 1a et 2b. Lesdites microfibres 1a et 1b sont regroupées en
faisceaux en limite des zones de thermoliage 3.
Selon le procédé de l'art antérieur, les microfibres 1'a et 1'b ont été
générées, préalablement à la mise en oeuvre du thermoliage (figure 2A). A
l'issue dudit thermoliage (figure 2B), elles se trouvent solidarisées à la fibre 2'
thermofusible. Elles sont ainsi, individuellement, solidarisées à ladite fibre 2'.
Sur la photographie 3, on voit très nettement les faisceaux de
microfibres 10, émergeant des zones de thermoliage 13. En lesdites zones de
thermoliage 13, les fibres de matière thermofusible 20 ont été fondues
(préalablement à l'éclatement des fibres précurseurs des microfibres 10). On a
référencé en 30 une zone de post-liage. Des fibres de matière thermofusible
20 y ont été ponctuellement fondues après l'éclatement desdites fibres
précurseurs des microfibres 10.
La présente invention est finalement illustrée et positionnée par
rapport à son art antérieur le plus proche, dans les exemples ci-après.
Les produits en cause sont caractérisés et évalués, respectivement,
par les paramètres et méthodes précisés ci-après.
Masse surfacique ou grammage : G (g/m2)
La masse surfacique G est la masse de l'échantillon conditionné M
divisée par sa surface S selon la norme Edana 40.3-90 ou ISO 9073-1.
Bouffant ou volume massique : B (cm3/g)
Le volume massique est le rapport entre l'épaisseur E (mm) et le
grammage G (g/m2) tel que B (cm3/g) = 1000 * E (mm) / G (g/m2).
L'épaisseur est mesurée par un palpeur de 25 cm2 de diamètre selon la norme
Edana ERT 30.5-99 ou ISO 9073-2 mais sous une pression de 0,5 kPa.
Nombre de microfibres
Le nombre de microfibres est évalué par observation de clichés de
photographie pris au microscope électronique à balayage. Les fibres, dont le
diamètre moyen est inférieur à 10 µm, sont considérées comme étant des
microfibres de moins de 1 dtex. Le dénombrement consiste à tracer une ou
plusieurs lignes sur la photographie, à compter le nombre de fibres qu'elle(s)
coupe(nt) et à dénombrer parmi elles celles qui sont des microfibres.
Taux massique de fibres :
L'analyse chimique permet de déterminer les composants du non-tissé
en pourcentage massique tel que la cellulose et le polyamide 6 qui sont
solubles dans l'acide chlorhydrique à chaud. Le polyamide 6.6 est soluble dans
l'acide formique chaud. Le polyester est soluble dans un mélange 50/50 de
chloroforme et d'acide trichloracétique, le polypropylène dans le toluène ou le
xylène à ébullition.
L'analyse thermique différentielle permet de différencier les points
de fusion du polyester et des co-polyesters. A partir de leur enthalpies de
fusion, la teneur pondérale peut être déterminée.
Temps d'absorption d'eau : T(s)
Il est déterminé selon la méthode Edana 10.3-99 (ou ISO 9073-6)
de la façon suivante : un échantillon de 5 g de non-tissé est roulé et placé
dans un panier d'une longueur de 8 cm et d'une masse de 3 g. Le panier
contenant l'échantillon est déposé à la surface de l'eau. Le temps d'absorption
est le temps nécessaire pour constater la disparition du panier sous l'eau.
Rétention d'huile : Rh(%)
Elle est mesurée selon la procédure suivante, dérivée de la norme
DIN 53814 : un échantillon est préalablement conditionné et pesé. Il est
immergé dans de l'huile minérale SPC 68 WOM (commercialisée par la société
SIP PETRO-CANADA, CAS n° 8042-47-5) puis placé dans une centrifugeuse, à
l'intérieur d'un panier adapté de 19 cm de diamètre. Il est alors essoré à 2 000
gravités à la vitesse de 4350 tours/min pendant 3 min. La rétention de liquide
est la masse de liquide retenue divisée par la masse de l'échantillon, exprimée
en pourcentage.
Absorption d'huile : Ah (%)
Un échantillon de 10 x 10 cm est pesé, soit m (g), puis déposé sur
une grille à larges mailles de 2 cm de côté. L'ensemble est immergé sous 2 cm
d'huile minérale SPC 68 WOM de SIP PETRO-Canada CAS n° 8042-47-5 puis
égoutté pendant 2 minutes. L'échantillon imprégné d'huile est pesé, soit M
(g). L'absorption en pourcentage est Ah = 100 x (M-m)/m.
Essuyage de traces d'huile
La procédure consiste à déposer 10µl d'un mélange de 15 % en
masse d'huile et de 85 % en masse d'acétone sur une plaque de
polyméthacrylate (PMMA), noire dont la mesure de voile Haze avec l'appareil
"Haze Gloss" de la société BYK CHEMIE est de moins de 10 unités. Après
évaporation de l'acétone durant 20 secondes, on essuie les traces d'huile en
passant en 25 allers et retours un échantillon de non-tissé d'un diamètre de
30 mm fixé à un porte objet exerçant une pression de 3 kPa. On mesure
ensuite la valeur Haze du voile résiduel d'huile. Cette valeur indicative corrélée
avec l'observation est traduite par une note de classification :
5 : Essuie sans laisser de trace ni de reflet d'huile. 4 : Légers reflets d'huile. 3 : Reflets d'huile affectant la brillance. 2 : Légères traces d'huile. 1 : Quelques traces d'huile. 0 : Traces d'huile et mauvais essuyage.
Rigidité
Le moment de flexion MF exprimé en cg.cm d'une éprouvette de 50
x 250 mm est déterminé selon la norme Edana 50.2-80 (Bending length). La
rigidité Rig est la valeur logarithmique de cette mesure : Rig = logMF.
Résistance à la rupture : Fr et longueur de rupture : Lr (km)
La longueur de rupture ou résistance kilométrique est déterminée
dans des directions perpendiculaires de l'échantillon (S1 et S2) correspondant
aux sens marche et sens travers de l'échantillon en mesurant le grammage G
(g/m2) des éprouvettes - Norme Edana 40-3-90 ou ISO 9073-1:1989 - puis
leurs résistances à la rupture dans les deux directions dont la moyenne est Fr
(daN/cm) - Norme Edana 20.2-89-. La longueur de rupture Lr (km) est
calculée selon la formule Lr = 102xFr/G.
Exemple 1 (thermoliage sur calandre puis éclatement à la soude ou par jets
d'eau)
de 50 % en poids de fibres de polypropylène de 2,2 dtex et 51 mm
de long, et de 50 % en poids de fibres bicomposantes éclatables de 3,3 dtex et
51 mm de long (fibres T-510 en polyester PET/polyamide PA6 50/50
commercialisées par la firme Fibres Innovation Technology Inc.)
sont formés sur une carde.
Ils sont thermoliés à 165°C dans une calandre chauffante, selon des
motifs couvrant une surface de 21 %, par la fusion du polypropylène.
Les non-tissés thermoliés obtenus (TB 23 et TB 51) présentent
respectivement un grammage de 23 et 51 g/m2. Leurs propriétés ont été
mesurées et sont indiquées dans les tableaux ci-après, respectivement tableau
1A, colonne TB 23 et tableau 1B, colonne TB 51.
L'éclatement des fibres T-510 en 16 microfibres de 0,21 dtex
environ est réalisé :
- par immersion dans la soude à 20 g/l à 90°C pendant 1 h 30 min.
On obtient alors, à partir de non-tissés TB 23 et TB 51 respectivement, les
non-tissés TB-S et TB-S'. Le dénombrement des microfibres est réalisé par
comptage sur photographie. Le taux de microfibres est de plus de 80 %, voire
90 % ; ou
- par aiguilletage hydraulique sous deux rangées de jets d'eau à 120
ou 150 bars sur chaque face. On obtient alors, à partir des non-tissés TB 23 et
TB 51, respectivement, les non-tissés TB-J (jets d'eau à 120 bars) et TB-J'
(jets d'eau à 150 bars);
Les propriétés desdits non-tissés de l'invention TB-S, TB-J, TB-S' et
TB-J' ont été mesurées et sont indiquées dans les tableaux ci-après.
| | TB 23 | TB-S | TB-J |
Grammage | (g/m2) | 23 | 25 | 25 |
Epaisseur | (mm) | 0,37 | 0,46 | 0,6 |
Bouffant | (cm3/g) | 16 | 18 | 25 |
Absorption d'huile | (%) | 1480 | 1920 | 2200 |
Rétention d'huile | (%) | 32 | 36 | 45 |
Essuyage de traces d'huile | (Note/5) | 3 | 4 | 4 |
Longueur de rupture | (S1 km) | 0,84 | 0,76 | 1,1 |
| (S2 km) | 0,25 | 0,3 | 0,5 |
Rigidité | | - | - | - |
| | TB 51 | TB-S' | TB-J' |
Grammage | (g/m2) | 51 | 47 | 52 |
Epaisseur | (mm) | 0,67 | 0,5 | 0,7 |
Bouffant | (cm3/g) | 13,1 | 10,6 | 13,8 |
Absorption d'huile | (%) | 1180 | 1030 | 1110 |
Rétention d'huile | (%) | 37 | 52 | 60 |
Essuyage de traces d'huile | (Note/5) | 2 | 5 | 5 |
Longueur de rupture | (S1 km) | 1,36 | 1,6 | 2,6 |
| (S2 km) | 0,4 | 0,5 | 1,1 |
Rigidité | | 1,3 | 0,33 | 0,78 |
Les non-tissés de l'invention (thermoliés puis éclatés) sont au moins
aussi solides que les non-tissés de l'art antérieur (éclatés puis thermoliés).
Le procédé de l'invention permet, de façon particulièrement
avantageuse, d'éclater des non-tissés thermoliés très légers (TB-23 de
23 g/m2), dans la mesure où ils ont, préalablement (à l'éclatement), été
renforcés par le thermoliage.
L'éclatement par aiguilletage hydraulique se révèle présentement
plus performant que l'éclatement chimique : les rétentions d'huile des non-tissés
TB-J et TB-J' sont plus élevées que celles des non-tissés TB-S et TB-S'.
L'aiguilletage hydraulique qui permet l'éclatement des fibres
éclatables du non-tissé thermolié assure un post-liage tout en conservant les
propriétés d'absorption du non-tissé en cause : l'absorption d'huile (en %
massique) est pratiquement égale au volume massique ou bouffant du non-tissé,
ce qui montre que l'éclatement (l'aiguilletage hydraulique) n'a pas pour
effet d'augmenter le bouffant du non-tissé de fibres cardées thermolié.
Les non-tissés de l'invention TB-S' et TB-J' sont à la fois plus solides
et plus souples (moins rigides) que le non-tissé thermolié, TB 51, à partir
duquel ils sont obtenus.
Exemple 2 (thermoliage sur calandre puis éclatement à la soude)
- Un voile de 100 g/m2 composé :
- de 50 % en poids de fibres de polypropylène de 2,2
dtex et 51 mm de long, et
- de 50 % en poids de fibres T-510 (voir l'exemple 1)
est formé sur une carde. Ce voile est thermolié à 165°C, comme précisé dans
l'exemple 1. Les propriétés du non-tissé thermolié obtenu (TB 102) sont
mesurées et indiquées dans le tableau ci-après, tableau 2.
L'éclatement des fibres T-510 en 16 microfibres de 0,21 dtex
environ est réalisé par immersion dans la soude à 20 g/l à 90°C pendant
1 heure 30 min. On obtient alors un non-tissé de l'invention référencé TB-S.
Le dénombrement des microfibres en son sein est réalisé par comptage sur
photographie. Le taux de microfibres est de plus de 80 %, voire 90 %. Les
propriétés dudit non-tissé TB-S ont été mesurées et sont indiquées dans le
tableau 2 ci-après.
Contre-exemple (éclatement à la soude puis thermoliage sur calandre)
- On prépare un autre non-tissé par le procédé classique selon
lequel le voile de départ est d'abord éclaté puis calandré. Les opérations
d'éclatement et de calandrage sont mises en oeuvre dans les mêmes
conditions, sur un voile de mêmes caractéristiques. Le non-tissé de l'art
antérieur obtenu est référencé S-TB. Ses propriétés ont également été
mesurées et figurent dans le tableau 2 ci-après.
| | TB 102 | TB-S | S-TB |
Grammage | (g/m2) | 102 | 101 | 109 |
Epaisseur | (mm) | 0,92 | 0,92 | 1,19 |
Bouffant | (cm3/g) | 9,0 | 9,1 | 11 |
Rétention d'huile | (%) | 33 | 57 | 65 |
Essuyage de traces d'huile | (Note/5) | 2 | 5 | 4 |
Résistance à la rupture | (S1 N/cm) | 1,7 | 1,5 | 1,1 |
| (S2 N/cm) | 2,0 | 2,3 | 1,7 |
Longueur de rupture | (S1 km) | 1,6 | 1,6 | 1,0 |
| (S2 km) | 2,1 | 2,3 | 1,6 |
Rigidité | | 2,18 | 1,87 | 2,44 |
Le non-tissé microfibreux de l'invention (TB-S) est particulièrement
essuyant (note d'essuyage de l'huile de 5). Sa rétention d'huile élevée (de
57 % pour 33 % avant éclatement) montre la présence de microfibres.
De façon surprenante, ledit non-tissé TB-S est plus résistant et
moins rigide que le non-tissé de l'art antérieur S-TB.
L'éclatement des fibres au sein du non-tissé TB 102 ne modifie pas
sensiblement sa structure car le bouffant (TB-S/TB 102) n'est pas
sensiblement modifié.
Exemple 3 (thermoliage sur tambour puis éclatement à la soude).
Des voiles de fibres composés:
de 15 % en poids de fibres de polypropylène
jaune de 3,3 dtex et 51 mm de long, et de 85 % en poids de fibres bicomposantes
éclatables de 2,2 dtex et 51 mm de long (fibres, Eastlon SN 2250 SMS en
polyester PET/ polyamide PA6.6 50/50, éclatables en 16 microfibres de 0,14
dtex)
sont formés sur une carde.
Lesdites voiles sont nappés en 12 plis et aiguilletés à
1300 coups/min. La nappe obtenue est alors thermoliée sur des cylindres
chauffés à 180°C.
Le non-tissé thermolié obtenu TB 150 présente un grammage de
150 g/m2. Il est éclaté chimiquement dans une solution de soude (comme
précisé à l'exemple 1).
Les propriétés dudit non-tissé thermolié, TB 150 et dudit non-tissé
thermolié éclaté TB-S ont été mesurées et sont indiquées dans le tableau 3 ci-après.
| | TB 150 | TB-S |
Grammage | (g/m2) | 150 | 153 |
Epaisseur | (mm) | 1,56 | 1,26 |
Bouffant | (cm3/g) | 10,4 | 8,25 |
Temps d'absorption d'eau | (s) | 3 | 5 |
Absorption d'huile | (%) | 898 | 1020 |
Rétention d'huile | (%) | 27 | 91 |
Essuyage de traces d'huile | (Note/5) | 3 | 4 |
L'éclatement modifie essentiellement les propriétés d'usage du non-tissé
: il devient plus essuyant (sa rétention d'huile augmente
significativement). Le squelette du non-tissé, avant et après éclatement,
demeure inchangé car les paramètres volumiques (bouffant, absorption) ne
varient guère.
L'addition de fibres cellulosiques en remplacement partiel de fibres
éclatables a été avantageusement réalisé, en terme d'économie notamment,
sans modification sensible des propriétés du produit final (si ce n'est l'apport
d'un certain caractère hydrophile).
Exemple 4 (thermoliage sur calandre puis éclatement par jets d'eau)
Des voiles de fibres composés :
de fibres de polypropylène (PP) de 1,7 dtex et de 40 mm de long, de fibres bicomposantes éclatables de 3,3 dtex et de 50 mm de long
(fibres T-510 de FIT, en polyester PET et polyamide PA 6-6 50/50, éclatables
en 16 microfibres de 0,21 dtex), et éventuellement de fibres cellulosiques de viscose de 1,7 dtex et de
40 mm de long (fibres LENZING),
sont formés sur des cardes.
Ces voiles, de composition variable (voir la première partie du
tableau 4 ci-après) sont thermoliés sur calandre de laboratoire à 165°C, par
fusion partielle des fibres de polypropylène, selon des motifs couvrant 21 %
de la surface. Ils sont ensuite liés et éclatés, par passage à 10 m/min sous des
jets d'eau, à 100 puis 150 bars.
Les propriétés des non-tissés obtenus ont été mesurées et sont
indiquées dans la seconde partie du tableau 4 ci-après.
| | 4a | 4b | 4c | 4d | 4e | 4f | 4g |
Pourcentage de fibres (% massique) | Microfibres | 40 | 30 | 50 | 30 | 25 | 20 | 35 |
| PP | 30 | 40 | 50 | 70 | 40 | 30 | 35 |
| viscose | 30 | 30 | 0 | 0 | 35 | 50 | 30 |
Pourcentage de microfibres (% nombre) | | 90 | 86 | 94 | 87 | 82 | 77 | 88 |
Grammage | (g/m2) | 51 | 58 | 58 | 53 | 38 | 47 | 41 |
Bouffant | (cm3/g) | 9,7 | 9,4 | 9,2 | 10,2 | 16,2 | 13,5 | 14,4 |
Absorption d'huile | (%) | 1030 | 940 | 975 | 950 | 1310 | 1105 | 1279 |
Rétention d'huile | (%) | 75 | 65 | 73 | 63 | 47 | 42 | 53 |
Essuyage des traces d'huile | (Note/5) | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 |
Temps d'absorption d'eau | (s) | 45 | 85 | >600 | >900 | 37 | 7 | 80 |
Longueur de rupture | (S1 km) | 2,00 | 1,65 | 3,00 | 2,65 | 1,40 | 1,25 | 1,35 |
| (S2 km) | 3,30 | 2,70 | 4,40 | 3,45 | 1,55 | 2,25 | 1,85 |
Rigidité | | 0,90 | 1,10 | 1,20 | 1,00 | 0,50 | 0,55 | 0,60 |
On remarque d'emblée que tous ces non-tissés essuient les traces
d'huile (puisqu'ils contiennent tous plus de 20 % en masse de microfibres, ce
qui représente plus de 77 % en nombre). Plus le non-tissé contient de
microfibres, plus il retient l'huile.
La présence de fibres de viscose améliore la souplesse (le produit est
moins rigide) et l'hydrophilie. Les non-tissés, qui ne renferment pas de fibres
de viscose, ont des temps d'absorption d'eau très élevés : ils ne se mouillent
pas.
Exemple 5 (complexe)
Deux voiles de fibres composés :
de 30 % en poids de fibres de polypropylène (PP) de 1,7 dtex et de
40 mm de long, de 35 % en poids de fibres bicomposantes éclatables de 2,2 dtex et
50 mm de long (fibres Eastlon SN2250SMS de Far Eastern Textile, en
polyester PE et polyamide PA 6.6 50/50, éclatables en 16 microfibres de
0,14 dtex), et de 35 % en poids de fibres cellulosiques de viscose de 1,7 dtex et
de 40 mm de long (fibres LENZING),
sont formés sur des cardes.
Sur chacun de ces deux voiles de fibres, thermolié sur calandre à
160°C sous pression linéaire de 100 N/mm à 60 m/min, est déposé un voile
composé des mêmes fibres :
20 % en poids de fibres de polypropylène, 40 % en poids de fibres éclatables et 40 % de viscose.
Chaque ensemble est lié et éclaté par aiguilletage hydraulique à 80
puis 120 bars sur chaque face.
Le premier voile thermolié de chaque complexe constitue un non-tissé
thermolié de support, qui facilite le passage sous les jets d'eau à haute
pression (qui ont tendance, par leur souffle, à détruire un voile de carde, non
lié).
Des complexes non-tissés de 47 (C1) et 72 g/m2 (C2) contenant en
moyenne 38 % en masse de microfibres, 24 % en masse de polypropylène et
38 % en masse de viscose, sont ainsi réalisés industriellement.
Les propriétés des complexes obtenus ont été mesurées et sont
indiquées dans le tableau 5 ci-après.
| | C1 | C2 |
Grammage | (g/m2) | 47 | 72 |
Epaisseur | (mm) | 0,58 | 0,83 |
Bouffant | (cm3/g) | 12,3 | 11,5 |
Temps d'absorption d'eau | (s) | 4 | 3 |
Rétention d'huile | (%) | 48 | 44 |
Essuyage de traces d'huile | (Note/5) | 5 | 5 |
Rigidité | | 0,75 | 1,50 |
Longueur de rupture | (S1 km) | 3,3 | 3,4 |
| (S2 km) | 0,6 | 0,6 |
Rigidité | | 0,8 | 1,5 |
Au sein de ces complexes (C1 et C2), la présence de viscose assure
une absorption d'eau rapide. La forte teneur en microfibres (88 % en
nombre : polyester et polyamide) garantit un bon essuyage des traces d'huile.