Ouvrage défensif contre les chars de combat et engins analogues.
La présente invention a pour objet un ouvrage défen-
<EMI ID=1.1>
guerre motorisés, qui peut être édifié rapidement sans frais excessifs, constitue un obstacle infranchissable par les chars et offre peu de prise à la destruction par le tir d'artillerie.
Cet ouvrage défensif est constitué, suivant l'inve�tion, par une forte poutre en treillis, triangulée horizontalement de manière à être indéformable dàns un plan horizontal pour résister au choc et à la poussée des chars attaquant l'obstacle. En vue de faciliter sa construction et de la rendre moins coûteuse, la poutre est avantageusement formée d'assises superposées de madriers, préparés d'avance à des dimensions standard, assemblés en triangles horizontalement et reliés entre eux verticalement. De préférence, ces madriers sont faits en béton armé et assemblés au moyen de barres métalliques passées verticalement dans des trous concordants des.assises de madriers, dans lesquels du ciment est ensuite coulé autour des barres afin de les sceller en place.
La poutre ainsi construite peut 'être continue sur toute la ligne de défense, ou bien divisée en tronçons de longueur appropriée que l'on dispose avantageusement de façon que leurs extrémités soient imbriquées et laissent entre elles chaque fois un passage parallèle à la ligne de défense, d'où un tir flanquant puisse être dirigé le long de celle-ci.
Afin que l'invention soit bien comprise, on en décrira ci-après quelques formes d'exécution à titre d'exemple, avec référence aux dessins annexés, dans lesquels :
Fig. 1 est une vue de face, en perspective cavalière, d'un ouvrage défensif établi conformément à l'invention. Fig. 2 est une vue en plan de l'ouvrage représenté <EMI ID=2.1> Fig. S montre, également en plan, une variante d'exécution du méme ouvrage. Fig. 4 est une coupe longitudinale, à plus grande échelle, d'un madrier standard. Fig. 5 montre en coupe verticale, le détail d'un assemblage de madriers. Fig. 6 représente une rondelle intercalaire. Fig. 7 montre en plan une modification apportée à l'ouvrage représenté sur la Fig. 2, et Fig. 8 est une vue en plan, à petite échelle, d'un ouvrage à tronçons imbriqués.
Pour exécuter l'ouvrage défensif en forme de poutre triangulée représenté sur les Figs. 1 et 2, on emploie des madriers en béton armé 1 que l'on pose, de façon que leurs extrémités se recouvrent, d'abord longitudinalement en deux lignes parallèles $. et ]le puis transversalement en une ligne
<EMI ID=3.1>
zontale composée de triangles accolés, sur laquelle on pose une second.e assise semblable, puis une troisième et ainsi de suite jusqu'à ce que l'ouvrage ait la hauteur voulue, par exemple 2 à 3 mètres, pour être infranchissable par les chars de combat.
Les madriers de béton armé 1 ont tous la même longueur standard, par exemple 1 mètre, et la même section. Ils
<EMI ID=4.1>
ayant de préférence une forme conique évasée vers le haut. Lorsque les madriers sont posés avec leurs extrémités se recouvrant, leurs trous 2 coïncident et forment à chaque noeud de la construction un conduit vertical dans lequel
on enfile une barre d'assemblage 3, éventuellement enfoncée dans le sol pour ancrer l'ouvrage. On peut aussi placer d'abord les barres 3 et poser ensuite les madriers en les enfilant de haut en bas sur les barres verticales.
Afin de rendre l'assemblage rigide, on scelle les barres 3 en coulant autour d'elles, dans les trous 2 des madriers, du mortier de ciment indiqué en 4 sur la Fig. 5. On obtient ainsi à chaque noeud une colonne de béton armé qui ne peut être retirée des trous 2 en raison de la conicité de ceux-ci.
La poutre.construite comme il vient d'être décrit peut avoir toute longueur voulue; en largeur elle peut comporter soit une seule rangée de triangles (Figs.l et 2), soit deux ou plusieurs rangées de triangles (Fig. 3). Dans
ce dernier cas, il est avantageux d'employer comme éléments transversaux, des madriers la ayant une longueur double ou multiple de celle des madriers 1 et comportant, outre les trous 2 des extrémités, un ou plusieurs trous intermédiaires 2a pour l'insertion de barres d'assemblage 3 aux noeuds intermédiaires.
-Au lieu de faire reposer directement les uns sur <EMI ID=5.1>
tion assez massive, on peut alléger celle-ci en interposant entre les assises successives de madriers, ou entre les madriers d'une même assise, des blocs intercalaires 5 (Fig.5) percés d'un trou 6 pour le passage des barres 3 et ayant avantageusement une forme cylindrique (Fig. 6) facilitant leur moulage en béton.
Des blocs cylindriques semblables 7 . (Fig.7) peuvent être empilés dans les pertuis triangulaires verticaux de l'ouvrage, aux endroits de celui-ci que l'on désire renforcer, par exemple, contre le tir d'artillerie. Ou bien, dans le même but, on peut couler du-béton dans ces pertuis ou les remplir de pavés, pierrailles etc, jusqu'à la hauteur voulue.
Il est clair que la construction de l'ouvrage con-
<EMI ID=6.1>
par une main d'oeuvre peu expérimentée, grâce à la standardisation des éléments et à la simplicité de pose et d'assemblage de ceux-ci. Bien entendu, il n'est pas exclu d'employer des éléments en bois, fer, etc. au lieu d'éléments en 1 béton, ou encore de mouler en coffrages sur place des parties ou l'ensemble de la construction en béton armé.
Aucune préparation spéciale du sol n'est requise pour recevoir la construction, à part un nivellement grossier; l'ouvrage peut franchir les fossés, petits cours d'eau, etc, et on peut l'édifier en gradins si les dénivellations du terrain l'imposent.
De préférence, on adoptera comme disposition de l'ouvrage celle représentée sur la Fig. 8 qui montre schématiquement des tronçons de poutre 8 d'une longueur appropriée, placés légèrement en oblique sur la ligne de défense et imbriqués de manière que chaque tronçon masque sur une certaine distance l'extrémité du tronçon précédent, en laissant entre eux un passage 9 par lequel peut être dirigé un tir flanquant pour la défense de l'ouvrage. En retournant bout à bout les armes flanquantes, le même ouvrage peut être défendu contre une attaque se faisant en deux sens opposés, ce qui peut constituer un important avantage militaire.
Quelle que soit la disposition adoptée, l'ouvrage . défensif en forme de poutre en treillis, continue ou tronçonnée, s'opposera par sa masse considérable au renversement par le choc ou la poussée des chars de combat et si ceux-ci parvenaient à le défoncer ils se trouveraient pris dans le treillis de la poutre comme dans un filet. D'autre part, étant à claire-voie, l'ouvrage n'offrira que peu de prise au tir de l'artillerie, contre lequel ses parties renforcées comme décrit plus haut protégeront ses défenseurs.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples d'exécution décrits et représentés, et on ne sorti-rait pas de son cadre en y apportant des modifications.
REVENDICATIONS
1.- Ouvrage défensif contre les chars de combat
et engins analogues, caractérisé en ce-qu'il est constitué
par une forte poutre en treillis triangulée horizontalement
de manière à être indéformable sous les chocs et poussées
dans le plan horizontal.