<Desc/Clms Page number 1>
Dispositif d'entraînement de tissu pour métier à tisser
L'invention concerne un dispositif d'entraînement de tissu amélioré pour métier à tisser qui, en forçant le rouleau de pression a agir toujours avec une pression uniforme sur le rouleau d'entraînement sur toute la largeur du tissu en cours de formation, permet le tissage de tout type de fil sans modification du métier à tisser.
Comme on le sait, le tissu en cours de formation dans un métier à tisser doit être maintenu continuellement sous tension et être avancé avec une précision absolue pour en éviter le glissement vers l'arrière lorsqu'il est coupé pour dégager l'ensouple pleine et assurer ainsi un espacement constant de la trame et une qualité régulière du tissu.
Cela est réalisé par un dispositif d'entraînement consistant substantiellement en un rouleau d'entraînement et un rouleau de pression aligné tangentiellement et parallèlement au premier.
Dans le cas d'articles en coton non délicats standard, le dit rouleau d'entraînement est recouvert d'une toile abrasive, comme une toile au corindon, pour créer un effet d'agrippement mécanique du tissu, permettant de l'avancer correctement sans qu'il ne puisse glisser en arrière, par l'action du dit rouleau
<Desc/Clms Page number 2>
de pression qui le maintient serré contre le rouleau d'entraînement.
On ne peut toutefois pas appliquer une telle méthode dans le cas du tissage de certains articles, représentant 10% des cas, pour lesquels le caractère glissant et/ou la délicatesse du tissu ne permettent pas l'utilisation de la toile au corindon car les grains abrasifs aimeraient inévitablement les fibres délicates du tissu en les coupant. Pour ce genre de tissus délicats, il est donc nécessaire d'utiliser un rouleau d'entraînement qui n'est pas recouvert d'un tissu abrasif, mais de matières non abrasives comme les matériaux synthétiques de chlorure de polyvinyle (PVC), sous forme plus ou moins lisse ou ridée à la manière d'une pelure d'orange. L'effet de prise mécanique est alors absent et le tissu ne peut être entraîné que par friction par la pression effective du rouleau de pression contre le rouleau d'entraînement.
A cet effet, le rouleau de pression est recouvert de feutre ou d'une autre matière spongieuse et est pressé énergiquement contre le rouleau d'entraînement par une action exercée sur ses extrémités. Cette méthode présente toutefois un grave inconvénient résultant du fait que le rouleau de pression, qui reste parallèle au rouleau d'entraînement et est pressé à ses extrémités qui saillent au-delà du dit rouleau d'entraînement, tendent à fléchir selon une courbe faisant en sorte que le rouleau se sépare du rouleau d'entraînement à l'endroit de la déflexion maximale, qui correspond au milieu du rouleau, endroit où il n'est alors pas exercé de pression sur le tissu.
Une augmentation de la force appliquée au rouleau de pression aurait pour résultat non seulement de ne pas résoudre le problème, mais en fait de l'aggraver, car le rouleau fléchirait encore davantage, avec pour conséquence un allongement de la zone médiane le long de
<Desc/Clms Page number 3>
laquelle le rouleau de pression est séparé du rouleau d'entraînement. Cette absence localisée de pression donne lieu à une avance irrégulière du tissu avec un espacement irrégulier entre les fils de trame, qui se rident et produisent un tissu irrégulier et présentant des défauts.
L'objet de la présente invention est de pallier aux inconvénients cités en prévoyant un dispositif d'entraînement assurant toujours une pression uniforme entre le rouleau de pression et le rouleau d'entraînement sur toute la largeur du tissu en cours de formation, pour éviter la nécessité de changer le type de revêtement du rouleau d'entraînement en fonction du type de fil et ainsi augmenter la souplesse opérationnelle d'un métier à tisser de version standard.
Ce but est atteint en substance en disposant le rouleau de pression tangentiellement par rapport au rouleau d'entraînement, mais avec son axe en position oblique par rapport à l'axe du rouleau d'entraînement au lieu de parallèle à ce dernier. De cette manière, lorsque le rouleau de pression est pressé contre le rouleau d'entraînement par la force agissant sur ses extrémités, il y a un contact immédiat au milieu du rouleau de pression lorsque l'action de déflexion commence, ce contact s'étendant en direction de l'extérieur pour couvrir toute la largeur de la pièce de tissu en formation. En d'autres termes, le dit milieu du rouleau constitue le point d'appui à partir duquel la déflexion du rouleau de pression s'étend dans les deux sens, pour assurer que le dit milieu reste toujours pressé contre le rouleau d'entraînement et reste en contact avec celui-ci.
Dans ces conditions, plus la force exercée sur le rouleau de pression est grande, plus on peut être sûr que le contact de pression s'étendra sur toute la largeur du tissu. En conséquence,
<Desc/Clms Page number 4>
on peut donc appliquer des forces beaucoup plus grandes et en particulier des forces suffisantes pour éviter tout glissement indésirable du tissu.
Donc le dispositif d'entraînement, comprenant un rouleau d'entraînement de grand diamètre, un rouleau de pression disposé tangentiellement par rapport au dit rouleau d'entraînement et des moyens pour régler la pression du dit rouleau de pression contre le dit rouleau d'entraînement, est caractérisé selon l'invention en ce que le dit rouleau de pression est orienté de telle manière que son axe se trouve en position oblique par rapport à l'axe du dit rouleau d'entraînement.
Selon une réalisation préférée de la présente invention, les dits moyens pour régler la pression du dit rouleau de pression contre le dit rouleau d'entraînement consistent en au moins un ressort pouvant être pré-chargé par une vis supportée par le dit métier à tisser et que l'on peut faire tourner au moyen d'une roue à main, le dit ressort agissant sur l'un des deux coulisseaux par rapport auxquels les extrémités du dit rouleau de pression pivotent, les dits coulisseaux pouvant coulisser vers le rouleau d'entraînement le long de guides supportés par le dit métier à tisser et orientés en sens radial par rapport au dit rouleau d'entraînement.
Selon une autre réalisation préférée de la présente invention, l'axe du rouleau de pression et l'axe du rouleau d'entraînement sont obliques l'un par rapport à l'autre en formant un angle d'environ 2 degrés.
L'invention est décrite de manière plus détaillée avec référence aux dessins annexés qui en montrent une réalisation préférée à titre d'exemple non limitatif en ce sens que des modifications techniques ou
<Desc/Clms Page number 5>
de construction peuvent être apportées, sans toutefois sortir de l'objet de la présente invention.
Dans ces dessins :
La figure 1 représente une vue en perspective partielle d'un métier à tisser utilisant un dispositif d'entraînement construit selon l'invention ;
La figure 2 est une vue en projection de la figure l, dans laquelle le tissu en formation n'est pas représenté pour des raisons de clarté.
Dans les figures, les numéros de référence 1 et 2 indiquent deux parties de bâti d'un métier à tisser sur lesquelles les extrémités du rouleau d'entraînement 3 pivotent et auprès desquelles le tissu 4 en formation s'enroule pour être avancé dans le sens de la flèche 5 par le rouleau de pression 6. Le dit rouleau de pression 6 est disposé tangentiellement par rapport au rouleau d'entraînement 3 mais avec son axe 7 (voir fig. 2) oblique par rapport à l'axe 8 du rouleau d'entraînement 3 selon un angle a d'environ 20. Il est supporté de manière rotative en ses extrémités dans deux coulisseaux 9 et 19 pouvant coulisser le long de guides 11 et 12 respectivement, ces guides étant eux-mêmes supportés par les deux parties de bâti 1 et 2 du métier à tisser et orientés parallèlement à un rayon du dit rouleau d'entraînement 3.
Les dits coulisseaux 9 et 10 sont poussés de manière à presser le rouleau de pression 6 contre le rouleau d'entraînement 3 au moyen de deux ressorts 13 et 14 respectivement, qui, pour régler la pression entre les deux rouleaux, sont chacun chargés par une vis 15 (seule une vis est visible sur la figure, l'autre étant cachée par le tissu 4), ces vis étant supportées par les dites parties de bâti 1 et 2 et pouvant aisément être vissées ou dévissées pour atteindre la position voulue au moyen de la roue à main 16.