En Éthiopie, la distribution de titres d’occupation du sol est soumise à un contrôle fort de l’ad... more En Éthiopie, la distribution de titres d’occupation du sol est soumise à un contrôle fort de l’administration. Cet article montre comment, derrière des ambitions d’aménagement, une rente foncière se constitue au bénéfice quasi exclusif d’une petite élite politique.
in Clerval A. (ed.), Fleury A. (ed.), Rebotier J. (ed.), Weber S. (ed.) Espace et rapports de dom... more in Clerval A. (ed.), Fleury A. (ed.), Rebotier J. (ed.), Weber S. (ed.) Espace et rapports de domination, Rennes : PUR, 2015, p. 99-109.
... Alemneh D. (1990), Environment, Famine, and Politics in Ethiopia : A view from the village, B... more ... Alemneh D. (1990), Environment, Famine, and Politics in Ethiopia : A view from the village, Boulder, Lynne Rienner, 151 p. ... Tadele F. (2004), The resettlement programme in Ethiopia Reflection on the design and implementation approach, in A. Pankhurst, F. Piguet, p. 211-221 ...
L’article introduit à la modernisation agricole en Éthiopie. Il insiste sur une contrainte struct... more L’article introduit à la modernisation agricole en Éthiopie. Il insiste sur une contrainte structurelle du développement rural et agricole : le fort encadrement de l’État au niveau local. Il présente les conditions locales de diffusion et d’adoption d’un paquet technologique par des paysans de diverses régions et envisage l’encadrement local à la fois comme une dynamique politique d’exercice du pouvoir et à la fois comme un maillage territorial de l’appareil d’État.
This issue offers a discussion on the authoritarian exercise of power not on authoritarianism def... more This issue offers a discussion on the authoritarian exercise of power not on authoritarianism defined as a political regime that seeks to restrict political pluralism (Brooker, 2009). It therefore considers the authoritarian exercise of power in all political regimes, whether they be described as authoritarian or democratic. This authoritarian phenomenon is characterised by a plasticity of practices that range from “cultural hegemony” to the use of force, from the “insidious blandishments of the State” to coercion. The approach the collection takes is highly pragmatic and material, tackling power in its spatial embeddedness and seeking to contribute to the analysis of authoritarian practice by focusing on its spatialisation. This provides a way to re-examine the link between justice and authoritarianism and is an invitation to discuss the obvious presumption of injustice often associated with these political situations
... said to us in June 2008, 'On complex projects, we want to generalize the... more ... said to us in June 2008, 'On complex projects, we want to generalize the principles we implemented for the marina. There is a CDG brand to develop throughout our operations'. In this production of prestige space, urban planners are in a way moved aside by financial experts. ...
L’injustice sociale se traduit dans l’espace ; réciproquement l’organisation de l’espace est prod... more L’injustice sociale se traduit dans l’espace ; réciproquement l’organisation de l’espace est productrice d’injustice sociale. C’est ce que traduit le concept de justice spatiale, c’est-à-dire l’approche spatiale de la justice sociale entendue dans ses différentes dimensions, tant de distribution équitable que de reconnaissance. Il est appliqué ici à des espaces urbanisés des pays des Suds, principalement africains. Cet ouvrage est le fruit d’un travail original de recherche et d’écriture collective, et non une collection de chapitres individuels, mené dans le cadre du programme Jugurta en référence au roi de Numidie, considéré comme un dangereux barbare par les Romains qui le laissèrent mourir dans leurs prisons en 104 avant J.-C. Barbare en Occident, héros en Afrique, il représente un schéma classique de l’histoire coloniale des territoires dits aujourd’hui des « Suds », et à ce titre correspond à nos objectifs dans cette recherche : adopter un regard sur les questions urbaines depuis les Suds. Il s’agit bien ici d’affirmer le droit plein et entier des villes des territoires post-coloniaux, où vivent aujourd’hui la majorité des citadins de la planète, à servir d’exemples dans des débats théoriques sur l’urbain en général. Si contribuer à « distribuer » la recherche urbaine équitablement entre les Suds et les Nords, tout en « reconnaissant » les différences des Suds, était en soi un objectif de justice spatiale, la portée générale du propos de cet ouvrage reste l’essentiel : les auteurs réunis ici, géographes et urbanistes, s’appuyant sur leurs bagages disciplinaires, leurs terrains et des travaux de philosophie politique, veulent montrer que la compréhension des interactions entre espace et société est indispensable à celle des injustices sociales en ville et donc à la réflexion appliquée sur les politiques territoriales visant à réduire les injustices.
Malgré les sécheresses, le surpeuplement rural et la paupérisation, la petite région du Wolaita, ... more Malgré les sécheresses, le surpeuplement rural et la paupérisation, la petite région du Wolaita, au sud de l’Éthiopie, avec ses paysages verdoyants, échappe difficilement à son image d’Éden véhiculée par les voyageurs du XIXe siècle. Ancien grenier de l’empire éthiopien, montagne paysanne aménagée selon un remarquable savoir-faire, le Wolaita connaît pourtant un inexorable déclin. Loin des clichés et grâce à une analyse régionale soucieuse d’intégrer les dynamiques économiques et politiques, l’auteur restitue, sur plus d’un siècle, la lente transformation de ce petit pays. Depuis l’époque du conquérant Ménélik II jusqu’à la période socialiste en passant par le règne du Négus, elle retrace l’histoire du peuple d’agriculteurs-jardiniers du Wolaita, contraint à s’adapter au jeu des politiques successives.
Entre l’intégration dans l’Éthiopie moderne et les spécificités régionales, entre l’ouverture économique et les sursauts identitaires, l’auteur montre comment s’élabore la construction territoriale actuelle, jusque dans ses espaces les plus reculés. Dans cette marche vers la modernité, la chute de l’Éden éthiopien ne préfigure-t-elle pas l’avènement d’une Éthiopie nouvelle ? L’ouvrage s’adresse tant aux géographes qu’aux économistes, mais également aux historiens et agronomes, ainsi qu’à tout lecteur concerné par les questions de développement.
En Éthiopie, la distribution de titres d’occupation du sol est soumise à un contrôle fort de l’ad... more En Éthiopie, la distribution de titres d’occupation du sol est soumise à un contrôle fort de l’administration. Cet article montre comment, derrière des ambitions d’aménagement, une rente foncière se constitue au bénéfice quasi exclusif d’une petite élite politique.
in Clerval A. (ed.), Fleury A. (ed.), Rebotier J. (ed.), Weber S. (ed.) Espace et rapports de dom... more in Clerval A. (ed.), Fleury A. (ed.), Rebotier J. (ed.), Weber S. (ed.) Espace et rapports de domination, Rennes : PUR, 2015, p. 99-109.
... Alemneh D. (1990), Environment, Famine, and Politics in Ethiopia : A view from the village, B... more ... Alemneh D. (1990), Environment, Famine, and Politics in Ethiopia : A view from the village, Boulder, Lynne Rienner, 151 p. ... Tadele F. (2004), The resettlement programme in Ethiopia Reflection on the design and implementation approach, in A. Pankhurst, F. Piguet, p. 211-221 ...
L’article introduit à la modernisation agricole en Éthiopie. Il insiste sur une contrainte struct... more L’article introduit à la modernisation agricole en Éthiopie. Il insiste sur une contrainte structurelle du développement rural et agricole : le fort encadrement de l’État au niveau local. Il présente les conditions locales de diffusion et d’adoption d’un paquet technologique par des paysans de diverses régions et envisage l’encadrement local à la fois comme une dynamique politique d’exercice du pouvoir et à la fois comme un maillage territorial de l’appareil d’État.
This issue offers a discussion on the authoritarian exercise of power not on authoritarianism def... more This issue offers a discussion on the authoritarian exercise of power not on authoritarianism defined as a political regime that seeks to restrict political pluralism (Brooker, 2009). It therefore considers the authoritarian exercise of power in all political regimes, whether they be described as authoritarian or democratic. This authoritarian phenomenon is characterised by a plasticity of practices that range from “cultural hegemony” to the use of force, from the “insidious blandishments of the State” to coercion. The approach the collection takes is highly pragmatic and material, tackling power in its spatial embeddedness and seeking to contribute to the analysis of authoritarian practice by focusing on its spatialisation. This provides a way to re-examine the link between justice and authoritarianism and is an invitation to discuss the obvious presumption of injustice often associated with these political situations
... said to us in June 2008, 'On complex projects, we want to generalize the... more ... said to us in June 2008, 'On complex projects, we want to generalize the principles we implemented for the marina. There is a CDG brand to develop throughout our operations'. In this production of prestige space, urban planners are in a way moved aside by financial experts. ...
L’injustice sociale se traduit dans l’espace ; réciproquement l’organisation de l’espace est prod... more L’injustice sociale se traduit dans l’espace ; réciproquement l’organisation de l’espace est productrice d’injustice sociale. C’est ce que traduit le concept de justice spatiale, c’est-à-dire l’approche spatiale de la justice sociale entendue dans ses différentes dimensions, tant de distribution équitable que de reconnaissance. Il est appliqué ici à des espaces urbanisés des pays des Suds, principalement africains. Cet ouvrage est le fruit d’un travail original de recherche et d’écriture collective, et non une collection de chapitres individuels, mené dans le cadre du programme Jugurta en référence au roi de Numidie, considéré comme un dangereux barbare par les Romains qui le laissèrent mourir dans leurs prisons en 104 avant J.-C. Barbare en Occident, héros en Afrique, il représente un schéma classique de l’histoire coloniale des territoires dits aujourd’hui des « Suds », et à ce titre correspond à nos objectifs dans cette recherche : adopter un regard sur les questions urbaines depuis les Suds. Il s’agit bien ici d’affirmer le droit plein et entier des villes des territoires post-coloniaux, où vivent aujourd’hui la majorité des citadins de la planète, à servir d’exemples dans des débats théoriques sur l’urbain en général. Si contribuer à « distribuer » la recherche urbaine équitablement entre les Suds et les Nords, tout en « reconnaissant » les différences des Suds, était en soi un objectif de justice spatiale, la portée générale du propos de cet ouvrage reste l’essentiel : les auteurs réunis ici, géographes et urbanistes, s’appuyant sur leurs bagages disciplinaires, leurs terrains et des travaux de philosophie politique, veulent montrer que la compréhension des interactions entre espace et société est indispensable à celle des injustices sociales en ville et donc à la réflexion appliquée sur les politiques territoriales visant à réduire les injustices.
Malgré les sécheresses, le surpeuplement rural et la paupérisation, la petite région du Wolaita, ... more Malgré les sécheresses, le surpeuplement rural et la paupérisation, la petite région du Wolaita, au sud de l’Éthiopie, avec ses paysages verdoyants, échappe difficilement à son image d’Éden véhiculée par les voyageurs du XIXe siècle. Ancien grenier de l’empire éthiopien, montagne paysanne aménagée selon un remarquable savoir-faire, le Wolaita connaît pourtant un inexorable déclin. Loin des clichés et grâce à une analyse régionale soucieuse d’intégrer les dynamiques économiques et politiques, l’auteur restitue, sur plus d’un siècle, la lente transformation de ce petit pays. Depuis l’époque du conquérant Ménélik II jusqu’à la période socialiste en passant par le règne du Négus, elle retrace l’histoire du peuple d’agriculteurs-jardiniers du Wolaita, contraint à s’adapter au jeu des politiques successives.
Entre l’intégration dans l’Éthiopie moderne et les spécificités régionales, entre l’ouverture économique et les sursauts identitaires, l’auteur montre comment s’élabore la construction territoriale actuelle, jusque dans ses espaces les plus reculés. Dans cette marche vers la modernité, la chute de l’Éden éthiopien ne préfigure-t-elle pas l’avènement d’une Éthiopie nouvelle ? L’ouvrage s’adresse tant aux géographes qu’aux économistes, mais également aux historiens et agronomes, ainsi qu’à tout lecteur concerné par les questions de développement.
This report is based on a 10 days fieldwork mission conducted in Assayta, Afambo and Dubti wereda... more This report is based on a 10 days fieldwork mission conducted in Assayta, Afambo and Dubti wereda between February 19th and March 1st 2016. The mission took place within the framework of a wider research project on agricultural transformation and development in Awsa oasis. This text aims at shedding light on the current situation regarding water shortage, its consequences in the three weredas, and the potentially harmful future development of the Tendaho sugar plantation. This preliminary report precedes a deeper ground based analysis and proceeds from a common concern about the current situation of the farmers in time of drought. Then, it aims at documenting local and daily lives of farmers, which remain globally unknown in Addis-Abeba or abroad.
: Les trois cas d’études en Inde, en Ethiopie et en Mauritanie ont permis de voir comment est app... more : Les trois cas d’études en Inde, en Ethiopie et en Mauritanie ont permis de voir comment est appréhendé un même cadre référentiel qui pose la sécurisation foncière au coeur de la lutte contre la pauvreté. Plusieurs types de villes (petites, secondaires, capitales) et formes d’urbain (zone centrale, quartiers périurbains, urbain diffus) ont permis de souligner quelques uns des enjeux que représente la titrisation dans les Suds. Le contexte urbain joue fortement. L’impact des politiques de titrement foncier dépend réellement de la taille de la ville et des formes urbaines. L’urbanisation généralisée et rapide dans les trois pays étudiés, longtemps considérés comme étant à dominante rurale, implique l’adaptation et la création de nouveaux régimes fonciers. Dans nos différents cas d’étude, l’accès au sol urbain fait émerger de nouveaux besoins en termes de réglementation foncière, de nouveaux types de reconnaissance, mais aussi et surtout de nouvelles pratiques de sécurisation se tissent entre les habitants et les autorités et entre habitants. La présente étude a fait ressortir l’importance de la circulation à l’échelle internationale de politiques urbaines et « bonnes pratiques », pensées depuis Washington par les Institutions internationales, et réappropriées de façon tout à fait originale localement. La comparaison des trois cas a mis en lumière l’importance des pratiques habitantes, qui, en Ethiopie, en Inde et en Mauritanie, exploitent et construisent des opportunités offertes par les normes juridiques relatives à l’accès à la propriété, plus qu’elles arrivent à en bénéficier pleinement et simplement. Bien souvent, les réformes appuyées par les bailleurs de fond ne font que se surimposer à des juridictions foncières déjà complexes, souvent coûteuses à respecter pour les habitants qui optent pour des pratiques plus informelles. La réforme sur le papier n’est que rarement suivie par la réforme en action. Rapport de recherche présenté dans le cadre de l’appel à projets: "La sécurisation du droit de propriété dans les pays en voie de développement" - Mission de recherche Droit et Justice - 2014.
L’actuelle République fédérale démocratique d'Éthiopie, établie depuis 1991 et proclamée constitu... more L’actuelle République fédérale démocratique d'Éthiopie, établie depuis 1991 et proclamée constitutionnellement en 1995, continue de se construire au jour le jour. Tout en affichant son adaptation aux nouvelles normes internationales en matière de gouvernance, cet État ne se départit pas de ses héritages idéologiques eux-mêmes hétérogènes, qu’il s’agisse de l’ancien modèle polyarchique impérial ou des plus récents avatars de la doctrine marxiste. Ce séminaire a questionné l’adaptation des standards mondiaux de développement aux contextes sociaux et politiques éthiopiens. À la fin du XIXe siècle, face aux conquêtes coloniales européennes, les rois réformateurs chrétiens ont réactivé d’anciens modèles téléologiques de pensée et d’action issus de la Bible pour négocier des alliances et préserver un cadre de souveraineté tout en engageant d’importantes réformes de modernisation. Mais cette connivence de fond avec l’Occident allait de pair avec une méfiance tout aussi fondamentale à l’encontre de toute emprise extérieure. D’où l’établissement d’un système bureaucratique à deux compartiments, l’un ouvert à l’importation de normes et à l’attraction de subsides de l’étranger, se déversant dans l’autre formant un circuit fermé où les prises de décision résultent de conciliations d’intérêts entre plusieurs niveaux de la hiérarchie apparente. Ces mécanismes impliquent l’entretien en simultané de différents partenariats, souvent contradictoires et rivaux, aboutissant à des implantations locales et sectorielles de plusieurs types de modèles. Aujourd’hui, l’adhésion affichée par les dirigeants éthiopiens aux nouvelles normes internationales en matière de gouvernance et de modèle de croissance est souvent contredite dans la pratique par les conditions mises à leur application et par des divergences de vue radicales exprimées dans les circuits politiques intérieurs, voire par des positions de défiance de plus en plus ouvertes. L’organisation de l’État dans sa capacité à définir, à initier et à soutenir une stratégie de développement a été discutée en commençant par analyser l’usage et les conditions de production des données statistiques. La trajectoire de croissance que ces données décrivent depuis quelques années reflète les rapports de pouvoir entre l’État et les administrés soumis au respect de quotas. Le Premier ministre Meles Zenawi fut le concepteur et le promoteur de la plupart des formules qui continuent d'orienter la politique éthiopienne, notamment celle de «démocratie développementale». Depuis le décès du dirigeant éthiopien en août 2012, de nouveaux équilibres se négocient au sein du parti-État. La célébration de la pensée du leader disparu génère des divisions exégétiques sur ses nombreuses prises de parole, impliquant la relance de débats d’idée pour penser le renouveau du projet politique ou à tout le moins l’émergence d’une nouvelle génération politique. La question du développement a aussi été envisagée sous l’angle des rapports religieux à l’inscription dans la mondialité et à la perception des activités économiques. Dans cette perspective, Ahmed Hassen Omer, directeur de l’Institut d’études éthiopiennes de l’Université d’Addis Abeba, professeur invité à l’EHESS, a décrit le fonctionnement et la transformation des réseaux commerciaux tenus par des familles musulmanes, puis Romain Calvary a présenté son enquête sur le milliardaire éthio-saoudien Mohammed Al-Amoudi et les rôles qu’il a joués dans la politique économique du gouvernement fédéral depuis 1991. Enfin les conditions faites à la mise en œuvre d’investissements étrangers, notamment dans le domaine des grands projets agricoles, ont été l’objet des dernières séances.
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Cet ouvrage est le fruit d’un travail original de recherche et d’écriture collective, et non une collection de chapitres individuels, mené dans le cadre du programme Jugurta en référence au roi de Numidie, considéré comme un dangereux barbare par les Romains qui le laissèrent mourir dans leurs prisons en 104 avant J.-C. Barbare en Occident, héros en Afrique, il représente un schéma classique de l’histoire coloniale des territoires dits aujourd’hui des « Suds », et à ce titre correspond à nos objectifs dans cette recherche : adopter un regard sur les questions urbaines depuis les Suds.
Il s’agit bien ici d’affirmer le droit plein et entier des villes des territoires post-coloniaux, où vivent aujourd’hui la majorité des citadins de la planète, à servir d’exemples dans des débats théoriques sur l’urbain en général. Si contribuer à « distribuer » la recherche urbaine équitablement entre les Suds et les Nords, tout en « reconnaissant » les différences des Suds, était en soi un objectif de justice spatiale, la portée générale du propos de cet ouvrage reste l’essentiel : les auteurs réunis ici, géographes et urbanistes, s’appuyant sur leurs bagages disciplinaires, leurs terrains et des travaux de philosophie politique, veulent montrer que la compréhension des interactions entre espace et société est indispensable à celle des injustices sociales en ville et donc à la réflexion appliquée sur les politiques territoriales visant à réduire les injustices.
Entre l’intégration dans l’Éthiopie moderne et les spécificités régionales, entre l’ouverture économique et les sursauts identitaires, l’auteur montre comment s’élabore la construction territoriale actuelle, jusque dans ses espaces les plus reculés. Dans cette marche vers la modernité, la chute de l’Éden éthiopien ne préfigure-t-elle pas l’avènement d’une Éthiopie nouvelle ? L’ouvrage s’adresse tant aux géographes qu’aux économistes, mais également aux historiens et agronomes, ainsi qu’à tout lecteur concerné par les questions de développement.
Cet ouvrage est le fruit d’un travail original de recherche et d’écriture collective, et non une collection de chapitres individuels, mené dans le cadre du programme Jugurta en référence au roi de Numidie, considéré comme un dangereux barbare par les Romains qui le laissèrent mourir dans leurs prisons en 104 avant J.-C. Barbare en Occident, héros en Afrique, il représente un schéma classique de l’histoire coloniale des territoires dits aujourd’hui des « Suds », et à ce titre correspond à nos objectifs dans cette recherche : adopter un regard sur les questions urbaines depuis les Suds.
Il s’agit bien ici d’affirmer le droit plein et entier des villes des territoires post-coloniaux, où vivent aujourd’hui la majorité des citadins de la planète, à servir d’exemples dans des débats théoriques sur l’urbain en général. Si contribuer à « distribuer » la recherche urbaine équitablement entre les Suds et les Nords, tout en « reconnaissant » les différences des Suds, était en soi un objectif de justice spatiale, la portée générale du propos de cet ouvrage reste l’essentiel : les auteurs réunis ici, géographes et urbanistes, s’appuyant sur leurs bagages disciplinaires, leurs terrains et des travaux de philosophie politique, veulent montrer que la compréhension des interactions entre espace et société est indispensable à celle des injustices sociales en ville et donc à la réflexion appliquée sur les politiques territoriales visant à réduire les injustices.
Entre l’intégration dans l’Éthiopie moderne et les spécificités régionales, entre l’ouverture économique et les sursauts identitaires, l’auteur montre comment s’élabore la construction territoriale actuelle, jusque dans ses espaces les plus reculés. Dans cette marche vers la modernité, la chute de l’Éden éthiopien ne préfigure-t-elle pas l’avènement d’une Éthiopie nouvelle ? L’ouvrage s’adresse tant aux géographes qu’aux économistes, mais également aux historiens et agronomes, ainsi qu’à tout lecteur concerné par les questions de développement.
Rapport de recherche présenté dans le cadre de l’appel à projets: "La sécurisation du droit de propriété dans les pays en voie de développement" - Mission de recherche Droit et Justice - 2014.
Ce séminaire a questionné l’adaptation des standards mondiaux de développement aux contextes sociaux et politiques éthiopiens. À la fin du XIXe siècle, face aux conquêtes coloniales européennes, les rois réformateurs chrétiens ont réactivé d’anciens modèles téléologiques de pensée et d’action issus de la Bible pour négocier des alliances et préserver un cadre de souveraineté tout en engageant d’importantes réformes de modernisation. Mais cette connivence de fond avec l’Occident allait de pair avec une méfiance tout aussi fondamentale à l’encontre de toute emprise extérieure. D’où l’établissement d’un système bureaucratique à deux compartiments, l’un ouvert à l’importation de normes et à l’attraction de subsides de l’étranger, se déversant dans l’autre formant un circuit fermé où les prises de décision résultent de conciliations d’intérêts entre plusieurs niveaux de la hiérarchie apparente. Ces mécanismes impliquent l’entretien en simultané de différents partenariats, souvent contradictoires et rivaux, aboutissant à des implantations locales et sectorielles de plusieurs types de modèles.
Aujourd’hui, l’adhésion affichée par les dirigeants éthiopiens aux nouvelles normes internationales en matière de gouvernance et de modèle de croissance est souvent contredite dans la pratique par les conditions mises à leur application et par des divergences de vue radicales exprimées dans les circuits politiques intérieurs, voire par des positions de défiance de plus en plus ouvertes. L’organisation de l’État dans sa capacité à définir, à initier et à soutenir une stratégie de développement a été discutée en commençant par analyser l’usage et les conditions de production des données statistiques. La trajectoire de croissance que ces données décrivent depuis quelques années reflète les rapports de pouvoir entre l’État et les administrés soumis au respect de quotas.
Le Premier ministre Meles Zenawi fut le concepteur et le promoteur de la plupart des formules qui continuent d'orienter la politique éthiopienne, notamment celle de «démocratie développementale». Depuis le décès du dirigeant éthiopien en août 2012, de nouveaux équilibres se négocient au sein du parti-État. La célébration de la pensée du leader disparu génère des divisions exégétiques sur ses nombreuses prises de parole, impliquant la relance de débats d’idée pour penser le renouveau du projet politique ou à tout le moins l’émergence d’une nouvelle génération politique.
La question du développement a aussi été envisagée sous l’angle des rapports religieux à l’inscription dans la mondialité et à la perception des activités économiques. Dans cette perspective, Ahmed Hassen Omer, directeur de l’Institut d’études éthiopiennes de l’Université d’Addis Abeba, professeur invité à l’EHESS, a décrit le fonctionnement et la transformation des réseaux commerciaux tenus par des familles musulmanes, puis Romain Calvary a présenté son enquête sur le milliardaire éthio-saoudien Mohammed Al-Amoudi et les rôles qu’il a joués dans la politique économique du gouvernement fédéral depuis 1991. Enfin les conditions faites à la mise en œuvre d’investissements étrangers, notamment dans le domaine des grands projets agricoles, ont été l’objet des dernières séances.