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Abstract:During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women... more
Abstract:During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women and rising nationalist claims, faced with the insufficiency of the political and social reforms. This paper examines how, by becoming involved in a political landscape dominated by men, Cameroonian women attempted to make their voices heard by organising to defend their own interests. The analysis of the foundations of women’s mobilisations in Cameroon casts light on the duality governing women’s presence on the political scene in a colonial context. To a certain degree, their approach expanded on the dominant social imaginary, highlighting domestic values in order to justify women intervening on the political stage. However, women’s mobilisations also aimed to defend a specific agenda for women, as well as the emergence of a new social imaginary governed by equality between the sexes.Abstract:Durant la décennie qui suit la Seconde Guerre mondiale, le Cameroun sous tutelle française, comme tous les territoires de l’Empire colonial français, connaît une effervescence sociale et politique. Celle-ci se traduit par des mobilisations de Camerounaises et une montée en puissance de revendications nationalistes, face à l’insuffisance des réformes politiques et sociales mises en place. Cet article examine la manière dont, en s’inscrivant dans un paysage politique majoritairement masculin, des Camerounaises essayent de faire entendre leur voix en s’organisant pour défendre leurs intérêts. L’analyse des ressorts sur lesquels reposent les mobilisations fémi-nines au Cameroun, met en évidence la dualité qui régit la présence des femmes sur la scène publique dans le contexte colonial. Dans une certaine mesure, leur démarche se situe dans un prolongement de l’imaginaire social dominant, mettant en avant des valeurs domestiques pour justifier une intervention des femmes sur la scène politique. Mais les mobilisations féminines visent également la défense d’un agenda propre aux femmes, ainsi que l’émergence d’un nouvel imaginaire social régi par l’égalité des sexes.
: This article seeks to enrich the production of knowledge about Black feminisms by documenting the mobilizations of the Cameroonian nationalist activists of the Democratic Union of Cameroonian Women, or UDEFEC, in the middle of the... more
: This article seeks to enrich the production of knowledge about Black feminisms by documenting the mobilizations of the Cameroonian nationalist activists of the Democratic Union of Cameroonian Women, or UDEFEC, in the middle of the 1950s. I will center the contributions of African women to movements for women’s equality. To this end, I consider the emancipatory speeches and practices elaborated by female activists coming from rural zones within the frame of the reorganization of the nationalist public space in order to understand how their participation in the fight for liberation reveals a Black feminist practice. This approach outlines the contours of a political project as the vector for a holistic, equitable emancipation, focused on the margins and founded on the dismantling of the coloniality of gender and female citizenship, on the one hand, and the establishment of a democratic society that values popular sovereignty, on the other .
Chercheur·e·s et militant·e·s appartenant à des disciplines et à des générations différentes, Rose Ndengue, Fatou Sow et Patrick Awondo discutent du caractère heuristique (ou non) du concept d’anti-genre en Afrique, principalement... more
Chercheur·e·s et militant·e·s appartenant à des disciplines et à des générations différentes, Rose Ndengue, Fatou Sow et Patrick Awondo discutent du caractère heuristique (ou non) du concept d’anti-genre en Afrique, principalement francophone, conformément à leur aire géographique d’expertise. Elles et il témoignent d’une situation paradoxale. Si l’Afrique n’est pas en marge des dynamiques mondiales de crispations identitaires et de mouvements conservateurs engagés contre les femmes, le féminisme, «la théorie du genre» ou encore l’homosexualité, la notion d’anti-genre n’est que peu investie par les militant·e·s et les universitaires africain·e·s. L’anti-genre est un phénomène social à la fois prégnant et public, diffus et dissimulé, dont la conceptualisation engage une réflexion plus large sur la production de savoirs militants, experts et académiques à partir du continent africain, et sur la nécessité de penser les méthodes pertinentes pour investiguer de tels objets.
For decades, African women have participated in the Black feminist struggle for women’s rights and racial, social, economic, and political justice (Collins 2017; Tamale 2020). In the 1950s, during the fight for independence across the... more
For decades, African women have participated in the Black feminist struggle for women’s rights and racial, social, economic, and political justice (Collins 2017; Tamale 2020). In the 1950s, during the fight for independence across the continent, a radical and transnational feminist movement emerged with African women’s protests to “crack the norms of gender and colonial order” (Ndengue 2016) in both urban and rural postcolonial contexts (Falola and Paddock 2011; Mougoué 2019; Nchoji Nkwi 1985; Ndengue 2018). Protests have transnational effects (Johnson-Odim 2009; Terretta 2013). Today, transnationalism relies on social media platforms as sites of calls to action. They constitute alternative public spaces for expression and activism in constrained political environments (Ngono 2018) and platforms that facilitate informal transnational connections. These transnational connections are accompanied by explicit and assertive claims of feminism by a growing number of (young) women.
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Les critères d’accès à la citoyenneté « moderne » qui ont été élaborés pour les colonisé·e·s après la seconde guerre mondiale, comportent dès le départ une forte dimension genrée. Bien que ces normes voient le jour dans un contexte réputé... more
Les critères d’accès à la citoyenneté « moderne » qui ont été élaborés pour les colonisé·e·s après la seconde guerre mondiale, comportent dès le départ une forte dimension genrée. Bien que ces normes voient le jour dans un contexte réputé pour son ouverture à une relative libéralisation de la vie sociale et politique, les restrictions qu’elles comportent et les mécanismes de leur mise en œuvre mettent à jour le souhait des autorités coloniales de contrôler un changement devenu inévitable. Elles instituent alors une sphère publique dans laquelle, elles sont garantes de la légitimité des interlocuteurs.trices qui y officient. Les soubassements disqualifiant qui régissent la participation politique moderne à l’origine, ont eu un effet durable sur la manière dont ce processus est investi par les autorités, les populations et l’historiographie. Ainsi, dans le cas du Cameroun, la construction genrée de la citoyenneté abouti d’une part, à une présence marginale des femmes au sein des insta...
International audienceTRIBUNE. Des chercheuses et actrices de la société civile craignent qu’avec la réélection du chef de l’Etat, le pays soit “maintenu dans un état de tension sociale et politique permanente”
Les criteres d’acces a la citoyennete « moderne » qui ont ete elabores pour les colonise·e·s apres la seconde guerre mondiale, comportent des le depart une forte dimension genree. Bien que ces normes voient le jour dans un contexte repute... more
Les criteres d’acces a la citoyennete « moderne » qui ont ete elabores pour les colonise·e·s apres la seconde guerre mondiale, comportent des le depart une forte dimension genree. Bien que ces normes voient le jour dans un contexte repute pour son ouverture a une relative liberalisation de la vie sociale et politique, les restrictions qu’elles comportent et les mecanismes de leur mise en œuvre mettent a jour le souhait des autorites coloniales de controler un changement devenu inevitable. Elles instituent alors une sphere publique dans laquelle, elles sont garantes de la legitimite des interlocuteurs.trices qui y officient. Les soubassements disqualifiant qui regissent la participation politique moderne a l’origine, ont eu un effet durable sur la maniere dont ce processus est investi par les autorites, les populations et l’historiographie. Ainsi, dans le cas du Cameroun, la construction genree de la citoyennete abouti d’une part, a une presence marginale des femmes au sein des insta...
Abstract:During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women... more
Abstract:During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women and rising nationalist claims, faced with the insufficiency of the political and social reforms. This paper examines how, by becoming involved in a political landscape dominated by men, Cameroonian women attempted to make their voices heard by organising to defend their own interests. The analysis of the foundations of women’s mobilisations in Cameroon casts light on the duality governing women’s presence on the political scene in a colonial context. To a certain degree, their approach expanded on the dominant social imaginary, highlighting domestic values in order to justify women intervening on the political stage. However, women’s mobilisations also aimed to defend a specific agenda for women, as well as the emergence of a new social imaginary governed by equality between the sexes.Abstract:Durant la décennie qui suit la Seconde Guerre mondiale, le Cameroun sous tutelle française, comme tous les territoires de l’Empire colonial français, connaît une effervescence sociale et politique. Celle-ci se traduit par des mobilisations de Camerounaises et une montée en puissance de revendications nationalistes, face à l’insuffisance des réformes politiques et sociales mises en place. Cet article examine la manière dont, en s’inscrivant dans un paysage politique majoritairement masculin, des Camerounaises essayent de faire entendre leur voix en s’organisant pour défendre leurs intérêts. L’analyse des ressorts sur lesquels reposent les mobilisations fémi-nines au Cameroun, met en évidence la dualité qui régit la présence des femmes sur la scène publique dans le contexte colonial. Dans une certaine mesure, leur démarche se situe dans un prolongement de l’imaginaire social dominant, mettant en avant des valeurs domestiques pour justifier une intervention des femmes sur la scène politique. Mais les mobilisations féminines visent également la défense d’un agenda propre aux femmes, ainsi que l’émergence d’un nouvel imaginaire social régi par l’égalité des sexes.
During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women and rising... more
During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women and rising nationalist claims, faced with the insufficiency of the political and social reforms. This paper examines how, by becoming involved in a political landscape dominated by men, Cameroonian women attempted to make their voices heard by organising to defend their own interests. The analysis of the foundations of women’s mobilisations in Cameroon casts light on the duality governing women’s presence on the political scene in a colonial context. To a certain degree, their approach expanded on the dominant social imaginary, highlighting domestic values in order to justify women intervening on the political stage. However, women’s mobilisations also aimed to defend a specific agenda for women, as well as the emergence of a new social imaginary governed by ...
At the end of World War II, the French government sought to reorganize its relationship with the overseas territories. The French wanted to develop a new legal framework to govern their territories and determine the rights of colonial... more
At the end of World War II, the French government sought to reorganize its relationship with the overseas territories. The French wanted to develop a new legal framework to govern their territories and determine the rights of colonial subjects. Changing the name of the empire from the French Empire to the French Union supposedly embodied this political evolution. The French territories in Cameroon and Togo, which at the time included separate territories under French and British mandates, were thus incorporated into this new union. While allowing for relative liberalization of social and political life, the 1946 reforms also perpetuated, to an extent, the imperial view that structured social relations in the territories. Under articles 80, 81, and 82, the 1946 French Constitution created a two-tier citizenship that would configure the colonies’ social and political organization during the following decades. For citizens of the metropole and French nationals overseas, their social and political rights fell under the status of French citizens, but for all others, their rights were determined by the ambiguous status of the French Union. For the latter, access to rights depended on a set of conditions not imposed
on French citizens. This was particularly true for the right to vote and social benefits for
families.
Le séminaire Genre féminismes et mobilisations collectives rassemble une équipe de jeunes chercheuses travaillant, dans différentes disciplines – sociologie, histoire, science politique –, sur les féminismes, les mouvements de femmes... more
Le séminaire Genre féminismes et mobilisations collectives rassemble une équipe de jeunes chercheuses travaillant, dans différentes disciplines – sociologie, histoire, science politique –, sur les féminismes, les mouvements de femmes ainsi que sur le genre dans les mobilisations collectives. Il s’organise autour d’un grand thème annuel et de la présentation de travaux de recherche en cours. En 2019-2020, le séminaire Genre, féminismes et mobilisations collectives est consacré à l’appréhension des mobilisations féministes dans leur dimension intersectionnelle.
During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women and rising... more
During the decade after the Second World War, French Cameroon – like all the territories in the French colonial empire – experienced a social and political effervescence. This was reflected in mobilisations by Cameroonian women and rising nationalist claims, faced with the insufficiency of the political and social reforms. This paper examines how, by becoming involved in a political landscape dominated by men, Cameroonian women attempted to make their voices heard by organising to defend their own interests. The analysis of the foundations of women’s mobilisations in Cameroon casts light on the duality governing women’s presence on the political scene in a colonial context. To a certain degree, their approach expanded on the dominant social imaginary, highlighting domestic values in order to justify women intervening on the political stage. However, women’s mobilisations also aimed to defend a specific agenda for women, as well as the emergence of a new social imaginary governed by equality between the sexes.
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Depuis le début des années 2000 un certain nombre de travaux remettent en cause une tendance du féminisme hégémonique français consistant à théoriser la différence sexuelle, ainsi que les concepts de domination masculine et de patriarcat... more
Depuis le début des années 2000 un certain nombre de travaux remettent en cause une tendance du féminisme hégémonique français consistant à théoriser la différence sexuelle, ainsi que les concepts de domination masculine et de patriarcat de manière absolue. Ainsi conçus ces notions s’avèrent problématique pour rendre compte des expériences, rapports de genre ou luttes féminines non-occidentales, d’autant plus qu’elles s’articulent souvent avec impensé colonial. Les femmes non-blanches/racisées sont alors perçues comme écrasées par une domination masculine, un patriarcat, consubstantiels aux cultures non-occidentales.
S’inscrivant dans une perspective décoloniale proche de celle de  Saba Mahmood, cette communication vise alors à montrer qu’aborder les relations de genre d’«un point de vue relationnel[1]», en tenant compte de la complexité des enjeux de la notion d’agentivité, permet de rendre compte des expériences non-Blanches.
Dans ma recherche, l’analyse des rapports de genre sous l’angle du  point de vue relationnel – conçu comme une modalité des relations sociales – a permis de mettre en évidence l’existence d’une organisation sociopolitique complexe dans les groupes socioculturels africains. Chez les Nsaw, qui peuplent une partie de l’Ouest-Cameroun par exemple, la parentalité et le partage genré de la responsabilité qui en découle est la clé de la participation des femmes  l’organisation politico-religieuse, puisque les autorités politiques et religieuses ont une double dimension : masculine et féminine.
Par ailleurs, en suivant l’invitation de Saba Mahamood à recourir à l’agentivité comme une expression qui dépasse le cadre dichotomique consistant à appréhender les rapports sociaux en terme de domination et de résistance, j’ai pu démontrer que ce concept est heuristique pour analyser les activités de l’élite féminine proche du pouvoir autoritaire. En effet, bien que leur démarche apparaisse comme conservatrice, elle relève néanmoins, d’un processus de subjectivation dont il est utile de saisir les enjeux en terme de participation à la construction nationale.
En somme, l’usage des deux outils évoqués ci-dessus, répond à l’invitation, faite  la sociologue Oyeronke Oyewumi, à se défaire de la tendance à adopter une vision surplombante, acquise par notre socialisation au sein de l’épistémologie occidentale majoritaire. Penser la théorie féministe en dehors de l’épistémologie occidentale dominante nécessite en effet de se décentrer de la pensée hégémonique produite sur les évènements, pour essayer de rechercher leurs « significations primitives »[2], et éclairer la diversité des lieux habités par les femmes, et d’où elles agissent. »

[1] (Barraud 2001) ; (Théry 2010)
[2] (Mbembe 2013)
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L’expansion coloniale, tout comme l’impérialisme occidental ont, non seulement, forgé les subjectivités, mais également la manière dont celles-ci sont abordées dans le champ académique. Cette réalité est particulière prégnante dans... more
L’expansion coloniale, tout comme l’impérialisme occidental ont, non seulement, forgé les subjectivités, mais également la manière dont celles-ci sont abordées dans le champ académique. Cette réalité est particulière prégnante dans l’espace académique francophone, dans le regard porté sur les femmes africaines notamment. En effet, à l’exception de la démarche initiée depuis quelques années par des chercheures africaines féministes tel que Fatou Sow , peu de travaux questionnent l’impérialisme de la pensée occidentale pour rendre compte des réalités vécues par les Africaines. L’approche genre fait partie de ces outils dont on peut interroger la pertinence pour la recherche africaine, dans la mesure où la tendance est souvent de reproduire « les méthodes des africanistes féministes occidentales impérialistes qui imposent le féminisme sur les ‘colonies’ » . S’interroger sur la décolonisation des savoirs revient alors à se demander comment rendre compte, décrire et analyser la réalité des femmes africaines dans des termes qui font sens dans leurs sociétés. En prolongeant la réflexion sur le sens, les modalités et la portée d’une décolonisation des savoirs dans la recherche universitaire sur les Africaines, cette communication vise à démontrer que l’approche genre, peut contribuer à cette démarche, à condition qu’elle soit abordée d’« un point de vue relationnel », c’est-à-dire conçue comme une modalité des relations sociales . Dans cette perspective, elle invite à se décentrer de la pensée hégémonique présente dans les discours produits sur les évènements, en essayant de rechercher leurs « significations primitives » . Il s’agit d’assumer une démarche résolument située , qui participe d’une redistribution du langage, ainsi qu’à la production et à la valorisation d’une nouvelle logique de sens.
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Au lendemain de la publication des réformes sociales et politiques post-Seconde guerre mondiale sur les territoires africains, et notamment de celles relatives à l’extension de la loi de 1901, des Camerounaises s’organisent et se... more
Au lendemain de la publication des réformes sociales et politiques post-Seconde guerre mondiale sur les territoires africains, et notamment de celles relatives à l’extension de la loi de 1901, des Camerounaises s’organisent et se mobilisent – comme ça a été le cas pour les femmes de l’AOF notamment  – pour contester les effets de l’ordre colonial sur leur statut. En effet, si les mesures de libéralisation de la vie sociale et politique prises entre 1945 et 1946 ont permis d’étendre la citoyenneté aux populations autochtones au sein de l’empire, cette extension est toutefois limitée. Le cadre normatif permettant de définir les conditions d'accès aux nouveaux droits sociaux et politiques, abouti à la mise en place d’une citoyenneté capacitaire. Celle-ci est alors détenue par un nombre relativement restreint de personnes considérées comme représentative des populations autochtones . C’est cet aspect que dénonce l’Association des femmes camerounaises (ASSOFECAM) créée en 1946 par Laurence Dieng Maladi, une des premières lettrées Camerounaise. Par la démarche consistant à critiquer le suffrage capacitaire, l’ASSOFECAM éclaire et questionne les fondements racialiste et sexué qui sous-tendent la (nouvelle) citoyenneté impériale. Conçue comme un privilège lié à la fois au « mérite » des individus et à leur sexe , bien que cette dimension ne figure pas explicitement dans les textes législatifs de 1946, cette citoyenneté suscite un mécontentement au sein des populations locales.
Cette communication vise alors à interroger la construction de la citoyenneté dans le contexte impérial français de la première moitié du XXe siècle, à partir de l’analyse d’une des contestations dont elle a été l’objet. Il s’agit, en éclairant les mécanismes qui régissent sa construction, de rendre compte des conséquences pratiques de cette citoyenneté sur les droits et libertés des populations locales, et notamment de l’exclusion de la quasi totalité des Camerounaises du droit de suffrage, mais également du l’espace publique politique.
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Les 15 années précédant l’indépendance du Cameroun oriental, voient émerger sur la scène publique des voix féminines portant des revendications socio-économiques et politiques. Jusqu’alors, seuls des acteurs masculins (administration... more
Les 15 années précédant l’indépendance du Cameroun oriental, voient émerger sur la scène publique des voix féminines portant des revendications socio-économiques et politiques. Jusqu’alors, seuls des acteurs masculins (administration française ou autochtones) s’y exprimaient. Comme dans beaucoup de territoire sous domination coloniale, la fin de la Seconde guerre mondiale marque un regain des idées nationalistes au Cameroun, et partant, une polarisation du débat public autour du conflit opposant le projet colonial le projet nationaliste quant à l’avenir du territoire. C’est dans ce contexte que les premières élites féminines camerounaises vont se mobiliser pour faire entendre leurs voix, en tant que porte-parole des préoccupations féminines. L’ambivalence de leurs revendications articulant un imaginaire domestique et conservateur (mise en avant de la notion du devoir d’épouse et de mère) à une perspective émancipatrice (revendication d’indépendance ou de l’égalité des droits politiques avec les hommes), constitue une stratégie de mobilisation qui permet de rendre compte de leur position sociale ambiguë : à la fois alliées, et adversaires des acteurs masculins (administrateurs et autochtones) de la sphère publique.
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Intervention du 28/03/2018 au Séminaire "Afriques actuelles", ENS-ULM
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Peut-on aborder l'école sous l'angle de l'efficacité ? Celle-ci, en effet, est au coeur de deux enjeux majeurs de nos sociétés : l’enjeu de justice et l’enjeu de compétitivité. Il n’y a pas de justice sociale sans une école efficace .... more
Peut-on aborder l'école sous l'angle de l'efficacité ? Celle-ci, en effet, est au coeur de deux enjeux majeurs de nos sociétés : l’enjeu de justice et l’enjeu de compétitivité.

Il n’y a pas de justice sociale sans une école efficace . Or, de nombreux indicateurs issus des évaluations internationales nous indiquent que l’école française est parmi les plus inégalitaires des pays développés. Si elle continue à assurer une instruction de qualité aux jeunes naturellement bien adaptés à son modèle de fonctionnement, elle s’est révélée incapable de prendre en charge une large fraction de chaque classe d’âge. Les jeunes confrontés à l’échec scolaire sont relativement plus nombreux en France que dans la majorité des pays de niveau de développement comparable.

Il n’y a pas de compétitivité économique sans une école efficace. Dans les systèmes productifs du XXe siècle, la productivité se jouait dans les bureaux des études et des méthodes. Dans les économies de la connaissance qui se mettent en place il ne suffit plus de disposer d’une élite brillante. La compétitivité repose sur une large diffusion des compétences au sein de l’ensemble de la population. Aujourd’hui, la compétitivité des sociétés se forge à l’école.
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Bilingual conference on Black Feminisms in a French (Post)Imperial Context. Conference held 3-5 March 2020 at the Cité des Humanités et des sciences sociales, Campus Condorcet, Paris-Aubervilliers (France).
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