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vieux

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Vieux
Du latin populaire vĕclus (attesté au Ve siècle), altération de vĕtŭlus (même sens), diminutif de vetus (idem).
(c. 1050) velz (Vie de saint Alexis, ms. du Psautier de St Albans).
Singulier Pluriel
Masculin vieux
\vjø\
Féminin vieille
\vjɛj\
vieilles
\vjɛj\
Masculin singulier devant
une voyelle ou un h muet
vieil
\vjɛj\

vieux \vjø\ (vieil \vjɛj\ devant une voyelle ou un h muet)

  1. D’un certain âge (relatif à un autre).
    • Je suis le plus vieux de ma classe.
    • Un vieil homme, une vieille femme.
    • De vieilles gens.
    • La grand-mère, tellement vieille qu’on ne voyait plus ses yeux, dormait dans un antique fauteuil, au haut duquel perchait une pie. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Dernièrement, j’avais eu la maladresse de m’enrhumer en pleine chaleur. Voilà pourtant ce que c’est que de devenir vieux : on ne peut résister à rien. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 125)
    • Il ne rendait visite qu’à sa mère et encore, cette dernière, entourée de vieilles personnes ridicules et sujette elle-même à des radotages, lui agaçait les nerfs […]. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Le vieillard, c’est l’anormal. L’abîmé. Le déjà plus là. Le rêve l’ignore. On ne se rêve pas vieux. On ne pense pas sincèrement à « quand on sera vieux ». Même vieux, on ne se pense pas vieux. Quelqu’un a-t-il déjà dit que l’inconscient ne vieillit pas ? Tout enterrement est celui d’un jeune homme. (Ou d’une jeune fille.) — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 294)
  2. Ancien, qui existe depuis longtemps.
    • De vieilles rapsodies.
    • Les vieilles coutumes.
    • Un vieux proverbe.
    • De vieux papiers, de vieux parchemins.
    • Ce mot, ce terme est vieux : Il a cessé d’être en usage.
    • Une vieille locution, le vieux langage.
    • Ce qui m'amène à vous parler de la marotte de mon ami-prêtre homme de théâtre. Lui, c'étaient les vieilles choses. Vieux habits, vieilles chaises, vieux livres, vieilles voitures. Il fallait lui servir à manger du vieux fromage dans de vieilles assiettes, il buvait du vieux café dans de vieilles tasses, parlait des vieux pays, de vieilles traditions et se peignait avec un vieux peigne. Pourtant, de ma vie, je n'ai rencontré un homme si jeune. — (Félix Leclerc, Moi, mes souliers, 1955, I, 6)
    • Chez les possédants, l'agitation sociale réveille une vieille hantise particulièrement vivace chez les bourgeois français : la peur de l'ouvrier. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 13)
  3. Qui appartient à une époque passée ou dépassée.
    • D'abord, les transformations de la vieille Autriche qu'il évoque avec mélancolie, son charme suranné, la tradition artistique de Vienne qui se maintient d'abord dans les années trente alors que les nationalismes sont de plus en plus virulents, mais qui ne survivra pas à l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne hitlérienne en 1938 [...]. — (Nuit blanche, no 163, été 2021, page 46)
  4. Qui a l'apparence de la vétusté ou les dehors de la vieillesse.
    • Les gendarmes étaient venus à pied, par sept kilomètres de vieux chemins. — (Joseph Jolinon, Marie Bourgogne, Éditions Didier Richard, 1931, page 190)
    • Il a un air vieux.
    • Être vieux avant l’âge : Présenter prématurément des symptômes de vieillesse.
  5. S’emploie avec les adverbes plus et moins, et autres semblables, pour marquer la différence d’âge entre deux personnes ou choses.
    • Il n’a que vingt ans, et vous en avez vingt-cinq, vous êtes plus vieux que lui.
    • Il n’est pas si vieux que vous.
    • Il est plus vieux que lui de six ans.
  6. Personne qui exerce une profession, un métier, qui mène un certain genre de vie depuis longtemps.
  7. Sert aussi à marquer les anciennes habitudes, et surtout les habitudes vicieuses.
    • Vieil ivrogne.
    • Vieux débauché.
  8. S’emploie familièrement dans des phrases de dénigrement.
    • Vieux coquin.
    • Vieux sorcier, vieille sorcière.
    • Vieux fou, Vieille folle.
    • Vieux radoteur.
    • Vieil avare.
    • Tiens, c'est toi, vieille saleté, crie-t-il, tu n'es donc pas mort? — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
    • Tous les quarts d'heure,
      Un paon siffleur
      Nous traite de péquenots, de vendus, d'abrutis,
      De vieux débris
      Et j'en oublie.
      — (Les Frères Jacques, chanson « La gavotte des bâtons blancs »)
  9. S’emploie pour exprimer la vénération qu’inspire le nom d’un homme célèbre mort depuis longtemps, en laissant une grande renommée.
    • Le vieux Corneille.
    • Le vieil Homère.
    • (Sens figuré) Un homme de la vieille roche, noblesse de vieille roche. → voir roche
  10. Par comparaison et opposition à nouveau.
    • La vieille ville.
    • La vieille cour.
    • Du vin vieux.
    • La vieille mode.
    • Vieux style. → voir style
  11. Choses qui sont usées, principalement des habits, des meubles, par opposition à neuf.
    • Vieil habit.
    • Vieux chapeau.
    • Vieux linge.
    • Vieux coffre.
    • Vieille tapisserie.

Notes :

Même devant une voyelle ou un h muet, vieux est parfois employé à la place de vieil :
  • Le vieux homme se mit à danser en poussant des cris sauvages, puis se précipitant vers sa maison avec une étonnante vélocité et s’engouffrant à demi dans une énorme malle poilue qui faisait l’ornement de sa tanière, il en tira d’un seul coup tout son fourniment des jours de gloire. — (Léon Bloy, Le bon Gendarme dans Sueur de sang, 1893)
  • L’admirable vieux homme se sentit le dernier de tous, le seul qui restât pour garder la Chrétienté, et dans ces pensées merveilleuses, utilisant de vieilles armes rouillées dont s’étaient servis les grands de sa Race, il donna la mort à plusieurs de ses assassins avant d’expirer lui-même sur les chers livres qui lui chantaient, depuis sa jeunesse, le poème inoubliable des Vaillants de France. — (Léon Bloy, Le Siège de Rhodes, dans Sueur de sang, 1893)

Proverbes et phrases toutes faites

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Singulier et pluriel
vieux
\vjø\

vieux \vjø\ masculin (pour une femme, on dit : vieille)

  1. Personne âgée.
    • — Il y a vieillards et vieillards.
      — Non, il y a vieillards et vieux. Les vieillards qui restent chez eux à la campagne, qui se couchent de bonne heure, qui se lèvent matin, et qui mettent ce qu’ils ont encore de force au service de leurs petits-enfants ; ceux-là, je n’aurais pas trop de répugnance à les accueillir chez moi ; mais les vieux, jamais.
      — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
    • Car enfin il ne m’emballe pas, moi, ce raplati de Karfeck et il est un peu dégoûtant, ce vieux qui guigne tout le temps les mollets de Clotte. — (Paul Margueritte, Jouir, 1918, tome 2, page 78)
    • J’aime les vieux. Ils vont courbés vers la terre, parce que le ciel éblouit leurs prunelles usées. Ils sont si bons qu’ils ont l’air sûrs que nous deviendrons aussi vieux qu’eux ; ils sont si fragiles qu’ils ne se hasardent pas dehors le matin, alors que sur les enclumes, sur les routes, tout résonne d’un bruit qui casse, et que rien n’amortit. Ils se réunissent pour les enterrements, par devoir, comme les pompiers pour la parade. Leurs mains tremblotent, car elles ont appris la valeur du temps, et le battent comme des pendules ; leurs veines ont si froid au fond de leur corps, qu’elles se glissent à la surface, et la peau seulement les sépare du soleil. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 17)
    • Les préadolescents, eux, renâclent à la perspective de vivre au quotidien avec des vieux bien gentils mais incompréhensibles et « incomprenants ». Le sirop de groseille de grand-mère ne vaut pas le soda au cola; […]. — (Patricia Chalon, De la bienveillance à la bientraitance, Marabout, 2007, part. 2)
    • Au bout d'un quart d’heure vingt minutes, il n'y avait plus que le petit vieux sur l’estrade, deux trois miteux et Gribovitch dans le fond. — (Pierre Lucas, Police des mœurs, no 86 : De l'autre côté de rien, Vauvenargues, 2014, chapitre 9)
    • Faire le vieux : Prendre le ton, les habitudes de la vieillesse.
    • Mon vieux : Terme d’affection qui se dit familièrement à un vieil ami, à un ami intime. : J’irai bientôt te voir, mon vieux.
      • Au Pont-Neuf, la statue d’Henri IV tenait à la main, comme un guidon de la Ligue, un drapeau tricolore. Des hommes du peuple disaient en regardant le roi de bronze : « Tu n’aurais pas fait cette bêtise-là, mon vieux — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, tome V, livre XIV, Garnier, 1910 (1850 pour la 1re édition), page 319)
  2. Ce qui est vieux, usé.
    • Coudre du vieux avec du neuf.
    • C’est du vieux qui vaut du neuf.
  3. (Argot) ou (Populaire)
    1. (Au singulier) (Famille) Père.
      • Mon vieux a regardé la télé hier.
      • Il n’avait pas été peu mortifié en se voyant refuser accès auprès de son père ; il l’eût été bien davantage s’il avait pu savoir qui venait de le devancer près du vieux. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
      • Dans son vieux pardessus râpé
        Il s'en allait l'hiver, l'été
        Dans le petit matin frileux
        Mon vieux.
        — (extrait de la chanson Mon vieux, paroles de Michelle Senlis, musique de Jean Ferrat, interprétée par Daniel Guichard, 1962)
    2. (Au pluriel) (Famille) Parents.
      • — Mon copain m’a dit : « Tiens, porte ça à tes vieux… » — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
      • Je me disais, il fait beau là et mes vieux sont de sortie ce soir, on pourrait se faire un barbec ? Enfin si ça vous dit... — (Linem B. O’Brien, One dollar bill, Éditions Hélène Jacob, 2015, chapitre 8)
      • Écoutez, Tarpon, a-t-elle dit, je me suis tiré de chez mes vieux à seize ans. J'ai crevé de faim. Maintenant, je bouffe, mais je ne sais jamais si je boufferai encore le mois prochain. C'est pas une vie. Je veux du blé — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 525)
    3. (Au singulier) Amant d'un certain âge, qui entretient une femme.
      • Gontran. — Je ne compte pas son vieux, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que c’est qu’un vieux ? C’est une quantité négligeable. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)

Apparentés étymologiques

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Prononciation

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Références

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