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Rochers Liancourt

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Rochers Liancourt
Dokdo (독도/獨島) (ko)
Takeshima (竹島) (ja)
 (mul)
Carte des rochers Liancourt.
Carte des rochers Liancourt.
Géographie
Pays Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Revendication par Drapeau du Japon Japon
Localisation Mer du Japon
Coordonnées 37° 14′ 00″ N, 131° 52′ 00″ E
Superficie 0,18 km2
Nombre d'îles environ 90
Île(s) principale(s) Île de l'Ouest, île de l'Est (kr), Nishi-jima, Higashi-jima (jp), ou Otoko-jima, Onna-jima (jp)
Point culminant 174 m sur Île de l'Ouest
Géologie Archipel volcanique
Administration
Démographie
Population 34 hab. (avril 2021[1])
Densité 188,89 hab./km2
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+09:00
Site officiel dokdo.mofa.go.krVoir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Rochers Liancourt
Rochers Liancourt

Les rochers Liancourt, également appelés Dokdo (독도/獨島) en coréen ou Takeshima (竹島) en japonais, sont un petit groupe d'îlots situé en mer du Japon, contrôlés de facto par la Corée du Sud mais revendiqués par le Japon. Faisant l'objet d'un contentieux non résolu entre les deux pays, ils sont aujourd'hui rattachés par l'administration de la Corée du Sud à l'île d'Ulleungdo, distante de 87 km, dans la région du Gyeongsang du Sud, et par le Japon à la commune d'Okinoshima, dans l'archipel Oki, distant de 157 km, dans la préfecture de Shimane.

Le nom occidental de rochers Liancourt fait référence au baleinier français Le Liancourt qui, parti du Havre, « découvrit » l'archipel le . Le nom français a servi de modèle aux noms anglais Liancourt Rocks, espagnol rocas de Liancourt, italien rocce di Liancourt, néerlandais Rotsen van Liancourt, portugais rochas de Liancourt… Son usage perdure, sans doute notamment pour éviter de paraître prendre parti entre les deux pays. La Commission nationale de toponymie le recommande, conformément à ses principes de traitement de la toponymie étrangère[2].

Selon la CNT, la forme "rochers du Liancourt" est la plus conforme à l’origine de ce nom. Cependant, on rencontre plus fréquemment une variante sans préposition "rochers Liancourt". Elle s’explique par un glissement de la référence, du baleinier à son propre éponyme : le philanthrope François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld, duc de Liancourt (1747 – 1827). La Commission nationale de toponymie déconseille l'emploi de la forme « rochers de Liancourt », car elle correspondrait grammaticalement à une référence directe, très improbable, à l’actuel chef-lieu de canton de l’Oise dont le philanthrope portait le nom[2].

Le nom coréen Dokdo s'écrit 독도 en hangul. En hanja il s'écrit 獨島, ce qui signifie « île solitaire ». Il est parfois transcrit « Tokto »[2].

Le nom japonais Takeshima s'écrit en kanji 竹島, ce qui signifie « île » (, shima?) aux bambous (, take?).

Avant la fin de la période Edo, les Rochers Liancourt était appelés Matsushima et Ulleungdo Takeshima. Jusqu’en 1876, des mentions de Takeshima (actuel Ulleungdo) et de Matsushima (actuel Takeshima) peuvent être vues sur la carte de communes des îles de la province d’Oki[3]. Entre 1876 et 1905 (de la fin de la période Edo jusqu'au milieu de la période Meiji), il y eut une confusion dans le nom de l'île en raison de l'afflux de cartes occidentales, ainsi l’île Ulleungdo est devenu Matsushima, les Rochers Liancourt sans nom officiel. Les japonais appelaient ces rochers Ryanko-tô ou Ranko-tô[4]. En 1905, lorsque le gouvernement a officiellement intégré ces rochers dans l’administration de la Préfecture de Shimane, il a enregistré les rochers Liancourt au nom de Takeshima[5], basé sur le fait qu’il existait toujours dans ce secteur de la Mer du Japon deux îles nommées Matsushima et Takeshima.

Géographie

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Carte des rochers Liancourt

Les rochers Liancourt sont principalement constitués de deux îlots rocheux et escarpés, distant de 150 mètres (Seodo et Dongdo en coréen, Nishi-jima et Higashi-jima en japonais, signifiant dans les deux langues « île occidentale » et « île orientale »). L'îlot occidental est le plus grand des deux. Ils sont entourés d'environ 90 îlots ou récifs, des rochers volcaniques datant du Cénozoïque. 37 de ces îlots sont considérés comme des terres permanentes.[réf. nécessaire]

La superficie totale est d'environ 187 450 m2 avec une hauteur maximale de 169 mètres sur l'îlot occidental. Ce dernier mesure environ 88 640 m2 pour seulement 73 300 m2 pour l'îlot oriental. Les rochers Liancourt sont situés par 37° 14′ 00″ N, 131° 52′ 00″ E. Ils se trouvent à 217 km de la Corée continentale et 212 km de l'archipel principal du Japon[6]. Mais le territoire coréen le plus proche, l'île Ulleung-do, n'est situé qu'à 87 km (visible par temps clair) tandis que le territoire japonais le plus proche, les îles Oki, se trouve à 157 km.

L'îlot occidental consiste en un pic unique et présente de nombreuses cavités le long de sa côte. L'îlot oriental possède des falaises de dix à vingt mètres de haut. Il existe deux grandes grottes s'ouvrant sur la mer ainsi qu'un cratère. La végétation est presque inexistante[7].

Du fait de leur position, éloignée de toute côte, et de leur petite taille, les rochers Liancourt connaissent parfois de rudes conditions météorologiques. Le temps changeant rapidement dans la zone rend les accès difficiles et aléatoires. Souvent les navires ne peuvent accoster à cause de forts vents de nord-ouest en hiver. Sinon, le climat est chaud et humide, fortement influencé par les courants océaniques chauds de la zone. Les précipitations sont élevées tout au long de l'année (moyenne annuelle de 1 324 mm), avec de rares chutes de neige. Le brouillard est fréquent. L'été, les vents du sud dominent. Les eaux alentour ont une température de 10 degrés Celsius au printemps, quand l'eau est la plus froide, et d'environ 25 degrés Celsius en août.[réf. nécessaire]

Les rochers Liancourt étaient inhabités à l'exception d'une petite garnison de garde-côtes sud-coréens estimée à une trentaine d'hommes et de gardiens de phare[7]. Mais en 2006, un couple de civils coréens, un pêcheur et son épouse, largement aidé et subventionné par le ministère coréen des Affaires maritimes, est venu s'installer sur l'île occidentale[8].

Au sommet de l'île occidentale se trouve un phare, un sémaphore avec radar et diverses antennes radios, les logements de la troupe et une plateforme pour hélicoptères. L'ensemble est protégé par quelques batteries militaires[7]. Les Coréens ont construit un quai entre cette île et des rochers avoisinant, à l'entrée du passage séparant les deux îles principales, et permettant d'accueillir de petits navires par temps calme[7].

Revendications et histoire

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La plus ancienne carte représentant les rochers Liancourt (1656, Yonago, Préfecture de Tottori).
Timbres sud-coréens de 1954 représentant les îles Dokdo.

Les rochers Liancourt ont été la cible de bombardements d’entraînement de l'armée américaine qui ont causé la mort de 30 pêcheurs le [réf. nécessaire].

En 1951, selon l'article 2 du traité de San Francisco signé avec le Japon, ce dernier reconnaît et renonce à tous les droits, titres et revendications sur la Corée. Cette renonciation inclut Quelpart (Jeju-do), l'île Dagelet (Ulleungdo) et Port Hamilton (Geomundo). La Corée demande à plusieurs reprises aux États-Unis que les rochers Liancourt soient inclus dans les territoires que le Japon doit céder mais les États-Unis considèrent les rochers Liancourt comme une partie du territoire japonais et rejettent la revendication sud-coréenne : « En ce qui concerne l'île de Dokdo, aussi connue sous le nom de Takeshima ou rochers Liancourt, cette formation rocheuse généralement inhabitée n'a selon nos informations jamais été administrée par la Corée et, depuis 1905, est sous la juridiction des îles Oki de la préfecture de Shimane du Japon. L'île apparaît n'avoir jamais été réclamée par la Corée »[9], confirmé par le sous-secrétaire d'État des États-Unis Dean Rusk.

Malgré ces échanges officiels entre les États-Unis et la Corée du Sud, cette dernière prétend que le Traité de paix n'exclue pas Dokdo comme territoire coréenne[10].

Peu avant la fin de la guerre de Corée, le président sud-coréen Rhee proclame le la souveraineté de son pays sur une partie de la mer du Japon comprenant les Rochers : la ligne Syngman Rhee. Cette ligne fut tracée unilatéralement par la Corée du Sud et en complète violation du droit international[11]. En 1954, la Corée du Sud prend de manière unilatérale le contrôle des îles en y installant un contingent permanent de garde-côtes[12],[13].

Les États-Unis, d'après le rapport de l'ambassadeur Van Fleet de septembre 1954, à la suite de la mission gouvernementale sur l'Extrème Orient d'avril à juillet 1954, prennent position en indiquant que les rochers Liancourt font partie du territoire japonais, mais que le différend pourrait être porté devant la Cour internationale de Justice. Cette suggestion a même été transmise de manière informelle à la République de Corée[14].

Le Japon a proposé à la Corée du Sud de soumettre la question des rochers Liancourt à la Cour internationale de justice en 1954, 1962 et 2012[15]. La Corée du Sud le refuse en considérant que le pays jouit de sa souveraineté pleine et entière sur les Rochers, et ne saurait être mise en demeure de justifier ce droit devant la Cour internationale de justice. La Corée du Sud associe ce problème à l'impérialisme du Japon qui s'est achevée par annexion de 1910[16].

Entre 1952 et 1965, la Corée du Sud chassait les bateaux de pêche japonais qui entrait dans le territoire, en confisquant ces bateaux et détenant les pêcheurs japonais en prison dans de mauvaises conditions (327 bateaux confisqués, 3911 détenus dont 8 morts jusqu'en 1965)[17]. Le 27 avril 1960, Douglas MacArthur II, l'ambassadeur des États-Unis au Japon, a envoyé un télégramme confidentiel au département d'État américain après le débarquement de Lee Seung-wan, suggérant que les États-Unis devraient immédiatement exhorter la Corée du Sud à libérer les otages japonais, à arrêter de détenir les bateaux de pêche japonais en haute mer et à retourner les Rochers Liancourt « illégalement occupés » au Japon[18].

Au-delà du symbole politique, les îles représentent aussi désormais un enjeu économique et commercial de taille, source de litiges quant à la délimitation des zones économiques exclusives, déterminante pour la pêche et la prospection sous-marine : douze millions de tonnes de poissons y étaient pêchés en 1985, avant les accords de 1998 et de 2002 entre les deux pays y limitant la pêche[19].

La Corée du Nord considère quant à elle que les îles appartiennent à la « Nation coréenne » et parle d'une demande « pirate » et « anachronique » du Japon[20].

En , l'agence gouvernementale chargée aux États-Unis de la nomenclature géographique ayant modifié le statut des rochers Liancourt de « Corée du Sud » à « non spécifié », des protestations émises en Corée du Sud ont conduit le président Bush à demander, une semaine après et peu avant un déplacement en Corée, le retour à la dénomination précédente, tout en réaffirmant la position des États-Unis[21],[22]. Sous l'administration d'Obama (2009-2017), les États-Unis affichent leur neutralité vis-à-vis de ce litige territorial, considérant qu'il appartient à la Corée du Sud et au Japon de le régler[23].

Point de vue sud-coréen

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Extrait du Daehanjiji, 1899
Territoire de Empire coréen (大韓帝国), de Latitude nord 33°15’(北緯 三十三度十五分) à 42°25'(四十二度二十五分), de Longitude est 124°30'(東経 百二十四度三十分) à 130°35'(百三十度三十五分).

Ulleungdo apparaît dans les archives coréennes depuis la conquête du Royaume d’Usan par le Royaume de Silla (57 av.J.-C. – 935 ap. J.-C) en 512[24]. L'île d'Ulleung était appelée soit par le nom du pays (Usan-guk) ou par le nom de l'île (Ulleung-do).

« Roi Jijeung (de Silla) / La treizième année (l'an 512), en juin de l'été, le pays d'Usan (Usan-guk) est devenu tributaire. Ils nous rendent hommage avec leurs produits locaux. Usan-guk situe sur une île à l'est de la province de Myeongju (Gangwon actuel), autrement appelé l'île d'Ulleung (Ulleundo). »

La Corée du Sud ne fait pas mention aux Annales de la dynastie Joseon (朝鮮王朝実録) - 5 février 17e année de l'ère Taejong (1417) -[25]. Cet enregistrement officiel appelle bien "Usando" en décrivant "Ullengdo". Il parle d'un inspecteur, qui revenait de l'île d'Usan (Usando) en ramenant du bambou et 86 habitants de l'île. Le Japon signale que les bambous ne se produisent pas aux Rochers Liancourt et que 86 personnes ne peuvent pas y habiter, que par conséquent, ce document prouve que Usando ne désigne pas les Rochers Liancourt[26].

« L'inspecteur Kim Inu retourne de l'île Usan (Usando), et offrait du bambou indigène, du cuir de buffle, du sachage brut, du coton, du boit et d'autres choses, ramené trois habitants. Il y a quinze foyers sur l'île, et il y a quatre-vingt-six hommes et femmes. »

Ulleungdo apparaît dans les archives coréennes depuis la conquête du Royaume d’Usan par le Royaume de Silla (57 av.J.-C. – 935 ap. J.-C) en 512[24]. L'île d'Ulleung était appelée soit par le nom du pays (Usan-guk) ou par le nom de l'île (Ulleung-do).

« Roi Jijeung (de Silla) / La treizième année (l'an 512), en juin de l'été, le pays d'Usan (Usan-guk) est devenu tributaire. Ils nous rendent hommage avec leurs produits locaux. Usan-guk situe sur une île à l'est de la province de Myeongju (Gangwon actuel), autrement appelé l'île d'Ulleung (Ulleundo). »

Trois jours après, les conseils du roi discutaient le sort des habitants de l'île d'Ulleung ; au lieu de leur donner les outils agricoles, en y installant un commandant pour récolter régulièrement les impôts, la décision a été prise de les ramener sur le continent car le commandant serait haï par les villageois et ne serait pas en sécurité[27]. La politique des îles vacantes (空島政策) pour sécuriser le pays n'y est pas mentionnée.

« Ces gens fuyaient les obligations et vivaient tranquillement. S'il y a un commandant en charge de collecter les contributions, ils le détesteront certainement et ne pourront pas le garder pendant longtemps. Il est préférable d'envoyer Kim In-u comme inspecteur et de ramener les habitants d'Usan et Bureung. »

Sejong sillok jiriji (世宗實錄地理志, « L’Appendice géographique à la Chronique du Roi Sejong », 1432), compilé sous l’ordre du roi au début de la Dynastie de Joseon (1392-1897) indique que l'île d’Osan et l’île de Bureung (Ulleungdo) constituaient le Royaume d’Usan. L'ouvrage précise : « Deux îles, Osan (於山) et Bureung (武陵), sont situées dans la mer de l'Est. Les deux îles ne sont pas loin l'une de l'autre, et le jour calme et ensoleillé, elles sont visibles d'un côté comme de l'autre. Durant la période Silla, elles s'appelaient Usan-guk (pays d'Usan), d'autres l'appelaient Ulleungdo (île Ulleung). »[28] Selon le point de vue coréen, l'île d’Osan (於山) désigne les rochers Liancourt d'aujourd'hui.

Viennent ensuite de nombreux documents officiels dans lesquels figure le mot « Usan », dont, Goryeosa (高麗史, « Histoire de Goryeo », 1451), Sinjeung dongguk yeoji seungnam (新增東國輿地勝覽, « Nouvelle édition de la recherche élargie de la géographie de Corée », 1530).

Ce dernier décrit comme suivant[29].

« Usando, Ulleungdo. Quelques-uns l'appellent Bureung (武陵), d'autres l'appellent Ureung (羽陵) ; les deux îles se trouvent dans la Mer de l'Est. Trois sommets droits supportent le ciel, celui qui est au sud est bas. Le jour calme et ensoleillé, les cimes des arbres sur les sommets des montagnes, les plages au pied de montagnes sont clairement visibles. Avec le vent convenable, accessible en deux jours. Certains affirment qu’Usan et Ulleung sont à l’origine une seule et même île. Sa superficie est de 100 li.  »

La Corée du Sud prend ce texte comme une autre preuve de sa reconnaissance des rochers Liancourt aux XVe – XVIe siècles, vu la description des deux îles à l'est de la province Uljin[30], alors qu'il n'y a que la description de l'île Ulleung (les "arbres", "trois sommets"...).

Un chercheur japonais suppose que, au départ, il était entendu que le "pays" Usan (Usan-guk) était sur l'île Ulleung à l'époque de Silla (Usan = Ulleung, Samguk-sagi, 1145), mais qu'avec le temps, Usan a été considéré comme le nom d'une "île", et qu'à la fin il y a eu une conviction que cette "île" était distincte de l'île Ulleung (Appendice géographique à la Chronique du Roi Sejong, 1432)[31]. Les deux îles ont même figuré, en 1530, sur la première carte de la Corée, Paldochongdo (八道総図, Carte globale de huit provinces), annexée à Sinjeung dongguk yeoji seungnam (新增東國輿地勝覽, 1530), sauf que sur cette carte "Usando" figure à l'ouest de l'île Ulleung, et non à l'est de celle-ci (Si Usando correspond aux rochers Liancourt comme prétend la Corée, cette "île" devait figurer beaucoup plus petite et bien plus à l'est de l'île Ulleung)[32].

Dongguk munheon bigo (東國文獻備考, « Compilation référentielle des documents sur la Corée », 1770), Man-gi yoram (萬機要覽, « Livre de dix mille techniques de la gouvernance », 1808) et Jeungbo munheon bigo (增補文獻備考, « Édition révisée et enrichie de la compilation référentielle des documents sur la Corée », 1908). L'appellation Usan était ainsi en usage jusqu’au début du XXe siècle. Certains ouvrages, cependant, excluaient l'île du territoire coréen, par exemple le Daehanjiji édité en 1899[33].

Point de vue japonais

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Ulleungdo/Utsuryo, avec Jukdo au nord-est.

Du point de vue japonais, les rochers Liancourt (appelés Matsushima à l'époque Edo) étaient utilisés comme un port d'escale dans la route de navigation vers Ulleungdo (appelée Takeshima) par les pêcheurs japonais. À cause de la politique coréenne de l'île vide sur Ulleungdo pendant trois siècles, les pêcheurs japonais du XVIIe siècle ne pensaient pas qu'Ulleungdo était un territoire coréen[34].

En 1618, le shogunat a permis à deux marchands originaires de Yonago Jinkichi Ōya et Ichibe Murakawa de traverser Ulleungdo (Takeshima alors) pour pêcher les oreilles de mer, chasser les lions de mer (Zalophus californianus japonicus), et exploiter des bambous et des arbres. En 1635, le shogunat d'Edo appliqua la politique de fermeture du pays (Sakoku), mais le permis de passage octroyé à Ulleungdo (Takeshima) et les rochers Liancourt (Matsushima) perdura, ce qui signifiait que ces îlots étaient considérés comme japonais. En 1692 et 1693, Ichibe Murakawa et Jinkichi Ôya y croisèrent un grand nombre de pêcheurs coréens. Le shogunat qui souhaitait maintenir de bonne relation avec le royaume coréen interdit l'accès japonais à Ulleungdo en (affaire de Takeshima Ikken)[35]. L'accès à Matsushima (Rochers Liancourt) était cependant toujours autorisé.

Les rochers Liancourt et Ulleungdo apparaissent sur nombreuses cartes de l'Époque d'Edo, comme Matsushima Ezu (松嶋絵図), Takeshima-no-zu (竹嶋之図) (1724), Kaisei Nippon yochi rotei zenzu (改正日本輿地路程全図)[36] par Sekisui Nagakubo (長久保 赤水?, 8 décembre 1717 - 31 août 1801) (1779).

En 1905, le gouvernement japonais, après avoir documenté et confirmé que les rochers Liancourt étaient terra nullius, les a incorporés à la préfecture de Shimane, en leur donnant le nom de Takeshima.

Réserve naturelle

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Vue panoramique des deux îles principales des rochers Liancourt.

Quasiment inhabités, à l'exception de deux résidents permanents et de la petite garnison d'une quarantaine de policiers, fonctionnaires du Ministère Coréen de la Pêche et gardiens de phare[38], les rochers du Liancourt constituent une importante réserve naturelle, notamment pour les oiseaux migrateurs.

Vingt-deux espèces d'oiseaux peuplent l'archipel, protégé en tant que « monument naturel » par la législation sud-coréenne depuis 1982[39].

On y trouve aussi des haeguks.[réf. nécessaire]

Les Rochers Liancourt étaient l'une des principales zones de reproduction de l'otarie du Japon (Zalophus californianus japonicus) . Elle était chassée en grand nombre entre 1904 et 1941 et en 1950, seulement 50 à 60 otaries ont été observés aux rochers Liancourt. Depuis 1954 la garde côtière de la Corée du Sud y stationne. En 1974 et 1975, des otaries du Japon auraient été vues mais cela n’a jamais été validé, il aurait pu s’agir en réalité d’otaries de Californie (Zalophus californianus). La plupart des institutions scientifiques considèrent l'espèce comme éteinte[40].

Notes et références

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  1. (en) « Dokdo, Residents & Visitors », sur MOFA Dokdo, (consulté le ).
  2. a b et c Différend territorial des « rochers du Liancourt », Commission nationale de toponymie du Conseil national de l’information géographique, août 2008, référence 2008–CNIG–0036/CNT [PDF].
  3. (ja) Kanbei HIGASHIMURA 東村上勘兵衛, autres, « Carte précise des communes du Japon 大日本国郡精図 », "A partir du port de Fukura, commune d'Ochi, l'île de Matsushima (rochers Liancourt) se situe à environ 69 li 35 chô au nord-ouest, et l'île de Takeshima (Ulleungdo) à environ 100 li et 4 chô" 「越知郡福浦湊ヨリ/西北松島ニ至ル海路/凡六十九里三十五町/竹島へ海路凡百〇里・/四町餘」,‎ (DOI 10.11501/992238)
  4. « 官報 Journal Officiel », "l'île Ranko situé à env. 25 li au sud-est de l'île d'Utsuryô (Ulleungdo)" 「鬱陵島より東南約二十五里の位置にあるランコ島」, Imprimerie du Ministère des Finances 大蔵省印刷局,‎ (DOI https://doi.org/10.11501/2950000), p. 498
  5. (ja) « Arrêté du ministre de l'Intérieur relatif à l'incorporation de Takeshima à la préfecture de Shimane (竹島の島根県編入の内務大臣訓令) », L'île inhabitée, situé à 85 li au nord-ouest de l'île d'Oki, sera nommée Takeshima et incorporée à l'administration de l'île d'Oki, rattachée à la préfecture de Shimane. (隠岐島ヲ距ル西北八十五哩ニ在ル無人島ヲ竹島ト名ヶ島根県所属隠岐島司ノ所管ト為ス),‎
  6. L'outil Free Map Tools permet de mesurer ces distances.
  7. a b c et d France 3, magazine Thalassa, novembre 2007.
  8. (en) Kim Tong-hyung, « Dokdo Hosts First Civilians in a Decade », The Korea Times,‎ (lire en ligne).
  9. (en) Dean Rusk, « Rusk documents, p.2 », sur Wikimedia,
  10. « Preuve de la souveraineté territoriale coréenne », 1951, Signature du traité de paix de San Francisco L’article II a) du traité dispose: « Le Japon reconnaît l’indépendance de la Corée, renonce à tout droit, titre et revendication sur la Corée, incluant les îles de Quelpaert (Jejudo), Port Hamilton (Geomundo) et Dagelet (Ulleungdo) ». Il ne s’agit que d’un exemple citant trois des quelques 3000 îles du littoral coréen ; on ne peut en déduire que Dokdo ne fait pas partie du territoire coréen parce qu’elle n’a pas été directement mentionnée., sur dokdo.mofa.go.kr
  11. « Japon-Corée du Sud: "Le gouvernement japonais est convaincu de la légitimité de sa souveraineté sur Takeshima" », sur LExpress.fr, (consulté le )
  12. (en) « Liancourt Rocks / Takeshima / Dokdo / Tokto », GlobalSecurity.org (consulté le ).
  13. (en) Corey Richardson, « South Korea must choose sides », Asia Times,‎ (lire en ligne).
  14. « REPORT OF THE VAN FLEET MISSION TO THE FAR EAST »,
  15. (en) « Takeshima - Proposal of Referral to the International Court of Justice », - For the peaceful settlement of the dispute, Japan proposed in September 1954 to the ROK with a note verbale that this dispute over the sovereignty of Takeshima be referred to the International Court of Justice (the ICJ). However, the ROK rejected the proposal in October of the same year. - In addition, on the occasion of the foreign ministerial talks in March 1962, Zentarō Kosaka, the then Minister of Foreign Affairs of Japan, made a proposal to Choi Duk Shin, the then Minister of Foreign Affairs of the ROK, to refer the dispute to the ICJ, but this proposal was again not accepted by the ROK. - In addition, in August 2012, Japan delivered another note verbale to propose referring the dispute on the sovereignty over Takeshima to the ICJ once again, after Lee Myung-bak, the then President of the Republic of Korea, became the first ever Korean president to visit Takeshima. However, the ROK rejected Japan’s proposal in the same month., sur mofa.go.jp
  16. « 15 questions & réponses sur Dokdo (Q14) », - La proposition du gouvernement japonais est une nouvelle tentative fallacieuse déguisée en procédure judiciaire. La République de Corée jouit de sa souveraineté pleine et entière sur Dokdo, et ne saurait être mise en demeure de justifier ce droit devant la Cour internationale de justice. - Si l’usurpation progressive de la souveraineté coréenne par l’impérialisme Nippon s’est achevée par l’annexion de 1910, le Japon s’en était déjà concrètement emparé par la force dès 1904 en imposant par la force la signature du protocole coréano-japonais et de la première convention coréano-japonaise. - Dokdo fut le premier territoire à être victime de l’agression japonaise! Les revendications illégitimes et incessantes du Japon ne peuvent qu’éveiller la suspicion du peuple coréen pour qui Dokdo, au-delà du chapelet d’îles situées en mer de l’Est, est un symbole de la souveraineté nationale., sur dokdo.mofa.go.kr
  17. Livre blanc sur la sécurité maritime, 1966 (海上保安白書、昭和41年版)
  18. (en) Douglas MacArthur II, « Telegram 3470 to the Department of States from the U.S.embassy in Japan »
  19. On peut apprécier l'urgence de ces enjeux en observant une carte de la délimitation des différentes zones entre le Japon et la Corée. Voir carte dans : « Cartes : Zone économique exclusive du Japon et de la Corée du Sud et litiges frontaliers en 2002 », sur ladocumentationfrancaise.fr (consulté le ). On constate notamment que les îles Dokdo/Liancourt/Takeshima se situent à la limite des zones économiques exclusives japonaise et sud-coréenne.
  20. (en) « Japan Urged to Behave with Discretion », sur kcna.co.jp, (consulté le )« http://www.kcna.co.jp/item/2006/200604/news04/24.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  21. (en) President Bush Travels to South Korea, Thailand, and China (ambassade des États-Unis en Corée du Sud).
  22. (en) Jung Sung-ki, « US Reclassifies Dokdo as Korean », The Korea Times,‎ (lire en ligne).
  23. (en-US) Ankit Panda, « No, the US Won’t Back South Korea Against Japan on Dokdo », sur thediplomat.com (consulté le )
  24. a et b (zh) « Samguk Sagi (三國史記), volume 4 », 「十三年,夏六月,于山國歸服,歲以土宜爲貢。于山國在溟州正東海島,或名鬱陵島。地方一百里,恃嶮不服。」, sur Wikisource.org,‎
  25. « Annales de la dynastie Joseon 朝鮮王朝實錄 », 「按撫使金麟雨還自于山島,獻土産大竹、水牛皮、生苧、綿子、檢樸木等物,且率居人三名以來。其島戶凡十五口,男女幷八十六。」, sur wikisource.org
  26. « Q&R qui lève le doute relatif à la question de la souveraineté de Takeshima / Q2 », "D’autres archives historiques coréennes montrent clairement que l’île d’Usan ne correspond pas à Takeshima. (...) Taejong sillok (Chronique du temps du roi Taejong) mentionne (...) que (...) Toutefois, Takeshima n’abrite aucune bambouseraie et n’est pas en mesure d’accueillir 86 habitants."
  27. « Annales de la dynastie Joseon 朝鮮王朝實錄 », 2月8日「乙丑,命右議政韓尙敬、六曹、臺諫,議刷出于山、武陵居人便否,僉曰:「武陵居人,勿令刷出,給五穀與農器,以安其業,仍遣主帥撫之,且定土貢可也。」工曹判書黃喜獨不可曰:「勿令安置,依速刷出。」上曰:「刷出之計是矣。彼人等曾避役安居,若定土貢,有主帥,則彼必惡之,不可使之久留也。宜以金麟雨仍爲安撫使,還入于山、武陵等處,率其居人出陸。」仍賜衣笠及靴,且賜于山人三名各衣一襲。命江原道都觀察使,給兵船二隻,選揀道內水軍萬戶千戶中有能者,與麟雨同往。」, sur wikisource.org,‎
  28. « 世宗實錄地理志 », 「於山、武陵二島在縣正東海中。二島相去不遠,風日淸明,則可望見。新羅時,稱于山國,一雲鬱陵島。」, sur Wikisource.org,‎
  29. 「一雲武陵 一雲羽陵 二島在県正東海中 三峯及業掌空 南峯梢卑 風日清明則峯頭樹木 及山根沙渚 歴々可見 風便則二日可到 一説於山 欝陵 本一島 地方百里*」« Dongguk yeoji seungram, vol.7, Région Ganwon, District Uljin (『東國輿地勝覧』江原道 蔚珍) »
  30. « 15 questions & réponses sur Dokdo - Q1 », sur mofa.go.kr
  31. (ja) Takashi TSUKAMOTO 塚本 孝, « Usan dans "Section géographie de l'Annals du roi Sejong's : 1454) correspondrait-elle aux rochers Liancourt? 世宗実録地理志の于山は竹島か », 「新羅の時、于山国が欝陵島にあった(欝陵島=于山 国)のが、いつしか于山が島の名称と考えられるようになり世宗 実録地理志に于山欝陵二島が蔚珍県の真東の海中に在ると 記されるに至った、しかし、当該記事の内容は当然のことなが ら欝陵島一島に関することにとどまり、太宗実録の金麟雨の記 事のように15世紀に“于山島”が欝陵島の意味で用いられた 例もある、ということです。世宗実録地理志の于山[島]は、架空 の島であるか欝陵島のことであり、竹島ではありません。」
  32. « Q&R qui lève le doute relatif à la question de la souveraineté de Takeshima (Q2) », sur mofa.go.jp
  33. (ja) Masanori Mizuma (水間 政憲?), « 1889年発行の韓国の教科書に「竹島は韓国領でない」証拠発見 », News Post Seven, le 15 octobre 2012.
  34. Yoshio OTANI, « Le problème de l'appropriation de Takeshima (Tokdo) : un conflit territorial irrésolu entre le Japon et la Corée du Sud, thèse japonaise », Annuaire Français de Droit International, , p. 297-307
  35. (en) Bardo Fassbender, Anne Peters, Simone Peter, Daniel Högger, The Oxford Handbook of the History of International Law [lire en ligne].
  36. « Kaisei Nippon yochi rotei zenzu 改正日本輿地路程全図 », sur Kochizu.gsi.go.jp
  37. « 松嶋絵図 Matsushima Ezu », Conservé dans le Musée d'histoire San-in 米子市立山陰歴史館
  38. Reportage sur la visite de Han Seung-soo à Dokdo en juillet 2008 : (en) « Dokdo or Takeshima », sur boston.com, (consulté le ).
  39. (en) Shin Yong-ha, professeur d'histoire sociale à l'Université nationale de Séoul, « History and Culture of Dokdo Islands », sur clickkorea.org (consulté le ).
  40. Thibault Pilatte, « Menaces et biologie des otaries », sur Wildlife Century,

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