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Google

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Google
logo de Google
Logo de Google depuis le .
Image illustrative de l’article Google
illustration de Google
Le Googleplex (siège de l'entreprise) en Californie, en 2016.

Création [1], garage Google, Menlo Park, Californie
Fondateurs Larry Page et Sergey Brin
Forme juridique Filiale
Action Voir Alphabet
Slogan Do the right thing (Faites ce qui est juste)
Siège social Googleplex, Mountain View
Drapeau des États-Unis États-Unis
Direction Sundar Pichai, directeur général et directeur produits[2]
Actionnaires Alphabet (100 %)
Activité Internet
Produits
Société mère Alphabet
Filiales Sparrow, Waze, ITA Software, BufferBox, FeedBurner
Partenaires Entertainment Consumers Association (en) et Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 85 050 (Q1 2018)[4]
Site web google.com

Capitalisation 793,268 milliards de $ (20 janvier 2018)[5]
Dette 3,81 milliards de $ (2013)
- 27,25 %[6]
Chiffre d'affaires en augmentation 182 milliards de $ (2020)[7],[8]
+ 64 % par rapport à 2017
Résultat net en augmentation 40,27 milliards de $ (2020)[8]
+ 320 % par rapport à 2017

Google LLC /ˈguːgəl/[9] est une entreprise américaine de services technologiques fondée en dans la Silicon Valley, en Californie, par Larry Page et Sergey Brin, créateurs du moteur de recherche Google.

C'est une filiale de la société Alphabet depuis [10].

L'entreprise s'est principalement fait connaître à travers la situation monopolistique de son moteur de recherche, concurrencé historiquement par AltaVista puis par Yahoo! et Bing. Elle a ensuite procédé à de nombreuses acquisitions et développements et détient aujourd'hui de nombreux logiciels et sites web notables parmi lesquels YouTube, le système d'exploitation pour téléphones mobiles Android, ainsi que d'autres services tels que Gmail, Google Earth, Google Maps, Google Play ou Google Workspace.

Après Larry Page et Eric Schmidt, son directeur général est, depuis 2015, Pichai Sundararajan[11].

Google est devenue l'une des premières entreprises américaines et mondiales par sa valorisation boursière, quelques années après une entrée en bourse originale. Début 2008, elle valait 176 milliards de dollars à Wall Street[12]. Le , sa capitalisation boursière dépasse celle d'Apple et devient la première des États-Unis, avec un total de 550 milliards de dollars répartis dans ses différentes catégories d'actions[13].

En 2014, le classement Best Global Brands d'Interbrand positionne la marque Google en seconde position mondiale, derrière la marque Apple, avec une estimation de sa valeur à 107,43 milliards de dollars (+15 % par rapport à 2013), dépassant la barre des cent milliards de dollars pour la première fois depuis la création de ce classement en 1974[14]. En 2016, le classement Brand Z Top 100 place Google en première position devant Apple[15].

La société compte environ 50 000 employés. La plupart travaillent au siège mondial : le Googleplex, à Mountain View en Californie.

Google est l'une des plus imposantes entreprises du marché d'Internet et fait partie, avec Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, des géants du Web (aussi appelés GAFAM)[16],[17],[18],[19]. En 2011, Google possédait un parc de plus de 900 000 serveurs[20], contre 400 000 en 2006[21], ce qui en fait le parc de serveurs le plus important au monde (2 % du nombre total de machines), avec des appareils répartis sur 32 sites. Parallèlement, le moteur de recherche Google a indexé plus de 1 000 milliards de pages web en 2008[22]. En , Google représente 6,4 % du trafic Internet mondial et affiche une croissance supérieure à celle du web[23]. En Europe, Google aurait une part de marché de 93 % concernant les moteurs de recherche[24].

Au-delà du moteur de recherche, Google offre gratuitement de nombreux logiciels et services[25] (e-mail, suite bureautique, vidéo, photo, blog, etc.) et se finance par la publicité à partir de l'an 2000, principalement avec un principe de lien sponsorisé dans les résultats de recherche et une facturation au « coût par clic » pour les annonceurs[26]. Cependant, la situation croissante de monopole et les questions de vie privée inquiètent de plus en plus, de l'internaute occasionnel jusqu'à certaines grandes organisations. Google a également fait l'objet de plusieurs poursuites en justice, notamment pour plusieurs affaires de compatibilité de copyright et pour sa plateforme Google Livres.

Origine du nom

Le nom de l'entreprise Google a pour origine le terme mathématique « googol »[27] /ˈguːgəl/[9] ou gogol en français, qui désigne 10100, c'est-à-dire un nombre commençant par 1, suivi de cent zéros[28]. Larry Page et Sergey Brin demandèrent en 1997 de l'aide à d'autres étudiants en informatique pour nommer le fruit de leur travail. Il lui demanda d'aller enregistrer le nom de domaine « googol ». Sean Anderson se serait alors trompé dans l'entrée du nom, en frappant google.com[29]. D'autres sources affirment que, le nom de domaine googol.com[30] n'étant plus disponible (déjà attribué depuis ), le nom fut modifié volontairement[31].

Quelle qu'en soit la raison, Google prend la place de googol, plus simple et plus facile à retenir pour un anglophone, et ce terme deviendra célèbre dans le monde entier : en 2006, le nom du moteur de recherche, puis de l'entreprise, figurait parmi les dix marques les plus connues au monde[32] et serait devenu, depuis, la première marque connue au niveau mondial[33],[34],[35],[36]. Certains dictionnaires ont désormais inclus le verbe to google (en français, googoliser ou googler) dans leurs pages, avec le sens utiliser le moteur de recherche Google pour obtenir un renseignement sur le web[37].

Par ailleurs, la similitude avec le mot anglais goggles, signifiant « lunettes », rappelle les deux [O] de la marque. Si on ne peut pas en attribuer l'origine, Google utilise ce jeu de mots dans un de ses services de recherche photo : Google Goggles[38]. Également, 10gogol (un chiffre 1 suivi d'un gogol de zéros) s'appelle un gogolplex, dont vient le nom du quartier général de Google[39].

Ce terme symbolise les buts que Google s'est fixés : « organiser l'immense volume d'information disponible sur le Web et dans le monde[28] ». En effet, si le nombre de pages web indexables est gigantesque (plus de mille milliards), il reste minime par rapport à un gogol. Ce nombre, dont est issu le nom « Google », exprime les dimensions potentiellement colossales et universelles du monde d'Internet, unique domaine d'activité de l'entreprise.

Histoire

Naissance

Garage Google, siège social historique où est fondé Google le , 232 Santa Margarita, Menlo Park, Californie.

Les fondements de l'histoire de l'entreprise Google commencent par la rencontre de deux étudiants de l'université Stanford en 1995. Sergey Brin, alors âgé de vingt-trois ans, et Larry Page, vingt-quatre ans, sont « pratiquement en désaccord sur tout »[40]. Cela ne les empêche pourtant pas, en janvier 1996, de commencer à travailler sur un nouveau moteur de recherche[41],[42].

Les fondateurs de Google, alors doctorants, observent la façon dont sont classés les résultats lorsqu'ils effectuent des recherches dans les bases de données scientifiques. Ils constatent que l'exploitation des informations contenues dans la structure hypertextuelle dépend de la nature des liens entre les documents. Ainsi, l'idée d'analyser les liens inter-documents repose sur l'observation d'une caractéristique de la littérature scientifique et des modes d'organisation du Science Citation Index (SCI), qui consiste à attribuer une valeur à une publication scientifique proportionnellement au nombre de publications qui la cite. Ce principe revient aux travaux de Jon Kleinberg qui avait mis au point pour IBM l'algorithme HITS (Hyperlink-Induced Topic Search) qui prenait en considération l'autorité d'une page en fonction du nombre de liens pointant vers elle[43]. C'est donc en s'inspirant des travaux de Jon Kleinberg que les deux étudiants mettent au point l'algorithme de classement des pages web appelé PageRank. Celui-ci prend en considération les liens pointant vers une page comme un vote pour cette page. Plus une page recevrait de vote, plus elle serait considérée comme étant pertinente et plus le vote de cette page, lorsqu'elle pointerait elle-même vers d'autres pages, aurait de la valeur[41].

Ils nomment leur projet BackRub[40]. Ils imaginent un logiciel qui analyserait les relations entre les sites web afin d'offrir des meilleurs résultats que ceux donnés par leurs concurrents de l'époque, AltaVista notamment.

Une fois leurs travaux terminés, les deux étudiants commencent à concrétiser leur projet de moteur de recherche et achètent à cet effet un téraoctet de disques durs d'occasion, afin de créer une base de données. Cette installation sommaire prend place dans la chambre de Larry Page[44]. Sergey loue un bureau et se met en quête de financements. David Filo, fondateur de Yahoo!, convient de l'intérêt de leurs recherches, mais les encourage à créer leur propre moteur de recherche plutôt que vendre leurs travaux[44].

Andy Bechtolsheim, l'un des fondateurs de Sun Microsystems, se laisse convaincre par Sergey et Larry et leur fait un chèque de 100 000 $ pour financer leur moteur. La société Google n'est toutefois pas encore créée et Larry garde le chèque dans son tiroir pendant quelques semaines, le temps d'achever les formalités légales[44]. Le nom de domaine « google.com » est enregistré le [45]. Les deux entrepreneurs sollicitent parallèlement famille et amis et parviennent finalement à réunir un million de dollars pour fonder la compagnie. Google Inc. s'installe dans le garage Google de Menlo Park, loué par une amie, en . La société emploie alors trois personnes : Sergey, Larry et Craig Silverstein, qui est aujourd'hui directeur de Google Technology[44].

Début des technologies

Alors que le moteur est toujours en phase version bêta, il répond à près de 10 000 requêtes par jour. En , PC Magazine classe Google dans sa liste des cent meilleurs sites au monde[46],[GPress 1]. En , c'est 500 000 requêtes journalières que Google doit gérer. Devenant trop grand pour le « garage Google », Google se déplace, en mars, dans un bureau sur l'avenue de l'université de Palo Alto et huit personnes y travaillent désormais[44]. En , la barre des trois millions de recherches quotidiennes est franchie.

Dès , la presse mondiale commence à se faire l'écho des performances de ce nouveau moteur de recherche. Le journal français Le Monde écrit ainsi que le choix technologique de Google « s'avère très efficace à l'usage ». Ainsi, une recherche avec les mots « Bill Clinton » renvoie d'abord au site de la Maison-Blanche, alors qu'AltaVista ne fait apparaître le site qu'après des dizaines d'autres références[47]. Autre avantage, Google affiche les mots-clés en gras dans le contexte d'une phrase pour chaque lien, alors qu'Altavista ne fournit, à l'époque, que les liens eux-mêmes. Le , Google obtient 25 000 000 $ de capitaux propres, fournis par des sociétés de capital risque[GPress 2]. Omid Kordestani quitte Netscape pour rejoindre Google en tant que vice-directeur des ventes. Michael Moritz et John Doerr, qui avaient contribué à l'essor de Sun Microsystems, Intuit, Amazon.com et Yahoo!, s'assoient autour de la table de ping-pong — qui sert de bureau de direction — en compagnie de Ram Shriram[44]. La société déménage une seconde fois vers son emplacement définitif, le Googleplex, situé à Mountain View, en Californie. Le moteur de recherche, jusque-là en version bêta, achève sa phase de test le . Google assure alors la gestion de trois millions de recherches par jour.

Le , le moteur de recherche est disponible en dix nouvelles langues : allemand, danois, espagnol, finnois, français, italien, néerlandais, norvégien, portugais et suédois[48], permettant à la société de pénétrer de nouveaux marchés et de gagner en importance. Tout juste un mois plus tard, en , Google est le premier moteur de recherche à avoir référencé un milliard de pages web. L'entreprise cherche à étendre la portée de son moteur en concentrant ses efforts sur l'Asie, avec les versions chinoise, japonaise et coréenne ()[GPress 3], puis au monde entier, totalisant vingt-six langues dès le [GPress 4]. Fin octobre 2000, Google signe un partenariat avec Yahoo! et commence à proposer de la publicité ciblée en fonction des mots-clés[49]. L'année 2000 se termine avec la publication de la barre d'outils Google (Google Toolbar), proposée depuis en téléchargement gratuit[GPress 5], et voit le trafic journalier du site dépasser les 100 millions de requêtes[44],[50], ce qui représente plus de 1 000 requêtes/seconde en moyenne. Par son succès et sa croissance exponentielle, l'entreprise devient un phénomène mondial de presse. En , Larry Page et Sergey Brin font appel à Eric Schmidt, le président de l'éditeur de logiciels Novell, pour prendre la direction de l'entreprise, en tant que président dans un premier temps[GPress 6], puis PDG à partir du [GPress 7], cinq jours après l'ouverture du premier bureau à l'étranger, situé à Tokyo[40]. L'année 2001 s'achève donc par une conquête physique du monde et par l'annonce de la 3 milliardième page indexée[GPress 8]. Le , Google obtient la validation de son brevet concernant PageRank.

Le moteur de recherche continue ainsi sa croissance. En 2003, Google compte trois cents millions de requêtes par jour[51]. Il est décliné en plus de cent langues en 2004 et cent cinquante en 2010[40]. En 2010, Google est le premier moteur de recherche sur Internet, que 80 % d'internautes américains utilisent contre seulement 35 % de Chinois, qui préfèrent l'outil chinois Baidu. En Europe, sa part de marché serait de 93 %[24].

Le , le site annonce une mise à jour de son algorithme dénommée « Panda » dans l'ensemble des versions du site (excepté les versions chinoise, japonaise et coréenne) afin de faire baisser la visibilité des sites sans valeurs ajoutées comme les comparateurs de prix ou les agrégateurs de contenus[52] (à tel point que certains sites marchands de premier plan sont désormais victimes de « pénalité Google »[53]). Outre Motorola Mobility, Google a racheté environ 2 000 brevets à IBM en 2011[54] pour éviter de nouvelles attaques menées par Apple et Microsoft contre Android[55].

En 2012, Google a indexé plus de 30 000 milliards de documents[56] et gère à peu près 3,5 milliards de requêtes de recherche quotidiennement.

Diversification des produits

Google, comme Amazon, Apple et Facebook, a depuis sa fondation racheté de nombreuses entreprises pour alimenter sa croissance, élargir sa base d'utilisateurs et développer de nouvelles technologies. Parmi ses acquisitions on peut citer Picasa, Android, YouTube, DoubleClick et Waze.

Croissance et diversification

Présentation du premier produit proposé autre que le moteur de recherche. Il s'agit d'un produit Google Appliance (présenté ici à RSA Expo 2008, San Francisco), logiciel d'indexation de documents et de gestion de données pour les entreprises en intranet. Ici, le boîtier de l'ordinateur Rackmount 1U est vide, sans électronique à l'intérieur.

C'est à partir de 2002 que l'entreprise diversifie son activité, basée jusqu'alors sur son moteur de recherche. En cette année, Google propose aux entreprises le GB-1001 de Google Search Appliance, une solution à la fois matérielle et logicielle permettant de se « connecter à leur réseau informatique afin de bénéficier des fonctions de recherche sur leurs propres documents[40] ». Google n'a pas voulu révéler le nom de son partenaire de fabrication pour les dispositifs matériels, qu'elle a décrits comme basés sur des composants Intel exploitant Linux. Ce produit pouvait s'installer en rack de serveurs, stocker un index de 150 000 documents (10 go) au prix de 20 000 $. Il fut décliné en un autre modèle, le GB-8008, plus performant, mais plus onéreux (250 000 $)[57].

La fonction Google Labs est également une importante nouveauté de cette année. Elle permet aux utilisateurs curieux de tester les services et produits non finalisés, mais dont la sortie en public approche[58]. Par ailleurs, AdWords voit sa tarification s'établir au nombre de clics (). En septembre, le service en ligne Google Actualités est disponible et permet d'afficher des pages web relatives à l'actualité en fonction des mots-clés de l'utilisateur. Ce service se base au départ du plus de 4 000 sources[59]. Un mois plus tard s'ouvre un nouveau bureau en Australie, à Sydney, alors que l'effectif total de l'entreprise dépasse les 1 600 employés[40]. De ce fait, la société inaugure son nouveau Googleplex, un complexe organisé architecturalement comme un campus, au 1600 Amphitheater Parkway à Mountain View, dans lequel travaillent 800 personnes.

Le , Google s'essaie au monde des réseaux sociaux en mettant au point son propre site de réseautage social : Orkut. Toutefois, ce projet ne rencontre pas le succès escompté, sauf au Brésil et en Inde. Par souci de communication, Google met en ligne son propre blog officiel pour y publier l'actualité de l'entreprise et de ses produits et technologies[40]. Le , l'entreprise émet une demande auprès de la Securities and Exchange Commission pour entrer en Bourse[GPress 9]. Cette demande aboutira le à son introduction sur le NASDAQ et à la vente de 19 605 052 actions, au prix unitaire de 85 $[GPress 10]. La société réalise une introduction en bourse sous forme d'enchères inversées, une méthode inédite dans l'histoire des bourses de valeurs. En huit ans, le cours de l'action sera multiplié par plus de huit, avec un pic en 2012 à plus de 700 dollars. Entre-temps, Google réalise en , un an après son introduction en Bourse, afin de disposer d'un « matelas de sécurité » total de 7 milliards de dollars de liquidités pour sa croissance[60], une des plus grandes augmentations de capital de l'histoire boursière, en levant un total de 4,2 milliards de dollars sous forme de 14 159 265 actions nouvelles, soit les huit premières décimales du nombre pi[61].

Le Google propose Gmail[GPress 11], son propre service de courrier électronique avec une capacité initiale de 1 Go annoncée doublée pour 2005. Cette capacité est totalement inédite et foudroie la concurrence, à l'exemple de MSN hotmail, dont la capacité lui était 500 fois inférieure[62]. Ce stockage révolutionne la messagerie, qui s'affranchit dès lors du stockage des messages sur l'ordinateur par l'intermédiaire de logiciels, tels qu'Outlook. Gmail instaure donc l'ère de la messagerie email en ligne. À son lancement, l'inscription nécessite toutefois une invitation. Son succès se traduit par un nombre croissant d'utilisateurs, 176 millions début 2010[63].

Google propose une visionneuse d'images par rachat début [GPress 12] de Picasa. Ce logiciel est couplé à un compte en ligne permettant de stocker une galerie de 100 Mo. Le service connaîtra un certain succès, mais il devra lutter contre le service Flickr de Yahoo! lancé en début d'année et sera concurrencé par la Windows Live Photos en 2008. Le , Google installe son centre européen à Dublin en Irlande avec un effectif de 150 personnes[Gblog 1]. Trois semaines plus tard, on apprend le rachat de Keyhole, une société de cartographie numérique qui sera à la base de Google Earth[GPress 13], sans toutefois publier le logiciel l'année même, qui se termine par le lancement de Google Desktop search le [Gblog 2], de Google Scholar quatre jours plus tard[Gblog 3], et de Google Print le [Gblog 4] (rebaptisé Google Recherche de livres), alors que l'index de recherche affiche huit milliards de pages web[Gblog 5]. L'entreprise emploie à cette date plus de 3 000 employés[40].

En juin 2019, Google signe la quatrième plus grosse acquisition de son histoire en mettant la main sur Looker, une société américaine spécialisée dans l'analyse des données. L'opération, financée en numéraire pour un montant de 2,6 milliards de dollars, vise à renforcer la division Google Cloud[64].

Réalité virtuelle

Au Google I/O 2014, Google présente le Google Cardboard, son premier casque de réalité virtuelle fabriqué avec du carton[65].

En mai 2015, Google a dévoilé la seconde version de son Google Cardboard qui présente notamment l'avantage d'être bien plus facile à monter[66].

En octobre 2016, Google présente un casque de réalité virtuelle, le Daydream View, uniquement compatible avec le Google Pixel[67].

Réalité augmentée

Lors de la Google I/O 2014, Google annonce le Projet Tango, une plateforme de création de contenus en réalité augmentée. Il est abandonné fin 2017 et fait place à ARCore qui devient plus accessible.

Google lance en 2020 une nouvelle fonctionnalité issue de la réalité augmentée : Art Filters. Le but est de mettre à disposition des utilisateurs des filtres pour transformer un portrait en « œuvre d'art ». Ceux-ci permettent ainsi d'intégrer un visage au sein de différents tableaux[68].

Réputation grandissante

La punaise au siège de Google, à côté d'une voiture Street View.

Le , Google pénètre le monde de la cartographie numérique en lançant en ligne un de ses produits les plus populaires : Google Maps[Gblog 6]. Ce service est gratuit, mais encore limité aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Le jeudi il couvre la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, et par la suite, les régions disponibles s'élargissent. Moins de deux mois plus tard, les fonctions très populaires de calcul d'itinéraires et de vues satellites y sont intégrées[Gblog 7]. Ce service sera plus tard utilisé pour la géolocalisation des téléphones portables[Gblog 8] et des GPS. Le , Google introduit dans le Labs une fonctionnalité d'affichage et de recherche dans l'historique et de statistique d'utilisation de moteur de recherche[Gblog 9]. Le , l'entreprise convie les utilisateurs de son moteur de recherche à personnaliser leurs pages d'accueil par le biais de iGoogle[Gblog 10]. Le , le concept de Google Maps est repris pour le logiciel Google Earth qui intègre quelques améliorations, notamment la topographie en relief, certains bâtiments en 3d, puis la vue sous-marine. Maps conserve sa simplicité puisque les grandes innovations sont réservées aux logiciels multiplateformes. Trois ans auparavant, Google avait lancé son propre outil de traduction gratuit en ligne[Gblog 11]. Il connaîtra un succès énorme, tant pour les internautes que pour les élèves, et contribuera une nouvelle fois à la renommée de l'entreprise. La même semaine, l'entreprise annonce la sortie de sa propre messagerie instantanée Google Talk. Cette solution est basée sur le protocole ouvert XMPP et permet la Voix sur IP[Gblog 12]. Elle offrira par la suite la possibilité de chat vidéo et d'utilisation en ligne sans logiciel téléchargé préalablement. Toutefois, malgré ces innovations, l'échec se profilera puisqu'incapable de concurrencer Skype et Windows Live Messenger. C'est au tour de Google Reader de voir le jour début octobre[Gblog 13], Google Analytics le [Gblog 14], puis de l'adaptation à la téléphonie de son service Gmail le lendemain[GPress 14].

Cloud computing pour les utilisateurs

Le Google s'attaque au marché chinois, qui représentait plus de 110 millions d'internautes[69], avec une tendance à la forte hausse pour les années à venir avec la démocratisation de l'accès à Internet. Google déplore aussi en ce pays « un service qui, pour être franc, n'est pas très bon »[Gblog 15]. Entre-temps, Google opère un des plus gros rachats jamais faits, en acquérant la plateforme de partage de vidéo en ligne YouTube pour 1,5 milliard de dollars d'actions de l'entreprise[GPress 15]. Le , on apprend le rachat de l'entreprise Writely proposant un éditeur de traitement de texte en ligne, acquis pour 8 millions de dollars[70], dans l'intention de l'utiliser comme base pour le projet Google Documents utilisant le même concept, qui sera annoncé, lui, six mois plus tard[Gblog 16]. Fin mars, c'est Google Finance qui sort des cartons de Google. Il s'agit d'un outil permettant de suivre en ligne les cours et les devises[Gblog 17]. Google Agenda, un agenda en ligne gratuit, est annoncé le [Gblog 18]. Ces services sont par la suite destinés aux professionnels par Google Apps, le [Gblog 19]. Lors de sa sortie même, ces services entrent agressivement en concurrence avec d'autres services déjà bien installés[71].

Empire Google

Voiture avec une plaque minéralogique personnalisée à Bruxelles (Belgique).

Le , Google Livres lance un service permettant la lecture en ligne et le téléchargement d'ouvrages littéraires entrés dans le domaine public[Gblog 20] et alimentera des nombreuses controverses. L'entreprise entame l'année 2007 avec 10 674 employés[40]. En mai, Google permet à n'importe quel internaute d'étudier le trafic, les recherches et les statistiques de son moteur de recherche par le biais de trends[Gblog 21]. Quelques jours plus tard, une importante mise à jour de Google Maps permet de naviguer virtuellement dans les rues de certaines villes à travers des photos omnidirectionnelles[72]. Il s'agit de Street View. Le fait de pouvoir regarder ce qui se passe chez les gens ou de voir par hasard n'importe qui dans la rue provoque également des controverses sur le respect de la vie privée. Le mois de mai s'achève par le lancement de Google Gears[Gblog 22]. La deuxième moitié de l'année 2007 se caractérise par le perfectionnement et l'adaptation de services existants à d'autres langues. Dernier fait marquant, l'annonce le d'un OS pour téléphones portables ; Android[Gblog 23], qui concurrencera Symbian OS et Windows Mobile. Cet événement s'inscrit dans la recherche de marché dans la téléphonie mobile qui offre de plus en plus des possibilités de navigation sur Internet. On dénombre 16 805 employés dans l'entreprise en fin d'année[40].

Le projet Google Apps est complété le par l'introduction de Google Sites qui permet à tout utilisateur Google de créer facilement son propre site web dans un domaine fourni par Google[Gblog 24]. C'est une alternative peu coûteuse — la version standard de Google Apps étant gratuite — par rapport à des produits commerciaux comme SharePoint de Microsoft. En mai, selon des principes similaires à ceux de Wikipédia, Google annonce son projet Knol[73]. Pendant les mois suivants, aucune sortie notable n'intervient, mais les équipes de Google travaillent sur les produits déjà lancés. En effet, l'entreprise cherche à rendre plus accessibles plusieurs de ses outils, notamment Google Traduction, Google Finance et Street View[40]. Quelques adaptations sont également annoncées, comme la prise en charge de l'Unicode 5.1[Gblog 25] et l'adoption de l'IPv6[Gblog 26]. L'effort d'internationalisation des logiciels et services se poursuit avec un objectif de traduction en 40 langues pour un public d'internautes estimé à 98 %[Gblog 27]. Cette activité relativement faible favorise la préparation de la sortie de son propre navigateur web, Google Chrome, qui est officialisé le [Gblog 28] par une bande dessinée[74], ce qui crée un buzz, du fait du contexte et de la notoriété acquise par l'entreprise américaine. Le navigateur connaîtra une croissance non négligeable puisqu'il atteindra deux ans plus tard 6 % des parts de marché[réf. nécessaire]. Plusieurs versions et mises à jour suivront.

Le , Google annonce son intention de développer Google Wave, un produit affiché comme révolutionnaire. Il s'agit d'une application web dont le concept mélange les notions de services de courrier électronique, de messagerie instantanée, de wiki et de réseautage social, le tout associé à un correcteur orthographique et un traducteur instantané. Une première phase de test bêta est lancée le avec la distribution de 100 000 comptes[75] aux personnes qui se seront inscrites sur leur site avec la volonté de reporter les bugs.

Le , Google annonce le projet de développement ChromeOS, un système d'exploitation open-source basé sur Linux[Gblog 29]. Cet OS se veut léger et adapté aux netbooks en plein essor.

En , Google Musique indexe de la musique sur le moteur de recherche aux États-Unis pour débuter[76]. Pour assurer son autonomie énergétique et réduire ses factures d'électricité, Google annonce en décembre 2009 son intention de fonder Google Energy. Dans ce but, en janvier 2010, Google a demandé à pouvoir bénéficier d'un statut industriel[77].

Après de longues rumeurs et certaines annonces, le , Google présente officiellement son téléphone lors d'une conférence de presse à son siège, à Mountain View[78]. Ce Google phone est produit par HTC. Cette action s'inscrit une nouvelle fois dans l'ambition de conquête de l'Internet nomade. Ce choix se confirme par les fortes rumeurs du lancement d'un netbook fonctionnant sous ChromeOS signé par le géant californien[79]. Le , Google lance un appel d'offres pour fournir la mise en place d'un réseau de fibre optique à 1 Gbit/s pour 50 000 personnes, voire beaucoup plus[80]. Si cette annonce incite à penser que Google voulait devenir un FAI, l'entreprise a tempéré son ambition en affirmant qu'il s'agissait plus d'un test qu'autre chose[80]. Un mois plus tard, plus de 1 100 villes américaines, principalement sur la côte est, ont fait acte de candidature, appuyées par plus de 200 000 demandes individuelles[81].

Dans le but de créer un concurrent de Facebook, Google Me, durant l'été 2010, l'entreprise de Mountain View, se lance dans plusieurs opérations financières visant aux rachats de six entreprises dont l'activité lui permettrait d'arriver à ce but. Ainsi ont été achetées Slide (entre 182 et 228 M$), Jambool, Angstro, Zynga (achetée entre 100 et 200 M$), Like.com (100 M$) et SocialDeck[82]. Le , Google lance son service de réseau social Google+ toujours dans l'optique de concurrencer Facebook. Mais en , Google annonce la fermeture de plusieurs services pour . Il s'agit de Buzz (un réseau social lancé en 2010), Jaiku (un réseau social acheté en 2007), Code Search (outil de recherche de code open source sur le web), les fonctions sociales intégrées à iGoogle et The University Research Program for Google Search (programme qui offrait des API d'accès aux résultats de recherche à des chercheurs universitaires)[83].

En 2011, l'entreprise atteint le milliard de visiteurs uniques par mois[84]. Le , Google annonce son intention d'acquérir Motorola Mobility pour la somme de 12,5 milliards $[85].

En , Google se développe dans le secteur de la robotique et acquiert 7 sociétés du domaine, dont Boston Dynamics, réputée pour sa collaboration avec le Pentagone et pour ses robots capables de courir en terrains accidentés[86]. Le département Robotique de Google est dirigé par Andy Rubin, ancien responsable du développement d'Android OS. Selon John Markoff[87], ces acquisitions seraient les prémices de la construction de systèmes autonomes capables de tout faire : aide aux tâches ménagères, livraison à domicile ou encore soin aux personnes âgées. En , Google acquiert Nest Labs, une entreprise américaine spécialisée dans la domotique, pour 3,2 milliards de dollars[88] Au mois de , Google annonce le rachat de DeepMind pour 400 millions de dollars, une startup londonienne spécialisée dans l'intelligence artificielle[89]. Le , Google annonce la vente des smartphones Motorola au groupe chinois Lenovo[90]. Dans le même temps, suivant un document de la bourse de Hong Kong, Google prend, le , une participation de 5,94 % du capital de Lenovo[91].

Le , Google officialise un investissement de 40 millions de dollars dans Renaissance Learning, une startup spécialiste en logiciels et services cloud dans le domaine de l'éducation[92].

Le , Google confirme le rachat de Green Throttle Games, une startup spécialisée dans les jeux vidéo[93].

En , Google lance un nouveau service d'enregistrement de nom de domaine[94].

Confirmant son intérêt pour les nouvelles technologies, Google investit, en , 542 millions de dollars dans Magic Leap, jeune société spécialisée dans les interactions homme-machine[95],[96].

Le , Google entre sur le marché de la téléphonie mobile aux États-Unis en lançant Project Fi. Elle devient un opérateur virtuel en louant le réseau de ses partenaires T-Mobile et Sprint. Pour l'instant, seuls les propriétaires de téléphones Nexus 6 peuvent bénéficier de cette offre[97].

Google devient Alphabet

En , Larry Page, ex-directeur de Google, annonce une importante réorganisation de l'entreprise. En effet, l'entreprise Google devient une filiale du nouveau groupe Alphabet. L'entité nommée Google se voit ainsi retirer toutes les activités qui ne concernent pas Internet ou l'informatique et qui deviennent des filiales à part entière d'Alphabet[98]. Ces filiales sont :

Répartitions des différentes filiales d'Alphabet.
  • Nest (domotique et objets connectés) ;
  • Life Sciences (santé et lutte contre le vieillissement) ;
  • Fiber (fournisseur d'accès à Internet) ;
  • X (laboratoire multiprojets à long terme)
  • Capital (en) (finance) ;
  • Ventures (investissements).

Cependant, Google, qui est à présent dirigé par Sundar Pichai[99] garde, sans aucune modification, les autres marques plus connues du grand public, tel que le moteur de recherche Google, YouTube, Android, Google Play, Google Livres, AdSense[100].

Pour les utilisateurs, cette restructuration ne change strictement rien, du moins à court terme. En effet, la restructuration et la création d'Alphabet permettent surtout d'améliorer la transparence de l'entreprise, et de séparer les activités qui ne rapportent pas d'argent (Calico, Google X) de la branche Internet, qui à elle seule rassemble presque tous les profits[101].

Le , Google a présenté son service « Sunroof », basé sur Google Maps, et qui permet de déterminer quelles sont les toitures adaptées à l'installation de panneaux solaires photovoltaïques. À cette date, les expérimentations se limitent aux régions américaines de Boston, de la baie de San Francisco et de Fresno[102],[103].

Le , Google dépose un brevet sur une lentille de contact électronique permettant d'améliorer la vue. Celle-ci serait directement greffée au patient afin de remplacer la lentille naturelle de l'œil. Grâce à ses capteurs, elle adapte la vision en fonction de la lumière ambiante pour permettre de voir de près comme de loin[104].

En , Google annonce conjointement avec Facebook leur projet de créer un câble sous-marin transatlantique à haut débit afin d'accélérer la vitesse d'accès à leurs services et au Cloud. Le projet du nom de MAREA devrait relier les villes de Virginia Beach aux États-Unis à Bilbao en Espagne[105].

Le Google lance Trips, une nouvelle application qui permet d'organiser ses voyages et, une fois sur place, d'accéder à toutes les informations nécessaires, même sans connexion[106].

En , Google présente une nouvelle application Cloud Jobs API permettant aux employeurs et aux demandeurs d'emploi de trouver des offres en les recherchant par mots-clefs. Google n'est pas nouveau sur le marché numérique du travail, depuis la création d'Adwords[107] en 2000, les agrégateurs d'offres d'emploi peuvent débourser de l'argent pour que leur site apparaisse en premier dans le moteur de recherche pour certains mots-clefs (RH, développeur par exemple).

En 2017, Google a payé 3 milliards de dollars à Apple pour rester le moteur de recherche par défaut sur les terminaux iOS contre un milliard trois années auparavant[108].

En 2017, HTC vend une partie de ses activités notamment concernant ses téléphones pixels et certaines de ses licences et droits à Google pour 1,1 milliard de dollars[109]. Le , elle se sépare aussi de son entreprise de robotique Boston dynamics[86].

En , Google lance en France son système de paiement mobile avec une banque partenaire. Google Pay est accessible aux utilisateurs d'Android[110].

En , l'entreprise relance les Google Glass avec le modèle Enterprise Edition 2. Les Google Glass quittent le laboratoire X pour rejoindre la gamme des produits vendus directement par Google[111].

Le , Larry Page et Sergey Brin, cofondateurs de Google et par extension Alphabet, annoncent leur départ de la direction de l'entreprise. Ainsi, Sundar Pichai devient le CEO de Google en plus d'Alphabet[112].

En août 2020, la société crée le « Android Earthquake Alerts System », un dispositif destiné aux smartphones de la marque permettant de détecter et signaler les premiers signes d'activité sismique précédant un tremblement de terre. Il s'appuie sur le système de « Shake Alert » développé par l'institut américain d'études géologiques[113],[114].

En 2022, Google multiplie les acquisitions de start-up spécialisées dans la cybersécurité tels que Mandiant (mars 2022)[115] ou Siemplify (janvier 2022)[116]. Durant la même période, Google continue également d'investir massivement dans le cloud, en faisant l'acquisition par exemple de MobiledgeX[117].

En janvier 2023, Google annonce la suppression de 12 000 emplois soit 6 % de ses effectifs, dans un contexte de suppressions de postes similaires dans les autres entreprises américaines de technologie[118].

En novembre 2023, Google conclu un accord avec le gouvernement fédéral du Canada pour que la société californienne verse une compensation aux entreprises de presse du pays en échange de la diffusion de leurs contenus. Google versera 100 millions de dollars canadiens par an dans le cadre d’une loi qui contraint les grandes entreprises du Web à négocier des ententes financières avec les médias dont elles diffusent les contenus[119].

Implantation en Chine

Dépôt de fleur pour le refus des conditions imposées par la Chine.

En 2006, Google accepte de brider son moteur de recherche pour pouvoir s'implanter en Chine. Le gouvernement chinois a, en effet, imposé certaines conditions pour l'entrée sur le marché d'Internet, la censure notamment. Les cofondateurs expliqueront qu'« Afin de travailler à partir de la Chine, nous avons retiré certains contenus des résultats de recherches obtenus sur Google.cn, en application de la législation et de la réglementation locales »[120]. Ainsi, à partir du [121], une recherche d'images sur « Tian'anmen » affiche, dans Google.fr, la célèbre photo de l'étudiant barrant la route aux chars, symbole des manifestations de la place Tian'anmen, tandis que, sur Google.cn, les résultats affichent des portraits de familles joyeuses ou des photos de monuments[122]. Cette action a fait couler beaucoup d'encre dans les médias mondiaux.

Cependant, le , une attaque double pirate massive et « hautement sophistiquée » venue de Chine dite « opération Aurora » a ciblé plus d'une vingtaine d'entreprises dont Adobe, Google et Intel. Cette opération a permis à ses auteurs le vol de secrets industriels et la copie des mails de milliers d'exilés chinois et de militants des droits de l'homme[123]. Ces atteintes, malgré le respect et l'application des conditions imposées par le gouvernement chinois, provoqueront la fureur de l'entreprise californienne, qui menacera de ne plus appliquer aucune censure en reconnaissant que cette décision pourrait la contraindre à quitter le pays, mais retirer directement ses services de Chine[Gblog 30],[124]. 2010 est l'année où Google est censuré en Chine (sauf Hong Kong)[125].

Cette annonce fut perçue par certains forums comme un bluff, puisque le marché de l'internet est très porteur (384 millions d'internautes fin 2009[69]) et que Microsoft a annoncé son intention de poursuivre ses activités avec Bing malgré tout[126]. Pour rendre hommage et affirmer leurs soutiens à de telles décisions, de nombreux Chinois déposèrent sur l'édifice portant le logo de l'entreprise fleurs, bougies et mots de soutien[127]. Ces actions sont devenues des phénomènes très médiatisés et l'affaire prit les tournures d'un incident diplomatique entre les États-Unis et la Chine.

Les trois principaux moteurs de recherche dominants en Chine, en 2016 sont[125] :

Moteur de recherche Utilisation sur le marché (%)
Baidu 54.3
Qihoo360 29.2
Sogou 14.7

Lieux et centres d'activités

Bureaux en Espagne.

Google possède des infrastructures et des bureaux partout dans le monde, même s'ils sont plus nombreux en Europe, aux États-Unis, en Inde et Chine littorale[128]. Le principal lieu où se déroule le développement de Google est le Googleplex situé en Californie. Le Googleplex est constitué de quatre principaux bâtiments, totalisant 47 038 m2 sur un terrain de 11 hectares. Le Googleplex abrite aussi le site de développement du système d'exploitation pour smartphones et appareils mobiles, appelé Android.

Bureaux de Google dans Hudson Square à New York en 2022
  • L'entreprise Google possède un complexe à New York pour la recherche de nouveaux services.
  • Google est aussi basé en Europe avec un siège à Dublin en Irlande. En , l'entreprise crée un nouveau complexe à Zurich, en Suisse, pour son développement en Europe.
  • Plusieurs bâtiments sont placés au Proche-Orient et Moyen-Orient : en Israël, à Dubaï et au Qatar.
  • En Afrique du Sud sont présents les locaux de Google pour son développement en Afrique. Le Nigéria a sa propre antenne avec des talents locaux comme Ire Aderinokun.
  • Le site australien basé à Sydney a vu naître Google Maps. Google Wave y était également développé.
  • Google crée à partir de 2007 un complexe de serveurs à Mons, en Belgique, dans la zone industrielle de Ghlin-Baudour. Une déviation du canal Nimy-Blaton pour le refroidissement ainsi qu'une ligne de chemin de fer sont prévues.
  • À l'occasion d'une visite en France, Eric Schmidt annonce le la création d'un centre de recherche et développement à Paris[129].
  •  : un complexe de 10 000 m2 est installé à Paris dans le 9e arrondissement (Quartier Europe). 100 millions d'euros ont été investis dans le projet.

Dans ce complexe, 350 salariés travaillent sous les ordres de Jean-Marc Tassetto. À l'ouverture de ce centre, Eric Schmidt a déclaré : « La France est l’un des plus importants centres de culture, d’affaires et de technologie au monde. Le pays a rapidement adopté Internet et les Français aiment de plus en plus Google. Nous souhaitions donc plus nous impliquer et je suis heureux que le plan d'investissement lancé en donne maintenant naissance à des réalisations concrètes, comme l'Institut Culturel et le Centre de R&D. J'ai hâte de voir la suite de ces projets mis en œuvre[130]. » Le , aux termes d'un accord conclu avec les éditeurs de presse français, la société s'engage à financer à hauteur de 60 millions d'euros un fonds d'aide à « la transition de la presse vers le monde du numérique »[131].
En , Nick Leeder, Australien francophone et formé notamment à l'INSEAD, succède à Jean-Marc Tassetto, démissionnaire[132],[133].

A la suite du conflit ukrainien, la filiale russe de Google dépose le bilan le 18 mai 2022 et cesse ses activités en Russie. Le dépôt de bilan fait suite à la saisie du compte bancaire de Google par les autorités russes qui empêche tout fonctionnement de la filiale de Google en Russie. Le chiffre d'affaires de la filiale russe s'est élevé à 134,3 milliards de roubles (1,98 milliard d'euros) en 2021[134],[135].

En juin 2022, Google ouvre son premier data center en France en région parisienne[136].

Technologie et propriété intellectuelle

PageRank

Le moteur de recherche Google repose principalement sur l'exploitation de la technologie PageRank. Le premier brevet (US 6.285.999 B1, intitulé « Method for Node Ranking in a Linked Database »), déposé en janvier 1997 et enregistré le , est la propriété de l'université Stanford[137]. Le texte du brevet est accessible sur le site du bureau des brevets des États-Unis, qui a licencié cette technologie à Google en 1998 (amendée en 2000 et 2003), deux mois après sa fondation. Il s'agit d'une licence exclusive jusqu'en 2011, l'exclusivité prenant fin à cette date[138].

Les recherches qui ont abouti au développement de la technologie du PageRank ont été financées en partie par la National Science Foundation (Grant NSF - IRI-9411306-4). Il est donc précisé dans le brevet que le gouvernement a certains droits sur cette invention[Lesquels ?][139].

Open Source

Google existe en grande partie grâce aux logiciels libres sur lesquels elle a été bâtie dès l'origine, tels Linux, MySQL et Python, qu'elle a contribué à améliorer en retour. Google emploie Andrew Morton, un contributeur très important au noyau Linux et a contribué au code de MySQL. Le logiciel libre permet à Google de repérer des programmeurs talentueux, capables non seulement d'imaginer des solutions techniques, mais aussi de les mettre en œuvre. Pour les attirer, Google a créé un environnement de travail où sont encouragées l'innovation, les idées techniques et la participation aux projets open source. Ainsi chaque développeur dispose de 20 % de temps libre pour travailler sur un projet de son choix, qu'il soit libre ou pas.

Google a, de 2004 à 2014, soutenu la fondation Mozilla à travers un partenariat, car la mission de Mozilla - « préserver le choix et l'innovation sur l'Internet » - sert les intérêts de Google[140]. Google est le moteur de recherche par défaut de la barre de recherche de Mozilla Firefox en Europe. Les internautes européens utilisant Firefox font des recherches sur Google et cliquent sur les publicités d'AdSense. Les revenus que Google en tire sont alors partagés avec Mozilla, ce qui leur permet d'avoir les moyens financiers pour améliorer les standards du Web et les logiciels qu'ils éditent (dont Firefox et Mozilla Thunderbird), ce qui pousse les autres éditeurs de navigateur web à faire de même. En définitive, c'est Internet dans son ensemble qui bénéficie de ces améliorations et Google (ou d'autres) peut alors utiliser ces nouvelles possibilités dans ses produits grâce à son cycle rapide d'innovation.

Google participe à l'open source et le soutient :

Logiciel propriétaire

  • Google édite également des logiciels propriétaires, tels que Picasa ou Google Drawings.
  • En , Google a lancé son plugin Wordpress SiteKit[145].
  • En juin 2020, Google lance un nouveau réseau social qui se nomme Keen ; il sera disponible sur Android et sur Internet et permettra aux membres de partager leurs passions[146][Passage à actualiser].

Finances

Origine des revenus

Google tire la majorité de ses revenus de la publicité avec différents mécanismes.

Avec le système Ads (anciennement AdWords), littéralement publicité liée aux mots, Google vend des mots-clés aux enchères. Si une personne fait une recherche avec ce mot, les liens des sites de ceux qui ont participé aux enchères s'inscrivent dans la partie des liens commerciaux selon un ordre déterminé par l'algorithme de Google[147]. Chaque fois qu'une personne sélectionne un de ces liens, l'annonceur concerné doit verser une certaine somme à Google. C'est ce qu'on appelle le coût par clic[26].

Le système AdSense for search permet à un site web d'accueillir un moteur de recherche offrant la technologie de Google et par extension les publicités AdWords suivant les mots-clés sur ses pages web. Google reverse une partie de ses gains, toujours au coût par clic, à ce site web, le partage étant de 51 % pour l'éditeur et 49 % pour Google. De même le système AdSense for Content permet à un éditeur d'afficher les encarts publicitaires de Google sur son site web, qu'il soit consulté sur ordinateur ou sur mobile, les revenus générés sont répartis à hauteur de 68 % pour l'éditeur et de 32 % pour Google[26],[148].

Gmail comporte un affichage publicitaire contextuel dans la fenêtre de lecture des e-mails, la rémunération de Google étant toujours au coût par clic[26]. YouTube comporte également des publicités. Le réseau Display de Google permet à un annonceur de cibler précisément les modes de diffusion et les sites de contenu de sa campagne publicitaire ; l'internaute ne consultant un moteur de recherche et donc la publicité que 5 % de son temps, Google optimise les canaux de diffusion de la publicité[149].

En dehors des activités publicitaires, Google a d'autres sources de revenus, notamment la location d'espace sur ses serveurs informatiques. Pour le stockage en ligne, Google propose gratuitement à ses utilisateurs de stocker des documents et des photos, et d'y accéder depuis n'importe quel poste (applications Google Drive et Google Photos). Mais lorsqu'un utilisateur atteint la limite d'espace disque autorisé, il peut acheter de l'espace disque supplémentaire. Google loue également ses serveurs pour l'hébergement de sites Internet (Google Cloud).

Google Workspace (anciennement Google Apps) propose une solution de collaboration, qui réunit plusieurs outils bureautiques et de production. Une version gratuite est disponible, mais les organisations/entreprises désirant utiliser toutes les fonctionnalités de cette solution doivent payer mensuellement pour bénéficier de services supplémentaires.

Google Play est un ensemble de plateformes de distribution numérique, comme Google Play Store, magasin d'applications destiné à la vente ou la location de livres, de jeux et d'applications Android, ou Google Play Musique. Google Store est quant à lui un magasin en ligne d'appareils informatiques, Google Nexus (tablettes et smartphones) entre autres.

Données financières

Google est une des startups qui ont franchi sans encombre le krach du NASDAQ en 2001, notamment du fait qu'elle n'était pas cotée. L'entreprise s'est introduite en Bourse par un système peu usité d'enchères en qui a comprimé de 5,5 à 1,5 % les commissions perçues par les banques d'affaires ; introduite à 80 $, l'action cotait 250 $ un an plus tard, ce qui valorisait l'entreprise à près de 74 milliards de dollars. Début 2006, l'action coûte 460 $ environ, elle franchit la barre des 600 $ (609,62 $) le , puis celle des 700 $ le , ce qui la place au quatrième rang en termes de capitalisation à la Bourse de New York. Avec les différentes crises financières de fin 2007 et début 2008 sur les marchés financiers et l'annonce d'un probable rachat de Yahoo! par Microsoft, l'action Google a chuté passant de 712 $ fin 2007 à 609 $ en .

Le code de l'action au NASDAQ est GOOG. Le , le cours est divisé entre GOOG et GOOGL, le premier regroupant les titres de classe A et le second de classe C. Les actions de classe B sont toutes détenues par les fondateurs, Larry Page et Sergey Brin, ce qui renforce leur contrôle sur la direction de l'entreprise[150].

Le , Time Warner annonçait que Google allait prendre 5 % de participation dans le capital de sa filiale AOL[151],[152].

Graphique représentant le chiffre d'affaires (en rouge) et le résultat net (en vert) en fonction du temps.

Stratégie fiscale

Afin d'éviter de payer les impôts auxquels sont soumises la plupart des entreprises américaines et européennes, Google utilise la technique dite d'« optimisation fiscale ». Les licences Europe, Moyen-Orient et Afrique de la marque sont exploitées par une société domiciliée aux Bermudes. Et « pour échapper au Trésor américain qui impose à hauteur de 35 % les bénéfices des entreprises rapatriés de l'étranger, la multinationale les laisse dormir aux Bahamas »[153].

Selon Bloomberg, Google aurait réalisé une économie de 3,1 milliards[Quoi ?] de taxes sur les bénéfices en et . En , Google serait parvenu à abaisser son taux d'imposition à 2,4 % sur ses activités hors États-Unis, grâce à sa filiale irlandaise par laquelle transitent 88 % de ses activités internationales. Le taux d'imposition sur les bénéfices des sociétés, en Irlande, est, en effet, de 12,5 % contre 25 % en moyenne dans les autres pays où Google réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires. Mais Google a également cherché à réduire le montant des bénéfices imposables de sa filiale irlandaise en lui imposant de reverser des redevances à une filiale néerlandaise, condition sine qua non afin que l'Irlande accorde l'exonération fiscale à Google Ireland Holdings, société jumelle de Google Ireland Limited, la filiale opérationnelle. Google Ireland Holdings transfère ses redevances à la filiale néerlandaise qui les transfère ensuite aux Bermudes. Cette stratégie a permis à l'entreprise de cumuler plus de 39 milliards de dollars au comptant[154].

Le véhicule juridique utilisé par Google aux Bermudes, Google Bermuda Unlimited est adopté en et lui permet d'échapper à la fiscalité des pays où sont réalisées les ventes, mais également à l'obligation de publier ses comptes[155].

Selon Paul Tang, économiste et membre de la délégation du Parti Travailliste hollandais (PvdA) au sein du groupe de l'alliance des socialistes et des démocrates au Parlement européen (Progressive Alliance of Socialists & Democrats in the European Parliament (S&D)), Alphabet, la maison mère de Google, n'aurait été imposé que de 0,36 à 0,82 % de son chiffre d'affaires entre et à l'intérieur de la zone UE, alors qu'Alphabet est imposé de 6,49 % à 8,79 % hors UE[156]. Ainsi, au sein de l'union européenne, les pertes s'enregistrent à hauteur de 3 955 millions d'euros entre et [156].

Si un taux de taxation à hauteur de 2 à 5 % avait été appliqué entre et tel qu'il avait été suggéré par le conseil ECOFIN, les pertes en cas d'évasion fiscale vis-à-vis de ce taux (virtuel) auraient été comprises entre 1 262 et 3 155 millions d'euros au sein de l'UE[156].

Soupçons de fraude fiscale en France et amende pour non respect des droits voisins

Le , une étude menée par VRDCI[157] montre que les revenus de Google en France seraient supérieurs à ses déclarations. Entre novembre 2012 et novembre 2013, Google aurait réalisé 1,43 milliard d'euros en France, un chiffre loin des 193 millions d'euros déclarés par l'entreprise en France (lors de l'exercice fiscal 2012)[158].

Au terme d'une enquête commencée en 2011, le fisc français en février 2014 aurait décidé d'infliger un redressement fiscal de près d'un milliard d'euros à Google pour s'être soustrait à l'impôt[159]. Lors de cette enquête (nom de code « Tulipe »), les membres du parquet ont travaillé durant une année hors connexion, pour garantir une confidentialité maximale autour du dossier[160].

En 2017, le tribunal administratif de Paris annule ce redressement fiscal qui concerne la période de 2005 à 2010, au motif que Google ne disposait pas en France d'un établissement stable[161]. L'administration fiscale ayant fait recours, la justice donne raison à Google et confirme en l'annulation de ce redressement fiscal de 1,15 milliard d'euros[162].

Selon le rapport de Paul Tang, en France, pour 55 millions d'utilisateurs en 2015 (représentant 14 % du flux internet en Europe) les pertes dues à l'évasion fiscale s'enregistrent à hauteur de 544 millions d'euros entre 2013 et 2015[156].

En 2019, Google décide de verser 965 millions d'euros à la France pour clore le dossier du parquet national financier[163].

En , l’Autorité de la concurrence inflige 250 millions d’euros d’amende à Google pour non respect des droits voisins. Elle reproche à la société américaine de ne pas avoir respecté ses engagements, pris en 2022, de mettre en œuvre un mécanisme européen de rémunération des médias en ligne ainsi que l’utilisation des contenus de la presse dans son IA Google Gemini[164].

Données collectées

Les différents outils Google collectent des données qui sont exploitées pour améliorer l'efficacité des services Google, tels que Google Ads. Ces outils Google partagent la même politique de confidentialité, vers laquelle redirige chaque service[165]. La quantité importante de services proposés par Google a mené Google à fusionner le 1er mars 2012 les 70 documents de confidentialité et les 60 règles existantes présentant le traitement des données collectées par les différents services.

La centralisation de la gestion des données collectées dans les services tels que Analytics ou Android à travers un compte Google est justifiée par un objectif de croisement de ces données pour apporter par un service plus personnalisé, mais aussi une publicité plus ciblée, qui ont soulevé des inquiétudes sur la vie privée[166]. Certains services comme Google wallet ou le logiciel Google chrome garderont néanmoins des règles spécifiques du fait de contraintes réglementaires particulières[167].

Applications, navigateurs et appareil

Les données collectées pour une personne varient selon qu'elle ait un compte Google ou pas.

Utilisation sans compte Google

L'usage de services Google sans compte donne lieu à la collecte d'informations. Celles-ci comportent l'identifiant unique associé au navigateur, application ou appareil (ordinateur portable, téléphone, tablette, etc.), les préférences (langue, acceptation des publicités, personnalisation des recherches), le système d'exploitation et sa version. Elles incluent les échanges avec d'autres personnes à travers les services Google (courrier électronique, photos, vidéos enregistrées, documents en ligne, commentaires YouTube, etc.)[165].

Utilisation avec un compte Google

Un compte Google est associé à plusieurs informations, obligatoires, nom et mot de passe, ou optionnelles, telles qu'un numéro de téléphone et des informations de paiement[165].

Activité

L'activité sur les différents services est collectée, l'objectif affiché est d'adapter le résultat des pages à chaque personne.

Parmi l'activité sur les services Google, les informations collectées regroupent[165] :

  • les mots-clés recherchés, incluant ceux entrés sur les moteurs de recherche, qu'il s'agisse de Google, ou des recherches sur YouTube, Google Maps, Google Livres, Google Actualités, Google Home, etc. , quel que soit l'appareil utilisé ;
  • les vidéos regardées, sur YouTube, mais aussi sur les pages qui proposent des vidéos YouTube ;
  • les interactions avec les publicités, incluant les déplacements de souris au-dessus des publicités sans nécessiter de clic, et dans les pages qui les contiennent ;
  • les informations audio et vocales captées, comme les sons enregistrés par les assistants vocaux Google Home, de téléphone mobile et de tablette ; cela inclut des enregistrements sur un certain intervalle de temps avant leur activation audio (pour identifier une activation) ;
  • les activités autour des achats ;
  • les personnes avec lesquelles ont lieu des échanges ou des partages de contenus ;
  • l'activité sur les sites tiers et les applications qui utilisent les services Google, comme les applications utilisant une bibliothèque de développement comme Google Firebase, les sites utilisant Google Analytics pour l'analyse de trafic, ou Google Ads pour générer des revenus avec la publicité, les pixels espions intégrés dans les pages visitées ou les courriers électroniques, le cache de navigateur Chrome ou des applications Android, etc. ;
  • l'historique de navigation Chrome synchronisée avec un compte Google ;
  • les métadonnées des appels et messages passés par les services Google tels que les numéros de téléphone appelant et appelé, les numéros de transfert, l'heure et la date des appels ou des messages, la durée des appels, les données de routage, le type et le volume d'appel et de messages ;

Dans le cas où un compte Google est utilisé, il est possible d'accéder à et gérer ces informations.

Position géographique

La position peut être collectée par les capteurs d'un appareil portatif tel qu'un téléphone mobile ou une tablette, ces capteurs incluent les GPS, les accéléromètres, et les gyroscopes.

Cette position peut être déduite de l'adresse IP de l'appareil, mais aussi des recherches et des lieux sur lesquels un libellé est ajouté, comme le lieu d'habitation ou le lieu de travail.

Enfin, elle peut être obtenue par les appareils qui passent à proximité de l'appareil, tels que des bornes Wi-Fi, des antennes relais et des appareils connectés en bluetooth[165].

Informations collectées auprès de tiers

Des informations accessibles publiquement sur Internet peuvent être collectées pour usage dans des outils tels que Google traduction, ou encore l'indexation du moteur de recherche Google.

Des informations peuvent aussi être collectées auprès de partenaires tels que des services d'annuaires fournissant des informations commerciales affichables sur Google Maps, des services marketing pour la prospection de clients potentiels des services professionnels, ou des informations permettant de vérifier la véracité des certaines personnes qui utilisent des services Google[165].

Communication

Identité visuelle

Le logo de Google est très simple et provient de son moteur de recherche. Il est constitué du mot Google écrit en police Catull, dont les lettres sont colorées dans l'ordre suivant : bleu-rouge-jaune-bleu-vert-rouge. Cette composition n'a pas changé depuis 1999, si ce n'est la mention « bêta » et le point d'exclamation qui ont disparu. Il a été créé par Ruth Kedar, qui enseignait le design à l'université Stanford à l'époque où les fondateurs du moteur de recherche, Larry Page et Sergey Brin, étudiaient[168]. Cette architecture de couleur et de forme se retrouve sur plusieurs produits, notamment Gmail.

Si le logo de l'entreprise ne change pas, celui de son moteur de recherche est régulièrement remplacé pendant un jour pour marquer ou commémorer un événement particulier. Ces logos, présents uniquement sur la page d'accueil, sont alors visuellement adaptés au thème de la journée. Ce sont les Google Doodles (« doodle » désigne un gribouillage en anglais et permet une paronomase avec « Google »). Il est possible de visualiser le logo Google en art ASCII en recherchant ce même terme dans le moteur de recherche de Google.

Google a gardé son premier logo assez longtemps. Le logo est connu pour ses lettres multicolores et en relief. À partir de fin , Google change légèrement son logo, pour plus de modernisation : les couleurs sont plus pâles et les lettres sont désormais en deux dimensions.

Le logo change à nouveau dès , pour prendre une police plus grasse et arrondie, tout en gardant les mêmes couleurs pour chaque lettre.

Slogan

Jusqu'en , le slogan de Google est Don't be evil[169] (« Ne soyez pas malveillants »). Au printemps 2004, la phrase figurait même en tête du courrier adressée aux investisseurs, quelque temps avant leur entrée en bourse. Larry Page a écrit que « Par cette phrase qui est notre devise, nous avons tenté de définir précisément ce qu'être une force bénéfique signifie - toujours faire la chose correcte, éthique ». Cette devise résume assez bien la volonté supposée de Larry Page et Sergey Brin qui tend à faire de Google une société qui œuvre pour un monde meilleur[170].

La société a parfois été prise à partie sur son slogan, en particulier à propos du filtrage interdisant l'accès à certains sites ou à des pages contenant certains mots depuis la Chine. En particulier, google.cn veille à ne pas faire figurer sur ses pages de réponse les chaînes de caractères qui provoquent la déconnexion de l'utilisateur par les mécanismes de surveillance automatique que doivent assurer les fournisseurs d'accès. Elle a expliqué que, selon elle, mieux valait pour les utilisateurs chinois un Google imparfait que pas de Google du tout.

En , le slogan est remplacé par Do the right thing[171] (« Faites ce qui est juste »).

En , Don't be evil a été complètement supprimé du code de conduite d'Alphabet[172]. Seule une mention subsiste, la dernière phrase : « And remember… don’t be evil, and if you see something that you think isn’t right – speak up ! » (« Et rappelez-vous... ne soyez pas malveillant, et si vous voyez quelque chose qui vous semble mal : exprimez-vous ! »)[173].

Discrétion

Google est connu pour sa discrétion, voire son silence auprès des journalistes. Un exemple documenté est celui de Mark Jen, un nouvel employé qui arrive chez Google le lundi . Celui-ci crée alors un blog, retraçant ses impressions sur la société. Mais peu à peu, le ton du blog devient contestataire, Mark Jen allant même jusqu'à déclarer que « Les avantages que procure Microsoft au niveau des soins ridiculisent ceux qu'offre Google. » Le , Mark Jen apprend son licenciement, à cause de son blog. Cet exemple illustre la volonté de discrétion de la société, les journalistes n'arrivant quasiment jamais à décrocher un entretien avec les deux fondateurs, Page et Brin[174].

Engagements environnementaux

Pour être en accord avec sa politique de développement durable, des services de covoiturages sont organisés et les déplacements entre les bâtiments se font à vélo. Les bâtiments sont surmontés de plusieurs milliers de capteurs solaires. Dans la même visée, au lieu d'employer des tondeuses à gazon pour débroussailler les alentours du Googleplex dans des mesures de lutte anti-incendie, l'entreprise a recruté 200 chèvres[175],[Gblog 31].

Toutefois, cet affichage est mis à mal par la réputation de la société d'être un très grand consommateur d'énergie[176], par le biais de ses grappes de serveurs.

Fin , Google injecte 280 millions de dollars dans l'entreprise SolarCity, ce qui porte ses investissements totaux dans les énergies vertes à 680 millions $[177].

Fin , Google s'associe à Clean Power Finance (en) et investit 75 millions de dollars pour installer des systèmes d'énergie solaire chez des particuliers dans le but de démocratiser cette énergie auprès des citoyens[178].

En , Google a fait installer l'intelligence artificielle DeepMind au sein de ses serveurs pour faire baisser sa facture d'électricité en refroidissement de 40 %[179].

En , Google s'est engagé à atteindre des émissions de carbone nulles en [180]. En , son rapport environnemental révèle que ses émissions en ont été de 14,3 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), soit une augmentation de 48 % depuis [181].

Nouvelle forme de travail

Google entend fonctionner avec une hiérarchie légère et peu contraignante. L'autonomie et un encadrement libéral offrent aux employés des postes de travail moins stressants. Des plannings sont établis pour établir les lignes directrices du travail collectif ; Google incite toutefois ses employés à adhérer à la politique du 80-20 : un horaire composé de 80 % de travail imposé par la direction et 20 % du temps consacré à des projets autonomes sans restrictions notables[182].

Par ailleurs, Google s'efforce de créer un cadre de travail motivant. Appliquant les principes d'organisation adhocratique, elle laisse ses employés libres de gérer l'environnement de leur poste de travail[183] et prône le travail en équipe. Pour ce faire, l'entreprise utilise des plannings communs et des wikis internes. Les lieux de travail sont également radicalement différents de ceux des autres entreprises : la direction offre à ses salariés l'utilisation gratuite de nombreuses installations de divertissement ou de bien-être. Le Googleplex, siège de l'entreprise, comporte des salles de repos, des salles de billard, des terrains de sport, une piscine, un service de massage ou de coiffure[182]. Les employés sont autorisés à venir avec leur chien, mais pas avec leur chat, au Googleplex[184].

Cette politique de bien-être a pour objectif de générer une plus grande motivation et, en conséquence, une productivité accrue[184]. Parallèlement, cette vie professionnelle hors norme devrait fidéliser les employés[184], assurant ainsi la stabilité de la masse salariale[185],[186]. En effet, d'un point de vue sociologique, cette forme de travail se base sur une très forte intégration de ces derniers au sein de l'entreprise[187] : cette intégration permet aux valeurs de groupe de prendre l'ascendant sur les sentiments personnels et incite les employés à faire passer les intérêts de l'entreprise avant leurs intérêts propres.

En 2023, Google annonce un plan social qui va toucher 12 000 postes dans le monde[188]. Google réduit également ses budgets en diversité et inclusion[189].

Critiques et controverses

Craintes d'un abus de position dominante

À mesure que Google se développe et prend une importance de plus en plus considérable dans la gestion des informations mondiales, se développent en parallèle de nombreuses critiques d'une entreprise dont quelques hommes politiques (par exemple Jean-Noël Jeanneney[190]) craignent qu'elle puisse abuser de sa position, notamment en recueillant des données très privées des internautes utilisant ses services, et en les utilisant, voire en louant l'usage, de manière abusive. Un nombre croissant d'instruments informatiques a ainsi été développé par différents groupes d'activistes et de militants pour limiter les capacités intrusives de Google. Il s'agit, par exemple, de masquer les publicités AdWords.

Parmi ces instruments, on peut citer le réseau Tor (« The Onion Router », littéralement : « le routage en oignon »), qui anonymise les internautes (le résultat visible avec Google est que les publicités ne sont plus ciblées) ; le logiciel Scroogle, un « Google Scraper » développé par l'activiste Daniel Brandt[191] qui détourne le moteur de recherche, lui fournit une nouvelle adresse IP à chaque recherche, et accepte l'installation du cookie sur son serveur avant de le jeter à la poubelle ; ou encore l'extension pour Mozilla Firefox « Optimize Google » qui permet de rendre anonyme le cookie Google, empêche Google Analytics de récolter des statistiques sur l'utilisateur et supprime également les publicités, à l'instar de Adblock Plus (extension de navigateur). Par ailleurs, certains sites militant pour la défense de la protection des informations privées[192] donnent des informations sur la manière dont les internautes peuvent faire valoir auprès des régies publicitaires, et notamment auprès de Doubleclick, leur droit d'exiger que les données les concernant ne soient pas récoltées (elles le sont par défaut, mais il existe un système d'opt-out).

La régie publicitaire Doubleclick est rachetée par Google en 2007 pour 3,1 milliards de dollars ce qui induit une forte concentration du marché entre les mains d'un seul acteur, mais en dépit de protestations la Federal Trade Commission et la Commission européenne ont validé ce rachat[26].

Au cours du premier semestre 2014, Google a dépensé 9,5 millions de dollars[Où ?] pour faire du lobbying, soit plus que presque toute autre entreprise. Selon Marc Rotenberg, président du Electronic Privacy Information Center, Google finance un grand nombre de groupes de réflexion axés sur la politique de l'internet et des télécommunications. Cette stratégie a réduit au silence les critiques contre l'entreprise au cours des dernières années[193]. D'après Barry Lynn de la New America Foundation, « Google est très agressif en jetant son argent autour de Washington et de Bruxelles, puis en tirant les cordes [...] Les gens ont peur de Google maintenant ». Toujours selon Lynn, Google essaye de « censurer les journalistes et les chercheurs qui luttent contre les monopoles dangereux »[194]. À la suite d'une publication louant les sanctions de l'Union européenne contre Google, Barry Lynn a été licencié de la New America Foundation et sa publication a été temporairement supprimée en raison d'un « problème interne non intentionnel »[194]. La New America Foundation est un think tank de Washington qui a reçu plus de 21 millions de dollars de Google. La New America Foundation est perçue comme une voix qui compte au sein de la gauche américaine[195],[194].

En , la commission européenne après enquête présente à Google une « communication de griefs » sur sa position dominante. La commission accuse le moteur de recherche de mettre en avant ses propres services au détriment de ceux de ses concurrents dans les résultats de recherche notamment son comparateur de prix Google Shopping et cela « en violation des règles de l’Union européenne en matière d’ententes et d’abus de position dominante » selon les termes de Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la concurrence. Cela présenterait également à l'utilisateur des résultats qui ne seraient pas les plus pertinents. D'autre part, une enquête est également ouverte concernant des faits de distorsion de concurrence pour son système d'exploitation mobile Android. La peine encourue par Google serait une amende pouvant représenter 10 % de son chiffre d'affaires, soit environ six milliards de dollars[24],[196],[197]. En , Google est condamné par les autorités de la concurrence européenne à une amende de 2,42 milliards d'euros pour abus de position dominante via son comparateur de prix Google Shopping[198]. Le , la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) confirme cette amende de 2,4 milliards d'euros infligée à Google en 2017 par la Commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles[199],[200],[201],[202].

Selon d'anciens cadres de Mozilla, Google aurait saboté Firefox pendant des années en y introduisant de petits bugs afin de favoriser l'application Google Chrome[203].

Le 9 avril 2020, l'Autorité de la concurrence française a prononcé des mesures conservatoires à l'encontre de Google, l'obligeant à négocier la rémunération des éditeurs de presse en ligne[204].

En octobre 2020, aux États-Unis, le département de la justice via le procureur général William Barr ainsi que 11 états (Arkansas, Floride, Géorgie, Indiana, Commonwealth of Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Montana, Caroline du Sud et Texas) déposent une plainte contre Google pour abus de position de dominance[205].

En juin 2021, l'Autorité de la concurrence en France, en parlant de « pratiques très graves » impose une amende de 220 millions € à Google pour avoir abusé de sa position dominante et favorisé ses propres solutions sur le marché des technologies de publicité en ligne (adserver et RTB)[206].

Le , le département de la justice des États-Unis ainsi que 8 États (Californie, Virginie, Connecticut, Colorado, New Jersey, New York, Rhode Island et Tennessee) poursuivent Google devant le tribunal fédéral d'Alexandria pour monopole et pratique anticoncurrentielle, les États plaignants complètent ceux qui se sont associés à la plainte en 2020 pour les mêmes raisons[207].

En , un tribunal fédéral de Californie reconnaît le magasin d'application Google Play constitue un monopole illégal[208].

En , la législation européenne sur les marchés numériques met en place des contraintes afin de limiter les avantages offert à Google par sa position dominante. Elle empêche ainsi l'entreprise de favoriser son comparateur de vol Google Flights (en) dans les résultats de son moteur de recherche, ou de présenter une carte Google Maps en tête des résultats de recherche de certains lieux[209]. L'entreprise fait le choix de ne retirer tout service plutôt que de proposer des services concurrents[210]. Cette législation impose aussi de faciliter le choix d'un autre navigateur par défaut que Chrome sur les téléphones Android[209].

Le , le juge Amit Mehta de Washington reconnaît Google coupable de pratiques anticoncurrentielles en ayant payé entre autres des entreprises fabricantes de téléphones ou développeuses de navigateurs webpour installer par défaut son moteur de recherche, les qu'Apple pour l'installer par défaut sur son navigateur Safari, ou Samsung et Verizon pour l'installer sur ses téléphones qu'elles produisent. Celui-ci est utilisé pour 90 % du marché des recherches dans le monde, et 95 % pour les recherches sur téléphones. En , 26 milliards de dollars ont ainsi été dépensés à cet effet, convaincant Apple de ne pas développer son moteur de recherche alors qu'elle avait les moyens de le faire. Le montant de l'amende et les contraintes imposées à Alphabet pour corriger cette faute feront l'objet d'une décision distincte, les autorités antitrust des États-Unis n'ont pas écarté la possibilité d'un démantèlement de l'entreprise. Le cours de l'action d'Alphabet a chuté de 4,61 % le 5 au soir. Les avocats de l'entreprise ont annoncé leur intention de faire appel[208],[211].

Contrôle de l'information

Les géants du web détiennent un quasi-monopole sur le flux d'informations et, en tant que tel, sont en mesure de manipuler le discours public[212]. Internet est un ensemble de services de base. La plupart de ces services sont détenus et gérés par des sociétés privées, qui hébergent le contenu et donnent aux utilisateurs la possibilité de le consulter ou d'en créer de nouveaux. Si ces fournisseurs de services de base ne veulent pas de quelque chose sur Internet, ils peuvent le censurer et le faire disparaître d'Internet dans le monde entier[213]. Ce contrôle d'Internet est, dans les faits, concentré dans les mains de quelques entreprises massives qui font tout pour que le public n'en soit pas conscient[213].

Dans le cas de Google, le contrôle de l'information s'effectue principalement au niveau du moteur de recherche, qui est la principale porte d'entrée aux contenus présents sur internet : en modifiant les résultats affichés, l'entreprise peut rendre des informations inaccessibles ou en mettre d'autres en avant. Google News est son pendant pour l'actualité. Selon l'éditorialiste Tucker Carlson, « Google est en 2017 la société la plus puissante de l'histoire du monde. Google contrôle la réalité et a déjà démontré une volonté troublante de fausser cette réalité à des fins idéologiques »[212]. Réagissant à un blocage des revenus grâce aux contenus publicitaires de centaines de vidéos sur YouTube, SkyNews écrit « c'est de l'intimidation. Le débat n'existe plus »[214].

En , Google développe un nouvel algorithme pour rendre plus difficile l'accès aux sites propageant des « théories du complot » et conforter la place des médias dominants. Toutefois, pour ses détracteurs, la mesure s'apparenterait à une censure des sites présentant des opinions différentes, dont la couverture et l'interprétation des événements s'opposent à celles des médias dominants. Certains sites, comme WikiLeaks ou des sites critiques de la politique extérieure des États-Unis, ont connu une baisse massive de visites[215].

En avril 2018, Google désactive les écrans de domaines, sur pression exercée par le gouvernement russe pour limiter l'utilisation de l'application de messagerie sécurisée Telegram, qui utilisait ces réseaux[216], argumentant que cette fonctionnalité « n'a jamais été prise en charge »[217].

Google contrôle la liste des applications disponibles sur Play Store et crée systématiquement des obstacles pour empêcher les utilisateurs Android de télécharger d'autres magasins d'applications pour leur smarphone depuis Google Play[218]. Google empêche l'accès au Google Play Store à des applications qui peuvent entraver ses sources de revenus par la publicité, parmi lesquelles Disconnect qui a porté plainte auprès de l'Union européenne[219], les applications AdBlock Plus en 2013 et AdBlock Fast en 2016[219]. En , le réseau social Gab.ai a intenté un procès contre Google qu'il accuse de violer les lois antitrust fédérales en ayant banni l'application du Google Play[220]. À cette occasion, Andrew Torba, chef de la direction de Gab.ai, a déclaré « Google est la plus grande menace pour la libre circulation de l'information »[220].

Vie privée et informations personnelles

La multiplication des services proposés par Google engrange une demande accrue de renseignements sur les utilisateurs : suivi de la navigation internet et stockage des mots-clés, informations livrées dans les formulaires, scan des mails dans Gmail, liste des applications téléchargées et historique de géolocalisation dans les smartphones Android, entre autres. Cela pose à chaque innovation la question du respect de leur vie privée, comme le note la philosophe et philologue Barbara Cassin dans son ouvrage sur Google[Lequel ?]. Google croise ces données pour affiner le profil des utilisateurs, et améliorer le ciblage des publicités sur Internet.

Une telle concentration d'informations sur les individus et leur conservation inquiètent les organisations de défense de la vie privée sur Internet, comme l'Electronic Frontier Foundation[221] ou le « Groupe de travail de l'article 29 »[222] de la Commission européenne, une nouvelle forme de surveillance très sophistiquée et un danger pour la liberté des personnes. Récemment, Google fut placé tout en bas du classement[223] élaboré par l'ONG Privacy International, qui dit de Google qu'elle est « ennemie du respect de la confidentialité en raison de la surveillance totale des utilisateurs ». Tout ceci est d'autant plus inquiétant depuis que Google a signé un contrat de sécurisation avec la NSA, services secrets des États-Unis, laissant présager la fourniture des informations des usagers à ces services[224]. Google est également attaqué en Allemagne par l'équivalent allemand de la CNIL, puisque sa Google Car collecterait toutes les informations sur les HotSpot Wi-Fi et leurs adresses MAC sur son passage[225]. Le , le New York Times révèle que cette collecte de données personnelle n'était ni fortuite ni une erreur, mais que des responsables avaient été avertis. Ces derniers n'ont pas stoppé la démarche[226],[227]. En 2004, Google, associé à AOL, Amazon.com, CNet, eBay, Microsoft et Yahoo!, a pratiqué aux États-Unis du lobbying contre le Spyware Control Act en Utah obligeant de demander l'accord explicite de l'utilisateur pour activer des options de traçage de ses choix ou avant l'installation d'un logiciel espion[228]. Les raisons de leur opposition, selon eux, étaient d'ordre technique et non éthique : dans la lettre envoyée au sénateur Valentine et au représentant Urquhart, ils reconnaissent les très bonnes intentions de la loi[229].

Au sujet des éventuelles techniques de traçage employées par Google, Google Watch, site de l'activiste américain Daniel Brandt, tente de démontrer les failles et le manque de neutralité de Google et propose un proxy, Scroogle, permettant de soumettre une recherche Google sans être épié d'une quelconque façon. Il dénonce entre autres sa censure orientée, dans d'autres pays comme la Chine[230], ou les États-Unis, concernant l'invasion de l'Irak et la prison d'Abou Ghraib. À ce sujet, Google a dans un premier temps refusé de se plier aux injonctions du gouvernement américain fin 2006 en ne lui donnant pas accès aux listes de recherche et URL qui lui étaient demandées pour contribuer à une loi sur la répression de la pédophilie. Néanmoins, ils ont ensuite remis 50 000 URL au gouvernement, mais le juge chargé de l'affaire a décidé que Google n'avait pas à remettre les listes de mots-clés demandées par le gouvernement[231]. En France, les garanties de respect de la vie privée apportées par la CNIL ne sont pas applicables à des services dont les serveurs sont situés hors du territoire national. Le refus de Google[232] de se soumettre aux lois locales crée donc une extension de fait de la juridiction américaine. Ce refus lui a valu le Big Brother Awards français 2007.

En 2007, le chef du service expertise informatique de la CNIL juge ainsi : « En clair, Google peut contrôler toutes les données personnelles des individus. En exploitant de façon corrélée ces outils, Google pourrait se transformer en une redoutable société de surveillance. […] Les internautes doivent savoir qu'en utilisant les services de Google, ils lui donnent la possibilité de les surveiller »[233]. Seul Google n'a pas réagi à la recommandation du G29 (Union européenne), c'est-à-dire « de porter à six mois maximum, contre au moins douze mois aujourd'hui, la durée pendant laquelle les moteurs de recherche sur Internet ont le droit de conserver ou d'utiliser les données personnelles »[234].

En 2012, Google modifie sa politique de règles de confidentialité, et prévoit de stocker et croiser tout élément concernant ses utilisateurs : données personnelles telles que nom, adresse, numéro de téléphone, numéro de carte de paiement, données techniques sur les appareils connectés et leurs paramétrages, journaux de consultation ou d'utilisation des outils Google[235].

En 2013, le moteur de recherche communique le nombre de ses comptes internet surveillés par le gouvernement américain, dans le cadre du Patriot Act, qui cherche à prévenir d'éventuelles activités terroristes[236].

Le , la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a sanctionné Google à une amende de 150 000 euros, estimant que les règles de confidentialité mises en œuvre par la firme depuis le ne sont pas conformes à la Loi informatique et libertés en France[237]. La sanction pécuniaire s'accompagne de l'obligation de publier un communiqué sur la page d'accueil de Google.fr pendant 48 heures[238],[239].

Le la Cour européenne de justice a débouté Google dans une affaire de « droit à l'oubli numérique ». La Cour européenne de justice a estimé que l'exploitant d'un moteur de recherche est responsable des données personnelles qui apparaissent sur ses pages et de leur traitement[240]. Face à la pression effectuée par la Cour européenne de justice, Google s'est montré très réactif et a mis en place le un formulaire de droit à l'oubli qui permet à l'internaute qui le souhaite de faire effacer certaines informations le concernant[241],[242]. Le résultat est au rendez-vous puisqu'en 24 h, la firme de Mountain View avait déjà reçu 12 000 requêtes[243]. Mi-, Google nomme un comité consultatif de dix experts, qui est chargé de rédiger un rapport avec des recommandations afin d'appliquer la mesure du « droit à l'oubli ». Il est constitué de Frank La Rue (rapporteur spécial de l'ONU sur les questions de la liberté d'expression), Jose Lui Pinar (ancien vice-président du groupe européen de commissaires à la protection de données), Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (ancienne ministre allemande de la Justice), Peggy Valcke (enseignante-chercheuse à l'université KU Leuven), Luciano Floridi (professeur à l'université d'Oxford), Sylvie Kauffmann (directrice éditoriale du Monde), Lidia Kolucka-Zuk (membre de l'association Trust for Civil Society in Central and Easter Europe) et Jimmy Wales (cofondateur de Wikipédia)[244].

En août 2014, un utilisateur de la messagerie Gmail a été dénoncé aux autorités locales par Google à la suite de l'envoi d'une photo pédopornographique en pièce-jointe d'un mail[245]. Or, Google le dit clairement dans ses conditions d'utilisation : « Nos systèmes automatisés analysent vos contenus (y compris les e-mails) afin de vous proposer [...] Cette analyse a lieu lors de l'envoi, de la réception et du stockage des contenus[246]. » Ce fait divers met en lumière le contrôle massif des échanges effectué par Google. Cette méthode entre par ailleurs en contradiction avec l'article 29 de la CNIL qui stipule que : « L'accès à des données à caractère personnel aux fins de sécurité n'est pas acceptable dans une société démocratique dès lors qu'il est massif et sans condition. La conservation, l'accès et l'utilisation de données par les autorités nationales compétentes doivent être limités à ce qui est strictement nécessaire et proportionné dans une société démocratique. Elles doivent être soumises à des garanties substantielles et effectives[247]. »

Le en France, la CNIL condamne Google à une amende de 50 millions d'euros « en application du règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD) pour manque de transparence, information insatisfaisante et absence de consentement valable pour la personnalisation de la publicité »[248]. L'enquête de la CNIL, qui a duré plusieurs mois, a été ouverte après des plaintes collectives des associations None Of Your Business et la Quadrature du Net. Il s'agit de la première décision d'une instance de régulation de sanctionner l'un des acteurs majeurs du numérique, en utilisant les dispositions du RGPD en vigueur depuis [248]. Le , le Conseil d'État valide la sanction de 50 millions d'euros prononcée par la CNIL à l'encontre de la société Google LLC[249],[250].

En décembre 2020, la CNIL décide d'une nouvelle amende, de 100 millions d'euros cette fois, à l'encontre de Google. Celle-ci estime que l'entreprise installe des cookies publicitaires quand les utilisateurs visitent le site Google.fr, sans consentement préalable et sans les en informer de façon suffisante. Cette condamnation rappelle celle de 2014 pour des faits similaires. L'amende s'élève quant à elle à un niveau record en Europe pour une affaire de cet ordre. En outre, les faits reprochés sont en contravention avec la directive européenne privacy (directive on privacy and electronic communications) de 2002 et non seulement avec le RGPD de 2018, ce qui autorise la CNIL française à statuer sans avoir à remonter jusqu'à son homologue irlandaise, que Google avait pourtant choisie comme « guichet unique » en Europe ayant compétence pour traiter ce type d'instructions[251].

Google Latitude

Google Latitude est un service créé en 2009 permettant de déterminer la position d'une personne s'étant enregistrée à ce service par le biais de son téléphone mobile. En 2009, ce service est disponible dans 27 pays[252].

Ce service est sujet à controverse : on peut voir en Latitude un outil permettant de tracer les personnes, la vie privée peut donc être atteinte, mais Google répond que cet outil a été conçu dans une autre optique : il permet, par exemple, de localiser sur Google Maps ses enfants, ses amis ou ses collègues[253].

Le service a été supprimé le [254].

Google Livres

Google Books est un projet annexe de Google très critiqué à une certaine époque. Il consiste à numériser systématiquement le plus grand nombre possible de livres. Les critiques s'inquiètent de l'impact que la position dominante de Google peut avoir sur la numérisation des livres en général, et du traitement des droits d'auteur par Google (soit que la distribution internationale des versions numérisées violerait les droits dans certains pays, soit que la position de force de Google leur permettrait d'obtenir des concessions de droits jugées abusives).

Peines et condamnations

La Commission européenne, qui a imposé trois amendes à Google, en 2017, 2018 et 2019.
  • Le , Google a été condamné à payer 150 000  pour contrefaçon du film documentaire Le Monde selon Bush[255].
  • L'Union européenne a infligé plusieurs lourdes amendes à Google pour monopole abusif envers d'autres sociétés minoritaires.
  • La branche vidéo de Google, YouTube, a été plusieurs fois condamnée à des amendes allant jusqu'à 1,6 million de dollars pour diffusions illégales ou non-respect du droit d'auteur.
  • Le , Google a été condamné à payer 300 000  de dommages et intérêts aux éditions du Seuil, Delachaux et Niestlé et Harry N. Abrams, ainsi qu'un euro symbolique à titre de préjudice au Syndicat national de l'édition (SNE) et à la Société des gens de lettres (SGDL) pour avoir reproduit intégralement et en rendant accessibles des extraits d'ouvrages sans l'autorisation des ayants droit. Le tribunal de grande instance de Paris a également interdit à Google de poursuivre la numérisation d'ouvrages sans l'autorisation des éditeurs[256].
  • Le , Google est condamné en France pour diffamation par algorithme pour avoir associé certains mots-clés avec les termes « viol », « condamné », « sataniste », « prison » et « violeur[257] ».
  • Le , Google préfère payer une amende de 500 millions de dollars aux autorités américaines, plutôt que d'être poursuivi par la justice pour avoir fait la promotion de médicaments illégaux[258].
  • En , l'Union européenne (UE) condamne Google à une amende de 2,4 milliards d'euros pour pratiques anticoncurencielles sur le marché des comparateurs de prix[259]. Cette décision est confirmée en par le tribunal de l'UE après un recours de Google[260] puis après un pourvoi de Google pour annuler l'amende, mais celle-ci est confirmée en [261].
  • En , la Commission européenne condamne Google à une amende de 4,3 milliards d'euros pour abus de position dominante[262].
  • Le en France, la CNIL condamne Google à une amende de 50 millions d'euros « en application du règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD) pour manque de transparence, information insatisfaisante et absence de consentement valable pour la personnalisation de la publicité »[Pas dans la source][248]. C'est la première décision d'une instance de régulation de sanctionner l'un des acteurs majeurs du numérique, en utilisant les dispositions du RGPD en vigueur depuis [263]. Google fait appel de cette amende[264], mais elle est confirmée le par le Conseil d'État[263],[265].
  • Le , le tribunal de grande instance de Paris condamne Google à 30 000  pour le caractère illicite de ses conditions générales d'utilisation et ses règles de confidentialité[266],[267]. Le moteur de recherche avait été assigné six ans auparavant par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir[268].
  • Le , Google se voit une nouvelle fois menacé par la Commission européenne (la troisième en moins de deux ans). La Commission reproche à l'Américain d'avoir abusé de sa position dominante dans les recherches sur Internet afin de privilégier ses services, au détriment de ceux de ses rivaux[269]. Le , la Commission européenne inflige une amende d'un montant de 1,5 milliard d'euros à l'entreprise. La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, explique que Google a abusé de sa position dominante entre 2006 et 2016 en obligeant les clients de sa régie publicitaire AdSense à signer des contrats déclarant qu'ils n'accepteraient pas de publicité des moteurs de recherche concurrents[270],[271]. La condamnation est annulée par une décision du tribunal de l'union européenne le [272].
  • En , la CNIL décide d'une nouvelle amende, de 100 millions d'euros, à Google pour installation de cookies publicitaires quand les utilisateurs visitent le site Google.fr, sans consentement préalable ni information suffisante. Les faits reprochés contreviennent à la directive du 12 juillet 2002 sur la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques en plus du RGPD de , ce qui autorise la CNIL française à statuer sans avoir à remonter jusqu'à son homologue irlandaise[273],[274].
  • En , l'Autorité française de la concurrence inflige 220 millions d’euros d'amende à Google pour avoir favorisé ses propres services dans le secteur de la publicité en ligne[275].
  • En , à la suite d'une plainte de la DGCCRF, Google est condamné à une amende de 2 millions d'euros pour pratique commerciale abusive, et l'entreprise doit retirer 7 clauses abusives de son contrat avec les développeurs et développeuses[276].
  • En 2020, à la suite de la saisie de l'Autorité de la concurrence française en 2015 par Benjamin Jayet avec sa société Gibmedia, Google a été condamné à payer une amende de 150 millions d’euros. À la suite de cette première condamnation, une procédure en appel a été initiée par Google refusant cette condamnation. Le , la cour d'appel de Paris a confirmé le montant de l'amende et la condamnation de Google dont les règles imposées aux annonceurs ont été jugées « opaques et difficilement compréhensibles »[277].
  • En 2021, l'Autorité de la concurrence française condamne Google à 500 000 euros pour n'avoir pas négocié de bonne foi les droits voisins de la presse en ligne à la suite de la plainte du Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM), l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) et l’Agence France-Presse (AFP), avec une astreinte de 300 000 euros par jour au bénéfice de chaque plaignant[278].
  • Le , le tribunal de l'Union européenne a condamné Google à payer 4,1 milliards d'euros pour abus de position dominante d'Android[279],[280].
  • En , l'entreprise règle un litige portant sur la protection des données pour 391,5 millions de dollars à la suite d'un accord avec 40 états des États-Unis[281].
  • Le , un juge de Washington reconnaît Google coupable de pratiques anticoncurrentielles en ayant payé entre autres des entreprises fabricantes de téléphones ou développeuses de navigateurs web pour installer par défaut son moteur de recherche. Le montant de l'amende et les contraintes imposées à Alphabet pour corriger cette faute ne sont pas connues[211].

Impact environnemental

Les requêtes dans Google auraient un impact environnemental non négligeable quant aux émissions de gaz à effet de serre. Il a été mentionné dans des grands titres de la presse anglo-saxonne et française (en citant incorrectement un article d'Alex Wissner-Gross qui ne fait aucune référence à Google) que le coût d'une requête serait de 14 grammes - ce qui n'a pas été étayé par l'étude. Selon les propres calculs de Google, ces requêtes ne pèsent que 0,2 g[282].

Les fermes de serveurs de l'entreprise sont notamment réputées avoir une consommation, systèmes de refroidissement inclus, représentant plusieurs centrales nucléaires[283]. Toutefois, cette assertion est douteuse, dans la mesure où les plus petites tranches de centrales nucléaires ayant une puissance de 900 MW, il faudrait, pour atteindre une telle puissance, que chacun des 900 000 serveurs Google requière une puissance d'un kilowatt, ce qui est peu probable du fait que la puissance habituelle d'un serveur est de l'ordre de 100 W au maximum et celle du système de refroidissement, une fraction de cette dernière.

En , Google reconnaît avoir fait des « contributions substantielles » à des organisations qui, selon The Guardian, « avaient fait campagne contre les législations sur le climat, remis en cause le besoin d’action contre le réchauffement climatique, ou ont activement cherché à revenir sur les initiatives de protection de l’environnement » (American Conservative Union, Competitive Enterprise Institute, American Enterprise Institute, Americans for Tax Reform, Cato Institute, Mercatus Center ou encore Heritage Foundation)[284].

Recrutement

L'entreprise est mise en cause dans une affaire d'entente sur les salaires et d'entente sur le débauchage d'employés à grande échelle, dont l'origine remonte à 2005 avec des accords non écrits entre Steve Jobs et Eric Schmidt.

En 2017, James Damore, un cadre de l'entreprise, fait circuler un mémo interne (Google's Ideological Echo Chamber – « La chambre d'écho idéologique de Google ») d'une dizaine de pages mettant en garde sa hiérarchie contre les effets contre-productifs de la politique de l'entreprise en matière de diversité et de parité homme-femme. Il reproche notamment à l'entreprise d'organiser des formations réservées « à un genre ou une race », et de favoriser les candidats issus de la diversité. Selon lui, Google a « un biais de gauche » sur les questions de la diversité et de l'inclusion, qui a « créé une monoculture politiquement correcte qui se perpétue en humiliant et en réduisant au silence ceux qui ne s'y conforment pas »[285]. La note, qualifiée de « sexiste » par de nombreux médias américains, et rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, fait scandale[286],[287]. L'ingénieur est licencié par Sundar Pichai le lundi [288]. La réaction de Google au mémo et son licenciement de Damore sont critiqués par multiples chroniqueurs culturels, dont Margaret Wente of The Globe and Mail[289], Erick Erickson de RedState[290], David Brooks du New York Times[291],[292] (qui appelle Sundar Pichai à démissionner) et Clive Crook de Bloomberg View[293]. D'autres font objection à l'intensité de la réponse au mémo dans les médias et sur Internet, comme Kirsten Powers de CNN[294], Conor Friedersdorf de The Atlantic[295], et Jesse Singal dans le Boston Globe[296]. Le psychologue David C. Geary (en), connu pour le paradoxe de l'égalité des sexes, affirme que la controverse reflète une hostilité au débat ouvert et pacifique sur le lien entre les différences d'origine biologiques dans certains secteurs, et que la censure du débat garantira l'absence de changement[297].

Google et le marché du travail

En , Google a annoncé le lancement d'une version alpha de sa nouvelle API Google Cloud Jobs[298], qui permet de mettre en relation des employeurs et des demandeurs d'emploi grâce à des algorithmes d'apprentissage profond et une gigantesque base de données d'offres d'emploi et de curriculum vitae.

Ce n'est pas la première fois que le géant de l'informatique s'attaque au marché de l'emploi. En effet, en , Google lance le dispositif Adwords permettant aux agrégateurs d'emploi d'acheter des mots-clefs pour que des demandeurs d'emploi soient redirigés sur les sites des agrégateurs en question[299].

Google était alors jusque-là, un intermédiaire entre les employeurs et les demandeurs d'emploi, si l'API Cloud Jobs est effectivement lancée publiquement, le géant californien mettra directement les deux parties en relation. Ce système est donc une bonne nouvelle pour les personnes qui ne sont pas satisfaites de leur travail, car l'API permettra d'envoyer directement des offres d'emploi sur navigateur ou sur les réseaux sociaux. Cela pourrait aider, par exemple, des travailleurs frustrés qui n'osent pas démissionner à trouver un emploi dans lequel ils seront davantage épanouis[300].

De nombreuses controverses sont toutefois soulevées par cette initiative. En effet, le rôle de l'action publique dans la régulation et la mise en forme du marché du travail est interrogé. La France, via Pôle Emploi, s'est engagée dans des démarchés de transparence du marché de l'emploi[301] et l'arrivée de la firme californienne ne risque pas d'aider en ce sens. De plus, confier les rênes du marché du travail à des algorithmes pose des questions sur l'identité des demandeurs d'emploi.

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Voir aussi

Bibliographie

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ouvrage sur l'utilisation des moteurs de recherche, et de Google.com en particulier, pour trouver des failles dans la sécurité des sites web et des entreprises.
essai critique de Google comme « champion de la démocratie culturelle ».
essai sur la force du modèle Google et sa possible application à d'autres secteurs d'industrie.

Filmographie

Articles connexes

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