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La Peau de chagrin, roman de Balzac, explore la philosophie de l'existence humaine à travers le personnage de Raphaël de Valentin, dont la vie se consume avec chaque désir satisfait par un talisman mystérieux. Le récit met en lumière des thèmes tels que le jeu, le désir destructeur, l'argent, et la science, tout en soulignant la lutte entre l'énergie créatrice du savoir et les énergies destructrices du vouloir et du pouvoir. À travers cette œuvre, Balzac critique la société du XIXe siècle, où l'argent devient la seule valeur, et où les personnages sont souvent piégés par leurs désirs et ambitions.

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La Peau de chagrin, roman de Balzac, explore la philosophie de l'existence humaine à travers le personnage de Raphaël de Valentin, dont la vie se consume avec chaque désir satisfait par un talisman mystérieux. Le récit met en lumière des thèmes tels que le jeu, le désir destructeur, l'argent, et la science, tout en soulignant la lutte entre l'énergie créatrice du savoir et les énergies destructrices du vouloir et du pouvoir. À travers cette œuvre, Balzac critique la société du XIXe siècle, où l'argent devient la seule valeur, et où les personnages sont souvent piégés par leurs désirs et ambitions.

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FICHE DE lecture

La peau de chagrin (1831)

pièce clé de La Comédie humaine sa philosophie


Etudes philosophiques = exposition selon lui notre vie disposerait d’un capital
de sa conception de l’existence d’énergie que le désir et la volonté
humaine consument et détruisent peu à peu
un des premiers romans de Balzac
qui tente de dépeindre la société c’est un roman foisonnant
entière

UN RÉSUMÉ DE LA PEAU DE CHAGRIN PARTIE 2 : LA FEMME SANS COEUR


La deuxième partie, « La femme sans cœur », est
PARTIE 1 : LE TALISMAN constituée du long récit que Raphaël fait de sa
Dans la première partie, « Le Talisman », le vie à Emile, à la fin de la soirée.
jeune Raphaël de Valentin entre dans une Ruiné à la mort de son père, Raphaël, d’origine
maison de jeu et y perd son dernier louis noble, est condamné à une existence misérable.
d’or. Il s’installe dans une modeste chambre d’hôtel et
y rédige une comédie et une Théorie de la
Prêt à se suicider, il découvre chez un vieil
volonté. Il est aidé dans sa vie matérielle par Mme
antiquaire la Peau de chagrin, peau de
Gaudin, l’hôtelière, et sa fille Pauline, à qui il donne
bête mystérieuse qui réalise tous les des cours.
souhaits de son propriétaire. Mais à Sous l’influence de son ami Rastignac, il est
chaque vœu réalisé, la peau rétrécit, et présenté à la haute société parisienne et fait la
avec elle, la vie de son propriétaire. connaissance de la comtesse Foedora, une
Raphaël accepte le pacte. coquette capricieuse et indépendante, dont il
Lui qui rêve d’une fête, son premier vœu tombe amoureux bien qu’elle mette froidement
se réalise lorsqu’il croise en sortant de fin à ses espoirs amoureux.
Il entre dans la spirale de la dette pour alimenter
chez l’antiquaire des amis écrivains qui
ses désirs de luxe et de débauche.
l’invitent à un festin. Le dîner se
À la fin de son récit, Raphaël souhaite la fortune.
transforme en orgie, avec l’arrivée de filles
Presque aussitôt, un notaire lui annonce qu’il
de joie, notamment Aquilina et Euphrasie hérite d’une fortune considérable suite à la mort
avec qui Raphaël et son ami Emile font d’un lointain parent aux Indes. Avec effroi,
connaissance. Raphael se rend compte que la Peau de Chagrin
s’est réduite.

PARTIE 3 : L’AGONIE
Dans la troisième partie, « L’Agonie », nous découvrons que Raphaël vit désormais retranché dans
un hôtel particulier et s’interdit tout désir. il se rend pourtant un soir au théâtre, y revoit Foedora
qu’il ignore, et retrouve Pauline, la fille de son ancienne logeuse, devenue riche suite au retour de
son père. Animés d’un amour sincère, les deux jeunes gens se demandent en mariage, mais
Raphaël remarque que la peau de chagrin s’est encore rétrécie. Il la jette au fond d’un puit ; le
jardinier la lui ramène. Raphaël se tourne alors vers la science – il consulte un naturaliste, un
professeur de mécanique et un chimiste – mais aucun savant ne parvient à donner une
explication rationnelle au rétrécissement de la peau. Il fuit Paris, demeure un temps dans une
famille rurale, mais finit par revenir dans la capitale et révéler à Pauline le pouvoir du talisman.
Affaibli, il meurt dans les bras de Pauline qu’il désire.
LES THÈMES IMPORTANTS DE LA PEAU DE CHAGRIN
LE JEU
Le thème du jeu est essentiel dans La Peau de Chagrin et ouvre d’ailleurs le roman.
Raphaël de Valentin joue sa dernière pièce et la perd, ce qui entraîne son envie suicidaire. Le jeu
semble être un symbole de la roue de Fortune qui distribue honneurs et richesse presque par
hasard, dans un monde aléatoire.
Ainsi, lorsque Raphaël joue, il perd. Lorsqu’il ne joue pas, il gagne, comme en témoigne la venue du
notaire un lendemain de débauche pour lui annoncer son héritage de 6 millions de francs.
Le jeu est une tentation permanente qui mène à la dépossession des individus : «On ne s’appartient
plus» mentionne Balzac au début du roman. Il symbolise la perdition, le risque de gaspiller son
énergie vitale en se laissant balloter au gré des hasards.

LE DESIR DESTRUCTEUR
Balzac montre comment le désir est une énergie destructrice qui entame et dévore la vie.
La peau de chagrin symbolise l’existence de Raphaël qui s’amenuise à chaque acte de désir ou
de volonté.
Face à l’énergie implacable du destin, impossible de lutter. La dénégation et la fuite ne
fonctionnent pas, comme le souligne l’épisode où la peau de chagrin, jetée par Raphaël dans un
puit, est repêchée par un domestique.
Les efforts et la raison échouent. Ainsi, Raphaël a beau s’enfermer dans un hôtel et récuser de
son vocabulaire toute référence au désir, la volonté se manifeste toujours et finit par l’emporter.
Enfin, la science est impuissante. Raphaël est puni d’avoir préféré le VOULOIR et le POUVOIR,
incarnés

L’ARGENT
L’argent est omniprésent dans le roman, soit par son absence cruelle (avant son héritage,
Raphaël est toujours en quête d’argent) soit par sa profusion (après son héritage, Raphaël est
saturé d’argent).
Balzac n’idéalise toutefois pas la pauvreté. Il l’envisage comme une prison qui enferme les
personnages dans la recherche monomaniaque de la survie : «Pendant les dix premiers mois de
ma réclusion, je menai la vie pauvre et solitaire que je t’ai dépeinte.»
Balzac oppose malgré tout la simplicité généreuse de la pauvreté à la sécheresse froide du luxe.
Ainsi, Raphaël reçoit de l’argent de Pauline, alors que cette dernière ne possède rien et qu’il
dépense tout pour la riche et insensible Foedora.
Les valeurs sont inversées. Dans ce monde corrompu, le pauvre donne et le riche reçoit.

LA SCIENCE
Raphaël veut obtenir une explication rationnelle au rétrécissement surnaturel de la peau de chagrin.
Il fait donc le tour des scientifiques pour se « rendre maître et possesseur de la nature », selon l’idéal
du philosophe et scientifique Descartes.
Mais les savants sont incapables de freiner la réduction du talisman. Balzac fait preuve d’ironie face
à l’impuissance des scientifiques. Ainsi, le naturaliste Lavrille, qui dresse une nomenclature de
l’existant sans pouvoir en comprendre le fonctionnement : «en laissant le bon Lavrille au milieu de
son cabinet rempli de bocaux et de plantes séchées. Il remportait de cette visite, sans le savoir, toute
la science humaine: une nomenclature !»
Balzac montre la supériorité de l’énergie vitale, à la fois créatrice et destructrice, sur la science.
LE PARCOURS : LES ROMANS DE L’ÉNERGIE = CRÉATION ET DESTRUCTION
Une théorie sur l’énergie humaine exposée au début du roman
Il a une théorie bien précise à ce sujet, exposée dans le roman à travers la voix de l’antiquaire : «Je
vais vous révéler en peu de mots un grand mystère de la vie humaine. L’homme s’épuise par deux
actes instinctivement accomplis qui tarissent les sources de son existence. Deux verbes expriment
toutes les formes que prennent ces deux causes de mort : VOULOIR et POUVOIR. […] Vouloir nous
brûle et Pouvoir nous détruit ; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état
de calme.» Beaucoup d’autres romans sont habités par une philosophie similaire et montrent
comment le désir et la volonté consument l’énergie vitale : La Princesse de Clèves de Madame de La
Fayette, Les Liaisons dangereuses de Laclos, Les Illusions perdues de Balzac, Le Rouge et le Noir de
Stendhal, Madame Bovary de Flaubert, Bel-ami de Maupassant…

LE SAVOIR : une énergie créatrice


Pour Balzac, l’énergie qui anime l’Homme est à la fois source de création et de destruction.
La SAVOIR est une énergie créatrice à laquelle Raphaël s’adonne dans sa chambre d’étudiant
lorsqu’il travaille sur son Traité de la Volonté.
Elle lui permet de se dépasser et lui donne une créativité philosophique et poétique réelle.
L’antiquaire incarne la sagesse, qui emprunte la voie du savoir. Ainsi, il doit sa longévité
extraordinaire (120 ans) à son renoncement au plaisir des sens et à la possession matérielle. «Je
possède le monde sans fatigue» dit-il, car ses jouissances sont intellectuelles.
Il incarne la figure de l’artiste dont le pouvoir est créateur. Mais le vieillard se cantonne à une vie
retirée au milieu des vestiges du temps.

Le POUVOIR et le VOULOIR : des énergies destructrices


Le POUVOIR et le VOULOIR alimentent en revanche des désirs excessifs et sont des énergies
destructrices. La peau de chagrin symbolise ce désir dévastateur, qui consume Raphaël à
mesure que sa volonté se manifeste. Ainsi, dès que le jeune homme exerce son vouloir, en
souhaitant la richesse par exemple, son capital d’énergie, symbolisé par la peau de chagrin,
diminue. Deux choix s’offrent donc à Raphaël :
Gaspiller son capital d’énergie dans une existence de plaisirs et de débauche, comme
Rastignac ou les prostituées Aquilina et Euphrasie : « Nous vivons plus en un jour qu’une
bonne bourgeoise en dix ans. » dit Aquilina.
Ou, comme l’antiquaire, choisir la sagesse, l’étude, la jouissance intellectuelle et préserver ainsi
son capital d’énergie et sa puissance créatrice.

L’amour : une énergie ambigue


L’amour lui-même est une énergie ambiguë, plus destructrice que créatrice.
Au début du roman, l’amour de Pauline semble pouvoir préserver Raphaël d’une vie d’excès.

Mais sur les conseils de Rastignac, Raphaël entre dans le monde pour y séduire Foedora. La
passion devient alors une énergie destructrice qui entraîne une perte incessante d’argent et un
aveuglement perpétuel.
Foedora est comme un trou noir qui retient toute la lumière, une sorte de matière noire que
Balzac nomme la « Femme sans cœur ».
À la fin du roman, l’amour pour Pauline, malgré sa pureté et sa réciprocité, ne peut plus rien pour
Raphaël et précipite même sa mort.
LE CONTEXTE
1820 : Débuts en littérature
En 1820, Balzac a 21 ans : né à Tours en 1799, il vit désormais à Paris. En ce début de XIXe siècle, il
est encore loin d’être le grand représentant du mouvement réaliste qu’on connaît : le jeune Balzac
très ambitieux veut produire une œuvre d’une profondeur inédite, mais il cherche encore sa voie.
Quel est le contexte culturel à ce moment-là ? Le mouvement romantique prend forme en France,
Lamartine vient de publier ses Méditations poétiques. Le théâtre est encore très classique, mais
Victor Hugo imposera le drame romantique avec Hernani en 1830.
Le genre romanesque quant à lui n'est pas très bien considéré, mais il est populaire. Dans les
journaux, on publie dans l’espace en bas de page (celui qu’on feuillette) ces récits trépidants, qu’on
appelle feuilletons : les lecteurs sont de plus en plus nombreux, en quête d'émotions fortes, de
rebondissements.

1829 : Les Chouans


1829, Balzac publie un roman qui est son premier succès : Les Chouans raconte un conflit
opposant royalistes et républicains en Bretagne. Ce succès est un tournant dans la carrière de
Balzac. Il s’est inspiré du genre du roman historique pour raconter un événement encore frais
dans les mémoires, qui touche un public marqué par la Révolution française.
Balzac admire beaucoup Walter Scott, le grand auteur de romans historiques, mais en l’imitant, il se
rend compte que le public veut surtout comprendre comment l’Histoire explique la société présente,
la société du XIXe siècle. Par cette innovation, Balzac donne une nouvelle profondeur au genre
romanesque, alors considéré comme un genre peu sérieux.

1831 : La Peau de chagrin


1831 : quand Balzac écrit La Peau de Chagrin, c’est bien le présent qu’il cherche à comprendre,
comme le résultat de grands mouvements historiques. Le personnage de Raphaël de Valentin,
dernier représentant d’une famille aristocratique, incarne un monde Ancien, réduit à la ruine dans
une société où l’argent est devenue la seule valeur.
Le symbole de la Peau de chagrin incarne alors toute la philosophie que Balzac veut mettre dans
son œuvre : l’énergie vitale des êtres est vouée à l’épuisement, et la société du XIXe siècle illustre
cette déchéance à grande échelle.

1842 : La Comédie humaine


En 1842, Balzac a une idée géniale : organiser tous ses romans sous la forme d’une fresque
gigantesque qu’il décide d’appeler La Comédie humaine. Ce sera une grande étude de la société
de son époque, divisée en plusieurs parties : les Études de moeurs, les Études analytiques, et
enfin, les Études philosophiques, et c’est en tête de cette dernière partie que Balzac met La Peau
de chagrin. Ce titre La Comédie Humaine fait référence au théâtre : une société d’apparences où
chacun joue un rôle. Sauf que chez Balzac, on n'est pas au théâtre, mais dans un cycle
romanesque. Et cela donne tout son sens à l'ironie du titre : non, cela ne va pas forcément bien se
terminer, non les masques ne vont pas forcément tomber, et d'ailleurs, ceux qui auront le
malheur de ne pas adopter le bon rôle, seront balayés par la société.
La Comédie Humaine, c'est aussi une référence à La Divine Comédie de Dante. Alors que le poète
italien nous propose un voyage en Enfer, Balzac nous invite à découvrir une société humaine
infernale, animée par les intérêts, les ambitions, et où les plus cyniques survivent.
Cette idée est déjà bien présente dans la Peau de chagrin, dès la première apparition de Raphaël
de Valentin, incarnant à lui seul le projet littéraire de Balzac :
Ange sans rayons, égaré dans sa route, [...] les ténèbres et la lumière, le néant et l’existence s’y
combattaient en produisant tout à la fois de la grâce et de l’horreur.
CITATIONS INTÉRESSANTES
— Tuer les sentiments pour vivre vieux, ou mourir jeune en acceptant le martyre des passions, voilà
notre arrêt.
🗝️ Cette citation est intéressante parce qu’elle est particulièrement synthétique. Émile, un ami de
Raphaël, résume ce que le vieil antiquaire lui a déjà expliqué : l’être humain est face à une
alternative. Première partie de l’alternative : éviter les tentations de la société : « tuer les sentiments
pour vivre vieux ».
« Vivre vieux » : on reconnaît la voie que l’antiquaire a lui-même choisie au début du roman, et qui
correspond aussi à la période où Raphaël écrit sa Théorie de la volonté, dans une mansarde à l’Hôtel
Saint-Quentin, où il devient le précepteur de Pauline.
L’autre terme de l’alternative est une parfaite antithèse : « mourir jeune » c’est-à-dire, se lancer à la
conquête de la société, vivre dans la ronde effrénée des passions : le jeu, la séduction, l’ambition…
Mais alors cette dépense d’énergie ne peut mener qu’à l’épuisement.
C’est le choix de Raphaël quand il souhaite une orgie, et quand il dit « Fœdora ou la mort ». C’est
aussi celui des prostituées comme Aquilina et Euphrasie. On retrouve d’ailleurs plus tard Euphrasie
au bras du vieil antiquaire qui a basculé du côté des passions, comme rattrapé par une fatalité.

Mais peut-être que cette alternative est un leurre… Certains personnages semblent bien avoir
échappé à cette fatalité : Rastignac par exemple. C’est un personnage récurrent dans La Comédie
humaine : après avoir assisté à la mort du Père Goriot, il a décidé de partir à la conquête de Paris.
RASTIGNAC. — La dissipation, mon cher, est un système politique. La vie d’un homme occupé à
manger sa fortune devient souvent une spéculation [...] N’est-ce pas là la moralité de la comédie qui
se joue tous les jours dans le monde ?
🗝️ Le terme clé, c’est le mot « spéculation » : Rastignac ne dépense pas son énergie en pure perte, il
l’investit en amis, en protecteurs, en connaissances. Et ainsi, il assure son avenir.
Rastignac est celui qui introduit Raphaël auprès de Fœdora, qui suit le même système. Pour ces
personnages cyniques, la vie mondaine, où les « fortunes » circulent, se font et se défont, ne sont
que des flux d’énergie, qui peuvent leur rapporter.
Et ainsi, pas d’amour chez Rastignac, ni chez Fœdora, qui repousse les déclarations de Raphaël.
C’est elle, « La Femme sans cœur » du deuxième chapitre. Ces personnages vivent parmi les
passions, mais ont tué les véritables sentiments.
Balzac n’a pas encore intitulé son œuvre « Comédie Humaine », mais son projet littéraire est déjà
clair : représenter « la moralité de la comédie qui se joue » dans la société qui l’entoure.

Un personnage reste à la fin du roman, Pauline, qui fait même l’objet de tout l’épilogue. Voilà ce que
dit Raphaël quand il décide de l’épouser :
— Tu seras ma femme, mon bon génie. Ta présence a toujours dissipé mes chagrins et rafraîchi mon
âme ; [...] ton sourire angélique m’a [...] purifié.
🗝️ Dans le nom Pauline, on entend le son « peau »… Comme la peau de chagrin, elle est un « génie
», mais un « bon » génie, qui « dissipe les chagrins ». Dans cette citation, elle apparaît comme
l’inverse même de la Peau de Chagrin.
Ici le futur « tu seras ma femme » est cruellement ironique, parce que Raphaël va mourir avant son
mariage. Tout se passe comme si le pacte avec la Peau de chagrin l’empêchait de contracter un
autre sacrement.
Dans ce roman, Pauline semble donc représenter un amour parfaitement désintéressé, un idéal
impossible : cette « pureté angélique » n’existe que dans la poésie :
Tour à tour ondine ou sylphide, cette fluide créature voltigeait dans les airs comme un mot
vainement cherché qui court dans la mémoire sans se laisser saisir.

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