Histoire du christianisme
christianisme
L'histoire du christianisme commence au ier siècle au sein de la
diaspora juive après la crucifixion de Jésus de Nazareth, dont la
date probable se situe vers l'année 30. Les premières
communautés, qui ne se définissent pas encore comme
chrétiennes, sont fondées par plusieurs disciples de Jésus, en
particulier dans les villes de Rome, Éphèse, Antioche, Alexandrie
mais aussi en Perse et en Éthiopie. Quand il devient une religion
admise puis la religion officielle de l'Empire romain au ive siècle,
les premiers conciles définissent peu à peu un ensemble de
dogmes. Mais les christologies déclarées hérétiques dans
l'Empire ne disparaissent pas pour autant. Parmi elles, l'arianisme
et le nestorianisme perdurent pendant plusieurs siècles.
                         Pain et poisson (symboles paléochrétiens),
                         Catacombe de Saint-Calixte, Rome.
Au viie siècle, le passage d’une grande partie des chrétiens du
Moyen-Orient et d'Espagne sous domination musulmane modifie
le paysage du christianisme. Au viiie siècle la querelle des images
puis le débat sur le Saint-Esprit donnent lieu à de nouvelles
controverses qui, ajoutées aux rivalités politiques, aboutissent à la
séparation des Églises d'Orient et d'Occident.
Le christianisme européen, parvenu à son apogée, s'étend
jusqu'en Amérique à partir du xvie siècle, au moment même où il
se fractionne de nouveau, cette fois en raison de la Réforme
protestante. Les guerres de religion qui s'ensuivent mettront
plusieurs siècles à s'estomper au profit d'une rivalité plus feutrée,
puis d'une recherche d'unité et de tentatives d'œcuménisme.
Les trois grandes confessions chrétiennes, le catholicisme,
l'orthodoxie et le protestantisme, regroupent au xxie siècle près de
2 milliards et demi de fidèles répartis sur tous les continents.
Historiographie
                            L'Ichtus (du grec ancien ἰχθύς /
                            ikhthús « poisson ») est un symbole
                            chrétien utilisé du ier siècle au
                            ive siècle.
Longtemps, dresser l’histoire du christianisme fut une entreprise
difficile. En effet, elle était cantonnée dans l’apologie de l’Église
dominante dans le contexte géopolitique où se situait le candidat
historien[1]. Par exemple, des ouvrages fondamentaux comme
Oriens Christianus de Michel Le Quien ou l’Encyclopédie catholique
de Charles George Herbermann utilisent le mot « catholique » dans
le sens actuel du terme pour désigner toute l’église des cinq
premiers patriarcats d’avant 1054 faisant ainsi apparaître l'Église
de Rome comme seule héritière légitime de l’église primitive[2] ; les
auteurs grecs, russes, des Balkans, du Caucase ou du Proche-
Orient en font de même avec les églises orthodoxes. Depuis
Walter Bauer[3], on admet qu’aucune unité doctrinale n’existait
dans le christianisme ancien ; et depuis Adolf von Harnack[4], que
le dogme cause le schisme et que l’hérésie et l’orthodoxie font
système. Ainsi, l’histoire du christianisme est une longue suite de
fractures mais, si son élaboration a souvent relevé de la
justification anachronique a posteriori (sans rapport avec une
stricte recherche de la restitution de faits), la méthode historique
scientifique et l’évolution de disciplines telles que les sciences des
religions, permettent désormais d’en cerner les vicissitudes et
d’éclairer les enjeux qui ont présidé à son développement.
                           Stèle funéraire de Licinia Amias sur
                           marbre, au Musée national romain.
                           L'une des premières inscriptions
                           chrétiennes trouvées, elle provient de
                           la zone de la nécropole du Vatican au
                           début du IIIe siècle à Rome. Il contient
                           le texte ΙΧΘΥϹ ΖΩΝΤΩΝ ("poisson des
                           vivants"), un prédécesseur du
                           symbole Ichthys.
La question des racines juives du christianisme est problématique
en soi, selon qu’on se réfère à la théologie dogmatique de telle ou
telle Église ou bien aux diverses écoles d’historiens[5]. Les Pères
de l'Église fondent leurs réflexions sur les textes de la Bible,
regardés comme un ensemble cohérent dont les différentes
parties se complètent. À l’inverse, les chercheurs biblistes
contemporains les regardent comme des textes indépendants[N 1].
Durant plusieurs siècles, l’alternance des opinions et des
doctrines[6] amène les théologiens à définir avec une précision de
plus en plus fine le dogme de l’Église.
Pour l’antiquité tardive, l’historiographie occidentale[7],[8], héritière
de Hieronymus Wolf, préfère envisager l’affirmation d’un
christianisme spécifiquement occidental en tant que « nouvelle
civilisation » née sous l’impulsion des Francs, comme « synthèse
entre la civilisation romaine et celle des Barbares », et dont la
forme particulière deviendra le catholicisme romain par
opposition au christianisme byzantin décrit comme un
christianisme oriental plus ou moins dissident, décadent ou
déviant. Mais pour l’historiographie des pays orthodoxes[9], c’est
l’ensemble du monde romain puis « barbare » qui, au fil des sept
premiers conciles, a été orthodoxe (« Pentarchie »), avant que les
suites du schisme de 1054, et notamment les innovations de
l’église de Rome au fil de ses 14 conciles ultérieurs (Filioque,
purgatoire, primauté de Pierre, autorité temporelle des papes,
célibat des prêtres, inquisition et bien d’autres nouveautés
doctrinales ou canoniques) fassent naître, non pas une nouvelle
civilisation, mais simplement une église séparée ; quant aux
églises restées « orthodoxes » (patriarcats de Jérusalem,
Alexandrie, Antioche et Constantinople, puis ceux apparus
ensuite), elles n’ont rien de spécifiquement « oriental » dans cette
vision, mais sont la continuation après 1054 de l’église du premier
millénaire, de sa doctrine et de ses pratiques.
Christianisme des premiers temps
Premiers disciples et premiers chrétiens
Articles détaillés : Christianisme primitif et Craignant-Dieu
(christianisme).
La rencontre de Jésus de Nazareth avec ses premiers disciples
est située par le Nouveau Testament au bord du lac de Tibériade.
Ses rives abritent à cette époque des villages de pêcheurs où se
déroulent de nombreux épisodes de la vie de Jésus, rapportés
dans les Évangiles : la pêche miraculeuse (Lc 5, 1-11), la tempête
apaisée (Lc 8, 12-25) et la dernière apparition aux disciples (Jn 21,
1s). Les quatre premiers apôtres nommés par l'Évangile de Marc
sont des pêcheurs : André et son frère Simon-Pierre, ainsi que
Jacques et son frère Jean, tous deux fils de Zébédée.
André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël semblent venir de
l'entourage de Jean le Baptiste(Jn 1, 35-51)[10]. Jésus a une
trentaine d'années lorsqu'il se joint aux disciples du Baptiste[11]. Il
exerce son ministère essentiellement en Galilée, où il pratique
guérisons et exorcismes pendant un ou deux ans[11].
La première communauté chrétienne est constituée par les
premiers juifs de Jérusalem qui ont reconnu le Messie en Jésus
de Nazareth, puis par leurs successeurs au-delà de la ville sainte.
Elle est dirigée d'abord par Pierre jusqu'en 44 puis par Jacques le
Juste, « frère du Seigneur », jusqu'en 62[12].
Les premières prédications se fondent sur une proclamation de
foi : Jésus est le Messie, le Fils de Dieu ; il est ressuscité, et celui
qui parle en rend témoignage personnellement ; il appelle à la
conversion.
Le mot « chrétien » n'est pas utilisé par les disciples de Jésus pour
parler d'eux ; ceux-ci sont habituellement appelés les
« Galiléens »[13]. Les Actes des Apôtres indiquent que le nom de
« chrétien », dérivé de « Christ », fut attribué aux disciples de
Jésus de Nazareth à Antioche[N 2], qui était à l'époque une ville de
langue grecque. Les deux autres références les plus anciennes
connues pour le terme « christianisme » se trouvent au ier siècle :
d'abord dans une citation de Tacite relatant les lendemains de
l'incendie de Rome en 64 [14], puis, dans la lettre d'Ignace
d'Antioche aux Magnésiens à la fin du ier siècle[15].
Controverses théologiques du ier au iiie siècle
Articles détaillés : Controverses christologiques pré-
chalcédoniennes, Adoptianisme, Modalisme, Donatisme et
Macédonianisme.
Le christianisme est marqué par des controverses théologiques
du ier au ive siècle[16] au Proche-Orient.
Création du canon biblique
Article détaillé : Canon (Bible).
L’Apôtre Paul joue un rôle important dans le développement du
christianisme. Sous le nom de Saül, ce Juif originaire de Tarse
aurait d’abord persécuté le mouvement de Jésus et ensuite connu
une spectaculaire conversion après que le Christ lui fut apparu sur
le chemin de Damas. Il consacre le reste de son existence au
prosélytisme. Dans un premier temps, l'enseignement de Jésus
n'est transmis qu'au sein de la communauté juive, puis, à la suite
de difficultés avec les responsables des synagogues,
l'enseignement s'oriente vers les non-juifs, les païens, aussi
appelés les « Gentils ». Parmi ceux-ci, il en est, nombreux,
sensibles à la voie du judaïsme, on les appelle les « craignant-
Dieu », mais qui ne franchissent pas, pour la plupart, le pas de la
conversion, en particulier celui de la circoncision[17]. La question
est débattue lors d’une réunion qui se tient à Jérusalem vers l’an
50 appelée rétrospectivement « concile de Jérusalem ». Il y est
entériné que les prosélytes « chrétiens » n'auront pas à passer
d'abord par une conversion au judaïsme.
Une grande partie de cette littérature se fait sous forme d'Épîtres
qui sont de courts traités de caractère moral ou philosophique,
dont les auteurs ne sont pas toujours assurés[18].
Premiers théologiens
Les sources contemporaines concernant cette période sont peu
nombreuses. Les Actes des Apôtres (datés des années 80-90) se
veulent l’histoire du mouvement au cours des premières années
après la mort du Christ. Leur pertinence est toutefois remise en
cause par les historiens, notamment à propos de
l'« incompatibilité de la figure du Paul des Actes avec celle qui se
dégage de ses lettres »[19], ce qui les rend difficilement
exploitables. En effet, les lettres de Paul de Tarse (datées des
années 50) sont les plus anciens documents du christianisme.
Elles fournissent des indications sur les tendances qui parcourent
le mouvement à ses débuts et ne correspondent pas toujours à la
description qu'en donnent les Actes[19].
Les premiers chrétiens ne sont pas perçus en Judée autrement
que comme une des nombreuses sectes au sein du judaïsme,
dont les plus importantes sont les pharisiens, les sadducéens, les
zélotes et les esséniens.
Les Actes des Apôtres et les lettres de Paul laissent entrevoir des
dissensions au sein de la première communauté de Jérusalem,
notamment entre deux courants : les « hellénistes » et les
« hébreux » (issus de Palestine)
Pour la période qui suit la disparition des apôtres, les Pères de
l'Église constituent une source dont on doit avoir une approche
critique[20]. C’est le début de la littérature patristique (90-160
après. J.-C.). Ces textes, de caractère non canonique dénommés
souvent, les Pères Apostoliques se préoccupent avant tout
d’instruction et de prédication, et non pas de reconstitution
historique[21].
  la Première épître de Clément (fin du premier siècle)
  la Didachè ou Enseignement des Apôtres (à la charnière des
  premier et second siècle)
  les lettres d’Ignace d'Antioche (Début du second siècle)
  la Seconde épître de Clément (milieu du second siècle)
  lettre aux Philippiens de Polycarpe (même période)
  Le Martyre de Polycarpe
  l’Épître de Barnabé (première moitié du second siècle)
Face à la concurrence, aux courants centrifuges, mais aussi au
scepticisme païen, le christianisme développe une littérature
apologétique :
  face aux Juifs. Justin de Naplouse (première moitié du
  iie siècle) écrit le Dialogue avec Triphon[22]. Une lecture
  chrétienne de l’Ancien Testament y voit l’annonce de la venue du
  Christ.
  face aux païens. Ceux-ci, (par exemple Celse) méprisent le
  christianisme. C’est à nouveau Justin Martyr, ex-philosophe
  païen, qui veut montrer qu’on peut concilier le platonisme avec
  le christianisme. Il soutient qu’une parcelle de la Révélation (la
  semence du Logos) est également présente chez les
  philosophes païens. Tatien est son disciple .Un peu plus tard,
  vers la fin du second siècle, Théophile d'Antioche et Athénagore,
  et plus tard, Lactance (fin du quatrième siècle) et Eusèbe de
  Césarée (début du quatrième siècle) développeront les mêmes
  thèmes.
  « contre les hérésies » (par exemple l'ouvrage d'Irénée de Lyon
  contre les gnostiques, les ouvrages d'Hippolyte de Rome[N 3], qui
  écrit, outre la Réfutation de toutes les hérésies   (en)   , un ouvrage
  décrivant la liturgie chrétienne, dénommé Tradition apostolique,
  etc.)
Irénée de Lyon, dans son Contre les hérésies, s’attaque aux
gnostiques. Il leur oppose l’unité de l’Ancien et du Nouveau
Testament ainsi qu’une vision optimiste de la chute d’Adam et Ève,
rachetée par le sacrifice du Christ.
Origène pose les fondements de l’herméneutique chrétienne en
définissant le premier, selon Henri de Lubac[23], la théorie des
quatre sens, et la Lectio divina, qui sont par la suite largement
développés pendant tout le Moyen Âge, surtout au xiie siècle, et
dans les débuts de la Renaissance.
La question gnostique
Les premiers siècles du christianisme sont une période de
développement théologique, passant au crible du rationalisme
grec certaines notions en vue de les éclaircir. Si l'on s'en tient à
Irénée de Lyon, le gnosticisme est un terme générique désignant
une série de courants de pensée, qui, entre 80 et 150, développent
une conception ésotérique du christianisme. Selon ces courants,
une connaissance est réservée à des élus au sujet de la nature du
Mal et des moyens d’y échapper. Les gnostiques sont dualistes ;
pour eux le monde matériel est étranger à Dieu et a été créé par
des puissances inférieures. Ces croyances s’accompagnent de
tendances soit à l’ascétisme, soit à la débauche, qui reflètent
toutes deux un même mépris du monde matériel. Bien que l’idée
de rédemption reste centrale, le rédempteur n’est pas
nécessairement le Christ, vu leur répugnance du monde matériel.
Quelques-unes enseignent que le Christ est un pur esprit et que
son incarnation est une illusion optique et une apparence (en grec
dokèsis) ; on nomme ce courant docétisme (iie siècle). La
rédemption est réservée aux élus en qui réside une étincelle
divine. Une des doctrines les plus populaires est le dualisme de
Marcion (iie siècle), qui distingue le Dieu des juifs du Père de
Jésus, et rejette donc l’Ancien Testament. Un autre groupe
dissident se forme autour de Montanus au iie siècle. Originaire de
Phrygie, Montanus affirmait que le Paraclet s’exprimait à travers
lui. Le montanisme connaîtra un certain succès en Asie Mineure.
Ces doctrines créent le débat dans les communautés chrétiennes
et incitent à l'approfondissement théologique par ceux que l’on
qualifiera ensuite de Pères de l'Église à s’opposer à ces tendances
et à élaborer des réfutations de ces doctrines. Ils s’y prennent de
plusieurs manières :
  en insistant, comme Ignace d'Antioche, sur le rôle de l’évêque,
  représentant de Dieu sur la terre en vertu de la succession
  apostolique ; on crée donc un pouvoir ecclésiastique. S'est ainsi
  développé la notion de hiérarchie cléricale qui se déploie dans
  certaines régions au cours du iie siècle, de même que celle de
  laïcat, regroupement ceux faisant simplement partie du Peuple
  de Dieu (laos toû Theoû)[24].
  en élaborant un Canon du Nouveau Testament, c’est-à-dire un
  corpus de textes faisant autorité. Concernant les évangiles, on
  finira par s’accorder sur quatre textes : les trois Évangiles
  synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) et celui de Jean,
  fermement défendu par Irénée de Lyon. Les Valentiniens en
  reconnaissent d’autres, comme l’Évangile selon Thomas.
  en élaborant, au cours des conciles, un « symbole de la foi »,
  c’est-à-dire un court texte, qui résume ce qu’il convient de
  croire[N 4], et permet de construire une orthodoxie en
  démarcation d'avec l’hétérodoxie (Irénée de Lyon et Tertullien).
Antiquité tardive
Article détaillé : Expansion du christianisme du ve siècle au
xve siècle.
Les institutions ecclésiales
                           Bague en argent avec chrisme
                           trouvée dans un cimetière chrétien
                           romain tardif du IVe siècle à Tongres
                           (Belgique), l'une des plus anciennes
                           preuves d'une communauté
                           chrétienne dans le Benelux, Musée
                           gallo-romain de Tongres
Au début du ive siècle, les chrétiens sont peu nombreux et réunis
en communautés diffuses. Les communautés chrétiennes
prennent le nom d’« Églises » (du grec Ekklèsia = assemblée). Ils
ne sont réellement organisés qu'au Moyen-Orient :
  « Quatre secteurs ont un épiscopat nombreux, ce qui
  suppose a priori une christianisation plus avancée :
  l'Asie Mineure, avec 98 à 102 évêques, le bloc Syrie-
  Palestine, avec 75 évêques, l'Égypte, avec entre 70 et
  100 évêques, et tout en haut l'Afrique du Nord, qui
  compte alors entre 200 et 250 évêques.(Yves
  Modéran[25]) »
Ce terme « église » ne s'applique aux bâtiments qu'à compter du
iiie siècle de l'ère commune. Ces communautés, dans les zones où
les chrétiens sont nombreux, sont dotées d’un conseil, avec à sa
tête un « évêque » (du grec épiskopos = surveillant) ou
« presbytre » (du grec « presbyteros » = ancien). Le premier terme
finira par l’emporter. Il est assisté de diacres. Les fidèles se
réunissent, d’abord dans des maisons particulières, puis dans des
maisons spécialement aménagées (dont il subsiste un exemple
connu du iiie siècle à Doura Europos, où une pièce sert de lieu de
réunion et une autre de baptistère).
Statut de l'empereur
Articles détaillés : Code de Théodose et Corpus iuris civilis.
De Constantin à Justinien, il est le « président de l'Église »[26].
Sa position dans l’Église est clairement définie par Paul Veyne[27].
Entre le moment où Byzance change pour devenir Constantinople,
sa personne acquiert un caractère sacré[28]et[29]; depuis
Constantin Ier il est « égal aux apôtres » (isapostolos). Il n’est pas
prêtre, mais pourtant, comme le prêtre, il pénètre dans le Saint des
Saints, derrière l’iconostase, et communie sous les deux espèces.
L’empereur fait respecter les lois de l’Église ; les codes de
Théodose II et de Justinien intègrent les lois de l'Église au droit
civil, y compris la dogmatique. Quand le besoin s’en fait sentir,
c’est lui qui convoque les conciles œcuméniques. En principe le
patriarche, comme chef de l’Église, est lui aussi l’émanation de
Dieu. Dans la pratique, l’empereur nomme le patriarche comme
bon lui semble, même si en théorie il choisit parmi une liste qui lui
est présentée. Le patriarche choisi peut même être un laïc,
comme Photios Ier de Constantinople, qui reçoit en catastrophe
tous les ordres. Au cours des premiers siècles de l’empire,
l’empereur intervient dans des questions de dogme. Cet
interventionnisme culminera au cours de la crise iconoclaste (voir
ci-dessous). Par la suite s’instaure un équilibre fragile entre
l’empereur et le patriarche. Il doit en théorie régner entre eux une
harmonie (telle que la définit l’« Epanagoge » de Basile Ier en vue
du bien-être de l’État et de l’Église. L’empereur peut difficilement
franchir certaines barrières morales. On peut en donner pour
exemple le quatrième mariage de Léon VI, qui fait scandale. Le
patriarche Nicolas Mystikos refuse alors à l’empereur l’entrée de
Sainte-Sophie. Bien qu’il ait forcé le patriarche à abdiquer, Léon
devra faire pénitence. Au cours des derniers siècles de l’Empire,
les souverains qui veulent se rapprocher de Rome (voir ci-
dessous) se heurtent à l’opposition de l’Église.
Les Byzantins voyaient dans leur empire l’image du royaume
céleste et dans leur empereur l’image du souverain céleste. Il est
le « lieutenant de Dieu », et c’est de Lui qu’il tient son pouvoir
(« Deo gratia »). Le couronnement à Sainte-Sophie par le
patriarche de Constantinople symbolise cette sanction divine.
Même dans les cas d’usurpation les plus manifestes, le patriarche
ne l’a jamais refusée. Cette conception a pour conséquence que
l’empereur est le seul souverain légal de la cité terrestre. C’est au
nom de cette conception que les empereurs byzantins ont
toujours farouchement considéré tout autre souverain chrétien
comme leur subordonné. Au xive siècle, lorsque l’Empire va vers
sa fin, le patriarche de Constantinople rappelle au grand-duc de
Moscou, qui ne se considère plus comme soumis à l’empereur,
qu’« unique est l’empereur universel ».
Métropolites et papes
Si, théoriquement, tous les évêques sont sur le même pied,
certains acquièrent progressivement plus d’importance du fait de
l’importance des premiers titulaires du siège : ce poids n’est pas
nécessairement lié à la place du diocèse dans la structure
administrative de l’Empire romain. Au sommet de cette hiérarchie
se trouvent cinq sièges qu’on appellera les patriarcats à partir de
Justinien et que Justinien II organisera, au concile in Trullo, en
« Pentarchie ».
                          La Pentarchie (non reconnue par l'Église de
                          Rome) instituée au viie siècle par Justinien II
                          et le concile in Trullo : Rome, Constantinople,
                          Antioche, Jérusalem et Alexandrie.
En Occident, la direction des premières communautés chrétiennes
de Rome est longtemps de type synodal et la prééminence de
l’évêque de Rome n’est que très progressive ; si, vers 220, l'évêque
romain présente pour la première fois « un visage quelque peu
consistant » en la personne de Calixte Ier[30], il ne prend de
l'importance qu'à partir de la fin du ive siècle avec Léon Ier. Une
partie des pouvoirs dont jouit l'évêque de Rome de nos jours en
Occident n'est acquis qu'au ixe siècle sous Charlemagne, avec
Léon III en 800[31], quand sa primauté d’honneur se transforme en
primauté juridictionnelle pour la partie occidentale de l'empire.
Le patriarche romain Léon Ier s’opposera au canon 28 du concile
de Chalcédoine (451) qui fait de Rome le second siège de l’Église
à l'égale de Constantinople. Ces prétentions du pape de Rome
seront mal acceptées par les Églises d’Orient, surtout quand il
interviendra en matière doctrinale.
En Orient, le concile de Nicée (325) reconnaît deux grands sièges :
Antioche et Alexandrie, ainsi qu’avec quelques restrictions à
Jérusalem. Le concile de Constantinople (381), et surtout le
concile de Chalcédoine (451), accordent à Constantinople les
mêmes privilèges qu’à Rome, ainsi que la deuxième place après
celle-ci. Des conflits entre patriarcats seront pour beaucoup dans
les controverses qui déchireront l’Église.
À côté des cinq grands sièges, se constitueront en dehors des
frontières de l’Empire romain, des Églises nationales,
« autocéphales » (Arménie, Géorgie, Perse).
Construction d'un système théologique
L'Église ancienne peut se définir comme « les enfances du
christianisme » selon le mot d'André Trocmé[32], c'est-à-dire avant
l'instauration d'un christianisme d'État dont le « président » serait
l'empereur de Constantinople[33].
Auparavant, le débat christologique est la règle[34]. Aucune
centralité susceptible de régulation n'existe alors[35]. Chaque
évêque est maître chez soi, surtout dans les grandes
communautés.
Aux ive et ve siècles, les débats théologiques sont d’autant plus
violents qu’ils illustrent les rivalités entre les grandes métropoles
religieuses de la partie orientale de l’Empire romain : Alexandrie,
Antioche et Constantinople.
En 313, l’édit de Milan proclame la liberté de culte et prévoit de
rendre aux chrétiens les biens qui leur avaient été confisqués
pendant la grande persécution de Dioclétien. Sollicité par les
évêques africains sur la querelle donastique, Constantin organise
en 313 (ou 314) le premier concile pour que les évêques décident
entre eux. Il convoque et préside le concile de Nicée (325), qui
reconnaît le Jésus comme Dieu et homme à l’unanimité.
L'arianisme y est condamné, mais reste diffusé dans les royaumes
barbares jusqu'à leur conversion à l’« orthodoxie »[3], achevée au
viie siècle.
Le pélagianisme, condamné par le concile d'Éphèse en 431 et
combattu par Augustin d'Hippone, influence lui aussi durablement
les débats : cette doctrine, qui exalte la liberté humaine face au
rôle de la grâce (religion chrétienne), est au cœur de la
controverse janséniste au xviie siècle.
Controverses christologiques pré-chalcédoniennes
Article détaillé : Controverses christologiques pré-
chalcédoniennes.
                          Les principales divergences christologiques,
                          d'après Eliade[36].
                             Le Sarcophage dogmatique (v.
                             330) contient la plus ancienne
                             représentation de la Trinité,
                             sous les traits des trois
                             personnes similaires.
                             Marie est proclamée « Mère
                             de Dieu » (ΜΡ ΘΥ) par le
                             concile d'Éphèse (431).
                             Mosaïque de Sainte-Sophie
                             de Constantinople.
Avec l'accès du culte chrétien aux cultes reconnus de l'Empire, le
pouvoir politique prend l'initiative de réunir des conciles
œcuméniques pour trancher les différends. Le premier est le
concile de Nicée, qui condamne l'arianisme en 325 et formalise la
doctrine de la Trinité dans le symbole de Nicée-Constantinople.
Les controverses du ve siècle portent davantage sur la question
de l'incarnation : la personne de Jésus-Christ était-elle unique, en
deux natures (divine et humaine), ou bien y avait-il en lui deux
« personnes » distinctes, l'homme Jésus, d'une part, le Verbe divin
d'autre part, ou encore cette divinité s'est elle manifestée une fois
adulte, au moment de son baptême par Jean le Baptiste ? Le
concile d'Éphèse proclame en 431 que le Christ n'a qu'une seule
nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature
humaine. En 451, le concile de Chalcédoine proclame l'unique
personne du Christ, de nature à la fois divine et humaine.
Mais les christologies déclarées hérétiques dans l'Empire ne
disparaissent pas pour autant. Au sein même de l'Empire,
l'arianisme se diffuse largement auprès des peuples fédérés et eut
une influence importante en Europe jusqu'au vie siècle ; puis l'ajout
du Filioque au symbole de Nicée donne lieu à de nouvelles
controverses.
Les conclusions du concile de Chalcédoine sont également
rejetées par certaines églises d'Orient. Églises « pré-
chalcédoniennes » est l'expression dont leurs ennemis
désignèrent les églises des deux et trois conciles[37]. À leurs yeux,
après les conciles, elles auraient dû disparaître. En fait, ces
églises sont post-concilaires en ce sens qu'elles marquèrent leur
désaccord vis-à-vis des conclusions des troisième et quatrième
conciles d'où le nom que les historiens leur donnent : Églises des
deux conciles, Églises des trois conciles pour les distinguer des
églises « orthodoxes », c'est-à-dire des 7 conciles (dont Rome
faisait alors partie). C'est une façon de les déclarer hérétiques et
de masquer le caractère foisonnant des christologies de
l'époque[38].
Divisions et conquête musulmane
Jusqu’aux conquêtes arabes, la politique impériale variera entre la
répression à l’égard des adversaires des thèses chalcédoniennes
et diverses tentatives d’accommodement théologique, comme
l'hénotique. Sous l’empereur Justinien, la répression des
monophysites aboutit à la constitution d’Églises non-
chalcédoniennes dite aussi « des trois conciles », avec une
hiérarchie parallèle à celle de l’Église officielle : l’Église syriaque
orthodoxe, dite aussi Église jacobite en Syrie, l’Église copte
orthodoxe en Égypte, qui comprennent la majorité des fidèles, ou
encore l'Église apostolique arménienne. Subsiste toutefois une
Église chalcédonienne, dite « melkite » (du syriaque melek, « roi »).
Au début du viie siècle, le christianisme au Proche-Orient reste
donc profondément divisé entre chalcédoniens, monophysites et
nestoriens[39] quand la région est conquise par l'empire Perse à
partir de 611 (l'Égypte en 618)[40]. Les Églises monophysites sont
alors privilégiées par rapport aux chalcédoniens, vus comme alliés
de l'Empire Byzantin. Après la reconquête byzantine (de 622 à
630), les divergences s'étant exacerbées, le patriarche Serge Ier de
Constantinople tente encore de mettre fin à la controverse du
monophysisme qui divise toujours la chrétienté en contournant la
question de la « nature » du Christ et propose le monothélisme (du
grec monos, « seul » et thelein, « vouloir ») qui professe la seule
volonté divine « seule volonté du Christ incarné »[41]. Le
monoénergisme proposé comme tentative de conciliation des
doctrines est bientôt imposé aux monophysites par de nouvelles
persécutions[42].
                          Islam et christianisme au xie siècle.
C'est alors qu’apparaît une nouvelle religion monothéiste, l'islam,
dans les tribus arabes du Hidjaz[43], qui bientôt entament une
guerre de conquête en direction de la Syrie, la Palestine et
l'Égypte[44]. Entre 631 et 643, trois des centres du christianisme
oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains
des musulmans[44]. Les Byzantins pratiquent une politique de la
terre brûlée et laissent derrière eux une très mauvaise image[45].
La vie chrétienne continue dans les régions conquises, avec le
statut de dhimmis (« protégés »), mais seules Constantinople et
Rome gardent leur liberté politique.
Le concile œcuménique de Constantinople de 680 condamne le
monothélisme et confesse la pleine humanité du Christ en lui
reconnaissant une volonté humaine, faillible (colère face aux
marchands du Temple, « Eli, Eli, lama sabachtani ? » : « mon Dieu,
pourquoi m'as-tu abandonné ? ») distincte de sa volonté divine,
infaillible (chaque fois qu'il parle au nom du « père »). Selon
certains auteurs, le monothélisme se prolonge dans le
maronisme[46]. Cette décision ne fit pas disparaître le
monothélisme du Proche-Orient : un schisme eut lieu dans l'Église
melkite d'Alexandrie, dirigé par Harmasios (les « harmasites ») ; au
Liban, l'Église maronite, qui s'autonomisa dans les années suivant
le concile (son premier évêque, Jean Maron, fut intronisé vers
687), était sans doute à l'origine un schisme monothélite (mais la
question est controversée) ; d'autre part, l'Arménien Bardanès,
devenu empereur byzantin en 711, n'eut rien de plus pressé que
d'annuler ce concile et rétablir le monothélisme comme doctrine
officielle, ce que l'épiscopat grec accepta d'ailleurs sans broncher
(selon le chroniqueur Théophane, son conseiller religieux était un
moine de Constantinople).
Moyen Âge
Article détaillé : Expansion du christianisme du ve siècle au
xve siècle.
Contexte politique
Le partage de l’Empire romain (395) et la supposée disparition[N 5]
de l’Empire romain d’Occident (476) sous les assauts des
invasions barbares, vont avoir pour conséquences l’éloignement
progressif des chrétientés occidentale et orientale et la
revendication tout aussi progressive d'une affirmation de la
papauté dans l’ex-Empire romain d’Occident, où il n’existe plus
d’autorité temporelle suprême. Ces articulations de chronologie
basées sur les crises de l'Empire romain ne sont pas très
pertinentes pour l'histoire du christianisme, sauf si l'on veut se
cantonner à l'histoire de l'Église catholique romaine et suggérer
qu'elle succède et se substitue à l'empire romain d'Occident.
Par ailleurs, l'émergence de l'islam au viie siècle et son expansion
progressive vont concurrencer le christianisme sur certaines
terres. Ainsi, le passage d’une grande partie des chrétiens du
Moyen-Orient et d'Espagne sous domination musulmane
(viie siècle), à la suite des premières guerres arabo-byzantines et à
la Conquête musulmane du Maghreb puis de l'Espagne
wisigothique (renommée Al-Andalus) modifie profondément le
paysage du christianisme.
Élaboration du concept historiographique d'Orient et
d'Occident
Articles détaillés : Séparation des Églises d'Orient et d'Occident et
Vocabulaire des croisades et de la reconquista.
L'étude de la séparation de 1054 entre l'Église romaine et les
autres est notamment le fait de Peter L. Brown[47].
  La semence en est jetée lors de la période de dogmatisation
  évoquée ci-dessus avec la création des Églises des 2 et 3
  conciles qui marquent leur refus des 3e et 4e conciles (par
  exemple l’Église copte en Égypte).
  La faille se crée à l'occasion du deuxième concile d'Éphèse qui
  ne réunit que les théologiens orientaux, les occidentaux n'ayant
  pas été invités. D'une part, cela reflétait l'état du développement
  de la théologie[N 6],[48]. D'autre part, ce manque de diplomatie
  conduit à la non-reconnaissance du concile par l'Église
  occidentale en phase d'affirmation depuis Léon Ier le Grand.
  Le schisme se produit en 1054. La « Pentarchie » se rompt :
  Église latine d'un côté, sous l'autorité morale et temporelle du
  Pape, Églises d'orient de l'autre, formant désormais une
  « Tétrarchie », sous l'autorité morale du patriarcat de
  Constantinople, qui se reconnaissent elles-mêmes et que l’on
  désigne communément comme l’« Église orthodoxe » ou encore
  les « Églises des sept conciles ». La « Tétrarchie » orthodoxe
  redeviendra bientôt une « Nouvelle Pentarchie » lorsqu'en 1589,
  par son accession au rang de Patriarcat autocéphale, la
  Métropolie de Moscou vient se substituer au Pape défaillant,
  d'où le titre de « Troisième Rome » de ce patriarcat russe
  (Constantinople étant la « Deuxième Rome »). Plus tard encore,
  d'autres Patriarcats autocéphales viennent grossir les rangs des
  « Églises des sept conciles ».
L’histoire des rapports entre l'Église d'Occident et les Églises
d’Orient devient chaotique et reflète les rivalités de personnes et
de sièges. Selon cette vision, du ve au xie siècle, naît, de l’Irlande à
la Pologne, et de la Suède à l’Italie, une nouvelle civilisation
romano-barbare, dont la religion sera une forme particulière de
christianisme qui deviendra le catholicisme romain.
Sous Damase Ier (366-384) débute la revendication de l’autorité de
l’évêque de Rome, comme successeur de Pierre (apôtre), en
matière de discipline et de liturgie. Le pape Léon Ier (440-461)
pousse encore davantage dans de nombreux écrits l’exaltation du
siège de Pierre mais déclare être un fidèle sujet de l'empereur. Au
concile de Chalcédoine, l'église occidentale refuse l'une des
conclusions du concile : le document no 38 faute d'accepter de
partager la primauté d'honneur en commun Constantinople ; elle
la réclame pour elle seule.
Face à l’empereur Anastase, le pape Gélase Ier (492-496) affirme
dans un texte célèbre la primauté du pouvoir spirituel face au
temporel. La reconquête de l’Italie par l’empereur Justinien,
achevée au milieu du vie siècle, replace néanmoins provisoirement
le pape dans l’orbite de l’Empire. Au viie siècle, à la suite de
l’invasion des Lombards, l’empire byzantin perd progressivement
la plus grande partie de ses territoires italiens et la papauté
cherche à devenir une puissance autonome en Italie. Les ravages
des Lombards en Italie coïncident avec le pontificat de Grégoire Ier
le Grand (590-604). Ce pape énergique assume le gouvernement
civil de Rome, affermit l’autorité de Rome sur les évêchés italiens,
s’efforce d’entretenir des relations suivies avec les autres Églises
d’Occident et travaille à la conversion de l’Europe du Nord. C'est
aussi à partir du vie siècle qu'on assiste progressivement à l'essor
des écoles cléricales qui prennent le relai du réseau scolaire
antique, qui s'était désintégré lors des invasions barbares. Ce
processus culmine avec la Renaissance carolingienne aux viiie et
ixe siècles. Charlemagne assure la papauté comme puissance
autonome en vers 756, au moment où il vainc les Lombards, en la
dotant d'un patrimoine dit « de Saint-Pierre » et légitimé
ultérieurement par la donation de Constantin, qui est un faux. En
retour, le pape le sacre « empereur d'Occident » signifiant la fin du
pouvoir, sur ces territoires, de l'empereur d'Orient dont le trône est
à ce moment tenu par une femme : Irène. La rupture politique
entre Orient et Occident est alors consommée ; mais
religieusement, l'Église de Rome fait toujours partie de la
« communion des sept premiers conciles » et de la « Pentarchie ».
L’Église d’Occident des Carolingiens à la féodalité
Articles connexes : Renaissance carolingienne, Essor des écoles
chrétiennes en Occident, Patrimoine de Saint Pierre et Denier de
Saint-Pierre.
                            Le pape Étienne II couronne Pépin le
                            Bref - Le dernier mérovingien,
                            Childéric III, est déposé.
Au milieu du viiie siècle, la papauté et les Carolingiens nouent des
relations qui vont se révéler profitables pour les deux parties, et
lourdes de conséquences pour la suite de l’histoire de l’Occident.
À la demande de Pépin le Bref, le pape Zacharie apporte par une
lettre son soutien moral à l’élimination de la dynastie
mérovingienne : Pépin se fait sacrer roi. En échange de cet appui,
Pépin mène en Italie deux expéditions dans le but de lever la
menace que les Lombards font peser sur Rome. C’est dans ces
circonstances qu’est créé l’État pontifical, qui ne disparaîtra qu’en
1870. Cette alliance est encore plus étroite sous le fils de Pépin,
Charlemagne. Celui-ci fait adopter la liturgie romaine, à un
moment où l’extension du royaume franc correspond à celle de la
Chrétienté occidentale (à l’exception des Îles britanniques et du
petit Royaume des Asturies). Lors de la guerre contre les Saxons
d'Allemagne (772-805), Charlemagne ordonne aussi la conversion
en masse, et par la force, de la population, afin d'humilier son
adversaire[49]. C'est aussi sous Pépin le Bref et Charlemagne que
l'ancêtre du chant grégorien, le chant messin, se développe, sous
l'influence de l'évêque Chrodegang de Metz, qui agit en tant
qu'intermédiaire entre Pépin le Bref et la papauté.
La crise iconoclaste
Article détaillé : crise iconoclaste.
La controverse iconoclaste est la dernière grande controverse
théologique [réf. nécessaire]. Elle se déroule au haut Moyen Âge.
Au viie siècle, l’iconoclasme est une réaction au culte des images
(ou « icônes »). Ce culte se manifeste de diverses façons ; de
l’illumination de l’icône à la prosternation, jusqu’à la conviction
que l’icône a un caractère agissant par elle-même. Les raisons de
la crise ne sont pas claires. On [Qui ?] a invoqué entre autres
l’influence du judaïsme et de l’islam. Les premières mesures
iconoclastes sont prises en 725 par l’empereur Léon III. Il
remplace le patriarche Germanós par un iconoclaste, Anastase.
Dans un premier temps, il n’y a pas de persécutions. Le
successeur de Léon, l’empereur Constantin V Copronyme,
convoque un concile qui fait de l’iconoclasme la doctrine officielle
de l’Empire d’Orient. Il doit faire face à l’opposition des moines qui
sont iconodules (partisans du culte des images). Sous
l’impératrice Irène a lieu une réaction : en 786-87, un nouveau
concile renverse la tendance et rétablit le culte des images. La
hiérarchie « orthodoxe » suit la volonté impériale. En 815, un autre
empereur, Léon V l'Arménien, revient à l’iconoclasme. Il doit faire
face à une opposition puissante menée par Théodore le Stoudiote.
Dès la mort de l’empereur Théophile, en 845, le culte des images
est définitivement rétabli.
Lutte entre l'Église d'Occident et les pouvoirs temporels
aux xie et xiie siècles
Articles détaillés : Réforme grégorienne, Lutte du sacerdoce et de
l'Empire, Pauvres de Lyon et Pierre Valdo.
L'Église d'Occident se veut l'instance spirituelle, supérieure - dans
la conception aristotélicienne - à l'état temporel. Depuis l'époque
carolingienne, le pape est également à la tête d'un État et ne
manquera pas de jouer sur les deux tableaux.
Au xe siècle, l'évêque de Rome devenu pape est sous la tutelle de
l’aristocratie romaine quand se dissout l'Empire carolingien, puis
sous celle des empereurs germaniques. L’ensemble du monde
religieux est sous l’emprise des seigneurs féodaux, dans laquelle
la fonction d’évêque est un bien de famille.
                            L'antipape Clément III (au centre) avec
                            l'empereur Henri IV, Codex Jenensis
                            Bose, (1157).
                            Dans le Dictatus papæ, Grégoire VII
                            affirme la primauté du pape sur les
                            autres souverains.
L’idée d'indépendance fait son chemin. Au xie siècle, sous
l’influence du moine Hildebrand, le pape Nicolas II confie l’élection
pontificale au collège des cardinaux (1059). En 1073, Hildebrand
devient pape sous le nom de Grégoire VII. Il va lancer ce que l’on
appelle la « réforme grégorienne ». Sa doctrine est élaborée dans
le Dictatus papæ, qui affirme la primauté du Pape y compris sur les
autres souverains. Au même moment, Grégoire VII favorise la
construction du droit canonique, discipline centrale de l'Université
de Bologne fondée en 1080, qui sera codifiée avec le décret de
Gratien au xiie siècle.
En s’attaquant à l’investiture laïque, Grégoire VII entre en conflit
avec l’empereur germanique Henri IV. Celui-ci fait déposer le pape
par une assemblée d’évêques à Worms. C’est le début de la
Querelle des Investitures. Le pape fait à son tour déposer
l’empereur. Face à la rébellion de nombreux vassaux, l’empereur
« va à Canossa » : en tenue de pénitent, il va implorer le pardon du
pape au château de Canossa en Toscane (1077). En fin politique,
en 1080, l'empereur fait élire un antipape, Clément III. Ce n’est
qu’en 1122, que son fils Henri V conclut avec le pape Calixte II un
accord connu sous le nom de concordat de Worms. Aux termes
de ce compromis, l’investiture temporelle des évêques et abbés
revient à l’empereur, tandis que le pape leur accorde l’investiture
spirituelle. La papauté n’entend cependant pas renoncer à ses
prétentions. En 1139, le deuxième concile du Latran affirme que
« Rome est à la tête du monde ». Le conflit reprend de plus belle
au milieu du xiie siècle: il oppose l’empereur Frédéric Barberousse
au pape Alexandre III, avec un schéma sensiblement identique :
l’empereur fait désigner un antipape, tandis qu’Alexandre III s’allie
à la ligue des villes lombardes. Le conflit militaire tourne au
désavantage de Frédéric Barberousse, qui doit signer la paix de
Venise (1177). Cet épisode aura une conséquence importante : au
troisième concile du Latran (1179), il est décidé que le pape sera
dorénavant élu à la majorité des deux tiers du collège des
cardinaux.
La rupture de la « Pentarchie » par le schisme de 1054
Article détaillé : Séparation des Églises d'Orient et d'Occident.
Au ixe siècle, le premier problème grave tourne autour de la
nomination du patriarche de Constantinople. L’empereur Michel III
dépose le patriarche Ignace, et le remplace par Photios. Le pape
Nicolas Ier, qui y voit une occasion d’intervenir dans les affaires de
Constantinople, finit par refuser de reconnaître Photios: c'est le
« schisme de Photius ». On évoque alors, pour la première fois, la
question du « filioque », qui reste en suspens lorsque le pape et
Photios réconcilient. Le schisme de 1054 dont les origines sont
politiques, intervient lorsque le légat du pape Hubert de Moyen-
moutier et le patriarche de Constantinople Michel Cérulaire
s’excommunient mutuellement. La séparation des églises suit en
gros la frontière linguistique et politique qui partageait les deux
Empires d'Occident et d'Orient[50] : les églises de liturgie latine
suivent Rome, celles de liturgie grecque, slavonne ou roumaine
suivent Constantinople. Les quatre patriarcats d'Orient
(Jérusalem, Alexandrie, Antioche et Constantinople) continuent à
suivre le symbole de Nicée-Constantinople, tandis que l'église de
Rome y ajoute le « filioque », une modification doctrinale due à
Charlemagne, qui change complètement les rapports de l'Église
romaine avec les non-catholiques, puisqu'avec le « filioque », seule
une âme chrétienne peut être sauvée, alors que sans lui, Dieu peut
sauver toute âme, chrétienne ou non : cette différence va rendre le
prosélytisme et les missions de l'Église latine, mais aussi sa
volonté de contrôle sur ses fidèles (Inquisition) beaucoup plus
fortes qu'auparavant, et va contribuer à motiver les croisades,
émaillées d’une multitude d’incidents entre « Latins » et « Grecs ».
En 1204, le sac de Constantinople par les croisés va consommer
la rupture. Mais ce sont les innovations doctrinales et canoniques
de Rome qui la rendent irréversible (Filioque, Purgatoire, autorité
temporelle des papes, célibat des prêtres, inquisition...). À deux
occasions, au deuxième concile de Lyon en 1276 et au concile de
Florence en 1439, pour obtenir le soutien des armées occidentales
contre la conquête musulmane, des empereurs byzantins
reconnaissent la primauté du pape de Rome, et tentent de
reconstituer la « Pentarchie », mais sont désavoués par la
hiérarchie de ce que l’on peut maintenant appeler l’Église
orthodoxe. Après la chute de l'empire d'Orient, du xie au xve siècle,
l'Église occidentale n'aura de cesse que de reconquérir les petites
églises en sorte d'isoler les églises orthodoxes.
Enfin, la Quatrième croisade, en affaiblissant de manière
irréversible l'Empire byzantin dont les ressources économiques
sont captées par les thalassocraties vénitienne et génoise,
l'empêche de continuer à jouer son rôle de « bouclier de l'Europe »
face aux Turcs ottomans qui débarquent en 1332 en Europe,
encerclent Constantinople qu'ils prennent en 1453, puis portent en
1526 leur frontière aux portes de Vienne, qu'ils assiègent en 1529
et 1683.
Apogée de la société chrétienne occidentale au xiiie siècle
Articles détaillés : Catharisme, Inquisition, Béguines et Libre-
Esprit.
Le processus engagé aux xie – xiie siècles culmine au xiiie siècle,
sous le pontificat d’Innocent III. Celui-ci a une conception élevée
de la fonction pontificale. Sur le plan spirituel, son autorité est
sans partage et s’exerce à travers toute la chrétienté occidentale
par l’envoi de légats pontificaux. Sur le plan temporel, il fait une
distinction entre l’auctoritas du pape et la potestas, que les
souverains tiennent du pape. Innocent III intervient dans les
affaires temporelles de nombre d’États en excommuniant ou
déposant les souverains. Il obtient par ailleurs que plusieurs de
ces souverains se déclarent vassaux du Saint-Siège (notamment
Jean sans Terre, roi d’Angleterre). Ses successeurs reprennent la
lutte contre l’Empire incarné par le Hohenstaufen Frédéric II. Le
conflit sans merci qui oppose les guelfes (partisans du pape) aux
gibelins (partisans de l’empereur), tourne à l’avantage de la
papauté : grâce à l’appui de Charles d’Anjou, la dynastie des
Hohenstaufen est éteinte et le Saint-Empire éliminé d’Italie. La
papauté triomphe également en Orient : au deuxième concile de
Lyon (1274) l’empereur Michel VIII Paléologue, partisan de
l’« union des Églises », reconnaît la primauté du pape de Rome.
Ces succès sont de courte durée : dès la mort de Michel VIII,
l’Église byzantine rejette l’union, tandis qu’en Occident le roi de
France Philippe le Bel, irrité par les ingérences du Saint-Siège,
opère un coup de force : lors de l’épisode connu sous le nom
d’« attentat d'Anagni », il s’en prend physiquement au pape
Boniface VIII (1303), qui meurt du choc de cette humiliation.
Crises de l’Église aux xive et xve siècles
Articles détaillés : Occident chrétien, Mystique rhénane, Ordre du
Temple, Joachim de Flore et Chasse aux sorcières.
Grosso modo, du point de vue l'église latine, le christianisme
connait une hérésie par siècle, parfois plus. Venu s’installer
provisoirement à Avignon pour préparer le concile de Vienne,
destiné à condamner les Templiers, le pape français Clément V
finit par y demeurer, vu l’insécurité qui règne en Italie. Cette
situation se perpétue sous ses successeurs Jean XXII et Benoît
XII. L’administration papale atteindra un degré de centralisation
inégalé jusqu’alors, notamment en matière de fiscalité pontificale,
mais les prétentions de la papauté à gouverner le monde chrétien
suscitent de plus en plus d’opposition, notamment de la part de
théologiens comme Marsile de Padoue ou Guillaume d'Ockham.
Les monarchies occidentales comme la France et l’Angleterre,
elles aussi sur la voie de la centralisation, se rebiffent. C’est
cependant le luxe de la cour papale qui finit par scandaliser bon
nombre de chrétiens.
                            Hus au bûcher. Chronique de Spiez
                            illustrée de Diebold Schilling le Vieux,
                            1485
L’écrivain Pétrarque la traite de « nouvelle Babylone » et Catherine
de Sienne la dénonce en termes encore plus violents. Sensible à
ces critiques, le pape Grégoire XI revient s’installer à Rome en
1377. À peine élu, son successeur Urbain VI, extrêmement
autoritaire, entre en conflit avec les cardinaux. Sous prétexte qu’ils
ont élu le nouveau pape sous la contrainte de la population
romaine, une majorité de ceux-ci procèdent à l’élection d’un
nouveau pape, Clément VII, qui s’installe à Avignon. Urbain VI
refuse de s’effacer. C’est le début du Grand Schisme d'Occident
(1378-1417).
La querelle d’obédience divise le monde chrétien occidental tout
entier. Le schisme se prolonge après la mort des deux
protagonistes, qui ont chacun un successeur. Le concile de Pise
(1409), embrouille encore un peu plus la situation en élisant un
troisième pape. Dans une Chrétienté occidentale désorientée, des
remises en cause doctrinales voient le jour: en Angleterre celle de
John Wyclif condamnée en 1382 et surtout en Bohême celle de
Jan Hus, moins radicale mais plus durable. L’empereur Sigismond
convoque le concile de Constance en 1414. Celui-ci condamne les
théories de Wyclif et Hus. Ce dernier est exécuté. Le concile
dépose ensuite les trois papes et procède à l’élection d’un pape
qui fait enfin l’unanimité : Martin V. Si l’unité de l’Église est rétablie,
le besoin de réformes continue à se faire sentir. Certains
théologiens voient la solution dans la tenue régulière de conciles
(conciliarisme). Ces thèses se retrouvent d’ailleurs dans les
décrets Haec sancta et Frequens du concile de Constance. Le
concile de Bâle à peine réuni en 1431, il est dissous par le pape
Eugène IV. Les participants au concile se rebiffent et refusent de
se disperser. Ce mini-schisme se termine par la victoire du pape
qui manœuvre habilement en convoquant un nouveau concile à
Ferrare puis à Florence.
Si la primauté du pape sur les conciles est acquise pour
longtemps, le pouvoir papal est néanmoins battu en brèche sur
plusieurs fronts, qu’il s’agisse de l’indépendance des Églises
nationales, comme en France où le roi promulgue la Pragmatique
Sanction de Bourges, ou de la persistance de mouvements
radicaux, comme en Bohême, où le pape doit transiger avec les
Hussites. Par ailleurs, les conflits au sommet de l’Église ont jeté le
trouble dans l’esprit des fidèles, dont la piété prend un caractère
plus personnel. Au xve siècle, le christianisme occidental est
traversé par un courant mystique, dont Maître Eckhart et Jean de
Ruisbroek sont les représentants les plus connus.
Le temps des réformes
Le temps des Réformes n'est pas seulement l'affaire des Églises
qui en sont issues. C'est un mouvement européen issu de facteurs
religieux, politiques, démographiques, économiques, culturels et
technologiques.
Les facteurs de la Réforme
Facteurs religieux
Au xve siècle et au début du xvie siècle, la chrétienté est encore
imprégnée par certains aspects de la mentalité du Moyen Âge.
Elle est tourmentée par la peur de la damnation éternelle et par
l'espérance du salut. L'Église a mis en place au cours des siècles
tout un arsenal de mesures permettant de gagner son salut et de
réduire la durée passée au purgatoire : jeûne, pénitence,
pèlerinages, prières, processions, culte de la Vierge, culte des
saints et commerces des reliques, commerce des indulgences. Le
bas clergé issu du peuple est à peine instruit et contribue à faire
de la religion un ensemble de pratiques plus proches de la
superstition que de la foi. Le peuple des fidèles, souvent illettré
(seulement 10 % de la population sait lire), qui entend la parole de
Dieu proclamée en latin dans les églises, et qui donc n'a accès
qu'à des commentaires de la Bible en langue vulgaire, est souvent
désorienté par ces pratiques formelles. La croyance à la
sorcellerie est très répandue. Les réformateurs n'auront donc de
cesse de revenir à la source : l'interprétation de la Bible, traduite
en langue vernaculaire[51].
Facteurs politiques
Au début du xvie siècle, la chrétienté est essentiellement répartie
entre l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique, vaste
ensemble dirigé par Charles Quint, la France dirigée par
François Ier, le Portugal, l'Angleterre, les États pontificaux, et les
pays scandinaves. Elle est menacée à l'est par l'Empire ottoman.
Les rivalités entre certains souverains, surtout ceux qui dirigent
les deux principales puissances du continent, Charles Quint et
François Ier (qui n'hésitera pas à s'allier avec les Ottomans contre
Charles Quint), auront pour effet de retarder la tenue d'un concile
pour régler les questions religieuses. Le concile de Trente n'ouvrira
qu'en 1545 et ne se terminera, après deux interruptions, qu'en
1563, alors que la rupture entre catholiques et protestants est déjà
consommée[51].
Facteurs démographiques
Le mouvement des essartages produit une meilleure nourriture et
l'allongement de la durée de la vie. Des surplus se dégagent et
créent des courants commerciaux et donc monétaires. L'Église
encourage le retard de l'âge du mariage ; une nouvelle période de
la vie se développe : l'adolescence propice aux études[52]. L'Église
développe donc des écoles.
Facteurs culturels
Articles détaillés : Nicolas de Cues, Laurent Valla, Jacques
Lefèvre d'Étaples, Érasme et Textus Receptus.
On invente la philologie (étude des textes), et la critique textuelle
grâce à laquelle Lorenzo Valla démontre que la Donation de
Constantin est un faux du vie siècle[53]. Avec l'exil des érudits
grecs, à la suite de la chute de Byzance, on voit arriver en Occident
des manuscrits bibliques grecs que personne n'avait jamais
vus[54] ; les humanistes contribuent à cette remise en question.
Les voyages des grandes découvertes amènent à s'interroger sur
le salut des indigènes avant leur évangélisation, partant sur son
propre salut dans un environnement où la mort est toujours
proche, celui des grandes pestes.
Facteurs économiques et technologiques
Les grandes découvertes favorisent une extension du commerce,
à partir de l'Espagne et d'une partie des féodaux européens
(anglais, italiens, espagnols, princes d'Europe centrale et baltes).
L'adoption d'un bi-métallisme produit un enrichissement et la
faculté de devenir mécène[55]. Les papes issus des grandes
familles italiennes se conduisent comme n'importe quels féodaux.
À la fin du xve siècle, l’Église était en crise. Au niveau de la
papauté et du haut clergé cette crise se manifestait par des
pratiques et des comportements qui n’avaient plus aucun rapport
avec la foi : les papes faisaient la guerre et se préoccupaient plus
de s’enrichir que de faire respecter la religion. Ils pratiquaient le
népotisme, c’est-à-dire qu’ils plaçaient leurs protégés (souvent
leurs enfants illégitimes) à des postes importants ; le haut clergé
pratiquait le cumul des bénéfices ecclésiastiques ; on vendait des
simonies et on se livrait à la vente d’indulgences (pardon des
péchés). Des croyants réagissent à cette situation.
L'invention de l'imprimerie rend le livre plus accessible, moins cher
et donc plus répandu. On imprime aussi des tracts et des
placards[N 7]. La première bible est imprimée (en latin) dès 1455.
Les écrits des réformateurs sont largement diffusés grâce à
l'imprimerie.
La Réforme protestante
Articles détaillés : Réforme protestante, Jan Hus, John Wycliff et
Jean Calvin.
L'adoption de la Réforme est aussi un caractère politique. C'est un
moyen pour les princes d'affirmer leur indépendance face à une
papauté revendiquant une théocratie universelle ou pour les
populations de pouvoir se révolter face un souverain mal accepté
comme en Écosse et aux Pays-Bas espagnols. Dès le xvie siècle,
se développent au sein de la Réforme des mouvements plus
radicaux appelés à jouer un rôle dans le développement du
protestantisme : le puritanisme en Angleterre et le baptisme en
Europe centrale. Par ailleurs, les nouvelles colonies anglaises en
Amérique du Nord serviront de refuge à de nombreux groupes
persécutés en Europe. Ceci explique que les États-Unis soient
encore actuellement un des foyers les plus vivaces du
protestantisme avec l'Europe du Nord (Suède, Danemark, Lituanie,
Pays-Bas) et l'Europe Centrale (Allemagne, Suisse, Hongrie).
Les excès commis par un petit groupe d’anabaptistes fanatiques
qui avaient pris le pouvoir à Münster en 1534 ont contribué à
dresser contre eux les autorités tant catholiques que protestantes.
La majorité des anabaptistes sont pourtant pacifistes, comme en
témoigne la prédication de Menno Simons (1496-1561), un de
leurs principaux dirigeants, auquel doit son nom les mennonites.
Un autre groupe d'anabaptiste, implanté en Moravie, porte le nom
de frères Moraves.
Dès le début du xviie siècle, le protestantisme s’épanouit en
Amérique du Nord. La plupart des colonies anglaises ont été
fondées par des groupes protestants très divers. Un des groupes
les plus connus est celui des Pilgrim Fathers ou pères pèlerins qui
fondent Plymouth au Massachusetts en 1620, composé de
Puritains anglais. À partir de 1639, Roger Williams, chassé du
Massachusetts, fonde des Églises baptistes dans la colonie de
Rhode Island. Le quaker anglais William Penn (1644-1718) fonde
en 1682 la colonie de Pennsylvanie. Il y invite les mennonites
allemands, persécutés dans leur pays, qui arrivent par dizaines de
milliers. Des calvinistes écossais et hollandais fondent des
communautés presbytériennes.
La Réforme dans le Saint-Empire
Articles détaillés : Johannes Gutenberg, Imprimerie, Thomas
Müntzer, Réforme radicale, Jacobus Arminius, Martin Luther et
Martin Bucer.
                            Martin Luther met au point un
                            système théologique inspiré de saint
                            Augustin, propre à calmer l'angoisse
                            que lui pose l'incertitude de son
                            propre salut[50]
Martin Luther (1483-1546) est un moine tourmenté par son salut,
il s’interroge donc sur la situation décrite ci-dessus. Dès 1515, il
commence à « repenser » la religion en donnant des cours sur
certaines épîtres de Paul (dont l'épître aux Romains), et en 1517,
quand les envoyés du pape arrivent pour vendre les indulgences, il
affiche sur la porte de son église 95 thèses, dans lesquelles il
condamne la vente d'indulgences et les autres abus de l’Église. Le
pape le somme de se rétracter et face à son refus l’excommunie.
Luther devra également faire face à l’empereur Charles Quint. Ce
dernier, soucieux de ménager à la fois le pape et les princes de
l’Empire dont certains avaient déjà rallié le luthéranisme (nom de
la doctrine de Luther), hésitera entre la répression et la tolérance.
D’abord, il chasse Luther mais devant les protestations de certains
princes luthériens (d’où le nom de religion protestante), il accorde
à chaque prince le droit de choisir sa religion, ses sujets étant
obligés de le suivre.
Les thèses de Luther :
  Le croyant doit pouvoir recourir directement à la Bible car la
  religion est une affaire de contact personnel entre la créature
  (l’homme) et son créateur (Dieu). Dans cet esprit Luther traduit
  la bible en allemand.
  Le salut ne peut s’espérer que par la grâce divine (sola gratia),
  don gratuit qui rend inutiles les œuvres qui ouvriraient des
  mérites dans l'économie de la Rédemption, par la foi (sola fide)
  et par les écritures (Sola scriptura) qui expriment la vraie parole
  de Dieu.
  Le rôle du clergé est ramené à une mesure humaine : il n’est
  plus l'intermédiaire obligé entre Dieu et les hommes, ce qui rend
  superflu un ordre sacerdotal dont l'Évangile lui-même ne souffle
  mot. Il est un érudit qui peut servir de guide spirituel.
  Luther élague le christianisme des doctrines non bibliques
  construites par la tradition (culte de la Vierge et des saints,
  purgatoire), ne garde que les deux sacrements évoqués dans le
  Nouveau Testament : le baptême et la Cène.
Du point de vue politique, il se range du côté des bourgeois contre
les paysans et le petit peuple qui avaient cru trouver un soutien
dans sa doctrine et s’étaient révoltés contre leurs princes avec la
Réforme radicale.
La Réforme en Suisse
Articles détaillés : Réforme protestante en Suisse et Ulrich
Zwingli.
En Suisse, la Réforme a lieu en même temps qu’en Allemagne. Les
idées du réformateur suisse Ulrich Zwingli (1484-1531) sont au
départ proches de celles de Luther. À partir de 1529, il s’éloigne du
luthéranisme et perd le soutien des princes allemands. Il est tué
en 1531 à la bataille de Kappel, qui oppose les cantons suisses
catholiques à Zurich. Cette défaite militaire freine le
développement du protestantisme en Suisse. Le réformateur
français Calvin appelé, chassé, puis rappelé à Genève (1541), fait
de cette ville un bastion du protestantisme. Il fait condamner à
mort et brûler Michel Servet parce que celui-ci réfutait la doctrine
de la Trinité.
La Réforme en France
Articles connexes : Sébastien Castellion, Théodore de Bèze,
Guerres de religion (France), Massacre de la Saint-Barthélemy,
Institution de la religion chrétienne, Michel Servet, Ambroise Paré,
Bernard Palissy, Maximilien de Béthune, duc de Sully et Olivier de
Serres.
Les idées de Luther inspirent un juriste français, Jean Calvin
(1509-1564). Ce dernier propage d’abord le luthéranisme puis le
transforme en une doctrine plus sévère. Pour le calvinisme,
l’homme est entièrement soumis à Dieu : chacun est d'avance
prédestiné à recevoir, ou non, la grâce: dans le débat entre la grâce
divine et le libre arbitre, celle-là l'emporte nettement. Il faut
gouverner suivant les Écritures (dépouillement total des lieux de
cultes, réglementation des tenues vestimentaires, bijoux, etc.).
Cette doctrine, dont le succès est partiel en France, s’impose en
Suisse, dans le nord des Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) et en
Écosse. Par ailleurs, des calvinistes persécutés en Angleterre
émigrent en Amérique du Nord, notamment aux États-Unis.
En France, la Réforme aboutit à la persécution des Huguenots et à
de sanglantes guerres de religion. En 1598, l’édit de Nantes y mit
un terme pour 60 ans en autorisant le culte réformé, jusqu'à la
révocation de cet édit par Louis XIV en 1685. Les Huguenots sont
à nouveau persécutés par les Dragonnades et forcés à se
convertir au catholicisme.
La Réforme en Angleterre
Articles détaillés : Oliver Cromwell, Non-conformisme, Isaac
Newton et Réforme anglaise.
Dans ce pays, les motivations sont d'abord politiques ; leur
caractère religieux tient à l'indépendance de l'église d'Angleterre
en regard d'une volonté pontificale théocratique. Le roi
d’Angleterre, Henri VIII, veut être le seul à contrôler son royaume
(absolutisme). Il désire donc se débarrasser du pouvoir que
détient le pape sur l’Église d’Angleterre. Il trouve un prétexte (son
divorce refusé par le pape) et, en 1534, se proclame chef de
l’Église d’Angleterre ou anglicane. L’anglicanisme réunit une
grande partie de la doctrine calviniste et la hiérarchie et du rituel
catholique (décorations, fastes nécessaires pour célébrer la gloire
de Dieu).
Les calvinistes qui ne tolèrent pas cette adaptation sont
persécutés et s’exilent (voir puritanisme). En Angleterre les
puritains ou non-conformistes estiment que l’Église anglicane ne
s’est pas suffisamment dégagée du catholicisme; ils sont
notamment opposés à l’organisation épiscopalienne à laquelle ils
préfèrent des communautés d’anciens et des synodes, c’est-à-dire
une conception congrégationaliste de l’Église. Ils sont aussi
partisans d’une plus grande rigueur morale. Face à l’opposition et
à la politique de persécution de la plupart des souverains anglais
(sauf sous Cromwell) du xvie au xviie siècle, ils émigreront d’abord
vers les Provinces-Unies, où ils entreront en contact avec la
tendance baptiste.
Les baptistes sont opposés au baptême des enfants
(pédobaptême), auquel ils préfèrent le baptême des adultes. Ils
pratiquent le baptême par immersion, plutôt que par aspersion.
Eux-mêmes récusent le terme d’« anabaptistes », à savoir « qui
rebaptisent » dont les affublent leurs adversaires : il ne peut en
effet être question d’un « rebaptême », puisque celui des enfants
ne peut être considéré comme valable. Leur idée du
congrégationalisme va plus loin que celle des puritains :
l’interprétation des Écritures repose sur le consensus qui résulte
d’un débat auquel chaque membre de la communauté peut
prendre part. Il s’agit d’une conception très démocratique du
christianisme.
La Contre-Réforme
Articles détaillés : Contre-Réforme, Concile de Trente et Édit de
Nantes.
« Depuis le concile de Trente, l'Église catholique n'a développé de
théologie qu'anti-protestante », écrit Yves Congar[56]. C'est une
tendance de fond qui préside encore à la crise moderniste[57] et
dure jusqu'au concile Vatican II[58].
Devant la crise politico-religieuse, l'Église catholique engage le
mouvement de la Contre-Réforme, parfois nommée « Réforme
catholique ». La Compagnie de Jésus y joue un rôle primordial en
se plaçant directement sous l'autorité du pape et en se chargeant
de la formation intellectuelle des fidèles et des missions
évangélisatrices, notamment dans le Nouveau Monde et en Asie.
L’Inquisition, tribunal religieux créé au xiiie siècle, est rétablie
malgré l'opposition des Jésuites. Elle fait torturer et brûler les
hérétiques. En 1543, l’Index des « livres interdits » est instauré.
Pour consacrer ces décisions, le pape Paul III réunit le concile de
Trente (1542-1563). Celui-ci décide de mettre un terme aux
nombreux abus : concubinage des prêtres, absentéisme des
évêques, ignorance intellectuelle de nombreux curés... Il maintient
la doctrine catholique dans ses dogmes (le pouvoir intercesseur
de la Vierge Marie et des saints, les sept sacrements, la
transsubstantiation…) Il réaffirme également les pratiques et les
traditions de l’Église romaine : la prière et Bible en latin, l'obligation
du célibat clérical), la nécessité de la foi et des œuvres pour le
salut, l’existence du purgatoire et l’émission (mais non pas la
vente) d’indulgences. En d’autres termes, toutes les objections
des protestants ont été rejetées sans compromis.
Le développement de la Contre-Réforme ne suit pas le même
cours dans les différents pays catholiques. Dans une politique
défavorable à l’égard du pape et de l’Espagne, la France n’accepte
pas les principes du concile de Trente et s’oppose
catégoriquement à l’inquisition. La Contre-Réforme ne débute en
France que dans les années 1580. Elle atteint son apogée sous le
règne de Louis XIV. En Allemagne, elle débouche sur la guerre de
Trente Ans.
Expansion coloniale
Article détaillé : Missions catholiques aux xvie et xviie siècles et
Religion aux États-Unis.
En 1455, le pape Nicolas V concéda au Portugal l'exclusivité du
commerce avec l'Afrique et encouragea Henri le Navigateur à
soumettre en esclavage les « sarrasins et autres infidèles »,
comptant sur les progrès des conquêtes pour obtenir des
conversions[59]. Après la découverte de l'Amérique par les
Européens en 1492, le pape Alexandre VI est amené à arbitrer le
partage du nouveau monde entre les puissances espagnoles et
portugaises[N 8], et leur attribue l'activité de mission qui a souvent
été considérée par les puissances coloniales comme un
instrument permettant d'introduire les intérêts occidentaux, voire
de légitimer des interventions politiques ou militaires. Le
catholicisme s'implante aux Amériques avec les conquêtes
espagnoles, au Mexique avec la conquête de Cortés et au Pérou à
la suite de celle de Pizarre[60]. Les missions vers l'Asie remportent
peu de succès, sauf aux Philippines et à Goa[61].
Les bulles pontificales Sublimus Dei (29 mai 1537) et Veritas ipsa
du pape Paul III (2 juin 1537) condamnent l'esclavage des
Amérindiens[62] ainsi que « toute mise en doute de la pleine
humanité de ceux-ci », mais n'évoque pas les Noirs. Après la
Controverse de Valladolid en 1550 la traite négrière se généralise.
À l'issue des guerres de religion qui opposèrent catholiques et
protestants en Europe, les colonies anglaises d'Amérique offrirent
dès le xviie siècle un asile à ceux qui fuyaient l'intolérance
religieuse en Europe. Alors que le Nord-Est restait puritain et les
États du Sud anglicans, dans les États du centre l'arrivée des
immigrants anabaptistes et piétistes allemands, des frères
moraves tchèques, des presbytériens écossais et nord-irlandais,
des huguenots français, des méthodistes et baptistes anglais
notamment provoquèrent le foisonnement religieux du grand
réveil. C'est dans ce contexte que de grands prédicateurs
itinérants parcoururent le territoire.
L'Église coloniale prit fin en Amérique du Sud, après l'expulsion
des Jésuites en 1767 puis la prise d'indépendance des États vis-à-
vis de l'Europe[60].
L'Église catholique et la modernité
Article détaillé : Christianisme au XVIIIe siècle.
L’Église catholique et les Lumières
Articles détaillés : Siècle des Lumières et Relation entre science et
religion.
À la fin du xvie siècle, les premières lectures critiques[N 9] de la
Bible entamèrent le monopole spirituel de l’Église catholique
romaine, tandis que la Révolution copernicienne avait mis en
cause le géocentrisme. La hiérarchie catholique ne reviendra sur
cette question qu'au milieu du xviiie siècle, sous Benoît XIV. Si ce
dernier admet une ouverture relative de l'Église au monde
moderne, il condamne toutefois sévèrement la franc-maçonnerie
(Providas romanorum, 1751). Au même moment, des philosophes
athées (comme Diderot ou D'Alembert) ou déistes (comme
Voltaire) ne se privent pas de critiquer l’Église, le fanatisme et les
superstitions.
Bien que certains, tels Maurice Sachot[63], attribuent au
christianisme une part importante dans la séparation des
pouvoirs religieux et politiques (« rendez à César ce qui est à
César »), selon Paul Veyne, « l’initiative et le gros du travail sont
dus aux Lumières »[63]. L'influence grandissante de l'idée de laïcité
et de sécularisation n'est cependant pas portée uniquement par
des adversaires des Églises : Kant, croyant et protestant, qui pose
un jalon décisif dans l'histoire des rapports entre foi et raison,
prône leur autonomie respective.
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L’Église catholique et la Révolution française
La Révolution française pose la question du rapport de l’État et de
l’Église dans les pays catholiques.
Dans la foulée du gallicanisme, l’Assemblée constituante de 1789
française adopte un ensemble de mesures qui transforment
radicalement les structures religieuses en France :
  Elle abolit en février 1790 les vœux monastiques et supprime de
  fait les ordres et congrégations religieuses,
  Elle adopte le 12 juillet 1790 la Constitution civile du clergé qui
  subordonne l’Église à l’État, met en place des diocèses
  correspondant aux départements, et des prêtres et évêques
  élus.
Les biens du clergé sont par ailleurs confisqués. Cette décision
entraîne un schisme entre l’Église « officielle » du point de vue de
la Révolution (c’est-à-dire « assermentée ») et les membres du
clergé restés fidèles au pape (les prêtres « réfractaires »). En
novembre 1791, un décret est voté contre les prêtres réfractaires.
Après quelques années de persécution pure et simple de la
religion, Napoléon Ier négocie avec le pape le Concordat de 1801,
qui servira plus tard de modèle dans de nombreux pays. Cet
accord marque un souci d’apaisement et permet malgré tout au
pape d’affirmer son autorité sur l’Église gallicane. Le xixe siècle
sera marqué par l’ultramontanisme, un courant de pensée qui
reconnaît l’infaillibilité et la suprématie pontificale.
Le courant moderniste
Articles détaillés : Mouvement d'Oxford, Crise moderniste,
Modernisme dans l'Église catholique et Protestantisme libéral.
Le monde « moderne » qui émerge des guerres napoléoniennes a
changé, et l’Église catholique ne retrouve ensuite jamais la
position qu’elle occupait durant l’Ancien Régime. Les sociétés se
sécularisent rapidement. En revanche, le Vatican envoie de
nombreux missionnaires dans les colonies[N 10].
En France, la politique pro-cléricale de la Restauration (loi Bonald
abolissant le divorce, loi sur le sacrilège punissant ce dernier de la
peine capitale, etc.) est emportée par la révolution de 1830. La
question religieuse continue toutefois de faire débat tout au long
du xixe siècle et même après, de la loi Falloux de 1850 favorisant
l'enseignement confessionnel, à la loi de séparation des Églises et
de l'État de 1905 en passant par les lois Jules Ferry sur l'éducation
laïque, gratuite et obligatoire[64].
Les États pontificaux, dernier vestige du pouvoir temporel de la
papauté[65], sont absorbés par le nouvel État italien, et à partir de
1870, le pape se considère comme prisonnier dans la Cité du
Vatican. Cette affaire ne sera réglée que sous Mussolini par les
accords du Latran (1929).
En 1864, Pie IX publie l’encyclique Quanta Cura , à laquelle s’ajoute
le Syllabus, qui condamne sans appel 80 « erreurs modernes ». De
nombreux ouvrages suspectés de « modernisme » sont mis à
l’Index. Cette tendance se confirme lors du premier concile
œcuménique du Vatican (1870), dont la principale décision est de
proclamer l’infaillibilité pontificale (encyclique Pastor Æternus) : le
pape, lorsqu'il parle ex cathedra et en tant que docteur suprême de
l'Église, ne peut, selon ce dogme, se tromper. Certains évêques
sont en désaccord avec les décisions, ce qui donne lieu à un
schisme dans la seconde moitié du xixe siècle : celui de l'Église
vieille-catholique.
L’Église catholique doit affronter des courants intellectuels athées
et anticléricaux[66]. En France, le positivisme d’Auguste Comte
secoue les fondements de la métaphysique et de la religion. Des
penseurs tels que David Strauss ou Ernest Renan lancent la quête
du Jésus historique et fondent les sciences religieuses ainsi que
l'exégèse critique de la Bible[67]. Les progrès des sciences
naturelles, en géologie et en paléontologie notamment,
symbolisés par la publication en 1859 de De l'origine des espèces
de Darwin, invalident la lecture littérale de la Bible. Face à cet
effritement, la papauté réagit par un raidissement doctrinal[68] et
répond par le serment antimoderniste qui encourage le
fondamentalisme.
En réaction à l'infaillibilité pontificale d'une part et d'autre part à
l'évolution de la lecture de la Bible, les Églises conservatrices
américaines se réunissent à leur tour en Églises fondamentalistes.
Après la crise moderniste des premières années du xxe siècle, le
débat sur le modernisme dans l'Église catholique se poursuit
jusqu'au concile Vatican II (1963-1965), lancé par Jean XXIII et
poursuivi par Paul VI.
Le christianisme et la question sociale
La doctrine sociale de l'Église catholique
Article détaillé : Doctrine sociale de l'Église catholique.
Les problèmes sociaux consécutifs à la révolution industrielle
(révolte des Canuts…) poussèrent les chrétiens et l’Église
catholique à un renouvellement de leur pensée sociale. En effet,
les profondes transformations économiques, sociales et
politiques ne permettaient plus aux chrétiens et aux structures
existantes de l’Église catholique d’exercer la charité dans les
mêmes conditions. Il fallait refonder l’action sociale. Les premiers
à contester l’idée que la misère était inévitable et même
nécessaire furent des ecclésiastiques et des penseurs
catholiques. On peut citer Frédéric Ozanam et Lamennais en
France, Wilhelm von Ketteler en Allemagne.
Certains de ces penseurs furent d’abord condamnés par l’autorité
religieuse. Il faut distinguer différentes attitudes, celle des
individus (prêtres, intellectuels catholiques), celle des Églises
nationales et des partis politiques qui y sont liés, et celle du pape.
Peu à peu, une position officielle de l’Église par rapport au
problème social prit forme. Elle aboutit en 1891 à la promulgation
de l’encyclique Rerum novarum par la plus haute autorité de
l’Église, le pape Léon XIII. Cette attitude obligea les Églises
nationales à modifier leur point de vue et à admettre que des
mesures politiques étaient nécessaires pour soulager la misère.
Au niveau politique, ce nouveau courant finit par donner naissance
à diverses formations politiques qui se rassembleront
ultérieurement sous le nom de démocratie chrétienne. Celle-ci fut
longtemps combattue par une partie importante des catholiques
et par l’épiscopat.
Théologie de la libération
Article détaillé : Théologie de la libération.
Dans les années 1960 en Amérique latine, l’ampleur des inégalités
sociales et la violence des luttes incite des ecclésiastiques
catholiques à soutenir les combats pour la « libération des
pauvres », y compris par la révolution qui, dans cette aire
culturelle, est essentiellement marxiste-léniniste, donc en théorie
athée. Ce courant, dénommé « théologie de la libération » soutient
qu’existe, à cote du péché personnel, un péché collectif et
structurel, c’est-à-dire un aménagement de la société et de
l’économie qui cause la souffrance d’innombrables « frères et
sœurs humains »[69].
Au cours des années 1960 et 1970, des régimes militaires ont été
établis dans la plupart des pays d’Amérique latine. Alors que la
hiérarchie ecclésiastique soutient le plus souvent les dictatures en
place, les militants de la théologie de la libération participent
activement à la résistance contre ces dictatures et contribuent à
leur déclin à partir des années 1980. Ils ont été un facteur
important, sinon décisif, de la démocratisation de ces États[70]. En
Colombie, plusieurs prêtres s’engagent dans les guérillas
paysannes. Parmi eux, Camillo Torres, qui meurt au combat en
1966, et Manuel Pérez, qui commande la guérilla de l’ELN (Ejército
de Liberación Nacional) au cours des années 1980[71].
.Au Salvador, l’archevêque Oscar Romero est tué par des
paramilitaires en mars 1980. Ignacio Ellacuria et ses cinq
collègues jésuites de l’Université centre-américaine d’El Salvador
sont assassinés en novembre 1989 par l’armée gouvernementale.
En Argentine, certains prêtres sont torturés à mort sous le régime
de Jorge Videla[69].
Le christianisme social
Articles détaillés : John Wesley, Méthodisme, Armée du salut et
Socialisme.
Les Églises protestantes depuis la Réforme
Articles détaillés : Concorde de Leuenberg, Œcuménisme,
Libéralisme théologique, Églises Unies, Synode de 1873 et
Christianisme social.
La gouvernance des églises protestantes
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Sciences religieuses et libéralisme théologique
Articles détaillés : Recherches de science religieuse, Relation
entre science et religion, Sociologie des religions, Philosophie de
la religion, Anthropologie religieuse, Hypothèse documentaire,
Histoire deutéronomiste, Problème synoptique, Quêtes du Jésus
historique, Critique radicale et Politologie des religions.
                            Deux points de vue
                            historiographiques de la diversité
                            évolutive du christianisme illustrés
                            par des diagrammes en branches.
Les sciences religieuses se classent parmi les sciences humaines
et sociales. L'expression est souvent usitée au pluriel car il s'agit
d'approches pluridisciplinaires mais non théologiques du fait
religieux en sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie,
art, histoire littéraire, philologie, linguistique, exégèse ou
archéologie. Le droit et les sciences politiques peuvent également
être associés aux sciences religieuses lorsqu'il s'agit d'étudier
comment les sociétés régulent, de façons très diverses, le fait
religieux, allant du statut des institutions et des communautés
déclarées croyantes (comme les républiques islamiques) à celui
des accommodements raisonnables comme la laïcité. En 1885
l'école pratique des hautes études fut la première en France à
créer une section de sciences religieuses[72]. Les sciences
religieuses n'ont de rapports avec la théologie que pour éclairer la
compréhension de certaines manifestations phénoménologiques.
Le « libéralisme théologique », lui, a été décrit comme une
interprétation de moins en moins littérale des textes sacrés,
prenant en compte les apports des sciences religieuses[73], selon
l'aphorisme de 1862 « La parole de Dieu est rendue caduque par
les traditions des hommes » du bibliste Robert Young       (en)
                                                                  [74].
Articles détaillés : Judaïsme libéral, Islam libéral, Catholicisme
libéral et Protestantisme libéral.
L'histoire des religions est un intérêt objectivant pour les traditions
religieuses, dans une tradition comparatiste. La mise à distance
historique a permis de traiter la diversité des faits religieux
comme une réalité non polémique. Évitant toute folklorisation du
religieux, d'autres disciplines analysent le fait religieux comme une
réalité vivante spécifique, à la fois englobée et distincte des
cultural studies. La sociologie des religions est la branche des
sciences religieuses qui étudie les aspects quantitatifs (comme la
géographie) et la phénoménologie des religions (comme
l'anthropologie le fait dans les sociétés premières). La question de
la place en sciences religieuses d'une approche des théologies
comparées, vide à élucider les invariants ou les singularités
herméneutiques de chaque tradition[75].
L'œcuménisme
Articles détaillés : John Raleigh Mott, Nathan Söderblom, Willem
Visser 't Hooft, Conseil œcuménique des Églises, Yves Congar,
Œcuménisme et Ut unum sint.
Depuis le xixe siècle, dans le but de surmonter leurs divisions, des
chrétiens amorcent un rapprochement, dans le respect des
aspirations de chacun, appelé œcuménisme.
La première tentative de nouer un dialogue global
interconfessionnel a été le Parlement des religions du monde, qui
s'est réuni à Chicago du 11 au 27 septembre 1893, à l'occasion de
l'exposition universelle de Chicago ou World Columbian Exposition.
Il était coordonné par un chrétien unitarien, Jenkin Lloyd Jones   (en)
(1843-1918)[76].
                             John Mott en 1910
On fait généralement remonter le départ de l'œcuménisme
moderne à la Conférence internationale des Missions qui s'est
tenue à Édimbourg en 1910, présidée par le laïc américain John
Mott[77].
La conférence de Stockholm en 1925 rassemble anglicans,
protestants, et chrétiens orthodoxes, sous l'égide de l'archevêque
luthérien suédois Nathan Söderblom. Elle aboutit à la constitution
du mouvement œcuménique « Life and Work » qui préfigure le
Conseil œcuménique des Églises[78]. Le Vatican est cependant
absent.
Prévue initialement pour 1941, la création du Conseil œcuménique
des Églises (COE) fut retardée par la guerre de 1939-1945 et par
l’opposition de l’Église catholique[79]. L'assemblée constitutive du
COE s'est tenue en 1948, à Amsterdam. Dans sa première
déclaration commune - rédigée à Utrecht et acceptée à
Amsterdam -, le COE se présente tout d'abord comme « une
communauté [fellowship (sic)] d'Églises qui acceptent notre
Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur »[80]. Le premier
président du COE fut Willem Visser 't Hooft, de 1948 à 1966.
                             Yves Congar au concile
                             Vatican II en 1964
L’œcuménisme entre les catholiques et les « frères séparés »[N 11]
a pris son essor dans la seconde moitié du xxe siècle,
particulièrement à la suite du concile Vatican II (1962-1965) qui
institutionnalise l’œcuménisme par le Décret sur l’œcuménisme
(Unitatis Redintegratio) de 1964[81] qui reconnait le côté chrétien
du protestantisme et favorise la poursuite du dialogue[82]. Le
théologien dominicain Yves Congar fut l'artisan du ralliement de
l'Église catholique au mouvement œcuménique lors du concile
Vatican II[83].
Dans son encyclique Ut unum sint, le pape Jean-Paul II réaffirme
l'engagement œcuménique irréversible de l'Église catholique[84] :
   « Au concile Vatican II, l'Église catholique s'est
   engagée de manière irréversible à prendre la voie de
   la recherche œcuménique, se mettant ainsi à l'écoute
   de l'Esprit du Seigneur qui apprend à lire
   attentivement les « signes des temps ». Les
   expériences qu'elle a vécues au cours de ces années
    et qu'elle continue à vivre l'éclairent plus
    profondément encore sur son identité et sur sa
    mission dans l'histoire. L'Église catholique reconnaît
    et confesse les faiblesses de ses fils, consciente que
    leurs péchés constituent autant de trahisons et
    d'obstacles à la réalisation du dessein du Sauveur »
L'œcuménisme se concrétise aujourd'hui par la traduction
commune des textes saints (Traduction œcuménique de la Bible),
la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens (créée dès 1908),
qui se tient chaque année du 18 au 25 janvier, et par plusieurs
initiatives communes en vue de la sauvegarde de la Création
(Temps de la Création, Église verte) ou de l'évangélisation
(Parcours Alpha).
Notes et références
Notes
    1. Voir par exemple le travail d'Adrian Schenker o.p. et alii, portant
      sur l'Ancien Testament dans L'Enfance de la Bible hébraïque,
      Labor et Fides.
    2. Ac 11,26
 3. Hippolyte est souvent qualifié « d'antipape » ; c'est un
   anachronisme. La direction de l'Église de Rome à l'époque
   considérée était collégiale. Cette Église a adopté très
   tardivement le système de l'évêque Monarchique né en Orient.
   Il y a discussion sur le premier à tenir ce poste et ce serait soit
   en 280, soit en 320. Sur ce point voir Yves-Marie Hilaire et alii,
   Histoire de la papauté, 2 000 ans de tribulations.
 4. Voir confession de foi
 5. La disparition de l'Empire romain d'occident est une thèse
   historiographique contestée depuis une trentaine d'années
   comme le montre le titre de Charlemagne "empereur
   d'occident" ; les travaux des historiens de l'Antiquité tardive de
   Marrou à Brown ont relégué cette théorie au rang de
   l'idéologie.
 6. Les délégations occidentales aux précédents conciles étaient
   chétives ou arrivaient en retard de plusieurs semaines. Cf.
   Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La
   Découverte
 7. C'est-à-dire des affiches
 8. Le traité de Tordesillas, signé le 7 juin 1494 institue une ligne
   de partage qui passe à cent lieues à l'ouest des Açores
 9. par exemple, la Critica Sacra de Louis Cappel
10. Voir Encyclique Qui Pluribus Impar
 11. Expression désormais employée pour désigner les autres
    confessions chrétiennes, les termes schismatiques et
    hérétiques ne sont plus employés
Références
  1. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du
    mouvement chrétien, éd. CERF, coll. Initiations, 2001
    (ISBN 978-2-204-06215-2) cf. introduction
  2. C’est aussi le cas de nombreux films documentaires tels de
    Les Romains en Germanie de Christian Twente (2015) dans le
    troisième épisode Le centre de l’Empire
  3. Walter Bauer, Orthodoxy and Heresy in Earliest Christianity, éd.
    Sigler Press, 1996 (ISBN 978-0-9623642-7-3) (rééd.);
    Traduction originale en anglais (1934) en ligne (http://ccat.sas.
    upenn.edu/~humm/Resources/Bauer) [archive]
  4. Adolf von Harnack, Histoire des dogmes, éd. Le Cerf, 2e éd.
    corr., 1993 (ISBN 978-2-204-04956-6)
  5. En particulier l'école anglo-saxonne, telle que réunie au
    colloque d'Oxford Princeton The ways that never share qui
    conclut que le christianisme ne commence qu'avec la
    dogmatisation du ive siècle considérant Jésus-Christ comme
    l’unique Sauveur : Karl-Heinz Ohlig (dir), Christologie (2 tomes).
    Tome 1 : Des origines à l'Antiquité tardive, textes en main, Cerf;
  6. Karl-Heinz Ohlig (dir), Christologie, I, Des origines à l'antiquité
    tardive, CERF 1996 .
 7. Revue de l'antiquité tardive (http://antiquitetardive.free.fr/Revu
    e.html) [archive] EPHESS.
 8. Paul Veyne, Peter Brown, Aline Rousselle, Genèse de l'Antiquité
    tardive, Gallimard 1983.
 9. Nikolaos Svoronos, Ιστορία τών Μεσών χρονών (Histoire du
    Moyen Âge, en grec), ed. Λykeioy, Athènes 1963
10. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du
    mouvement chrétien, p. 217.
11. Pierre Geoltrain (dir.), Aux origines du christianisme,
    Folio/Histoire, « Introduction », p. XVII.
12. Simon-Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des
    origines à Constantin éd. Puf/Nouvelle Clio, 2007, p. 285
13. Xavier Levieils, Contra Christianos : la critique sociale et
    religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée
    (45-325), Walter de Gruyter, 2007, p. 139-140
14. Tacite Néron XV 44 : vulgus christianos appelabat, où l'auteur
    rapporte les tortures infligées par l'Empereur à ceux qu'il
    accuse de l'incendie.
15. Lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens, note 14, dans Les
    Pères Apostoliques, Coll. Foi Vivante, Cerf, 1998 p. 174.
16. Walter Bauer, Orthodoxy and Heresy in Earliest Christianity.
    Philadelphia : Fortress (1932 en allemand, 1971 en anglais,
    2009 en français)
17. Quand le christianisme a changé le monde, chapitre09, p. 154
    Maurice Sachot, Édition Odile Jacob
18. Régis Burnet, Épîtres et lettres Ier-iie siècle. De Paul de Tarse à
    Polycarpe de Smyrne, Paris, éd. Cerf, coll. « Lectio divina » no
    192, 2003
19. Régis Burnet, Paul, le bretteur de l’Évangile, éd. Desclée de
    Brouwer, 2000, Consultable en ligne (http://pauldetarse.free.fr/
    Page2.html) [archive]
         Les Actes des Apôtres, qui sont attribués à l’évangéliste
         Luc, font depuis quelques années les frais de la critique
         historique. Si les biographes d’antan leur ont accordé un
         crédit historique sans mesure, les historiens d’aujourd’hui
         ont remarqué l’incompatibilité de la figure de Paul des
         Actes avec celle qui se dégage de ses lettres, ainsi ses
         rapports avec l’Église de Jérusalem ou sa conception du
         judaïsme. La raison en est que l’auteur de l’ensemble Luc-
         Actes écrit pour l’édification de ses lecteurs en utilisant un
         programme théologique bien défini qui lui fournit une clef
         pour l’interprétation des événements historiques
20. Enrico Norelliet Bernard Pouderon, Histoire de la littérature
    grecque chrétienne, 1. Introduction. Initiations aux Pères de
    l'Église, avec Bernard Pouderon et alii, éd. Cerf, 2008, Cerf,
    2008
21. Les Pères Apostoliques, Paris, Cerf, 2001
22. Edition critique et traduction française du Dialogue avec
   Triphon par Philippe Bobichon, Fribourg, 2003: Vol. I (https://w
   ww.academia.edu/7280008/JUSTIN_MARTYR_Dialogue_avec_
   Tryphon_Dialogue_with_Trypho_%C3%A9dition_critique_VOLU
   ME_I_Introduction_Texte_grec_Traduction_Coll_Paradosis_%C
   3%A9ditions_universitaires_de_Fribourg_Suisse_no_47_1_2003
   _563_pages) [archive]; Vol. II (https://www.academia.edu/728
   0015/JUSTIN_MARTYR_Dialogue_avec_Tryphon_Dialogue_wit
   h_Trypho_%C3%A9dition_critique_VOLUME_II_Commentaires_
   Appendices_Indices_Collection_Paradosis_%C3%A9ditions_uni
   versitaires_de_Fribourg_Suisse_n_47_2_2003_562_page
   s) [archive]
23. Henri de Lubac, Exégèse médiévale
24. Jean-Marie Mayeur et al., Naissance d'une chrétienté (250-
   430) : Histoire du christianisme, Desclée, 1995 (lire en ligne (ht
   tps://books.google.com/books?id=Rq30AwAAQBAJ&pg=PA4
   1) [archive]).
25. Yves Modéran, La conversion de Constantin et la
   christianisation de l'empire romain en ligne (http://aphgcaen.fr
   ee.fr/conferences/moderan.htm) [archive]
26. L'expression est de Paul Veyne, Quand notre monde est devenu
   chrétien, éd. Albin Michel, Paris, 2007, p. 141
27. Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394)
   Paris, Albin Michel, 2007 recension (http://assr.revues.org/161
   63) [archive] dans Actualité de Sciences sociales des religions
28. Louis Bréhier, Les institutions de l'Empire Byzantin, évolution
   de l'humanité, Albin Michel
29. Hélène Ahrweiler, L'idéologie politique de l'Empire byzantin,
   Revue des études byzantines, 1976, Volume 34, Numéro 34
30. Yves Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté : 2000 ans de
   mission et de tribulations, Tallandier, 2003, 590 p.
   (ISBN 978-2-02-059006-8, lire en ligne (https://books.google.b
   e/books?id=w-MRAQAAIAAJ) [archive]), p. 44
31. Le monde de la Bible, Bayard, numéro hors-série : « Aux
   origines de la papauté moderne », Automne-Hiver 2002, Bayard
32. André Trocmé, L'Enfance du christianisme, éd. Noésis, 1997
33. Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien, éd. Albin
   Michel, 2007, p. 141
34. Marie-Émile Boismard, À l'aube du christianisme, avant la
   naissance des dogmes, éd. Cerf, 1998
35. Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394),
   Paris, Albin Michel, 2007,
36. Mircea Eliade, Dictionnaire des religions, Paris, Pocket,
   coll. « Agora », 1994, 364 p. (ISBN 2-266-05012-5), p. 129
37. Bart D. Ehrman, Les christianismes disparus : La bataille pour
   les Écritures : apocryphes, faux et censures, CERF
38. Voir la conférence d'introduction aux christianismes orientaux
   (http://www.erf-auteuil.org/conferences/introduction-christiani
   smes-orientaux.html) [archive]
39. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam : premiers temps,
   premières controverses, Bayard, 2009, « La situation religieuse
   au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 21
40. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam : premiers temps,
   premières controverses, Bayard, 2009, « La situation religieuse
   au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 22
41. Cf. Michel Kaplan, La chrétienté byzantine, du début du
   viie siècle au milieu du xie siècle. Images et reliques. Moines et
   moniales. Constantinople et Rome, Paris, éd. Sedes, coll.
   Regards sur l’Histoire, 1997, cité dans l'article Monothélisme,
   sur le site de lInstitut européen en sciences des religions,
   article en ligne (http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index2898.ht
   ml) [archive]
42. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam : premiers temps,
   premières controverses, Bayard, 2009, « La situation religieuse
   au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 23-24
43. Gérard Troupeau, Chrétiens face à l'Islam : premiers temps,
   premières controverses, Bayard, 2009, « La situation religieuse
   au Proche-Orient à l'aube de l'islam », p. 25
44. Walter Kaegi, Chrétiens face à l'Islam : premiers temps,
   premières controverses, Bayard, 2009, « Les défaites de
    Byzance en Orient », p. 26-27
45. Walter Kaegi, Chrétiens face à l'Islam : premiers temps,
    premières controverses, Bayard, 2009, « Les défaites de
    Byzance en Orient », p. 31-32
46. Hervé Legrand, article « Monothélisme », in Encyclopaedia
    Universalis, édition 2010, extrait en ligne (http://www.universali
    s.fr/encyclopedie/monothelisme/) [archive]
47. The Making of Late Antiquity (1978), The Cult of the Saints: Its
    Rise and Function in Latin Christianity (1981), Society & the
    Holy in Late Antiquity (1982) – The Rise of Western
    Christendom
48. F. Amsler, O. Bauer, P. Gisel, R. Gounelle, T. Laus, J.-D. Macchi,
    La Christologie, entre dogmes, doutes et remises en question,
    Actes de l'Université théologique libérale d'automne, Van
    Dieren
49. Bruno Dumézil, Les conversions forcées ont-elles existé ?,
    L'Histoire no 325, novembre 2007, p. 69-73
50. Antoine Sfeir (s. dir.), Atlas des religions, Plon-Mame, 1994
51. Daniel Olivier, Alain Patin, Luther et la Réforme, tout
    simplement, Les éditions de l'Atelier
52. Dans Le Temps de Réformes tome 1, Pierre Chaunu expose
    comment l'âge du mariage recule de 12 à 18 ans entre le xe et
    xve siècle.
53. Pierre Chaunu, op.cit., infra
54. Pierre Chaunu, Le temps des Réformes, tome 2
55. Pierre Vilar, L'Or et la monnaie dans l'histoire, 1969
56. Yves Congar, Journal du concile, tome 1, Cerf, 2001
57. Sous la direction de Alain Dierkens, L’intelligentsia européenne
    en mutation (1850-1875). Darwin, le Syllabus et leurs
    conséquences dans Problème d'histoire des religions,
    publication de L'ULB
58. Yves Congar, op.cit.
59. Alphonse Quenum, Les Églises chrétiennes et la traite
    atlantique du xve au xixe siècle, Karthala éditions, 2008
    (présentation en ligne (http://www.persee.fr/web/revues/hom
    e/prescript/article/assr_0335-5985_1994_num_86_1_1443_t1_
    0303_0000_3) [archive]), p. 72-73
60. Mircea Eliade, Dictionnaire des religions, Paris, Pocket,
    coll. « Agora », 1994, 364 p. (ISBN 2-266-05012-5), p. 122
61. Mircea Eliade, Dictionnaire des religions, Paris, Pocket,
    coll. « Agora », 1994, 364 p. (ISBN 2-266-05012-5), p. 123
62. Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité
    à nos jours, Paris, Le livre de poche, 2002, 319 p.
    (ISBN 2-253-90593-3), p. 144.
63. Quand le monde est devenu chrétien (http://www.scienceshum
    aines.com/index.php?id_article=21104&lg=fr) [archive],
    compte-rendu croisé des livres de Paul Veyne et de Maurice
    Sachot dans Sciences humaines.
64. Voir article Laïcité et Alain Dierkens (éd.), « Pluralisme religieux
      et laïcités dans l'Union européenne », in Problèmes d'histoire
      des religions, Volume 5, éd. Université de Bruxelles, 1994
65. Alain Dierkens (éd.), « Le libéralisme religieux », in Problèmes
      d'histoire des religions, Volume 3, éd. Université de Bruxelles,
      1992
66. Sous la direction de Alain Dierkens. L'intelligentsia européenne
      en mutation (1850-1875). Darwin, le Syllabus et leurs
      conséquences. Problèmes d'histoire des religions, volume 9,
      1998.
67. François Laplanche, La Crise de l'origine, la science catholique
      des Évangiles et l'histoire au xxe siècle Paris, Albin Michel, coll.
      « L'évolution de l'humanité », 2006.
68. Émile Poulat, Histoire, dogme et critique dans la crise
      moderniste, Albin Michel.
69. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet.
      Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de
      déstabilisation, Don Quichotte, 2015, p. 144
70. « La vraie Eglise des pauvres (https://www.lemonde.fr/idees/a
      rticle/2013/03/30/la-vraie-eglise-des-pauvres_3150919_3232.
      html) [archive] », sur Le Monde, 30 mars 2013.
71.   (es)   « Homenaje a los Líderes de la Teología de la Liberación -
      Voces de Colombia (http://www.eln-voces.com/index.php/edit
      orial-index/108-homenaje-a-los-lideres-de-la-teologia-de-la-liber
      acion) [archive] », sur Revista Insurrección, 15 février 2015.
72. E. Poulat et O. Poulat, « Le développement institutionnel des
      sciences religieuses en France », Archives des sciences
      sociales des religions, vol. 21, no 1,1966, p. 23-36 (lire en ligne
      (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr
      _0003-9659_1966_num_21_1_2582) [archive])
73. « Courant libéral » dans Foyer de l'âme - [1] (https://www.foyerd
      elame.fr/faire-vivre-la-parole/protestantisme-liberal/courant-lib
      eral/) [archive] ; Charles Kurzman,   (en)   Modernist Islam, 1840-
      1940, Oxford University Press 2002, (ISBN 9780195154689).
74.   (en)   « Young's Translation: Publisher's Note and Preface (La
      traduction de Young : note de l'éditeur et préface) (http://ww
      w.ccel.org/bible/ylt/ylt.htm) [archive] », sur ccel.org, 1898
      (consulté le 7 janvier 2020).
75. Sources : École pratique des hautes études, section des
      sciences religieuses - [2] (http://www.ephe.sorbonne.f
      r) [archive] ; Institut de recherche pluridisciplinaire « Religions,
      Spiritualités, Cultures, Sociétés » de l'Université catholique de
      Louvain - [3] (https://www.uclouvain.be/rscs) [archive] et
      « Enjeux des approches empiriques des religions », revue en
      ligne ThéoRèmes - [4] (http://theoremes.revues.org/) [archive].
76. Histoire du parlement Mondial des Religions sur le site du
      Conseil du Parlement M.R. (https://parliamentofreligions.org/hi
   story/) [archive]
77. Georges Tavard, « De l’œcuménisme au renouveau de la
   visibilité », dans Jean-Robert Armogathe et Yves-Marie Hilaire
   (dirs.), Histoire générale du christianisme, vol. 2 : Du xvie siècle
   à nos jours, Presses universitaires de France, 2010, p. 1105-
   106
78. Jean Baubérot, « L'archevêque luthérien Nathan Söderblom et
   la création du mouvement œcuménique « Life and Work » »,
   Revue historique, T. 262, Fasc. 1 (531) (juillet-septembre 1979),
   lire en ligne (https://www.jstor.org/stable/40953304) [archive]
79. Yves Congar, Journal d’un théologien, 1946-1956, éd du Cerf,
   2000 ; ce témoignage est confirmé dans les mémoires de
   Visser 't Hooft
80. Jean-Marie Roger Tillard, « La question de Dieu et le
   mouvement œcuménique », dans Michel Deneken (éd.),
   L'Église à venir : Mélanges offerts à Joseph Hoffman, Cerf,
   1999, p. 184
81. Approuvé en dernière lecture par les pères conciliaires le 21
   novembre 1964 par 2 137 voix contre 11.
82. Jean-Paul Willaime, « Œcuménisme/Œcuménicité », dans
   Régine Azria et Danièle Hervieu-Léger, Dictionnaire des faits
   religieux, Presses universitaires de France, 2010, p. 824
83. LEGRAND Hervé, « Yves Congar (1904-1995) : une passion
   pour l’unité. Note sur ses intuitions et son herméneutique
    œcuménique, à l’occasion du centenaire de sa naissance »,
    Nouvelle revue théologique, 2004/4 (Tome 126), p. 529-554.
    DOI : 10.3917/nrt.264.0529. lire en ligne (https://www.cairn.inf
    o/revue-nouvelle-revue-theologique-2004-4-page-529.ht
    m) [archive]
 84. Cf. Ut unum sint (http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_
    ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_25051995_ut-unum-sint
    _fr.html) [archive], encyclique du pape Jean-Paul II sur
    l'engagement œcuménique, 25 mai 1995.
Bibliographie
Généralités
 Histoire générale du christianisme, ouvrage collectif sous la
 direction de Jean-Robert Armogathe (avec Pascal Montaubin et
 Michel-Yves Perrin pour le T.1 ; avec Yves-Marie Hilaire pour le
 T.2), éd PUF, Collection Quadrige, septembre 2010, 2896 p.
 Pierre Chaunu, Le Temps des réformes T.I La crise de la
 chrétienté 250-1550, T.II La Réforme protestante, Éditions
 Complexe, Bruxelles, 1984
 Pierre Gisel, Patrick Évrard, La Théologie en postmodernité, Éd.
 Labor et Fides, 1996
 Yves-Marie Hilaire (sous la direction de), Histoire de la papauté,
 Le Seuil, Points Histoire, Paris, 2003
 Yves-Yves Lacoste (dir.), Histoire de la théologie,
 Points/Sagesse, 2009 (ISBN 9782757879801)
 Manfred Lütz, Le Christianisme en procès, Lumière sur 2000 ans
 d’histoire et de controverses, éditions Emmanuel, 2019
 Jean-Marie Mayeur (dir.), Histoire du christianisme : des origines
 à nos jours, Éd.: 1990-2000 en 13 tomes
Judaïsme et christianisme
 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du
 mouvement chrétien, 30-135, Éditions du Cerf, coll. « Epiphanie »,
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 Jonathan Bourgel, D'une identité à l'autre ? : la communauté
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 Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des chrétiens d’Orient, Fayard,
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Voir aussi
Articles connexes
 Christianisme primitif
 Origines du christianisme
 Racines juives du christianisme
 Branches du christianisme
 Expansion du christianisme
 Origines du judaïsme
 Art pendant la Réforme protestante et la Contre-Réforme
 Œcuménisme
Liens externes
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  stianesimi-nella-storia_(Dizionario-di-Storia)/) [archive]
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  Textes sur la vie des premiers chrétiens (https://clio-texte.cliona
  utes.org/la-vie-des-premiers-chretiens.html) [archive] Cliotexte
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