INTRODUCTION
À LA THÉOLOGIE
   BIBLIQUE
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Le terme théologie biblique peut être utilisé de plusieurs
manières. Bien que l’usage adopté dans le présent volume se
concentre sur une méthode particulière d’étude théologique.
Tout d’abord, cette expression est utilisée pour décrire le
mouvement de la théologie biblique qui est issu du libéralisme
et de la néo-orthodoxie.
Ce mouvement était au départ une réaction contre le
libéralisme et il cherchait à revenir à une étude exégétique de
l’Écriture, en mettant particulièrement l’accent sur l’étude des
mots de la Bible. En tant que mouvement, cependant, il n’est
jamais parvenu à se détacher de ses fondements libéraux et il
s’est accroché à sa méthodologie critique et historique.
Par exemple, en étudiant les Évangiles, les partisans du
mouvement de la théologie biblique appliquaient la méthode
critique et historique pour tâcher de découvrir quels mots,
attribués à Christ, avaient été réellement prononcés par lui.
Alors que ce mouvement reconnaissait la faiblesse du message
du libéralisme des XVIIIe et XIXe siècles, il n’en conservait pas
moins les présupposés libéraux au sujet de la Bible. Ces
personnes maintenaient le point de vue néo-orthodoxe de la
révélation, enseignaient l’évolution comme théorie des origines
et soulignaient l’aspect humain de la Bible plutôt que l’aspect
divin. Par conséquent, le mouvement s’autodétruisait. Il était
impossible de se lancer dans une étude exégétique sérieuse de
l’Écriture tout en niant l’autorité de l’Écriture.
Le terme théologie biblique s’utilise dans un deuxième sens, où
il dénote une méthodologie qui consiste à étudier les matériaux
de l’Ancien et du Nouveau Testament selon une orientation
historique afin d’élaborer une théologie. C’est une méthode
exégétique par nature, qui tire ses données de la Bible et non
d’une compréhension philosophique de la théologie ; elle met
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l’accent sur les circonstances historiques dans lesquelles les
doctrines sont apparues ; elle examine la théologie au sein
d’une période historique donnée (comme l’époque de Noé ou
celle d’Abraham) ou par rapport à un auteur particulier (comme
les écrits pauliniens ou johanniques).
La théologie biblique dans le sens expliqué ci-dessus peut être
définie comme étant « la branche de la science théologique qui
traite systématiquement de la révélation progressive de Dieu
dans un cadre historique telle que consignée dans la Bible».
On observe plusieurs éléments importants dans cette définition:
   Systématisation
La théologie biblique étudie les périodes de l’histoire pendant
lesquelles Dieu s’est révélé ou elle présente de façon
systématique les éléments doctrinaux importants des différents
auteurs bibliques. La théologie biblique, bien qu’elle soit
présentée dans une forme systématique, se distingue de la
théologie systématique, qui déduit la vérité à partir de la Bible
tout entière et d’autres sources que l’Écriture, dans le but de
systématiser la doctrine biblique. La théologie biblique est plus
étroite. Elle met surtout l’accent sur une période donnée de
l’histoire, comme celle de l’Ancien Testament, ou sur
l’enseignement explicite d’un auteur particulier du Nouveau
Testament.
   Histoire
La théologie biblique accorde une attention aux circonstances
historiques importantes dans lesquelles les doctrines bibliques
sont apparues.
Que peut-on apprendre de l’époque de la révélation de l’Ancien
Testament ?
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Quelles étaient les circonstances dans lesquelles Matthieu ou
Jean ont écrit ? Dans quelles circonstances se trouvaient les
destinataires de l’épître aux Hébreux ? Ce sont des questions
essentielles qui permettent de comprendre l’accent doctrinal
d’une période donnée ou d’un auteur spécifique.
   Révélation progressive
Une des doctrines orthodoxes maintenues pendant longtemps
par les évangéliques est la croyance en la révélation
progressive ; Dieu n’a pas révélé toute la vérité sur lui-même
d’un seul coup, mais il s’est révélé peu à peu, tout au long de
l’Histoire, à des gens différents (voir #Hé 1:1).
La théologie biblique retrace cette progression de la révélation
et souligne la manière dont Dieu s’est révélé à une époque
particulière ou par l’intermédiaire d’un auteur particulier.
Par conséquent, la révélation de Dieu n’était pas aussi avancée
pour Noé et pour Abraham qu’elle l’était pour Ésaïe.
Un livre plus ancien du Nouveau Testament, comme celui de
Jacques, reflète un point de vue plus primitif de l’Église que les
livres écrits postérieurement, tels que les épîtres pastorales.
   Biblique par nature
Contrairement à la théologie systématique, qui tire ses
informations sur Dieu de toutes les sources possibles, la
théologie biblique se limite à la Bible (ainsi qu’à toute
information historique qui développe ou éclaircit les
événements historiques de la Bible). La théologie biblique est
par nature exégétique et examine les doctrines dans les
différentes périodes de l’histoire ou étudie les mots et les
déclarations d’un auteur particulier.
Cela permet à l’étudiant de déterminer la révélation de Dieu lui-
même dans une période historique donnée.
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     RELATION AVEC D’AUTRES DISCIPLINES
   Études exégétiques
La théologie biblique a une relation directe avec l’exégèse
(« expliquer ; interpréter »), dans la mesure où elle en est le
résultat. L’exégèse a posé le fondement à la théologie biblique,
elle demande une analyse du texte biblique selon la
méthodologie littérale, grammaticale et historique.
1° Le passage en question doit être étudié selon le sens normal
de la langue. Comment tel mot ou telle déclaration se
comprennent-ils normalement ?
2° Le passage doit être étudié selon les règles de la
grammaire ; l’exégèse exige une étude des noms, des verbes,
des prépositions, etc., pour obtenir une compréhension correcte
du passage.
3° Le passage doit être étudié dans son contexte historique.
Quelles étaient les circonstances politiques et sociales de
l’époque, particulièrement les circonstances culturelles ? La
théologie biblique ne s’achève pas avec l’exégèse, mais elle
doit commencer par là. Le théologien se doit d’être très
exigeant au niveau de l’herméneutique dans son analyse du
texte de façon à comprendre correctement ce que Matthieu,
Paul ou Jean ont écrit.
 Études introductives
Bien que le but de la théologie biblique ne soit pas de fournir
une discussion détaillée des questions reliées à l’introduction,
certains arguments sont essentiels, puisque les solutions de
l’interprétation sont parfois directement reliées aux études
introductives. L’introduction est déterminante pour situer un
livre, son auteur, sa date de rédaction, ses destinataires ainsi
que son but. Par exemple, la date de l’épître aux Hébreux est
importante pour connaître l’étendue des souffrances endurées
par les destinataires de cette lettre. Les persécutions sont
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devenues très sévères à la suite de l’incendie de Rome en 64
apr. J.-C. Le problème des destinataires d’Hébreux est encore
plus critique.
Si l’on croit qu’ils étaient des incroyants, le livre sera étudié
d’une certaine façon ; si l’on croit qu’ils étaient des croyants
hébreux, le livre sera compris différemment. Encore à titre
d’exemple, les destinataires de Matthieu, de Marc et de Luc
déterminent également comment ces auteurs doivent être
entendus.
Le point de vue théologique de Matthieu devra être compris sur
la base qu’il a écrite à un public juif.
Le point de vue théologique de l’auteur est clairement relié à
des questions introductives.
 Études de la théologie systématique
Il y a des similitudes et des différences entre la théologie
biblique et la théologie systématique. Elles sont toutes les deux
enracinées dans l’analyse de l’Écriture, bien que la théologie
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systématique cherche      aussi   la   vérité   dans   des   sources
extérieures à la Bible.
          SÉQUENCE DE LA THÉOLOGIE BIBLIQUE
En remarquant la relation entre ces deux approches
théologiques, de nombreuses distinctions peuvent être
observées.
1° La théologie biblique est préliminaire à la théologie
systématique ; l’exégèse conduit à la théologie biblique qui à
son tour conduit à la théologie systématique.
2° La théologie biblique cherche à déterminer ce que les
auteurs bibliques ont dit au sujet de questions théologiques,
alors que la théologie systématique explique également
pourquoi quelque chose est vrai, en y ajoutant une perspective
philosophique.
3° Alors que la théologie biblique nous donne le point de vue de
l’auteur biblique, la théologie systématique offre une discussion
doctrinale à partir d’un point de vue contemporain.
4° La théologie biblique analyse les matériaux d’un auteur
particulier ou d’une époque historique précise, alors que la
théologie systématique étudie tous les documents, bibliques ou
non, qui ont un rapport avec une question doctrinale
particulière.
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Les contrastes entre la théologie biblique et la théologie
systématique sont présentés dans le tableau suivant.
   CONTRASTES ENTRE   LA   THÉOLOGIE   BIBLIQUE   ET   LA   THÉOLOGIE
    SYSTÉMATIQUE
   MÉTHODOLOGIE
La théologie biblique vétérotestamentaire se comprend mieux
en cherchant dans l’Ancien Testament un « point central » ou
un principe unificateur. Plusieurs propositions différentes ont
été suggérées concernant un thème unificateur dans l’Ancien
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Testament. Walter Kaiser a suggéré la « promesse » ; Elmer
Martens, le « dessein de Dieu », alors qu’Eugene Merrill suggère
le « royaume » comme thème sous-jacent.
Quel que soit le thème souligné, la théologie biblique devrait
être en mesure de voir le déroulement de ce thème dans les
différentes périodes de l’Ancien Testament (révélation
progressive).
Puisque la rédaction des livres du Nouveau Testament s’est
probablement échelonnée sur une période de moins de
cinquante ans, la théologie biblique du Nouveau Testament doit
tenir compte du point de vue de ses différents auteurs. Ainsi, la
théologie biblique du Nouveau Testament est étudiée d’après la
théologie de Paul, de Pierre, de Jean, etc. Cette étude évalue les
doctrines particulières soulignées par les auteurs du Nouveau
Testament et la manière dont ils ont développé ces doctrines.
   MÉTHODOLOGIE DE LA THÉOLOGIE DE L’ANCIEN TESTAMENT
Il n’y a pas de consensus au sujet de la méthodologie de la
théologie de l’Ancien Testament.
Au   cours   des   deux   derniers  siècles,   la  théologie
vétérotestamentaire a connu une grande diversité quant à son
développement.
Voici une liste de quelques-unes des approches qui ont été
utilisées.
     Méthode dogmatique et didactique
Le terme dogmatique se réfère à la théologie dogmatique ou
systématique. Elle suit la structure Dieu-homme-salut, qui a été
premièrement employée par Georg Lorenz Bauer en 1796, et
plus récemment par R. C. Denton. Denton déclare que
« l’affirmation la plus fondamentale de la religion de l’Ancien
Testament est que Yahvé est le Dieu d’Israël, et qu’Israël est le
peuple de Yahvé».
     Méthode génétique et progressive
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Cette approche suit la révélation de Dieu dans les périodes
importantes de l’histoire de l’Ancien Testament qui sont
particulièrement centrées sur les alliances que Dieu a faites
avec Noé, Abraham et Moïse.
Cette méthode est employée par Chester K. Lehman qui s’est
inspiré de celle de son professeur, Geerhardus Vos, Lehman
déclare : « Nous découvrons que la ligne de partage la plus
fondamentale au sein de la révélation divine se situe autour des
nombreuses alliances conclues par Dieu avec l’homme …
Je me propose de considérer individuellement, et dans l’ordre,
les alliances faites par Dieu avec Noé, Abraham, Moïse et à
travers Christ. Tous les enseignements autour de ces alliances
seront considérés en rapport avec ces alliances. » Eichrodt suit
également ce principe de base (bien qu’il figure dans la
catégorie suivante). Lehman reconnaît également les idées de
Gustave Oehler. R. E. Clements, de l’Université de Cambridge,
pourrait aussi se ranger dans cette même catégorie.
   Méthode de l’échantillonnage
Cette méthode, qui a été développée dans les années 30 par
Walther Eichrodt, suggérait que l’alliance était au centre de
l’étude de l’Ancien Testament.
Il se fonde sur la nature historique de l’Ancien Testament et
développe sa théologie en « effectuant un échantillonnage dans
le processus historique, mettant à nu la structure interne de la
religion».
À partir du principe de l’alliance, Eichrodt développe trois
principales catégories : Dieu et le peuple, Dieu et le monde,
puis Dieu et l’homme, pour montrer le développement de la
pensée et des institutions. Le théologien hollandais C. Vriezen
suit une thèse similaire en faisant de la « communion » le
centre de l’étude de l’Ancien Testament. L’accent est mis sur
l’unité de l’Ancien Testament. Walter Kaiser, fils, voit lui aussi
une unité, centrée sur la « promesse » qui s’y trouve, à laquelle
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tous les auteurs      de   l’Ancien   Testament   ont   contribué
consciemment.
   Méthode de regroupement par sujets
John L. McKenzie développe une théologie de l’Ancien
Testament sans prendre en compte le Nouveau Testament.
Contrairement aux autres théologies vétérotestamentaires qui
essaient de trouver une relation entre les deux testaments,
McKenzie écrit comme si le Nouveau Testament n’existait pas. Il
est d’accord avec Harnack et Bultmann, qui auraient
apparemment déclaré que l’Ancien Testament n’était pas un
livre chrétien. McKenzie développe sa théologie de l’Ancien
Testament autour de l’expérience d’Israël avec Yahvé.
Reconnaissant que toutes les expériences n’ont pas la même
valeur, il est sélectif lorsqu’il détermine ce qui est inclus dans
son étude, mais il souligne que la « totalité de l’expérience »
est ce qui importe. D’autres ouvrages à ranger dans cette
catégorie sont ceux de Georg Fohrer, Basic Theological
Structures of the Old Testament, et de W. Zimmerli, Old
Testament Theology in Outline.
   Méthode diachronique
G. von Rad, qui a écrit une Théologie de l’Ancien Testament en
deux volumes, déclare que la théologie de l’Ancien Testament
doit « raconter à nouveau » la proclamation d’Israël ou la
confession de l’Ancien Testament, que la nation d’Israël a
déclarée dans un contexte historique. Cependant, il ne parle
pas de raconter l’histoire factuelle, mais d’« interpréter »
l’histoire. Le fait de raconter à nouveau ne signifie pas de
reformuler les déclarations de foi ; « elles étaient faites par un
peuple qui montrait qu’il avait conscience de sa relation avec
Dieu». Von Rad n’a pas trouvé un thème central dans sa
théologie de l’Ancien Testament, mais il se contentait lui-même
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de « raconter ce que l’Ancien Testament disait à propos de son
propre contenu».
   Méthode de l’élaboration de la tradition
Hartmut Gese a développé une théologie de l’Ancien Testament
qui « doit être essentiellement comprise comme étant un
processus historique de développement.
Il n’existe ni une théologie chrétienne ni une théologie juive de
l’Ancien Testament, mais une seule théologie de l’Ancien
Testament, réalisée au moyen de l’élaboration de la tradition de
l’Ancien Testament».
Il voyait une relation et une unité entre les deux testaments, en
ce sens que le Nouveau Testament « réalise l’Ancien
Testament … et met un terme à ce qu’on appelle l’Ancien
Testament ». Cette unité se trouvait dans le « processus de
tradition » qui leur était commun. Le Nouveau Testament devait
être considéré comme étant le but de l’Ancien Testament.
D’après cette approche, Gese, comme von Rad, ne voyait pas
de thème commun ou de point central dans l’étude de l’Ancien
Testament. Peter Stuhlmacher, qui appartenait lui aussi à
l’école de l’élaboration de la tradition, déclarait quant à lui que
le point central était « l’Évangile de la justification en Christ ».
   Méthode thématique et dialectique
Puisque W. Brueggemann voyait une impasse dans la
méthodologie de la théologie de l’Ancien Testament, il a
proposé une relation thématique et dialectique, citant les
ouvrages de Terrien, de Westermann et de Hanson, qui
utilisaient chacun un système dialectique (processus de
raisonnement qui cherche à résoudre les conflits entre des
idées contradictoires).
Par exemple, Terrien soutient que la réalité de la présence de
Dieu se trouve au centre de la foi biblique et que tout le reste
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en dépend. Ceci fournit également une continuité entre l’Ancien
Testament et le Nouveau Testament. La dialectique employée
par Terrien est éthique et esthétique. « L’aspect éthique de la
dialectique est présenté dans les livres historiques et les
passages qui traitent de l’alliance, et l’aspect esthétique est
présenté dans les Psaumes et dans les livres qui traitent de la
sagesse»
   Méthode de la nouvelle théologie biblique
Brevard Childs en appelle à une « nouvelle théologie biblique »
qui dépasse la méthode critique et historique (qui exalte la
raison humaine comme autorité ultime et qui traite la Bible
comme un livre ordinaire) à la base de la plupart des théologies
de l’Ancien Testament.
Il suggère l’abandon de la méthode critique et historique
(rejetant l’école de l’histoire des religions) et il propose comme
thèse le canon de l’Église du Nouveau Testament.
Il suggère de traiter le texte biblique dans sa forme finale
comme la façon normale de faire de la théologie de l’Ancien
Testament.
Théologie canonique multiple de l’Ancien Testament
Hasel propose quelques éléments essentiels qui devraient être
intégrés à l’étude de la théologie vétérotestamentaire.
1° Une théologie de l’Ancien Testament devrait être une
théologie de l’Ancien Testament canonique ; elle est distincte
de l’histoire d’Israël ou du concept de l’histoire des religions.
2° Hasel nie le concept d’un élément central ou d’un élément
clé dans la théologie de l’Ancien Testament, et préfère « fournir
des explications et des interprétations sommaires de la forme
finale des écrits individuels ou de l’ensemble des écrits de
l’Ancien Testament qui laissent leurs divers thèmes, motifs, et
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concepts émerger et révéler les relations qui existent entre
eux».
3° Il s’ensuit une approche multiple, qui permet à des livres
individuels et à des groupes de livres de coexister, chacun
ayant son accent particulier.
4° Il s’ensuit également une séquence historique de la date de
l’origine des livres de l’Ancien Testament.
5° Il présente les thèmes de l’Ancien Testament qui sont
développés en longueur, et ce, au fur et à mesure qu’ils
émergent des théologies d’un livre ou d’un groupe de livres.
6° Il analyse les divers thèmes qui sont développés en longueur
pour découvrir une relation entre eux.
7° Une théologie de l’Ancien Testament devrait se comprendre
comme faisant partie d’un tout, en relation permanente avec le
Nouveau Testament.
   La « promesse »de DIEU comme thème
L’approche de Walter Kaiser, qui voit l’unité de l’Ancien
Testament autour du thème de la promesse, est une théologie
évangélique populaire de l’Ancien Testament.
Kaiser développe une théologie de l’Ancien Testament qui
repose sur l’exégèse de l’Écriture, utilisant la promesse de
l’alliance abrahamique dans Genèse 12:1-3, par laquelle Dieu
met un peuple spécial à part pour lui-même. C’est ce que décrit
l’expression « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir
d’Égypte »
- formule mentionnée en tout ou en partie 125 fois dans
l’Ancien Testament.
Ce thème est développé au cours de l’ère mosaïque avec
l’établissement d’Israël comme peuple de Dieu, au cours de
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l’ère davidique avec la promesse du Messie et au cours de l’ère
prophétique avec la promesse du royaume à venir.
   « Le dessein de Dieu » comme thème
Une autre approche évangélique est de reconnaître que « le
dessein de Dieu constitue la clé du contenu de l’Ancien
Testament». Martens bâtit sa thèse à partir de l’exégèse
d’#Exode 5:22-6:8 et en tire quatre conclusions principales
reflétant l’Ancien Testament : 1° « Le dessein premier de Yahvé
pour son peuple, c’est de le délivrer » ; 2° « Le dessein de
Yahvé, c’est de constituer une communauté sainte » ; 3°
« L’intention de Yahvé, c’est d’établir une relation continue
avec son peuple » ; 4° « L’intention de Yahvé pour son peuple,
c’est qu’il puisse jouir d’une bonne vie. » Pour ce qui est de
cette « bonne vie », Martens indique que Dieu a donné à Israël
une terre où coule le lait et le miel - un pays agréable, symbole
d’une vie abondante dans la communion avec Yahvé dans des
conditions idéales.
             IMPORTANCE LA THEOLOGIE BIBLIQUE
Elle montre le développement historique de la doctrine
La théologie biblique est importante en ce qu’elle prévient
l’étude de la doctrine en dehors de son contexte historique.
Dans l’étude de la théologie systématique, il est tout à fait
possible d’ignorer le contexte historique d’une vérité
doctrinale ; la théologie biblique sert à éviter ce problème en
prêtant attention au milieu historique dans lequel une doctrine
est apparue.
Elle montre sur quoi l’auteur veut insister
La théologie biblique révèle l’enseignement doctrinal d’un
auteur particulier ou de toute une période. En ce sens, la
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théologie biblique systématise l’Écriture qui est pertinente par
rapport à un auteur ou à une période et elle en détermine
l’enseignement principal ou le point doctrinal central. Cela
permet à l’étudiant de déterminer ce qui était souligné pendant
l’ère abrahamique ou ce qui était souligné par l’apôtre Jean,
fournissant ainsi une perspective différente de celle que
propose normalement l’étude de la théologie systématique.
Elle montre l’élément humain dans l’inspiration
Même s’il est vrai que la Bible est inspirée verbalement et
qu’elle est sans erreur, il est tout aussi vrai que les auteurs de
l’Écriture ont chacun écrit dans leur propre style.
La théologie biblique souligne le facteur humain dans la
rédaction de l’Écriture (ce qui n’exclut pas qu’elle est inspiré).
Ainsi, la théologie biblique est résolue à découvrir ce que Jean
ou Paul a enseigné ou ce qui était souligné pendant une période
donnée de l’histoire de l’Ancien Testament. La théologie
biblique « met en relief l’arrière-plan individuel, les intérêts et le
style des auteurs. La théologie biblique souligne la part que les
auteurs ont eue dans la composition de la Parole de Dieu, tout
en insistant en même temps sur l’idée que Dieu a présidé à
toute la rédaction de ces écrits».
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