ATOMISTIQUE 1 : LIAISONS CHIMIQUES/ CPGE-
OUAGA/ MPSI-MP/ S1
(Cours théorique de 8h)
Objectifs pédagogiques :
Objectif général : Comprendre les interactions de la matière ainsi que ses
transformations
Objectifs spécifiques :
A l’issu de ce cours, l’apprenant doit savoir :
- Établir le modèle de Lewis d’une structure chimique ;
- Déterminer les propriétés électriques et la polyatomicité des
molécules ;
- Déterminer l’hybridation des orbitales atomiques d’un atome
central dans une structure chimique, ainsi que le modèle quantique
des liaisons chimiques.
Table des Matières
I. INTRODUCTION......................................................................................................................................3
II. Modèle ou diagramme de LEWIS..........................................................................................................4
1. Charge formelle................................................................................................................................6
2. Hybride de résonance (forme mésomère).........................................................................................7
III. DIFFERENTS TYPES DE LIAISONS...............................................................................................9
1. Liaisons fortes.....................................................................................................................................9
a) Liaison ionique..............................................................................................................................9
b) Liaison covalente et de coordinence..........................................................................................10
2. Polarité d’une molécule et moment dipolaire.................................................................................12
a) Liaison polaire et liaison apolaire..............................................................................................12
b) Moment dipolaire.......................................................................................................................12
c) Caractère ionique d’une liaison covalente................................................................................14
3. Liaisons faibles..................................................................................................................................15
a. Interaction entre deux dipôles permanents « Force de Keesom »...........................................15
b. Interaction entre un dipôle permanent et un dipôle induit « Force de Debye ».....................15
IV. GEOMETRIE DES MOLECULES......................................................................................................18
1. La théorie V.S.E.P.R......................................................................................................................18
2. Théorie de l’hybridation des orbitales atomiques........................................................................20
a) Hybridation sp3..........................................................................................................................20
b) Hybridation « sp2 ».....................................................................................................................21
c) Hybridation « sp »......................................................................................................................22
d) Hybridation spd..........................................................................................................................23
Chapitre 3 (Atomistique) : LA LIAISON CHIMIQUE
I. INTRODUCTION
Les chimistes font constamment appel à la notion de liaisons
pour expliquer et prévoir les réactions. De façon élémentaire la
liaison chimique est définie comme une interaction
électromagnétique des électrons de valence des atomes en
présence, assurant ainsi une cohésion entre les molécules qui
constituent la matière. D’un point de vue énergétique la molécule
formée est d’autant plus stable si les atomes mettent en commun,
donnent ou reçoivent des électrons dans le but d’être entouré de
huit électrons : c’est la règle de l’octet. Cette règle, introduite en
1904 par Abegg, énonce que les atomes qui rentrent dans la
formation d’un édifice moléculaire ont tendances à acquérir la
configuration la plus stable qui est celle du gaz rare le plus proche
(ns2np6).
Par ailleurs, il faut signaler, que l’hydrogène fait exception à
cette règle de sorte qu’il évolue dans le sens à acquérir la structure
électronique de l’hélium = 2 électrons, ainsi la règle est dite : règle
de Duet.
II. Modèle ou diagramme de LEWIS
Le premier vrai modèle de la liaison chimique a été proposé
par le chimiste Gilbert Lewis (1916). Ce modèle permet de prédire
le nombre de liaisons que forme chaque atome, et d’expliquer la
composition des molécules à partir de règle simples et efficaces.
Il faut retenir, que la représentation schématique de Lewis
est établie via la structure électronique des atomes. Pour cela il faut
:
faire le décompte du nombre total des électrons de valence (ev).
Représenter un électron célibataire par un point et un doublet électronique
(liant ou non liant) par un tiret ou deux points.
déduire le nombre total de doublets (liants et non liants) à placer dans la
structure en respectant la règle de l’octet (ou de Duet) lorsque cela est
possible.
Exemples
La formation de cet édifice moléculaire entraîne le
3s13p33d1) ⟹ les 5ev paramagnétiques.
phosphore à passer de l’état fondamental à un état excité (P* : [Ne]
Remarque :
Cet exemple (PCl5) illustre une exception à la règle de
l’octet (autour de l’atome central) par excès. De sorte, que certains
atomes peuvent s’entourer de plus de 8 électrons dans le but de
former l’édifice moléculaire.
De même, une exception à la règle de l’octet peut apparaitre
par défaut, c'est-à-dire que certains atomes peuvent s’entourer de
moins de 8 électrons : exemple de la molécule BeH2 :
1. Charge formelle
Pour une même molécule (ou ion moléculaire) il est souvent
possible d’écrire plus d’une représentation de Lewis satisfaisant à
la règle de l’octet. Dans ce cas, la formule la plus représentative est
choisie en tenant compte de la valeur de la charge formelle (CF)
que l’on peut attribuer aux atomes qui constitue la molécule (ou
l’ion moléculaire).
Pour déterminer la charge formelle de l’atome on peut appliquer
CF = (e V ) − 2 [ D NL−DL ]
−¿¿ 1
la relation suivante : avec :
−¿¿
e V : nombre d’électrons de valence de l’atome libre (non
engagé dans une liaison chimique)
D NL : nombre d’électrons sous forme de doublets non liant de
l’atome
D L : nombre d’électrons sous forme de doublets liants de
l’atome.
Il est important de retenir les points suivants :
La somme des charges formelles de tous les atomes dans une molécule
(ou ion moléculaire) donné doit être égale à la charge globale de la
molécule (ou ion moléculaire).
La formule de Lewis la plus correcte d’une molécule (ou ion moléculaire)
est celle qui fait apparaître tous les atomes constitutifs dépourvus de
charge formelle.
Les structures de Lewis ont l’énergie la plus basse lorsque les charges
formelles des atomes des non-métaux sont proches de zéro. Les
meilleures structures sont celles ou la redistribution des charges est
minimum par rapport aux atomes libres.
Si aucune des formules de Lewis que l’on peut représenter pour une
espèce ne fait apparaitre tous les atomes dépourvus de charge formelle, la
formule représentative est celle qui contient les charges formelles les plus
faibles ou les charges formelles les plus approchées.
Si, pour une espèce donnée, il existe des représentations de Lewis
différentes, ceux dont la charge formelle est le plus prêt de zéro et dont les
charges formelles négatives appartiennent aux atomes les plus
électronégatifs sont ceux qui décrivent le mieux les liaisons de la
molécule (ou ion).
Les charges formelles donnent une indication sur l’importance des gains
ou des pertes d’électrons subis par les atomes lors de la formation des
liaisons ; les structures possédant les charges formelles les plus faibles
présentent l’énergie la moins élevée.
EXEMPLE :
o Soit les représentations de LEWIS de l’ion cyanate suivantes :
L’attribution des charges formelles pour chaque atome
correspondant aux trois structures de Lewis laisse apparaitre que
les charges formelles sont les plus proches de zéro dans (a). Cette
représentation est donc la plus plausible.
o Pour la molécule CO2, la règle des charges formelles suggère que la structure
du dioxyde de carbone est plutôt OCO que COO, comme représenté ci-
dessous :
o De même, pour ce qui est de la molécule N2O la règle de la charge formelle
suggère que la structure de l’oxyde de diazote est plutôt NNO que NON :
2. Hybride de résonance (forme mésomère)
Il arrive parfois que la localisation précise de chaque doublet
électronique ne
permette pas de décrire les propriétés de certaines molécules ou ions
moléculaires. Ceci se traduit pour une même molécule (ou ions
moléculaires) la présence de plusieurs représentations de Lewis
différentes toutes mais aussi valables les unes que les autres :
appelées formes mésomères ou hybrides de résonance.
On considère ainsi que la représentation réelle est une
moyenne (un mélange) entre les différentes formes de résonance
qui différent uniquement par une délocalisation de certains
doublets et non pas par l’enchainement des atomes.
D’autre part, il est important de retenir les points suivants :
Dans l’hybride de résonance, les électrons ne sont pas localisés sur un seul
atome mais ils sont répartis uniformément sur l’ensemble des liaisons. Dés
lors, ces électrons sont dits électrons délocalisés représentés par des
pointillés.
La présence simultanée dans une molécule (ou ion moléculaire), de plusieurs
paires d’électrons π (liaison double) ou d’électrons π et de doublets non liants
séparés par une seule liaison covalente simple conduit à leur délocalisation
suite à une conjugaison électronique.
Les différentes formes de résonance sont généralement séparés par des
flèches à deux pointes qui signifie qu’elles représentent la même molécule
(ou ion moléculaire).
S’il y a plusieurs formes de résonance, ne garder que les plus représentatives,
c'est-à-dire celles qui minimisent le nombre de charges formelles et celles
dont les charges formelles semblent adéquates avec l’électronégativité des
atomes.
EXEMPLE :
−¿¿
Soit l’ion nitrate NO 3 représentée via le diagramme de LEWIS suivant :
On constate de ce diagramme, même s’il satisfait aux règles
d’écriture d’un diagramme de Lewis, il ne reflète pas la réalité en ce qui
−¿¿
concerne les liaisons dans NO 3 . De sorte qu’il n’y a aucune raison ou
condition d’attribuer à un atome d’oxygène en particulier la liaison
double. En fait, il existe trois diagrammes possibles (voir ci-dessous). Il en
résulte que l’ion nitrate n’existe pas sous l’une ou l’autre de ces formes,
mais plutôt sous une forme qui est la moyenne des structures de résonance
:
Remarque : Dans toutes ces structures de résonance, la disposition
des noyaux demeure la même, seul l’emplacement des électrons
diffère. Les flèches ne signifient pas que les molécules passent
d’une structure de résonance à une autre ; elles représentent juste le
fait que la structure réelle est une moyenne de ces trois structures
de résonance.
Dans le cas de la molécule SCN −¿¿ la seconde forme de résonance n’est pas
admise du fait que les charges formelles y sont plus importantes.
Remarque : Le diagramme de Lewis n’est qu’une représentation plane de la
molécule, il ne donne aucune information sur la géométrie de celle-ci.
III. DIFFERENTS TYPES DE LIAISONS
Généralement on distingue les liaisons fortes et les liaisons
faibles. Parmi les premières, on trouve les liaisons ioniques,
covalentes et métalliques. Les liaisons faibles sont principalement
les liaisons par forces de Van der Waals et les liaisons hydrogène.
1. Liaisons fortes
Ce type de liaison, dit aussi liaison intramoléculaire, dépend de la différence
d'électronégativité, plus l'électronégativité est importante, plus l'électron est
attiré par un atome particulier et plus la liaison à un caractère ionique. Si
l'électronégativité est faible, la liaison est covalente.
a) Liaison ionique
La liaison ionique se caractérise par le fait que deux atomes ne
partagent pas mais échangent des électrons. Il s’agit au fait d’un
type de liaison chimique qui peut être constitué par une paire
d’atomes possédant une grande différence d’électronégativité,
typiquement entre un métal et un non-métal. De sorte que le métal
donne un ou plusieurs électrons pour former un cation et le non-
métal capte ces électrons pour former un anion.
Ainsi, les deux ions formés acquièrent souvent la
configuration du gaz noble (ils respectent la règle de l’octet) et la
stabilité de la liaison est assurée par l’interaction électrostatique
entre le cation et l’anion.
Lors de l’échange d’électrons entre ces deux atomes, l’atome
Na libère son électron de valence (3s1) pour prendre une charge
positive ( Na+¿¿ : [Ne]). L’atome Cl quant à lui prend l’électron que
Na vient de libérer, ce qui lui donne une charge négative (Cl−¿¿ :
[Ar]). Une attraction s’exerce alors entre Na+¿¿ et Cl−¿¿, permettant
la formation de la molécule.
Remarque : La liaison ionique pure n’existe pas.
L’ensemble des composés présentent un degré de liaison covalent.
Plus la différence d’électronégativité entre deux atomes est
importante, plus la liaison présente un caractère ionique.
b) Liaison covalente et de coordinence
- Liaison covalente
Une liaison covalente est une liaison dans laquelle chacun des atomes
liés met en commun un électron d’une de ses couches externes (e-
de valence) afin de former un doublet d’électrons liant les atomes.
On symbolise ce type de liaison par un tiret.
Les liaisons covalentes sont des liaisons σ (sigma) les plus
recouvrement latéral), et il ne peut exister qu’une seule liaison σ
fortes (car le recouvrement axial est plus important que le
entre deux atomes, si des liaisons supplémentaires sont créées
(liaisons multiples), elles sont faibles et sont de type liaison π (pi)
(recouvrement latéral).
Le partage de deux ou trois paires d’électrons implique la
formation de liaisons multiples à savoir : double ou triple.
- Liaison dative
La liaison dative est une liaison dans laquelle le doublet
liant mis en commun est apporté par un seul des atomes
donneurs de doublet à l’autre qui joue le rôle d’accepteur.
o le donneur doit posséder un doublet libre.
o l’accepteur doit posséder une case ou orbitale atomique vide
(lacune électronique).
On symbolise une liaison dative par une flèche dirigée
du donneur vers l’accepteur.
- Liaison métallique
La liaison métallique est une liaison qui permet la cohésion des
atomes d’un solide. Ces atomes mettent en commun un ou plusieurs
électrons, dits électrons libres. Ces électrons externes se
délocalisent et se comportent comme s’ils étaient libres, tout en
restant dans l’échantillon.
C’est cette libre mobilité des électrons entre les noyaux
d’atomes métalliques positifs qui fait que les métaux sont de bons
conducteurs de chaleur et d’électricité. Ainsi, c’est le nombre
d’électrons mis en commun entre les atomes métalliques qui
assurera la force de la liaison.
Plus un atome métallique possède
d’électrons de valence à mettre en commun avec les autres
atomes de métal, plus la liaison métallique sera forte, le métal
sera dur et la température de fusion et d’ébullition seront élevées.
On peut décrire le métal comme un assemblage d’ions positifs
baignant dans un nuage électronique faible et dont les électrons
sont facilement mobiles, d’où la grande conductivité
électronique des métaux.
REMARQUE :
En réalité, une liaison intermoléculaire n’est pas vraiment ionique,
covalente ou métallique : elle est souvent de nature intermédiaire.
2. Polarité d’une molécule et moment dipolaire
La polarisation d’une liaison est étroitement liée à la différence
d’électronégativité des atomes liés entre eux. Plus la différence est
importante, plus la liaison est polarisée.
a) Liaison polaire et liaison apolaire
Une liaison est polaire, si la différence des électronégativités des atomes
formant la liaison n’est pas nulle, créant ainsi une dissymétrie du nuage
électronique. En effet, l’atome le plus électronégatif attire vers lui le doublet
de la liaison, acquérant un excédant de charge négative noté - δ, tandis que
l’autre atome, le moins électronégatif, se retrouve avec un déficit de charge
noté + δ, bien entendu l’ensemble reste électriquement neutre.
Exemple : H−O ; C−F ; N−O
Une liaison est apolaire, si la différence des électronégativités des
atomes formant la liaison est nulle, créant ainsi une symétrie du
nuage électronique.
Exemple : H–H ; Cl–Cl ; C–I ; N–Cl
b) Moment dipolaire
La dissymétrie de la densité électronique au sein de la liaison conduit à
l’existence d’un dipôle dont l’intensité est mesurée par le moment dipolaire (ou
moment électronique moléculaire) noté μ. Par définition, le moment dipolaire μ
est le vecteur résultant entre deux charges de signes opposées et distantes de « d
».
L’orientation du dipôle est dirigée du pôle négatif vers le pôle positif c'est-à-
dire de l’atome le plus électronégatif vers le plus électropositif.
⃗μ = q.d⃗ = δe.d⃗
δ représente le caractère ionique (ou l’ionicité) de la liaison. Pour une valeur de
δ égale à
δ = 0, la liaison est purement covalente (100% apolaire)
0 < δ <1, la liaison est dotée de la dualité de caractère ⇒ δ% ionique et
δ = 1, la liaison est purement ionique (100% polaire)
100- δ% covalente.
L’unité de μ dans le système international est le Coulomb-mètre (C.m). En
pratique, on utilise le Debye (D), avec 1D = 3,33.10-30 C.m
Remarque :
Dans le cas de molécules polyatomiques, le moment dipolaire global est égal au
moment dipolaire résultant qui se calcule soit, par la valeur de son module
(équation 1),soit par les relations trigonométriques entre les moments de liaisons
(ou partiel) (équation2).
L’orientation du moment dipolaire de liaison est effectuée vers les atomes les
moins électronégatifs.
c) Caractère ionique d’une liaison covalente
Généralement les liaisons entre atomes différents sont
intermédiaires entre des liaisons covalentes et des liaisons
ioniques pures. Dans ce cas, on dit que la liaison covalente
possède un certain caractère ionique (C.I), qui est d’autant
plus fort que la différence d’électronégativité entre les
atomes est grande. Le pourcentage de caractère ionique
(ou pourcentage de la charge partielle relative) peut être
évalué à l’aide des moments magnétiques, par la relation :
μexp : moment dipolaire expérimental.
μthé : moment dipolaire théorique ; la molécule est considérée
totalement polarisée (100 %ionique)
Exemple :
Soit la molécule HCl avec un μexp = 1,08 D et une
longueur de la liaison H–Cl = 0,128 nm
⟹ %C.I = 17%
−30
1 , 08∗3 ,33∗10
%C.I = −19
1, 6∗10 ∗0,128∗10
−9 *100
Contrairement à ce qu’on pourrait le croire, la molécule de
HCl est à 17% ionique uniquement et à 83% covalente.
3. Liaisons faibles
La liaison intermoléculaire est une liaison qui unit les
molécules. On la définit comme une force électrostatique
résiduelle faible
s’établissant entre les dipôles des molécules. Le plus souvent
cette force est appelée Force de Van der Waals (F.V.W),
du nom Hollandais Johannes Diderik Van der Walls, prix
Nobel de physique 1910. De cette appellation (F.V.W) on
distingue 3 types d’interactions ou forces entre les
molécules.
a. Interaction entre deux dipôles permanents « Force de
Keesom »
C’est une interaction entre des molécules présentant des
dipôles permanents. Ces dipôles vont interagirent les uns
sur les autres comme des charges électriques ordinaires de
façon à ce que les attractions entre une région plus riche en
électrons (δ-) et une région plus
pauvre en électrons (δ+) soient maximales et les répulsions
(δ-) (δ-) et (δ+) (δ+) soient minimales. Il en résulte ainsi
une interaction intermoléculaire dite de Keesom.
b. Interaction entre un dipôle permanent et un dipôle induit «
Force de Debye »
Des molécules polarisées créent autour d’elles un champ électrique
qui polarise des molécules initialement neutres à leur contact. Il y
aura alors déformation de la partie non polaire de la molécule c’est-
à-dire création d’une polarisation induite à l’approche du dipôle
permanent (δ+) ou (δ-). Cette interaction dipôle permanent-dipôle
induit est appelée force de Debye.
c. Interaction dipôle instantané « Force de London »
Ce type d’interaction existe entre les molécules non polaires.
En effet bien que les molécules non polaires soient pratiquement
électriquement neutres, à un instant donné elles ont un petit
moment dipolaire dû au mouvement fluctuant rapide de leurs
électrons.
Cette attraction entre les dipôles instantanés appelée force de
London (ou force de dispersion) est suffisante pour maintenir les
molécules liées.
Les molécules (1) et (2) ne possèdent pas de moment dipolaire
noyau dans chaque molécule ⇒ une des molécules va former un
permanent. Néanmoins, le mouvement des électrons par rapport au
dipôle instantané, dont le moment dipolaire induit un dipôle dans
l’autre molécule.
REMARQUE :
Un cas très particulier des interactions dipôles permanents-
dipôles permanents est la liaison hydrogène dite aussi liaison par
pont hydrogène.
Cette liaison est souvent présente dans toute la chimie de la
vie. Par définition une liaison hydrogène se forme lorsqu’un atome
d’hydrogène, déjà uni à un premier atome (A) très électronégatif,
peut établir un second lien avec un autre atome (B), également très
électronégatif et porteur d’un ou plusieurs doublets non liants.
L’origine de la liaison hydrogène est essentiellement
électrostatique et de type dipôle-dipôle. L’hydrogène lié à un
atome électronégatif porte une fraction de charge positive localisée
qui interagit fortement avec le dipôle produit par l’autre atome
électronégatif fonctionnant comme accepteur. Les trois atomes A–
H et B sont alors alignée.
Généralement les atomes (A) et (B) qui interviennent sont :
l’azote, l’oxygène, le fluor et le chlore. Il faut retenir que le second
lien établit, entre H et (B), est souvent représenté par des pointillés
(trait discontinu) pour le distinguer de la liaison covalente établit
entre H et (A).
L’exemple le plus connu pour une liaison d’hydrogène est
celle établit entre les molécules d’eau. En effet, les interactions
électrostatiques entre les dipôles de deux molécules d’eau tendent à
les orienter de sorte que la liaison
O–H d’une molécule d’eau est dirigée vers le nuage d’électrons d’un
doublet non partagé de l’oxygène de l’autre molécule d’eau. Il en
résulte ainsi une liaison d’hydrogène intermoléculaire.
Il faut savoir qu’une molécule d’eau peut former quatre liaisons
hydrogène en tout, deux par ses atomes d’hydrogène et deux autres par les
doublets non liants de l’atome d’oxygène.
D’autre part, des liaisons hydrogène peuvent aussi s’établir entre atomes
appartenant à la même molécule (liaison intramoléculaire) : c’est la chélation.
Dans la molécule d’aspirine (acide acétylsalicylique), elle s’établit ainsi entre les
groupements alcool et cétone.
La présence de ce type de liaison peut bloquer la molécule dans une
conformation particulière qui rend l’hydrogène moins sensible à des interactions
avec d’autres molécules. Il en résulte que l’hydrogène soit moins disponible vis-
à-vis d’un échange avec une molécule basique. La chélation, dans ce cas,
diminue l’acidité de la molécule.
IV. GEOMETRIE DES MOLECULES
La description de la forme géométrique des molécules, c'est-à-dire
de la disposition des atomes les uns aux autres dans l’espace, peut être
abordée par deux théories :
- Théorie V.S.E.P.R ou modèle de Gillespie.
- Théorie de l’hybridation des orbitales atomiques (OA).
1. La théorie V.S.E.P.R
Dans ce modèle, la disposition dans l’espace des doublets mentionnés
dans le modèle de Lewis, est imposée par la répulsion entre les
nuages électroniques de valence de chaque atome. Il s’agit d’un
procédé de raisonnement simple est efficace pour connaître
la géométrie des molécules en appliquant les règles de Gillespie.
Règle 1 : On s’intéresse à tous les doublets d’électrons de la couche
de valence de l’atome central A. On note m le nombre de doublets
liants (qui participent à la liaison) et n le nombre de doublets non
liants (qui ne participent pas à la liaison). On note (m + n) le nombre
total de doublets. Ainsi, on obtient une formule de type : A X m E n
Question : Comment choisit-on l’atome central ?
1ére condition : On choisit l’atome dont le coefficient
stœchiométrique est le plus petit. Sinon, passer à la deuxième
condition.
2éme condition : On choisit l’atome dont le nombre
d’électrons célibataires est le plus élevé. Sinon, passer à la
troisième condition.
3éme condition : On choisit l’atome dont le numéro
atomique Z est le plus élevé.
Exemple :
l’atome central est N ⟹ A (choix établit selon la 1ére condition).
Géométrie de la molécule NH3 selon Gillespie
l’atome lié est H, avec m = 3 doublets liants ⇒ X3
l’atome N dans cette molécule présente un doublet libre (n = 1) ⟹En = E
Résultat : NH3 est de type : AX3E ⇔géométrie : Pyramidale
Pour la molécule CH4, elle est de type AX4 ⇔ géométrie :
Tétraédrique
Règle2 : Dans le cas ou la molécule présente des liaisons covalentes
multiples (σ+π). Seul la liaison simple (σ) est prise en
considération.
Exemple :
l’atome central est C ⟹ A (choix établit selon la 1ére condition).
Géométrie de la molécule C2H4 (H2C = CH2)
l’atome est lié à 2 H et 1 C, avec m = 3 doublets liants ⟹ X3
l’atome C ne présente pas de doublets liants (n = 0) ⟹En = 0
Résultat : H2C = CH2 est de type AX3 ⟹géométrie : Trigonale
(pour chaque atome de carbone)
Règle 3 : Dans la molécule, les doublets d’électrons n’ont pas la
même équivalence.
Un doublet non liant est plus gênant (occupe plus d’espace) qu’un doublet
liant.
Une liaison multiple est plus gênante qu’un doublet liant.
Un atome électronégatif est plus gênant qu’un atome électropositif.
Plus le nombre de doublets libres augmente, plus la répulsion entre eux
augmente, ce qui entraîne la diminution des angles de la forme
géométrique considérée et il s’ensuit une déformation de la structure.
2. Théorie de l’hybridation des orbitales atomiques
Cette théorie permet de décrire les orbitales atomiques (OA) qui
interviennent pour le partage des électrons de valence, et par
conséquent la formation de la liaison. En effet, les OA de valence
de l’atome central se combinent pour former de nouvelles orbitales
mixtes appelées aussi orbitales hybrides, qui rentrent en jeu pour la
formation de la liaison.
a) Hybridation sp3
Elle résulte de l’hybridation (combinaison) d’une orbitale s et de trois
orbitales p. EXEMPLE :
- Cas de la molécule CH 4
1s de l’hydrogène forme 4 OM (orbitale moléculaire) σ dites liaisons σ : libre
Le recouvrement axial des quatre orbitales hybrides sp3 du carbone et l’OA
rotation autour de l’axe C–H
- Cas de la molécule NH 3
Cette molécule d’ammoniac présente 3 liaisons N–H. De même, que
pour le
méthane, l’hybridation des orbitales de valence de l’atome d’azote
donne des orbitales hybrides sp3 avec des angles de 107° proches
de 109°. Cette légère différence est due à la répulsion entre
l’orbitale liante et l’orbitale non liante.
b) Hybridation « sp2 »
Elle résulte de l’hybridation de 1OA s avec 2 OA p. Cette
hybridation correspond à un recouvrement entre trois orbitales et
donne lieu à des orbitales hybrides identiques sp2.
La position de ces orbitales les unes par rapport aux autres
adoptent une géométrie d’un trigone équilatéral, avec des angles
entre les axes de 120°. L’hybridation ainsi obtenue présente une
forme géométrique trigonale.
o Cas de BH 3
o Cas de C 2 H 4
Le recouvrement axial donne 5 liaisons σ au total : 4
liaisons σ (C–H) + 1 liaison σ (C–C).
La disposition proche des orbitales 2pz non hybridées (de
chaque atome C) conduit à un recouvrement latéral qui donne une
liaison π (rotation bloquée autour de l’axe C–C)
c) Hybridation « sp »
Elle résulte de l’hybridation de 1OA s et de 1 OA p. La position
de ces orbitales les unes par rapport aux autres adoptent une
géométrie linéaire, avec des angles entre les axes de 180°.
EXEMPLE :
o Cas de Be H 2
o Cas de C 2 H 2
Le recouvrement axial donne 3 liaisons σ au total : 2
liaisons σ (C–H) + 1 liaison σ (C–C). La disposition proche des
orbitales non hybridées 2py et de 2pz (de chaque atome C) conduit à
un recouvrement latéral pour donner deux liaisons π (rotation
bloquée autour de l’axe C–C).
d) Hybridation spd
Ce type d’hybridation est généralement rencontré chez les d-
éléments (les éléments de transition) , en faisant participer
l’orbitale d. De sorte que les orbitales d s’hybrident avec celles de s
et p pour donner des orbitales hybrides identiques. Cette
hybridation est à la base de la formation des complexes comme par
exemple [Fe(CN6)]4-.
De ces différents orbitales hybrides, on trouve :
¿
dsp : exemple ([PtCl ]2−¿
2
4 ), l’hybridation résultante présente une forme
géométrique plan carré.
d2sp3 : exemple [Fe(CN6)]4-, l’hybridation résultante présente une forme
octaédrique.
sp3d : exemple (PCl5), l’hybridation résultante présente une forme
bipyramide à base carrée
sp3d2 : exemple (PCl6), l’hybridation résultante présente une forme
octaédrique.
FI
N
COUR
S
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MISTI
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CHIM
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