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CHAPITRE 6 Molécules Et Solvans

Le document présente un cours sur l'architecture de la matière, axé sur les molécules et les solvants, avec des objectifs d'apprentissage concernant le modèle de Lewis, la géométrie et la polarité des molécules, ainsi que les forces intermoléculaires. Il aborde des concepts clés tels que la liaison covalente, la règle de l'octet, la mésomérie et les charges formelles, tout en fournissant des exemples et des méthodes pour établir des représentations de Lewis. Enfin, il discute des limites de la règle de l'octet et de l'importance de la géométrie moléculaire dans la détermination de la polarité.

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CHAPITRE 6 Molécules Et Solvans

Le document présente un cours sur l'architecture de la matière, axé sur les molécules et les solvants, avec des objectifs d'apprentissage concernant le modèle de Lewis, la géométrie et la polarité des molécules, ainsi que les forces intermoléculaires. Il aborde des concepts clés tels que la liaison covalente, la règle de l'octet, la mésomérie et les charges formelles, tout en fournissant des exemples et des méthodes pour établir des représentations de Lewis. Enfin, il discute des limites de la règle de l'octet et de l'importance de la géométrie moléculaire dans la détermination de la polarité.

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Université de San Pedro Année universitaire: 2022-2023

Niveau Licence 1
MPSI

ARCHITECTURE DE LA MATIÈRE
Chapitre 5 : MOLÉCULES ET SOLVANTS

Dr GOORÉ S. GERVAIS
Email: gstephane.goore@usp.edu.ci - Cel : +225 01 53 20 24 95
OBJECTIFS DU COURS
➢ Décrire le modèle de Lewis de la liaison covalente localisée et connaître ses

caractéristiques : longueur et énergie de liaison, moment dipolaire.

➢ Connaître la règle de l’octet et ses limites. Savoir l’utiliser.

➢ Savoir établir la représentation de Lewis d’un édifice polyatomique.

➢ Connaître la mésomérie et savoir reconnaître le caractère localisé ou délocalisé

d’une liaison.

➢ Savoir déduire l’éventuel caractère polaire des composés polyatomiques à partir

de leur structure géométrique (méthode V.S.E.P.R.)


PLAN DU COURS

1. Description des entités chimiques moléculaires

2. Géométrie et polarité des molécules

3. Forces intermoléculaires

4. Solvants moléculaires
1. Description des entités chimiques moléculaires
1.1. Schéma de Lewis d’un atome

Schéma de Lewis d’un atome : électrons de


valence, disposés autour du symbole chimique de
l’atome.

paires d’électrons : deux points ou un tiret

électrons seuls : un point.


Exemples :

➢Sodium : Na (Z = 11) ⟹ 1s2 2s22p6 3s1 d’où :

➢Chlore : Cl (Z = 17) ⟹ 1s2 2s22p6 3s23p5 d’où :

➢Calcium : Ca (Z = 20) ⟹ 1s2 2s22p6 3s23p63d0 4s2 d’où


:
1.2. Liaison chimique
interaction entre plusieurs atomes, ions ou molécules, à
une distance permettant la stabilisation du système et
la formation d’un agrégat ou d’une substance chimique.
se forme entre deux atomes si l’énergie de
l’arrangement qui en résulte est inférieure à celle des
atomes séparés.

Exemple : Formation du gaz ammoniac NH3


N(g) + 3H(g) → NH3(g).

E(NH3) < E(N) + 3 E(H).


1.3. Liaison covalente
mise en commun, par deux atomes, de deux électrons
formant un doublet liant partagé entre les atomes.
Pour former une liaison, deux possibilités :

➢ chaque atome a un électron célibataire sur sa couche


de valence :
A + B ⎯⎯
→ A −B
Les deux électrons appartiennent en propre à chaque
atome participant à la liaison de cette molécule. Ni A, ni
B ne portent d’excès ou de défaut d’électron. On parle
de covalence normale.
➢ un des deux atomes apporte les deux électrons de la
liaison :
__
A + B ⎯⎯
→ A−B

Formellement, B a reçu une certaine densité


électronique tandis que A en a perdu.

B porte donc un excès électronique et A un défaut


d’électron.
On parle alors de liaison « dative » ou de « liaison
covalente de coordination ».
Remarque :

liaison covalente double A = B (4 électrons mis en


commun)

ou triple A ≡ B (6 électrons mis en commun).


1.4. Énergie et longueur de liaison
Une liaison covalente est caractérisée par sa longueur
(notée dAB) et par son énergie (notée EAB).

Par définition, l’énergie de liaison est l’énergie qu’il


faut fournir pour casser la liaison (lorsque tous les
réactifs et les produits sont en phase gazeuse). C’est
donc l’énergie de la réaction :

A − B(g) ⎯⎯
→ A (g) + B (g)

On l’exprime généralement en kJ.mol–1.


Tableau : les longueurs et les énergies de liaisons covalentes
pour des molécules très simples :
Molécule H2 O2 N2 F2 Cl2 HF HCl HBr
Multiplicité Simple Double Triple Simple Simple Simple Simple Simple
Energie EAB
432 494 942 155 240 565 428 362
(en kJ.mol–1)
Longueur dAB
75 121 110 142 199 92 127 141
(en pm)

On remarque les ordres de grandeurs suivants :


• énergie d’une liaison covalente : de l’ordre de quelques centaines de
kJ.mol–1 ;
• longueur d’une liaison covalente : de l’ordre de l’Angström (= 10–10
m) ;
• liaisons multiples ont tendance à être plus courtes et plus
énergétiques que les liaisons simples.
1.5. Règle du duet et règle de l’octet
Les atomes d’un édifice polyatomique tendent à
partager autant de doublets d’électrons qu’il leur en est
nécessaire pour la réalisation de leurs octets.
Stabilité maximale obtenue lorsque l’octet est atteint,
en particulier pour les éléments de la seconde période,
C, N, O, F.

Cette règle permet de déterminer la valence d’un atome


(nombre x de liaisons covalentes auxquelles peut
participer cet atome) :
x = 8 – Nv (Nv = nombre d’électrons de valence).
La règle de l’octet explique la tendance des éléments F
(Nv = 7), O (Nv = 6), N (Nv = 5) et C (Nv = 4) à former
une, deux, trois ou quatre liaisons covalentes.

Pour l’atome H (Z = 1), la structure électronique


recherchée est un duet (doublet d’électrons) : c’est la
règle du duet.

H doit former une liaison pour acquérir la structure


électronique de l’hélium : il est monovalent.
1.6. Représentation de Lewis d’une molécule
Utilisation des représentations de Lewis des atomes
pour déterminer les représentations de Lewis de
molécules usuelles en tenant compte de l’ordre de
l’enchainement des atomes dans la molécule.

formule brute d’une molécule (ex : H2O) ne reflète pas


en général l’ordre dans lequel les atomes sont liés (O
est en fait au centre de la molécule d’eau).

Un peu de bon sens permet souvent de déterminer cet


enchainement :
➢ H ne peut établir qu’une seule liaison covalente : il
sera toujours en périphérie de la molécule. Il en est
de même des halogènes, sauf en cas d’hypervalence.
➢ C, Si et N, P peuvent établir respectivement 4 et 3
liaisons : ils occuperont donc plutôt des positions
centrales.
➢ O ne peut établir que deux liaisons et est en général
plutôt à la périphérie, sauf quand il est lié à H.

On vérifie finalement que dans la molécule les atomes


vérifient bien la règle de l’octet ou du duet.
Exemples :
• Eau H2O :

• Dioxyde de carbone CO2 :


• Diazote N2 :

• Acétylène (ou « éthyne ») C2H2 :


1.7. Limites de la règle de l’octet

La règle de l’octet constitue en quelque sorte un


idéal de stabilité pour les molécules. Cependant, il
n’est pas rare de rencontrer des molécules qui ne
la vérifient pas, pour diverses raisons :
• Radicaux (ou « radicaux libres »)
molécules ayant un nombre impair d’électrons. Donc
impossible de vérifier l’octet et elles ont un électron
célibataire. C’est le cas par exemple du monoxyde
d’azote NO.

Molécules sont très instables et réagissent très


facilement. Elles interviennent dans les réactions de
combustion, de polymérisation, les réactions
atmosphériques et jouent également un rôle important
en biologie (une théorie serait que le vieillissement des
êtres vivants est causé par les radicaux).
• Hypervalence :

À partir de la troisième ligne de la classification, la


présence d’orbitales d dans la couche de valence fait
que les atomes peuvent s’entourer de plus de 8
électrons de valence. Quand c’est le cas, on parle
d’hypervalence. Les atomes concernés sont souvent le
phosphore P, le soufre S et le chlore Cl.

Exemples : SO42–, PCl5 et SF6 :


S est entouré de 12 e–
⟹ hypervalence
• Lacunes électroniques :
Composés sont déficients en électrons : lorsqu’il
manque un doublet électronique autour d’un atome
pour que celui-ci vérifie l’octet, on représente ce déficit
par une lacune électronique (case vide) sur l’atome :
Exemple : le borane BH3.

Remarque : une molécule présentant une lacune


électronique s’appelle un « acide de Lewis » : a
tendance à capter des doublets non liants

molécule présentant des doublets non liants s’appelle


une « base de Lewis »).
1.8. Charges formelles
Une molécule est globalement neutre mais il peut y
avoir des séparations de charge au sein de la molécule,
appelées « charges formelles (CF) ».

En effet, la formation de liaisons covalentes par un


atome peut se traduire par une perte ou un gain
d’électrons par rapport à l’atome isolé.

« La charge formelle indique le nombre d’électrons que


l’atome a gagnés ou perdus lors de la formation des
liaisons covalentes ».
 1 
CF = N V −  NL + NP 
 2 
NV : nbre d’électrons de valence de l'atome initial
NL : nbre d’électrons libres
NP : nbre d’électrons partagés

Somme des charges formelles individuelles = charge


globale de l’ion, elle est nulle pour une molécule.

Quand elles existent, il faut toujours faire apparaître les


charges formelles dans la structure de Lewis d’une
molécule.
Exemple : ion nitrate NO3–
1.9. Mésomérie et liaisons délocalisées
Soit N2O : molécule de protoxyde d’azote («gaz
hilarant», utilisé pour des anesthésies)
N : atome central.

Écriture de plusieurs structures de Lewis qui vérifient


la règle de l’octet ⟹ Plusieurs formes mésomères.

ou

Ces 2 formules de Lewis comportent le même nombre de


doublets et vérifient la règle de l’octet.
Limites de la représentation de Lewis : Aucune formule
de Lewis ne décrit correctement la réalité de la
molécule (« à mi-chemin » entre ses différentes formes
mésomères).
Autre exemple célèbre : benzène C6H6 (molécule cyclique) :
Si plusieurs formes mésomères envisageables : on
privilégiera celles qui vérifient l’octet et conduisant à
l’apparition du minimum de charges formelles.

1.10. Méthode « systématique » pour établir des


formules de Lewis
Pour illustrer la méthode, on prend l’exemple de la
molécule de protoxyde d’azote N2O.
❶ On détermine le nombre total Ne– d’électrons de
valence présents dans la molécule.
N2O : Ne– = 2 x 5 (azote) + 6 (oxygène) = 16 e– de valence.
❷ Ne–/2 par deux ⟹ nombre de doublets d’électrons à
répartir dans la molécule (si N impair ⟹ un électron
célibataire).
N2O : 16/2 = 8 doublets à répartir.

❸ Disposition des atomes en tenant compte de leur


valence : atome monovalent (H ou Cl) toujours en
périphérie de la molécule tandis que C ou N plutôt au
centre. Oxydes (CO2, SO3, …), O périphériques
(oxydation de l’atome central).
N2O :
❹ On répartit d’abord des doublets pour former des
liaisons simples entre les atomes centraux et leurs
voisins :
N2O :
❺ On complète l’octet de chaque atome périphérique
en lui rajoutant le nombre de doublets nécessaires :
N2O :
❻ S’il en reste, on reporte les doublets restants sur les
atomes centraux :
N2O : inutile ici car tous 8 les doublets déjà utilisés.
❼ Si les atomes centraux ne vérifient pas l’octet, on
forme des liaisons multiples grâce à des doublets que
l’on prend sur les atomes périphériques, jusqu’à ce que
tous les atomes vérifient l’octet (si c’est possible !) :

N2O : ou

❽ Attribution si besoin des charges formelles aux


atomes qui ne présentent pas leur valence habituelle :

N2O : ou
2. Géométrie et polarité des molécules
2.1. Notion de dipôle électrostatique, moment
dipolaire, liaisons polarisées
Électrostatique : un dipôle est un ensemble de deux
charges de signes opposés situées à petite distance
l’une de l’autre :

Dipôle globalement neutre mais présente une


séparation locale de charge. Il est caractérisé par son
vecteur moment dipolaire (noté en général p en
physique et  en chimie).
Moment dipolaire vecteur dirigé de la charge négative
vers la charge positive et ayant pour norme : µ = q𝗑a,
a : distance entre les deux charges.
Unité SI : C.m mais les chimistes préfèrent utiliser
le Debye (petite unité : plus adaptée à l’échelle d’une
molécule) : 1 D = 3,3.10–30 C.m.

Liaison chimique polarisée si différence


d’électronégativité entre les deux atomes de la liaison.
Dans ce cas, les électrons de la liaison sont légèrement
délocalisés vers l’atome le plus électronégatif.
⟹ Apparition d’une charge partielle –δe (où 0 < δ <1)
au niveau atome le plus électronégatif et +δe au niveau
de l’atome le moins électronégatif.
Exemple : molécule de chlorure d’hydrogène HCl (Cl est
plus électronégatif que H)
1.2. Géométrie des molécules et influence sur leur polarité
Question : une molécule comportant plusieurs liaisons
polarisées présente-t-elle ou non dans son ensemble un
moment dipolaire ?
Réponse : Tout dépend de la géométrie de la molécule.

Schéma de Lewis d’une molécule ne représente pas sa


géométrie. Ainsi par exemple :

➢ la molécule d’eau est coudée :

➢ la molécule de CO2 est droite :


➢ Plupart des molécules sont tridimensionnelles
exemple : le méthane CH4 qui a une structure en
forme de tétraèdre.

Remarque : La forme géométrique d’une molécule est


imposée par la répulsion entre les différents doublets
électroniques : c’est la méthode VSEPR (pour « Valence
Shell Electronic Pair Repulsion »). Cette théorie n’est
plus au programme donc, lors des concours, l’énoncé
devra donner la géométrie d’une molécule à étudier.
Une molécule sera globalement polaire si la somme des
moments dipolaires de ses liaisons n’est pas nulle.
Exemple : H2O, CO2, NH3 et CH4.
➢ Exemples de molécules polaires : H2O, NH3, éthanol
(CH3CH2OH), saccharose (sucre), chlorure
d’hydrogène (HCl). Toutes ces molécules sont
solubles dans l’eau : solvant polaire.

➢ Exemple de molécules apolaires : O2, H2, les


dihalogènes, CO2, CH4 et tous les hydrocarbures
(alcanes, alcènes) et les graisses.
Du fait de leur apolarité, ces molécules ne sont pas
(ou très peu) solubles dans l’eau.
3. Forces intermoléculaires
Liaisons covalentes ⟹ stabilité des molécules.

Existence d’interactions entre les molécules dites


liaisons physiques (liaisons faibles) mettant en jeu des
énergies plus faibles : « forces intermoléculaires ».

2 types :
➢les liaisons de Van Der Waals
➢les liaisons hydrogène.
Interactions très importantes pour expliquer certaines
propriétés de matériaux :
▪ cohésion de certains cristaux moléculaires et
existence de certaines structures ;
▪ températures de vaporisation ;
▪ propriétés des solvants, leurs miscibilités entre eux,
les solubilités des différentes espèces chimiques
dans tel ou tel solvant.
De manière générale ces interactions intermoléculaires
sont toujours attractives (sauf si on essaye faire
s’interpénétrer les molécules auquel cas elles se
repoussent).
3.1. Les forces de Van Der Waals

Interactions électrostatiques attractives


assez faible intensité (énergies associées de l’ordre du
kJ.mol–1, donc beaucoup plus faibles que pour des
liaisons covalentes) et d’assez courte portée (quelques
Angströms).

physicien néerlandais Johannes Van der Waals (prix


Nobel de physique en 1910).

Il existe 3 types d’interactions de Van Der Waals.


3.1.1. Force d’orientation ou interaction de Keesom

Interaction dipôle permanent- dipôle permanent :


(entre deux molécules polaires)

Les molécules polaires modifient mutuellement leurs


orientations et tendent à aligner leurs dipôles.
3.1.2. Force de dispersion ou interaction de Debye
Interaction dipôle permanent- dipôle induit :
(entre une molécule polaire et une apolaire)
Les molécules polaires possèdent des dipôles
permanents qui peuvent, en modifiant la répartition
des charges, créer des dipôles (appelés dipôles induits)
dans des molécules initialement apolaires mais
polarisables (la polarisabilité augmentant avec la taille
du nuage électronique).
3.1.3. Force de dispersion ou interaction de London
Interaction dipôle instantané- dipôle instantané ou
dipôle instantané- dipôle instantané induit :
(entre deux molécules apolaires)

Électrons en perpétuel mouvement autour des noyaux


des atomes des molécules ⇒ une molécule même
apolaire présente à tout instant un moment dipolaire
non nul (appelé dipôle instantané).
Valeur et orientation dans le temps des dipôles
aléatoires ⇒ le moment dipolaire total d’une molécule
apolaire est en moyenne nul.
Chaque dipôle instantané est en interaction avec les
dipôles instantanés voisins, et polarise de plus
instantanément ces molécules voisines en créant des
dipôles instantanés induits.

NB : À très courte distance, répulsion des molécules


(nuages électroniques en contact) ⇒ distance idéale
entre les molécules correspondant à la longueur de la «
liaison de VDW ».
3.2. La liaison hydrogène

Interaction attractive qui s’établit entre un atome


d’hydrogène lié à un atome électronégatif et un autre
atome très électronégatif porteur d’un doublet non
liant.

Dans ce cas, lorsque c’est possible, les 3 atomes A, H et


B impliqués dans une liaison hydrogène ont tendance à
s’aligner :
Liaison hydrogène : limitée au cas où les atomes
électronégatifs sont O, N ou F,
Beaucoup plus rarement avec Cl ou S.

Énergie : de l’ordre de 10 à 50 kJ.mol–1 (plus faible que


liaison covalente usuelle, beaucoup plus important que
les interactions de VDW).
Liaison A-H un peu plus longue que dans la molécule
isolée ;
Liaison H---B de l’ordre de 250 à 300 pm.
Exemple : H2O, NH3, acides carboxyliques, alcools.
3.3. Conséquences des interactions intermoléculaires
sur les propriétés physico-chimiques des substances

L’intensité des interactions intermoléculaires permet


de comprendre les propriétés physico-chimiques des
différents corps, notamment les températures de fusion
et d’ébullition.

Forces intermoléculaires importantes ⇒ plus les


températures de changement d’état élevées (difficulté à
séparer les molécules, puisqu’elles s’attirent).
Exemples :
▪H2O température d’ébullition de 100°C

▪H2S température d’ébullition de –60°C


(S structure identique O : S en dessous de O dans CPE).

Différence : présence de liaisons hydrogènes dans l’eau,


qu’il faut casser pour arriver à la vaporiser.
▪ Températures de vaporisation des halogénures
d’hydrogène :
Corps pur HF HCl HBr HI
T vap (en °C) 19 –85 –67 –35
HF : température d’ébullition plus élevée que les autres
(HF établit des liaisons hydrogène (mais pas les
autres).
Température d’ébullition augmente de HCl à HI : Cl est
plus petit que Br plus petit que I.
Plus une molécule est grosse, plus elle est polarisable,
donc plus les interactions de VDW sont importantes.
4. Solvants moléculaires
4.1. Définition
Solvant : liquide qui a la propriété de dissoudre, de
diluer ou d’extraire d’autres substances sans provoquer
de modification chimique de ces substances et sans lui-
même se modifier.
Les solvants permettent de mettre en œuvre une
réaction entre deux réactifs, d’appliquer, de nettoyer ou
de séparer des produits.
Environ un millier de solvants dont une centaine
d’usage courant (dans l’industrie et le bâtiment).
4.2. Classification des solvants
Trois types de solvants :
➢ solvants polaires protiques : eau, alcools, acides
carboxyliques, ammoniac ;
➢ solvants polaires aprotiques : acétone (CH3COCH3, de
nom officiel « propanone »), diméthylformamide
(DMF : HCON(CH3)2, couramment utilisé dans
l’industrie) ;
➢ solvants apolaires aprotiques : hexane (C6H14),
cyclohexane (C6H12), toluène (C7H8), les éther-oxydes
(communément appelés « éther »).
4.3. Caractéristiques physico-chimiques d’un solvant
4.3.1. Moment dipolaire et pouvoir ionisant
Solvant polaire : μ de ses molécules est non nul.

Solvant d’autant plus polaire que μ élevée (en Debye).

Eau ou Acétone : solvants polaires classiques.

Champ électrique engendré par les molécules polaires


du solvant capable d’ioniser des molécules présentant
des liaisons covalentes partiellement ioniques.
Exemple : Eau capable d’ioniser le chlorure
d’hydrogène H–Cl ⇒ acide chlorhydrique (H+ + Cl–)
selon le processus suivant :

Un solvant polaire est donc dit ionisant.


Un solvant polaire permet aussi de solvater les ions,
ainsi que d’autres molécules polaires.
ion solvaté : ion entouré de molécules du solvant
Ion sodium solvaté par des molécules d’eau (à gauche)
et ion chlorure solvaté (à droite).
4.3.2. Permittivité relative et solvant dissociant
q1 et q2 charges dans le vide séparées d’une distance r.

f force attractive de Coulomb (force électrostatique)


que s’exercent ces charges s’écrit :
1 q1  q2
f=  2
40 r
où ε0 = 8,85. 10–12 SI constante appelée « permittivité
du vide » (« permittivité diélectrique du vide »).
Milieu matériel (solvant) : Expression de la force de
Coulomb entre deux charges légèrement modifiée :
1 q1  q2 fvide
fsolvant =  =
40r r 2
r

Interaction entre les deux charges dans le solvant =


celle dans le vide divisée par une constante εr appelée «
permittivité relative » du solvant.

Si εr grand ⇒ solvant « dissociant » ; capable de séparer


les paires d’ions.
Soit un sel (solide ionique, exemple : Na+ + Cl–) dans un
solvant avec εr grand.

Dans l’air : cohésion du sel assurée par les interactions


attractives entre les cations Na+ et les anions Cl–.

Dans le solvant : ces interactions sont affaiblies


(divisées par un facteur εr)

⇒ effondrement de la structure du solide sous


l’effet des chocs avec les molécules du solvant (dues à
l’agitation thermique).
Eau : un des solvants les plus dissociant, avec une
permittivité relative proche de 80 (εr(eau) = 78,5 SI).

➢solvant de permittivité relative < 10 : non dissociant,


n’arrive pas à séparer les paires d’ions (cas par exemple
de l’acide éthanoïque) ;

➢solvant de permittivité relative comprise entre 10 et


40 est moyennement dissociant (exemple : éthanol) ;

➢solvant de permittivité > 40 : totalement dissociant


(exemple : eau).
4.3.3. Proticité du solvant
Solvant « protique » ou « protogène » : possède un
atome d’hydrogène lié à un atome électronégatif (par
exemple O).

Il peut alors éventuellement libérer des protons H+


(d’où le nom « protique »).

Solvant protique : peut établir des liaisons hydrogène


avec un soluté.

Contraire de solvant protique : solvant aprotique.


L’eau, les alcools et les acides carboxyliques sont
des solvants protiques, car ils comportent tous
des H lié à de l’oxygène (très électronégatif).

Par contre, le cyclohexane C6H12 (comme tous les


alcanes) est aprotique.
4.4. Mise en solution d’une espèce chimique
moléculaire ou ionique
Les différentes étapes qui ont lieu quand une espèce est
dissoute dans un solvant sont mise en évidence avec
l’exemple de la dissolution du chlorure d’hydrogène
(H–Cl) dans l’eau.

Liaison covalente H–Cl très polarisée (différence


d’électronégativité entre H et Cl) : charge partielle +δ
sur H charge partielle –δ sur Cl.
1ère étape : ionisation
Polarité du solvant ⇒ la liaison covalente polarisée est
cassée et il apparaît une paire d’ions :
+ −
H − Cl ⎯⎯
→ H Cl

2ème étape : dissociation


Pouvoir dissociant du solvant (permittivité élevée)
affaiblit l’attraction entre le cation et l’anion et finit par
les séparer :
+ −
H − Cl ⎯⎯
→ H ...............Cl
3ème étape : solvatation
Chacun des deux ions s’entoure de molécules du solvant
traduit par :
+ +
H ⎯⎯
→ H (aq) et → Cl − (aq).
Cl − ⎯⎯

L’ensemble de ces étapes est résumé dans l’équation


bilan de la dissolution :

+ −
HCl(g) = H (aq) + Cl (aq)
4.5. Solubilité d’un constituant et miscibilité de deux
solvants
Interactions intermoléculaires influencent la solubilité
d’un constituant dans un solvant ainsi que la miscibilité
entre deux solvants.

4.5.1. Miscibilité
Deux solvants sont dits miscibles s’ils peuvent former
un mélange homogène (une seule phase).
❖ Eau et éthanol (alcool) miscibles;
❖ Eau et huile non miscibles (toujours deux phases,
séparées par une interface).
Pour que deux solvants soient miscibles, il faut que les
interactions attractives entre leurs molécules soient
plus fortes que les interactions des molécules de
chaque solvant entre elles.

➢ deux solvants polaires protiques seront en général


miscibles (exemple : eau et éthanol) ;

➢ par contre, l’eau n’est pas miscible avec les solvants


apolaires aprotiques comme le cyclohexane, l’éther
ou le benzène.
4.5.2. Solubilité
Même règle pour savoir dans quel solvant un
constituant donné sera le plus soluble.

❖ diiode I2 (apolaire) beaucoup plus soluble dans le


cyclohexane (apolaire) que dans l’eau (polaire) ;

❖ acide éthanoïque (CH3COOH, polaire et protique)


plus soluble dans l’eau.

❖ De même huiles ou graisses (apolaires) pas


solubles de l’eau : hydrophobes.
Pour se laver les mains on utilise du savon.

Savon molécule particulière qui possède :

▪ une queue apolaire (hydrophobe, se met dans la


graisse) ;

▪ une tête polaire (donc hydrophile, se met dans


l’eau).

Cela permet ainsi de « lier » en quelque sorte l’eau et la


graisse, normalement non miscibles.

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