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Objectifs de L'epreuve Ecrite D'evaluation Des Connaissances en Biologie Pour L'equivalence Du Diplôme National de Docteur en Pharmacie

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UNIVERSITE DE MONASTIR

Faculté de Pharmacie de Monastir

Objectifs de l’Epreuve Ecrite d’Evaluation


des Connaissances en Biologie pour l’Equivalence
du Diplôme National de Docteur en Pharmacie

OBJECTIFS SPECIFIQUES EN MICROBIOLOGIE

Objectif N°6.4.1
Agents étiologiques, principaux signes cliniques et
traitement des syndromes infectieux
Les Infections sexuellement transmissibles
bactériennes

Elaboré par : Dr YOSR CHAABA


AHU en Microbiologie, CMNN La Rabta

Année universitaire : 2021-2022


Les Infections sexuellement transmissibles bactériennes

INTRODUCTION
L’OMS estime que chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une
infection sexuellement transmissible (IST). En Tunisie, comme dans tous les
pays, il s’agit d’un problème de santé publique.

Dans la majorité des cas, les IST sont asymptomatiques ou pauci-


symptomatiques et ne sont de ce fait pas reconnus. Or, les IST peuvent avoir de
graves conséquences sur la santé. Elles peuvent engager le pronostic fonctionnel
(infertilité), ou encore être transmises de la mère à l’enfant.

Lorsqu’elles sont symptomatiques, elles peuvent-être la cause d’un écoulement


urétral chez l’homme ou vaginal chez la femme ou d’ulcérations génitales.

Des manifestations hors sphère génitale sont possibles (syphilis).

Les IST peuvent s’associer (ex : chancre syphilitique et infection gonococcique)


et la présence d’une IST doit inciter à en rechercher d’autres (notamment
l’infection au VIH).

La notion de rapport sexuel non protégé vaginal, anal ou oral doit orienter vers
une IST.

Des stratégies de lutte contre les IST sont instaurées dans plusieurs pays. Des
traitements contre certains agents d’IST sont disponibles, mais des efforts
demeurent nécessaires pour la promotion de la prévention contre les IST et leur
dépistage, ainsi que la surveillance des résistances aux traitements.

Les principaux agents infectieux responsables des IST bactériennes sont :

 Neisseria gonorrhoeae (gonocoque)


 Chlamydia trachomatis
 Treponema pallidum(syphilis)

Tous ces agents sont à déclaration obligatoire

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1. GONOCOCCIE

1.1.-Epidémiologie

La gonococcie est une affection due à Neisseria gonorrhoeæ bactérie à Gram


négatif. Elle est transmise par contact direct, essentiellement à l'occasion des
rapports sexuels avec une personne infectée, symptomatique ou non.

N. gonorrhoeae, bactérie strictement humaine, est transmise par contact direct


(possible avec les rapports oro-génitaux). Il s’agit de l’une des IST les plus
répandues dans le monde.

1.2. Manifestations cliniques


1.2.1. Chez l’homme
Les manifestations surviennent après une période d'incubation silencieuse et
contagieuse de 2 à 7 jours. L'urétrite antérieure aiguë (blennorragie) est la
manifestation clinique la plus typique. Elle est responsable de brûlures
mictionnelles, d'un écoulement urétral purulent et d'une méatite inflammatoire
(avec parfois une balanite). Une infection gonococcique non diagnostiquée et
non traitée peut entraîner des complications locorégionales : abcédation,
prostatite et épididymite.

1.2.2. Chez la femme

L’infection gonococcique est le plus souvent asymptomatique (70 % des cas).


Lorsqu’elle est symptomatique, elle se manifeste le plus souvent par un tableau
de cervicite discrète avec un col d’aspect normal ou parfois inflammatoire avec
du pus provenant de l’orifice cervical. Elle peut entraîner une pesanteur
pelvienne, des leucorrhées purulentes associées à une urétrite (brûlures
mictionnelles, dysurie, œdème et rougeur du méat).

En l’absence de traitement, l’infection gonococcique peut être responsable


d’endométrite et de salpingite avec un risque d’infertilité tubaire et de grossesse
extra-utérine.

Chez la femme enceinte, l’infection gonococcique peut influer sur l’évolution


de la grossesse. Elle peut également contaminer le nouveau-né, lors de son
passage de la filière génitale infectée, ce qui se manifeste le plus souvent par une
ophtalmie purulente et bilatérale dont le risque est la cécité.

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1.2.3. Chez les deux sexes

-L'atteinte ano-rectale est le plus souvent asymptomatique (2/3 des cas). Elle
peut entraîner un prurit anal ou une anite avec un écoulement anal purulent.

-L’oropharyngite est le plus souvent asymptomatique. Elle peut être responsable


du portage persistant après traitement et du maintien de la chaîne de
contamination vu la mauvaise diffusion des antibiotiques dans cette localisation.

- La conjonctivite est possible (manuportage)

Dans de rares cas, le gonocoque peut être responsable d'un tableau septicémique
subaigu caractérisé par la survenue d'une fièvre et dominé par les manifestations
articulaires (mono ou oligoarthrites), péri-articulaires (ténosynovites) et cutanées
(papules ou papulo-pustulesisolées). Des complications graves (endocardite,
méningite) ont été décrites.

1.3. Traitement des gonococcies uro-génitales basses

• Céphalosporine de 3ème génération (C3G) (La ceftriaxone) : une injection


unique intramusculaire de 500 mg est l’antibiothérapie de choix. Elle

permet une très bonne diffusion en cas de localisation pharyngée. Des souches
résistantes aux C3G ont été rapportées dans le monde depuis 2010 (Asie++)
mais non en Tunisie.

Les céphalosporines orales de 3ème génération peuvent être utilisées en cas de


contre-indication à la voie IM (Cefixime 400 mg dose unique (DU))

• Les aminosides : La spectinomycine n’est plus disponible. La gentamicine est


utilisée aussi (240 mg IM en DU). Les résistances sont exceptionnelles mais la
diffusion pharyngée est mauvaise.

• L’azithromycine ne peut être active dans les gonococcies qu'à des doses
élevées (2 g) ce qui peut entraîner des troubles digestifs importants. En
conséquence, cet antibiotique n'a pas de place actuellement dans cette indication
d'autant plus que des résistances apparaissent rapidement.

• Les fluoroquinolones de nouvelle génération peuvent être utilisées : la


gémifloxacine à la dose de 320 mg (Dose unique).

2. CHLAMYDIA TRACHOMATIS

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2.1. Epidémiologie

Chlamydia trachomatis (CT) est l’IST bactérienne la plus répandue dans le


monde. Les sérotypes L sont responsables d’une forme clinique particulière : la
lymphogranulomatose vénérienne ou maladie de Nicolas Favre.

Depuis quelques années, on assiste à une augmentation de l’incidence des


infections à CT chez les jeunes aussi bien chez les femmes que chez les
hommes. La fréquence élevée du portage asymptomatique dans les 2 sexes
favorise la diffusion de l'infection dans la population générale.

2.2. Clinique

2.2.1. Chez l’homme

- CT est le principal agent des urétrites non gonococciques (entre 20% et 50%).
L’infection est le plus souvent asymptomatique. La présence de signes cliniques
n'est retrouvée que dans moins de 50% des cas. Il s'agit le plus souvent d'un
écoulement clair, modéré et intermittent. Du fait de son caractère souvent
asymptomatique, la complication la plus fréquente des urétrites à CT est
l'épididymite aiguë.

- CT peut également être responsable de localisations extra-génitales telles que


des kérato-conjonctivites ou des arthrites. CT est l’un des agents pathogènes
classiquement impliqués dans le syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter. Il s’agit
d’arthrites réactionnelles, survenant après une urétrite, le plus souvent chez un
homme jeune et associant : une conjonctivite bilatérale, des signes articulaires
(polyarthrite des membres inférieurs volontiers et des tendinites) ainsi que des
signes cutanéomuqueux (balanite circinée, lésions psoriasiformes).

- En dehors des urétrites, CT a pu être isolé dans des prélèvements pharyngés


(avec ou sans pharyngite) et également sur des prélèvements anorectaux.

2.2.2. Chez la femme

- La cervicite est la manifestation la plus fréquente. Elle se traduit par des


leucorrhées jaunes ou blanches, un syndrome urétral, une dyspareunie. Elle est
dans 50 à 90 % des cas totalement asymptomatique.

- Le risque est la transmission pendant la grossesse avec la survenue de


pneumopathies et de kérato-conjonctivites chez le nouveau-né.

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- Les complications sont fréquentes et volontiers inaugurales à type de
salpingite, d’endométrite ou de péri-hépatites (syndrome de Fitz-Hugh-Curtis).
Elles sont à l’origine d’un risque accru d’infertilité tubaire et de grossesse extra-
utérine.

2.3. TRAITEMENT :

C. trachomatis est une bactérie intracellulaire obligatoire. Les antibiotiques


recommandés sont les cyclines, les macrolides et les fluoroquinolones.

Recommandations thérapeutiques

 Infection non compliquée à Chlamydia trachomatis :


- Doxycycline per os : 100 mg x 2/jour pendant 7 jours
- ou Azithromycine : 1 g par voie orale en dose unique

D’autres traitements sont efficaces mais ne doivent être prescrits qu’en 2ème
intention :

- l’érythromycine à la posologie de 500 mg x 4 fois par jour pour 7 jours

- l’ofloxacine à raison de 300 mg x 2 fois par jour pour 7 jours

- lévofloxacine 500 mg/j pendant 7 jours.

◦ Tous les partenaires doivent être examinés à la recherche de signes évocateurs


d’infection génitale à CT.

◦ On recommande l’abstinence sexuelle ou les rapports protégés avec le


partenaire jusqu’à 7 jours après la dose unique d’azithromycine ou après les 7
jours de doxycycline.

4. SYPHILIS :

4.1. Syphilis précoce

La syphilis précoce est définie par une évolution datant de moins d’un an (J0
étant par définition le premier jour du chancre) ;

• La syphilis précoce est la période de la syphilis la plus riche en tréponèmes


(risque maximal de contagion). Elle regroupe :

- la syphilis primaire (définie par la présence du chancre syphilitique).

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-la syphilis secondaire (définie par les manifestations cliniques essentiellement
cutanéomuqueuses de la bactériémie syphilitique). La grande majorité des
manifestations secondaires survient dans l’année qui suit le chancre.

- la syphilis sérologique (ou latente) précoce. Affirmer qu’une syphilis


sérologique est précoce, est difficile (notion de chancre ou d’éruption secondaire
récents, antériorité sérologique récente, contage récent …).

4.1.1Clinique :

4.1.1.1 Syphilis primaire

Le chancre syphilitique est constant (sauf dans la syphilis congénitale et les


exceptionnelles syphilis transfusionnelles).

L’adénopathie régionale qui accompagne le chancre peut être profonde (chancre


cervical et rectal). Les chancres extra-génitaux sont possibles, en particulier
buccaux.

4.1.1.2 Syphilis secondaire

Elle succède à une syphilis primaire non traitée. Elle est inconstante (environ 1/3
des patients infectés développeront une syphilis secondaire). Elle survient dans
les six semaines après le chancre et toujours dans l’année qui suit le chancre
(syphilides papuleuses).

La syphilis secondaire a principalement un tropisme cutané :

- Roséole évoquant une virose ou une toxidermie,

- Syphilides cutanées papulo-squameuses (très riche polymorphisme : la grande


simulatrice) évoquant une acné, une dermatite séborrhéique, une varicelle …
Les lésions sont rarement prurigineuses, prédominant sur le tronc et le visage.
L’atteinte palmo-plantaire est évocatrice mais non spécifique.

- une atteinte muqueuse est fréquente (plaques muqueuses contagieuses génito-


anales et buccales) voire une alopécie.

Les autres manifestations sont contingentes : fébricule, polyadénopathies,


arthrites, ostéite,hépatite, glomérulonéphrite, uvéite, méningite et parfois atteinte
des paires crâniennes constituant autant de diagnostics différentiels trompeurs.
Les atteintes ophtalmologiques et neurologiques peuvent engager le pronostic
fonctionnel (surdité, troubles visuels).

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4.1.1.3 Syphilis latente précoce

C’est la majorité des patients dont la syphilis remonte à moins d’un an. Seule,
une sérologie négative antérieurement (de moins d’un an) permet de l’affirmer.
Par définition, l’examen clinique est strictement normal. Une augmentation des
titres des sérologies non tréponémiques (VDRL ou RPR) (x4) dans l’année
précédente, la notion d’une ulcération génitale récente, une cicatrice de chancre,
une anamnèse évocatrice de manifestations secondaires récentes sont des
éléments présomptifs avec la notion d’un (ou une) partenaire infecté(e).

Cette situation est rencontrée lorsqu’une sérologie syphilitique est pratiquée en


cas de facteur de risque ou de manière systématique. La syphilis latente précoce
succède à la syphilis primaire. Elle peut être ou non entrecoupée de
manifestations secondaires.

4.2 La syphilis tardive

Elle est définie par une évolution datant de plus d’un an.

C’est la période de la syphilis la moins riche en tréponèmes (contagiosité). Elle


regroupe la syphilis tertiaire (définie par les manifestations viscérales de la
syphilis tertiaire : cardiaques et neurologiques), et la syphilis sérologique (ou
latente) tardive.

4.3. Traitement :

- Syphilis précoce :

Benzathine pénicilline G : 1 injection de 2,4 Millions d’unités en IM. –

- Le traitement de la syphilis tardive (sans neurosyphilis) : Benzathine


pénicilline G : 1 injection IM de 2,4 Millions d’unités / semaine x 3 semaines.

Cas particuliers :

◦ Allergie aux bétalactamines : doxycycline 100 mg x 2/jour per os pendant 14


jours.

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