Restauration Des Écosystèmes
Restauration Des Écosystèmes
Cours polycopié
                                        Sommaire
  Partie 1 : Introduction – problématique : ‘’pourquoi restaurer’’…………………………..4
          2.6..Planification de la restauration……………………………………………………..17
                    A. Points obligatoires…………………………………………………………17
                    B. Différentes approches…………………………………………………….17
                    C. Etapes de mise en place d’un projet de restauration………………….18
Appendices……………………………………………………………………………………….....34
I.. Explication détaillée des attributs vitaux de l’écosystème……………………………………34
II.. Exemples (Schémas) de modèle de régressions/progression et étapes de restauration..39
III.. Présentation d’une plante antiérosive efficace pour la restauration des sols…………….42
IV.. Glossaire…………………………………………………………………………………………47
Références bibliographiques…………………………………………………………………….51
Alors que les écosystèmes et leur bon fonctionnement constituent un enjeu non seulement
environnemental, mais aussi économique et social, ils ont subi et subissent des dégradations
et détériorations du fait des activités humaines et des aménagements réalisés. Plusieurs
approches existent pour rétablir un environnement naturel : soit en tentant de revenir à
l’écosystème tel qu’il était avant ces dégradations, soit en créant un nouvel écosystème
durable.
Ces approches sont plus ou moins complètes, leur point commun est               la restauration
écologique.
La plupart du temps, l’écosystème qui a besoin d’être restauré a été dégradé, endommagé,
transformé ou entièrement détruit, résultat direct ou indirect de l’activité humaine. Dans
certains cas, ces impacts sur les écosystèmes ont été causés ou aggravés par des
phénomènes naturels, tels que les incendies, les inondations, les tempêtes, à tel point que
l’écosystème ne peut retrouver son stade antérieur à la perturbation ou sa trajectoire
d’évolution historique.
Les écosystèmes sont des ensembles fragiles où la faune et la flore (qui constituent la
biocénose) sont en équilibre avec leur biotope (lieu de vie). L’augmentation de la population
humaine, le développement de l’industrie, de l’urbanisation et des transports, ainsi que la
surexploitation et les cultures peu diversifiées conduisent à la détérioration des
écosystèmes. Cette dégradation s’observe à différents niveaux. Selon une étude du
Programme des Nations Unies pour l’environnement, 40% de l’économie mondiale dépend
du bon fonctionnement des écosystèmes. Leur préservation et leur restauration sont donc
une nécessité.
Les services d'auto-entretien, non directement utilisés par l'homme mais qui conditionnent
le bon fonctionnement des écosystèmes (recyclage des nutriments, production primaire),
Les services d'approvisionnement (ou de prélèvement), qui conduisent à des biens
appropriables (aliments, matériaux et fibres, eau douce, bioénergies, produits biochimiques
et pharmaceutiques),
Les services de régulation, c'est-à-dire la capacité à moduler dans un sens favorable à
l'homme des phénomènes comme le climat, l'occurrence et l'ampleur des maladies,
différents aspects du cycle de l'eau (crues, étiages, qualité physico-chimique, érosion), la
qualité de l'air, la pollinisation.
Des services culturels, à savoir l'utilisation des écosystèmes à des fins récréatives,
esthétiques et spirituelles.
Après l’abandon d’une culture, un incendie, une coupe rase, le paysage se transforme. Sauf
intervention humaine, il se produit, de stade en stade, une succession d’associations
végétales aboutissant à la reconstitution de l’écosystème caractéristique de la zone
climatique concernée. On a donc une évolution ordonnée et prévisible. On peut prévoir,
lorsqu’on a suffisamment étudié ces phénomènes, la composition floristique, voire
faunistique, des différents stades de colonisation ainsi que celle du stade final.
Le climax
Le climax est le stade final de végétation. Il est le plus souvent forestier et est considéré
comme stable tant au point de vue de la composition floristique que de la structure (ces
notions sont parfois discutables). La végétation climacique est en accord avec le milieu
physico-chimique (climat régional, substrat...).
Le subclimax
On peut à la suite de l’intervention humaine notamment, ne pas atteindre le climax en un lieu
donné et rester à un stade d’évolution intermédiaire. Ce stade d’évolution intermédiaire, s’il
est plus ou moins stable dans le temps, prend le nom de subclimax. Ce n’est pas réellement
un climax, mais il en joue provisoirement le rôle. L’évolution peut être bloquée parfois à ce
stade par dégradation du milieu.
Le paraclimax
L’activité humaine peut également modifier les évolutions naturelles de telle façon que la
succession végétale théorique d’un milieu soit remplacée par une autre. On obtient alors un
paraclimax et non un climax.
Série de végétation
Une série de végétation est l’ensemble des
communautés végétales qui vont se succéder jusqu’à
l’apparition du climax. Le climax est le dernier élément
d’une série de végétation. On nomme le plus souvent
une série de végétation par le nom du climax
correspondant (par exemple, série du Chêne vert).
Evolution progressive
Une évolution naturelle qui aboutit au climax est dite
progressive. C’est elle qui se produit sans intervention
de l’homme. La figure ci-contre montre un exemple
d’évolution de la végétation à 1500 mètres d’altitude
(Fischesser et Dupuis-Tate, 1996). D'autres exemples
sont présentés schématiquement dans l'annexe II.
Evolution régressive
Une évolution est dite régressive, quand un phénomène naturel ou anthropique intervient
pour reconduire une végétation vers des stades antérieurs. La dégradation anthropique d’un
sol peut être un facteur grave d’évolution régressive et le processus est même parfois
irréversible.
On peut citer comme exemple d’évolution régressive la dégradation de la forêt de Chêne vert
en garrigue en zone méditerranéenne. Une garrigue à Chêne kermès, sur calcaire compact
peut se stabiliser dans le temps et former un paraclimax.
Ces notions sont schématisées dans la figure ci-dessous.
Un rétablissement d’écosystème est parfois décrit comme étant une dégradation inversée.
Avec l’intervention d’un praticien, un écosystème dégradé suit une succession naturelle qui
lui permet de revenir à son stade originel, recouvrant sa composition et sa structure
communautaire, ses fonctions et processus écologiques revenant à la normalité.
Sensu stricto
La Society for EcologicaL Restoration (SER) définit la restauration comme "la transformation
intentionnelle d'un milieu pour y rétablir l'écosystème considéré comme indigène et
historique. Le but de cette intervention est de revenir à la structure, la diversité et la
dynamique de cet écosystème".
Sensu lato
vise simplement à stopper la dégradation et à remettre un écosystème dégradé, mais
présentant encore un niveau suffisant de résilience, sur la trajectoire dynamique sensée être
la sienne avant la perturbation.
(1) La restauration écologique est une action qui initie ou accélère l’autoréparation d’un
      écosystème en respectant sa santé, son intégrité et sa gestion durable.
(2)    La restauration écologique est un procédé qui permet d’assister le rétablissement d’un
      écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit (Aronson et al., 1993 ; WWF,
      2004). Il s’agit de rechercher à remettre dans un état initial défini, considéré comme
      naturel un système ayant subi une perturbation.
Lorsque la pression exercée sur un écosystème a été trop intense, ou trop longtemps
maintenue, celui-ci est alors susceptible de ne plus présenter de capacité dynamique
suffisante pour que la seule diminution de la pression humaine lui permette de "se restaurer",
c'est-à-dire de revenir à ce qui constituait son état antérieur. La dynamique est alors nulle ou
est interrompue et bloquée à un niveau ou sur une trajectoire différente de devenue celle de
l'écosystème de référence. Une intervention humaine forte est alors nécessaire. Lorsque la
pression exercée sur un écosystème a été trop intense, ou trop longtemps maintenue, celui-
ci est alors susceptible de ne plus présenter de capacité dynamique suffisante pour que la
seule diminution de la pression humaine lui permette de "se restaurer", c'est-à-dire de
revenir à ce qui constituait son état antérieur. La dynamique est alors devenue nulle ou est
interrompue et bloquée à un niveau ou sur une trajectoire différente de celle de l'écosystème
de référence. Une intervention humaine forte est alors nécessaire pour faire évoluer
l'écosystème, soit en replaçant l'écosystème sur une trajectoire favorable (réhabilitation), soit
en le transformant pour un nouvel usage (réaffectation).
Voir le schéma ci-dessous.
Le concept de " seuil " dans les changements environnementaux est bien établi en écologie
(Le Floc'h & Aronson, 1995). Les auteurs rappellent que dans le cas de disparition de la
cause de leur dégradation, la plupart des écosystèmes ne peuvent revenir à un état
antérieur, lorsqu'ils ont franchi un certain seuil (disparition génétique, changements
climatiques, érosion du sol et disparition des habitats) (Vallauri, 2000).
II est donc essentiel dans le cas d'une étude portant sur les indicateurs écologiques de tenter
d'établir, pour les indicateurs choisis, les valeurs des seuils de passage d'un état de
dégradation à l'autre, ainsi que le seuil d'irréversibilité. En pratique, une fois les descripteurs
(indicateurs potentiels) élaborées, il faut tenter de déterminer quels sont les paliers
repérables marquant les étapes d'une séquence dans l'évolution de la situation et la gravité
des phénomènes.
Cette dernière étape essentielle permettra de valider définitivement les descripteurs en tant
qu'indicateurs. Il est possible de définir trois types d'indicateurs en fonction du seuil retenu :
2. Indicateur d'alarme, qui sous-tend que la restauration sera longue et/ou la réhabilitation
   coûteuse à mettre en œuvre ;
3. Indicateur d'urgence, perturbations prolongées et répétitives. Dans ce cas, la
   réaffectation est préconisée.
Dans le but de décrire une expérimentation et d'en permettre l'évaluation, il est souhaitable
de disposer dès le départ d'une norme de comparaison et d'évaluation, même si elle est en
partie arbitraire. Cette norme nous la dénommons "écosystème de référence". Dans la
restauration sensu stricto, il s'agit normalement de ce que le SER désigne par "écosystème
historique indigène", mais dans les opérations de restauration sensu Lato et de réhabilitation
(et bien entendu de réaffectation), il peut s'agir de quelque chose de différent en fonction de
l'état d'avancement de la dégradation ainsi que des besoins des propriétaires ou des
populations locales.
L’évaluation de l’atteinte de résultats escomptés requiert une mise en place d’un système de
référence. Cette étape consiste à définir l’état souhaitable choisi parmi plusieurs états
alternatifs, possibles et accessibles (Le Floc’h & Aronson, 1995). Le choix d’un système de
référence est fonction de l’état des ressources de l’écosystème et des usages qu’on aimerait
adopter. Il doit tenir compte des avantages que l’on espère rétablir, écologiques, touristiques
ou socio-économiques. Cette étape permet de choisir le type d’intervention (active ou
passive) compte tenue des objectifs que l’on s’est fixés.
Cet état de référence doit être identifié afin de (i) caractériser la cible (écosystème originel ou
choisi) par sa composition, sa structure et son fonctionnement, par rapport à l'existant, (ii)
déterminer les facteurs de la dégradation ou transformation, (iii) définir ce qui doit être fait
pour restaurer, réhabiliter ou rajeunir l'écosystème et (iv) choisir les critères ou indicateurs à
mesurer pour évaluer le succès des traitements ou expérimentations entreprises (encadré
3).
Cet état de référence est alors idéalement l'état dans lequel se trouvait l'habitat avant qu'il
soit modifié directement (destruction et prélèvements) ou indirectement (invasions
biologiques) par l'homme. Cet état idéal est souvent difficile voire impossible à atteindre si
l'écosystème a subi des dommages irréversibles comme l’extinction de certaines espèces et
la modification profonde du sol. De plus, l'état originel dans lequel se trouvait l'écosystème
est généralement très difficile à déterminer par manque de données historiques fiables et
quantitatives sur leur composition, leur structure et leur dynamique. Cependant, dans
certains cas, l'état idéal peut être défini grâce à la proximité d'écosystèmes similaires pas ou
très peu modifiés par l'homme
                                                   Encadré 3 : La référence n’est pas unique
A titre indicatif, on peut choisir comme           Les écosystèmes sont complexes et pas deux
référence les écosystèmes reflétant la             écosystèmes intacts ne se ressemblent, même
structure,     la     composition     et      le   étudiés à une fine résolution. Pour cette raison,
fonctionnement du noyau des aires                  aucun écosystème restauré sur un site de projet
protégées prospectées, lequel est resté            ne peut être identique à une seule référence.
relativement intact au cours du temps. Ces
écosystèmes pourraient donc constituer l’état final de ce qui devrait être le résultat de l’action
restauratrice (encadré 4).
    Les descriptions écologiques, les listes d’espèces et les cartes du site du projet
     antérieures aux dégradations ;
    Les vestiges du site qui restent à restaurer, indiquant les conditions physiques et le
     biote antérieurs ;
    Les comptes rendus historiques et les histoires orales de personnes familières avec
     le site du projet antérieur aux dégradations ;
La définition de l'état de référence permet d'orienter les travaux et les pratiques, mais
également de déterminer des indicateurs qui serviront à évaluer les résultats de la trajectoire
adoptée. Un écosystème restauré contient un ensemble caractéristique d’espèces de
l’écosystème de référence qui procure une structure communautaire appropriée. En effet, un
écosystème restauré devrait finalement imiter les attributs de la référence. Cette dernière
représente un point d’évolution avancé qui se situe quelque part le long de la trajectoire de
restauration attendue. Un écosystème restauré fournit l’ensemble de services écologiques,
socio-économiques, culturels et touristiques de l’écosystème de référence.
Pour mesurer l’existence de ces différents services, il convient d’envisager une méthodologie
qui intègre la mesure des changements et qui permet de distinguer les apports des
manipulations de celles des évolutions naturelles ou sous influence de facteurs anthropiques
externes au site. Il convient ainsi d’établir un certain nombre d’indicateurs. Ces derniers
doivent être pertinents et relativement simples pour être efficaces et facilement mesurables.
Les indicateurs définis pour un projet de restauration doivent être complémentaires et fournir
aux gestionnaires un bon tableau de bord pour leur permettre un suivi de gestion durable à
l’échelle spatio-temporelle (Chauvin & Valllauri, 2002). Plusieurs scientifiques préconisent
d'utiliser des indicateurs liés à la biodiversité, bien qu'ils soient conscients de la nécessité de
développer également des indicateurs socio-économiques.
La richesse spécifique est l'indice de diversité le plus souvent utilisé, car il est généralement
simple à récolter et facile à manipuler. Cependant, il ne s'agit pas d'un indice suffisant pour
analyser le fonctionnement d'un écosystème. Rappelons tout de même l'hypothèse qui
prévoit qu'une augmentation de la richesse spécifique conduit à une plus grande stabilité de
l'écosystème.
Hormis la richesse et la diversité spécifique, les indicateurs les plus couramment utilisés sont
l'abondance de toutes ou d'une partie des espèces présentes, leur degré de rareté, la
superficie de l'habitat, le degré de naturalité ou de représentativité des espèces ou des
communautés, la phytomasse, la β diversité, les spectres des formes de vie, la biomasse
microbienne, les groupes fonctionnels d’espèces, ainsi que diverses caractéristiques liées
aux usages (valeur touristique ou culturelle et halieutique) (Aronson et al., 1993 ; Chauvin &
Valllauri, 2002).
D'autres auteurs ont retenu comme indicateurs le spectre des traits biologiques, les
groupements végétaux, la dominance des différentes formes de vie (herbacées annuelles,
bisannuelles et pérennes, les arbustes et les arbres) et le degré de naturalité par rapport aux
écosystèmes de référence. Le Tableau ci dessous donne un exemple d’indicateurs
potentiels et mesurables retenus pour assurer le suivi du processus de la restauration
écologique des stations de quatre aires protégées du Burundi.
                                  Diversité floristique
 Physionomie et structure         Groupements végétaux
                                  Spectre des formes de vie et des types foliaires
Le suivi permet de réaliser une évaluation de l’action restauratrice et d'adopter les mesures
correctives nécessaires pour atteindre l'objectif fixé. L'évaluation d'une action de restauration
peut conduire à deux grands types de constats : confirmation de la réussite de la
restauration ou blocage du processus.
La confirmation peut être partielle et cela signifie que l’écosystème actuel a atteint un stade
intermédiaire plus avancé. Dans ce cas, on dira que l’écosystème a été réhabilité.
Dans le cas de blocage du processus, il convient de définir certaines modalités d'intervention
pouvant remettre la succession sur la trajectoire de restauration. On peut également
conclure que l’écosystème qu’il a déjà dépassé le seul d’irréversibilité et recourir à une
simple réaffectation ou réallocation l’écosystème à d’autres usages (Aronson et al., 1993).
Les réponses à ses deux questions ne sont valides que si les buts et objectifs ont été fixés
avant la réalisation des travaux du projet de restauration.
                                                            Encadré 5 : But et objectif
Trois stratégies existent pour mener une évaluation :       Les buts sont des idéaux et les
    1. La comparaison directe ;                             objectifs des mesures concrètes
    2. L’analyse des attributs ;                            prises pour atteindre ces buts. Les
    3. L’analyse de la trajectoire.                         buts sont atteints en poursuivant
                                                            des objectifs spécifiques.
Dans la comparaison directe, les paramètres sélectionnés sont déterminés ou mesurés dans
la référence et sur les sites de restauration. Si la description de la référence est minutieuse,
20 à 30 paramètres peuvent ainsi être comparés, incluant à la fois les aspects du biote et de
l’environnement abiotique. Cela peut rendre l’interprétation ambigüe quand les résultats de
certaines comparaisons sont proches et d’autres non. La question se pose – combien de
paramètres doivent avoir les mêmes valeurs et à quel point ces valeurs doivent-elles être
proches pour que les buts de la restauration soient atteints ? L’approche la plus satisfaisante
serait de sélectionner soigneusement une suite cohérente de traits qui décrivent
collectivement un écosystème complètement mais aussi succinctement.
Dans l’analyse des attributs, les attributs sont évalués selon les caractéristiques de
l’écosystème restauré (§ 2.5). Dans cette stratégie, les données quantitatives et semi-
quantitatives du suivi et d’autres inventaires sont utiles pour juger du degré selon lequel
chaque but a été atteint.
L’analyse de la trajectoire est une stratégie prometteuse, encore peu développée, pour
interpréter de nombreux jeux de données comparatives. Dans cette stratégie, les données
collectées périodiquement sur le site de restauration sont analysées pour déterminer les
tendances. Celles qui mènent vers la condition de référence confirment que la restauration
suit sa trajectoire attendue.
Les évaluations incluent celles de tous les buts et objectifs fixés se rapportant aux aspects
culturel, économique ou social. Pour cela, les techniques d’évaluation doivent inclure celles
des sciences sociales. L’évaluation des buts socio-économiques est importante pour les
décideurs et par la suite pour les responsables politiques qui décident d’autoriser et de
financer ou non les projets de restauration.
   2. L’écosystème restauré est constitué pour la plupart d’espèces indigènes. Dans les
      écosystèmes culturels restaurés, des concessions peuvent être faites pour des
      espèces exotiques domestiquées et pour des espèces rudérales et ségétales non
      invasives ayant vraisemblablement coévolué avec elles. Les rudérales sont des
      plantes qui colonisent les sites perturbés tandis que les ségétales poussent
      typiquement en association avec des cultures.
   6. L’écosystème restauré est intégré comme il convient dans une matrice écologique
      plus large ou un paysage, avec qui il interagit par des flux et des échanges biotiques
      et abiotiques.
   8. L’écosystème restauré est suffisamment résilient pour faire face à des évènements
      normaux de stress périodiques de l’environnement local, ce qui sert à maintenir
      l’intégrité de l’écosystème.
D’autres attributs sont pertinents et devraient être ajoutés à cette liste s’ils sont identifiés
comme étant des buts du projet de restauration. Par exemple :
   - Objectif socioéconomique : un des buts de la restauration pourrait être de fournir
       durablement des biens et des services naturels spécifiques pour le bénéfice social. A
       cet effet, l’écosystème restauré sert de capital naturel pour le compte de ces biens et
       services.
   -   Objectif de protection : procurer un habitat pour des espèces rares ou d’abriter un
       pool génétique varié d’espèces sélectionnées.
   1. Les plans pour les projets de restauration comprennent, au minimum, les points
      suivants :
4. Une énonciation des buts et des objectifs du projet de restauration (encadré 5);
   7. Des plans explicites, des calendriers et des budgets pour la préparation du site, les
      activités d’installation et de mise en route, incluant une stratégie pour faire de
      promptes corrections à mi-parcours ;
L’écologie de la restauration cherche à concilier des approches spécialisées qui se sont, par
le passé, souvent opposées. En effet, au-delà des approches classiques, soit techniques,
soit écosystémiques, l’écologie de la restauration élargit aussi son champ aux sciences
sociales. Les approches socioéconomiques et culturelles participent à l’évaluation de la
demande sociale (besoin de protection, perception des dégradations), alors que les
approches techniques et écologiques définissent en quelque sorte l’offre possible en matière
de restauration d’écosystèmes. Le tableau ci-dessous illustre cette complémentarité des
approches à partir de l’exemple de la RTM dans les Alpes du Sud.
            • réduire l’érosion        • viabilité à long terme de   • bilan économique            • maintien d’une activité
            • taux de couverture       l’écosystème restauré         intégré                       traditionnelle dans les
Critères    de la                      • groupes de critères à       du territoire restauré        montagnes
de          végétation                 apprécier à chaque            dans le cadre régional        • perception des éléments
réussite    • maintenir la             échelle                       • niveau d’envasement         de la nature restaurée
            protection                 d’espace et de temps :        des                           (paysages, usages du
            sans interruption          structure, diversité,         retenues sur la Durance       pays)
                                       fonctionnement                • indicateurs socio-
                                                                     économiques
            • suivi des ouvrages,      • bonne adaptation de         • insertion des forêts de     • garder la mémoire du
            bilans                     l’écosystème restauré au      protection dans le            risque ou de la sensibilité
            techniques et              milieu (sensibilité des       développement                 des milieux à l’érosion
Éléments    forestiers                 parasites,                    local
pour une    réguliers                  évolution des sols,
gestion     • zonage des               diversité des espèces et
durable     contraintes                des structures)
            à l’aménagement            • résistance et résilience
            forestier                  de l’écosystème à la
            • stabilité des            perturbation
            peuplements
A.. Définition : les caractéristiques qui sont corrélées et peuvent servir d'indicateurs de la
structure et du fonctionnement d'un écosystème. Ci-dessous les attributs les plus cités.
Ces attributs peuvent de plus être regroupés en thèmes axés sur plusieurs aspects :
     - La diversité végétale ;
     -La phytomasse ;
     -Les relations plante-sol-eau ;
     -Qualifiant la structure de l’écosystème ;
     -Qualifiant le fonctionnement de l’écosystème.
pérennes paraissent occuper une position dominante dans la plupart des écosystèmes
terrestres et aquatiques en conditions relativement stables.
3 - La diversité béta (AVE 4) est définie comme étant "l'importance du remplacement des
espèces ou des changements biotiques le long de gradients environnementaux". Des
travaux ont prouvé l'importance de la détermination de la diversité béta en plus de la
diversité alpha (nombre d'espèces dans une communauté) comme composante de la
diversité totale. Il existe une corrélation positive entre la diversité et les changements de
composition spécifique dans la communauté végétale perturbée par la sécheresse.
6 - Présence et activité des espèces clef de voûte (AVE 8). On se réfère ici à la définition
donnée dans le paragraphe relatif à la terminologie de base. Étant donné l'évidence de plus
en plus marquée de l'importance des légumineuses pérennes fixatrices d'azote dans les
écosystèmes non perturbés des zones aride et semi-aride, ainsi que dans les stades
alternatifs stables des régions sous climat méditerranéen et des savanes, nous présumons
que les légumineuses pérennes fixatrices d'azote sont à compter parmi les espèces clef de
voûte de nombreux écosystèmes.
7 - Le stock de graines viables du sol (AVE 9) est considéré comme étant un attribut de
grande utilité. L'absence des semences de certaines espèces «clef de voûte» dans le stock
de graines viables du sol peut servir de critère de base pour déterminer si la seule mise en
défens est susceptible de permettre une restauration. En cas d'absence de ces semences, il
9 - Le coefficient d'infiltration des pluies (AVE 11), qui est défini comme étant la quantité
d'eau infiltrée dans les horizons du sol, constitue ainsi un indicateur de l'état de surface du
sol et de leur capacité d'emmagasinement. Toute l'eau infiltrée dans le sol n'est bien entendu
pas obligatoirement utilisée par les plantes. Malgré cela, et au même titre que la réserve
maximale en eau disponible pour les plantes, le coefficient d'infiltration de la pluie est un
indicateur utile de l'état des sols tant en zones aride et semi-aride qu'ailleurs. Il est très
directement lié à la présence ou à l'absence de croûte de surface qui se forme dans les
écosystèmes dégradés et tendent à priver les sols de toute possibilité d'infiltration.
10 - Le coefficient d'efficacité de la pluie (AVE 12) est défini comme étant le quotient de la
relation qui existe entre la quantité d'eau précipitée en un endroit et la biomasse aérienne
produite en ce même lieu. Dans les zones sèches et ailleurs ce coefficient constitue un
excellent indicateur des sols mais également de la productivité des écosystèmes. Le
coefficient d'efficacité de la pluie exprimé en kg de biomasse aérienne sur pied produits par
mm d'eau évapotranspirée est plus précis et significatif que le coefficient d'efficacité de la
pluie. Cependant, le coefficient d'efficacité de la pluie est plus facile à mesurer dans la
majorité des situations et également plus utile pour des comparaisons régionales.
11- La quantité maximale d'eau disponible dans le sol (AVE 13), même si elle n'est pas
toujours facile à mesurer, présente une importance considérable dans les zones aride et
semi-aride où les précipitations sont irrégulières. Par exemple dans le cas où les profils de
sol sont peu épais, les réserves en eau sont aisées à mesurer et ont été corrélées avec la
productivité.
12 - La durée de période de disponibilité en eau du sol (AVE 14) est assez facile à mesurer
par divers tensiomètres disposés à différentes profondeurs dans le sol. Quand les données
concernant cet attribut sont disponibles, en plus de celles du coefficient d'efficacité de la
pluie, il devient possible d'effectuer des prédictions sur la saisonnalité, la durée et
l'importance de la production végétale et ainsi d'aider au choix des espèces à introduire dans
les premiers stades des essais de restauration et de réhabilitation.
13 - La teneur en matière organique du sol (AVE 15), rapidement accessible, est un attribut
hautement révélateur complémentaire des attributs vitaux (5) et (6) de l'écosystème. Il y a
une corrélation positive entre, par exemple, la teneur en matière organique et la phytomasse
aérienne sur pied dans des sols subtropicaux. Les faibles teneurs en matière organique
influencent directement les caractéristiques du sol critiques pour l'établissement des
plantules, pour l'infiltration de l'eau et la pénétration des racines dans les zones arides et
semi-arides. En conséquence, il y a un grand intérêt à étudier la litière, les détritivores et
d'autres contributeurs potentiels à la matière organique de ces écosystèmes.
14 - La capacité d'échange cationique (AVE 16) est généralement considérée comme étant
un attribut très hautement sensible à la dégradation et directement corrélé à la fertilité du sol.
15 - Le coefficient d'efficacité de l'azote (AVE 17) est un attribut vital puisque, même dans
les milieux aride et semi-aride, l'azote et le phosphore disponibles (et les autres nutriments)
peuvent limiter, au moins autant que le fait le manque d'eau, la croissance des animaux et
des végétaux. Il peut y avoir une relation inverse entre le total de biomasse sur pied dans un
écosystème à un moment donné et la quantité totale d'azote contenue dans cette biomasse.
16 - L'efficacité des cycles (AVE 18) mesure le ratio du total de l'énergie (ou, plus
couramment, d'un élément tel que l'azote ou le carbone), qui est recyclé dans un
écosystème par rapport à la quantité totale d'énergie (ou de l'élément) mobilisée par un ou
plusieurs éléments de l'écosystème. Cet attribut peut également s'appliquer à l'échelle du
paysage. A l'échelle de l'écosystème, la richesse spécifique et beaucoup d'autres attributs
sont corrélés avec l'efficacité des cycles, c'est-à-dire avec le niveau des nutriments actifs, ou
disponibles, dans le système à un moment donné.
18 - Les indices d'infectivité potentielle par les rhizobiums et les mycorrhizes (respectivement
AVE 20 et 21). L'efficacité des microsymbiontes est également un attribut important ; elle est
cependant très délicate à mesurer directement au niveau de l'écosystème. Nous proposons
que soient retenus les indices d'infectivité potentielle par les Rhizobiums et les Mycorrhizes
exprimés à travers le pourcentage de racines, d'une plante témoin, infectées par gramme de
sol, en conditions expérimentales contrôlées.
La restauration des sols est une entreprise délicate qui nécessite du temps, des siècles. La
non-destruction du sol forestier lors d’une opération d’aménagement devrait donc être une
priorité (encadré 7).
Toutefois, bien des projets de restauration forestière sont confrontés à des sols déjà
dégradés, par érosion notamment. La stabilisation du sol par le génie rural et biologique
engage des processus pédologiques conduisant à la fragmentation du substrat et
l’accumulation de matières minérales et organiques dans les horizons superficiels. Des
travaux forestiers de préparation du sol (sous-solage, remodelage, drainage,…) peuvent
participer à améliorer les caractéristiques du sol.
                                                        Encadré 7 : Le sol forestier ; un
                                                        élément précieux
La contrainte édaphique s’exprimera également de        Le déplacement du sol forestier, et donc
façon différente selon le type et l’intensité de        de sa banque de semences, lors de la
l’activité biologique se mettant progressivement en     construction du terminal anglais du
place. Ainsi, l’étude biologique et fonctionnelle des   tunnel sous la Manche (Helliwell et al.,
sols      réhabilités   permet     d’évaluer     l’état 1996) est à ce titre exemplaire car il
d’avancement du processus de restauration.              anticipe la restauration.
Ponctuellement, elle peut amener à des actions complémentaires de biostimulation des sols.
Sur le plan chimique, une fertilisation peut être utilisée au début de la restauration (à la
plantation par exemple). Cependant, l’écosystème restauré doit être à terme écologiquement
fonctionnel. Aussi, aura-t-on plus fréquemment recours aux espèces améliorantes et aux
plants forestiers mycorhizés.
Pour la réussite des plantations dans les espaces dégradés, il convient d’expérimenter les
techniques de reboisement pour les adapter à chaque cas. De plus, à moyen terme, il est
nécessaire de restaurer un microclimat forestier (ombrage) susceptible d’accueillir le cortège
floristique de l’écosystème objectif de la restauration. Par conséquent, lors de la phase de
réhabilitation, on est amené à choisir les essences rustiques à comportement pionnier les
mieux adaptées pour assurer la transition.
— Les flux de graines entrant dans l’espace à restaurer par dissémination à partir des
semenciers.
La végétation exerce une protection mécanique du sol. Les gouttes de pluie rencontrent
d’abord le feuillage et les rameaux des cimes qui brisent leur force vive. Une fraction parfois
importante est l’objet d’une évaporation instantanée. Une autre fraction ruisselle le long des
branches et du tronc, d’autant plus que ceux-ci sont plus lisses.
Il faut insister sur la nécessité, partout, d’assurer d’abord la pérennité des forêts existantes,
spécialement des forets de protection, le maintient
                                                           Encadré 8 : évaluation de l’érosion
de bien des talus et lignes d’arbres. La forêt ne peut      (Équation de WISCHMEIER)
jouer pleinement ses rôles, et spécialement celui de
la protection du sol, que si elle est maintenue dans       Xa = P (K. S.L. R.F.E.C.)
son état parfait. Son assiette doit être intangible, sa
gestion doit être prudente. On doit pratiquer une          Xa : perte de terre annuelle (t/acre)
sylviculture convenable pour la maintenir dans sa          P : facteur de pluie
situation biologique optimum, on doit organiser son        K : facteur du sol
aménagement en conséquence. Dans les objectifs             S : facteur de la pente
                                                           L : facteur de la longueur de la pente
de celui-ci, la protection du sol doit primer la
                                                           R : facteur de la rotation des cultures
production. On évite autant que possible la
                                                           F : facteur de la fertilité
plantation d’une seule espèce, surtout si elle est         E : facteur du degré de l’érosion
exotique, un mélange d’espèces est souhaitable. Le         C : facteur du système de
parcellaire doit s’appuyer sur un réseau de chemins              conservation utilisé
revêtus et de pistes horizontales ou subhorizontales,
permettant le débardage rapide des bois sans déclencher d’érosion. Les parcelles doivent
être de surface réduite pour subir coupes de régénération, coupes secondaires, éclaircies
toujours prudentes et si nécessaire, les coupes rases en ne découvrant que de faibles
surfaces réparties dans la forêt. La surveillance, l’entretien des exutoires, des ouvrages de
franchissement et d’assainissement doivent être prévus et contrôlés.
Pour le regazonnement, on se heurte aux mêmes objections et aussi au fait que, au moins
dans les régions semi arides et arides, où la lutte contre l’érosion est spécialement
nécessaire, les pelouses continues sont rares, les plantes, spécialement les graminées
vivaces se développent surtout en touffes, elles sont souvent « tallantes », il en faudrait de
« traçantes », et que la nécessité de réglementer les parcours ainsi créés, rend pratiquement
difficile actuellement, l’adoption d’une telle solution sur de grandes surfaces.
Régénérer les forêts dépérissantes, reboiser les terres nues, en pente enherber, gazonner
certains versants, sont les solutions théoriques, idéales pour défendre les pentes contre
l’érosion. Dans la planification d’un programme de conservation des sols, la couverture
végétale doit être placée au premier rang parmi les moyens dont nous disposons pour lutter
contre l’érosion et empêcher la dégradation des sols. Les effets favorables sur la
conservation des sols varient selon la nature de la couverture végétale : végétation :
forestière, pastorale ou cultivée.
La forêt constitue un moyen très efficace de conservation du sol, surtout si elle est équilibrée
du point de vue biologique et bien aménagée. C’est le moyen le plus efficace dont nous
disposons pour la lutte contre l’érosion, en particulier sur les terrains en pente abrupte. C’est
grâce à sa permanence, à sa structure en étage et à la nature de la couverture morte de son
sol que la forêt possède ce privilège. En effet la canopée joue le rôle d’amortisseur de la
force des précipitations torrentielles et au dessous l’eau glisse doucement pour atteindre le
sol avec un effet érosif presque nul.
Le pâturage doit être strictement interdit jusqu’à l’âge où les arbres deviennent capables de
se défendre contre la dent de bétail, c'est-à-dire pas avant l’âge de 10 à 15 ans selon les
espèces et le site. Même si le pâturage est permis après cette date, il doit être strictement
réglementé. Une fois le peuplement atteint l’âge d’exploitation, la coupe ne doit pas
compromettre le rôle protecteur de la forêt d’où la nécessité d’éviter la coupe unique ou
totale.
La protection des terrains en pente ou la remise en valeur des terres érodées doivent tenir
compte de plusieurs facteurs, les uns d’ordre physique, les autres d’ordres techniques et
d’autres enfin d’ordre économique. C’est en fonction de ces éléments qu’on peut décider de
procéder au reboisement ou à la mise en pâturage.
Facteurs physiques
En ce qui concerne ces facteurs, on sait que la végétation forestière est limitée par l’altitude
et la sécheresse, que certains formations forestières ouvertes constituées d’arbustes et
arbrisseaux sont adaptées à des conditions xérothermiques qui excluent la forêt. Ainsi, dans
des conditions de sécheresse excessive, il se vain de rechercher à implanter la forêt. Pour
ces conditions, on aura intérêt à planter des arbustes et des arbrisseaux de façon à
constituer une formation buissonnante.
Il est certain que la forêt, une fois établie, est plus facile à défendre, moins facile à la
dégradation que le pâturage : on est mieux assuré à sa permanence.
En terrains très escarpés l’ensemencement dans le but de créer une zone de pâturage serait
pratiquement impossible faute d’accessibilité de l’outillage mécanique mais du point de vue
économique l’ensemencement revient moins cher que le reboisement.
Ce moyen est efficace pour lutter contre l’érosion, cette efficacité provient de la permanence
de la couverture végétale constituée principalement de graminées et de légumineuses
vivaces et ainsi la bonne structure du sol. Cependant le surpâturage réduit considérablement
le rôle protecteur, le surpâturage induit une diminution de la densité de la couverture
végétale et le tassement provoqué par le piétinement par le bétail ce qui rend le sol peu
filtrant et augmente la quantité d’eau ruisselée.
Exemple : cas de l’utilisation du pin noire comme espèce post-pionnière dans la restauration
des terrains de montagnes dans les Alpes (France). Application de la trajectoire schématique
de la restauration (schéma ci-dessous, p.27).
La lutte contre l’érosion sous toutes ses formes et spécialement contre l’érosion hydrique
constitue l'objectif essentiel des travaux de défense et restauration des sols (DRS). Dans les
cas extrêmes (terrains de grande pente), les travaux de génie civil doivent être réalisés pour
fournir un premier cadre de protection. L’évolution des technologies agricoles et la
mécanisation permettent l’accès aux pentes les plus abruptes.
A.. Historique
C’est aux Etats Unis, vers les années 1925-1930 que l’intention d’organiser la lutte contre
l’érosion du sol entraîné par les effets combinés du vent, de l’eau, de la mise en culture ou
de la surcharge pastorale, s’est manifestée. Franklin ROOSVELT déclarait que le sol n’est
pas un gisement que l’on abandonne lorsqu’il est épuisé. Si on veut assurer l’avenir du pays
il faut conserver ce capital pour les générations futures. Dans les années quarante, le
créateur du service de la conservation du sol au Etats-Unis, M.LOWDERMILK visitait
l’Algérie et encourageait le début des services de DRS. En 1947, la mise en place pour la
première fois d’une technique de DRS. En 1959-1960, plus de 375000 ha traités en DRS en
Algérie.
Donc, la méthode de DRS s’est développée en Algérie, puis autour du bassin méditerranéen
vers les années 1940-60, pour faire face à de graves problèmes de sédimentation dans les
retenues artificielles et de dégradation des routes et des terres. Il s'agissait avant tout de
mettre en défens les terres dégradées par le surpâturage et le défrichement, et de restaurer
leur potentiel d'infiltration par l'arbre, considéré comme le moyen le plus sûr d'améliorer le
sol. D'énormes moyens mécaniques et une main-d’œuvre locale abondante ont été mis en
œuvre pour capter le ruissellement en nappe dans les terres cultivées (diverses banquettes,
levées de Monjauze, etc.) pour la reforestation des terres dégradées et pour structurer des
zones d'agriculture intensive.
                                                                              Les processus
                                                                              écologiques, les phases
                                                                              et stades mis en jeu au
                                                                              cours de la restauration
                                                                              d’un écosystème
                                                                              forestier.
                                                                              Schéma de la
                                                                              restauration sur substrat
                                                                              marneux. Degré
                                                                              d’avancement et
                                                                              perspective
Les terrasses
Lorsque les pratiques culturales et forestières s’avèrent insuffisantes pour assurer une
protection efficace, l’établissement des terrasses destinées à rompre la pente devient une
nécessité.
Les versants sont divisés en plates-formes horizontales plus ou moins écartées les unes des
autres. Le travail se fait en déblaie à l’amont de l’axe de la future terrasse. Le remblai est
déposé à l’aval de cette terrasse et soutenu soit par un mur de pierres sèches, soit par une
pente gazonnée (schéma ci-dessous).
Par ce procédé, l’objectif est de diminuer la pente et par conséquent l’érosion. Cette
technique peut être améliorée en donnant à la terrasse une contre-pente (1-2%) vers l’amont
et un canal de drainage qui se dirige vers un exutoire en aval. Sur les pentes variées, les
terrasses ne soient pas de même dimension, elles sont souvent décalées les unes par
rapport aux autres. Les défauts de cette technique sont les suivants :
Les murettes
Les murettes sont utilisées essentiellement dans les travaux d’amélioration des parcours en
montagne. Construites en pierres sèches suivant les courbes de niveau, elles constituent à
la fois un obstacle qui diminue la vitesse d’écoulement des eaux sur la pente et un filtre qui
retient les matériaux entraînés dans la zone comprise entre deux ouvrage. Elles se
colmatent peu à peu en amont. Lors de sa construction, la murette ne doit pas dépasser la
hauteur de 60m et doit être inclinée vers l’amont afin de conserver sa solidité. Elles peuvent
aussi servir comme appui aux bourrelets.
Réseau de banquettes
Sur une pente où l’eau ruisselle, l’objectif est de couper le versant pour stopper le
ruissellement et favoriser l’infiltration par des obstacles comme une banquette. C’est un
fossé perpendiculaire à la ligne de la plus grande pente. Les banquettes doivent avoir la plus
grande surface possible pour un maximum d’infiltration, il faut prévoir aussi une légère pente
vers un exutoire pour évacuer les eaux excédentaires (schéma ci-dessous). La zone
sensible de la banquette est le bourrelet. Il s’amenuise par le passage fréquent des hommes
et des animaux et pendant les jours d’orage, l’eau risque de déborder et de raviner la surface
inter-banquette.
Environ un million d'hectares ont été aménagés en banquettes dans l'ensemble du Maghreb.
Depuis quelques années, face aux nombreux échecs de cette technique et son coût élevé,
un net ralentissement des travaux d'aménagement s'est fait ressentir en Algérie.
L'objectif est de savoir s'il faut poursuivre ces travaux d'aménagement de type banquette et
de déterminer sous quelles conditions la réussite sera pratiquement assurée. Les analyses
de différents travaux de la DRS ont été évaluées en 1986, et pour llustrer les résultats
obtenus, quelques cas d'aménagement sont présentés :
    Un aménagement forestier de 123 ha, situé près d'El Azizia (Médéa) (Création d’un
   réseau de banquettes à profil normal). Les travaux sont étalés de 1967 à 1968 et la
   surveillance et l’entretien sont pris en charge par l'administration forestière. Du point de
   vue plantation, l'aménagement apparaît comme une réussite, mais les phénomènes
   d'érosion en nappe n'ont jamais disparus.
bénéficier de ses salutaires effets et les développer avec l’aide du temps. La RTM est un
projet de restauration alliant génies civil et biologique. Le petit génie civil (seuils, banquettes,
gabions, clayonnages, fascinages, captages et drainages) est toujours étroitement associé
au génie biologique (engazonnement, embroussaillement, reboisement),
Le premier objectif du programme de RTM engagé en France à la fin du 19e siècle est la
lutte contre l’érosion et les crues torrentielles. Il s’agit bien moins de créer des pâturages ou
des forêts que de fixer rapidement le sol.
Il est évident que, dans les conditions où se présentent le plus souvent les terrains destinés
au reboisement, on ne peut songer à obtenir indifféremment partout et d’emblée la création
d’un peuplement appelé à former la futaie désirée, et que sur bien des points il faudra se
contenter d’abord de produire une végétation quelconques et attendre de longues années
pour que les conditions du sol se soient suffisamment modifiées.
En détournant de l’exploitation les parcelles dégradées, puis en bloquant la plus forte
contrainte s’opposant à l’installation des végétaux (l’érosion), les travaux de la RTM ont
réussi la réhabilitation des terrains et ont redonné vie à de vastes territoires considérés
improductifs.
Pour ce qui concerne le reboisement, «le but est la création d’une végétation ligneuse
qui réponde aux conditions suivantes:
1. Posséder des racines assez puissantes pour enserrer le sol dans leurs innombrables
réseaux, le rendre au besoin plus perméable et le protéger contre l’entraînement ;
2. Présenter un couvert assez complet pour abriter sa surface contre les influences
météorologiques ;
3. Fournir un humus de plus en plus abondant, appelé d’une part à fertiliser le sol et à
augmenter ainsi la puissance de la végétation, et d’autre part à favoriser le ralentissement et
la régulation du débit des eaux pluviales ;
Le seul exemple est celui des 17 000 ha de Pin noir domanial des Alpes-de-Haute-Provence.
Cette essence exotique si souvent décriée n'a pas été assez éclaircie. Mais elle est
régénérable naturellement dans beaucoup de cas, elle peut servir d'essence transitoire vers
la hêtraie-sapinière ; elle a réussi, même dans les cas les plus désespérés, à constituer un
début de sol forestier permettant une couverture arbustive de feuillus qui aurait été
inimaginable dans l'aridité minérale d'il y a cent ans. On ne pouvait guère lui en demander
plus, car il faut connaître les invraisemblables conditions qui régnaient dans les roubines sur
marnes noires de Haute-Provence pour apprécier la tâche accomplie par le Pin noir.
Les forêts de montagne sont d'abord perçues comme un élément majeur du cadre naturel ;
enrichissant toujours les paysages, tempérant souvent leur rudesse, elles peuvent être, à ce
titre, infiniment précieuses.
Mais ce râle esthétique est sans doute, en termes de valeurs sociales ou économiques, la
moins importante de leurs fonctions ; et celles-ci sont si nombreuses et parfois si mal
reconnues qu'il paraît utile de les rappeler.
Ces règles sylvicoles spécifiques, souvent encore bien vagues et très empiriques, ne feront
pas oublier que les préceptes les plus généraux de la gestion forestière, l'adaptation des
essences aux conditions écologiques, le mélange des essences et l'équilibre des classes
d'âge prennent en montagne une importance accrue puisqu'ils placent les forêts dans les
meilleures conditions de stabilité et de pérennité. L'équilibre des classes d'âge étant d'abord
lié au niveau de régénération, on n'oubliera pas davantage les impératifs suivants,
fondamentaux et de portée très générale :
   -   L'éclaircie des peuplements, dès le jeune âge, apparait presque toujours nécessaire,
       même si aucun objectif de production ne peut être envisagé : elle commande la
       vigueur et la stabilité du peuplement en augmentant le développement et la
       puissance de l'ancrage racinaire ainsi que le rapport entre la section de la tige et la
       hauteur de l'arbre.
— Interception d'une partie (qui pourrait aller de 15 à 40 %) des précipitations par les feuilles
et les branches ; cette interception serait plus importante dans le cas de résineux à feuilles
persistantes ;
— Emmagasinement de la neige dans les clairières, dans les petites trouées, et dans les
peuplements mélangés d'essences à feuilles caduques et d'essences à feuilles persistantes
; cette neige ainsi piégée voit ensuite sa fusion ralentie, étalée dans le temps (le décalage
pouvant atteindre plusieurs semaines) ;
— Réduction du ruissellement superficiel sur le sol et emmagasinement de l'eau, grâce à la
capacité de rétention des litières et du sol forestier : la seule couverture morte pourrait
absorber jusqu'à 10 fois son poids d'eau.
Sur le plan sylvicole, cette fonction se traduit par les recommandations suivantes de portée
très générale :
— Eviter les réductions brutales des surfaces boisées (notamment par un rajeunissement
excessivement rapide des peuplements forestiers) ;
— Rechercher la présence, parmi les résineux à feuilles persistantes, d'essences à feuilles
caduques, telles que Hêtre, Érable ou Mélèze, afin d'accroître la capacité de rétention de la
neige.
          Indépendamment de leur action très modératrice sur les crues torrentielles, les forêts
          protègent les sols contre les phénomènes d'érosion superficielle, à la fois en réduisant le
          ruissellement superficiel (comme on l'a vu plus haut), et en fixant mécaniquement le sol dans
          une véritable armature végétale constituée par les litières et l'ensemble des racines. Cette
          dégradation n'affecte souvent que la production des terres agricoles ou forestières sur le
          versant concerné ; mais elle peut être l'amorce de phénomènes torrentiels sur des terrains
          particulièrement fragiles.
          Pour que cette fonction soit remplie au mieux, le forestier doit s'efforcer de maintenir le
          couvert végétal du sol, notamment au moment des régénérations : or l'installation de la
          régénération présente toujours un certain caractère aléatoire ; les semis naturels comme les
          jeunes plants sont relativement fragiles, sensibles aux accidents climatiques et aux attaques
          parasitaires.
          Le maintien du couvert est donc assuré avec le minimum de risques si la forêt est traitée en
          futaie jardinée (ou par petits bouquets) ; mais il peut être encore assuré dans le cadre d'un
          traitement en futaie régulière, lorsque l'on a recours à une technique de coupes de
          régénération progressives.
                              Appendices
Appendice I: Explication détaillée des AVE
3 - La diversité béta (AVE 4) est définie comme étant "l'importance du remplacement des
espèces ou des changements biotiques le long de gradients environnementaux". ont prouvé
l'importance de la détermination de la diversité béta en plus de la diversité alpha (nombre
d'espèces dans une communauté) comme composante de la diversité totale. une corrélation
positive existe entre la diversité et les changements de composition spécifique dans la
communauté végétale perturbée par la sécheresse.
6 - Présence et activité des espèces clef de voûte (AVE 8). On se réfère ici à la définition
donnée dans le paragraphe relatif à la terminologie de base. Étant donné l'évidence de plus
en plus marquée de l'importance des légumineuses pérennes fixatrices d'azote dans les
écosystèmes non perturbés des zones aride et semi-aride, ainsi que dans les stades
alternatifs stables des régions sous climat méditerranéen et des savanes, nous présumons
que les légumineuses pérennes fixatrices d'azote sont à compter parmi les espèces clef de
voûte de nombreux écosystèmes, y compris ceux des sites d'étude dans le Chili central, le
sud de la Tunisie et le nord du Cameroun. Une fois identifiées, ou même seulement
présumées au niveau des hypothèses de travail, les espèces clef de voûte devraient
logiquement faire partie des premières espèces candidates pour une réintroduction
expérimentale dans les écosystèmes perturbés. Cependant, comme la réintroduction
d'espèces est coûteuse et risquée et qu'elle nécessite en plus une surveillance sur un long
terme, il est bon d'évaluer les méthodes à employer et les risques qu'elles présentent. Leur
impact sur les herbacées et les sols peut varier considérablement selon la provenance du
matériel végétal introduit. Si les arbres et arbustes fixateurs d'azote sont des espèces clef de
voûte, il est évident que les rhizobiums et autres micro-organismes qui leur sont associés le
sont également. Quoique ces micro-organismes soient cependant moins bien connus que
les végétaux supérieurs, il semble que les considérations faites à propos des espèces
végétales clef de voûte doivent également s'appliquer aux microsymbiontes clef de voûte.
7 - Le stock de graines viables du sol (AVE 9) est considéré comme étant un attribut de
grande utilité. L'absence des semences de certaines espèces «clef de voûte» dans le stock
de graines viables du sol peut servir de critère de base pour déterminer si la seule mise en
défens est susceptible de permettre une restauration. En cas d'absence de ces semences, il
est nécessaire de recourir à la réhabilitation par, en particulier, réintroduction de matériel
végétal.
9 - Le coefficient d'infiltration des pluies (AVE 11), qui est défini comme étant la quantité
d'eau infiltrée dans les horizons du sol, constitue ainsi un indicateur de l'état de surface du
sol et de leur capacité d'emmagasinement. Toute l'eau infiltrée dans le sol n'est bien entendu
pas obligatoirement utilisée par les plantes. Malgré cela, et au même titre que la réserve
maximale en eau disponible pour les plantes, le coefficient d'infiltration de la pluie est un
indicateur utile de l'état des sols tant en zones aride et semi-aride qu'ailleurs. Il est très
directement lié à la présence ou à l'absence de croûte de surface qui se forme dans les
écosystèmes dégradés et tendent à priver les sols de toute possibilité d'infiltration.
10 - Le coefficient d'efficacité de la pluie (AVE 12) est défini comme étant le quotient de la
relation qui existe entre la quantité d'eau précipitée en un endroit et la biomasse aérienne
produite en ce même lieu. Dans les zones sèches et ailleurs ce coefficient constitue un
excellent indicateur des sols mais également de la productivité des écosystèmes. Le
coefficient d'efficacité de la pluie exprimé en kg de biomasse aérienne sur pied produits par
mm d'eau évapotranspirée est plus précis et significatif que le coefficient d'efficacité de la
pluie. Cependant, le coefficient d'efficacité de la pluie est plus facile à mesurer dans la
majorité des situations et également plus utile pour des comparaisons régionales.
11- La quantité maximale d'eau disponible dans le sol (AVE 13), même si elle n'est pas
toujours facile à mesurer, présente une importance considérable dans les zones aride et
semi-aride où les précipitations sont irrégulières. Par exemple, les profils de sol étant peu
épais, les réserves en eau sont aisées à mesurer et ont été corrélées avec la productivité.
Les différences d'influence de la réserve en eau sur la productivité de biomasse aérienne de
plusieurs espèces ligneuses basses et graminées pérennes natives des steppes du sud
tunisien sont très importantes et ont été utilisées pour une étude des écosystèmes dans
cette région. Des données similaires relatives aux espèces des pâturages nord-américains
ont été utilisées dans une expérimentation sur la restauration et l'aménagement de prairies.
12 - La durée de période de disponibilité en eau du sol (AVE 14) est assez facile à mesurer
par divers tensiomètres disposés à différentes profondeurs dans le sol. Quand les données
concernant cet attribut sont disponibles, en plus de celles du coefficient d'efficacité de la
pluie, il devient possible d'effectuer des prédictions sur la saisonnalité, la durée et
l'importance de la production végétale et ainsi d'aider au choix des espèces à introduire dans
les premiers stades des essais de restauration et de réhabilitation.
13 - La teneur en matière organique du sol (AVE 15), rapidement accessible, est un attribut
hautement révélateur complémentaire des attributs vitaux (5) et (6) de l'écosystème. Il y a
une corrélation positive entre, par exemple, la teneur en matière organique et la phytomasse
aérienne sur pied dans des sols subtropicaux. Les faibles teneurs en matière organique
influencent directement les caractéristiques du sol critiques pour l'établissement des
plantules, pour l'infiltration de l'eau et la pénétration des racines dans les zones arides et
semi-arides. En conséquence, il y a un grand intérêt à étudier la litière, les détritivores et
d'autres contributeurs potentiels à la matière organique de ces écosystèmes.
14 - La capacité d'échange cationique (AVE 16) est généralement considérée comme étant
un attribut très hautement sensible à la dégradation et directement corrélé à la fertilité du sol.
15 - Le coefficient d'efficacité de l'azote (AVE 17) est un attribut vital puisque, même dans
les milieux aride et semi-aride, l'azote et le phosphore disponibles (et les autres nutriments)
peuvent limiter, au moins autant que le fait le manque d'eau, la croissance des animaux et
des végétaux. Il peut y avoir une relation inverse entre le total de biomasse sur pied dans un
écosystème à un moment donné et la quantité totale d'azote contenue dans cette biomasse.
Ainsi qu'il a été défini pour des individus ou des populations végétales le coefficient
d'efficacité de l'azote (CEA) combine: 1) le taux instantané de fixation de carbone par unité
d'azote et 2) la durée moyenne de présence de l'azote dans la plante. Ainsi, CEA = A/Ln, où
A est la productivité de l'azote et l/Ln la durée moyenne de présence de l'azote. Le premier
terme de l'équation est essentiel puisqu'une relation linéaire étroite existe entre le taux de
croissance relative et la concentration en azote dans les plantes. Le second terme est
également important puisque l'azote peut résider plus ou moins longtemps dans un végétal
avant d'en sortir suite à la chute des organes. Dans les sites pauvres en nutriments, une
longue durée moyenne de présence peut être favorable à la plante, alors que, dans les sites
riches en azote, un taux élevé de circulation de l'azote et une circulation rapide sont
favorisés. Cependant, il existe des différences nettes, à la fois dans le taux de conversion de
l'azote et la durée moyenne de présence, entre les espèces qui coexistent. Quoiqu’on
suggère que le coefficient d'efficacité des nutriments est, dans une forêt, inverse de la
concentration en nutriments dans la litière, il reste à préciser la façon d'appliquer le concept
d'efficacité d'utilisation des nutriments à un écosystème complexe. Il est clair que l'un des
facteurs à considérer est la relation qui existe entre ce coefficient et les types biologiques
des végétaux. Par exemple, on a démontré que certaines graminées pérennes utilisaient
plus efficacement l'azote que des graminées annuelles des mêmes genres. L'accumulation
de cations dans la zone rhizosphérique du sol peut servir dans le calcul à la fois de la
quantité d'eau utilisée durant la durée de vie d'un écosystème et de la quantité cumulée de
N2 symbiotique fixée. Ceci laisse à penser que des variables empiriques peuvent être
identifiées, qui permettraient d'estimer l'efficacité biotique du sol, étant données les quantités
fixées et la diversité de la végétation sur une période de climat à conditions constantes.
16 - L'efficacité des cycles (AVE 18) mesure le ratio du total de l'énergie (ou, plus
couramment, d'un élément tel que l'azote ou le carbone), qui est recyclé dans un
écosystème par rapport à la quantité totale d'énergie (ou de l'élément) mobilisée par un ou
plusieurs éléments de l'écosystème. Cet attribut peut également s'appliquer à l'échelle du
paysage. A l'échelle de l'écosystème, la richesse spécifique et beaucoup d'autres attributs
sont corrélés avec l'efficacité des cycles, c'est-à-dire avec le niveau des nutriments actifs, ou
disponibles, dans le système à un moment donné. Il a été également démontré que la fertilité
du sol influence le coefficient d'efficacité de la pluie dans les savanes. La comparaison des
indices de cyclage des nutriments, spécialement N et P, à différents stades de la trajectoire
d'un écosystème, permet de se rendre compte de leur intérêt dans l'évaluation des niveaux
relatifs de perturbation, ainsi que lors des essais de restauration et de réhabilitation. Puisqu'il
est supposé que plus les écosystèmes sont matures plus leur capacité à piéger et à retenir
les nutriments pour des cyclages internes est grande la réussite de l'ajustement des cycles
minéraux et la réduction des taux d'échange entre les organismes et l'environnement
18 - Les indices d'infectivité potentielle par les rhizobiums et les mycorrhizes (respectivement
AVE 20 et 21). L'efficacité des microsymbiontes est également un attribut important ; elle est
cependant très délicate à mesurer directement au niveau de l'écosystème. Nous proposons
que soient retenus les indices d'infectivité potentielle par les Rhizobiums et les Mycorrhizes
exprimés à travers le pourcentage de racines, d'une plante témoin, infectées par gramme de
sol, en conditions expérimentales contrôlées. Les informations globales sur l'abondance et la
diversité biotique du sol étant critiquables, il est important d'effectuer des inventaires séparés
des bactéries hétérotrophes fixatrices d'azote et des autres micro-organismes tels que les
Rhizobiums, les Mycorrhizes endo-, vésiculaires ou arbusculées. En plus de leur impact sur
les plantes "hôtes", les micro-organismes du sol ont un énorme impact sur la végétation de
l'ensemble des écosystèmes terrestres y compris dans les zones aride et semi-aride. Les
bactéries du sol et plus spécialement les Rhizobiums jouent, par exemple, un rôle critique
dans la compétition dans les communautés graminées-légumineuses. Les Mycorhizes
peuvent modifier la compétition entre les végétaux aux différents stades d'une succession.
De la même façon, et quoique nous ne fassions que l'évoquer, il est fort probable que les
parasites et/ou les agents pathogènes d'espèces animales sont, dans certaines situations,
aussi importants à considérer que les microsymbiontes. Ainsi que nous l'avons déjà suggéré,
c'est en définitive la capacité de respecter un certain niveau d'intégrité des paysages qui
déterminera les chances de succès des opérations de restauration, de réhabilitation et
même de réaffectation. Sans entrer très avant dans l'écologie des paysages, il nous faut
cependant aborder les deux notions fondamentales que sont la fragmentation et la
réintégration des paysages.
Verbeck Francis - Le kikuyu: une graminée antiérosive vivace, très efficace et trop
méconnue en défens et restauration des sols en zones méditerranéenne. Annales de
l'INA, vol 12(1), 1988, T2, p.660, El Harrache, Alger.
Le kikuyu (Pennisetum clandestinum) est une graminée vivace très vigoureuse et très
gazonnante. Il se présente sous forme d'un axe qui est tantôt souterrain tantôt aérien
(stolon). Son pouvoir d'extension est donc très grand.
La plante se développe très bien dans les étages bioclimatiques humide et subhumide et
dans les vallées du semi-aride; il résiste très bien à la sécheresse d'été.
Sa multiplication est aisée par voie végétative et sa croissance vigoureuse assure une
couverture rapide des sols. Il vient sur tous les sols mais croît correctement sur les sols
argileux et marneux, même dans le semi-aride en sols de vallées.
Il fixe le fond des exutoires naturels et artificiels et le fond des ravins. Il restaure rapidement
la fertilité des sols. C'est une bonne plante fourragère, il permet d'établir des assolements
fourragers antiérosifs en bandes ou de créer des pâturages antiérosifs dans le fond des
ravins et des exutoires. II ne brule pas et résiste au piétinement des ovins et des bovins.
La protection est acquise aux moindres frais, elle s'étend d'elle-même et devient
permanente.
Description de la plante
Les nœuds des rhizomes, protégés chacun par une feuille rudimentaire ou écaille, portent 4
à 8 racines adventives vigoureuses qui ne dépassent pas 10 cm de longueur; elles naissent
très facilement. Elles pénètrent les moindres crevasses des sols. Elles forment après
quelques années un feutrage épais comprenant aussi les rhizomes morts.
L'étude des organes du kikuyu et de leur développement nous explique pourquoi le kikuyu
est irremplaçable comme moyen de lutte en D.R.S.
La pluviométrie
Entre les isohyètes 700 et 500 mm, la croissance dépend beaucoup des propriétés
physiques du sol. Si la réserve en eau est suffisante, la masse feuillée se maintient verte et
vigoureuse. Au cas contraire, les feuilles jaunissent et flétrissent mais le rhizome et le stolon
restent bien vivants. Les feuilles nouvelles apparaissent aux premières pluies d'automne. Il
sera donc préférable de le planter uniquement dans les fonds des ravins. Il se développera
vers les talus dans les endroits favorables. Sous 500 mm de pluies, il ne faut le planter que
dans les fonds de ravins, il s'étendra éventuellement lui-même.
La température
Le feuillage ne souffre pas du tout des températures inférieures à + 2°C. Des gelées
blanches de courtes durées sont aussi bien tolérées. Si des gelées plus prononcées se
produisent et se maintiennent pour longtemps, les jeunes feuilles et les tiges isolées peu
lignifiées jaunissent, dessèchent et meurent, mais le stolon rampant, le stolon soulevé et le
rhizome ne sont pas du tout atteints. Les gelées très fortes peuvent détruire toute les parties
aériennes surtout dans les endroits piétinés, et il apparait que l'effet desséchant se combine
avec l’abaissement de la température en ces endroits mais le rhizome n'est jamais atteint
puisqu'il est protégé par une épaisseur de 5 à 7 cm de sol.
Le kikuyu supporte tous les sols, mais produit le plus de masse fourragère sur les sols
limoneux et profonds. II se développe très bien en tous endroits où existe une nappe d'eau
souterraine peu profonde et c'est ainsi qu'il croît dans toutes les zones bioclimatiques de
l'Algérie présentant en cela un "caractère azonal". Il pousse ses racines adventives dans les
moindres crevasses des sols argileux ; sols qui se fissurent profondément en période sèche.
Il est tolérant vis-à-vis du calcaire. Il résiste à la submersion, même prolongée (1 mois sous
l'eau). Il se développe en sols lourds et humides, il convient donc parfaitement pour fixer les
rives et les fonds des exutoires et des ravins. Sur les sols argileux et marneux très secs en
été, crevassés profondément, le kikuyu se maintient en vie par son rhizome et son stolon.
Aux premières pluies, il refait ses feuilles et se propage.
Donc, il convient à la fixation des bords, des digues et des fonds des lacs collinaires et des
petites retenues d'eau.
La plantation du kikuyu
La multiplication ne peut s'effectuer que par voie végétative, par boutures racinées. En effet
le kikuyu ne fleurit pas sous climat méditerranéen ou trop rarement.
Les boutures racinées doivent obligatoirement, sous peine d'échec, être prélevées sur deux
organes:
Donc, il faut rejeter les tiges feuillées et les vieux rhizomes. Prélever les boutures toujours
aux bordures des parcelles de multiplication et aux limites des tranchées de rajeunissement
des nappes. C'est seulement en ces endroits que les boutures de kikuyu seront les plus
vigoureuses.
Piquetage
La lutte contre l'érosion exige la matérialisation d'une direction perpendiculaire à celle des
agents de cette érosion. Dans les zones subissant les effets de l'érosion en nappe, il faudra
piqueter l'horizontale de départ et d'autres horizontales inférieures, situées à une dizaine de
pas; elles serviront de guides aux lignes de plantation. Dans les zones subissant les effets
de l'érosion en ravines. Dans ces ravins encaissés, on va piqueter les courbes de niveau
tous les 10 pas sur les flancs et dans le fond du ravin (voir la planche en bas). Le piquetage
dans les lignes et sur toute la surface est réalisé par la méthode utilisée en Chine et
dénommée "en écailles de poisson", basée sur des triangles équilatéraux, à l'aide d'une
corde à 3 nœuds nouée en triangle et dont les côtés mesurent 25, 50 ou 100 cm (soit 75,
150 ou 300 cm de longueur totale). Si la couverture doit être assurée rapidement on choisit
25 cm. L'écartement de 50 cm est réalisé en général et celui de 100 lorsqu'on ne dispose
que de peu de moyens pour introduire l'espèce en quelque sorte. Les distances sont donc
mesurées selon la pente du terrain, mais la densité peut être calculée en comptant les
boutures sur des placettes choisies et en planimétrant les surfaces.
Si on désire démarrer la plantation avant les premières pluies ou si elles tardent, on peut
arroser le trou de plantation une seule fois, tout juste après la plantation, cela suffira
amplement. De cette manière on peut planter en plein été si besoin. En général on plante
quelques jours après les légères pluies en zones à température nocturne douce, ailleurs on
plante le plus tôt possible et avec arrosage. La réussite de la reprise dépend beaucoup de la
température du sol, plus il est chaud et plus les boutures développent des racines
adventives. Si on ne peut pas planter en octobre-novembre il vaut mieux reporter en fin-
février et mars.
Dans la lutte contre les érosions en nappe et en griffes, il faut protéger toute la surface,
densément, uniformément et fixer cette protection tout contre le sol. Dans la fixation des
ravines et des ravins, les flancs doivent être protégés contre l'érosion de battance et contre
l'érosion en griffe. Le fond du ravin doit être protégé contre l'arrachement causé par un
volume d'eau important et un mouvement rapide. De même on doit protéger le fond, les
talus, les exutoires des barrages en terre et des retenues collinaires; ainsi que les talus des
routes, les fonds de chemins d'eau, etc...
Le kikuyu est très efficace dans toutes ces situations. Il tolère l'ombrage donc on pourra
aisément l'associer aux feuillus croissants dans les vallées. Comme il développe son
système racinaire en surface et que ces essences ont au contraire, un enracinement oblique
et profond, l'association de ces plantes préviendra aussi bien l'érosion de surface que les
glissements de terrain. Dans les périmètres où l'on prévoit des réseaux de banquettes, il faut
l'utiliser en plantations denses réalisées en courbes de niveau sur les talus des banquettes.
Le kikuyu restaure rapidement la fertilité des sols. Ceci est dû à l'action de plusieurs
facteurs :
   1. à La création d'éléments structuraux stables par l'action des radicelles et des poils
      absorbants particulièrement abondants et actifs;
   2. à la création d'une macro et microporosité par l'effet d'une matière organique active;
   3. à l'humification active en surface et dans les 10 premiers centimètres du sol par
      décomposition des débris et des racines mortes et par la néo synthèse de composés
      humiques actifs.
Afforestation: Établissement d’une forêt par plantation et/ou ensemencement délibéré sur
des terres qui n’étaient pas jusque-là classifiées comme forêt.
Changement climatique : Changement dans l'état du climat qui peut être identifié (en
utilisant des tests statistiques, par exemple) par des changements dans la moyenne et/ou la
variabilité de ses propriétés, et qui persiste pendant une période prolongée, telles que des
décennies ou plus.
Dégradation des forêts: Diminution de la capacité d’une forêt à fournir des produits et
services.
Dégradation des sols: Réduction ou perte, dans les zones arides, semi-arides et
subhumides sèches, de la productivité et de la complexité biologique ou économique des
terres cultivées, des terres cultivées irriguées ou de l'aire de répartition, des pâturages, des
forêts et des forêts résultant de l'utilisation du sol ou d'une combinaison de processus, y
compris des processus résultant d'activités humaines et de modes d'habitation, tels que:
l'érosion des sols causée par le vent et/ou l'eau. Détérioration des propriétés physiques,
chimiques et biologiques ou économiques des sols, et perte à long terme de la végétation
naturelle.
Désertification: Dégradation des sols dans les zones arides, semi-arides et subhumides
sèches résultant de divers facteurs, y compris les variations climatiques et les activités
humaines.
Diversité biologique : Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les
complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces
et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.
Espèce indigène: Organisme qui se trouve naturellement dans un lieu donné plutôt que d’y
avoir été    introduit, directement   ou    indirectement,  par     l’activité humaine.
Forêt: Terres occupant une superficie de plus de 0,5 hectares avec des arbres atteignant
une hauteur supérieure à 5 mètres et un couvert arboré de plus de 10 pour cent, ou avec
des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ. Sont exclues les terres à vocation agricole
ou urbaine prédominante. En Méditerranée, la forêt recouvre environ 25 millions d'hectares.
physico-chimique pour réaliser des objectifs humains spécifiques et pour résoudre des
problèmes techniques.
Groupes fonctionnels: Les regroupements des organismes peuvent aussi être définis par
leurs rôles fonctionnels dans l’écosystème (ex. producteurs primaires, herbivores,
carnivores, décomposeurs, fixateurs d’azote, pollinisateurs), et dans ce cas ils sont reconnus
comme groupes fonctionnels.
Habitat: L’habitat fait référence au lieu d’habitation d’un organisme ou d’une communauté
qui fournit les conditions requises pour leurs processus vitaux.
Intégrité écologique: L’état (d’un parc) jugé caractéristique de la région naturelle dont il fait
partie et qui sera vraisemblablement maintenu, notamment les éléments abiotiques, la
composition et l’abondance des espèces indigènes et des communautés biologiques ainsi
que le rythme des changements et le maintien des processus écologiques.
Paysage: Mosaïque d’au moins deux écosystèmes qui s’échangent des organismes, de
l’énergie, de l’eau et des substances nutritives.
Stades alternatifs stables: Il est souvent accepté, si la dégradation n'a pas été trop intense,
qu'un retour à un stade semblable au stade "historique" reste possible si l'on supprime les
Valeur sélective: Afin qu’un écosystème soit bien adapté aux conditions locales du site et
fasse preuve de résilience en réponse à un environnement stressant et changeant, les
populations d’espèces le composant doivent posséder une valeur sélective. Un écosystème
comprenant des populations génétiquement aptes est celui qui non seulement est adapté au
régime environnemental actuel, mais aussi possède un pool génétique et une diversité
d’allèles qui pourraient être sélectionnés en réponse au changement environnemental.
Vulnérabilité: Degré auquel un système est incapable de faire face aux effets négatifs du
changement climatique, notamment l'extrême variabilité climatique, en fonction du caractère,
de l'ampleur et de la vitesse de la variation climatique à laquelle un système est exposé, de
sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation.
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