COURS D’INITIATION A LA LOGISTIQUE
Préparé par Thierry KALOMBO KASONGO
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Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023    Page1 1
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                           Première partie
                ETUDE DU CONCEPT DE LOGISTIQUE
            La Logistique est une activité qui a pour objet de gérer les
flux physiques et informationnels d'une organisation, mettant ainsi à
disposition                       des                        ressources
correspondant aux besoins, aux conditions économiques et pour une
qualité                           de                             service
déterminée, dans des conditions de sécurité et de sûreté
satisfaisantes.                   Cependant,                      avant
toute tentative de définition du concept Logistique, il nous parait
opportun                                                              de
l’envisager d’abord sous son aspect historique et son évolution.
     CHAPITRE 1: ORIGINE ET EVOLUTION DU CONCEPT DE
                             LOGISTIQUE
            La logistique est issue du génie militaire, responsable de
l'approvisionnement des troupes afin qu'elles conservent leurs
capacités opérationnelles dans la durée. Les deux métiers de base
de la logistique sont donc la gestion des stocks de marchandises et
d'armes puis leur transport.
          Ceci explique que la logistique moderne soit née chez les
transporteurs et chez les grossistes. Cependant, avant de l’aborder
dans son aspect moderne, il convient tout d’abord de ressortir ses
origines.
   1. Les Origines de la notion de Logistique
            Le terme "Logistique prend racine dans le grecque «
logistikos » qui signifie « administrer ». L’institution militaire a utilisé
ce terme pour définir l’activité qui réussit à combiner deux facteurs
nécessaires dans la gestion des flux : l’espace et le temps. La
logistique a donc été un sujet de réflexion intensif pour les grands
chefs militaires.
           Au IV° siècle avant JC, Sun Tzu met en avant la nécessité
de disposer de chariots d’approvisionnement de denrées alors
qu’Alexandre le Grand (356 – 323 avant JC.) avant de se lancer dans
son périple en Asie, brûla tous ses chariots de denrées afin de rendre
moins pesante la mobilité de ses troupes. De par cette réflexion,
Alexandre le Grand avait pensé faire précéder le mouvement de ses
armées par l’organisation du ravitaillement. Ainsi Jules César en
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créant la fonction « logista » chargeait un officier de s’occuper des
mouvements des légions romaines pour organiser les campements
de nuit et constituer les dépôts d’approvisionnements dans les villes
soumises".
Il apparait dès lors une prise de conscience de l’importance de la
gestion Logistique.
           Cette importance va, au fur et à mesure des siècles se
manifester. Dans le cadre de ce cours, nous allons principalement
suivre l’évolution de la Logistique du 18ème siècle jusqu'à nos jours.
   -   Au XVIIIè siècle
            Les dirigeants militaires ont éprouvé la nécessité
d’assurer la survie de la collectivité en aménageant des sites et des
forts pour se protéger des attaques ennemies. A partir du XVIII°
siècle, trois étapes principales sont considérées dans le mode de
traitement de la logistique dans les armées :
   a. Le premier mode est associé aux armées principalement
      statiques                       avec                        un
      approvisionnement issu des magasins.
   b. Le second mode correspond à la démarche napoléonienne
      cherchant essentiellement sur les pays envahis ou les pays de
      passage, les denrées nécessaires à l’approvisionnement des
      armées.
   c. Le troisième mode correspondant à celui apparu vers les
      années 1870 et s’appuyant sur une industrialisation des
      approvisionnements à partir des bases arrières de plus en plus
      lointaines.
   2. Évolution de la logistique (XIXème et au XXème siècle)
            Plusieurs facteurs expliquent l’évolution de la Logistique
      tels que : des facteurs technologiques comme l’apparition du
      chemin de fer. À partir de 1917, l’automobile et le poids lourd
      font apparaître une alternative beaucoup plus souple au
      chemin de fer et la traction motorisée se substitue rapidement
      à la traction hippomobile. Mais dès lors, le carburant devient la
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      ressource sensible. Pour approvisionner les armées, la création
      d’un service, le service des Essences, fut nécessaire pour
      prendre en charge la logistique des carburants.
             Au cours des siècles, si la perception de maîtriser
      correctement les flux a toujours été claire, la façon de l’aborder
      a été très variée. Dans chaque étape de son évolution, nous
      devons voir des réponses aux contraintes imposées par la
      complexité de la gestion des flux et par les moyens de
      déplacement des armées. Ainsi Vauban a utilisé le rôle vital de
      la logistique en affirmant que « l’art de la guerre c’est l’art
      de subsister ». C’est donc naturellement que la logistique
      a pris une place croissante dans la pensée militaire au cours de
      l’histoire. L’institution militaire a aussi constituée un premier
      corps de connaissance dans ce domaine de la gestion de flux.
      La pensée de la logistique civile s’est donc construite en
      parallèle à la pensée de la logistique militaire du fait de
      finalités différentes. Cependant les problèmes de base restent
      les mêmes. L’institution militaire a insufflé de façon périodique
      des avancées significatives en logistique qu’elle soit militaire
      ou civile. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les travaux
      structurant la recherche opérationnelle se sont développées,
      permettant ainsi aux entreprises, dès la période de l’après
      guerre, d’adopter un premier traitement de la logistique par la
      voie quantitative".
      a. Perception moderne de la Logistique
                                                                 Page 2
            C’est pendant la seconde guerre mondiale que l’Europe
         intègre la Logistique, accompagnés d’efforts économiques
         importants et de ravitaillements de biens de soutien
         considérables sur les champs de bataille du monde entier.
         Par conséquent, la Logistique a trouvée une place de choix
         dans l’appui de la stratégie et de la tactique. Dès lors, elle
         devait faire face à la nécessité de surmonter les entraves de
         l’espace et du temps : Cependant, malgré tout, des
         différences considérables apparaissent entre la Logistique
         militaire (politicostratégique) et la logistique civile
         (économique).
            La première (militaire et civile) a atteint un grand niveau
         de                         perfection                         et
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         d’efficacité, grâce au développement de méthodes
         scientifiques (en particulier dans le domaine de la recherche
         opérationnelle) et à l'essor du traitement électronique des
         données et des technologies de la communication qui ont
         suivi la Seconde Guerre mondiale, grâce aussi aux
         expériences et au savoir acquis. La seconde (économique), a
         pris son essor dans les années 70, lorsque les entreprises
         ont cherché à limiter les coûts liés à la gestion de leurs
         stocks et à appliquer les méthodes du « juste à temps »,
         notamment par la mise en place de nouvelles méthodes de
         planification    de     leur    production    et    de     leurs
         approvisionnements en interne. Dans les années 90, la
         logistique s’est élargie aux flux entre entreprises, depuis les
         fournisseurs                                            initiaux
         jusqu’au client final.
            Aujourd’hui, « la logistique est un secteur essentiel de
         l’activité économique et constitue une nouvelle forme de
         l’activité industrielle et de services ».Elle s’est imposée
         comme un élément de différenciation par le service (respect
         des délais, conformité des commandes, capacité à gérer les
         retours clients et le service après-vente…) et offre une
         gamme d’activités de plus en plus large. Elle est
         indissociable des systèmes de production et                   de
         consommation et très imbriquée avec toutes les fonctions
         de l’entreprise (fonctions commerciales, achats, recherche
         et développement, marketing …).
   3. Le concept de logistique
            Jusqu’à une période récente, la logistique était considérée
      comme une fonction secondaire de l’entreprise et le rôle du
      responsable logistique se limitait à l’organisation matérielle des
      transports de matières premières ou de marchandises. Avec la
      crise des années 70, la fonction logistique a beaucoup évolué,
      son champ d’action et son rôle variant d’une entreprise à
      l’autre. Mais de plus en plus dans le cas du Cameroun, certains
      décideurs                                                    (chefs
      d’entreprises), commencent à prendre conscience des
      multiples enjeux de la logistique pour l’évolution de l’entreprise
      dans son environnement.
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      a. Définition
            D. TIXIER définit la logistique comme étant « Le processus
      par lequel l’entreprise organise et soutien son activité. À ce
      titre sont déterminés, et gérés les flux matériels et
      informationnels afférents, tant internes qu’externes, qu’amont
      et aval ». SOHIER Joël quant à lui pense que « la Logistique est
      une fonction qui a pour objet d’organiser, au moindre coût, le
      circuit de matières aboutissant à livrer au client le bien qu’il
      souhaite au moment voulu ».
            Par ailleurs, nous pouvons donc dire que La logistique est
      un ensemble d’opérations dont le but est, la mise à disposition
      aux moindres couts de la quantité de produit voulu à l’endroit
      et où la demande existe.
      Chapitre 2 : LES ELEMENTS ET CARACTERE DE LA
      LOGISTIQUE
      1. Les éléments et la fonction Logistique
      a. Les éléments de la Logistique
           Les principaux éléments qui constituent l’efficience de la
         Logistique sont :
               La qualité, c’est-à-dire la conformité du service
                 logistique avec les attentes ou besoins du client. ;
               Le coût ;
               Les délais.
                 Au moins ces trois paramètres (qualité, coût, délais)
          et dorénavant la sûreté, dépendent les uns des autres et,
          expliquent l’importance stratégique de la fonction logistique
          pour de nombreuses entreprises ; La fonction logistique a
          pris une importance telle qu'elle a donné lieu à l'apparition
          d'un métier à part entière, dont l'objet est justement et
          uniquement de réaliser les opérations qui appartiennent à la
          logistique, pour le compte de clients, industriels ou
          distributeurs, dans le cadre d'un contrat de sous-traitance.
      b. La Fonction logistique
               La fonction logistique a deux missions principales :
         d’une part une mission opérationnelle et d’autre part une
         mission stratégique.
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                Opérationnelle
                
                La fonction logistique a pour mission, la gestion des
                flux    physiques     et     l’évaluation   des     flux
                informationnels associés… et des moyens pour les
                évaluer et les améliorer au niveau quantitatif
                comme qualitatif (gestion de la qualité). Elle est au
                centre et aux extrémités de la production
                coresponsable auprès de tous les services de la
                qualité des flux physiques.
              Stratégique
                La logistique a pour objet de satisfaire la demande
                de flux physiques (matières, transport, emballage,
                stock…), et en accord avec le responsable de
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                l'urbanisation du système d'information, des flux
                d'informations associés (notion de traçabilité). Elle
                est coresponsable de la gestion de la chaîne
                logistique des moyens qui permettent d'atteindre
                cet objectif (matériels, machines…) et mobilise avec
                l'aide des autres services, des ressources (humaines
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                et financières) pour y parvenir. Dans un sens large,
                la logistique au peut être considérée comme ; l'outil
                permettant de réaliser la production initiée par le
                service marketing/vente. Elle est gérée par
                des personnes physiques ou morales appelées «
                Logisticiens », encore appelés « SUPPLY CHAIN
                MANAGER ». Cet anglicisme regroupe les métiers de
                gestion de la chaine d'approvisionnement :
                prévisionniste,    planificateur,    responsable    des
                transports,...
                La fonction logistique gère directement les flux
                matières, et indirectement les flux associés
                immatériels : flux d'informations et flux financiers.
                Les flux matières sont souvent subdivisés
                arbitrairement comme : "amonts" (de la production
                à l'entrepôt) ; "avals" (de l'entrepôt à la
                consommation) ; "retours" l e flux retours (reverse
                Logistics) (du consommateur au recycleur ou
                destructeur ou bien du consommateur au
                producteur).
      2. Caractère et activités de la Logistique
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       a. Caractère
              En tant que de caractère, la Logistique est :
   -   Prévisionnelle ;
   -   Communicatrice ;
   -   Réactive ;
   -   Flexible.
       b. les activités de la logistique
          b.1. Les activités amont comprennent :
         Le développement (création ex nihilo ou modification de
           l'existant)                       et                           la
           recherche de sources d'approvisionnement (sourcing), dans
           ou à l'extérieur de l'entreprise cliente, par la mise en
           relation avec :
          - Des fabricants aussi dénommés producteurs, industriels,
              fournisseurs    (suppliers)   ou     sous-traitants    (sub-
              contractors).
          - Des prestataires de services, aussi dénommés sous-
              traitants                    ou                      encore
              commissionnaires de transport ou transporteurs
          - Les achats (purchasing) qui impliquent la notion de
              "contrat"                       et                         de
              "vendeur" (vendor),
         L’approvisionnement (procurement) qui induit la notion
           de                                                "commande"
                                                                  Page 5
           (ouverte ou fermée) (order), de bons de commandes (à
           l'extérieur) (purchase order) ou de "demandes, bons ou
           ordres de fabrication, de livraison…" (à l'intérieur) et de
           fournisseurs (supplier).
         Le transport amont et les opérations de douane1 ,
           pour                       acheminer                         les
           marchandises (Produit fini ou matériaux, minerais,
           composants…) vers un point de stockage (notion de stock)
           ou une plateforme de préparation de commande (notion de
           Juste-à-temps ou flux tendu).
           b.2. Les activités avals comprennent :
                Le stockage ;
                Le suremballage (copacking), la constitution de kits
                  ou de lots (kitting), le conditionnement à façon,
                  l'adressage…
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               La préparation de commandes
               La répartition
               L’éclatement
               Le transport aval (après le lieu de stockage), qui se
                décompose en :
                    "traction", c’est-à-dire le transport jusqu'à un
                     point de répartition ou d'éclatement ou de mise
                     en tournée,
                    "passage à quai", pour "éclater", "répartir" ou
                     "mettre en tournée" sur d'autres véhicules
                    "distribution".
      c. Les activités « en retour » ou Reverse logistics
                 On entend par logistique retour ou Reverse Logistics,
         la    gestion    de    l'acheminement     de    marchandises,
         généralement hors d'usage, du point de fabrication (en
         l'occurrence, le consommateur final) jusqu'au point de
         réparation, d e recyclage ou de destruction définitive et
         totale. La gestion des flux retours est potentiellement un
         marché prometteur, parce qu'elle devrait, d'une part,
         permettre à terme, de recycler des matières premières de
         plus en plus rares (donc chères) et d'autre part parce qu'elle
         est                       source                     d'emplois.
         Elle représente cependant une dépense supplémentaire, à
         court terme, pour les entreprises et les particuliers.
                 La logistique est une technique de contrôle et de
         gestion de flux de matière et de production, depuis leurs
         sources d’approvisionnement, jusqu’à leur point de
         consommation. C’est aussi un ensemble de techniques
         permettant de géré et de synchroniser tous les flux
         (physiques et informationnels). Pour y parvenir, elle s’est
         dotée              de            quelques              missions
         fondamentales.
3. Relation logistique/transport
            La logistique implique l’intégration et la maitrisePage
                                                                 de6 la
circulation                          des                           flux
c’est–à–dire qu’il faut, avoir la maitrise de l’entreprise comme
système. A ce titre elle :
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                                                                 Page
      Conditionne la croissance de l’entreprise ;
      La maitrise des couts ;
      La possibilité d’externalisation ;
      La normalisation des produits ;
      La flexibilité et l’adaptabilité.
             Pour ces multiples raisons, la logistique influence le
transport, car elle génère les mutations profondes et des
restructurations chez les différents acteurs. Elle organise et planifie
l’activité transport. Parce qu’elle fait des prévisions elle doit mettre
un accent particulier sur l’efficacité du transport. Il faut souligner
que les produits passent à peu près 80% de leur vie entre différents
modes de transport.
a. Importance relative du transport
a.1. Prix de revient global de la chaîne logistique
            La part du prix du transport dans le prix de revient total
de la chaîne logistique a été évalué par l'Organisation mondiale du
commerce (O.M.C.) le 4 novembre 2005 à Genève : "Le transport est
un moteur essentiel du progrès économique et social. Il déplace des
marchandises et des personnes et contribue à la performance des
services dans le monde. Le secteur de la logistique participe à
hauteur de quelque 6% au PIB mondial avec une valeur totale des
opérations de logistique excédant largement 10% du commerce
mondial. Par conséquent, la contribution des activités logistiques
nationales et internationales, qui assurent la mobilité des
marchandises sur la planète, s’élève à plus de 2 000 milliards de
dollars                                                             US
(2004). Le transport de marchandises par route représente la part du
lion                   dans                  la                 chaîne
logistique, qu’il soit considéré seul ou dans le cadre des opérations
multimodales. Au niveau mondial, les camions transportent quelque
80% du fret sur routes terrestres. Ainsi, toute mesure de facilitation
du transport routier a un impact bénéfique et durable sur le progrès
économique et social et le bien-être des nations."
a.2. Modes de calcul du prix du transport
            Le prix de revient du transport peut être exprimé :
    Au kilomètre parcouru ;
    Au poids ou au volume transporté ;
    Au nombre de contenants (colis, palettes) transportés ;
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       Au poids - kilomètre transporté (généralement à la tonne-
        kilomètre)
              Pour des distances et des poids transportés élevés (mais
  aussi pour la quantité de carburant et de gaz à effet de serre émis),
  l'ordre de performances au regard du prix de revient, des différents
                                                                  Page 7
  modes de transport sera généralement le suivant :
       Transport maritime ou fluvial ;
       Transport ferroviaire ;
       Transport routier ;
       Transport aérien
              Il faut noter qu'en ce qui concerne la vitesse, l'ordre est
  inverse.
  a.3. Qualité du transport
              La "qualité" du transport recouvre plusieurs notions, qui
  peuvent être plus ou moins maîtrisables :
 Le délai de transport ou plus exactement sa durée. Il n'est
     maîtrisable                     qu'en                   choisissant
     un mode de transport différent. Il faut noter que la durée de la
     rupture                 de                charge                  est
     souvent incluse dans le "délai de livraison". La rupture de charge
     sera définie plus bas.
 La capacité à maintenir en état les marchandises transportée, en
     évitant                        qu'elles                       soient
     abîmées, détruites, volées ...
        2..4. L'offre de transports et les infrastructures
              La pertinence d'un choix de transport dépend bien
entendu de la marchandise transportée, mais aussi de son degré
d'urgence et du coût du transport en relation avec les deux points
précédents. Mais ce n'est pas tout. En effet, l'absence ou l'inefficacité
relative des infrastructures chargée de recevoir les moyens de
transport rend inefficace le mode de transport qui aurait été retenu,
et oblige à mettre en place une alternative moins favorable.
              C'est pourquoi, l'offre de transport ne peut pas être
considérée en dehors de son environnement. Concrètement, la
décision de mettre un mode de transport maritime ou fluvial en
œuvre nécessite de vérifier la capacité des ports à effectuer les
transbordements ; la décision de mettre en œuvre un transport
aérien nécessite de vérifier la capacité de l'aéroport à gérer le trafic.
Elle nécessite enfin de vérifier le coût de l'utilisation des
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infrastructures, et les alternatives possibles sur place, en cas de
défaillance.
a. Les ruptures de charges
            La rupture de charge est un moment pendant lequel la
   marchandise change de lieu. Elle s'accompagne souvent d'un
   "transfert de responsabilités", c’est-à-dire qu'elle change au même
   moment de garde. Cette rupture de charge intervient
   généralement au moment du chargement, du changement de
   moyen de transport, ou au moment de son déchargement.
                                                                 Page 8
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             Chapitre 3 : LA LOGISTIQUE INDUSTRIELLE
            L’économie d’échange a engendrée la division du travail,
  l’essor des sciences et des techniques industrielles. Par échange,
  notons la capacité de transporter un produit du lieu de production
  au lieu de commerce. La naissance du capitalisme a poussé les
  marchands à se rencontrer pour échanger leurs productions. Pour
  cela, les routes se devaient d’être construites. Le XIIème siècle fut
  marqué ainsi par la construction de ponts et de canaux reliant les
  rivières entre elles. L’infrastructure de transport et la
  rationalisation de son utilisation deviennent l’objectif prioritaire
  des nations. La puissance économique se mesure en nombre de
  kilomètres de route, en capacités maritimes pendant la
  colonisation, et plu tard, en capacité fluviales, ferrées et
  aéroportées. L’essor du capitalisme engage les états dans une
  grande course. Chacun veut disposer d’une puissance logistique
  apte à répondre aux besoins d’échanges. En 1913, 80% du réseau
  de chemin de fer mondiale est détenu par 5 grandes puissances :
  les États unis, le Royaume uni, le Russie, l’Allemagne et la France.
  En vingt ans cette capacité a augmenté de 70% (340 000 Km). Ce
  souci de puissance logistique en infrastructures de transport,
  d’électricité conduit à la création des grandes entreprises. Cette
  puissance      logistique   a    eu   pour      enjeu    stratégique,
  l’accompagnement des entreprises gigantesques sur le plan de la
  formation des régions industrielles spécialisées. L’utilisation des
  techniques sophistiquées a donnée naissance à des outils
  industriels représentant des investissements onéreux. Seuls
  pouvaient        y      accéder,     de       puissants      groupes
  industriels. Dans cette concentration, de gigantesques oligopoles
  multinationaux                                                     se
  développent. Dans un pareil contexte économique, il n’est plus
  possible de parler de libre concurrence au sens des économistes
  libéraux du 17ème siècle, selon qui : les lois du marché régulent
  l’organisation économique. Les prix se forment par le jeu de l’offre
  et de la demande. Par ce jeu, naissent disparaissent les
  entreprises. La libre concurrence doit son existence à la
  multiplicité                     de                     fournisseurs.
  Cela a par ailleurs, des conséquences pour l’organisation
  logistique                 des                 flux                de
  matières. On peut ainsi décomposer cette organisation en :
   - Logistique d’approvisionnement des matières ;
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   - Logistique de production : flux internes ;
   - Logistique de distribution.
   1. La Gestion de la Production
                La gestion de la production est l'ensemble des
        activités qui participent à :
         La conception ;
         La planification des ressources (matérielles, financières, ou
        humaines) ;
         L'ordonnancement ;
         L'enregistrement des activités de production ;
         Le contrôle des activités de production de l'entreprise.
                L'objectif est d'optimiser les processus de valeur
        ajoutée en améliorant de manière continue les flux allant
                                                                Page 9
        des fournisseurs aux clients. Ces activités dans leurs
        globalité doivent être réalisé dans le respect des procédures
        établies (implicitement ou explicitement) par l'entreprise et
        tenir compte à la fois de la qualité de ses produits ou
        services, des délais de livraison, et de la sécurité de ses
        salariés ou de l’environnement.
   2. Organisation de la production.
                Selon les entreprises, l’environnement, la clientèle,
        les fournisseurs et les produits, l’organisation de la
        production est différente même si les objectifs sont
        similaires c’est-à-dire : produire en essayant de se
        rapprocher des 5 zéros :
         Zéro stock ;
         Zéro défaut ;
         Zéro papier ;
         Zéro panne ;
         Zéro délai.
                La chaine de production est l'ensemble des
        opérations de fabrications nécessaires, à la réalisation d'un
        produit manufacturé, des matières premières jusqu'à la mise
        sur le marché. Certaines matières premières (minerais de
        métaux, les produits agricoles, les produits alimentaires, les
        plantes à l'origine des textiles), nécessitent un traitement
        préliminaire pour les rendre utilisables. Pour le métal, les
        procédés incluent l'extraction, le raffinage et la fonte. Pour
        les plantes, la matière utile doit être séparée de l'enveloppe
        ou des impuretés et être traitée avant la vente.
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         a.   La gestion des flux
                 La gestion des flux consiste à gérer l'amélioration
         des activités manufacturières pour optimiser chacun de ses
         flux                                          indépendamment.
         Un flux, en gestion manufacturière, c'est l'ensemble des
         activités de production accomplies afin de transformer une
         (ou des) matière(s) première(s) pour devenir un ou plusieurs
         produits différents. Autrement dit, il s’agit d’une quantité de
         matière en mouvement.
          Flux poussés : Généralement on parle de flux poussés
         lorsque dans une entreprise la politique consiste à produire
         à priori et de commercialiser les produits à posteriori.
          Flux tirés : Le déclenchement d'une étape de fabrication
         d'un produit ne peut se faire que s'il y a une demande par
         l'étape suivante. Il s’agit au sens de ce concept, de ne
         produire que ce qui est déjà vendu. C’est la commande qui
         déclenche la production. Cette politique vise à éviter les
         stocks en entreprise. Ici c’est l’aval qui commande l’amont.
         La               méthode                 Kanban                  :
         méthode de gestion des réapprovisionnements d'origine    Page 10
         japonaise, repose sur ce principe : l'aval (le client)
         commande l'amont (le fournisseur). Le déclenchement de la
         livraison ou de la fabrication d'un produit se fait uniquement
         sur la demande d’un poste client. Par principe il y
         a zéro stock dans la chaîne.
          Flux tendus : Le travail en flux tendu est équivalent au
         travail avec le minimum de stocks et d'en-cours. Souvent
         employée dans le cas de flux tirés, l'expression est
         synonyme de « mise en ligne » et peut tout aussi bien
         s'appliquer aux flux poussés qu'aux flux tirés. Dans ce cas le
         principe est simple ; l’entreprise fonctionne comme en flux
         tirés généralement, mais avec un minimum d’encours de
         production, et un stock minimum ou de sécurité de matières
         premières.
          Les flux synchrones : Dans ce type d’organisation, la
         livraison de composants différents est réalisée dans le
         respect de leur ordre d'entrée dans le processus de
         fabrication. Ils sont donc livrés juste ou moment de leur
         utilisation. Ce qui permet de réduire les stocks et les coûts
         qui y sont liés.
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023       Page1 1
                                                                    Page
          Chapitre 4 : GESTION DES OPERATIONS LOGISTIQUES
         1. GESTION DES STOCKS
          Le concept de stock se défini comme étant une provision
         de produits en instance de consommation. Autrement dit, il
         s’agit souvent des matières acquises, transformées ou
         destinées à la vente par l’entreprise, à un moment précis.
         D’une autre façon, il peut s’agir des matières destinées à
         être consommées par l’entreprise elle-même à un moment
         déterminé dans le présent ou dans le futur.
          Le stockage est l'action d’entreposer, c'est-à-dire de
         placer à un endroit identifié des objets ou des matières dont
         on veut pouvoir disposer rapidement en cas de besoin.
         a. Finalités du stock
                 Il est possible de distinguer trois finalités du stock :
             Stock de transaction, pour optimiser les coûts de
            transaction et les coûts de stockage ;
             Stock de précaution, pour éviter la rupture de stocks ;
             Stock de spéculation, pour profiter des mouvements
            de prix. Les principaux stocks sont :
             Le stock de marchandises. Les stocks des commerçants
            (revente à profit d'articles sans valeur ajoutée de
            transformation par l'entreprise) ;
             Le stock de matières premières qui représente les
            articles achetés auprès de fournisseurs en vue d'une
            transformation ultérieure ;
             Le stock des produits semis finis (en cours de
            fabrication) qui représente les articles qui ne sont pas
            vendables en l'état car devant encore subir           Pagedes
                                                                       11
            transformations ;
             Le stock des produits finis qui représente les articles que
            l'entreprise peut vendre après les avoir fabriquées ;
             Le stock d'emballages vides (palettes, caisses...).
         b. Méthodes de gestion des stocks
                 Les deux paramètres fondamentaux des modèles de
            gestion des stocks sont la date et la quantité
            commandée. On peut donc commander à date fixe ou
            variable, et à quantité fixe ou variable.
             Méthode de réapprovisionnement ou méthode
            calendaire, on commande à date fixe une quantité fixe
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                                                                  Page
            voisine de la quantité économique de commande (QEC ou
            Formule de Wilson).
             Méthode de gestion à Point de commande . C'est le
            modèle de commande à date variable et à quantité fixe.
            C'est l'atteinte d'un certain niveau de stock, le point de
            commande,        qui    déclenche      la  commande       de
            réapprovisionnement.
             Méthode de recomplétement, à date fixe la quantité
            variable permettant de reconstituer le niveau de stock
            défini                    est                  commandée.
             Méthode de réapprovisionnement à la commande ,
            à date variable une quantité variable est commandée.
2. Gestion d’entrepôt
            La manutention des marchandises joue un rôle essentiel
dans la gestion de la chaîne logistique. Dans le transport routier
de marchandises en particulier, la manutention est omniprésente :
chargement des camions, stockage transitoire en entrepôt,
déchargement des camions à la livraison.
   a.    Matériel de manutention
          Chariot élévateur
          Chargeur
          Tracteur
   b.    Les métiers de la manutention
            Il s'agit principalement des travaux de chargement et
         déchargement                                                des
         marchandises, avec un chariot élévateur, et le nettoyage
         des remorques, entrepôts, et cours,
          Cariste
          Docker
          Technicien de maintenance
            L'infrastructure logistique est constituée d'entrepôts et de
         voies de communication. Elle a pour objet de mouvementer
         les flux matières, pour les acheminer des lieux de production
         jusqu'aux lieux de transformation, puis des lieux            de
                                                                Page 12
         transformation vers les lieux de consommation. Ces trois
         lieux sont généralement disjoints.
   - Lorsque cette production peut-être acheminée directement
      vers                    le                  lieu                de
      consommation, sans constitution de stock, le flux est dit
      "tendu". À l'inverse, le flux est dit "stocké"
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023    Page1 1
                                                                 Page
   -   Si la production décide de la quantité de marchandise
       transportée,             le         flux         est            dit
       poussé. Au contraire, si la consommation décide de la quantité
       de marchandise transportée et produite, le flux est dit tiré.
        Raisons pour transporter : La disjonction des lieux de
       production, de transformation et de consommation est le
       résultat de facteurs socio-économiques (en liaison avec les
       coûts de main d'œuvre), environnementaux (productions
       d'aliments), géologiques (production de minerais et de
       roches)... par exemple. Les conditions climatiques permettent
       de produire certains fruits à un endroit de la planète, mais
       l'argent disponible et les habitudes de consommation des
       mêmes produits se trouvent ailleurs ; le coût de la main
       d'œuvre et les risques sociaux sont moins élevés dans certains
       pays, mais les ressources pour acquérir les biens
       d'équipements qu'ils produisent se trouvent ailleurs. Ceci
       justifie qu'il faille transporter les marchandises, du lieu de
       production, d'abord vers le lieu de transformation, enfin vers le
       lieu de consommation.
        Raisons pour stocker : La constitution de stock peut
       s'appuyer sur différentes raisons :
        La spéculation, c’est-à-dire la volonté d'acheter une
           marchandise                                        abondante,
           puis de la revendre en réalisant une plus-value, lorsque
           s'installera la pénurie (demande supérieure à l'offre) ;
        La stratégie et la politique des états ou des organisations,
           par                        exemple,                       dans
           leur choix de stocker des carburants, de l'or et toutes
           denrées décrites comme d'importance stratégique pour la
           société concernée ;
        Les obligations réglementaires, c’est-à-dire respecter des
           durées                                                      de
           quarantaines, par exemple, comme dans la production
           pharmaceutique ou cosmétique ;
        Les contraintes commerciales, comme par exemple attendre
           la venue à maturité d'un fruit, d'une fleur, d'un animal,
           avant qu'il devienne commercialisable ;
        Les contraintes de production, comme par exemple
           l'obligation                   de                    regrouper
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023      Page1 1
                                                                   Page
         les différents composants d'un produit fini, avant de
         procéder à son assemblage ;
       Les nécessités financières, qui tiennent à ce que le transport
         est                           plus                       coûteux
         s'il est plus fréquent et s'il porte sur des tailles de lots plus
         petites ; dans ce cas, il convient de vérifier s'il est moins
         cher de stocker, en construisant des entrepôts et en les
                                                                   Page 13
         faisant fonctionner, ou s'il est moins cher de transporter par
         lots de production.
   3. Gestion logistique d’un entrepôt
             Les différents facteurs évoqués ci-dessus induisent la
taille et le nombre d'entrepôts qui devront être construits, pour
rendre le système efficace.
 Les délais de livraison : Le délai de livraison (temps alloué à
préparer la commande et temps de transport) accordé par le
donneur d'ordres (client, actionnaire) et le type de véhicules utilisés
pour livrer (temps égal distance divisé par vitesse) permettent de
calculer l'espacement le plus grand admissible entre deux entrepôts,
et par conséquent, sur une surface finie, le nombre total d'entrepôts
à construire.
             Plus les délais de livraisons sont courts, plus les entrepôts
seront nombreux et plus ils seront nombreux, moins ils seront
grands, tous autres paramètres restant égaux, par ailleurs. C'est le
cas par exemple, des entrepôts destinés à approvisionner des pièces
détachées automobiles s'il existe un délai contractuel de livraison ;
c'est aussi des marchandises vendues à distance (vente par
correspondance, par Internet et vente à domicile). Ce type
d'entrepôts est généralement mis en place par des prestataires en
logistique, ou "logisticiens.
                            Deuxième partie
                        GESTION DES TRANPORTS
   1. Modes de calculs du prix du transport
           Le prix de revient du transport peut être exprimé :
 Au kilomètre parcouru ;
 Au poids ou au volume transporté ;
 Au nombre de contenants (colis, palettes) transportés ;
 Au poids - kilomètre transporté (généralement à la tonne-
kilomètre).
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023      Page1 1
                                                                   Page
           Pour des distances et des poids transportés élevés (mais
aussi pour la quantité de carburant et de gaz à effet de serre émis),
l'ordre de performances au regard du prix de revient, des différents
modes de transport sera généralement le suivant :
 Transport maritime ou fluvial ;
 Transport ferroviaire ;
 Transport routier ;
 Transport aérien.
           Il faut noter qu'en ce qui concerne la vitesse, l'ordre est
inverse.
    2. Qualité du transport
              La "qualité" du transport recouvre plusieurs notions,
                                                                 Page qui
                                                                      14
peuvent être plus ou moins maîtrisables :
 Le délai de transport ou plus exactement sa durée. Il n'est
maîtrisable                                                        qu'en
choisissant un mode de transport différent. Il faut noter que la durée
de la rupture de charge est souvent incluse dans le "délai de
livraison". La rupture de charge sera définie plus bas.
 La capacité à maintenir en état les marchandises transportée, en
évitant qu'elles soient abîmées, détruites, volées ...
     L'offre de transports et les infrastructures : La pertinence
       d'un choix de transport dépend bien entendu de la
       marchandise transportée, mais aussi de son degré d'urgence et
       du coût du transport en relation avec les deux points
       précédents. Mais ce n'est pas tout. En effet, l'absence ou
       l'inefficacité                    relative                    des
       infrastructures chargée de recevoir les moyens de transport
       rend inefficace le mode de transport qui aurait été retenu, et
       oblige à mettre en place une alternative moins favorable. C'est
       pourquoi, l'offre de transport ne peut pas être considérée en
       dehors de son environnement. Concrètement, la décision de
       mettre un mode de transport maritime ou fluvial en œuvre
       nécessite de vérifier la capacité des ports à effectuer les
       transbordements ; la décision de mettre en œuvre un transport
       aérien nécessite de vérifier la capacité de l'aéroport à gérer le
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                                                                  Page
     trafic. Elle nécessite enfin de vérifier le coût de l'utilisation des
     infrastructures, et les alternatives possibles sur place, en cas
     de défaillance.
    Les ruptures de charges
     a. Vulnérabilité de la rupture de charge
           Le moment de la rupture de charge est crucial dans
     l'organisation de la chaîne logistique et dans sa performance
     globale, pour les raisons qui suivent :
      C'est un moment favorable pour constater la qualité la
     quantité                  et                la                  valeur
     réelle des marchandises vendues, échangées ou transbordées,
     pour les autorités (douane), comme pour les vendeurs, les
     clients       et      les      prestataires       logistiques        ;
      C'est une action qui coûte en ressources (main d'œuvre,
     systèmes
     d'informations...) ;
      C'est un moment qui immobilise la marchandise et la rend
     indisponible pour un nouveau transport (transport multimodal),
     sa transformation ou sa commercialisation ;
      C'est un moment où la marchandise peut être détériorée ou
     plus                                                       facilement
     volée, parce qu'elle est transbordée, manipulée, qu'elle peut
     changer de température (voir chaîne du froid), et que sa durée
     peut entraîner des pertes de marchandises (transport
     d'animaux vivants, type poissons d'aquarium).
      b. Importance politique et stratégique de la rupture de
         charge                                                  Page 15
             Le temps de la rupture de charge est stratégique. C'est
         pourquoi dans tous les pays du monde, les organisations
         syndicales chercheront de préférence à maîtriser les postes
         de travail responsables d'effectuer ces chargements et ces
         déchargements, d'autant plus que la marchandise
         transférée est d'importance stratégique (carburants, énergie
         ...) pour le destinataire. La maîtrise de ce point est facilitée
         si la rupture de charge nécessite l'utilisation de
         machines nécessitant des aptitudes particulières et une
         formation particulière, si elle est réglementée, ou encore si
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                                                                    Page
         elle présente des dangers particuliers, c’est-à-dire si la
         technicité du poste est importante.
               Chapitre 5 : LE TRANSPORT MARITIME
            Le transport maritime est l’épine dorsale du commerce
international et, par conséquent, de l’économie mondiale. En effet,
25 000 milliards de tonnes-km de fret parcourent les océans
annuellement comparées à 7 000 pour le rail et 3 000 pour la route.
Il s’agit de pas moins de 71% de tout le fret mondial transport.
Comme les modes aériens et terrestres, le transport maritime évolue
sur son espace propre: un espace à la fois géographique par ses
attributs physiques mais aussi stratégique par son emploi.
La notion de réseau maritime repose sur l’existence d’ itinéraires
réguliers,                            même                             si
l’importance des routes maritimes varie selon le degré de
développement économique.
            Les routes maritimes consistent en des couloirs de
quelques kilomètres de largeur dont le pattern général cherche à
contourner les discontinuités imposées par les masses continentales
et autres propriétés des océans. De ce fait, ils sont fonction de points
de passage obligatoires (qui sont aussi des espaces stratégiques), de
contraintes physiques (cotes, vents, courants marins, profondeur,
récifs, glaces) ainsi que des frontières politiques. Une part
majoritaire du trafic maritime prend place le long des
lignes côtières. D’ailleurs, trois continents ont un commerce fluvial
limité (Afrique, Australie et Asie, hormis la Chine). De toute
évidence, la physiographie du transport maritime est constituée de
deux éléments majeurs : les rivières et les océans.
    1. Le trafic maritime
            Le trafic maritime a évolué d’une façon remarquable
durant les dernières décennies. Tout en établissant des liaisons
intercontinentales, le transport maritime génère un trafic couvrant
90% de la demande de transport intercontinentale de fret. La force
du transport maritime ne repose guère sur sa vitesse mais bien sur
sa capacité et sur la continuité de son trafic . Le rail et la route
sont                            incapables                            de
supporter un trafic d’une telle échelle géographique et d’une telle
intensité Les industries lourdes ont généralement tendance à
s’agglomérer en des lieux adjacents aux sites portuaires . Le
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023     Page1 1
                                                                  Page
transport maritime a su tirer avantage de nombreuses innovations
techniques, notamment au cours de ce siècle. Elles comprennent :
 Infrastructures : La plupart des infrastructures maritimes sont le
résultat de modifications des voies d’eau dans le but d’établir des
routes plus directes (canaux et écluses). Cette stratégie est très
onéreuse et entreprise seulement lorsque nécessaire.           PageLes
                                                                    16
investissements sont aussi canalisés vers l’expansion des capacités
de transbordement des infrastructures portuaires ;
 Vitesse : La vitesse moyenne des navires est d’environ 15 nœuds
(1 nœud = 1 mile marin = 1.853 mètre), ce qui équivaut à 28 km/h.
Les navires plus récents peuvent atteindre des vitesses de l’ordre de
25 à 30 nœuds (45 à 55 km/h) ;
   Aérodynamisme et hydrodynamisme : L’objectif consiste à
construire des navires dont la friction avec l’air et l’eau est à un
minimum. La coque des navires les plus modernes est le résultat
d’efforts considérables cherchant à minimiser la consommation
d’énergie ;
 Propulsion : La technologie en matière de propulsion des
vaisseaux est passée de la voile, à la vapeur, au diesel, aux turbines
à essence puis enfin au nucléaire. Depuis l’invention de la propulsion
à hélice, le progrès dans ce domaine a connu une envolée
remarquable pour aboutir éventuellement à la propulsion à double
hélices ;
 Matériaux de construction : Ils sont passés de la coque de bois,
à           la           coque           de            bois           à
armature d’acier, à la coque d’acier (les premiers navires de guerre)
et enfin à la coque composée d’acier, d’aluminium et de matériaux
hybrides ;
 Automatisation. Différentes technologies d’automatisation ont
fait            leur           entrée            en             scène
au fil des ans, incluant notamment les navires auto-déchargeant, la
navigation assistée par ordinateur (les besoins en équipage sont
réduits et la sécurité accrue) et les systèmes de positionnement
global ;
 Spécialisation des navires. Avec le temps, les navires sont
devenus              de            plus             en            plus
spécialisés pour inclure les bateaux cargos divers, les pétroliers et
bateaux-citernes, les bateaux affectés au transport du grain, du
minerai, du méthane, les vraquiers, les chalands et les porte-
conteneurs ;
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023    Page1 1
                                                                 Page
 Intégration et spécialisation des routes . Le navire
fluviomaritimes               permet             le           passage
direct d’un réseau fluvial à un réseau maritime. Ce type
d’embarcation      est    particulièrement     présent   en    Europe
(Méditerranée, Mer du Nord).
2. L’économie du transport maritime
            L’avantage     principal   du   transport  maritime    est
évidemment son faible coût par unité transportée, le plus économe
des modes de transport, une propriété fort recherchée par les
industries lourdes. En revanche, ce mode exige un capital de
lancement des plus élevés du secteur des transports. Ceci
exige un financement en provenance de deux sources :
 Secteur public : Ce secteur est principalement responsable des
infrastructures de guidage (phares et cartes), appontements publics,
dragage, sécurité et, dans nombre de cas, l’administration des
ports ;
 Secteur privé : Se concentre davantage sur des infrastructures
spécifiques et usuellement entre les mains d’intérêts privés, telles
appontements et embarcadères, infrastructures de transbordement
et les navires. Au Cameroun, le gouvernement n’hésite pas à
intervenir activement dans le secteur maritime dans Page       le 17
                                                                   but
d’atteindre des objectifs de développement économique, de défense
nationale,                 de                prestige,              de
balance commerciale ou de protection de l’industrie nationale
(chantiers navals) ;
 Voies d’eau intérieures. Ces systèmes revêtent une importance
capitale                           pour                       certains
pays. Parmi les plus notoires : le Volga, le système
St-Laurent/Grands Lacs, le Mississippi et le Rhin. Les bateaux
fluviomaritimes ont su accélérer l’intégration de vastes régions
industrielles au transport maritime via ces systèmes. Les systèmes
fluviaux chinois, à titre d’exemple, sont pour leur part marqués par
une croissance et une diversification des activités le long des voies
d’eau ;
 Voies d’eau transcontinentales. Elles sont en plein essor,
particulièrement                          dans                       le
Pacifique. Les facteurs en cause sont : dépendance des pays
industriels envers l’énergie, les minerais et les produits agricoles,
importance accrue des méga firmes maritimes, concentration
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023    Page1 1
                                                                 Page
géographique des technologies et capitaux (en pays industrialisés)
et main d’œuvre en pays en voie de développement.
                 Chapitre 6 : LE TRANSPORT AERIEN
             Le transport aérien est le secteur économique qui
regroupe toutes les activités de transport en avion ou en hélicoptère
Il consiste soit :
              A acheminer des passagers ou du fret sur des lignes
régulières. Cette activité recouvre aussi bien des compagnies
aériennes qui possèdent un seul appareil acheminant quelques
touristes sur une île éloignée de quelques kilomètres du continent
que des compagnies qui possèdent des centaines d'appareils,
effectuent plusieurs milliers de vols par jour, transportent des
dizaines de millions de passagers ou de tonnes de fret par an sur des
distances pouvant atteindre 12 à 13000 kilomètres ;
 A affréter des avions au profit d'organisateurs de voyages. On parle
de vols charter. Certaines compagnies se classent en tant que :
 Transporteur local-régional : leur flotte achemine les passagers
vers un aéroport dans un rayon inférieur à 500 kilomètres ;
 Transporteur intérieur : leur flotte circule à l'intérieur d'un pays ;
 Transporteur international : leur flotte joint plusieurs pays voire
plusieurs continents. Le transport aérien commercial se pratique
entre aéroports équipés d'installations spécifiques au traitement des
passagers et du fret. Il essaie de s'affranchir des conditions
météorologiques : les vols sont effectués sous contrôle aérien et sauf
exceptions dans des conditions de vol sans visibilité (IFR). L'activité
est très réglementée, les pilotes sont des professionnels soumis au
renouvellement programmé de leur licence, les appareils sont
certifiés et soumis à des contrôles périodiques et le vol s'effectue en
liaison avec les contrôleurs aériens en respectant des routes
prévues.
    a. L'équipage
        L'équipage technique est réduit à un seul pilote quand l'avion
       ne transporte pas plus de neuf à 13 passagers. Il est constitué
       normalement d'un pilote et d'un copilote, et peut être doublé
       pour des vols très longs. L'automatisation des appareils           de
                                                                    Page 18
       navigation, de radiocommunication et de contrôle du vol ont
       fait quasiment disparaître les fonctions de mécanicien
       navigant,      de       navigateur           et      de       radio ;
        Le confort et la sécurité des passagers est assuré par le
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                                                                    Page
      personnel de cabine dit aussi PNC (Personnel Navigant
      Commercial). La réglementation impose un PNC par tranche de
      50 passagers à partir du vingtième passager mais il peut y en
      avoir plus pour des raisons commerciales.
   b. Plateforme de correspondance ou "hub" : L'un des
      facteurs recherché par le passager potentiel est la brièveté du
      voyage         et       donc        la        préférence        pour
      les vols directs entre l'aéroport de départ et celui de
      destination. Lorsque le trafic est suffisant, les compagnies
      proposent        alors      des        vols      dits      "directs".
      Entre une ville de moyenne importance et une grande ville, a
      fortiori entre deux villes de moyenne importance, le trafic n'est
      pas toujours suffisant pour justifier une liaison aérienne. Le
      passager est alors obligé d'effectuer une, voire plusieurs
      correspondances. Les compagnies aériennes se sont aperçues
      qu'elles avaient intérêt à attirer ces passagers pour augmenter
      la rentabilité de leurs lignes directes en leur fournissant un
      service continu entre l'aéroport de départ, l'aéroport de
      correspondance, l'aéroport de destination. Le concept qui en
      découle s'appelle "hub" en anglais ; la traduction française
      "plateforme de correspondance" est peu utilisée.
            Les premières compagnies à utiliser ce concept sont les
      compagnies américaines qui, à la fin du XX e siècle avaient
      pratiquement toutes un "hub". À titre d'exemple la compagnie
      TWA (maintenant disparue) utilisait l'aéroport de Saint-Louis
      situé au tiers Est des États-Unis. Une vingtaine d'avions en
      provenance principalement de la côte Est (de Boston à Miami)
      arrivaient pratiquement simultanément à Saint-Louis en même
      temps qu'un groupe identique arrivaient des villes de la côte
      Ouest         et       du       Sud         (de       Dallas       à
      Seattle). Tous ces vols arrivaient et repartaient dans un
      créneau d'environ 90 minutes répété quatre fois au cours de la
      journée. Ceci permettait à la compagnie de publier un horaire
      de plusieurs centaines de liaisons "programmées.
   c. Alliance de compagnies aériennes : Depuis la fin des
      années 1990 de nombreuses compagnies aériennes se
      regroupent au sein d'alliances. En principe, ces compagnies se
      choisissent pour offrir des réseaux complémentaires couvrant
      l'ensemble du monde. Associé au partage de code, cette
      pratique leur permet de multiplier le nombre de vols offerts
Thierry KALOMBO KASONGO, Module de la Logistique, Edition 2023       Page1 1
                                                                    Page
      sous leur nom. Pour le passager, l'avantage est double. La
      multiplication du nombre de hub lui permet de parcourir le
      monde avec des correspondances programmées assurées par
      la même compagnie aérienne, même si dans la pratique les
      vols qu’ils emprunteront seront assurés par des compagnies
      différentes. De plus les compagnies alliées ont rassemblé sous
      une même étiquette leur programme de fidélisation ; le
      passager
      peut accumuler des points primes tout au long de son voyage.
   d. Compagnie aérienne low-cost : Le concept initial est
      attribué à la compagnie américaine Southwest Airlines. Ayant
      réduit les prestations à bord à la distribution d'un sachet de
      cacahuètes les compagnies à bas coût y ont gagné le surnom
      de peanut airlines, jeu de mot quasi intraduisible car peanut =
      cacahuète mais aussi, en argot, pas grand chose. En théorie, la
      réglementation concernant les équipages et le matériel est la
      même pour toutes les compagnies. Elles ne peuvent donc pas
      réaliser d'économies sur la maintenance ou sur la réduction de
      la main d'œuvre. La réduction des coûts est donc obtenue par:
       La baisse des salaires des personnels navigants techniques et
      commerciaux ainsi que du personnel au sol (souvent sous-
      traités à une société d'assistance aéroportuaire.);
       La vente des billets sur Internet ou par téléphone: la
      commission versée à l'agence de voyage est normalement de
      l'ordre de 8% du prix du billet. De plus la simplification des
      tarifs proposés (à une date de réservation donnée un seul prix
      est disponible pour un vol donné) augmente la productivité des
      vendeurs;
          Billets   non    remboursables,     non    modifiables,  non
      échangeables (sauf pénalités): le coût d'un changement de
      réservation, s'il est autorisé, est répercuté sur le client;
       Utilisation d'aéroports secondaires : la répercussion des taxes
      d'aéroport dans le prix du billet représente environ 50€ pour un
      vol international à partir d'un aéroport tel que Paris-CDG,
      environ 10€ seulement si le vol part d'un aéroport régional tel
      que Beauvais (à 70 km de Paris);
       Réduction des prestations au sol : diminution des horaires
      d'ouverture des services de la compagnie à l'aéroport etc.;
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                                                                 Page
       Réduction de la franchise bagages : 15 kg (strictement
      appliquée) au lieu de 20 kg sur la plupart des compagnies
      classiques, voire plus;
       Vol point à point uniquement : la compagnie vend des billets
      sur des trajets directs. Les passagers en correspondance
      doivent acheter deux billets. La compagnie ne garantit pas la
      correspondance ;
       Réduction des prestations en vol: aucune prestation gratuite
      (journaux, repas, etc.) d'où diminution des charges
      correspondantes et moins de nettoyage à effectuer entre deux
      vols. L'absence de zone cuisine (dits "galleys") permet aussi de
      gagner une ou deux rangées de sièges ;
       Elongation de la plage horaire et réduction des temps au sol:
      les premiers vols ont lieu plus tôt (06:00) et les derniers plus
      tard (24:00) mais c'est surtout le gain entre deux vols qui est
      significatif. La durée de rotation est réduite à 30 minutes entre
      le débarquement et l'embarquement des passagers, temps de
      nettoyage de l'appareil inclus. Ajouté à la réduction des temps
      d'attente au décollage et à l'atterrissage en utilisant   Page des
                                                                     20
      aéroports secondaires une compagnie à bas coût peut faire
      effectuer plus de 6 vols intereuropéens par jour à un avion
      contre 4 ou 5 dans une compagnie traditionnelle.
            Il faut aussi noter que les compagnies à bas coût
      pratiquent le prix d'appel. À titre d'exemple un trajet (Paris) -
      Beauvais - Dublin peut varier entre 25 et 250 € TTC sur une
      période de 15 jours suivant la date et l'heure du voyage. Ce
      dernier prix peut être obtenu sur une compagnie classique
      avec bien moins de restrictions ;
       Enfin certaines pratiques publicitaires telles que les prix
      annoncés hors taxes et hors assurances, le paiement par le
      client des frais d'utilisation des cartes de crédit et les
      subventions accordées par certaines régions ou certains
      aéroports permettent de diminuer le coût apparent mais font
      l'objet de plaintes par les associations de consommateurs et
      sont      devenues       illégales     dans      certains    pays
      européens.
            En dehors de leur politique de réduction des coûts, les
      compagnies à bas coûts ont adopté une politique commerciale
      de segmentation du marché différente des compagnies
      normales. Dans ces dernières, le client privilégié est l'homme
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                                                                 Page
      d'affaire qui accepte de payer non seulement pour voyager
      confortablement mais aussi pour des réservations flexibles et
      une absence de restrictions. En contrepartie ce client veut des
      horaires pratiques, quotidiens, etc. ce qui entraîne un risque de
      faible taux de remplissage de certains vols. La compagnie va
      donc proposer des vols à tarifs réduits pour remplir le
      vol, mais elle veut éviter que le client privilégié en profite. La
      solution consiste à segmenter l'offre, c’est-à-dire à proposer les
      tarifs réduits à des clients non homme d'affaire d'où les tarifs
      étudiants, seniors, etc. ou touriste avec séjour de durée fixée
      obligatoire à destination. Les compagnies à bas coûts
      pratiquent, quant à elles, une segmentation de la demande. Le
      prix du billet est le même quel que soit le type de passager et
      la durée du séjour ne rentre pas en compte puisque les billets
      ne sont pas allerretour : le prix ne dépend que de la date et de
      l'heure du vol et l'ajustement des propositions est fait, parfois
      au jour le jour, en fonction de la demande.
      1. Transport par affrètement charter
                 L'affrètement consiste à vendre un vol complet
      (nombre maximum de passagers) à une date et sur une
      destination donnée. Le vol est généralement acheté par des
      organisateurs de voyage qui le revendent sec ou plus
      couramment accompagné d'autres prestations (hôtellerie,
      circuit, etc.) Cette activité obéit, sur le plan réglementaire, aux
      mêmes contraintes que le transport aérien régulier. Pour
      diminuer le coût du billet les compagnies font appel aux
      mêmes principes que les compagnies à bas coût. Une
      différence importante subsiste : les compagnies d'affrètements
                                                                 Page 21
      ne vendent pas directement leurs billets et le passager ignore
      souvent sur quelles compagnies il effectuera son trajet. Cette
      pratique incite les organisateurs de voyage à faire appel à des
      transporteurs dont la fiabilité et la sécurité est parfois
      incertaine. S'il existe de grandes compagnies ayant pignon sur
      rue dans cette activité, on y trouve aussi une foule de petites
      compagnies basés dans des pays moins regardant sur
      l'application de la réglementation, louant des appareils âgés
      réformés par les compagnies aériennes régulières etc. Le taux
      d'accidents relativement élevé est à l'origine des doutes du
      public           vis          à          vis         de         ces
      compagnies. Malgré ces pressions il n'existe (en France, début
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                                                                  Page
      des années 2000) aucune mesure spécifique de transparence
      obligeant les organisateurs de voyage à avertir le client, au
      moment de l'achat, des performances de la compagnie utilisée
      en matière de fiabilité.
                   Chapitre 7 : TRANSPORT TERRESTRE
            Le transport, du latin trans, au-delà, et portare, porter,
est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un, d'un lieu à un
autre. Transporter implique souvent la notion de véhicule et de voie
de communications (la route, le canal...). Les voies de
communications font partie des infrastructures de transport, comme
les ouvrages d'art (ponts, tunnels...) et les bâtiments (gares,
parkings ...) associés. Par assimilation, des actions de déplacements
et de conduction ont été dénommées "transports", comme le
transport d'électricité, qui s'effectue sur des réseaux de câbles
électriques, de gaz, de pétrole, au travers de conduites, les
pipelines. En ce qui concerne le "transport" d'informations et les
télécommunications, il vaut mieux utiliser le mot "transmettre".
            Les principaux modes de transport sont les transports
routier, ferroviaire, maritime, fluvial et aérien.
1. Choix du mode de transport
            Dans le cadre d'un transport ou d'un déplacement
"combiné", les parties terminales des itinéraires empruntés utilisent
généralement des moyens individuels de transport, dispersés
(présence de nombreux véhicules proches du point d'expédition) et
relativement lents, alors que les parties médianes des itinéraires
recourent aux moyens collectifs (véhicules de plus grande capacité).
L'objectif de cette organisation est de réduire le coût du transport,
en le massifiant. La première partie de l'itinéraire n'a pour objet que
de rejoindre le moyen de transport en commun de personnes ou
public de marchandises ; la dernière partie de l'itinéraire a pour
objet de rejoindre la destination finale.
            Les moyens de transport utilisés pour la partie médiane
de l'itinéraire peuvent être lents (transports par voies d'eau) et
souvent moins coûteux, car économes en énergie, ou plus rapides
(transport routier, ferroviaire et aérien). Le choix peut être effectué
en fonction de la disponibilité du moyen de transport, de ses qualités
(capacité, rapidité, sécurité, conformité aux réglementations
applicables aux marchandises, au commerce ...), et de son coût, par
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                                                                 Page
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exemple. Pour le transport de marchandises dangereuses ou
sensibles, la notion de sûreté est aussi prise en compte.
              Le choix récent d'incitation à une utilisation massivement
utilitaire du vélo en ville est un choix soutenable économique et de
santé publique.
2. Exploitation et exploitants
              La gestion d'un outil de transport s'appelle "exploitation".
Lorsque l'exploitant gère le véhicule et l'infrastructure, le transport
est dit "intégré". L'exploitation des moyens de transport n'est donc
pas la gestion des l'infrastructure (voies de navigation, voies de
circulation, voies aériennes). Elle nécessite souvent des
compétences particulières, et conduit à la spécialisation des
organisations dont elle est à la charge : ainsi, la CAMRAIL au
Cameroun.
3. Typologie
              Transport routier, Transport routier de marchandises et
Transport routier de personnes.
   a. Le transport routier : Le transport (et le déplacement)
       routiers qui s'effectuaient à pied, puis à la traction animale ont
       pris leur essor, avec l'invention du moteur, réduisant le temps
       de transport, à moindre fatigue. Dans les pays occidentaux, il
       est effectué à l'aide des véhicules automobiles de tourisme ou
       industriels : voitures, camionnettes (véhicule industriel de
       moins de 3,5 tonnes de P.T.A.C., selon la législation française),
       camions et remorques. Dans de nombreux autres pays, le
       transport routier s'effectue toujours à grande échelle par des
       moyens humains (bicyclettes, ..) et à traction animale.
              Pour faire face à l'extension de la demande, et si le pays
       en a les ressources, le réseau routier est étendu et modernisé.
       Le réseau et les infrastructures peuvent même être
       spécialisés : aménagement de pistes cyclables, de couloirs
       d'autobus (voies réservées, construction de parkings sécurisés
       pour les camions ... Le développement de ce mode de
       transport, lorsqu'il est motorisé, explique en grande partie
       l'internationalisation des échanges au niveau des continents,
       donc par la route, à grande échelle.
              Cependant, les gaz d'échappements ont des effets
       néfastes             sur           la            santé           et
       l'environnement, et ils contribuent à l'effet de serre. Les
       populations et les pouvoirs publics de nombreux états tendent
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                                                                   Page
      par conséquent à faire réduire ces émissions, par des moyens
      politiques, en rédigeant, par exemple, des protocoles
      internationaux (Protocole de Kyoto) et en tentant de les faire
      appliquer. D'autres organisations s'intéressent aussi au
      développement et à la gestion du transport routier, comme :
      1. L'Association mondiale de la route (World road association) ;
      2. Le    Syndicat    international    des    transports     routiers
         (International road transport union) ;
      3. L'Association    internationale    des     transports     publics
         (International association of public transport) (U.I.T.P.).
   b. Transport ferroviaire
                                                                  Page 23et
             Le transport ferroviaire s'effectue sur des voies ferrées,
      comprend, par conséquent, le train, le métro et le tramway.
      C'est le seul moyen de transport (avec certains navires à
      propulsion nucléaire) qui utilise à ce jour, l'électricité
      massivement, comme source d'énergie. Il présente par
      conséquent de nombreux avantages, sur les autres modes de
      transport :
      1. Le transport par voies ferrées est souvent plus rapide que
         par la route (système de guidage et absence d'obstacles) ;
      2. Il est relativement peu coûteux, car la puissance développée
         par                          des                        moteurs
         électriques relativement légers permet le transport de
         charges importantes, parce que l'énergie n'a pas besoin
         d'être stockée, parce qu'elle est bon marché si elle est
         produite par des installations nucléaires.
      3. Il est non polluant, et peut-être bientôt encore plus si
         l'énergie est produite par les systèmes géothermique,
         éoliens, marée-moteurs ou solaires.
      4. Il garantit aux états leur indépendance énergétique à long
         terme,                  si                le                pays
         n'utilise pas d'hydrocarbures pour la production (pétrole) de
         gaz ou de charbon pour la produite, et qu'il en détient pas.
                  Ceci explique le succès grandissant du transport par
         voies ferrées de voyageurs au niveau de la ville et du pays
         (liaisons interurbaines, suburbaines et urbaines) et
         maintenant, aussi pour les marchandises, au niveau
         continental grâce aux trains à grande vitesse T.G.V. aux
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                                                                    Page
         ponts et aux tunnels (Tunnel sous la Manche). Le transport
         ferroviaire de marchandises ou de personnes nécessite la
         mise en œuvre d'infrastructures de transferts, pour
         acheminer et transborder les personnes jusqu'à leur train, et
         la marchandise ou la remorque et le camion, jusque sa
         plate-forme, et pour effectuer ensuite l'opération inverse.
         Les infrastructures sont constituées de gares de voyageurs,
         de gares de triage, de chantiers de transports combinés
         (portiques, grues)… Certaines organisations s'intéressent
         aux transports par voie ferrée, comme
   c. Autres transports terrestres guidés.
             Il s'agit des modes de transports qui mettent en œuvre
      des véhicules guidés par un moyen mécanique ou électronique,
      comme le téléphérique, la télécabine, le train monorail et
      l'aérotrain, le train à sustentation magnétique, les remontées
      mécaniques, principalement pour le transport de personnes, le
      funiculaire et le train à crémaillère. Il ne faut pas oublier, pour
      les
      transports de marchandises, les systèmes de filoguidage
      utilisés principalement dans les entrepôts, pour diriger les
      chariots préparateurs ou élévateurs.
   d. Transport par voies navigables (fluvial et par canaux)
             Le transport par eau (fleuves, voies navigables, canaux)
                                                               Page 24
      revêt plusieurs avantages :
      1. Il est très économique car peu coûteux en énergie ;
      2. Il est donc peu polluant ;
      3. Il permet aussi de transporter des tonnages très importants
         à moindre coût.
             Cependant, il est relativement lent et nécessite que
         l'entreprise qui utilise ce mode de transport produise un
         stock qui sera conservé sur le bateau, jusqu'à son
         acheminement. Il nécessite de mettre en œuvre des voies
         navigables et seuls les pays par l'hydrographie peuvent en
         bénéficier largement. Les infrastructures sont constituées de
         ports             fluviaux,           d'écluses              ...
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                                                                  Page
          Son utilisation pour transporter des personnes est
          principalement                  réservée                   au
          tourisme, pour certains pays. D'autres pays ou certaines
          villes, plus maritimes ou insulaires, combinent le transport
          par voies maritimes, par fleuves et canaux (Venise) et les
          autres modes de transport de personnes, plus massivement.
   e. Transport multimodal
              Le transport multimodal, ou transport intermodal, ou
      transport combiné, consiste à assurer un transport en
      empruntant successivement différents modes de transport. Il
      concerne surtout les marchandises. Le transport combiné est
      défini comme un "transport intermodal dont les parcours
      principaux, en Europe, s’effectuent par rail, voies navigables ou
      mer              et         dont           les           parcours
      initiaux et / ou terminaux, par route, sont les plus courts
      possible." A son tour, le transport intermodal est défini
      comme "l'acheminement d’une marchandise utilisant deux
      modes de transport ou plus mais dans la même unité de
      chargement ou le même véhicule routier, et sans empotage ni
      dépotage", qui se distingue du transport multimodal
      ("acheminement d’une marchandise empruntant deux modes
      de transport différents ou plus.") Les personnes qui se
      réfèrent à ce document peuvent préférer réserver le qualificatif
      "plurimodal"                                                  aux
      déplacements de personnes utilisant successivement au moins
      deux modes de transport pour le même déplacement.
              Le transport multimodal s'est développé surtout de la
      nécessité                       d'assurer                       la
      continuation terrestre du fret maritime en simplifiant les
      manutentions portuaires. C'est du transport maritime qu'est
      née la standardisation du conteneur. Le transport combiné
      terrestre concerne surtout le transport combiné rail-route, qui
      fait appel en plus des conteneurs à des caisses mobiles et aux
      plateaux de transport de semi-remorques. Une variante,
      exploitée ponctuellement est la "route roulante" ou "autoroute
      ferroviaire" qui consiste à transporter sur des trains des
      ensembles routiers complets (tracteur + remorque +
                                                                Page 25
      chauffeur) à l'exemple du Shuttle d'Eurotunnel. Même           s'il
      présente       de   nombreux     avantages     économiques      et
      environnementaux, les nombreux conflits du travail, en France,
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                                                                  Page
      perturbent très fortement son développement, alors que
      d'autres pays voisins (Suisse, Autriche) l'ont très bien intégré.
   f. Le transport par installations fixes
            Pour   les    produits    chimiques    liquides,   il  s'agit
      essentiellement des conduites adaptées au déplacement de
      liquides ou de gaz : oléoducs, gazoducs. Il ne s'agit pas à
      proprement parler d'un transport mais d'une fourniture,
      puisqu'il y a pas de véhicule, mais une infrastructure. Sur le
      même principe, mais mû par l'air pulsé, citons les réseaux
      pneumatiques tombés en désuétude, pour le transport de plis.
      Pour les produits solides, et sur de courtes distances, le
      déplacement peut-être réalisé sur bandes transporteuses,
      notamment pour les matériaux de construction, les minerais et
      la houille. A l'équivalent, citons pour les personnes, les tapis
      roulants et les escaliers mécaniques. Les téléphériques
      permettent de remailler un tissu urbain dense et au relief
      accidenté. Dans le sens d'un déplacement vertical, citons les
      monte-charges et les ascenseurs.
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                                                                  Page
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