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Cours d’Hygiène et Assainissement
PLAN DU COURS
Première partie hygiène
Chap. I. Généralités sur l’hygiène
Chap. II. hygiène corporelle
Chap.III. hygiène féminine
Chap. IV. hygiène alimentaire
Chap. V. hygiène hospitalière
Deuxième partie : assainissement
Chap. I. Généralités sur l’assainissement
Chap. II. Domaines de l’assainissement
Objectifs du cours
A l’issu de ce cours, l’étudiant devra être capable de :
- Appréhender l’importance de l’hygiène et de l’assainissement dans la prévention des
maladies
- Connaitre les principes généraux de l’hygiène
- Identifier les problèmes d’hygiène dans le milieu hospitalier
Ass. ABEDI MUSA
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Cours d’Hygiène et Assainissement
COURS D’HYGIENE ET ASSAINISSEMENT
Les termes «hygiène » et «assainissement » traduisent des réalités différentes selon les
personnes. Aux fins de ce cours, le terme « assainissement» fait référence à la gestion des
excréments humains et déchets liquides et solides. Le terme «hygiène» fait référence aux
comportements/mesures utilisés afin de rompre le cycle de la transmission des infections
dans les foyers et la communauté.
PREMIERE PARTIE : L’HYGIENE
Chapitre I. GENERALITES
I.1. Définition
Selon l’encyclopédie Doctissimo en ligne, l’hygiène est l’ensemble des principes, des
pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé, au
fonctionnement normal de l'organisme.
En tant que Discipline médicale, l'hygiène s'intéresse aux relations entre l'homme et son
environnement dans l'objectif de l'obtention du meilleur état de santé possible.
I.2. Domaines de l’hygiène
Référence faite à la définition ci-haut, (ensemble des principes qui visent à maintenir
l'homme en bonne santé), l'hygiène a d'abord inclus l'idée d'une prévention des maladies
infectieuses ou transmissibles. Puis la notion a recouvert la totalité des mesures
pouvant protéger la santé au sens large (hygiène mentale, hygiène du travail, hygiène
sociale).
En définissant la santé comme l’état de complet bien-être physique, mental et social
(Organisation mondiale de la santé), les différents domaines d’application de l’hygiène
ressortent: domaine physique, domaine mentale et domaine sociale. Ce qui engendre trois
types d’hygiène : Hygiène physique, l’hygiène mentale et l’hygiène sociale.
Toutefois, si le concept d'hygiène physique est clair pour tous (hygiène corporelle, hygiène
alimentaire, hygiène de vie, hygiène des collectivités etc.), ceux d'hygiène mentale et
d'hygiène sociale sont plus difficiles à percevoir pour les non spécialistes de la médecine
préventive.
I.3. Brève historique
Selon les pays, la notion et la pratique d’hygiène ont évolué différemment, mais se sont
imposé tout de même partout. Dans toutes les civilisations, des pratiques d'hygiène
corporelle, alimentaire et individuelle, mais aussi la réalisation d'équipements collectifs ont
été remarquées.
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A la préhistoire, le mot « hygiène » était encore difficile à définir. Cela se limiter juste à
l’hygiène alimentaire. Les autres types d’hygiène apparaitront bien plus tard.
Durant l’antiquité, le principe d’hygiène est beaucoup plus évolué, les romains et les grecs
pratiquaient des rites de purifications voués à la déesse Hygie. Attentifs aux soins
corporels, les romains passaient beaucoup de temps à se baigner dans les thermes
collectifs.
Les Grecs et les Romains furent les premiers à réaliser des travaux d’assainissement
urbain de grande ampleur (latrines, égouts souterrains). Ils furent ainsi les maîtres de
l'hygiène publique et de sa dissémination à travers l'Europe.
L'assèchement des marais pour lutter contre la malaria, l'implantation des villes dans des
lieux appropriés, le plus souvent sur une hauteur, l'inhumation des morts en dehors des
villes sont les premiers principes d'une politique d'hygiène publique. Vient ensuite la
canalisation de l'eau potable grâce à de très nombreux aqueducs: chaque citoyen de Rome
pouvait disposer de cinq cents litres d'eau par jour. Les thermes (plus de huit cents sous
Dioclétien) deviennent une véritable institution dans tout l'Empire.
Au Moyen-âge, on fait ses besoins parfois devant tout le monde. On se baigne beaucoup
en ville où l'hygiène corporelle est très présente. En ville, on se parfume, on se coiffe, et il
existe même des blanchisseurs. Dans les rues, c'est l'époque du "tout-à-la rue", les
excréments et eaux usées s'y mêlent et nagent dans les fosses se trouvant au centre des
rues.
La Renaissance est une époque où l’hygiène est différemment perçu, les maladies grave
telles que la syphilis, se propagent et aucun scientifique n’était en mesure d’expliquer ce
phénomène. Alors les gens pensaient que l’eau pénétrait dans le corps par les pores de la
peau et transmettait la maladie. On pensait qu'une couche de crasse protégeait contre les
maladies. La toilette corporelle devient donc sèche. Lorsqu’un habit blanc devenait noir,
cela devait forcément être positif car il avait « capté la saleté ». Donc, plus besoin de se
laver. Mais, l'eau est utilisée à des fins thérapeutiques où l’on associe des plantes pour le
bain ou en décoction...
Au XVIIIème siècle les latrines collectives réapparaissent dans les maisons, et l'interdiction
de jeter ses excréments par la fenêtre, qui était devenue courant. On incite aussi les
habitants des villes à jeter leurs ordures dans les tombereaux affectés à cet effet.
Le 20ème siècle est le siècle du renouveau de l'hygiène : la création de fosses sceptiques et
d’un mécanisme d'évacuation des eaux usées jusqu'à l'égout pour toute nouvelle
construction. C'est le début du « tout-à-l'égout ». - Les "water-closet" (WC) font leurs
premières apparitions.
A cette même période, la science fait de grands progrès et de nombreuses bactéries sont
découvertes ainsi que leurs rôles dans les infections et qu’il est possible de s’en protéger.
Enfin les premières mesures hygiènes se dessinent : le lavage des mains et la toilette
quotidienne à l’eau et au savon. Leur but prioritaire était de vaincre les maladies
contagieuses, la peste, le choléra, etc.
Au XXème siècle, La notion d’hygiène est enseignée dans les écoles afin d’étendre cette
notion dans la société. Avec les progrès en biologie, les scientifiques ont pu démontrer les
mécanismes de contaminations, d’infections, etc.
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Aujourd’hui encore, les mesures d’hygiène sont à améliorer (le lavage des mains à la sortie
des toilettes n’est pas toujours automatique même si les mesures d’hygiène ont permis de
réduire certaines pathologies, comme la syphilis, la peste, le choléra ou la tuberculose.
I.4. Principes généraux de l'hygiène
1.4.1. Prévenir les maladies liées aux activités humaines
L'homme évolue dans un environnement qui ne lui est pas naturellement favorable. Son
état de santé peut régulièrement être atteint ou altéré par des facteurs naturels (climatiques,
microbiens), sociaux ou professionnels (promiscuité, pollution, nuisances, urbanisation).
Les mesures d'hygiène visent à prévenir les maladies liées au comportement de l'homme
en contact avec ces facteurs.
1.4.2. Agir sur les facteurs de risque
Les mesures d'hygiène agissent sur les causes ou sur les facteurs de risque : si les
microbes (bactéries et virus) sont responsables de maladies infectieuses, les facteurs de
risque sont les conditions dans lesquelles l'individu s'infecte ou se contamine. Il est
parfois plus facile d'agir sur les facteurs que sur les causes, car ceux-là relèvent souvent de
comportements modifiables par l'éducation à l'hygiène, individuelle ou collective.
Toutefois, l'évolution des comportements individuels est difficile à obtenir, malgré la
diffusion de messages préventifs, car des facteurs socioculturels interviennent :
Pratiquement tout le monde sait que le tabac est néfaste pour la santé (il est à
l'origine de cancers et de maladies cardio-vasculaires notamment), mais
le tabagisme est très répandu, y compris dans le corps médical – des facteurs de
dépendance, comme pour tout comportement toxicomaniaque, sont alors évoqués.
Dans d'autres domaines les facteurs de résistance (port du préservatif pour la
prévention des infections sexuellement transmissibles ; mode de cuisson
des aliments pour la prévention des infections d'origine alimentaire) sont d'ordre
psychologique ou culturel.
1.4.3. Prévention des maladies transmissibles et lutte contre les
épidémies
Les maladies transmissibles sont des maladies infectieuses, c'est-à-dire qu'elles ont pour
origine un micro-organisme (bactérie, virus), parfois un champignon microscopique
(mycose) ou un parasite (parasitose). Les mesures d'hygiène ont pour objectif d'empêcher
l'infection ou la contamination d'une personne en bonne santé, à partir soit d'une personne
malade, soit d'un environnement contaminé.
1.4.3.1. Les vaccinations
La vaccination permet de protéger un sujet en développant chez lui une immunité, c'est-à-
dire en lui donnant des moyens de défense contre la pénétration de l'agent microbien ou le
développement de la maladie. Aujourd'hui, de nombreux vaccins sont disponibles contre les
principales maladies virales et bactériennes notamment :
- Les vaccins contre la diphtérie, la tuberculose, le tétanos, la coqueluche, la
poliomyélite, la rougeole, la rubéole, les oreillons et,
- Pour certaines catégories de population plus exposées, l’hépatite B (les professions
de santé), la brucellose (les vétérinaires).
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La durée de l'immunité après une vaccination est variable, en général de 1 à 10 ans, selon
les vaccins. C'est pourquoi, pour certaines maladies, des injections de rappel sont
indispensables tous les 5 à 10 ans (tétanos, poliomyélite).
1.4.3.2. L'isolement des sujets contagieux
Dès le début de l'histoire de la médecine, les contagieux ont été isolés afin d'éviter la
contamination des populations: bien avant que ne soit découverte la bactérie responsable
de la lèpre, son caractère contagieux avait été reconnu et les lépreux étaient exclus des
villes. Aujourd'hui, de telles mesures confinant à l'exclusion durable n'ont plus de raison
d'être du fait du raccourcissement notable de la durée de contagiosité des malades par les
traitements antibiotiques modernes( → quarantaine) ; parfois, cependant, un isolement bref
en milieu hospitalier peut être utile contre certaines maladies, notamment la tuberculose en
phase aiguë, la fièvre typhoïde, la méningite cérébro-spinale, le choléra.
1.4.3.3. La désinfection et la stérilisation
a) La désinfection
La désinfection, qui est l'une des stratégies de base en matière d'hygiène, consiste
à détruire les agents infectieux au moyen de produits chimiques ou de procédés
physiques (chaleur, rayons gamma, rayons ultraviolets). Elle est applicable à l'homme
(désinfection de la peau, d'une plaie) ou à son environnement (désinfection d'un local, d'une
habitation, de l'eau, du linge, d'un matériel chirurgical).
Par ailleurs, la première règle en hygiène est de désinfecter du matériel propre, lavé avec
du savon, car l'action mécanique du lavage et du nettoyage est primordiale.
La désinfection chimique fait appel à des désinfectants ou à des antiseptiques (appellation
réservée aux produits destinés aux tissus vivants, comme la peau, les muqueuses). L'action
de ces produits, toujours momentanée, nécessite de renouveler l'opération pour une
désinfection durable. Les désinfectants, appliqués sur les surfaces (sols, murs, paillasses),
les textiles et certains matériels médicaux, permettent une disparition, quasi totale mais non
définitive, des bactéries et des virus.
b) La stérilisation
La stérilisation est utile lorsqu'on veut obtenir la disparition totale et définitive des germes
infectieux. Elle est donc indispensable en chirurgie et lors de soins médicaux particuliers,
notamment la pose de cathéter. Le procédé le plus fréquent est le chauffage à haute
température en milieu humide. Le matériel ainsi stérilisé est ensuite conservé en l'état dans
un emballage hermétique. D'autres matériels sont stérilisés au moyen d'un gaz, tel l'oxyde
d'éthylène.
1.4.3.4. Prévention des infections sexuellement transmissibles
Les maladies qui peuvent être transmises à l'occasion d'un rapport sexuel (infections
sexuellement transmissibles (IST) sont nombreuses : sida, syphilis, gonococcie, herpès,
lamydiases, trichomonases, hépatites B et C. Les seules mesures de prévention consistent
à utiliser des préservatifs (masculins ou féminins), à limiter le nombre de partenaires
sexuels et à éviter ceux à risque.
Le dépistage des sujets infectés et leur traitement sont des mesures essentielles, mais pas
toujours applicables : certains virus (sida, herpès, hépatite B) sont peu ou pas sensibles aux
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traitements. Les bactéries (syphilis, gonococcies, chlamydiases), en revanche, sont tuées
rapidement par des traitements efficaces.
Les mesures individuelles imposent à celui qui est infecté de n'avoir aucune relation
sexuelle pendant sa phase de contagiosité, c'est-à-dire pendant toute la durée de son
traitement. S'il s'agit d'une maladie chronique (sida, herpès), le port de préservatifs est le
seul moyen d'éviter la contagion.
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Chapitre II : HYGIENE CORPORELLE
L’hygiène du corps est une nécessité quoique n’étant pas comprise par tout le monde.
La propreté corporelle est indispensable pour les raisons suivantes :
- Elle permet un bon fonctionnement de la peau (respiration, sécrétions) ;
- Elle empêche le développement des microbes sur la peau ;
- Elle prévient les maladies de la peau (gale, teigne, dermatose…)
En effet, pouvoir se laver chaque jour les mains, le corps, le visage, les ongles, etc. à toute
époque de l’année constitue un facteur décisif pour en finir avec de nombreuses maladies
infectieuses. Toutefois, si le manque d’hygiène et de propreté corporelle favorise les
infections, son excès peut aussi avoir des effets indésirables, spécialement pendant
l’enfance.
II.1. DEFINITION
L'hygiène corporelle requiert plusieurs définitions concordantes quoique nuancées. Dans ce
cours nous en retenons deux des plus pertinentes.
1. L'hygiène corporelle est une pratique essentielle qui contribue grandement à réduire les
infections par des micro-organismes pathogènes, notamment en limitant les contaminations
inter-individus.
2. L’hygiène individuelle est l’ensemble des règles de propreté qui, en les appliquant
permettent de sauvegarder notre organisme sain et exempt de maladies infectieuses.
L’hygiène corporelle est une notion variable et subjective selon les individus, les groupes,
les sociétés. Elle varie selon les normes d’hygiène de chaque pays.
II.2. HYGIENE DE LA PEAU
II.2.1. Rappel des fonctions de la peau
La peau représente 1,70m². Elle est composée de trois couches: l'épiderme, le derme et
l'hypoderme. Elle a pour fonctions de :
Protection du corps contre les attaques extérieures (bactéries, molécules chimiques,
etc.) ;
Rôle sensoriel: récepteur pour la chaleur (thermorécepteur) et récepteur de la
pression (barorécepteur), etc. ;
La thermorégulation (refroidir la peau) ;
Rôle métabolique.
Pour ce qui est du rôle de protection de l'extérieur, la peau y parvient grâce à la couche
cornée de l'épiderme : le pH acide du film hydrolipidique (qui provient de la sueur et du
sébum) et la flore microbienne normale forment une barrière contre les agressions micro-
organique.
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Le pH acide du film hydrolipidique a aussi le pouvoir de retarder la multiplication des
bactéries à la surface de la peau et la flore microbienne s'oppose au développement de
maladies. Il faut donc en prendre soin et la respectée. Ainsi est-il fortement déconseillé
d’user des produits antiseptiques quotidiennement.
Un corps sale est un lieu idéal pour favoriser le développement de micro-organismes. Il est
donc logique que toute activité physique ou sportive soit suivie d’une douche ou d’un bain
avec un bon détergeant comme le savon.
II.2.2. Soins réguliers de la peau
L’hygiène de la peau consiste à se laver chaque jour à l’eau et au savon. L’eau élimine les
impuretés et une partie des microbes présents à la surface de la peau. Dans la majorité des
cas, la bonne température de l’eau à utiliser doit se situer autour de 35°. On utilisera de
préférence des savons simples.
Régulièrement, l’homme doit soigner son corps le plus correctement possible:
- Les parties découvertes sont exposées aux souillures (mains, visage) ; il faut les
laver avec de l’eau tiède et du savon plusieurs fois par jour.
- Les mains en particuliers seront lavées après la manipulation objets sales, avant et
après les repas ;
- Les aisselles et autres endroits humides et pileux où l’on y retrouve de la sueur, du
sébum et des débris de cellules mortes seront lavés tous les jours car la transpiration
est abondante ;
- Les pieds qui sont protégés par les souliers seront aussi lavés tous les jours ;
- La toilette intime où toilette ano - génitale doit être faite matin et soir ;
- Les cheveux seront lavés, brossés ou peignés matin et soir ;
- Le bain et la douche, indispensable a la propreté corporelle doivent être pris au
moins une fois par jour ; à défaut, au moins deux fois par semaine ;
- Après la douche ou le bain, se sécher soigneusement à l’aide d’une serviette propre
en insistant sur les régions des plis et les endroits humides et pileux.
- Les ongles seront coupés et taillés régulièrement ;
- Les effets de toilette doivent être personnels et maintenus en parfait état de propreté
pour éviter les maladies (gale, conjonctivites…) ;
- Les vêtements à porter seront toujours propres ;
- Ne pas utiliser de savon ou de gel plus d’une fois par jour. Leur usage excessif
élimine la couche grasse protectrice de la peau et dessèche celle-ci ;
- Laver plus souvent certaines parties du corps (sans pour cela utiliser chaque fois du
savon ou du gel) : visage, aisselles, et organes génitaux, anus (après chaque
défécation), mains, pieds ;
- Ne pas utiliser de savon ou de gel courants pour laver les organes génitaux féminins,
car ils altèrent l’acidité nécessaire du vagin, favorisant ainsi les infections.
II.3. Soins spéciaux du corps
Outre les soins hygiéniques réguliers qui doivent être apportés à tout le corps, certaines
parties (membres) méritent une attention plus particulière compte tenu du fait qu’ils sont
plus exposés ou plus en contact avec l’environnement extérieur. Il s’agit des mains, des
pieds, le cuir chevelu et les cheveux, la bouche et les dents, le nez, la gorge et les oreilles
ainsi que le visage.
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II.3.1. Hygiène des mains
Les mains sont les principales modes de contamination. Toutes les maladies qui se
contractent par voie digestive sont généralement dites « maladies des mains sales ».
D’où l’importance de se laver les mains plusieurs fois par jour, avant chaque repas, après
un travail salissant et après avoir été aux toilettes avec de l’eau et du savon et de les
sécher correctement (Après avoir été aux toilettes, avant de manger ou de toucher une
personne sensible aux infections…). Il faux aussi bien couper les ongles
a) Lavage de mains
Le processus d’un bon lavage de mains se réalise en huit étapes ci-après :
a. Se débraser ou ôter de dessus les mains ou les doigts tout égouts, bandage (si
nécessaire), anneau ou tout ornement ;
b. Mouiller les mains avec de l’eau ;
c. Verser le savon dans le creux de la main ;
d. Frotter les mains pendant 15 à 20 secondes : les doigts, les paumes, les dessus des
mains et les poignets ;
e. Entrelacer les mains pour nettoyer les zones entre les doigts ;
f. Nettoyer également les ongles ;
g. Rincez les mains sous l’eau ;
h. Séchez es mains ci-possible avec un essuie-mains à usage unique ;
i. Fermez le robinet en utilisant l’essuie-main puis jetez-le dans la poubelle.
b) Séchage de mains
"Depuis plus de quarante ans, les recherches effectuées par des tierces parties ont reconnu
le papier essuie-mains comme étant la meilleure méthode pour se sécher les mains et la
plus hygiénique».
Une étude récente menée par le Bradford Infection Group de l’Université de Bradford, et
Dyson Limited, fabricant du séchoir à mains Dyson Airblade, a indiqué que "la friction du
papier sur les mains semblait être le meilleur moyen de réduire la charge bactérienne sur le
bout des doigts."
Ces résultats corroborent les résultats d'une étude antérieure menée par l'Université de
Westminster, à Londres. Cette étude a révélé que lorsque les participants ont utilisé du
papier essuie-mains pour se sécher les mains, le nombre de bactéries sur les mains a été
réduit jusqu'à 77 pourcent, alors que les séchoirs à air chaud ont fait augmenter le nombre
de bactéries sur les mains - jusqu'à 254 pourcent de plus pour les séchoirs à air chaud et
42 pourcent de plus pour les séchoirs à jet d’air.
En plus d'examiner les bactéries sur les mains des utilisateurs, l'étude a également analysé
la contamination potentielle des autres utilisateurs, ainsi que de l'environnement de la salle
de bains. L'étude a révélé que le séchoir à jet d'air a été capable de propulser les micro-
organismes à plus de six pieds, contaminant potentiellement les utilisateurs et les lieux.
Quant aux séchoirs traditionnels à air chaud, ils répandent les micro-organismes à moins
d'un pied de distance, tandis que le papier essuie-mains n'a pas démontré de propagation
importante de micro-organismes.
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La dernière partie de l'étude s'est penchée sur le nombre de bactéries dans les appareils
eux-mêmes. Certaines des bactéries pathogènes retrouvées pouvaient potentiellement
causer des maladies (telpar exemple les E. coli, Staphylococcus, etc.).
À la suite des résultats de ces études, l'utilisation de séchoirs traditionnels à air chaud et de
séchoirs à jet d’air devraient donc être examinée avec soin dans des endroits où l'hygiène
est d'une grande importance notamment, les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les centres
de soins, les cuisines et les industries œuvrant dans la transformation alimentaire.
II.3.2. Hygiène des pieds
Les pieds doivent supporter tout le poids du corps sur une surface réduite, et amortir, par
leur élasticité, le choc des pas. Le docteur J. Bassot nous met en garde contre les dégâts
provoqués par des chaussures inadaptées « qui compriment les ongles, réduisent la
surface porteuse, empêchent l’aération des pieds » ; elles entraînent ces multiples lésions
des pieds, si gênantes dans la vie quotidienne : cors et durillons des frottements,
« oignons » à la base des gros orteils provoqués par des chaussures pointues et des hauts
talons, « hallux valgus » lié à une chaussure trop étroite, ongle incarné provoqué par la
compression du gros orteil dans des chaussures trop étroites.
La toilette des pieds sera effectuée au moins une fois par jour, de préférence le soir, à l’eau
chaude et au savon ; le rinçage sera fait à l’eau tiède ou froide. Le séchage des pieds sera
particulièrement minutieux. Il ne faut laisser aucune trace d’humidité entre les orteils et sous
les orteils, si l’on veut éviter les mycoses rebelles.
Les bonnes chaussures sont en cuir, à semelles souples. Elles ne doivent pas avoir de
bouts pointus, qui contraignent les orteils à se chevaucher. Il faut les choisir suffisamment
larges, de préférence en fin de journée ; il faut s’y sentir tout de suite à l’aise : « La
chaussure doit s’adapter au pied, et non le pied à la chaussure ».
Les talons ne doivent pas dépasser 5 cm ; sinon les orteils se replient « en marteau ». La
marche avec des semelles souples est un excellent exercice pour remuscler les pieds.
Les chaussures imperméables empêchent partiellement l’aération des pieds et l’évaporation
de la sueur. C’est pourquoi, il faut se laver les pieds tous les jours et changer chaque fois
de chaussettes pour la transpiration des pieds.
Il est souhaitable que les enfants et les jeunes ne portent pas en permanence des
« tennis » ou des « baskets », dans lesquels les pieds transpirent beaucoup.
Les salles de sports, les saunas, les piscines sont des lieux propices aux mycoses
(champignons), aux infections, aux verrues. Il faut s’abstenir de s’y rendre quand on est soi-
même porteur de l’une ou l’autre de ces lésions, afin de ne pas contaminer les autres.
Après le sport ou le bain de piscine, on se douchera à l’eau et au savon et on veillera au
séchage parfait des pieds.
II.3.3. Hygiène du cuir chevelu et les cheveux
Les soins suivants sont indispensables pour garder le cuir chevelu et les cheveux en bon
état de santé :
- Débarrasser la peau des graisses, de la poussière et de la pellicule par de bonnes
lotions ;
- Garder les brosses et les peignes toujours propres et personnels ;
- Ne pas couvrir les cheveux la nuit ;
- Ne pas porter le chapeau ou foulard d’une autre personne ;
- Les plaies du cuir chevelu doivent être soigneusement traitées.
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II.3.4. L’hygiène bucco-dentaire
La carie dentaire est un véritable fléau. Elle prooque des douleurs et, non traitée, elle finit
par détruire la dent, conduit à une diminution du coefficient masticatoire. Elle est à l’origine
d’infections locales : abcès dentaires, ostéite du maxillaire, pyorrhée aboutissant au
déchaussement et à la perte des dents. Elle comporte un risque d’infection à distance,
articulaires, cardiaques, rénales d’une réelle gravité.
A l’origine de la carie et de la plaque dentaire, se trouve un manque d’hygiène bucco-
dentaire. Il est donc indispensable, pour chacun, de bien connaître les règles d’hygiène
dentaire, de les respecter, et de les enseigner aux enfants dès le jeune âge.
La 1ère règle de l’hygiène dentaire concerne le brossage des dents. Il doit être effectué
après les repas, au moins 2 fois par jour, le matin après le petit déjeuner, et le soir avant le
coucher. Le brossage du soir est le plus important, car c’est la nuit que les résidus
alimentaires, la salive et les sucres stagnent le plus autour des dents.
Le brossage doit être effectué verticalement, dans un mouvement de bascule, de la gencive
vers la dent. C’est à dire, effectuer des mouvements rotatifs, de haut en bas, de gauche à
droite et sur toute les faces des dents pendant au moins 3 minutes avec une eau saine. Les
faces internes, non visibles, doivent être brossées avec le même soin que les faces
externes.
Un brossage circulaire minutieux des gencives doit compléter le brossage des dents. « Le
massage ainsi réalisé active la circulation et raffermit les tissus. »
Un brossage efficace doit durer au moins 3 minutes. Mieux vaut utiliser la brosse sèche,
non mouillée avant usage. Il convient par contre de bien la rincer avant chaque utilisation et
de la faire sécher tête en haut.
Le dentifrice, utilisé en fin de nettoyage, est destiné à compléter l’effet mécanique de la
brosse à dents. On le conserve quelques instants en bouche entre brossage et rinçage.
Le rinçage de la bouche à l’eau tiède est tout aussi important que le brossage.
Selon le Docteur Jacques Laufer, pour mieux nettoyer les sillons entre les dents, on peut
utiliser une soie dentaire, ou des petits bâtonnets de bois pour polir les espaces
interdentaires, « là où les poils de la brosse ne peuvent assurer la détersion nécessaire.»
La brosse à dents doit être personnelle. Il est préférable d’utiliser une brosse à poils
synthétiques, souples et fermes à extrémités arrondies. « Le brossage des dents doit
devenir un geste machinal, appris très jeune, à partir de 2 ans ».
La 2ème règle de l’hygiène dentaire concerne la réduction des abus sucrés, notamment
les sucres à base de saccharose, qui constituent un milieu privilégié pour le développement
de la plaque dentaire.
Il faut connaître, à cet égard, le risque notamment chez les enfants, de l’abus des boissons
sucrées et des bonbons consommés en grande quantité tout au long de la journée. Le
bonbon du coucher représente, à lui seul, un risque majeur. Il est à proscrire
impérativement. Par contre une alimentation variée et ferme (pommes, crudités, etc…) est
favorable à la dent. Elle fait travailler les muscles masticateurs et augmenter la salivation.
Le fluor protège la dent, la rend plus résistante. La carence en fluor doit être évitée chez
l’enfant et l’adolescent pendant la période de minéralisation de la dent.
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La surveillance dentaire doit être systématique, au moins 2 fois par an, et les caries traitées
dès le début. Le contrôle régulier doit être effectué dès l’âge de 5 ans. La femme enceinte,
la femme qui allaite, sont plus vulnérables et doivent consulter plus fréquemment.
« Votre capital dents est unique. Le conserver tout au long de la vie dépend de vous. »
II.3.5. Hygiène du nez, de la gorge et des oreilles
Un nez qui coule, un éternuement constituent une importante dissémination microbienne, le
pouvoir de contamination des sécrétions nasales est élevé. Pourtant il existe une solution
simple pour limiter la prolifération des microbes : le mouchoir en papier jetable.
Pour bien se moucher, il faut :
Placer les mouchoirs sur le nez
Boucher une narine avec un doigt et souffler de l’autre puis, renouveler l’opération
jusqu’à ce que la narine soit vide;
Changer de narine;
Essuyer le nez puis jeter le mouchoir,
Laver ses mains après si possible.
L’hygiène du nez exige ensuite qu’on rince les narines chaque jour à l’eau afin de les tenir
propres ; qu’on respire par le nez et qu’on apprenne aux enfants à se moucher et leur
défendre de mettre les doigts dans le nez.
Quant à la gorge, il est indiqué d’éviter les aliments irritants, trop chauds ou trop froids et de
se gargariser matin et soir à l’eau propre.
En cas d’inflammation employer un antiseptique à usage O.R.L.
En ce qui concerne les oreilles, l’on doit :
- débarrasser régulièrement, chaque semaine, le conduit auditif du cérumen et de la
poussière ;
- veiller à ne jamais utiliser un objet pointu. Le plus simple est d’éponger le conduit
auditif avec du coton hydrophile enroulé sur une tige et débordant de 1 cm du bout
de cette tige pour ne pas blesser le tympan.
Pour le visage et le cou, le lavage matin et soir constitue un minimum indispensable. Utiliser
de préférence l’eau froide au savon.
II.3.6. Hygiène des vêtements et chaussures
Le corps a besoin de vêtements et de chaussures pour se couvrir et se protéger
physiquement contre toutes les influences extérieures nuisibles telles que le froid de l’hiver
et la chaleur de l’été. Les vêtements retiennent les sécrétions corporelles, évitant qu’elles
n’atteignent les autres, favorisant ainsi l’hygiène publique. Enfin, vêtement et chaussures
servent aussi à souligner la beauté du corps.
II.3.6.1. Qualités d’un bon habillement
Pour être hygiénique, l’habillement doit répondre aux conditions suivantes :
- Etre propres et renouvelés très souvent ;
- Etre de préférence légers ;
- Etre perméables à l’air car la peau doit respirer ;
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- Etre doux au toucher (ne pas provoquer d’allergies). Pour ce faire, les vêtements en
laine et cotons sont recommandés ;
- Etre adaptés à la température ambiante, à la saison et aux activités (sueur chez
l’adulte, malaises chez l’enfant), etc. ;
- Favoriser les fonctions de la peau ;
- Etre entretenus correctement : lavage en machine à laver.
- Ne pas être souilles ni infecté par les matières polluantes ;
- Etre personnels et individuels ;
- Ne doivent pas être trop serrés, notamment à la taille.
En outre, les mouchoirs doivent restés personnels car ils peuvent être à l’origine de
nombreuse contamination (grippe, conjonctivites….) et les ceintures élastiques doivent être
évitées car elles gênent la circulation sanguine. Les sous-vêtements doivent être changés
chaque jour.
II.3.6.2. Habillement hygiéniquement contre-indiqué
a) Les vêtements en matière synthétique
En général, les vêtements faits de tissus synthétiques sont à éviter car ils ne facilite pas
l’aération de certaines parties du corps et gênent l’évaporation de la sueur contrairement
aux vêtements en coton et en fibres naturelles.
A titre exemplatif,
Les culottes et slips en matière synthétique ne permettent ni une bonne aération de
la vulve ni l’évaporation de son humidité. En outre, ils n’absorbent pas les sécrétions
qui se produisent naturellement. C’est pourquoi ils maintiennent un degré d’humidité
favorisant les infections génitales.
Les tissus synthétiques qui frottent ou battent contre le moniteur de fréquence
cardiaque peuvent créer de l'électricité statique qui interfère avec les signaux de
fréquence cardiaque. Enfin, ont le même impact environnemental que les plastiques
(voir plus haut) et ils lorsque nous les portons, le calcium dans notre sang s'élimine
dans notre urine.
Exemples de tissus synthétiques : Polyester, soie artificielle dite rayonne, nylon, Dacron,
les polyvinyles, les polyéthylènes, les acryliques et les oléfines.
b) Autres vêtements
Certaines manières de s’habiller ou de se chausser sont de nature à causer du tort à la
santé bien que la mode les présente sous une forme attrayante. Il faut donc les éviter
certains et réguler l’usage des autres. Ces modes d’habillement concernent entre autres :
Les corsets
Les corsets sont devenus à la mode au XIXe siècle en Europe et en Amérique du Nord. Ils
rendent la respiration difficile et altèrent les organes abdominaux.
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Les chaussettes et bas serrants
Les chaussettes et bas1 serrants entravent la circulation sanguine dans les jambes. Ils
peuvent causer la thrombose veineuse (coagulation du sang dans les veines).
Les soutiens-gorges ajustés
Il existe des statistiques qui lient l’usage continu du soutien-gorge au risque de contracter
un cancer du sein. Le soutien-gorge devrait être enlevé au moins pour dormir.
Jeans moulants
Les jeans moulants peuvent être cause de stérilité masculine. Comprimer les testicules
contre le corps augmente leur température et freine la production des spermatozoïdes.
Hauts talons
Les talons hauts peuvent provoquer des lésions dans la partie antérieure du pied à cause
du surplus de pression, ainsi que des douleurs dorsales.
Souliers étroits
Les souliers étroits altèrent l’appui normal du pied et favorisent la formation de « hallux
valgus » (oignons) et d’hyperkératose (cors aux pieds).
Cols de chemise trop étroits
Les cols de chemise trop étroits peuvent comprimer les nerfs du cou et causer des
évanouissements. Ainsi doivent-ils être évités.
Remarque : Selon Myriam LARREDE du Centre de Coordination de Lutte contre les
Infections nosocomiales Sud-ouest de la France, le mélange polyester- coton (65 % -
35 %) reste la référence en matière de vêtement hospitalier car il est plus résistant
que le mélange 50/50. D’entretien facile, il autorise un lavage à haute température.
Il émet peu de particules. Il a des propriétés isolantes, résiste à l’humidité et
présente une moindre adhérence aux micro-organismes que le coton seul. En blanc,
son grammage habituel est supérieur ou égal à 200 g/m² pour ne pas être
transparent. Il est souhaitable que ces tenues soient antistatiques.
II.3.6.3. Conséquences d’une mauvaise hygiène vestimentaire
Une mauvaise hygiène vestimentaire ouvre la voie à :
- La propagation des parasites
- La propagation des maladies contagieuses
- La mauvaise protection de la peau contre les variations de température et l’humidité
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Un bas désigne une chaussette longue et fine utilisée par les femmes pour tenir chaud, par souci d'élégance
ou de séduction. Anciennement en laine, en soie, ou en nylon, il peut être très fin (8 ou 10 deniers) et presque
transparent (bas voile), avec ou sans couture, ou légèrement plus épais (bas mousse) et élastique par
l'adjonction de Lycra, mais également opaque jusqu'à 70 deniers ou plus. Le bas gaine la jambe depuis le
pied jusqu'en haut de la cuisse, à la différence du collant qui comporte une culotte attenante.
Le collant est un sous-vêtement ou vêtement moulant qui couvre les jambes des pieds à la taille. Son utilité
est multiple : l'apport de chaleur, la mise en valeur des jambes, le confort, l'amélioration de la circulation
sanguine.
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II.3.7. L’odeur corporelle
Tous les corps, même fraîchement lavés ou douchés, dégagent une odeur. C’est normal.
Tenter de supprimer complètement l’odeur corporelle par un usage intensif de
désodorisants ou d’anti-transpirants peut causer des infections et autres altérations de la
peau. Néanmoins, dans certains cas, l’odeur corporelle devient excessive et désagréable,
de sorte qu’il faut la réduire.
II.3.7.1. Causes fréquentes de mauvaise odeur corporelle
L’odeur coporelle est généralement causée par :
- Avoir une hygiène déficiente de la peau, ce qui favorise la prolifération de certaines
bactéries dans les zones humides telles que les aines ou les aisselles ;
- Boire de l’alcool ou fumer ;
- Prendre certains médicaments ;
- Etre atteint d’une maladie des reins ou du foie.
II.3.7.2. Conseils pour diminuer l’odeur corporelle
Pour diminuer l’odeur corporelle, l’on doit :
- Se doucher souvent ;
- Utiliser un savon antibactérien ;
- Appliquer du vinaigre de pomme sous les aisselles pour freiner la multiplication de
bactéries productrices de mauvaises odeurs ;
- Raser ou épiler les aisselles ;
- Saupoudrer de talc les aisselles, les aines, le dessous des seins, ou toute autre zone
humide étant donné que l’humidité favorise le développement bactérien ;
- Utiliser des sous-vêtements de coton et les changer chaque jour.
Par ailleurs, il doit etre retenu que l’alimentation joue un grand rôle dans l’odeur corporelle.
D’où, il est conseillé d’éviter la viande et les épices fortes ou piquantes, de même que les
sucreries et gâteaux à base de farine et sucre raffinés.
II.3.8. Excès d’hygiène
L’excès d’hygiène ou de propreté élimine aussi les bactéries bénéfiques nécessaires à
notre peau et à notre intestin, affaiblissant le système immunitaire.
Diverses recherches menées à bien ces dernières années démontrent que l’excès
d’hygiène favorise les allergies, dont l’asthme, la dermatose atopique et les maladies auto-
immunes.
Un excès d’hygiène consiste par exemple à stériliser les assiettes et couverts des enfants
ou à essayer de les surprotéger en lavant fréquemment les objets qui les entourent avec
des produits chimiques.
II.4. Pathologies dues à la mauvaise hygiène corporelle
Dans notre corps, on distingue deux grandes flores :
La flore résidente (qui est composée majoritairement de bactéries) se développant
dans les plis de la peau, les conduits des glandes sébacées et sur les muqueuses.
Ces bactéries ne sont pas pathogènes.
La flore transitoire, celle-ci provient principalement des personnes et des objets
environnants ou même du tube digestif. Cette flore peut être pathogène suite aux
micro-organismes qui la composent.
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Les micro-organismes pathogènes impliqués dans les problèmes d’hygiène corporelle sont:
Les bactéries (ex : Entérobactéries, Staphylocoques, Corynébactéries,
Propionibactéries, …) ;
Les champignons (ex : Malassezia furfur, Candida albicans, …)
Les virus (ex : Herpès simplex virus, Papillomavirus, …)
Les parasites (ex : Poux, Acariens,)
Une « bonne hygiène corporelle » peut limiter l’expansion de la flore de transition et réduire
les risques de contamination.
Les personnes à risques dont l’hygiène corporelle doit être la plus suivie sont :
Les bébés : parce qu’ils sont très sensibles aux infections. Leur peau est en effet
très fine, stérile et ils n'ont pas de sécrétions sudorales et séborrhéiques. Le
nouveau-né est aussi très vulnérable car il n'a pas de flore commensale et
d'immunisation à la naissance.
Les femmes enceintes : parce qu’elles doivent éviter de contracter des maladies
qui pourraient avoir des répercussions néfastes sur le développement de l'enfant.
Les personnes âgées et les malades (ex: les diabétiques) : les phénomènes
d'immuno-dépression et d'immuno-suppresion les rendent plus sensibles à certains
germes.
Les personnes obèses : ils ne peuvent pas se laver correctement surtout dans les
plis de la peau ; ce qui fait qu’ils sont très sensibles aux infections.
Les SDF et les personnes vivant sous le seuil de la pauvreté (sans domicile
fixe) : comme ils ont une mauvaise hygiène (absence de toilette corporelle, de
vêtements propres...), ils sont plus sensibles aux infections.
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Chapitre III : HYGIENE FEMININE
3.1. La flore vaginale
Le vagin, comme toutes les cavités ouvertes de l'organisme, est composé d'un ensemble
de germes protecteurs. Mais certains facteurs peuvent rompre l'équilibre naturel entre ces
micro-organismes. Des germes pathogènes peuvent alors se développer, provoquant ainsi
des infections vaginales.
3.1.1. La formation et équilibre de la flore vaginale
3.1.1. La formation de la flore vaginale
Dès la naissance, le vagin est colonisé par une flore bactérienne. Celle-ci ressemble
fortement à celle d'une femme adulte, en raison des hormones maternelles qui persistent
quelques semaines dans l'organisme de l'enfant. Puis, lorsque ces hormones disparaissent,
la flore de la fillette est constituée de germes digestifs et cutanés jusqu'à la puberté.
Avec l'apparition d'estrogènes lors de la puberté, les sécrétions vaginales augmentent. La
flore de la jeune fille se transforme progressivement pour devenir celle d'une femme adulte.
3.1.2. L’équilibre de la flore vaginale
La flore vaginale d'une femme est composée principalement d'une bactérie appelée bacille
de Döderlein ou lactobacille. On peut en compter jusqu'à 10 millions par ml.
Les lactobacilles appartiennent à la même famille que les bactéries utilisées dans la
fabrication des yaourts. Ils assurent la protection du vagin en produisant du peroxyde
d'hydrogène (H2O2) et de l'acide lactique. Ces deux substances empêchent la prolifération
d'autres germes pathogènes. L'acide lactique permet de maintenir l'acidité naturelle du
vagin, dont le pH est compris entre 3, 8 et 4, 5.
Les autres germes, présents dans le vagin en faible proportion, sont potentiellement
pathogènes. Certains facteurs tels que le stress, une hygiène intime inappropriée ou encore
la prise d'antibiotiques, peuvent déséquilibrer la flore vaginale. Les autres bactéries comme
les anaérobies, les gardnerella, les mycoplasmes, les streptocoques et les staphylocoques,
ont alors tendance à se multiplier et deviennent pathogènes. Les proteus, les klebsielles et
les colibacilles sont, quant à eux, potentiellement responsables de cystites.
Lorsque la flore vaginale est déséquilibrée, on parle de vaginose. Si elle est infectée et
inflammée, le terme employé est celui de vaginite. Afin de prévenir ces troubles, il est
conseillé d'adopter une bonne hygiène intime et de consulter votre gynécologue dès que
des symptômes de démangeaison ou de brûlure persistent.
3.2. Conseils de toilette intime
De nombreuses femmes se disent gênées par l'odeur ou encore les sécrétions naturelles
de leur sexe. Cela les amène parfois à adopter une hygiène intime excessive ou inadaptée.
Ce qui perturbe la flore vaginale et vulvaire et entraîne des infections.
Afin de ne pas perturber l'équilibre fragile de la flore intime, ci-après un aperçu sur les
meilleures pratiques d'hygiène intime.
3.2.1. Bain intime
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Il est conseillé de se laver une à deux fois par jour. Il ne faut jamais laver l'intérieur du
vagin, même à l'eau, car cela détruit la flore vaginale et augmente le risque d'infection. Les
douches vaginales, pratiques encore courantes, il y a quelques dizaines d'années, sont à
proscrire. La toilette intime est donc réservée à la région vulvaire, qui comprend les lèvres,
le clitoris et le vestibule. L'excès de toilette vulvaire (plus de deux fois par jour) abîme la
couche hydrolipidique protectrice de la peau. L'usage de produits antiseptiques et
antibactériens n'est d'aucun intérêt et peut même favoriser les infections. Enfin, après la
toilette, veillez à bien sécher cette zone pour minimiser l'humidité.
Rappelons que les vêtements trop serrés et les sous vêtements synthétiques favorisent
l'humidité et la macération, conditions propices à la prolifération des bactéries. Préférez
donc les matières naturelles comme le coton et la soie.
3.2.2. Les produits d'hygiène intime
Des produits adaptés à l'hygiène intime sont aujourd'hui commercialisés en grande surface
et en pharmacie. Vérifiez qu'ils respectent votre environnement intime, ils doivent être à un
pH physiologique proche de 5. Certains s'adaptent aux femmes sensibles et contiennent
des produits apaisants. Les lingettes intimes, bien que pratiques, ne doivent pas être
systématiques.
Evitez en revanche les produits agressifs contenant du savon, des colorants et des
parfums. Ne cherchez pas à masquer les odeurs avec des déodorants, ceux-ci fragilisent
les muqueuses et peuvent provoquer des sensations de brûlures.
Pendant les règles, n'oubliez pas de changer serviettes et tampons régulièrement toutes les
quatre heures. Changez également les protège-slips dès qu'ils sont humides, sinon cela
favorise le développement de bactéries. Les rapports sexuels sont plutôt déconseillés au
cours de cette période, car le milieu est plus sensible aux infections.
Lors des rapports sexuels, vous et votre partenaire devez avoir les mains propres afin de ne
pas vous transmettre des microbes. Après les rapports sexuels, il est recommandé de se
laver à l'eau ou avec des produits adaptés. Si vous pratiquez les rapports anaux puis
génitaux, lavez-vous entre les deux pour ne pas contracter de germes rectaux. Enfin, il est
conseillé d'uriner après les rapports afin d'éviter que des germes ne remontent vers l'urètre.
3.3. Conseils vestimentaires pour une meilleure hygiène
intime
Dans le domaine de l'hygiène intime, certains comportements peuvent être à l'origine
d'infections et irritations génitales. Afin de prévenir ces troubles, bien des attitudes
vestimentaires sont à adopter et à proscrire.
3.3.1. Frottements et macération
Frottements, humidité et macération sont les pires ennemis de l’intimité. Ils créent un
environnement favorable aux développement des bactéries et champignons responsables
des infections vaginales. Le port de vêtements serrés est donc à éviter.
La femme devra Veiller également à privilégier les tissus naturels comme le coton et la soie.
En effet, les sous-vêtements en matières synthétiques, telles que le nylon et le lycra,
favorisent la macération et donc la prolifération de germes.
Si la femme pratique la natation, elle devra éviter le port prolongé d'un maillot de bain
humide, cela favorise le développement de mycoses. Pour toutes les sportives, il convient
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de changer de sous-vêtement après l'effort. Si a la possibilité de se doucher sur place,
qu’elle ne néglige pas l'étape du séchage, toujours dans l'optique d'éviter l'humidité.
3.3.2. Propreté de sous-vêtements
Pour que les sous-vêtements de la femme ne deviennent des nids à microbes, elle ne doit
pas les laissez traîner sur le sol.
Elle doit prendre soin de les laver séparément et de préférence à haute température
(60 °C). Cela permettra d'éradiquer les champignons et les bactéries résistants. De même,
elle doit privilégier les lessives douces et non allergènes. Enfin, elle ne doit jamais
n'emprunter de sous-vêtements ou de serviette de toilette à quelqu'un dont l'hygiène n'est
pas rigoureuse.
3.4. Conseils comportementaux
Certaines situations peuvent augmenter les risques d'infections génitales. Pour éviter les
mycoses, cystites, vaginites ; toute contamination et toute prolifération de germes, quelques
conseils simples peuvent être suivis au quotidien par la femme.
3.4.1. Prendre de bonnes habitudes
Les toilettes : lieux de tous les dangers et nids à microbes ! Il convient donc d'adopter la
"saine attitude" : Avant d'y entrer, veillez à ne jamais toucher les zones sales (abattants de
la cuvette, poignées de porte...) avec la main avec laquelle vous vous essuyez. Vous
éviterez ainsi de partager les microbes d'autrui.
Après la miction ou les selles, prenez soin de toujours vous essuyer d'avant en arrière, de
la zone uro-génitale vers la zone anale. En effet, certaines pathologies ont pour origine des
germes anaux qui remontent vers le vagin ou vers la vulve. Il est par ailleurs conseillé
d'essuyer localement les régions intimes, afin d'éviter l'humidité favorable à la prolifération
des germes.
Lors des rapports sexuels, la femme et son partenaire doivent toujours avoir les mains
propres avant de commencer les câlins. En effet, les objets qu’ils touchent tout au long de
la journée sont susceptibles d'abriter des germes bactériens.
3.4.2. Attention aux coquetteries intimes
Si la femme est accro à l'épilation, quelques précautions s'imposent. Quel que soit le
type d'épilation (rasage, cire, crème), elle doit veiller à bien nettoyer la zone au préalable
avec un produit adapté à l'hygiène intime. Après l'épilation, elle doit prendre soin de
désinfecter avec un produit antiseptique adéquat avant de mettre un sous vêtement propre.
Cela minimisera les risques de folliculite (infection de la base du poil).
Les piercings et tatouages sont évidemment déconseillés dans cette région. Si la femme
tient tout de même à franchir le pas, qu’elle les pratique dans des conditions d'hygiène et
d'asepsie rigoureuses.
3.5. Adolescence et hygiène intime
La puberté représente la période de transition entre l'enfance et l'adolescence. Plusieurs
manifestations physiques surviennent alors chez la jeune fille. Les plus spectaculaires sont
le développement des seins, l'apparition de poils sous les aisselles et sur le pubis, ainsi que
les premières règles. Les hormones sexuelles sont à l'origine des manifestations physiques de la
puberté.
3.5.1. Les pertes blanches
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Cours d’Hygiène et Assainissement
Aux changements morphologiques connus, s'ajoutent des modifications plus discrètes. En
effet, les organes génitaux externes augmentent de volume. L'aspect et l'orientation de la
vulve sont progressivement modifiés. Elle se met à sécréter des leucorrhées (pertes
blanches) plus ou moins abondantes. Ces sécrétions sont tout à fait naturelles, elles ne
nécessitent pas de se laver plus souvent. Si l'adolescente ressent vraiment un gène ou si
ces pertes sont très abondantes, il ne faut pas hésiter à consulter un gynécologue.
3.5.2. Les premières règles
Elles surviennent en moyenne vers l'âge de 13 ans, deux ans environ après l'apparition des
bourgeons mammaires. Mais elles peuvent apparaître dès l'âge de 10 ans et certaines
jeunes filles attendent jusqu'à 15 ou 16 ans.
Les premières règles ou l'absence de règles sont toujours source d'inquiétude chez
l'adolescente. Elles ne sont pas toujours régulières et sont parfois très douloureuses. Là
aussi, il faut consulter un gynécologue. La douleur n'est pas une fatalité et il existe des
solutions.
Côté pratique, chacune trouvera une solution adaptée. Il existe un large choix de serviettes.
Toutes sont discrètes, confortables et absorbantes. Il convient parfois d'en essayer
plusieurs afin de trouver celle qui convient. Les tampons sont pratiques car ils permettent
de continuer les activités sportives comme la natation. Contrairement aux idées reçues, on
peut en utiliser même lorsque l'on est encore vierge, mais il faut alors préférer les "minis".
Les tampons sans applicateur, plus faciles à insérer, sont recommandés pour les premières
fois. Qu'on opte pour les serviettes ou les tampons, une même règle s’impose: ne pas
oublier de les changer régulièrement.
3.5.3. Bain intime
Concernant le bain intime, il n'y pas de dispositions particulières à prendre. Toutefois, au
cours des règles, l'adolescente peut se sentir mal à l'aise et éprouver le besoin de se laver
plus souvent. La toilette doit donc se faire régulièrement, une à deux fois par jour, comme
d'habitude. Il n'y a pas besoin d'une toilette intime spécifique. Certains produits existent,
sous forme de gel ou de lingettes, leur formule doit être acide (pH autour de 4) afin de
respecter la flore vaginale.
3.6. Hygiène intime de la femme active ou sportive
Les journées d’une femme active sont bien remplies et laissent peu de temps pour
s'occuper de soi: travail, soin des enfants et tâches ménagères. Avec toutes ces activités, la
femme a parfois l'impression de ne pas se sentir toujours fraîche. Les quelques petits
conseils d'hygiène intime ci-après peuvent l’aider à retrouver confort et bien-être tout au
long de la journée.
3.6.1. Bain intime de la femme active ou sportive
Une à deux toilettes par jour, aux produits spécialement adaptés aux zones intimes,
suffisent. Car le corps possède ses propres défenses naturelles. En effet, comme dit ci-
haut, les lavages excessifs et produits agressifs risqueraient de perturber la flore vaginale,
créant ainsi des conditions favorables au développement de germes. Pour la même raison,
les douches vaginales sont à proscrire.
Attention ! La piscine et les douches communes sont des lieux propices à l'échange de
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Cours d’Hygiène et Assainissement
bactéries et de germes. Afin de prévenir toute infection vaginale ou autre, pensez à
emporter des tongs ou des chaussures en plastique. Ne gardez jamais un maillot humide
sur vous, cela favorise les mycoses. Veillez à prendre une serviette et des sous-vêtements
propres pour vous sentir fraîche après l'effort. Si vous ne pouvez pas vous doucher sur
place, il existe des lingettes intimes. Pratiques, elles sont à utiliser avec parcimonie. La
meilleure défense contre les infections reste votre propre flore vaginale !
Par ailleurs, tout au long de la journée, la femme active devra se munir des protège-slips
quotidiens. Cependant, elle doit se garder d’en abuser car les matières synthétiques
encouragent l'apparition des mycoses et des germes. De plus, ils favorisent l'humidité et la
macération. Il faut donc les changer aussi fréquemment que possible.
La femme peut aussi utiliser des lingettes intimes, tout en prenant bien soin de se sécher
délicatement après usage afin d'éviter l'humidité.
Pour permettre une meilleure aération et minimiser la transpiration, mieux vaut préférer les
sous-vêtements en coton la journée. Changer également de sous-vêtements après la
séance de sport.
Gardez la lingerie sexy, mais pas toujours confortable, pour les moments à deux !
3.6.2. Prévenir les irritations et les problèmes intimes
Certaines situations favorisent le développement de bactéries. Afin de prévenir les irritations
et les infections génitales, la femme active doit éviter les vêtements serrés, les collants ou
encore les strings car ils favorisent les frottements. Surtout lorsque ses zones intimes sont
sensibles. D’ailleurs, la priorité est de se sentir à l'aise tout au long de la journée !
Se laver les mains régulièrement permet également de prévenir les infections. Par ailleurs,
lors du passage aux toilettes, prenez soin de toujours vous essuyer d'avant en arrière (de la
région génitale à la région anale). En effet, certaines infections sont dues à des germes
provenant du système digestif et de la région anale.
3.7. Grossesse et hygiène intime
Pertes vaginales, infections du vagin, infections urinaires sont autant de problèmes que
peut connaitre une femme enceinte. Parfois, certains petits désagréments peuvent aussi
perturber une grossesse. Il convient de les signaler rapidement au médecin afin d'être
médicalement suivie et ainsi limiter les risques pour le bébé et d'avoir une grossesse aussi
confortable que possible. Après l'accouchement, surtout lorsqu'il y a eu recours à
l'épisiotomie (problème de cicatrisation), des soins particuliers s'imposent.
3.7.1. Toilette intime et grossesse
Comme toutes les femmes, la femme enceinte doit prendre soin de son intimité. Son
attention doit être toute particulière afin d'éviter des infections qui pourraient nuire au bébé.
La toilette doit être quotidienne, une à deux fois par jour. Comme pour toutes les femmes,
les douches vaginales sont à proscrire. Il faut préférer le coton aux matières synthétiques
qui favorisent l'apparition de germes et de mycoses. Le port de protèges-slips est
également déconseillé pour les mêmes raisons.
3.7.2. En cas des pertes vaginales abondantes
La grossesse augmente les sécrétions vaginales. Celles-ci sont sans conséquences si elles
sont blanchâtres et indolores. En revanche, si elles sont associées à des démangeaisons
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ou à des brûlures, il convient de consulter rapidement un médecin.
Il pourra alors diagnostiquer une éventuelle infection du col de l'utérus ou du vagin. Une
bonne hygiène intime peut permettre néanmoins de prévenir ces problèmes génitaux.
3.7.3. En cas des infections irinaires
La meilleure prévention des infections irinaires reste l'hydratation. Il est donc conseiller de
boire 1,5 litres à 2 litres d'eau par jour. Une bonne hygiène intime s'impose également.
3.7.4. En cas d’épisiotomie
Lors de l'accouchement, le bébé peut parfois avoir des difficultés à franchir le périnée,
dernier obstacle avant sa sortie. Une épisiotomie, petite incision permettant d'agrandir
l'orifice de la vulve, est donc souvent nécessaire. En effet, 71 % des femmes qui
accouchent pour la première fois subissent cette intervention. Pour que les suites soient les
moins douloureuses possibles, il convient de suivre quelques précautions.
Afin que la cicatrisation soit rapide, une hygiène rigoureuse s'impose. Après chaque
passage aux toilettes, il faut nettoyer et essuyer la cicatrice. Elle doit toujours rester propre
et sèche. La plaie doit donc être séchée avec l'air froid d'un sèche-cheveux ou avec de
l'éosine non alcoolisée. Si la cicatrice est douloureuse, une crème apaisante peut être
prescrite par le médecin généraliste.
3.8. Hygiène intime et fuites urinaires
Après un accouchement ou lors de la ménopause, les muscles du périnée peuvent être
affaiblis. Les femmes sont alors victims d'incontinence urinaire, lors d'un effort (sport, rire,
éternuement) ou en permanence. Beaucoup de millions de femmes souffrent d'incontinence
et les conséquences psychosociales sont lourdes. Toutefois, une bonne hygiène intime et
des protections adaptées peuvent améliorer le quotidien de ces femmes ; la rééducation
périnéale ou la chirurgie sont parfois nécessaires aussi.
3.8.1. Hygiène intime recommandée
En cas d'incontinence urinaire, plusieurs attitudes sont à suivre en matière d'hygiène intime.
Les odeurs liées à l'incontinence amènent souvent les femmes à renouveler les toilettes
intimes. L'usage d'un savon ou gel approprié est recommandé une à deux fois par jour. Si la
fréquence de la toilette doit être augmentée, il faut la pratiquer à l'eau claire, sans savon.
En effet, un "excès" de propreté diminue les défenses naturelles et créé des conditions
favorables au développement de germes. Les douches vaginales sont vivement
déconseillées pour les mêmes raisons.
3.8.2. Protections adaptées
L'usage de protections adaptées à l'incontinence est vivement conseillé. Plusieurs modèles
existent en fonction de l'importance des fuites. La fréquence de changement de ces
protections peut aller d'une à plusieurs fois par jour. Les produits proposés aujourd'hui
possèdent généralement un système de "contrôle" d'odeur efficace. Mais lorsque les fuites
urinaires handicapent la femme au quotidien, d'autres solutions existent dont la rééducation
et la chirurgie.
3.8.3. La rééducation et la chirurgie
Contraignant, le port de protection n'est pas la panacée des fuites urinaires. La rééducation
périnéale suffit parfois. Elle consiste à remuscler le périnée pour qu'il retrouve sa fonction
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de contrôle. Des exercices simples peuvent être pratiqués à la maison. On peut par
exemple s'entraîner à retenir le jet lors de la miction. Si ces exercices ne suffisent pas, un
kinésithérapeute peut proposer des séances à l'aide de sondes introduites dans le vagin. La
première technique, appelée l'électrostimulation, consiste à stimuler électriquement les
muscles du périnée. L'autre technique est le biofeedback. Toujours à l'aide d'une sonde, la
femme peut évaluer l'efficacité de ses contractions via un écran ou un signal sonore. Elle
peut ainsi s'entraîner à contracter les "bon" muscles. Ces deux méthodes sont sans douleur
et suffisent parfois à enrayer les problèmes de fuites urinaires.
En cas d'échec, la chirurgie est alors le seul moyen de traiter l'incontinence. Elle s'avère
efficace chez 90 % des patientes. Pour les fuites liées à l'effort, l'urologue proposera la
pose de bandelettes synthétiques visant à comprimer l'urètre lors des efforts. Cette
intervention se fait sous anesthésie locale et la femme ressort de l'hôpital le soir même.
Concernant autres types de fuites, si certains traitements médicamenteux ne suffisent pas,
la pose d'un sphincter artificiel est très efficace.
3.9. Ménopause et hygiène intime
La ménopause définit la période où l'organisme de la femme cesse de sécréter des
hormones, entraînant ainsi l'arrêt des cycles menstruels. Elle touche les femmes entre 40 et
55 ans. Cette phase s'accompagne souvent de sécheresse vaginale ou d'infections
urinaires. De simples précautions peuvent suffire, des médicaments peuvent être prescrits
le cas échéant.
3.9.1. Règles d’hygiène intime en temps de ménopause
Les règles à suivre sont les mêmes pour les femmes de différents âges. Mais la femme
ménopausée doit y accorder une attention particulière car ses parties intimes sont
fragilisées. Une toilette intime, une à deux fois par jour, avec des produits spécifiques est
recommandée. Les douches vaginales ou les lavages répétés avec des savons agressifs
(parfums, alcool) sont évidemment à proscrire. Le port de matières naturelles telles que
coton est préférable pour les sous-vêtements. En effet, les fibres synthétiques, telles que
l'élasthanne ou l'acrylique, favorisent l'apparition de germes et de mycoses.
3.9.2. En cas de sécheresse vaginale
La ménopause est précédée d'une période appelée la pré-ménopause. Avec celle-ci
débutent les irrégularités du cycle menstruel. Les cycles peuvent être plus courts et les
règles plus abondantes. Afin de ne pas être prise au dépourvu, mieux vaut avoir les
protections nécessaires toujours sur soi. Par ailleurs, une sécheresse vaginale s'installe
chez plus de la moitié des femmes ménopausées.
Souvent tabous, ces troubles doivent être pris en charge car ils peuvent perturber
les rapports sexuels et la vie de couple. Les voies génitales subissent ces modifications en
raison de l'arrêt des sécrétions hormonales. L'épaisseur de la muqueuse vaginale diminue.
Elle est fragilisée que les rapports sexuels peuvent la faire saigner. Elle devient également
plus sensible aux infections car l'acidité locale protectrice diminue. Le vagin perd son
élasticité et s'assèche, rendant les relations intimes douloureuses. Il ne faut pas laisser
cette sécheresse s'installer, parlez en à votre médecin ou gynécologue. Des traitements
hormonaux ou locaux peuvent y remédier.
Ass. ABEDI MUSA
24
Cours d’Hygiène et Assainissement
3.9.3. En cas de problèmes urinaires
Le canal qui relie la vessie à l'urètre est très court chez les femmes. Elles sont donc plus
sujettes aux infections urinaires dues pour la plupart aux germes intestinaux qui remontent
facilement. Après la ménopause, ces infections sont plus fréquentes car les muqueuses se
défendent moins bien. Des précautions simples permettent de les éviter : s'essuyer d'avant
en arrière aux toilettes et prévenir la constipation en s'hydratant et en consommant des
fibres.
La ménopause s'accompagne aussi d'un affaiblissement des muscles du périnée. Parfois
déjà éprouvé après un accouchement, le périnée n'assure plus ses fonctions. Les fuites
urinaires peuvent alors survenir lors d'un effort physique, ou lors de simples éternuements
ou rires. Ces problèmes d'incontinence peuvent être traités par la rééducation. Le cas
échéant, il existe des protections adaptées vendues en grande surface ou en pharmacie.
Ass. ABEDI MUSA
25
Cours d’Hygiène et Assainissement
Chapitre 4 : HYGIENE ALIMENTAIRE
L'alimentation, facteur clé de la santé, doit être saine et équilibrée, c'est-à-dire sans
source d'infection ou de toxicité et composée des nutriments nécessaires à
notre métabolisme.
4.1. L’hygiène dans les cuisines
4.1.1. Buts de l'hygiène dans les cuisines
L’hygiène dans les cuisines a pour buts :
- D’empêcher la contamination par des micro-organismes et d'agents nuisibles pour la
santé des denrées alimentaires ;
- D’empêcher ou limiter le développement des micro-organismes déjà présents dans
les denrées alimentaires.
Ces buts seront atteints si, dans le processus de la préparation des aliments, on respecte
strictement un comportement hygiénique dans les domaines suivants:
- Hygiène personnelle ;
- Manipulation et stockage des aliments;
- Environnement des denrées alimentaires.
4.1.2. Hygiène personnelle
L'être humain, même en bonne santé, est naturellement porteur des bactéries. Un manque
d'hygiène personnelle lors de la préparation des aliments entrainera la contamination des
denrées alimentaires à l’origine de nombreuses intoxications alimentaires. Dans ce
domaine, l’hygiène personnelle permettra de limiter la contamination des aliments.
Les principaux réservoirs microbiens sont: les mains (voir aussi sous les ongles), nez,
intestins, blessures, cheveux, vêtements.
De tous ces réservoirs, les bactéries peuvent être transmises aux aliments par
l'intermédiaire des mains. Pour s’en sortir, ci-après les précautions indispensables à
prendre:
- se laver soigneusement les mains avant chaque reprise du travail (quel que soit le
motif de l’interruption) ;
- enlever les bijoux, montres (seul l’alliance est tolérée) ;
- porter des gants jetables pour certains travaux ;
- porter une coiffe si nécessaire ;
- procéder aux soins corporels journaliers ;
- changer régulièrement les vêtements de travail ;
- veiller à sa santé et consulter un médecin en cas de maladies, intestinales
notamment ;
- recouvrir les petites blessures par des pansements étanches pendant le travail.
Les personnes souffrant d’une maladie aiguë transmissible ou qui sécrètent des bactéries
pathogènes ne doivent pas accéder aux locaux où des denrées sont manipulées. Toute
personne atteinte d’une maladie transmissible doit en informer la personne responsable.
4.1.3. Hygiène dans la manipulation et stockage des aliments
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Cours d’Hygiène et Assainissement
Le but de l’hygiène dans la manipulation et stockage des aliments est, d'une part, de limiter
la contamination des aliments par des micro-organismes et, d'autre part, d'en limiter leur
développement.
Les principaux réservoirs bactériens en cette matière sont:
- les aliments bruts (légumes non lavés, viandes et poissons non éviscérés, etc.) ;
- les aliments crus (lait, œufs, viandes, etc.) ;
- les déchets (emballages, parures, coquilles d’œufs, restes) ;
- les denrées altérées;
- les animaux;
- les linges, torchons, etc.;
- les parasites et rongeurs.
Pour limiter la contamination lors de la manipulation et stockage des aliments, les
précautions ci-après permettent de:
- séparer les produits alimentaires crus des produits cuits, y compris dans les
chambres froides ;
- enlever les déchets de manière appropriée et régulière ;
- éloigner les animaux ;
- lutter contre les parasites et les rongeurs ;
- abolir l'emploi de torchons à tout faire.
Pour limiter le développement des micro-organismes dans les denrées alimentaires, les
règles suivantes sont à respecter strictement:
- utiliser uniquement des marchandises de première qualité ;
- se conformer aux températures correctes (chaîne du froid ininterrompue) ;
- se conformer au principe de la marche en avant (pas de croisement des denrées
alimentaires «sales» et «propres»).
4.1.3. Quelques aliments
Le premier conseil recommandé est de choisir correctement les aliments dès l'achat.
4.1.3.1. La viande
La viande doit présenter une texture agréable (si la texture est flasque, la conservation est
douteuse), la viande rouge doit avoir une couleur rouge brillant sur les coupes fraiches, la
viande plus ancienne prend une couleur plus sombre. Certaines catégories de viande,
comme le veau, doivent avoir une couleur rosée. La viande cuisinée ne doit en aucun cas
être mélangée avec de la viande crue, dans ce cas le risque de contamination est élevé.
La charcuterie, comme forme de viande transformée, doit toujours avoir son enveloppe
extérieure intégrale et adhérente au contenu intérieur. Toute charcuterie contenant de l'air
ou ayant la peau relâchée doit être rejetée. En règle générale, il est préférable de soumettre
la viande, si elle n'est pas consommée dans les 48 heures, à la congélation. Dans le cas de
la viande hachée, ce délai se réduit à 24 heures.
4.1.3.2. Le poisson
Les poissons s'apprécient selon différents critères:
- le poisson frais sent la mer, pas le poisson ;
- Les ouïes doivent être rouge brillant et non pas de couleur marron ;
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Cours d’Hygiène et Assainissement
- Les yeux doivent être proéminents et propres, s'ils sont humides, le poisson ne doit
pas être employé ;
- Les écailles doivent être brillantes.
4.1.3.3. Les Fruits et les légumes
Les légumes requièrent un lavage et un rinçage abondant à l'eau claire, qui permet
d'éliminer le sable et les impuretés adhérents à leur surface. En général, il suffit d'enlever
les premières couches de peau ou d'écorce pour avoir des légumes propres. On conseille
rarement l'usage de désinfectants car la chaleur lors de la cuisson élimine généralement
toutes les bactéries pathogènes. On doit écarter les fruits et légumes ayant des coups ou
des zones en mauvais état, celles-ci étant d'habitude des foyers de bactéries.
4.1.3.4. Œufs et produits laitiers
Les produits laitiers sont le plus souvent soumis à l'origine à une pasteurisation qui élimine
une grande partie des microorganismes pathogènes (comme dans le cas du lait). Les œufs
doivent être réfrigérés, les placer dans des boîtes conçues à cet effet dans le haut du
réfrigérateur est la meilleure option. Avant de les utiliser, il convient de laver la coquille à
l'eau et au savon, de manière à éliminer les traces de matière fécale pouvant s'y trouver.
4.1.4. L’hygiène dans la préparation des mets
4.1.4.1. La cuisson
Dans la cuisson des aliments, le cuisinier devra observer les règles ci-après:
- Les aliments sont cuits à cœur (au moins 70°C) ;
- La cuisson doit s'effectuer aussi rapidement que possible ;
- Le refroidissement doit aussi être rapide (max. 2h) et jusqu'à une température
suffisamment basse (supérieur à 5°C pour les denrées périssables) ;
- Utiliser des récipients peu profonds: 5 à 8 cm)
- Lors de la préparation de mets composés (ex. salades de pommes de terre), le
composant cuit doit être refroidi avant l'adjonction des ingrédients crus.
- Si l’aliment ne peut être consommé tout de suite:
le maintenir au bain-marie (supérieur à 63°C), récipient couvert ou
le stocker en chambre froide.
4.1.4.2. Température de conservation des aliments cuits et crus
Pour ce qui est de la température de conservation des aliments cuits et crus l’on s’évertuera à :
- maintenir les mets au-dessus de +63°C ou en dessous de +5°C ;
- s'organiser pour que les mets soient cuits ou remis à température le plus près
possible de l'heure de la distribution ;
- utiliser les bains-marie uniquement durant le temps nécessaire à la distribution
- vérifier les températures de conservation tel que présentées dans le tableau ci-après:
Tableau 1 : Température de conservation des aliments
No Aliments Température Observation
1 Poissons de 0°C à +3°C Sous glace
2 Viandes +2°C à +4°C -
3 Produits laitiers et Produits de 0°C à +5°C -
viandes cuits
4 Légumes et fruits frais +10°C à +12°C -
5 Produits surgelés –18°C -
Source :
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Cours d’Hygiène et Assainissement
En effet,
- À 5 °C les microorganismes sont en état de léthargie et leur croissance est inhibée.
Certains microorganismes ne sont tués qu'à condition de les soumettre à une
température inférieure à 3 °C maximum pendant trois jours (cela élimine
les anisakis par exemple). Lorsque la température descend au-dessous de - 18 °C,
les aliments ne doivent pas être conservés plus de quatre mois.
- Entre 5 °C et 60 °C (la température dépend de l'aliment), les microorganismes
activent leur développement et se multiplient. Dans ce cas, les aliments doivent être
consommés dans les 24 heures.
- Entre 65 °C et 100 °C, la plupart des microorganismes sont éliminés.
4.1.4.3. Température dans la manipulation des aliments:
4.1.4.4. Décongélation (en chambre froide, ou sous eau courante froide)
Une décongélation complète dans un récipient couvert doit être obtenue avant cuisson afin
de garantir que les températures de destruction des micro-organismes seront atteintes. Le
liquide qui se forme à la décongélation doit être éliminé car il peut contenir des agents
pathogènes. Ainsi faut-il nettoyer soigneusement les surfaces et les récipients en contact.
Les denrées décongelées ne doivent pas être recongelées.
4.1.4.5. Séparation de la cuisine chaude et de la cuisine froide
Il ne faut pas utiliser le même matériel ni, si possible, les mêmes surfaces de travail pour la
préparation du chaud et du froid.
En plus, les déchets ne doivent en aucun cas croiser les aliments. C’est pourquoi,
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Cours d’Hygiène et Assainissement
- Les récipients resteront fermés ;
- Les locaux destinés aux poubelles seront propres et désinfectés ;
- Le local sera frais, sec et ventilé ;
- L'élimination des déchets doit se faire après chaque préparation.
Attention!
Compte tenu de tout ce qui précède et de l'expérience, il a été établi un "catalogue" des
erreurs couramment pratiquées et dont l’on devra toujours éviter :
- Préparation des aliments trop longtemps à l'avance.
- Entreposage prolongé des aliments à température ambiante.
- Refroidissement trop lent des aliments avant réfrigération.
- Chauffage des aliments à une température trop faible pour détruire les bactéries
pathogènes.
- Consommation d'aliments cuits, contaminés avant cuisson par des bactéries
pathogènes.
- Cuisson insuffisante de la viande et des produits carnés.
- Décongélation incomplète de viande ou de volaille congelée.
- Décongélation à température ambiante.
- Contamination croisée entre aliments crus et aliments cuits.
- Conservation d'aliments chauds à une température inférieure à +63°C.
- Présence d'infections chez les manipulateurs d'aliments.
- Utilisation de restes.
- Consommation d'aliments crus, pas assez frais ou insuffisamment lavés.
- Préparation d'une quantité excessive d'aliments.
- Consommation de conserves avariées.
- Traçabilité insuffisante des denrées: datage, etc
4.1.4.6. Hygiène des effets de la cuisine
a. Le choix des ustensiles et appareils
Le choix judicieux des ustensiles et appareils est indispensable pour permettre une
application optimale des règles d'hygiène.
Pour réussir ce choix, les critères ci-après sont déterminants :
- Les ustensiles et appareils doivent permettre un démontage facile
- Ils doivent se prêter à un lavage aisé ;
- Ils doivent être faits des matériaux non poreux ;
- Ils doivent être constitués des matériaux résistants à la chaleur ;
- Le matériel à usage unique sera privilégié dans la mesure du possible (poches à
douilles par exemple).
b. Nettoyage et désinfection
La fréquence des nettoyages ne peut être prescrite, elle dépend évidemment de l'utilisation
et de l'organisation propre à chaque domicile, à chaque établissement.
Toutefois, un nettoyage hygiénique s'effectue en plusieurs operations ci-après :
- élimination grossière des déchets (balai – brosse -grattoir)
- nettoyage (eau chaude + détergent)
- rinçage (eau chaude)
- désinfection (eau bouillante ou eau + désinfectant, ou désinfectant prêt à l’emploi).
- rinçage (eau chaude)
- séchage (à l'air, ne pas essuyer).
Une exécution rationnelle des travaux d'entretien est facilitée par une bonne planification.
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Cours d’Hygiène et Assainissement
4.1.4.7. Le traitement de la vaisselle
Le traitement de la vaisselle représente une étape importante dans la journée d'une cuisine.
Il faut prévoir deux secteurs:
- chargement de la vaisselle sale sur un convoyeur dans la zone sale ;
- sortie de la vaisselle propre du convoyeur dans la zone propre et mise en place de
celle-ci sur des chariots propres.
Pour une vaisselle visuellement propre et bactériologiquement satisfaisante, l’on devra
procéder selon les étapes ci-après :
- prélavage;
- lavage;
- rinçage : 1 minute à +80°C;
- séchage.
4.1.5. Hygiène des locaux
Les locaux servant à la préparation, à la transformation ou au traitement des denrées
alimentaires doivent être conçus et agencés de manière à garantir les bonnes pratiques
d’hygiène et à éviter toute contamination pendant et entre les opérations.
Ils doivent en particulier satisfaire aux exigences suivantes :
- Les revêtements de sols, les surfaces murales doivent être parfaitement entretenus,
faciles à nettoyer et à désinfecter ; ils doivent être construites avec des matériaux
étanches.
- Les plafonds, les faux plafonds doivent être construits de manière à empêcher
l’encrassement et à réduire autant que possible la condensation, l’apparition de
moisissures indésirables et le déversement de particules.
- Les fenêtres et autres ouvertures doivent, en cas de besoin, être équipées des
dispositifs (écrans par ex.) de protection anti-insectes.
- Les portes doivent être faciles à nettoyer et à désinfecter si nécessaire. Elles doivent
présenter une surface lisse et hydrofuge.
- Les surfaces en contact avec les denrées alimentaires doivent être parfaitement
entretenues, faciles à nettoyer et à désinfecter. Elles doivent être construites avec
des matériaux lisses, lavables, résistants à la corrosion et non toxiques.
Il y a lieu de prévoir si nécessaire un dispositif spécifique pour le lavage des denrées
alimentaires.
Les établissements du secteur alimentaire (restaurants et autres) doivent être pourvus de
toilettes qui n’ont pas un accès direct aux locaux dans lesquels des denrées alimentaires
sont utilisées. Ils doivent être pourvus de lavabos en nombre suffisant et judicieusement
situés, équipés d’eau courante, chaude et froide, et munis de l’équipement nécessaire au
nettoyage et au séchage hygiéniques des mains.
Les locaux utilisés pour les denrées alimentaires doivent disposer d’une ventilation
suffisante, naturelle ou mécanique.
Les systèmes de ventilation doivent être conçus de manière à faciliter l’accès aux filtres et
aux autres éléments à nettoyer ou à remplacer.
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31
Cours d’Hygiène et Assainissement
4.2. Risques sanitaires dus au manque de l’Hygiène
alimentaire
4.2.1. Surveillance des aliments en amont et en aval
Les aliments peuvent parfois présenter des risques sanitaires si les conditions de culture,
d'élevage, de production ou de conservation sont mauvaises.
En effet, l'hygiène des aliments comprend un certain nombre de routines à suivre lors de
manipulation des aliments dans le but de prévenir des atteintes potentielles à la santé. Les
aliments peuvent transmettre des maladies de personne à personne mais aussi servir
de moyen de croissance à certaines bactéries (tant à la surface qu'à l'intérieur de l'aliment)
qui peuvent provoquer des intoxications alimentaires.
Dès l'instant même de leur production jusqu'au moment de leur consommation, les aliments
sont constamment exposés à de possibles contaminations tant par des agents naturels que
par suite d'interventions humaines. Ainsi, les aliments non surveillés peuvent propager des
maladies.
C’est pourquoi les réglementations internationales et nationales imposent des obligations
aux exploitants du secteur alimentaire afin d’assurer la sécurité et la salubrité des denrées
alimentaires à toutes les étapes de leur production, leur transformation et leur distribution.
Les consommateurs, doivent aussi veiller aux bonnes pratiques d’hygiène, permettant de
garantir l’innocuité des aliments qu’ils vont consommer. Car, la consommation d’un aliment
contaminé par des bactéries ou par des toxines élaborées par celles-ci est à l’origine
d’intoxications alimentaires.
Les intoxications alimentaires d’origine bactérienne résultent souvent d'une maîtrise
insuffisante des conditions d'hygiène notamment au cours de la production, de la
transformation et de la distribution des denrées.
4.2.2. Pathologies d’origine alimentaire
Pendant la digestion des aliments, l'acide chlorhydrique de l'estomac est capable d'éliminer
de nombreuses bactéries, mais cela n'empêche pas le développement de certaines
maladies chez l'homme telles la maladie infectieuse provoquée par des entérobactéries du
genre Salmonelle, la shigellose, la listériose, la gastroentérite due à Escherichia coli,
l'entérite causée par Yersinia enterocolitica, les diarrhées dues à Vibrio parahaemolyticus,
les entérites causées par Campylobacter, les intoxications alimentaires aigües comme
le botulisme (intoxication par les résidus de la bactérie Clostridium botulinum) et
l'intoxication à staphylocoques, les intoxications chroniques causées par des champignons,
les viroses transmises par des aliments comme l'hépatite de type A, etc.
Les intoxications alimentaires présentent toutes des symptômes souvent identiques :
douleurs abdominales, diarrhées, nausées, vomissements, maux de tête, fièvre, etc. Ces
symptômes apparaissent plus ou moins rapidement après l’ingestion d’aliments.
La plupart de ces intoxications guérissent rapidement mais lorsque les conditions de
conservation et d'hygiène ont été particulièrement mauvaises, certaines peuvent être très
Ass. ABEDI MUSA
32
Cours d’Hygiène et Assainissement
graves en particulier chez les sujets fragiles ou affaiblis tels que les nourrissons, les
femmes enceintes, les personnes âgées ou les sujets immunodéprimés.
Dans le cas où il apparaît au moins deux cas groupés similaires d’une symptomatologie, en
général gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire,
on parle alors de Toxi-Infection Alimentaire Collective (TIAC).
Les agents pathogènes les plus souvent rencontrés dans les TIAC sont les bactéries
suivantes : Bacillus cereus, Campylobacter spp., Clostridium botulinum, Clostridium
perfringens, Salmonella spp., Staphylococcus aureus, E. coli, Listeria monocytogenes. On
retrouve aussi certains virus comme les norovirus.
4.2.3. Mesures prophylactiques
Pour prévenir les pathologies liées aux aliments contaminés, les mesures prophylactiques
ci-après doivent être observées :
1) Lors de l'achat de denrées microbiologiquement très périssables préemballées au rayon
produits frais, le consommateur doit vérifier les dates limites de consommation et les
températures d'entreposage indiquées sur leurs emballages afin de les respecter.
2) Pour les aliments périssables, fabriqués par des artisans (boucher, charcutier, ..), à
domicile ou encore vendus au détail ou à la coupe, il est recommandé de les conserver
à une température maximum de +4°C pendant une durée maximum de 3 jours.
3) Il est également important de transporter les aliments dans de bonnes conditions, sans
laisser les produits frais exposés à température ambiante pendant une période trop
longue (dans les coffres de voitures par exemple). En particulier, les produits surgelés et
congelés doivent être achetés en dernier, mis dans des sacs isothermes et placés
rapidement au congélateur ou préparés immédiatement.
4) En outre, il faut respecter les conseils de préparation et de décongélation mentionnés
sur l'étiquette, et ne jamais recongeler un produit qui aurait été décongelé
volontairement ou accidentellement.
5) Lors de la préparation de conserves familiales, il est nécessaire de respecter les
barèmes de stérilisation (temps-température) indiqués sur les notices d’utilisation des
autocuiseurs (cocottes-minutes) afin d’éviter une intoxication botulique.
6) Il faut aussi proscrire la consommation de denrées alimentaires contenues dans des
conserves bombées, rouillées, dont les sertis seraient endommagés ou dégageant une
odeur suspecte à l’ouverture.
7) Il est important de veiller à la propreté des plans de travail, des ustensiles et des mains
lors de la préparation des aliments, et de nettoyer périodiquement (dès qu’il y a
souillure) le réfrigérateur.
8) Les surfaces au contact des aliments doivent être maintenues propres et sèches entre
les usages. La désinfection (avec de l’eau de Javel par exemple) doit être réservée aux
surfaces qui sont accidentellement ou par négligence, restées sales et humides pendant
longtemps.
Ass. ABEDI MUSA
33
Cours d’Hygiène et Assainissement
9) Le respect de quelques mesures d'hygiène simples permet également de réduire
notablement le risque de contracter une toxi-infection alimentaire.
10) En cas de doute sur la nourriture ingérée et surtout si deux personnes ou plus
présentent les mêmes symptômes, il faut consulter un médecin.
11) Les toxi-infections alimentaires collectives doivent être déclarées obligatoirement aux
services chargés de la santé par les médecins.
12) Les structures chargées de la protection sanitaire des populations sont également
sollicités afin de procéder au contrôle des produits et de l'hygiène des locaux de
fabrication ou de préparation des aliments. Ils prennent, en liaison avec le médecin
inspecteur de la santé, les mesures adaptées.
Les mesures ci-dessous sont complémentaires de celles citées précédemment notamment :
- maîtriser les éléments disséminateurs tels que les mains ou les ustensiles sales :
après la manipulation d'aliments non cuits, se laver les mains et nettoyer les
ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec ces aliments.
- se laver les mains après être allé aux toilettes, après avoir caressé un animal, après
avoir manipulé de la terre ou des objets souillés (par de la terre, …), etc.
- conserver les aliments crus (viande, légumes, etc.) séparément des aliments cuits ou
prêts à être consommés.
- laver les légumes crus et les herbes aromatiques fraiches afin d’éliminer une partie
des pesticides ainsi que la terre et les souillures pouvant être fortement contaminés
en micro-organismes.
- respecter la chaine du froid.
- cuire soigneusement les aliments de manière à obtenir une température à cœur
élevée : un simple réchauffage des aliments n’est pas suffisant pour éliminer les
germes pathogènes. Attention, un réchauffage au four à micro-ondes ne permet pas
d’assurer une température homogène dans la totalité de l’aliment.
Quoique non exhaustives, Ces mesures reposent sur les trois (3) grands principes de
l’hygiène alimentaire : Eviter la contamination des aliments, limiter/ralentir le
développement des germes de contamination et détruire la flore pathogène.
Ass. ABEDI MUSA
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Cours d’Hygiène et Assainissement
Chapitre 5 : L'HYGIENE HOSPITALIERE
5.1. Généralités
L’hygiène hospitalière est l’ensemble de mesures de prévention et de protection à mettre en
œuvre pour lutter contre les risques et les nuisances auxquels sont exposés les malades, le
personnel, et les visiteurs en milieu hospitalière et en particulier contre le risque infectieux.
Cet ensemble des mesures est constitué de mesures systématiques d’une part et
individualisées d’autre part.
Les mesures systématiques sont des précautions d’hygiène à prendre automatiquement.
Par exemple, nettoyer et désinfecter les locaux, n’utiliser que les instruments et des
dispositifs stériles pour réaliser un acte invasif. Ces mesures sont permanentes, et doivent
être répétées systématiquement, car les micro-organismes sont une composante
irréductible de la vie sur terre. Leur suppression par des mesures radiales de désinfection
ou de stérilisation n’est que transitoire.
Les mesures individualisées, elles, sont à prendre au cas par cas selon le patient concerné
ou la situation de l’hôpital : par exemple, isolement d’un malade contagieux, ou d’un malade
particulièrement réceptif aux infections, ou réaction en cas d’épidémie dans un service.
L’Hygiène Hospitalière est une discipline à part entière qui a pour principale conséquences
de réduire non seulement la mortalité et la morbidité hospitalière dues aux infections
quelque soit leur origine mais qui a également un impact «économique important sur les
coûts des soins de santé.
Il s’avère donc que l’hygiène hospitalière est l’affaire de tous. Elle concerne le personnel
médical, para médical, administratif, personnel d’entretien, les malades, et les visiteurs. Sa
mise en application nécessite des moyens appropriés et une information permanente visant
à rappeler son intérêt à l’ensemble de l’équipe hospitalière.
L’hygiène hospitalière poursuit un double objectif ci-après :
- Promouvoir l’hygiène au sein des Formations sanitaires et,
- Prévenir et lutter contre les infections nosocomiales qui peuvent être
urinaires, respiratoires, septicémiques ou bactériennes dont les malades peuvent
contracter au cours de leur séjour à l'hôpital ainsi que le personnel soignant.
5.2. Les infections nosocomiales
5.2.1. Enoncé du problème
L’hôpital est un lieu à risque d’infection. Le regroupement dans un même lieu des malades
atteints d’infections souvent graves d’une part, et les techniques invasives utilisées pour les
soigner d’autre part, de la simple injection à la chirurgie, font de l’hôpital un lieu où le risque
de contracter une infection est important. Toute infection contractée à l’hôpital est appelée
infection « hospitalière » ou « nosocomiale ». Elle peut toucher les malades, leur famille,
ou le personnel de l’institution de santé.
Ass. ABEDI MUSA
35
Cours d’Hygiène et Assainissement
Dans bien des pays du monde dont la RD Congo, il n'y a pas de statistiques précises
permettant d'évaluer les taux de ces infections et leur taux de mortalité.
En France, elles touchent de 3 à 5 % des malades hospitalisés par an et sont
essentiellement bactériennes. Leur fréquence et leur gravité croissent avec la sévérité des
pathologies traitées, l'âge des patients et le nombre des actes invasifs (qui pénètrent les
tissus). Selon les statistiques d’avril 2012, environ 3.500 décès sont directement
attribuables aux infections nosocomiales chaque année en France.
Au Québec et au Canada, les évaluations de 2005 réalisées par le Ministère de la Santé
font état de 10% des patients hospitalisés qui contractent une infection nosocomiale et 4000
qui en meurent annuellement.
Aux USA, les infections nosocomiales font chaque année 100 000 morts et, pour les
combattre, 29 milliards de dollars additionnels sont dépensées chaque année.
Comme on peut le constater, ces infections atteignent nombre de gens et représentent un
surcroît important de dépenses, en particulier par l'allongement de la durée de séjour. C’est
donc un problème sérieux et complexe qui ne peut être résolu par quelques affiches et des
distributeurs de produits désinfectants.
Une vigilance de tous les instants s'impose donc car, autant les malades sont plus fragiles
autant les soins sont plus intensifs. Ainsi, en réanimation par exemple, l'incidence des
infections nosocomiales est beaucoup plus élevée que dans les services de médecine
générale du fait de la particularité des soins (ventilation artificielle, sondage urinaire,
cathétérisme des voies veineuses…).
5.2. 2. Définition
L’infection nosocomiale requiert plusieurs définitions concordantes et complémentaires.
Nous en donnons trois des plus complètes.
a) Etymologiquement, Le terme nosocomial vient du grec nosos, qui signifie maladie et de
komein qui signifie soigner, qui forment le mot nosokomeion, pour dire, hôpital. On dirait
donc qu’une infection nosocomiale est celle que l’on contracte en suivant les soins à
l’hôpital ou lorsque l’on est entrain d’etre soigné à l’hopital, ou dans une Formation
sanitaire.
b) Pour l’encyclopédie Wikipédia, l’infection nosocomiale est définie comme une infection
contracté par le malade hospitalisée et qui n’était ni présente, ni en incubation à l’entrée du
malade.
Pour être plus complet la même encyclopédie ajoute : « les infections nosocomiales sont
celles acquises à l’hôpital que se soit au cours d’une hospitalisation, d’une consultation, ou
tout acte pratique à l’hôpital comme une exploration radiologique ou endoscopique. Elles
concernent en premier lieu les malades et les consultants, mais aussi les membres de
personnel médical et para médical des établissements d’hospitalisation».
c) Une infection nosocomiale est une infection contractée dans un établissement de santé.
Une infection est dite nosocomiale ou hospitalière, si elle est absente lors de l'admission du
patient à l'hôpital et qu'elle se développe 48 heures au moins après l'admission.
Ass. ABEDI MUSA
36
Cours d’Hygiène et Assainissement
Comme on peut le constater, cette dernière définition fait intervenir la notion de delai dans
l’établissement de l’infection hospitalière : il faut 48 heures pour que celle-ci soit déclarée
« nosocomiale ». C’est essentiel, car ce délai permet de distinguer une infection
d'acquisition communautaire d'une infection nosocomiale.
Toutefois, ce critère de délai ne doit pas être appliqué sans réflexion et il est recommandé
d'apprécier, dans les cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et
infection.
Le délai de 48 h s'allonge jusqu'à 30 jours dans le cas d'infections de site opératoire, et
jusqu'à un an s'il y a mise en place de matériel prothétique. Autrement dit, toute infection
survenant sur une cicatrice chirurgicale dans l'année suivant l'opération, même si le patient
est sorti de l'hôpital, peut être considérée comme nosocomiale.
Ces définitions surprennent lorsque l‘on sait que les patients viennent à l’hôpital pour se
faire soigner et non pour devenir plus malades. Elles révèlent, pourtant, la vulnérabilité
environnementale et organisationnelle des milieux hospitaliers avec la nécessité de la mise
place des établissements, structures, procédures et mesures sanitaires adéquats répondant
aux normes internationaux de qualités de services de santé. Elles révèlent aussi les critères
permettant de différencier une infection hospitalière d’une infection communautaire.
5.2.3. Modes de transmission d’infections nosocomiales
Il existe quatre grands modes de transmission d’infections nosocomiales. Il s’agit de l’auto-
infection, l'hétéro-infection, la xéno-infection et de l'Exo-infection.
5.2.3.1. L’auto-infection
Les facteurs sont lié à l’individu lui même, c’est-à-dire issues d’une cause interne, par
exemple lorsque le malade est d’une immunité déficitaire ou est contaminé par ses propres
germes, etc. Dans ce cas, l’éclosion d'une infection nosocomiale est d’abord favorisée
par l’état du malade. C’est l’auto-infection.
Le malade s'infecte avec ses propres germes, les « portes d'entrée » étant les lésions des
muqueuses, les lésions cutanées (plaies, brûlures, maladies de peau). Les germes
seront ceux de la peau, des muqueuses, du tractus digestif, etc.
Ce mécanisme est favorisé par différents facteurs :
- La dissémination des germes du patient dans son environnement (par exemple le lit),
l'utilisation de traitement pouvant altérer l'immunocompétence (corticostéroïdes,
immunosuppresseurs…) ;
- L'administration de traitements sélectionnant certaines bactéries (antibiothérapie à
spectre large…) ;
- Les patients immunodéprimés (sida, aplasiques…) sont les personnes les plus à
risque du fait du défaut de vigilance immunitaire de leur organisme, développant
ainsi des pathologies strictement endogènes ;
- La réalisation d'actes invasifs nécessaires au traitement (sondage urinaire, pose d’un
cathéter, ventilation artificielle et intervention chirurgicale) ;
- L’âge du patient (sont particulièrement à risque : les personnes âgées, les nouveau-
nés, en particulier les prématurés, les polytraumatisés et les grands brûlés).
Ass. ABEDI MUSA
37
Cours d’Hygiène et Assainissement
5.2.3.2. L'hétéro-infection
Dans ce cas, le germe responsable de l'infection nosocomiale provient d'un autre malade,
la transmission étant le plus souvent manuportée, par le personnel soignant intervenant
auprès de plusieurs patients, disséminant ainsi les germes d'une personne à l'autre.
Des telles infections sont dites « croisées ». C'est le mode de contamination le plus
fréquemment retrouvé lors d'épidémies.
Cependant certains germes, comme celui de la tuberculose, sont transmis par voie
aérienne. Il peut en outre arriver plus rarement que les germes soient transmis par contact
direct entre deux patients.
5.2.3.3. La xéno-infection
Ce mode de transmission est un peu à part, dans ce cas les agents pathogènes sont
transmis par des personnes venant de l'extérieur (personnel soignant, visiteurs, sous-
traitants), et présentant eux-mêmes une pathologie infectieuse, déclarée ou en cours
d'incubation.
Ce mode de transmission n'est cependant pas à négliger, car il peut être dévastateur pour
les patients particulièrement fragiles. Ainsi, les professionnels de santé sont de plus en plus
encouragés à se faire vacciner contre la grippe et autres maladies contagieuses.
5.2.3.4. L'Exo-infection : Ce mode de transmission inclut soit à un dysfonctionnement
technique d'un matériel (filtre à air, autoclave…) destiné à la protection des patients qui, ne
remplissant plus son office, les laisse en contact avec des germes qui ne devraient, en
principe, pas faire l'objet d'une infection, au vu des mesures prises pour les prévenir
(aspergillose, légionelle, etc.), soit à une erreur commise dans l'exécution des procédures
de traitement du matériel médico-chirurgical.
5.2.4. Critères d’infections nosocomiales
Pour être reconnue comme étant de nature nosocomiale, une infection doit répondre à
certains critères :
- Elle doit avoir été absente à l’admission du patient à l’hôpital.
- Sa déclaration doit se produire après plus de 48 heures de l’arrivée en milieu
hospitalier ou encore se déclarer après un délai supérieur à la période d'incubation
de cette infection, lorsque celle-ci est connue.
- Pour les infections de plaie opératoire, sont reconnues nosocomiales les infections
survenues dans les 30 jours suivant l'intervention.
- S'il y a mise en place d'une prothèse ou d'un implant, une infection peut être
reconnue nosocomiale quand elle survient dans l'année qui suit l'intervention.
- Ces infections peuvent être secondaires ou non à un traitement invasif.
5.2.5. Vecteurs de transmission des maladies nosocomiales
Il existe de nombreux vecteurs de transmission des maladies nosocomiales.
5.2.5.1. Le manuportage
Le manuportage, c'est-à-dire l'infection véhiculée par les mains, est le mode de
transmission le plus fréquent de l'infection hospitalière, de nombreux germes étant les hôtes
permanents de notre peau.
Ass. ABEDI MUSA
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Cours d’Hygiène et Assainissement
En effet, une étude menée par la Commission Conjointe des huit grands hôpitaux des
Etats-Unis a révélé que la négligence dans l'hygiène des mains du personnel soignant
serait à la base de cette situation et qu’elle serait renforcée par :
- Des données erronées qui leurrent le système en faisant croire que le taux
d'adhésion au lavage des mains est élevé parmi le personnel médical ;
- L’absence totale de la notion d'imputabilité du personnel soignant et administratif ;
- L’insuffisance des moyens de contrôle du lavage des mains du personnel -souvent
fait par des vérifications aléatoires.
En utilisant des moyens de contrôle systématiques, ces 8 hôpitaux ont constaté que moins
de 50% du personnel soignant se lavait les mains avant de toucher à un patient.
5.2.5.2. Autres vecteurs
Les aliments, les objets usuels, les poignées de porte, les téléphones mobiles, le linge
peuvent également être les vecteurs méconnus, apparemment inoffensifs, de l'infection.
5.2.6. Facteurs favorisants la transmission des infections
nosocomiales
Il existe des facteurs favorisants dont ;
- manque d'hygiène (éventuellement faute de salles de bain ou douches) ;
- Le comportement du personnel hospitalier (qui parfois sous-estime le risque ou le
comprend mal) ;
- La mobilité des patients (fréquemment transférés d'un établissement ou service à
l'autre).
5.2.7. Causes des infections nosocomiales
Plusieurs causes sont à la base des infections hospitalières. Il s’agit des suivantes :
5.2.7.1. Agent infectieux
Les infections nosocomiales sont généralement dues à des bactéries commensales et
saprophytes.
- Bactéries commensales, c'est-à-dire des germes qui ne peuvent vivre qu'au contact
de notre organisme. Ces bactéries sont souvent utiles au bon fonctionnement du
corps humain. C’est flore bactérienne résidant dans notre tube digestif
(staphylocoque doré, Pseudomonas aeruginosa…) est indispensable à la digestion.
Toutefois, si pour une raison ou pour une autre lors d'une intervention chirurgicale,
ces germes sont déversés dans la cavité abdominale, ils deviennent dangereux,
pathogènes.
- Bactéries saprophytes, c'est-à-dire vivant dans l'environnement de l'homme (l'eau,
l'air, etc.) et pouvant le coloniser dans certaines conditions.
5.2.7.2. Les causes liées au milieu hôpitalier
Le milieu hospitalier met en présence des individus sains et de nombreux patients
présentant des pathologies variées, infectieuses ou non. Chacun en se déplaçant dans les
locaux, et en déplaçant du matériel disperse des germes qui peuvent notamment se
Ass. ABEDI MUSA
39
Cours d’Hygiène et Assainissement
retrouver nombreux sur les chaussures, poignées de porte, interrupteurs, surfaces
(« fomites ») et dans l'air… faisant de l'environnement hospitalier un véritable « pot pourri »
de germes. Ceux-ci évoluent selon leurs capacités intrinsèques de résistances intrinsèques,
et selon les désinfectants et antiseptiques utilisés pour le nettoyage et les soins. Face à ces
produits et aux antibiotiques prescrits dans l'établissement, des microbes subissent une
forte pression de sélection : seuls les plus résistants survivent.
Chaque patient hospitalisé arrive avec sa propre flore bactérienne. Mais une fois en contact
avec l'environnement hospitalier (le lit, la table de nuit, le personnel…) et les différents
traitements, celle-ci va se modifier, et va à son tour subir la pression de sélection. Par
conséquent, les germes résistants de l'environnement vont se développer aux dépens de
ceux a priori moins résistants de la flore d'origine.
Les germes hospitaliers sont de ce fait souvent capables de survivre dans un milieu hostile
et de développer de multiples résistances aux antibiotiques les plus utilisés. Certains
hôpitaux sont ainsi confrontés à des problèmes liés à l'émergence de staphylocoques,
d'entérocoques et de bacilles Gram- résistants à de multiples antibiotiques.
5.2.7.3. Sur-utilisation d'antibiotiques
Les antibiotiques administrés sans raison valable sont la cause principale des infections
nosocomiales. En effet, ils rendent certains micro-organismes résistants et contribuent à la
sélection des souches hospitalières multirésistantes qui peuvent se transmettre d'un patient
à l'autre.
Ces germes, même résistants, ne sont pas forcément pathogènes pour les individus en
bonne santé, mais ils le sont pour ceux dont l'état de santé est altéré. La gravité des
infections peut être exacerbée par l'utilisation d'antibiotiques.
Des patients peuvent aussi arriver avec des bactéries résistantes à des antibiotiques qu'ils
ont utilisé dans leur vie professionnelle (éleveurs industriels de porcs ou volaille par
exemple, dont les animaux abritent eux-mêmes des microbes antibiorésistants). Les
bactéries pouvant échanger entre elles des gènes de résistance, notamment quand elles
sont stressées, ce qui est le cas quand ils sont exposés à des désinfectants ou
antibiotiques, une souche bactérienne non pathogène mais résistante peut aussi rendre une
souche pathogène résistante.
5.2.7.4. Causes écologiques, environnementales et comportementales
Des travaux récents ont montré que les maladies nosocomiales ont connu une très forte
augmentation parmi les maladies émergentes (elles constituaient environ 20 % des 335 cas
de maladies émergentes signalées entre 1940 et 2004. Ce sont souvent d’anciennes
maladies (réémergentes), devenues antibiorésistantes, dont par exemple la tuberculose).
Le problème est d'autant plus préoccupant que depuis 50 ans, le nombre de vecteurs
devenus résistant aux pesticides augmente aussi et que ces maladies émergentes
récentes, sont presque toutes des zoonoses (maladies pouvant à la fois toucher l’homme et
l’animal) (le nombre d'apparition de ces maladies a presque été multipliés par 4 depuis 50
ans, et plus encore depuis les années 1980, peut-être en raison de l'augmentation des cas
de déficience immunitaire acquise). La croissance exponentielle des transports longue
distance, par avion et bateau notamment est un autre facteur d'exacerbation du risque.
L'exposition chronique d'animaux ou d'humains à certains polluants est également
susceptible de diminuer leur immunité.
Ass. ABEDI MUSA
40
Cours d’Hygiène et Assainissement
Remarque : Beaucoup de maladies nosocomiales (dont dermatoses) sont des pathologies
du biofilm qui protège la peau ou les muqueuses. Les biofilms accidentellement et
anormalement devenus pathogènes sont souvent très résistants et notamment
antibiorésistants. Cette résistance accrue est acquise par plusieurs moyens[12]).
Mieux comprendre la formation des biofilms pathogènes ainsi que la manière dont les
bactéries y entretiennent des interactions synergiques[13] utiles ou pathogènes (et
permettant éventuellement l'apparition d'antibiorésistance)[13] est donc un enjeu de santé
publique.
5.2.8. Mesures de prévention des infections nosocomiales
5.2.8.1. Mesures hygiéniques
a) Enoncé
Beaucoup d’infections nosocomiales peuvent être évitées par des mesures de prévention
connues tandis que d’autres ne pourraient pas l’être, notamment en raison de leur origine
endogène. Les principales mesures hygiéniques pour combattre les infections
nosocomiales sont notamment :
- isolement des patients (un patient = une chambre, une salle de bain) ;
- Lavage soigneux des mains avant et après un contact avec les patients hospitalisés
(rendre tout le personnel de l'hôpital responsable et imputable dans l'hygiène des
mains : médecins, infirmières, préposés, techniciens, bénévoles employés, cadres,
etc.) ;
- Dépistage à l'arrivée dans l'hôpital des patients considérés comme les plus à risques
( tranches d'âge extrêmes, patients ayant déjà subi de nombreuses hospitalisations,
immunodéprimés, etc, transferts venus d'autres hôpitaux ) en particulier pour les
SARM, comme pratiqué aux Pays-Bas, en Finlande et au Danemark ;
- Désinfection avant et après un soin infirmier ;
- Renforcement du nettoyage des locaux ;
- Surveillance de l'usage des antibiotiques dans l'hôpital ;
- Surveillance de l'environnement par un technicien biohygiéniste (traitement d'air: au
bloc opératoire, chambres de greffes; contrôle de l'eau : eau bactériologiquement
maîtrisée, eau chaude sanitaire (légionelles), eau pour soins standards, Contrôle de
la désinfection des endoscopes, Contrôle de la qualité microbiologique des surfaces ;
- Formation et contrôle médical périodique du personnel de l'hôpital : lavage des
mains entre chaque patient (détersion avec du savon si nécessaire, et friction à la
solution hydro-alcoolique), utilisation de gants stériles et de masques si nécessaire,
désinfection du matériel (notamment à l'autoclave), obligation pour le personnel
soignant de retirer tout bijou et ornement corporel transportant idéalement des
germes même après détersion, destruction du matériel à usage unique ;
- Changement régulier (3 à quatre fois par an) des anti-bactériens de surface ( et
d'une manière générale de tous les produits d'entretien) pour que les bactéries ne
deviennent pas résistantes aux produits[réf. nécessaire].
- Augmentation du ratio du personnel infirmier ;
- Formations plus pointues au profit de certaines catégories de personnel.
Nonobstant le fait que la multiplication des actes médicaux et des soins rend parfois difficile
le strict respect de ces règles élémentaires, il n’en demeure pas moins qu’il s’avère
impérieux de s’y appliquer.
Ass. ABEDI MUSA
41
Cours d’Hygiène et Assainissement
b) L’application des règles élémentaires de l’hygiène
On doit constamment rappeler l'importance de l'hygiène des mains des malades et du
personnel. Les patients peuvent même demander aux intervenants de se laver les mains
avant de les toucher, car cette mesure demeure l’élément principal de la prévention. Le
lavage peut se faire soit avec de l'eau et du savon, soit avec une solution hydro-alcoolique
contenant au moins 60 % d'alcool.
Le personnel doit offrir au malade les fournitures nécessaires avant de manger, après avoir
utilisé les toilettes, après s’être mouché, avoir toussé ou avoir éternué et évidemment,
lorsque ses mains sont sales. Les mêmes règles s’appliquent aux intervenants, mais
s’ajoute la nécessité d’un lavage rigoureux après une contamination accidentelle avec du
sang ou d’autres liquides biologiques ou après avoir touché tout objet pouvant être
contaminé.
Pour être efficaces, les solutions des produits hygiéniques utilisées doivent être à la bonne
concentration; il n’est pas inutile de le mentionner, car par souci d’économie, la tentation
pourrait être grande de diminuer la quantité de la substance agissante.
Le personnel doit veiller à l’hygiène générale du malade, voire à nettoyer et à désinfecter
chaque lésion cutanée et la couvrir d’un pansement. Il est aussi important de signaler au
médecin toute plaie d'apparence suspecte.
L’hygiène des lieux est d’importance primordiale. En effet, on sait que les bactéries
pouvant être la cause de maladies nosocomiales peuvent se déposer sur différentes
surfaces, notamment les ridelles, les poignées de porte, les commutateurs, les brassards,
les otoscopes, les thermomètres, les tensiomètres, les sièges de toilette, les jaquettes
d’hôpital, les vêtements du personnel, etc.) et peuvent y demeurer un
temps variable selon les diverses souches sans rien perdre de leur dangerosité.
On doit disposer des pansements et du matériel souillés dans un sac de plastique
fermé ou dans un contenant spécial. Certains agents pathogènes vivent dans les lieux
humides, tels que les baignoires, les douches, les éviers, etc. Aussi, une hygiène
rigoureuse des lieux est-elle une condition absolue de prévention.
5.2.8.2. Autres mesures
Plusieurs autres précautions relatives à la prévention viennent s’ajouter aux mesures
d’hygiène de base.
Tout symptôme suspect doit être rapidement rapporté afin que le dépistage se fasse
promptement; c’est le meilleur moyen d’éviter une contamination plus étendue.
L’isolement du malade contaminé ou le regroupement de plusieurs
La définition et le respect des protocoles de soins pour chaque geste médical ou
infirmier sont indispensables à la prévention des infections nosocomiales. La maîtrise
de celles-ci, véritable priorité de santé publique, nécessite la mise en place d'une
surveillance régulière, continue, seule à même de définir leur incidence.
La réduction de la durée de séjours du patient est une méthode efficace de réduction
du taux d'infections nosocomiales en chirurgie, soit via le développement de la
chirurgie ambulatoire, soit via celle de la récupération rapide après chirurgie pour les
hospitalisations complètes.
Ass. ABEDI MUSA
42
Cours d’Hygiène et Assainissement
Pour mieux tenir ces consignes ou ces règles, toutes les formations hospitalières
devraient se doter d'un Comité de lutte contre l'infection nosocomiale, ayant pour
objectif premier, la mise en œuvre d'une surveillance épidémiologique.
Ce Comité aurait donc pour mission de :
- Veiller sur l‘hygiène de base, la sécurité des actes et les techniques de désinfection ;
- Tenir la stérilisation des effets ou matériels et différentes installations ;
- Assurer l’aménagement des locaux ;
- Elaborer un programme pour le contrôle des infections nosocomiales en association
avec une Équipe Opérationnelle d'Hygiène (E.O.H, UHLIN …) ;
- Veiller sur les risques infectieux liés aux travaux dans l'hôpital, etc.
N.B. Dans les établissements de grande taille, des équipes d'hygiénistes devraient veiller à
l'application quotidienne des recommandations du Comité.
Ass. ABEDI MUSA
43
Cours d’Hygiène et Assainissement
DEUXIEME PARTIE : ASSAINISSEMENT
Chapitre 1. GENERALITES
1.1. Problématique
Dans de nombreuses cités, villes et zones rurales du monde aujourd’hui, les populations
vivent et élèvent leurs enfants dans un environnement hautement pollué. Les zones
urbaines et péri-urbaines des pays en développement figurent parmi les habitats les plus
insalubres du monde.
La plus grande partie de cette pollution, qui conduit à des taux élevés de maladies, de
malnutrition et de décès, est due à l’absence de toilettes et à des services d’assainissement
inadaptés. Selon un rapport de l'OMS (2006), 1,1milliard de personnes soit 17% de la
population mondiale n'ont pas accès à l'eau potable et 2,6 milliards soit 42% de la
population mondiale n'ont pas accès a un assainissement adéquat.
L’absence de services suffisants et appropriés est le résultat de nombreux facteurs, à savoir
l’insuffisance des ressources financières, la pénurie d’eau potable, le manque d’espace, la
difficulté des conditions géologiques et les capacités institutionnelles limitées. Tant que les
villes s’étendront et que les populations augmenteront, la situation ne fera que s’empirer et
le besoin de systèmes d’assainissement sains, durables et financièrement accessibles sera
encore plus critique.
1.2. Définition
L’assainissement est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale de
l'environnement dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et
l'évacuation des déchets liquides, des déchets solides et des excréments.
L'assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses maladies
liées à un milieu malsain.
1.3. Objectif de l’assainissement
En l'absence d'assainissement, les déchets à même le sol bloquent les canaux de drainage.
La proximité avec les eaux usées peut engendrer des maladies à transmission fécale-orale
(diarrhée, typhoïde, hépatites, choléra), ou liées à un vecteur (paludisme, filariose, dengue).
D'autres maladies sont également liées à un mauvais assainissement de base et en
particulier à des latrines défectueuses ou inexistantes : bilharziose, nématodes ou autres
vers.
Cela étant, l'assainissement vise à assurer l'évacuation et le traitement des eaux usées et
des excréments en minimisant les risques pour la santé et pour l'environnement.
Les déchets solides (reliefs de repas…) subissent une rapide décomposition, et peuvent
être des sources pathogènes. Leur collecte et leur élimination contribue également à
maintenir un environnement salubre.
Ass. ABEDI MUSA
44
Cours d’Hygiène et Assainissement
1.4. Systèmes et Financement de l’assainissement
Il existe deux types de systèmes d’assainissement: les systèmes collectifs et autonomes.
L'assainissement non collectif ou autonome repose avant tout sur l'exploitant de
l'installation.
Les systèmes collectifs supposent quant à eux un gestionnaire désigné par la collectivité du
service public de l'assainissement. Il peut être une émanation de la collectivité (gestion
publique), ou faire l'objet d'un contrat de délégation plus ou moins formalisé. La délégation
peut ainsi se faire au profit d'une association locale, ou d'entreprises informelles pour les
systèmes simples de collecte et de traitement des ordures ménagères ou d'eaux usées.
Lorsque les systèmes atteignent une relative complexité, le délégataire est choisi pour ses
compétences techniques et organisationnelles.
De plus en plus, certains rôles sont délégués à des entreprises privées et notamment
l'épuration des eaux, le traitement des déchets et la plomberie au niveau domestique.
Le financement peut se faire au travers de taxes et d'impôts en général liés au foncier, ou
au travers de redevance perçue sur les volumes rejetés (souvent le volume d'eau potable
consommé).
Dans de nombreux pays, notamment en développement, le financement des services
publics d'assainissement ne sont pas assurés. La constitution d'un réseau représente un
investissement majeur, avec un amortissement sur des périodes comprises entre 60 et
100 ans. La délégation aux entreprises privées peut permettre la mise en place d'une
structure de financement l'inconvénient majeur est que les zones pauvres et en particulier
les bidonvilles sont mal ou non desservies car sont trop peu rentables. L'État ou la
collectivité locale doivent alors jouer un rôle de régulateur pour assurer une distribution
équitable des services.
Les individus sont aussi de plus en plus sollicités pour des actions devant se dérouler au
niveau domestique : tri des déchets, réduction de la quantité d'eau utilisée…
Ass. ABEDI MUSA
45
Cours d’Hygiène et Assainissement
Chapitre 2. DOMAINES DE L’ASSAINISSEMENT
De manière générale, l'assainissement comprend l'évacuation et le traitement des eaux et
des solides usagés. Ces matières incluent les eaux de pluie, de drainage, de lavage, les
eaux usées et / ou provenant de toilettes, les excréments, et les déchets solides ; ces
derniers ont différentes origines (domestique, agricole, industrielle, médicale…).
2.1. Assainissement des eaux pluviales
2.1.1. Cadre d’assainissement des eaux pluviales
L'eau de pluie a des caractéristiques bio-chimiques assez proches d'une eau potable et
même bio-compatibles sans aucun traitement. Néanmoins, il existe une relative
contamination de l'eau de pluie au contact de gaz (oxydes d’azote, de soufre), de particules
souvent riches en matériaux lourds et des différents aérosols relâchés par les activités
humaines.
Une fois que l'eau de pluie a touché le sol, qu'elle ruisselle sur les surfaces les
réceptionnant, elle est alors dénommée eau pluviale.
Les eaux pluviales qui s'écoulent là où le sol est rendu imperméable par la construction de
routes et de bâtiments, dites alors de eaux de ruissellement, sont sujettes à la pollution.
L'assainissement vise donc à évacuer ces eaux vers le milieu naturel, tels que des cours
d'eau ou dans les zones où l'infiltration est possible.
Pour ce faire, il est installé des bassins de rétention d'eaux, des ouvrages de régulation du
débit et des stations de pompage anti-crues visant à assurer la protection du milieu naturel,
des biens et des personnes contre les inondations, les éboulements, « la détérioration des
routes et des bâtiments ».
Effectivement, lors de très forts ou très longues précipitations, les volumes d'eau (à traiter
concernant les stations d'épuration (STEP) ou à réguler pour les ouvrages de rétention)
peuvent dépasser les capacités de stockage et de traitement. À ce moment, les excédents
d'eaux pluviales sont rejetées à la rivière afin de garantir le bon fonctionnement des
réseaux d'assainissement et de protéger les habitations proches.
2.1.2. Récupération des eaux pluviales
Pratique ancestrale, la récupération de l'eau de pluie bénéficie aujourd'hui de nombreuses
applications et d'innovations techniques éprouvées.
En effet, 58 % de l’eau que nous utilisons ne nécessite pas une qualité d’eau potable. L’eau
de pluie filtrée est suffisante pour une utilisation industrielle (lavage de surfaces ou de
véhicules, refroidissement et démoulage), collective (alimentation de blocs sanitaires,
arrosage d’espaces verts) ou domestique (usages non alimentaires et non corporels).
2.1.2.1. Récupération des eaux pluviales pour des usages
domestiques
Dans le cadre des usages domestiques, la quantité d'eau utilisée pour des usages non
alimentaires et non corporels se répartit comme suit :
- WC : 35 % ;
- Lessive : 15 % ;
Ass. ABEDI MUSA
46
Cours d’Hygiène et Assainissement
- Jardin : 5 % ;
- Nettoyage : 3 %.
Il y a donc un réel potentiel de substitution de l'eau potable par de l'eau de pluie (stockée et
filtrée) pour ces usages.
À la suite de ce constat, des systèmes de récupération des eaux pluviales ont été élaborés
et sont éprouvés depuis des décennies. Des systèmes de stockage-filtrage avec
surpresseur permettent ainsi de récupérer jusqu'à 70 mètres cubes d'eau par an et par
famille. Ces systèmes sont, notamment :
- Le stockage s'effectuant dans des cuves conçues avec des matériaux divers :
certaines cuves sont en composés polyéthylène recyclable, d'autres sont en béton.
Les cuves en béton permettent par ailleurs de réduire l'acidité de l'eau de pluie
récupérée : l'eau réagit avec les composants de base de la citerne qui mettent des
sels minéraux en solution et neutralisent le pH de l'eau ;
- Le filtrage peuvant se réaliser en deux phases : un préfiltrage de 5 à 200 µm, puis un
second filtrage à 10 µm.
L'utilisation de l'eau de pluie à l'intérieur de l'habitat suppose qu'à ce système de stockage-
filtrage soit associé un double réseau d'eau intérieur : l'un pour l'eau potable, l'autre pour
l'eau de pluie.
2.1.2.2. Récupération des eaux pluviales pour des usages
industriels ou collectifs
La récupération des eaux pluviales existe également à grande échelle. Les applications
industrielles sont nombreuses : lavages de véhicules industriels, des outils de production,
des sols, alimentation de WC, etc. Dans le cas des collectivités, plusieurs usages sont
possibles : lavage des voiries, rôle de rétention en cas de fortes pluies ou de violents
orages (en Flandres belge, ces cuves de rétention sont obligatoires dans chaque
lotissement).
2.2. Eaux usées domestiques, agricoles et Industrielles
2.2.1. Description
Les eaux usées, aussi appelées eaux polluées sont constituées de toutes les eaux de
nature à contaminer les milieux dans lesquels elles sont déversées.
Ces eaux sont généralement formées du sous-produit d'une utilisation humaine, soit
domestique, soit industrielle, d'où l’usage du terme d’"eaux usées".
Les eaux usées sont des eaux altérées par les activités humaines à la suite d’un usage
domestique, industriel, artisanal, agricole ou autre. Elles sont considérées comme polluées
et doivent être traitées.
Elles peuvent être parfois qualifiées d'eaux grises lorsqu’il s'agit d'eaux peu chargées en
matières polluantes par exemple des eaux d'origine domestique, résultant du lavage de la
vaisselle, des mains, des bains ou des douches. On parle d'eaux noires lorsqu’elles
contiennent diverses substances plus polluantes ou plus difficiles à éliminer tels que des
matières fécales, des produits cosmétiques, ou tout type de sous-produit industriel mélangé
à l'eau.
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Cours d’Hygiène et Assainissement
Il peut également s'agir d'eau d'écoulement de surfaces imperméables : ainsi les eaux de
ruissellement des parcs de stationnement sont considérées comme des eaux usées par la
présence de divers polluants comme les hydrocarbures ou les poussières d'usure des
pneumatiques.
Dans la plupart des pays et en particulier dans les milieux urbanisés, les eaux usées sont
collectées et acheminées par un réseau d'égout (ou réseau d'assainissement), soit jusqu’à
une station de traitement, soit jusqu’à un site autonome de traitement.
Dans le cas d'habitat collectif, l'épuration de ces substances est assurée par des stations
d'épuration d'effluents d'eaux usées. Lorsqu’il est impossible de raccorder l'habitat à un tel
réseau, on installe un système de fosse autonome avec tertre d'épandage. Si ces
installations n'existent pas, le milieu naturel recevant ces effluents n'est pas en mesure
d'assurer son autoépuration. En milieu liquide, ce sont les micro organismes qui assurent
l'épuration en biodégradant la matière organique contenue dans les eaux usées. En milieu
naturel à l’air libre, la matière organique s'asséche par manque d'humidité selon les
conditions du milieu considéré ; pour couvrir leurs besoins, les végétaux pompent toute
l'humidité environnante, les failles du sous sol laissent s'infiltrer par des veines de grosses
quantité d'eaux usées. L'épuration de l'eau usée dans le sous sol s'effectue en compost par
la fermentation. Travail beaucoup plus long et aléatoire : alors qu’un excès d'eau conduit à
la pourriture du compost, une insuffisance l’assèche. La bactérie de biodégradation que l'on
trouve en milieu liquide survit difficilement dans ce milieu fermé. De ce fait, une matière
organique n'ayant pas subi de pré-traitement avant d'être envoyé dans le sous-sol risque de
rapidement le colmater. En situation autonome (fosses toutes eaux), les filtres à sable
(tertre d'épandage) se colmatent très souvent au bout de plusieurs années d'utilisation.
C'est bien la preuve que le sol n'a pas vocation d'épurer les eaux usées domestiques.
2.2.2. Origine des eaux usées
Voici quelques provenances possibles des eaux usées. Pour certaines d’entre elles, les
contaminant probables figurent entre parenthèses :
- Déchets d'origine humaine (hygiène, ménage, toilettes... dans ce dernier cas, on
parle d'eau noire)
- Fuite de fosse septique ;
- Déversement de fosse septique ;
- Évacuation d'installation de traitement d'eaux d'égout ;
- Eau de lavage (personnes, vêtements, sols, vaisselle, etc.) également connu comme
eau grise ;
- Précipitations collectées par les toits ;
- Eaux souterraines infiltrées dans le réseau d'égouts ;
- Liquides manufacturés en surplus provenant de sources domestiques (boissons,
huiles de cuisine, pesticides, huiles de graissage, liquides de peinture, de nettoyage,
etc.) ;
- Écoulement urbain des précipitations sur les routes, les parkings, les trottoirs
(contient des huiles, fèces animales, ordures, traces de carburant, résidus de
caoutchouc, métaux provenant des gaz d'échappement des véhicules, etc.) ;
- Entrées d'eau de mer (sel, micro-organismes, volumes élevés) ;
- Entrée directe d'eau de rivières (micro-organismes, volumes élevés) ;
- Entrée directe de liquides synthétiques (décharge illégale de pesticides, d'huiles
usagées, etc...) ;
- Drainage des routes (huile, agents de dégivrage, résidus de caoutchouc) ;
- Drainage de tempête (presque n'importe quoi, y compris voitures, chariots, arbres,
bétail, etc.) ;
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- Pertes industrielles ;
- Drainage industriel d'un site.
Les eaux usées sont celles qui ont été utilisées et souillées par des activités humaines
(domestiques, industrielles, agricoles). Elles doivent être traitées sur place dans des
stations d'épurations individuelles, des fosses septiques ou envoyées vers des stations
d'épuration distantes sans qu'elles ne stagnent en surface et pour minimiser la pollution,
avant de les retourner au milieu naturel, une fois épurées.
En effet, les eaux uses peuvent devenir une source de maladies, de nuisances olfactives,
d'émanation de méthane ou de H2S, etc. si elles ne sont pas assainies.
2.2.3. Systèmes de gestion des eaux usées
Dans les grandes villes et les pays développés, les eaux usées sont gérées suivant de deux
systèmes : d’abord le drainage des eaux de ruissellement pluviales est fait en surface par
des caniveaux se vidant régulièrement dans un réseau souterrain séparé (réseau dit
séparatif) ou non des eaux usées (réseau unitaire) ; Ensuite, les bâtiments et les toilettes
sont reliés directement aux égouts par des canalisations ; un siphon permettant d’éviter les
retours d'odeurs dans le bâtiment.
2.2.3.1. Gestion des eaux usées par le système d’égout
Un réseau d'égouts représente un investissement très élevé, son entretien demande aussi
beaucoup de ressources humaines et matérielles ; il encourage une grande consommation
d'eau en déresponsabilisant les utilisateurs ; ses inévitables fuites contribuent à la pollution
du sous-sol.
2.2.3.2. Gestion des eaux usées par les systèmes autonomes
Ces systèmes sont plus pratiques en zones peu denses. Ils rentrent dans le cadre de
l’assainissement non collectif par la mise en place des réseaux d'égouts séparatifs à faible
diamètre.
Cette sorte de réseaux d'égouts permet de soulager grandement les coûts d'investissement
et d'entretien et la charge sur le système d'épuration (en ne transportant en principe que les
eaux usées). Les eaux pluviales peuvent rester en surface si les caniveaux et les canaux à
ciel ouvert sont correctement aménagés. Dans le cas contraire (en ville par exemple), les
eaux pluviales empruntent un autre réseau, d'un diamètre important, ce qui augmente les
coûts.
Dans un système séparatif les eaux claires « parasites » doivent être réduites au minimum.
Par exemple il ne faut pas brancher les gouttières provenant des toitures sur le réseau des
eaux usées. En réalité, les apports pluviaux sont tels qu'il existe des déversoirs d'orage
permettant au réseau d'eaux usées de décharger le surplus de débit vers le réseau pluvial,
ou directement dans les cours d'eau. C'est pour cela qu'il peut être déconseillé de se
baigner en mer après un orage pendant quelques jours.
Une difficulté est de veiller à ce que les artisans et industriels ne versent pas d'eaux
polluées par des huiles minérales, des métaux lourds, des biocides ou d'autres produits
indésirables dans l'égout.
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2.3. Déchets solides
L'absence de gestion des déchets solides a des conséquences graves au niveau de la
santé (lieu de reproduction de moustiques, de rats), de l'impact environnemental
(apparence, odeurs, pollution de l'eau et de l'air), de la toxicité (notamment pour les déchets
médicaux et les métaux lourds), de l'impact social (pour les personnes vivant à proximité, et
pour les personnes vivant de la récupération des déchets) et de l'infrastructure (les déchets
non collectés bloquent les canaux et les voies d'accès.
Comme une personne produit entre 250 g et 1 kg de déchets solides par jour, les
conséquences d'une mauvaise gestion sont vite catastrophiques pour une ville d'une
certaine importance.
2.3.1. Classification générale
On distingue principalement quatre types de déchets :
1) Les déchets biodégradables ou compostables (résidus verts, boues d'épuration
des eaux, restes alimentaires…), qui s'assimilent en première approche à la
biomasse. Ces déchets peuvent être dégradés par les bactéries, champignons et
autres micro-organismes et/ou par des réactions chimiques (oxydation,
minéralisation). Ils laissent des produits de dégradation identiques ou proches de
ceux qu'on peut trouver dans la nature. Selon leur origine, le produit de dégradation
peut parfois être contaminés par des résidus de pesticides, de métaux, dioxines,
médicaments, etc. Ils peuvent être valorisés énergétiquement (bioénergie,
biocarburants) ou revalorisés par le Compostage à fin d'amendements/engrais…).
2) Les déchets recyclables (matériaux de construction, métaux, matières plastiques) :
ces matériaux peuvent être réutilisés tels quels (via des recycleries ou ressourceries)
dans d'autres domaines ou recyclés : par exemple, les métaux sont refondus et
réintégrés dans de nouvelles pièces, les plastiques sont hachés et servent de
rembourrage ou de combustible…
3) Les déchets ultimes qui « ne sont plus susceptibles d'être traités dans les
conditions techniques et économiques du moment». Eux seuls devraient encore
pouvoir être mis en décharge (depuis le 1er juillet 2002 en France), après inertage le
cas échéant, pour les plus dangereux.
4) Les déchets spéciaux et déchets industriels dangereux (DID) anciennement
appelés déchets industriels spéciaux (DIS), à la différence du déchet banal peuvent
entrer dans la catégorie des déchets dangereux, dont font partie les déchets toxiques
et les déchets radioactifs qui doivent faire l'objet d'un traitement tout à fait particulier
en raison de leur nocivité particulière liée à la radioactivité. Parmi les déchets
nucléaires, on distingue les déchets radioactifs ultimes qui « ne sont plus
susceptibles d'être traités dans les conditions techniques et économiques du
moment ». On les classe aussi selon leur durée de vie (d'activité).[réf. nécessaire]
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5) Cas particuliers
Des tels déchets nécessitent un traitement particulier. Ce sont par exemple :
Les déchets hospitaliers et déchets vétérinaires (déchets d’activités de soins à risques
infectieux et assimilés DASRIA), déchets agricoles, déchets militaires, déchets
électroniques, informatiques électriques et de bureaux piles et batteries, toners, dont
déchets électroniques (DEEE) faisant l'objet d'une filière particulière en Europe, etc.
Les déchets de l'industrie du bâtiment et de la construction (avec ceux d'une
démolition préalable parfois) sont générés localement et durant un temps relativement
court. Ils varient selon les matériaux employés. Depuis le XIXe siècle, leur quantité
augmente, et ils sont pour partie non biodégradable ou toxiques pour l'environnement. Leur
tonnage peut être fortement réduit par la préfabrication.
Déchets Toxiques c’est une catégorie de déchets particulièrement difficile à gérer et à
suivre, souvent sans responsable identifié en quantités dispersées (DTQD).
Les déchets du passé plus ou moins lointain, sans responsables aux yeux de la loi, sont
mal pris en compte. C'est le cas des munitions immergées, des munitions non-explosées,
ou encore des gaz à effet de serre émis par les avions, non pris en compte par le Protocole
de Kyoto.
Le déchet est la seule marchandise pour laquelle le flux d'argent suit parfois le flux de
matière : pour les autres marchandises, la personne qui expédie la marchandise reçoit de
l'argent, alors qu'avec les déchets elle paie.
2.3.2. Gestion des déchets
La gestion des déchets inclut leur collecte, leur transport jusqu'à un site, et leur traitement.
Elle peut aussi inclure le nettoyage des rues. Le ramassage s'effectue dans des poubelles
domestiques ou collectives, vidées périodiquement dans une benne à ordures ménagères
qui assure le transport. Dans les endroits moins développés, les déchets peuvent être
collectés par brouette. Le nettoyage des rues peut être fait mécaniquement avec des
balayeuses ou avec des outils dédiés par des nettoyeurs.
Le traitement des déchets peut être précédé d'une réutilisation et / ou d'un recyclage (lui-
même exigeant un tri sélectif préalable). Le traitement lui-même peut être fait de trois
façons : par dépôt dans une décharge aménagée ou non ; par incinération ; ou par
compostage. Si les pays développés mettent en place des réglementations de plus en plus
contraignantes pour le traitement des déchets, dans de nombreux pays en développement
la décharge non contrôlée reste le moyen le plus courant d'enlever les déchets ; ceux-ci
sont aussi souvent récupérés par des personnes pauvres qui récupère ce qui peut encore
se revendre.
2.4. Les excrétas humains
Les déchets et les eaux usées peuvent simplement être jetés dans la rue en l'absence de
système de gestion. La défécation non contrôlée quant à elle, est une source importante de
maladies et de gêne dans la vie quotidienne. L'Unicef et l'OMS utilisent l'accès à une latrine
améliorée comme indicateur de l'assainissement de base, avant de considérer les eaux et
les déchets solides.
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2.4.1. Les urines
Un adulte peut produire environ 400 litres d’urine par an, contenant 4.0 kg d’azote, 0.4 kg
de phosphore et 0.9 kg de potasse15.
La plupart des éléments nutritifs nécessaires aux plantes contenus dans les excrétas
humains se trouvent dans les urines. Il est intéressant de constater que les nutriments
présents dans l’urine se présentent dans les formes idéales pour être utilisés par les
plantes: l’azote sous la forme d’urée, le phosphore en superphosphate, et le potasse sous
forme d’ion. On trouve ces nutriments en quantité plus appropriée dans les urines que dans
les engrais chimiques utilisés en l’agriculture. Les concentrations en métaux lourds dans
l’urine humaine sont très inférieures à celles qu’on trouve dans les engrais chimiques –
c’est un avantage important.
Les urines humaines peuvent donc soit être utilisées comme engrais par le producteur ou
bien collectées par la communauté et utilisées par les fermiers.
Lorsqu’elles sont collectées pour être utilisées comme engrais, il est important de les
stocker de manière à éviter les odeurs et la perte d’azote dans l’air. La recherche suédoise
indique que la plus grande partie de l’azote contenue dans les urines, initialement sous
forme d’urée, est rapidement transformée en ammoniaque à
l’intérieur d’un récipient de collecte et de stockage. Cependant, la quantité
d’ammoniaque perdue dans l’air peut être réduite par un stockage dans un réservoir
couvert avec une ventilation restreinte.
Lorsque les urines sont répandues à même le sol, elles peuvent ne pas être diluées. Si
elles sont utilisées sur les plantes, elles doivent être diluées pour prévenir le dessèchement,
en général une part pour 2 à 5 parts d’eau. Lorsqu’il n’y a pas d’intérêt pour son utilisation,
l’urine peut être placée sur un lit d’évapo-transpiration ou subir un traitement par
évaporation jusqu’à ce que le ménage producteur prenne conscience de sa valeur comme
engrais.
2.4.2. Les fèces
Les fèces humaines consistent principalement en une matière organique non digérée telles
que les fibres provenant du carbone. La quantité totale par personne et par an est de 25 à
50 kg, contenant jusqu’à 0.55 kg d’azote, 0.18 kg de phosphore et 0.37 kg de potasse. Bien
que les fèces contiennent moins de nutriments que les urines, elles ont une valeur pour
l’amélioration du sol. Après la destruction des germes pathogènes par la déshydratation
et/ou la décomposition, la matière inoffensive qui en résulte peut être répandue sur le sol
pour en augmenter le contenu en matière organique, améliorer la capacité de la nappe
phréatique et augmenter la disponibilité en nutriments. L’humus provenant du processus de
décomposition aide aussi au maintien d’une saine population d’organismes bénéfiques au
sol qui protègent en réalité les plantes des maladies d’origine terrestre.
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2.4.3. Les maladies liées à l’absence d’assainissement
Le premier et le plus important des critères de toutes les approches sur l’assainissement,
est que le système constitue une barrière contre l’extension des maladies causées par les
éléments vivants malfaisants (pathogènes) présents dans les excrétas humains. Les
maladies liées à l’insalubrité de l’eau, à l’absence de système d’assainissement et au
manque d’hygiène représentent un énorme fardeau pour les pays en développement. Ainsi,
on estime que 88 % des maladies diarrhéiques sont dues à l’utilisation d’eau insalubre et à
des problèmes d’assainissement et d’hygiène (OMS, 2004c).
Les excrétas humains contiennent des germes, des œufs et autres organismes vivants.
Certains d’entre eux provoquent des maladies et sont appelés pathogènes. Certains
organismes vivant aux dépens de l’homme sont appelés parasites. La majorité d’entre eux
se trouvent dans les fèces. L’urine est en général stérile et ne constitue un danger que
dans certains cas1. Les pathogènes les plus importants existant dans l’urine peuvent
provoquer la typhoïde, la paratyphoïde et la bilharziose. L’urine est la source principale de
l’extension de la bilharziose. Les fèces sont la source principale des pathogènes
responsables de la typhoïde et la paratyphoïde même si on les trouve dans les urines.
Les germes pathogènes et les parasites présents dans les excrétas humain peuvent
provoquer une grande variété de maladies, y compris les diarrhées et la malnutrition.
Une croissance faible, une déficience en fer, en vitamine A et autres carences en oligo-
éléments peuvent aussi se manifester, avec des effets qui peuvent durer toute une vie.
Tous les germes pathogènes et les parasites ne sont pas mortels, mais l’affaiblissement
continuel dû aux maladies et à la malnutrition prédisposent les populations à être
constamment malades, fragiles et les amènent à la mort par d’autres causes.
Dans les fèces frais, il y a quatre groupes principaux d’organismes représentant un danger
pour les humains: les bactéries, les virus, les protozoaires et les helminthes. Une fois que
ces organismes excrétés:
- Ils peuvent être immédiatement infectieux
- Ils peuvent avoir besoin d’un certain laps de temps hors du corps pour devenir
- Infectieux ; ou
- Ils peuvent avoir besoin d’un hôte intermédiaire pour devenir infectieux.
Les bactéries et les virus sont immédiatement infectieux une fois excrétés. Les
protozoaires sont d’abord excrétés sous forme de kystes, et peuvent être immédiatement
infectieux ou avoir besoin d’un certain laps de temps hors du corps. Les œufs d’helminthes,
dont un nombre important est résistant aux conditions environnementales, doivent passer
une certaine période hors du corps. Quelques parasites, comme la bilharziose, requièrent
aussi un hôte intermédiaire avant de devenir infectieux.
Lorsqu’une personne excrète un pathogène qui n’est pas maîtrisé ou détruit,
l’environnement est contaminé. Une fois que les excrétas humains accèdent à un
environnement plus vaste (figure 2.1), ils peuvent contaminer les doigts (les mains, les
vêtements et les ustensiles), les liquides (par exemple l’eau de boisson et de cuisine, les
boissons et autres liquides corporels), les champs (par exemple les végétaux et les cours
des habitations) et les mouches (par exemple les mouches communes, les mouches à
viande, les animaux domestiques et les limaces).
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Cours d’Hygiène et Assainissement
Principales voies de contamination de la diarrhée
Commentaires: Ce diagramme résume les principales voies de contamination de la
diarrhée: des pathogènes fécaux contaminent les doigts, les mouches, les champs, et les
liquides ; Les mouches, les champs, les doigts et les liquides contaminent les aliments ; les
doigts et les liquides souillent le visage et, étant avalés apportent avec elles des pathogènes
dans le ventre de l’homme.
Les populations peuvent être exposées aux pathogènes et parasites directement par ces
voies ou par l’intermédiaire de la nourriture.
Un environnement contaminé expose la population aux pathogènes conduisant à l’infection
et à la maladie. Les personnes nouvellement infectées excrètent alors dans l’environnement
et s’établit ainsi un cycle répétitif d’infection – contamination – infection.
2.4.4. Mesures de prévention
La dissémination des pathogènes peut être réduite ou arrêtée en utilisant des barrières les
empêchant de passer d’un lieu – tel que le sol – à un autre (doigts, nourriture et/ou eau).
Une barrière primaire empêcherait le contact des fèces avec les doigts, les mouches, les
liquides, les champs et les nourritures; elle préviendrait la dissémination des pathogènes.
Cette barrière est constituée des toilettes ou, d’un système de stockage ou, d’un système
sec basé sur des principes d’éco-assainissement.
Ass. ABEDI MUSA
54
Cours d’Hygiène et Assainissement
Cependant, si les pathogènes parviennent à accéder aux doigts, à la nourriture, etc…, des
barrières secondaires (par exemple: lavage des mains c'est-à-dire l’hygiène personnelle, la
cuisson de la nourriture, l’hygiène alimentaire, la désinfection de l’eau) doivent être mises
en place pour empêcher l’exposition.
Lorsque les excrétas quittent le corps et avant qu’ils n’atteignent un environnement plus
vaste, il existe plusieurs manières permettant de prévenir la dissémination des pathogènes.
L’approche traditionnelle est de l’évacuer à grande eau (évacuation par chasse d’eau) ou
de le garder dans une fosse profonde (stockage).
Ces méthodes d’évacuation nous conduisent à penser que la contamination
environnementale peut ainsi être empêchée. Cependant, il s’agit là d’une fausse croyance
car avec le temps le contenu d’une fosse peut fuir dans les eaux souterraines ou être
entraîné par de grosses pluies.
Dans le système d’évacuation par chasse d’eau, les eaux d’égout peuvent être traitées de
manière adéquate et rendues saines avant d’être déversées ; mais dans la plupart des cas
elles sont déversées sans aucun traitement, ou partiellement traitées. Dans les deux cas, le
problème de pollution survient en aval.
Une autre manière de briser le cycle est de traiter les personnes atteintes de maladies. Par
exemple, un enfant atteint de diarrhée reçoit des sels de réhydratation orale (SRO) ou un
antibiotique. Normalement, la maladie guérira ou s’éliminera d’elle-même. Cependant la
personne infectée excrètera les pathogènes dans l’environnement jusqu’à ce que le
traitement fasse effet et les excrétions de pathogènes peuvent continuer, pour quelques
maladies, même après que les symptômes aient disparus. Le développement rapide de
souches de maladies infectieuses résistantes au médicament accroît la nécessité de la
prévention de préférence au traitement.
Pour interrompre le cercle vicieux de l’infection et de la ré-infection, des mesures
préventives s’attaquant à la genèse du problème doivent être prises en vue d’empêcher les
pathogènes de gagner l’environnement dès le départ.
Les populations excrètent les pathogènes pendant un certain temps, passant du quotidien à
la semaine ou même aux mois. Dans certaines communautés, une grande proportion de
personnes excrètera différents pathogènes pendant la même période. Il est donc
nécessaire de trouver une manière de détruire les pathogènes excrétés ou de prévenir leur
accès à l’environnement.
La réponse est soit de conserver les éléments pathogènes en lieu sûr, soit de les rendre
rapidement inoffensifs. En pratique, nous avons besoin d’une combinaison des deux :
stockage en lieu sûr et destruction rapide.
2.4.5. Méthodes de destruction des germes pathogènes dans les
excrétas
2.4.5.1. Méthode traditionnelle
L'évacuation sur place consiste à utiliser une latrine située sur une fosse creusée ou
surélevée, contenant les matières fécales et laissant éventuellement la fraction liquide
s'infiltrer dans le sol si la nappe phréatique est suffisamment loin. Le problème de la
vidange de la fosse se pose alors.
Ass. ABEDI MUSA
55
Cours d’Hygiène et Assainissement
2.4.5.2. Les méthodes humides d’évacuation
Le principal choix pour la gestion des excréta concerne l'évacuation sur place ou à
distance. L'évacuation à distance consiste à relier une toilette soit à un réseau d'égout (qui
évacue à la fois les solides et les liquides), soit à une fosse septique qui retient les solides
et évacue les liquides. Ces deux systèmes ont besoin d'une grande quantité d'eau pour
fonctionner: plus de 25 litres par jour et par personne
Ces méthodes humides d’évacuation, (évacuation par chasse d’eau), ne sont pas
particulièrement efficaces dans la destruction des germes pathogènes. Les eaux usées
constituent un environnement idéal pour la survie des germes pathogènes dans la mesure
où elle reproduit, de plusieurs manières, la situation existant dans les intestins.
D’abord, elle est riche en matière organique et en nutriments. Elle est également humide et
anaérobique. La seule différence porte sur la température. Les eaux usées et les bassins
de traitement fonctionnent en général à des températures inférieures à 37°C.
L’utilisation des eaux usées n’augmente pas seulement la survie des germes pathogènes,
elle accroît aussi les taux de prévalence des maladies, lorsque ces eaux sont répandues
sur les récoltes ou déversées dans les cours d’eau avant d’avoir subi un traitement efficace.
2.4.5.3. Les méthodes combinatoires
La combinaison faible humidité, petite quantité de matières/nutriments organiques, et d’un
pH élevé permet la destruction la plus rapide.
2.4.5.4. Les méthodes de traitement des fèces par séchage
La gestion des excréta peut aussi se faire écologiquement avec des toilettes sèches,
permettant de réutiliser le compost. Les méthodes de traitement des fèces par
séchage, méthodes de déshydratation, sont plus efficaces pour la destruction des
germes pathogènes que les méthodes humides (évacuation par chasse d’eau). La
destruction des germes pathogènes est plus réussie.
Lorsqu’ une chose est déshydratée, toute l’eau qu’elle contient en est éliminée. Dans
une toilette à déshydratation, le contenu de la chambre de traitement est desséché
par la chaleur, la ventilation et l’adjonction de matériau sec. La teneur en humidité
doit être, aussi rapidement que possible, réduite jusqu’à moins de 25%. A ce niveau,
la destruction des germes pathogènes est rapide ; il n’y a ni odeur, ni mouche.
Il est en général difficile de déshydrater les excrétas sans une séparation des urines, bien
que cela soit possible dans des climats très secs. C’est pourquoi, l’on use de dispositifs
spéciaux de collecte (bac ou cuvettes surélevées), qui sépare les urines pour le stockage
dans un réservoir séparé, permettant aux fèces d’être déshydratées plus simplement et plus
rapidement.
Cependant, si ces systèmes se développent petit à petit, leur acceptance reste compliquée
face à l'apparente simplicité (du point de vue de l'usager) offerte par un système d'égout. À
ce jour, peu de programmes d'assainissement écologique ont été menés à une plus grande
échelle que celle d'un projet-pilote.
2.4.2.5. Etapes de destruction des germes pathogènes dans les excrétas
La destruction des germes pathogènes est simple à réaliser, en théorie. En pratique, elle
requiert souvent une attention particulière au cours d’une série d’étapes.
Pour rendre les excrétas sains et propres à être manipulés et recyclés, le processus en
quatre étapes ci-après a est recommandé par certains spécialistes :
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Cours d’Hygiène et Assainissement
1) Limiter le volume de matière dangereuse, en détournant l’urine et en n’ajoutant pas
d’eau (chasse) ;
2) Prévenir la dispersion de la matière contenant les germes pathogènes en la stockant
dans un dispositif sécurisé jusqu’à ce qu’elle soit saine et propre au recyclage ;
3) Réduire le volume et le poids de la matière pathogène par la déshydratation et/ou la
décomposition pour faciliter le stockage, le transport et le traitement ultérieur.
4) Rendre les germes pathogènes inoffensifs par la stérilisation: traitement primaire sur
le site (déshydratation/décomposition, rétention), traitement secondaire sur ou hors
site (déshydratation ultérieure, compostage à haute température, changement du pH
par adjonction de chaux), et, si nécessaire, traitement tertiaire (incinération).
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Cours d’Hygiène et Assainissement
ANNEXE 1
LES DOUZE ERREURS LES PLUS FREQUENTES DANS LE TRAITEMENT DES
INSTRUMENTS ET DES LOCAUX
1. Négliger le nettoyage en raison de l’utilisation de désinfectants puissants ou de la
stérilisation.
Les résidus organiques (sur les instruments) et les poussières (sur les surfaces) sont les
principaux supports des micro-organismes. En absence de tels supports, la transmission
des micro-organismes est beaucoup plus difficile.
Le nettoyage des instruments et des surfaces est donc la première mesure d’hygiène. Il
repose d’abord sur une action mécanique : il faut frotter ! On ne désinfecte et on ne
stérilise bien que ce qui est propre.
2. Alterner les procédés pour la stérilisation des instruments.
Le passage de la chaleur sèche à la chaleur humide accélère la corrosion des instruments.
Le même instrument doit toujours être stérilisé avec le même procédé.
3. Désinfecter les instruments en acier inoxydable à l’eau de Javel.
L’eau de Javel attaque l’acier inoxydable et rend les instruments inutilisables.
Si un détergent-désinfectant pour instruments n’est pas disponible localement, utiliser la
soude en cristaux (30 g/l) ou la lessive de soude.
4. Mélanger de l’eau de Javel et d’autres produits détergents ou détartrants.
Il y a risque de réaction chimique avec dégagement de chlore, un gaz très toxique. L’eau de
Javel ne doit pas être mélangée à d’autres produits.
Utiliser l’eau de Javel seule, après rinçage du matériel, des sanitaires, des surfaces.
5. Ne pas tenir compte du degré de chlore (° Cl) en utilisant l’eau de Javel.
Le degré de chlore indique la concentration du produit et donc son efficacité. Une solution
trop diluée sera inefficace, une solution trop concentrée sera corrosive.
En général, l’eau de Javel du commerce est à 12° Cl. Le degré de chlore peut être
mesuré par le pharmacien de l’hôpital à la réception des lots et après un stockage
prolongé.
6. Conserver l’eau de Javel à la lumière et/ou au soleil.
L’eau de Javel perd son chlore (et donc son efficacité) quand elle est exposée à la lumière
et à la chaleur.
Stocker l’eau de Javel en fûts opaques dans un local ventilé.
Suite de l’encadré page suivante
Suite de l’encadré 9 / 12 erreurs
7. Surdoser ou sous-doser les produits désinfectants.
Il y a risque d’inefficacité en cas de sous-dosage, de toxicité en cas de surdosage (irritation
respiratoire, allergies, pour les malades ou le personnel).
Respecter le mode d’emploi des désinfectants.
8. Conserver de vieilles solutions d’antiseptiques et désinfectants.
Les solutions d’antiseptiques ou désinfectants vieillies peuvent devenir des milieux de
culture pour les micro-organismes résistants.
Ne pas garder les solutions anciennes d’antiseptiques et désinfectants.
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9. Compléter les flacons d’antiseptiques et désinfectants sans les vider.
Les solutions d’antiseptiques ou désinfectants vieillies peuvent devenir des milieux de
culture pour les micro-organismes résistants.
Avant de remplir un flacon, jeter la vieille solution et désinfecter ou stériliser le flacon.
10.Désinfecter les instruments en les flambant à l’alcool.
Le feu est un symbole de purification, et l’alcool est un désinfectant, mais cette procédure
rapide n’est pas suffisamment efficace.
Les instruments doivent être stérilisés, ou en cas d’impossibilité subir une désinfection
poussée par trempage long (15 mn) dans un désinfectant majeur (bactéricide, virucide,
fongicide et sporicide) (cf. fiche technique n°11).
11.Désinfecter les chambres entre deux patients par les rayons ultraviolets ou la
brumisation de formol.
Ces deux procédures ne sont pas efficaces et peuvent dégrader le mobilier, les matelas.
Un nettoyage soigneux de toutes les surfaces suivi de désinfection (eau de Javel par
exemple) est suffisant.
12.Désinfecter à l’alcool les housses de matelas en Skaï.
Le Skaï vieillit prématurément et se craquelle sous l’action de l’alcool ou de l’eau de
Javel.
Utiliser une lessive et laisser sécher. N’utiliser le matelas qu’avec un drap ou un
pagne.
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ANNEXE 2 :
KIT D’HYGIENE NECESSAIRE A L’ENTRETIEN DES LOCAUX
Source : Hôpital général de référence national de N’Djaména (Tchad)
Ce kit sera délivré par le magasinier de l’hôpital selon une procédure définie sur la demande du
surveillant.
Chaque agent affecté à un espace de travail dans son service sera muni de ce kit et en sera
responsable, sous la supervision du surveillant.
Un placard de rangement du matériel d’hygiène lui sera affecté pour sa zone d’activité.
Ce matériel devra être rangé propre. Le placard sera nettoyé régulièrement.
ESPACE MALADES, PERSONNEL, BUREAU, SALLE DE PREPARATION AUX SOINS :
balai
pelle
paire de gants caoutchouc
seau métallique pour le sol
raclette
balai brosse
serpillière pour le sol
seau plastique pour les surfaces murales et équipement de service (armoires, tables de nuit,
chaises, ventilateurs, etc.)
brosse à main
lavette : serpillière coupée en quatre (remplace les éponges)
tampon grattoir vert pour les éviers et lavabos
tête de loup pour les plafonds.
ESPACES SANITAIRES MALADES, PERSONNEL, VIDOIRS DE SERVICE
1 balai à main
1 seau métallique
1 balai brosse
1 raclette
1 serpillière
1 brosse à main
1 tampon racloir vert
1 lavette
1 paire de gants caoutchouc.
Ass. ABEDI MUSA