[go: up one dir, main page]

0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
901 vues53 pages

7-Maladies Et Ravageurs Du Fraisier 1

Ce document traite des principales maladies et ravageurs qui affectent le fraisier, notamment le Verticillium dalhiae, le Phytophthora cactorum et le Phytophthora fragariae. Il décrit les symptômes, le cycle biologique et les moyens de lutte pour ces organismes.

Transféré par

Mezenner
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
901 vues53 pages

7-Maladies Et Ravageurs Du Fraisier 1

Ce document traite des principales maladies et ravageurs qui affectent le fraisier, notamment le Verticillium dalhiae, le Phytophthora cactorum et le Phytophthora fragariae. Il décrit les symptômes, le cycle biologique et les moyens de lutte pour ces organismes.

Transféré par

Mezenner
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 53

Maladies et Ravageurs

du fraisier

J-Jacques POMMIER
j2p.fraise@gmail.com

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


Les principaux organismes nuisibles du fraisier vos priorités
du jour
LOCALISATION MALADIES RAVAGEURS

Verticillium dalhiae Nématodes (Meloïdogyne h, Pratylenchus v.)

Phytophthora cactorum Insectes :


RACINES Taupin (Agriotes spp.)
Phytophthora fragariae
Noctuelles terricoles (vers gris)
ET
Complexe fongique de fatigue des Hanneton (vers blanc)
RHIZOME
sols Otiorhynque (Otiorhynchus spp.)
Oïdium (Podosphaera a.) Nématodes foliaires (Aphelenchoïdes f.,
Ditylenchus d.)
Botrytis cinerea Acariens :
Anthracnose (Colletotricum a.) Tétranyques (Tetranychus urticae)
PARTIES Tarsonème (Phytonemus pallidus)
AERIENNES Chlorose marginale
Maladies foliaires : Insectes :
Bactérie Xanthomonas f. Pucerons (différentes espèces)
Taches pourpres, taches rouges Thrips (T. tabaci, T. f. o.)
Zythia f. Punaises
Alternaria a. Cicadelles
Aleurodes
Noctuelles
Drosophila suzukii
Verticillium dalhiae

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


Verticillium dalhiae
Principaux symptômes :
Dépérissement des plants lent et progressif, les vieilles feuilles
périphériques flétrissent en premier, aspect chétif, pas ou peu de
production de fruits, parfois mortalité complète du plant.
Coupe du rhizome = blanc, parfois vaisseaux conducteurs
nécrosés
Plants isolés (début d’infestation) puis en foyers
Détecté principalement à l’automne ou en début de récolte
(effort physiologique et à coups climatiques = flétrissement)

4
Verticillium dalhiae

Biologie :
Champignon très polyphage (solanacées, cucurbitacées,
rosacées,…) précédents à haut risque : tomate, poivron,
aubergine, pomme de terre, tabac, framboises, vergers,… mais
également les jachères ou terres infestées de mauvaises herbes
(morelle noire, chénopodes, amarantes, sèneçons,…)
Risque d’introduction avec les plants (moins de risques avec des
plants certifiés SOC tolérance 1%, ce n’est donc pas 0 risque !)
Conservation dans le sol sous forme de micro-sclérotes (cellules
mycéliennes agglomérées), restant viables pendant plus de 15 ans
sans plantes hôtes.
Pénètre dans les plants par le système racinaire (directement ou
par des blessures dues aux nématodes, insectes du sol,…) et va se
loger à l’intérieur des vaisseaux conducteurs de l’eau et sels
minéraux (xylème)
Verticillium dalhiae

Dissémination :
Les micro-sclérotes et conidies (spores) sont dispersées :
avec la terre contaminée (poussières de sol avec le vent, pneus de
tracteurs et outils de travail du sol, chaussures du personnel,
insectes du sol…),
par contact racinaires d’un plant à l’autre (foyers),
par l’eau (ruissellement superficiel et flux d’eau dans le sol,
éclaboussures,…).

Conditions favorables :
sols humides associés à des journées chaudes et ensoleillées
températures optimales : 20 à 32°C
monoculture ou rotations culturales courtes
Verticillium dalhiae

Prophylaxie :
rotation avec des cultures non hôtes (céréales, sorgho fourrager,…),
voire assainissantes (alliacées, brassicacées, …)
sol drainant, culture sur buttes, maîtrise de la micro-irrigation
plants sains (certifiés mini CAC, mieux SOC ), variétés tolérantes
agressivité variable des souches de Verticillium dalhiae,
informations obtenteurs pas toujours objectives / tolérance,
acquisition d’information « terrain » auprès de vos conseillers
techniques / sensibilité variétale, origines de plants concernées,…
en présence de parcelles contaminées : lavage du matériel de
culture (roues de tracteur, outils de travail du sol,…), des semelles
de chaussures,…, arrachage et destruction des plants atteints,
éviter de replanter sur les parcelles reconnues contaminées
(surtout si > 10% de plants atteints sur la fraiseraie précédente)
Verticillium dalhiae
Traitements conventionnels :
aucun traitement existant pour éradiquer cette maladie du sol
pas de fongicide autorisé en cours de culture (usage orphelin)

Sol contaminés :
désinfection du sol en plein avant plantation : métam-sodium (PC
1200 L/ha), dazomet (PC 500 kg/ha)
restriction de dose du métam-sodium attendue à 300 L/ha en plein
avec film barrière (incertitude / efficacité)

2020 : AMM prévue du DMDS,


obligation applicateur agréé, film
barrière sur le sol ; possibilités de
combinaisons métam-sodium et
DMDS en double-injections
séparées
Verticillium dalhiae
Traitements alternatifs et complémentaires : combiner les
techniques de biocontrôle
solarisation associée ou pas à un traitement conventionnel du sol
à dose réduite ou localisé par micro-irrigation (metam-sodium) en
fonction du niveau de contamination : bâchage plastique du sol
minimum 8 semaines, en début d’été, objectif T°>40°C à -20cm.
solarisation associée à une biodésinfection (enfouissement de
certains engrais verts à développement végétatif rapide et avec
composés biocides : moutardes brunes, sorgho fourrager,…)
biotisation des plants : technique complémentaire pouvant être
appliquée après un traitement du sol. Apport de différents
champignons à actions antagoniste, biostimulante, …(Trichoderma
harzianum, T. asperellum, Gliocadium catenulatum),
endomycorhizes (Glomus intraradices)
Apports à localiser à proximité des racines du fraisier soit dans
le terreau des plants en motte ou sacs hors-sol, soit par micro-
irrigation ou au trou de plantation (terreau en contre-plantation)
Phytophthora cactorum
et P. fragariae

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


Phytophthora cactorum
Principaux symptômes :
limitation du développement végétatif puis dépérissement
rapide du plant (isolé ou en foyer) à la reprise après
plantation, en cours d’été-automne, ou en début de récolte ;
à la coupe du rhizome on remarque une nécrose brun
rougeâtre plus ou moins développée à la base, au milieu ou
dans la partie supérieure. La nécrose est délimitée par une
zone plus foncée. Par coupe successives du rhizome, on arrive
à distinguer le point d’entrée (base de pétiole de feuille ou de
racine).

11
Ne pas confondre avec les symptômes de Colletotricum acutatum
(anthracnose sur plants et fruits)

Vérifier la présence de symptômes sur les parties aériennes

Ne pas confondre avec les symptômes de gel des plants

Accident de conservation des plants en


frigo, accident climatique
12
Phytophthora cactorum

Biologie :
champignon présent dans la flore naturelle du sol, s’attaquant aux
rosacées dont le fraisier et les espèces fruitières, mais également
à des espèces forestières et ornementale. Il peut avoir de
nombreux autres hôtes sans exprimer de symptômes.
les spores ont des flagelles et sont donc mobiles dans les films
d’eau du sol, elles pénètrent dans les plants par les ouvertures
naturelles (encrage des racines ou des feuilles sur le rhizome) ou
par les blessures provoquées par les ravageurs du sol ;
le champignon se développe ensuite dans le parenchyme au
niveau du rhizome (perte de potentiel alimentaire des plants) ; à
noter que les fleurs et fruits peuvent être également attaqués
(éclaboussures / irrigation ou pluie)
le champignon se conserve dans le sol pendant plus de 10 ans
sous forme de spores dormantes à parois épaisses
Phytophthora fragariae
Principaux symptômes :
dépérissement des parties aériennes des plantes suite à un stress
en fin de printemps ou début d'été, surtout dans les zones basses
plus humides des parcelles.
Les plantes sont rabougries, les jeunes feuilles ont une coloration
bleu-vert.
Le système racinaire est peu développé et partiellement pourri,
sans racines absorbantes aux extrémités (racines en « queue de
rat »). Une coupe transversale des parties supérieures blanches des
racines révèle la coloration rouge brique de la partie centrale. La
coloration peut s'étendre jusque dans les parties vasculaires du
rhizome.

14
Phytophthora fragariae var. fragariae
Organisme nuisible de quarantaine (OEPP), bien que présent en
France et au niveau mondial

Biologie :
Spécifique du fraisier ( différent de Phytophthora fragariae var.
rubi sur framboisier)
Le champignon survit dans le sol sous forme de spores à parois
épaisses pendant plus de 5 ans.
Les racines sont infectées par des spores à flagelles (mobiles dans
les films d’eau du sol).
Phytophthora cactorum et Phytophthora fragariae
Dissémination :
risque d’introduction avec des plants contaminés : (moins de
risques avec des plants certifiés SOC mais tolérance 2%, donc pas 0
risque pour P. cactorum ; tolérance 0% pour P. fragariae)
les spores sont dispersées avec la terre contaminée (idem
Verticillium d.) et l’eau (ruissellement superficiel et flux d’eau dans
le sol).
Conditions favorables :
P. cactorum : sols humides, asphyxiants, associés à des T° > 15°C
(optimum 20-25°C)
P. fragariae : sols humides associés à des T° de 12 à 18°C : il se
développe dans les racines à l’automne et en hiver doux et pluvieux
précédents culturaux à haut risques pour P. cactorum : défriches,
anciens vergers, … et rotations fraisier courtes (< 5 ans)
lorsque la maladie apparait dans les 2 mois après plantation :
hypothèse plants contaminés, au-delà il sera plus difficile d’en
connaitre l’origine
Phytophthora cactorum et P. fragariae
Prophylaxie :
Plants sains, sol drainant, culture sur buttes, limiter les risques de
dissémination avec le matériel, les bottes,… Appliquer les mêmes
mesures que celles décrites pour Verticillium dalhiae
Traitements conventionnels : (traitements alternatifs, biocontrôle
idem Verticillium d.)
avant la culture, traitement du sol en cas de contamination
précédente (idem Verticillium dalhiae)
en cours de culture, en situation à risque (préventif) ou déclarée :
traitements préventifs des plants 6 à 10 semaines après plantation
en foliaire avec Aliette flash (fosethyl aluminium), systémie
ascendante/descendante, bloque le champignon mais ne l’éradique
pas, effet SDN (DAR 14 j.)
traitements préventifs et curatifs avec Santhal (mefenoxam),
application localisée (trou de plantation, micro-irrigation) à
proximité des racines (contact et systémie), T° sol > 14°C, en fin d’été
et/ou après le démarrage végétatif au printemps (DAR 30 j.)
Oïdium du fraisier
(Podosphaera aphanis)

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


Oïdium du fraisier
Principaux symptômes :
sporulations blanches (mycélium et spores) à la surface des
feuilles, des fleurs et des fruits
les feuilles se mettent en cuillères (ne pas confondre avec un
stress hydrique et/ou thermique)
des taches violacées apparaissent sur les feuilles en cours
d’attaque (à ne pas confondre avec la maladie des taches
pourpres)

19
Oïdium du fraisier

Biologie :

parasite obligatoire : uniquement sur plants viables


mycélium latent pouvant se conserver dans les bourgeons au
cœur des plants (frigo, hiver) et sur les jeunes feuilles (motte)
les spores peuvent se conserver 5 semaines à 0°/+2°C et à
forte HR : risque avéré sur trayplant courte conservation
(attaques précoces en serre chauffée, possibles dès janvier)
l’effet de la conservation des plants à t° négatives de -2°C sur
mycélium et conidies (tray. longue conservation, plants frigo)
réduit le potentiel infectieux (tray. 10 semaines en frigo dont 5
semaines à -2°C = réduction de 2/3 du potentiel infectieux
mais cela reste suffisant pour relancer la maladie !!)

cf travaux CAS-DAR INRA-CTIFL 2006-2009


Oïdium du fraisier
Une contamination primaire difficile à détecter suivi d’un
développement rapide de la maladie en conditions favorables
Temps Stade

0 Pollution
Dissémination

2 jours Germination
Période de Période
latence d’incubation
Croissance du
3 jours
mycélium
Début de Contaminations
5-7 jours
sporulation secondaires

10-20 Sporulation Symptômes


jours avancée visibles

20 jours Épidémie
et + généralisée

illustration Ctifl
Cas-Dar oïdium 2006-2009
Oïdium du fraisier
Conditions favorables :
Température : 30°C > T° air > 5°C, optimum à 22°C (cycle en 4 jours),
9°C cycle en 12 jours, 27°C cycle en 8 jours
Hygrométrie favorables : 50% < HR < 100%, avec alternance
HR < 80% : sporulation, dissémination favorisée par les courants d’air
HR > 80% : germination, contamination favorisée par de courtes
périodes d’humectation foliaire (condensation, rosée matinale)
L’aspersion : effet létal de l’eau sur les spores, mais la durée et la
cadence d’aspersion espacée de quelques heures augmente ce
risque (alternance favorable aux différentes phases du cycle du
champignon)
Autres facteurs : sensibilité variétale, fortes densités de plantation
et de végétation, fertilisation azotée élevée, croissance végétative
rapide, durée de production longue,…

Prophylaxie :
Plants sains, variétés tolérantes, gestion de l’aération des abris
Oïdium du fraisier
Traitements :
adapter la stratégie (choix de produit, cadence,…) au niveau de risque
(climat, stades de culture et maladie, mode et durée d’action du
produit,…), dans le respect de la règlementation (NMA, DAR, DRE)
alterner les fongicides à modes d’action différents (éviter l’apparition de
souches résistantes)
retrait d’AMM pour Topaze (CMR2) DLU 2/08/2018, classement CMR2 de
Nimrod et des produits à base de myclobutanil (limiter leur utilisation,
avenir incertain)
de nouveaux fongicides très efficaces (Luna sensation, Cidely top),
attention de ne pas trop les utiliser (se limiter à 1 application en période à
risque élevé) et éviter les réductions importantes de doses (risque
d’apparition de souches résistantes), les alterner avec des produits de
biocontrôle à action de contact sans risque de résistance (produits à base
de soufre mouillable, Armicarb, Essen’ciel ou Limocide. Sous abris, en
préventif en début de période à risque, en absence de symptômes,
nouvelle génération de SDN à base de COS-OGA (Bastid, Blason, Messager)
sous serre et multichapelles : évaporateurs à soufre (Fluidosoufre)
Les acariens :
tétranyques et tarsonème

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


Tetranychus urticae
(tétranyque tisserand)
Symptômes et détection :
décoloration des cellules foliaires (teinte jaunâtre
de la face supérieure des feuilles).
lorsque l’attaque est importante, des toiles
tissées par ces acariens apparaissent sur les
feuilles.
Les fortes attaques se traduisent par un
affaiblissement et un arrêt végétatif des plants. oeuf
les acariens se multiplient à la face inférieure des
vieilles feuilles de la base des plants puis ils
montent sous les jeunes feuilles
Taille : 0.3 mm pour les mâles à 0.5 mm pour les Adulte
femelles (utiliser une loupe de poche)
de couleur jaune marron avec deux taches
foncées sur les côtés. Les formes hivernantes
sont de couleur orangée (présence à partir de
novembre en plein champ). Femelle hivernante
Tetranychus urticae
(tétranyque tisserand)
Cycle biologique
oeuf

Larve 1
(3 paires de pattes)

Adultes

Larve 2
Mâle Femelle

Larve 3

Tetranychus urticae peut réaliser jusqu’à 7 générations par été.


Les acariens pullulent par temps chaud (optimum entre 23 et 30°C) et
sec (30 à 60% humidité relative).
26
Tetranychus urticae
(tétranyque tisserand)
Prophylaxie : Phytoseiulus consommant
un œuf d’acarien
tétranyque (x10)
éliminer et évacuer les vieilles feuilles (en
cours de culture et en fin d’hiver)
la micro-aspersion leur est défavorable
en été
préserver la faune auxiliaire naturelle Larve de Feltiella
acarisuga consommant
(acariens prédateurs Amblyseius spp et des acariens tétranyque
Phytoseiulus, larves de Feltiella a., de
coccinelles Stéthorus p.,…) qui consomme
des tétranyques : limiter les applications
d’insecticides pyréthrinoïdes (Decis protech,
Karaté zeon,…)
l’attaque débute par des foyers : observer
régulièrement la culture, repérer et traiter
les foyers dès détection ;
Stethorus punctillum adulte
Tetranychus urticae
(tétranyque tisserand)
Traitements et Protection biologique :
différents acaricides, action par contact ou ingestion sur œufs,
larves et/ou adultes, peu de produits utilisables en période de
floraison et beaucoup sont toxiques pour la faune auxiliaire ;
Nissorun (o-l) et Floramite/Acramite (o-l-a) sont les plus
compatibles avec la faune auxiliaire naturelle et la PBI.
fraisier sous abris : peu de recul sur les nouveaux produits de
biocontrôle Flipper (sels potassiques d’acides gras : déshydratation)
et Eradicoat (maltodextrine : asphyxie), à ce jour signalement de
quelques cas de phytotoxicité, efficacité variable, privilégier des
applications localisées sur les foyers
apports d’auxiliaires (PBI) : acariens prédateurs de tétranyques du
genre Amblyseius, Phytoseiulus
Les acariens prédateurs de tétranyques : conseils d’apport
Amblyseius californicus
Actif de 10 à 35°C
Peu exigeant en hygrométrie
Peut se nourrir de pollen en absence de proie
Apport en préventif en début de floraison :
Vrac: répartir de manière homogène le contenu du
flacon sur tous les plants entre 5 et 25 ind/m² (0,03 à
0,14 € HT/m²)
Sachet: 1 sachet / 2ml de rang (0,33 € HT/sachet)
Phytoseiulus persimilis
Actif de 15 à 30°C, hygrométrie > 65%
Cannibalisme en absence de proie
Apport en curatif sur les foyers
Vrac : répartir le contenu du flacon dans la serre en
mettant des doses plus élevées sur les foyers (3 à 4 fois
plus)
De 5 à 10 ind/m² par apport, à renouveler 2 à 3 fois à 1
29
semaine d’intervalle (0,05 à 0,10 €HT/m²)
Le tarsonème
(Phytonemus pallidus)

Principaux symptômes :
Dégâts dus à l’injection de salives
toxiques :
- Feuilles crispées et pétioles courts,
donnant un aspect nanifié aux plants
attaqués précocement
- Fruits petits brunis déformés, fleurs
avortées
- Parfois formation d’épines sur les
pétioles
Ne pas confondre avec des attaques de
nématodes foliaires ou de virus
Le tarsonème
Biologie - Dissémination : (Phytonemus pallidus)
Minuscule acarien (< 0,3 mm) non visible à l'œil nu
adulte
(observer à la loupe bino x 40) ;
- Adulte : ovale, couleur ambrée, translucide, luisant
- Œufs : ovales, brillants, souvent en groupe
Il vit à l’abri de la lumière directe, au cœur des plants
et sur les jeunes feuilles +/- dépliées au centre des
plants (par temps chaud il monte sur les feuilles en
face inférieure, sur les stolons, dans les fleurs et sur
les fruits sous les sépales)
3 à 7 générations par an, un cycle en 10 jours en été Groupe d’oeufs
Conditions favorables : T° 15-27°C, HR>80%,
évolution larvaire bloquée à T°<8°C, ralentie à
T°>27°C, les femelles fécondées hivernent dans le
cœur des plants et assurent les contaminations
primaires en fin d’hiver.
Sa dissémination se fait à partir des foyers par le
vent, les mains, les vêtements et outils d’entretien
Le tarsonème
(Phytonemus pallidus)
Prophylaxie :
Plants sains (certifiés SOC : tolérance 0,1% de plants atteints)
Repérer et évacuer les plants dans les foyers primaires
Veiller à ne pas contaminer les autres parcelles : opérations d’entretien et de
récolte des parcelles contaminées en fin de journée, laver les outils d’entretien
à l’eau chaude, se savonner les mains et les avant-bras
Limiter les traitements avec des insecticides pyréthrinoïdes (très toxiques pour
les auxiliaires, ils favorisent indirectement le tarsonème)
Vide sanitaire et absence de mauvaises herbes dans les abris durant 1 mois
minimum
Traitements conventionnels et Protection biologique :
Traitement préventifs : les spécialités à base de soufre micronisé mouillable
appliquées sur oïdium ont une efficacité sur tarsonème
Traitements dès détection : 2 applications à 7-10 jours d’intervalle de produits
AMM à base d’abamectine (l-a), avec des volumes d’eau importants (1000 à
2000 L/ha) suivant la végétation, ajouter un adjuvant pour bouillie insecticide
afin d’améliorer la pénétration au cœur des plants ;
Pépinières : traitement à l’eau chaude des stolons (pour plants sur motte),
traitements des plants avec Milbeknock EC (AMM pépinières uniquement)
Évaluation de trempages à l’eau chaude de stolons infestés en
tarsonèmes
• Modalités

• Résultats sur stolons peu infestés en tarsonèmes

• Lors d’un trempage 7 min


à 46°C, 100% des
tarsonèmes sont morts.
• Dès 44°C, quelques
tarsonèmes restent
vivants.
Le tarsonème
Exemples de stratégies PBI en production de fraises :
En préventif, apport de A. cucumeris en sachet à la fois
contre les thrips et le tarsonème (1 sachet tous les 2 m,
0,20 € ht/sachet)
En curatif faible (observation de quelques plants avec
symptômes < 1% de la plantation)
• Arrachage des plants attaqués
• Apports en vrac de A. cucumeris entre 50 et 100ind/m²
(à renouveler selon présence d’acariens prédateurs et
tarsonèmes) coût : environ 170 € à 340 € ht/ha/ apport
En curatif fort (observation de symptômes > 1% des
plants)
• 2 traitements à 10 jours d’intervalle (SC à base
d’abamectine : Vertimec Pro, efficacité larves + adultes)
• Attendre 2 semaines, apports en vrac de A. cucumeris à
100 ind/m² (à renouveler selon présence d’acariens
34
prédateurs et tarsonèmes)
Les pucerons

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


Les pucerons

Dégâts occasionnés sur plants

Production Succion de la
Développement
de miellat sève des plantes
des fumagines

Affaiblissement de la
Limite la photosynthèse plante

Transmission de virus
Chaetosiphon fragaefolii transmet les
virus SMYEV et Strawberry Crinckle Virus
36
Les pucerons
Les principales espèces de pucerons sur fraisier (source INVENIO)

Coloration noire sur les Taille des pucerons


Bande foncée sur
antennes, les pattes et le P : petit 0,9 à 1,8 mm le dos
cornicules M : moyen 1,2 à 2,7 mm
G : grand 2 à 3,8 mm

M Soies courtes sur


l’ensemble du corps MG
Rhodobium porosum
Macrosiphum euphorbiae

Aucune coloration noire sur tout P Cornicules noires


le corps sauf aux « pieds » Chaetosiphon fragaefolii
c
Noir o
Rosé u
M
Jaune ora. l
e P
Vert foncé
Acyrtosiphon malvae rogersii
u Aphis sp. 37
Vert clair r
Les pucerons

Cycle biologique
HIVER
Reproduction
oeuf PRINTEMPS
sexuée
Exemples:
larve - Macrosiphum
femelle euphorbiae, entre
30 et 50 larves par
femelle
mâle - Généralement 4
AUTOMNE stades larvaires
Adulte (présence de
femelle mues)
Parthénogenèse vivipare

Parthénogenèse vivipare ETE


38
Femelle en train d’accoucher)
Les pucerons
Prophylaxie, traitements conventionnels et PBI :
Vérifier la qualité des plants (motte) à la plantation, observer
régulièrement la culture et repérer les foyers primaires pour des
traitements localisés ; poser des panneaux englués jaunes pour
repérer les premières formes ailées au printemps
Aucun aphicide conventionnel autorisé en floraison : traitements
curatifs avant floraison, respect des auxiliaires naturels, produits de
biocontrôle localisés et éventuels apports d’auxiliaires ensuite
Eviter les pyréthrinoïdes toxiques pour la faune auxiliaire naturelle
prédatrice ou parasitoïde
Calypso : neonicotinoïde, retrait 09/2018 ? Délai ?
Nouveau produits de biocontrôle : Eradicoat et Flipper (localisés)
AMM attendue début 2018 : Movento (spirotetramat) hors floraison,
double systémie, sur larves (bloque la mue)
AMM attendue en 2019 ? Closer (Isoclast – sulfoxaflor) hors floraison,
systémie et translaminaire, neurotoxique (paralysie des pucerons)39
Les pucerons : lutte biologique avec des parasitoïdes
Les pucerons : lutte biologique avec des parasitoïdes

• Parasitoïdes adultes entre 2 et 4 mm


Type Aphidius

Momie dorée de
type Aphidius

Type Aphelinus

Momie noire de type


Aphelinus

Type Praon sp.

Momie de Praon
(socle)

41
Les pucerons : lutte biologique avec des parasitoïdes

Pucerons ciblés en fonction de l’espèces


de parasitoïdes (apport en préventif) :
Résultats efficacité très très mitigés !! (1)(2)
Parasitoïdes (conditions t° opti) Pucerons cibles théoriques
Aphidius ervi (10-25°C) -Macrosiphum euphorbiae
Aphelinus abdominalis (20-30°C) -Rhodobium porosum
Aphidius colemani (18-25°C) -Aphis sp.
Aphidius matricariae (18-25°C)
Praon volucre (uniquement vendu en -Acyrtosiphon malvae
mix) (18-25°C) -Macrosiphum euphorbiae

Fresa protect ou Berry protect (mix de -Acyrtosiphon malvae


Dose : 1 tube
6 espèces: Aphidius ervi, A. -Macrosiphum euphorbiae pour 200 m²
matricariae, A.colemani, Ephedrus, -Rhodobium porosum soit environ
Aphelinus abdominalis, Praon) -Aphis sp 750€ HT/ha

(1) Pas ou peu de parasitisme de Chaetosiphon fragaefolii


42
(2) Thèse en cours INRA AgroCampus Rennes – AOPN Fraise
Les pucerons : lutte biologique avec des prédateurs

• Les larves sont consommatrices de toutes espèces de pucerons.


• Les adultes sont floricoles ou consommateurs de miellat.

Aphidoletes aphidimyza
(15 à 25°C opti)
chrysope
(15 à 30°C opti) Syrphe (15 à 25°C opti)

43
Les pucerons : lutte biologique avec des chrysopes
• Principale espèce commercialisée: Chrysoperla carnea

• Forme commercialisée:
– Jeunes larves de chrysope dans des flacons ou des seaux sur un
support de coques de sarrasin (larves : 2 à 10 mm de long, évolution larvaire durant 2 à 3
semaines, activité nocturne)

• Condition d’introduction:
– Les larves sont actives à partir de 12°C mini nocturne (dès fin février sous serre
chauffée), T° moyenne optimum 15-30°C
• Précaution lors des apports
– En hors sol, bien mettre les larves au milieu du sac pour qu’elles ne tombent pas
Bien s’assurer que les larves
• Doses d’apport
soient actives lors des apports
– Sur foyer: 10 larves par plant (0,12 € HT/plant)
– En généralisé: 1 à 2 larves par m² à renouveler selon évolution des populations de
pucerons (0,012 à 0,025 € HT/m²)

• Prédation :
– Pucerons (toutes espèces), thrips, aleurodes, acariens,… et cannibales en absence de
proies
LES THRIPS :
Thrips tabaci
Thrips Frankliniella occidentalis

JOURNEE TECHNIQUE FRAISES AUVERGNE RHONE-ALPES DU 7/11/2017


LES THRIPS
Principaux dégâts :
Aux stades adultes et larvaires, ils se nourrissent du contenu des
cellules végétales ce qui provoque la mort des cellules et leur
oxydation.
Avortement des fleurs, aspect cuivré des fruits
Sur feuilles, à l'emplacement des cellules mortes, se forment des
taches argentées-beiges visibles sur la face supérieure
Sur variétés remontantes, c’est actuellement le ravageur aériens
le plus préoccupant !

46
LES THRIPS
Biologie et dissémination :
Taille adulte entre 1 et 2 mm, de couleur variant du brun au noir, ils
sont ailés (dissémination essentiellement par vol et courant d’air)
Le cycle (œuf, stades larves, nymphose dans le sol ou au cœur des
plants, adultes ailés) dure 10 à 35 jours, les conditions optimales étant
des T°> 25°C, ils sont peu sensibles à l’hygrométrie (pic de population
en plein champ entre juin et septembre), mais n’apprécient pas l’eau
L’espèce la plus fréquente et la plus dommageable est Frankliniella
occidentalis : nuisibilité au-delà de 1 à 2 thrips / fleur (variable /
nombre de fleurs)
Ils sont localisés préférentiellement sur fleurs (attirés par le pollen) et
sur fruits ; ils se dissimulent entre pétales et sépales ou sous les
feuilles.

Thrips adultes

47
Larves de thrips
LES THRIPS
Prophylaxie, traitements conventionnels et PBI :
Etant très polyphages (plantes ornementales, vivaces, …), faucher les
mauvaises herbes avant leur floraison-épiaison dans les parcelles de
fraises et leur proche environnement.
La brumisation, la micro-aspersion et la pluie les défavorisent.
Poser des panneaux bleus englués (format 1/2 A4) aux entrées
des abris pour détecter les premiers vols ; à forte densité
ce peut être un moyen de piégeage des adultes à efficacité
partielle (additif leurre à kairomones Lurem TR peu convaincant).
Limiter les traitements avec des pyréthrinoïdes afin de favoriser les
auxiliaires prédateurs (acariens et punaises prédatrices, …)
Traitements conventionnels :
Hormis les pyréthrinoïdes, une seule molécule autorisée, le spinosad
(Success4), trop utilisé, perte d’efficacité dans certaines parcelles
(non autorisé en floraison, 2 applications maxi.)
AMM attendues en 2018 : nouvelle formulation Success4 (GF2624),
Délégate (spinetoram), Movento (spirotetramat) - usage thrips ?
Benevia (cyazypyr) – usage thrips ? Extension thrips huile essentielle
orange douce (Essen’ciel/Limocide)
Les acariens prédateurs de larves de thrips du genre Amblyseius

Morphologie:
• Taille: moins d’1 mm
• Couleur: translucide, beige-rosé
Régime alimentaire :
• œufs et les jeunes larves de thrips
• Si absence de thrips, peuvent se nourrir de
pollen

A. cucumeris A. swirskii

introduction T° moyenne >10°C T° moyenne >15°C

Conditions HR > 70% HR>70%


d’activité T° : 8 à 31°C T° : 15 à 40°C

En préventif à partir de fin février En préventif à partir de fin avril


(floraison) sous abris chauffé (v. précoces) (variétés remontantes)
Les acariens prédateurs de larves de thrips du genre Amblyseius
Stratégie d’apport
En préventif :
• Apport sous forme de sachets (mini élevage son + acariens
de la farine + Amblyseius),
• Dose : 1 sachet / 2 ml (1000 A.cucumeris/sachet, 250 A.swirskii / sachet).
Vérifier leur viabilité à l’apport (importantes variations qualitatives entre lots)
• Renouvellement de l’apport de sachets 6 semaines plus tard si les Amblyseius
se sont peu installés sur la culture, et peu de faune auxiliaire naturelle
Auxiliaires Dose Coût d’un apport/m² (hors-sol)

Sachet d’A. cucumeris 1 sachet 0,080 € HT

Sachet A. swirskii /2m 0,130 € HT

En curatif sur de faibles populations de larves thrips (<1/fleur)


• Apport en vrac (son + vermiculite) sur le feuillage
vrac d’A. cucumeris 50 à 0,017 à 0,034 € HT
100 ind/m²
vrac d’A. swirskii 0,075 à 0,150 € HT
Principaux autres auxiliaires prédateurs de thrips
Orius sp. (punaise de 2-3 mm) Adulte
Présent naturellement (mai à
septembre), apport possible à la
floraison à partir de fin avril si t° moy>16°C
(0,5 à 1 ind./m² soit 0,03 à 0,06 €ht/m²)
Consomme les thrips à tous stades, mais
également les acariens et pucerons
Les Orius indigènes sont très efficaces, Larve âgée
ils permettent souvent de contrôler les thrips en été, les apports
sont moins performants !
Aeolothrips
Présent naturellement (t°moy>20°C), il
vit dans les fleurs et se nourrit de larves
de thrips et autres petits arthropodes
(non commercialisé)
La protection contre les maladies et ravageurs en résumé
Innovations en produits phytosanitaires conventionnels de
plus en plus limitées et importants retraits d’AMM ces
dernières années
Recherche dynamique autour de nouveaux moyens de
protection : génétique (SAM,TIS,…), physiologique (SDN,
COV,…), physique (UV,…), produits de biocontrôle,…
Aujourd’hui, nécessité d’intégrer dans les stratégies une
combinaison de moyens alternatifs de protection qui demandent :
Une bonne connaissance des bioagresseurs et des outils de
protection disponibles (de la prophylaxie à la lutte directe) -
formation
Une observation régulière de la culture (prévention, détection)
organisation
Un investissement humain et financier (coût stratégie PBI = 3 à
10 x coût stratégie conventionnelle – ref. Dephy Expe Fraise)
valorisation
Merci de votre attention !

J-Jacques POMMIER
j2p.fraise@gmail.com

Crédits photos de cette présentation : Invenio, e.phytia INRA Bordeaux, Koppert, MAPAQ, OEPP

Vous aimerez peut-être aussi