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Mégane détective de l'étrange: le secret de la clé 408
Mégane détective de l'étrange: le secret de la clé 408
Mégane détective de l'étrange: le secret de la clé 408
Livre électronique367 pages4 heures

Mégane détective de l'étrange: le secret de la clé 408

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À propos de ce livre électronique

Une clé une malédiction. Mégane journaliste spécialisée dans le paranormal, ne croit plus aux coïncidences depuis longtemps. Lorsqu'une jeune femme totalement bouleversée trouve une clé ancienne tout bascule. Un appartement hanté, un passé enfoui dans les cendres d'un hôtel oublié. Un pacte ancien, des morts qui ne demandent qu'à parler. A mesure que les ombres s'épaississent, Mégane s'enfonce dans une enquête où chaque porte ouverte libère un peu plus l'horreur.
LangueFrançais
ÉditeurBoD - Books on Demand
Date de sortie18 juin 2025
ISBN9782322667048
Mégane détective de l'étrange: le secret de la clé 408
Auteur

Sovanna Ritzenthaler

Bonjour, je me nomme Sovanna RITZENTHALER . L'écriture de mes romans et nouvelles sont mes refuges. Je donne vie à mes personnages dans chaque manuscrits. Sous ma plume, je veux vous faire découvrir un monde dont lequel nous oublions . Celle du passé et de l'invisible.

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    Aperçu du livre

    Mégane détective de l'étrange - Sovanna Ritzenthaler

    Image de couverture du livre “Mégane détective de l'étrange”

    « Il y a des choses dans ce monde que nous ne comprendrons jamais.

    Dans un Paris où le paranormal rôde dans l’ombre des murs, Mégane, journaliste spécialisée dans les phénomènes inexpliqués, parcourt des lieux oubliés pour collecter des preuves de l’invisible. Sa passion, devenue métier, nourrit les pages d’un magazine prisé par les amateurs de mystères, faisant d’elle une référence dans le milieu. Mais lorsque ses investigations la mènent à une étrange clé — la 408 — tout bascule. Derrière cet objet, un pacte ancien, des forces obscures, et des vérités prêtes à bouleverser tout ce qu’elle croyait savoir sur le monde... et sur elle-même. »

    Le secret de la clé 408

    Chapitre 1 : L'appartement

    Chapitre 2 : premier constat de l'enquête

    Les souvenirs d'un hôtel abandonné

    Une rencontre mystérieuse

    Les cicatrices du passé

    Chapitre 3 : Charles malgré tout

    Chapitre 4 : Dans l'ombre des Mimosas

    Flashback : vingt ans plus tôt

    Un souffle de légèreté

    Au cœur du paranormal

    L'âme du prisonnier

    A l'abri du silence

    L'écho de l'invisible

    Chapitre 5 : La clé du destin

    Entre épuisement et exaltation

    Une parenthèse enchanté

    12 novembre 1975

    Un secret scellé

    Sous les néons et les rires / une paentèse de complicité

    Chapitre 6 : L'ombre d'un danger

    Une nuit de cauchemar

    L'ombre d'un pacte qui persiste

    Chapitre 7 : Sous l'emprise du mal

    Quand la clé tremble

    La route du dernier silence

    Chapitre 8 : L'appel qui change tout

    Les derniers murmures des Mimosas

    Le dernier chapitre- Une chasse aux fantômes dans les ruines

    PROLOGUE

    La nuit s'étendait sur la capital, et un silence pesant régnait dans l'appartement de Laura, installée depuis peu dans ce logement fraîchement acheté , peinait à trouver le sommeil, feuilletant son magasine préféré « Les mystères de l'étrange » . L'endroit avait été entièrement rénové et décoré avec soin, une atmosphère étrange planait. Une sensation oppressante, comme si elle n'y était jamais seule. Allongée sous ses draps, elle tenta d'ignorer les légers grincements du parquet de la pièce voisine. Elle se répétait que ce n'étaient que des bruits ordinaires, le bois qui travaillait ou une fenêtre mal fermée. Mais lorsque le bruit se répéta, plus proche cette fois, son cœur s’accélérait, un souffle glacé caressa sa nuque. Puis un murmure.

    Un mot à peine audible, porté par une voix rauque et déformée.—Laura...

    Elle se redressa d'un bond, scrutant la pièce dans l'obscurité. Une ombre semblait se détacher du mur, une silhouette floue, aux contours instables. Ses jambes refusant de bouger, elle sentit une vague de terreur l'envahir. Ce n'était pas son imagination. Quelque chose était là, dans son domicile. Un fracas soudain retentit dans le salon. Un cadre chutant du mur. Des pas lourds résonnèrent. Laura, tétanisée, ouvrit la bouche pour crier mais aucun son ne sortit. L'air lui manquait, comme si une main invisible pressait sa gorge. Et puis ,tout s'arrêta. Elle retrouva l'usage de ses membres et se précipita hors de la chambre à coucher, alluma toutes les lumières. Le cadre gisant au sol affichait un portrait en son centre, celui de son ex-mari mariage récemment rompu. Comme une blessure béante. Sur la buée qui s'était formée sur le miroir du couloir, un message s'inscrit lentement : « Tu es à moi .» La gorge nouée, Laura recula d'un pas et heurta quelque chose du pied. En baissant les yeux , elle aperçu un petit objet à demi enfoui sous la console. Tremblante, elle le ramassa . C'était une clé rouillée, attachée à une plaque métallique ternie par le temps. Un numéro y était gravé : 408. Un frisson glacé lui parcourut le dos. Elle ne savait pas encore qu'elle venait de réveiller une horreur oubliée depuis des décennies. Il y a vingt ans, dans la prison des Mimosas.

    Les cris résonnaient entre les murs de pierre froide. La révolte grondait, incontrôlable. Les détenus, las des humiliations et des conditions inhumaines, s'étaient soulevés . La nuit de l'émeute fut marquée par le chaos et le sang . Au cœur de cette tempête, un homme se dressait , dominant la violence ambiante : Charles LANTZ : Son regard brûlait d'une haine inextinguible . Ici il n'avait jamais été un simple détenu. Le régnait par la peur, manipulant les plus faibles, écrasant ceux qui lui résistaient. Cette nuit là, il se savait condamné. Les gardiens ne lui laisseraient aucune échappatoire mais il n'avait pas peur . Il avait toujours su qu'il transcenderait ces murs, que son influence irait au-delà de sa propre mort. Lorsqu'une gardienne surgit , arme au poing, Charles ne broncha pas. Il esquissa un sourire mauvais et s'agenouilla lentement sur le sol de sa cellule. D'un doigt ensanglanté, il traça un symbole invisible sur la pierre froide. Un murmure s'échappa de ses lèvres, un pacte scellé dans l'ombre.—Tant qu'un crétin foulera mon dernier refuge , je reviendrai. Le coup de feu retentit et le silence retomba sur la prison Mais son histoire n'était pas terminée.

    Chapitre 1 —L'appartement

    Mégane, une jeune journaliste d’environ vingt-cinq ans, sirotait son thé glacé sur la terrasse animée de la brasserie À la Piraterie, un lieu prisé pour son atmosphère de vieux vaisseau pirate, niché dans un charmant quartier du XIVe arrondissement de Paris. Un endroit fascinant, qui plongeait chaque visiteur dans une ambiance unique. Les murs, faits de pierres rugueuses, étaient recouverts de vieilles voiles déchirées suspendues telles des tapisseries. Des lanternes de style pirate, en métal noirci et en verre fissuré, pendaient au plafond. Une lumière tamisée enveloppait l’ensemble, créant une atmosphère chaleureuse et mystérieuse, comme à bord d’un vieux navire en pleine mer. Sur chaque table, des crânes décoratifs de styles variés servaient de portebougies. Un parfum gourmand, aux notes de bourbon légèrement épicé, embaumait les lieux. Ses longs cheveux ondulés d’un roux éclatant faisaient parfaitement ressortir ses yeux verts. Son visage, rayonnant et frais, était parsemé de taches de rousseur sur une peau délicate qui n’avait nul besoin de maquillage.

    Elle portait un chemisier en soie blanc à manches courtes, assorti à un jean bleu électrique qui soulignait harmonieusement sa silhouette. Près de sa tasse de thé reposaient un carnet de notes au format standard, déjà bien entamé, et un stylo plume imitation bois, prêt à consigner la moindre information.

    Mégane, jeune parisienne et journaliste pour le magazine spécialisé dans le paranormal Les Mystères de l’Étrange, attendait impatiemment une lectrice ayant contacté la rédaction au sujet de phénomènes étranges survenus quelques jours auparavant. Cinq minutes s’étaient écoulées depuis sa dernière consultation de l’heure. Son impatience grandissait, redoutant que son rendez-vous ne se présente pas.

    Monsieur Hoffmann, son rédacteur en chef, attendait fermement ce témoignage pour le prochain numéro, prévu dans trois semaines.

    La terrasse de la brasserie était pleine. Une bande de jeunes s’était installée non loin de Mégane. L’un d’eux, un adolescent d’environ dix-sept ans, l’observait attentivement.

    Il se leva et s’approcha d’elle, un sourire moqueur aux lèvres.

    — Alors, Mégane, toujours pas de prince charmant à l’horizon ?

    — Alex, arrête tes bêtises… Tu vois bien que je bosse. J’attends quelqu’un pour une interview.

    — Une interview ou un coup de foudre ? Allez, avoue, tu mélanges un peu les deux, non ?

    — (soupirant avec un sourire) Toi, t’as vraiment le chic pour me faire passer pour une romantique incurable.

    Alex, avec ses cheveux bruns coiffés en pics à force d’excès de gel, se tenait là, élancé avec ses 1m80. Son t-shirt noir moulant arborait une inscription cryptique que personne ne comprenait jamais, et ses jeans trop larges semblaient engloutir ses longues jambes. Il ne se souciait guère de l’aspect pratique, seulement de l’apparence. Pourtant, malgré son air nonchalant et sa stature imposante, il y avait en lui quelque chose de fragile, une sorte de chaos intérieur qu’il dissimulait derrière ses sourires en coin. Son regard se fit soudain plus sombre lorsqu’il aperçut la montre de Mégane. Il n’en montra rien, bien sûr, mais il savait que chaque seconde écoulée avait un goût amer — celui d’un temps révolu, où leur mère était encore là. Un temps où les rires résonnaient encore autour de la table du petitdéjeuner. Depuis sa mort, Alex s’était replié dans une forteresse faite de sarcasmes et de gestes théâtraux, mais la douleur était toujours là, tapie sous les éclats de rire forcés.

    Il soupira, pensant à leur père, installé depuis plusieurs années dans le sud de la France, dans un petit village tranquille nommé Lauriès, niché entre collines et champs de lavande. Un coin paisible, presque hors du temps, où le chant des cigales couvrait les silences trop lourds. C’est là qu’il passait le reste de l’année, loin de l’agitation parisienne… et encore plus loin de Mégane. Un homme avec qui il vivait la majeure partie de l’année.

    — Tu sais, Mégane, ça fait bizarre de revenir ici, à Paris. J’ai l’impression de n’avoir jamais quitté Lauriès…

    Il secoua la tête comme pour chasser cette pensée, puis retrouva son air de gamin insouciant. Alex passait quelques jours avec Mégane pendant les vacances d’été. Il y a quelques années, leur mère, Aline Valls, avait tragiquement perdu la vie dans un accident de la route, par une soirée pluvieuse. Ce soir-là, une violente dispute avait éclaté entre leurs parents, et tout avait basculé. Leur mère ne rentrerait jamais à la maison.

    Depuis, leur père s’était refait une vie dans le sud de la France, aux côtés d’une nouvelle compagne. Mais Aline avait un jour découvert les infidélités de son mari — un secret qui avait plongé leur couple dans la tourmente.

    — Alors, il est où, ce mystérieux inconnu ?

    — C’est un témoignage, pas un coup de foudre, Alex. Range ton imagination.

    Alex savait que Mégane était occupée, mais il avait toujours ce besoin de la déranger, de l’empêcher de trop se concentrer. C’était comme un défi silencieux entre eux. Il se tenait là, les bras croisés, un regard insolent dans les yeux. Il attendait qu’elle craque, qu’elle le réprimande, mais au fond, il savait que ça n’arriverait pas. Pas avec elle. Elle était trop… sérieuse.

    Une femme totalement déboussolée s’approcha de la terrasse. Bouleversée, elle regardait autour d’elle, cherchant désespérément quelqu’un.

    Mégane l’aperçut aussitôt : son regard apeuré, sa démarche hésitante, ne laissaient aucun doute.

    — Madame Martin ?

    — Oui ?

    — Bonjour, je suis Mademoiselle Valls, la journaliste. Comment allez-vous ?

    — Un peu stressée… mais je serais ravie que vous m’aidiez à comprendre ce qui se passe dans mon appartement.

    — Je suis là pour vous écouter et noter votre témoignage.

    Alex s’éloigna, saluant sa sœur d’un geste de la main. Elle lui répondit avec un sourire discret et un signe en retour.

    Malgré la tragédie qui avait frappé leur famille, Mégane et son frère étaient parvenus à maintenir une relation soudée. La jeune femme, bien que marquée par la perte de leur mère, n’en voulait pas à leur père. Elle avait compris que la vie continuait, même après les drames, et qu’on pouvait avancer sans sombrer dans le ressentiment. Elle ne cherchait pas de coupable, préférant cultiver une paix intérieure face à l’événement. Alex, en revanche, était bien plus jeune lors de l’accident. Le souvenir de cette nuit-là restait gravé dans son esprit, et il gardait un goût amer envers leur père. Pour lui, l’abandon de leur mère dans cette tragédie n’avait jamais été digéré. Les souvenirs de l’homme qu’il appelait « papa » étaient flous, mais la douleur de la perte restait vive. C’était un poids qu’il portait, malgré sa tentative de dissimuler ce ressentiment sous son attitude rebelle. Quant à Mégane, bien qu’elle fût plongée dans le monde mystérieux du paranormal, elle n’avait jamais ressenti le besoin de contacter sa mère à travers ses enquêtes. Elle était convaincue que, là où elle se trouvait, sa mère avait trouvé la paix. Pour elle, il n’y avait pas de raison de remettre en question la tranquillité de l’âme de la défunte. Elle était persuadée que celle-ci avait déjà atteint la lumière, loin des tourments terrestres. Cette certitude lui permettait de poursuivre son travail sans jamais se laisser envahir par la mélancolie, ni par une quête de réponses qu’elle jugeait désormais inutiles.

    — Travaille bien, Mégane, ce soir.

    — Bonjour, madame, souhaitez-vous quelque chose à boire ? demanda la serveuse en s’adressant à Madame Martin.

    — Une tisane à la menthe, s’il vous plaît, répondit-elle.

    — Je vous apporte ça tout de suite. Mégane, tu veux une autre tisane ? proposa la serveuse.

    — Volontiers, Chloé, merci.

    Mégane et Chloé s’étaient connues au collège, à quelques pas de la tour Montparnasse, où elles formaient, avec leur groupe d’amies, un véritable clan de bad girls fans de métal. Leur complicité était aussi indestructible que leurs goûts musicaux. Mais, comme souvent, le temps avait eu raison de cette union, et leurs chemins s’étaient progressivement éloignés. Mégane, toujours curieuse et passionnée, avait suivi des études de lettres avant de plonger dans l’univers du journalisme, intégrant une école dans le XIIIᵉ arrondissement de Paris. Quant à Chloé, elle avait fait des choix bien différents. Leur amitié, pourtant, était restée intacte, comme un fil invisible qui les reliait encore.

    — Je ressentais une présence chez moi depuis quelques semaines, dit la femme d’une voix tremblante. J’avais l’impression qu’une ombre noire me suivait à chacun de mes déplacements dans l’appartement, et même lorsque je n’y étais pas. Rien que de vous en parler, j’en ai la chair de poule.

    — Avez-vous eu un décès récemment ?

    — Non, pas ces dernières années. Mes grandsparents sont décédés il y a des décennies, mais je ne pense pas que ce soit eux.

    Pendant ce temps, le téléphone de Mégane sonna. Elle jeta un coup d’œil à l’écran.

    — M. Hoffmann ?

    — Il me faut cet article rapidement.

    — Je suis avec mon témoin. Vous aurez votre article en temps voulu. Laissez-moi faire mon travail ! répondit-elle sèchement, avant de raccrocher aussitôt.

    M. Hoffmann, le rédacteur en chef pointilleux de la rédaction, n’aimait pas attendre. Cela mettait une pression constante sur l’équipe, mais Mégane n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Elle n’hésitait pas à le lui faire comprendre.

    — Ressentiez-vous d’autres manifestations ?

    La femme hésita un instant, cherchant ses mots.

    — La nuit dernière, j’ai entendu des bruits de pas. Au début, je pensais que c’était le bois qui travaillait, mais non, c’étaient bien des pas, distincts, réguliers, comme si quelqu’un marchait dans la pièce. Je suis venue vous voir parce qu’en tombant, j’ai découvert quelque chose : une vieille clé, avec une inscription… un nombre, plus précisément : 408. Les mains légèrement tremblantes, elle sortit un petit sachet de son sac. Elle l’ouvrit lentement et en sortit une clé en métal, vieille et rouillée. La lumière du café se reflétait faiblement sur sa surface, accentuant ses formes usées par le temps. Elle semblait étrangement lourde pour sa taille, comme si elle portait en elle des siècles d’histoire enfouie.

    — En avez-vous parlé à quelqu’un d’autre ? Un prêtre, un médium, ou quelqu’un dans ce genre ?

    — Non, ces phénomènes sont récents. Je ne suis pas croyante, mais je lis votre magazine depuis un moment, et c’est vous qui m’êtes venue à l’esprit. Vous avez enquêté sur de nombreux lieux mystérieux, et j’ai entendu de très bons retours sur votre travail. Les mots de la femme résonnaient dans l’air dense de la brasserie. Mégane, habituée aux récits étranges, sentit un frisson de curiosité la traverser. Les histoires de ce genre ne manquaient pas dans son métier, mais celle-ci semblait différente. Une sensation d’urgence, presque palpable, flottait dans l’atmosphère.

    — Il faudrait que je vienne enquêter un soir. Je pourrais venir avec un collègue et nos équipements. Est-ce possible ce soir ?

    — Désolée, mais ce soir je ne serai pas chez moi.

    — Justement, vous n’avez pas besoin d’être sur place. La femme se leva soudainement, d’un mouvement brusque, ses yeux scrutant chaque recoin de la brasserie. Ses doigts crispés autour de son sac, elle frissonna. La pièce sembla s’assombrir en un instant, bien que le soleil d’après-midi inonde encore les rues de lumière.

    — Une autre fois, répondit-elle, avant de s’éclipser d’un pas précipité.

    Mégane resta figée, observant la femme quitter la brasserie. Une sensation étrange s’était installée dans l’air, comme si la pièce avait retenu son souffle.

    — Tout va bien, Madame Martin ? demanda Mégane, une pointe d’inquiétude dans la voix. Mais la femme n’avait pas l’air d’avoir entendu. Elle s’éloigna rapidement, jetant des regards furtifs autour d’elle, comme si elle avait l’impression d’être suivie, oubliant la clé qu’elle avait laissée sur la table.

    — Désolée, je dois partir, murmura-t-elle avant de disparaître dans la rue, son ombre se fondant dans la lumière déclinante du jour. Mégane, un peu troublée par la scène, s’acquitta de la note sans un mot. Elle paya sa consommation, ainsi que la tisane à la menthe intacte, restée là, figée dans le temps, oubliée. Elle glissa la clé dans son sac, sans un regard en arrière. Le serveur la regarda en silence, sans poser de questions, comme si tout cela faisait partie du décor quotidien de ce lieu étrange. La brasserie reprit son rythme habituel. Les conversations des clients se mêlaient au bruit des tasses et des couverts. Mégane sortit, un étrange poids sur les épaules. Le bureau était de l'autre côté de Paris, dans un quartier tout aussi populaire, mais tout semblait soudainement plus lourd, comme si cette rencontre avait laissé une empreinte invisible. Une sensation de vertige la saisit en traversant la rue. Un léger mal de tête, comme un murmure de douleur au fond de son crâne, s'ajouta à la gêne. Elle se força à continuer sa route, mais les sensations s’intensifièrent, et elle se retrouva à chercher un banc près de la bouche de métro. Le froid du métal sous ses doigts la calma légèrement, mais l’inquiétude persista. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette lourdeur soudaine ? Malgré ses nombreuses enquêtes sur le paranormal, Mégane n’avait que rarement été affectée de cette manière par une entité ou une énergie malveillante. Elle se remémora les précautions qu’elle avait toujours prises : les deux médailles de protection autour de son cou, cachées sous son chemisier. La médaille de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et celle de la Vierge Marie, qui brillaient faiblement, comme si elles répondaient à l’appel d’une force invisible. Elle les avait reçues lors d’un pèlerinage à Lisieux, il y a quelques années, et, en tant que catholique, elle y croyait fermement. Pour elle, ces protections étaient une manière de garder un pied dans la réalité, de ne pas se laisser submerger par les ombres qu’elle croisait dans son travail. Elle ferma les yeux un instant, priant silencieusement. Les bruits de la ville semblaient s’éloigner, et une paix relative s’installa en elle, bien que l’ombre de l’inconnu persistait. Ce que cette femme avait dit, ce qu’elle avait trouvé, tout cela ne laissait pas Mégane indemne. Ce n'était pas juste un cas de plus pour le magazine. Non, il y avait quelque chose de plus ici, quelque chose qui la touchait de plus près qu’elle ne l’aurait imaginé. Peut-être que ce malaise venait tout simplement d'une fatigue accumulée. Accro au boulot, Mégane n'avait pas eu de congés depuis plusieurs mois. Après quelques minutes passées sur le banc, elle décida de reprendre la route, direction le métro. Préoccupée d'annoncer à son rédacteur en chef qu'elle n’avait pas récolté son témoignage comme il se doit, la journaliste ressentit un petit moment de panique et de stress tout au long du trajet. Que s'était-il passé pour que cette femme parte brusquement, après que Mégane lui ait proposé d’enquêter, alors que c’est elle-même qui avait fait appel à la rédaction ?

    Arrivée à sa destination, à la station BLANCHE, dans un joli quartier animé et populaire où se mêlaient touristes et Parisiens, Mégane eut un second malaise, moins intense que le premier, mais toujours présent. Le stress sûrement, de se rendre au bureau avec très peu de notes à transmettre à son chef pour le prochain numéro du magazine. Malgré cela, Mégane continua à marcher, traversant une ruelle calme, fleurie et arborée de platanes. Les pots de géraniums légèrement parfumés apportaient une certaine gaieté aux promeneurs et aux habitants du quartier. Enfin arrivée à son lieu de travail, situé au fond d’une cour d’un immeuble de trois étages, elle aperçut le gros cadenas à moitié rouillé et la petite porte sur le côté droit, marquée du panneau « INTERDIT AUX PUBLICS ». Au fond de la cour se trouvait un mobilier extérieur : une table rectangulaire en bois et quelques vieilles chaises. Un platane, planté devant l’immeuble, surplombait la cour, ses longues branches remplies de belles feuilles vertes apportant un côté apaisant. Mégane prit une longue inspiration avant de pénétrer dans l’immeuble, son esprit tournant en rond. Elle réfléchissait à la manière dont elle allait expliquer à M. Hoffmann que son abonné, censé être un témoin fondamental, avait pris la fuite dès le début de l’interrogation. Elle avait beau y repenser, les mots lui échappaient, comme si tout s’était déroulé trop rapidement pour pouvoir être justifié correctement. À la porte d’entrée, un crucifix ancien était soigneusement accroché. Ses bois d’antan, légèrement usés, semblaient avoir résisté aux assauts du temps pour protéger les lieux. Ce symbole de foi, délavé par les années, semblait encore veiller sur l’immeuble, prêt à éloigner les mauvais esprits qui voudraient troubler la tranquillité des lieux. L’entrée de l’immeuble dégageait une étrange froideur, figée dans une époque révolue. Rien n’avait changé depuis des lustres, comme si le lieu refusait obstinément toute modernité. Le papier peint bordeaux, orné de motifs floraux ternis par le temps, couvrait encore les murs. De fines plinthes dorées, effacées par endroits, rappelaient un luxe d’un autre temps. Tout en haut, une frise végétale noire, patinée et écaillée, serpentait comme une couronne de lierre fané. L’intérieur conservait pourtant ce charme ancien, un parfum de nostalgie qui semblait imprégner chaque recoin. Les murs, bien qu’un peu abîmés, semblaient porter les échos d’histoires oubliées, les murmures d'autres vies. Mégane s’apprêta à gravir le vieil escalier en bois aux marches grinçantes, témoin muet de générations passées. Le bois usé craquait sous ses pas, comme s’il exprimait encore ses souvenirs à chaque foulée. Les rampes, polies par les mains des années, captaient la lumière blafarde de l’entrée, donnant aux marches un éclat particulier, malgré la vétusté de la structure. La montée se fit dans un silence épais, seulement troublé par les gémissements du bois, comme un chuchotement venu d’un autre siècle. Au premier étage, le couloir s’étirait sous les mêmes motifs de papier peint. Le bordeaux, encore plus sombre ici, alourdissait l’atmosphère jusqu’à la rendre presque oppressante. À gauche, une porte fermée menait à un espace stratégique : le local du matériel d’enquête. On y rangeait les caméras, les spirite-box, les appareils photo et tout l’attirail destiné à capter l’invisible. L’odeur du cuir usé se mêlait à celle du bois ancien et du papier, donnant à la pièce une ambiance électrique, presque solennelle. Ce capharnaüm ordonné formait le cœur battant du travail de Mégane, un sanctuaire de tension et de mystère. Juste à côté, une autre pièce accueillait le bureau d’Anita, la secrétaire de rédaction. Plus soigné, mais marqué par la lassitude, l’espace portait les signes d’une fin de parcours. Anita, en congé annuel, semblait déjà partie. Des piles de dossiers patientaient dans le silence, attendant une attention qu’elle n’avait plus envie de leur accorder, bientôt confiée à d'autres mains, plus jeunes, peut-être moins fatiguées. Sur la droite, la pièce réservée aux impressions vrombissait doucement. Les imprimantes tournoyaient sans relâche, parfumant l’air de papier chaud. C’est ici qu’Éric, le reporter photographe, venait souvent s’abriter entre deux missions, entouré du cliquetis des flashs et du chuchotement des images capturées. Enfin, tout au fond, une dernière porte menait à une salle plus sombre, celle des archives. Vieux numéros, maquettes d’un autre âge, dossiers jaunis s’entassaient sur des étagères poussiéreuses. Le parfum du papier vieilli y était plus marqué qu’ailleurs, comme si chaque document attendait d’être feuilleté à nouveau, prêt à murmurer un mystère enfoui, une vérité oubliée. Le deuxième étage abritait le bureau de Mégane, sans doute l’endroit le plus lumineux et accueillant de tout l’immeuble. Contrairement aux autres pièces aux murs défraîchis, celle-ci respirait une atmosphère chaleureuse. De grandes fenêtres laissaient entrer un flot de lumière naturelle, adoucissant l’austérité ambiante. Au centre, un bureau blanc immaculé, sobre mais fonctionnel, faisait face à un fauteuil en cuir noir, légèrement usé par les longues heures passées à enquêter et à rédiger. Sur le plateau : un ordinateur portable ouvert, une trousse garnie de stylos, et un cadre photo représentant Mégane et son jeune frère — témoignage discret de leur lien indéfectible. Dans un coin, un grand ficus au feuillage dense apportait une touche de verdure bienvenue, tranchant avec l’ambiance sombre des enquêtes paranormales. Entre les piles de dossiers méticuleusement classés et les notes griffonnées sur un carnet, rigueur journalistique et instinct d’enquêtrice cohabitaient en

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