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La légende du tigre rouge - Tome 3: La vallée des larmes
La légende du tigre rouge - Tome 3: La vallée des larmes
La légende du tigre rouge - Tome 3: La vallée des larmes
Livre électronique184 pages2 heuresLa légende du tigre rouge

La légende du tigre rouge - Tome 3: La vallée des larmes

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À propos de ce livre électronique

Descendant la montagne du refuge des âmes, Tao se trouve bloqué par une violente tempête. Confronté à un ours noir, il puise son courage dans l’espoir de retrouver Zu-Yin à l’orphelinat. Son chemin, parsemé de dangers et de rencontres marquantes, l’amène au marché de Xindao, où Madame Noh le sauve d’un péril immédiat. Tao s’évade ensuite des geôles d’une ferme à opium dirigée par un membre corrompu du gouvernement. En croisant une faction rebelle, il décide de s’allier à Zheng Zhilong pour stopper l’invasion des Mandchous et restaurer l’empereur Ming sur le trône. À travers plaines et dangers, chaque étape de son voyage initiatique teste son courage, sa sagesse et sa détermination. Parviendra-t-il à tenir sa promesse envers Zu-Yin ? Et découvrira-t-il enfin ce qu’il est advenu de ses parents ?

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Depuis son jeune âge, Yanick Pugin est passionné par la philosophie des arts martiaux. Il a fondé sa propre école, le Red Tigers club, en 1987, où il promeut les valeurs et les bienfaits de cette discipline. En parallèle, il a consacré une grande partie de sa vie à aider les personnes vulnérables. Il est l’auteur de "Martial art thérapie, la violence apprivoisée", paru en 2007, qui explore les liens entre les arts martiaux et la thérapie. "La Légende du tigre rouge", un récit initiatique et philosophique commencé en 1999 et publié pour la première fois en 2003 dans sa version originale, comprendra plusieurs volets.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie8 mai 2025
ISBN9791042260934
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    Aperçu du livre

    La légende du tigre rouge - Tome 3 - Yanick Pugin

    Chapitre 1

    Horizons de lumière

    En vérité, le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout.

    Albert Camus

    « Il était 19 h. Le soleil venait de décliner sur la montagne, cela faisait longtemps que je n’avais pas pris le temps de m’attarder aussi intensément sur le paysage qui s’offrait à mon regard. Ce soir, c’est comme si la nature m’interpellait, m’aspirait, comme si elle ne voulait pas que je cesse de la contempler. J’étais comme hypnotisé, fasciné par l’enchantement de cette beauté suprême. J’étais comme suspendu entre ciel et terre, porté par l’univers tout entier.

    Je restais là, immobile devant le spectacle féerique qui m’était offert. Le soleil embrasait le sommet des massifs alentour et inondait la vallée de ses tons rosés et orangés. Le ciel en mouvement me laissait percevoir des couleurs chatoyantes qui s’étendaient jusqu’au fin fond de l’horizon. J’étais envoûté par l’intensité de l’émotion qui me traversait intégralement. Incapable de bouger, je respirais cette nature sublime aux senteurs boisées. Rien ne pouvait me distraire de cet état de grâce, pas même la brise qui caressait mon visage.

    Bientôt, la Lune allait vaincre de sa lumière les derniers rayons enchanteurs que le soleil répandait sur la plaine.

    Je m’efforçais de tout mon être à n’en perdre aucune miette et à forcer l’instant à se prolonger éternellement.

    Les yeux grands ouverts dans l’immensité du ciel en feu, j’aspirais à immortaliser, aux tréfonds de mon âme, la magie du moment.

    Les yeux fixés sur l’horizon depuis ce promontoire surplombant les falaises, je sentais un frisson me parcourir l’échine jusqu’au sommet du crâne. Devant moi, deux éblouissantes Irènes vertes que l’on appelle également » oiseau bleu des fées « virevoltaient en poussant de petits cris aigus.

    Soudain, l’apparition de nuages moutonneux m’extirpa un instant de la torpeur dans laquelle j’étais plongé.

    Devant mon regard surpris et médusé, je pouvais distinguer dans la forme de ce nuage comme un visage qui prit l’aspect d’une figure que je connaissais bien et dont le manque me refaisait souffrir à cet instant.

    Le soleil en déclin dessinait les contours de cette soudaine apparition en jeux d’ombres et de lumière et l’expression de ce portrait ressemblait à l’appel de ma belle princesse Zu-Yin.

    La brume étincelante avait totalement disparu ainsi que le vieux puits et toutes les étoiles qu’il contenait. Pas de traces non plus de Sin Chin Su, l’impératrice du lotus blanc. Comme si cette étape si importante de ma vie n’avait pas existé. »

    Tao fut rapidement sorti de cet état léthargique et contemplatif avant même que la silhouette de sa belle ne se soit intégralement déchirée et dissoute dans les profondeurs du ciel. Il venait de réintégrer subitement la réalité de sa présence, ici et maintenant.

    Il se souvint alors qu’avant son ultime combat, dans sa fuite, il avait déposé sa belle près de la forêt de Tchin-Too, en espérant qu’elle pourrait rejoindre Kao-Tchéou à l’orphelinat des enfants de Bouddha.

    Quoi de plus important alors que de se mettre en route et le plus rapidement possible afin de rejoindre l’orphelinat et sa jolie princesse qui devait l’attendre avec impatience. Mais, il était impossible et très imprudent de partir sur le champ.

    La nuit n’allait pas tarder à installer sa suprématie sur les crêtes et les êtres vivants habitant sous cette partie de la voûte céleste. S’aventurer à travers les rochers et sur les sentiers escarpés sans lumière eût été totalement suicidaire. D’ailleurs, Tao n’avait plus d’affaires ni quoi que ce soit d’autre. Il n’avait désormais pour tout bagage que la tunique qu’il portait pour se vêtir. Ressentant la fraîcheur du soir, il essaya bien pendant un long moment d’allumer un feu, mais l’humidité ambiante en décida autrement.

    Il rassembla quelques branches de feuillus et de conifères qu’il disposa autour de lui pour se protéger du froid et d’éventuels prédateurs peuplant le secteur. À peine quelques heures s’étaient écoulées durant lesquelles Tao eut beaucoup de mal à trouver un peu de repos. Entre un sol très rocailleux, des racines rampantes s’agrippant aux rochers jusqu’aux îlots de terre isolés et quelques insectes bien décidés à perturber son sommeil, les conditions n’étaient effectivement que peu propices à la détente.

    Et puis, éclairant les ténèbres dans la vallée en dessinant les sommets, des éclairs parsemaient l’horizon ci et là, au hasard le plus total. Le grondement, d’abord lointain puis se rapprochant rapidement, lâchait des éclairs de foudre qui déchiraient le silence et s’amplifiaient dans l’écho des montagnes avoisinantes.

    La pluie fit son entrée de manière violente et intense et des ruisseaux se formèrent depuis les cimes rocheuses. Dans l’incapacité de se protéger face aux éléments déchaînés, Tao subissait sans broncher, les assauts répétés de dame Nature.

    Cet état de fragilité, il le connaissait bien pour l’avoir déjà traversé à plusieurs reprises, tout au long de son périple. Tout son corps s’était mis à trembler, mais il prit son mal en patience en attendant la clémence du Tout-Puissant d’en haut.

    Accroupi derrière un rocher éloigné des arbres alentour, il supportait avec calme toute l’eau qui s’abattait sur lui.

    L’intensité des gouttes qui, sans faiblir, martelaient son crâne comme sur la peau d’un tambour augmentait en lui un sentiment profond de solitude. Bien heureusement le ciel, dans sa toute bonté, accorda un répit salutaire en permettant aux premiers rayons dorés encore timides de l’aube, de réchauffer la température de ce jour naissant.

    Encore trempé jusqu’à la moelle, Tao décida de suivre son instinct et de reprendre son chemin dans la direction de la vallée la plus proche. Il entama sa descente un peu périlleuse et glissante suite aux derniers évènements météorologiques de la nuit. Tao s’accrochait aux parois humides et avançait prudemment et très lentement à certains endroits, rattrapant son retard lorsque les sentiers s’élargissaient et que sa progression pouvait alors s’accélérer.

    Il marqua parfois une pause, pour cueillir quelques baies de goji abondantes à cet endroit afin de reprendre un peu d’énergie et de force pour continuer d’avancer. À la mi-journée, il avait parcouru une bonne distance qui le séparait à présent des massifs rocheux.

    Loin encore de la plaine et favorisé par un soleil généreux, il décida de se reposer un moment au bord d’une rivière et étendit sa tunique encore humide sur la branche d’un arbre.

    Il but un peu de cette eau providentielle, se trempa même tout le corps avant de s’allonger sur l’herbe fraîche en se laissant bercer par le tumulte de l’eau. Il ferma les yeux un instant, en pensant intensément à Zu-Yin. Ainsi, il n’eut aucun mal ni à s’endormir ni à la voir apparaître dans son rêve.

    Elle était habillée simplement comme une petite paysanne et elle sortait de la forêt avec un petit panier à la main, en prenant bien soin d’éviter les flaques et les rigoles.

    Elle chantait d’une voix douce et ensorcelante qui laissait entrevoir en elle cet enfant espiègle – au sourire un brin malicieux – qu’elle avait été naguère en se glissant dans les champs et les bois pour y cueillir des bouquets d’amour et de baies sauvages que tous lui enviaient.

    Alors que ce moment privilégié de rêve, bercé par le courant de la rivière se prolongeait sous le chant harmonieux de quelques eurylaimes psittacin (petits oiseaux de la taille d’une mésange aux couleurs verte et jaune qui nichent au-dessus des rivières), Tao fut dérangé par un craquement de branche qui attira son attention et le plongea immédiatement dans un état de vigilance. Bien qu’il ne constatât pas de danger immédiat dans son champ visuel, il se redressa doucement et tenta de décrocher sa tunique, puis y renonça très vite en s’abaissant.

    Un second craquement de bois dans sa direction avait mis un terme à ses doutes. Il se passait bel et bien quelque chose d’anormal. Il se redressa à nouveau délicatement et vit, à quelques dizaines de mètres, un ours noir à collier adulte qui se grattait le dos sur l’écorce d’un tronc d’arbre.

    Le vent soufflant légèrement de face lui permit de ne pas se faire remarquer. Il resta un instant immobile. Il faut dire que les ours noirs d’Asie, bien qu’ils soient essentiellement végétariens, n’hésitent pas à complémenter leur régime alimentaire en fonction des opportunités rencontrées dans leur habitat.

    Aux fruits, baies, noix, graines, racines et tubercules, sans oublier herbes et feuilles, s’ajoutent sans hésiter rongeurs, lézards, charognes ou encore nids d’abeilles et miel.

    Tao se redressa très lentement. Mais en reculant sur la pointe des pieds et en décrochant sa tunique suspendue, il attira immanquablement l’attention du prédateur. Tao s’immobilisa à nouveau et prit soin de rester face au vent. Soudain, l’ours se redressa sur ses pattes arrière en reniflant l’air et en bougeant la tête de gauche à droite, ses oreilles étaient dressées.

    Il se reposa en quadrupédie et se déplaça de quelques mètres, avant de se redresser et de renifler à nouveau l’air en remuant la tête. Puis, il essaya de contourner sa cible pour se retrouver face au vent, en arrivant par-derrière…

    Tao en profita pour enfiler rapidement sa tunique puis, sans quitter l’ours du regard, recula sans précipitation et sans bruit. L’ours, dans sa manœuvre de contournement, s’était éloigné quelques instants derrière un gros rocher. Tao saisit l’opportunité de fuir au pas de course, en descendant le plus vite possible en direction d’un grand massif de feuillus, quelques dizaines de mètres en contrebas.

    Il resta à l’abri à l’intérieur du massif, mais son champ de vision lui permettait cependant d’observer les mouvements de l’animal, qui cette fois, avait pris l’avantage de se retrouver contre le vent.

    Tao avait finement joué sa chance car l’ours, bien qu’en situation d’avantage, avait réellement perdu sa trace. Surtout ne pas bouger, rester tapi derrière les feuillus. Il n’y avait pas d’autres endroits où se cacher à proximité sans se mettre à découvert. Le gros mammifère semblait décidé à ne pas lâcher prise. Sa position dominante en surplomb, liée au sens du vent, ne laissait à Tao provisoirement aucune issue. Il resta donc couché dans les hauts buissons, sans bouger.

    L’ours savait bien que sa proie n’avait pu que descendre et il prit la même direction. Rapidement, il se retrouva à seulement quelques mètres de Tao, mais sans le voir. Il continua sa route en suivant le sentier, sans s’arrêter.

    Après quelques instants, Tao sortit de sa cachette avec prudence. Ne voyant rien alentour, il décida de poursuivre la route avec la peur au ventre. Il essaya bien de sortir un peu du chemin, mais la manœuvre le ralentissait trop.

    Chemin faisant, la prudence restant de mise, Tao marchait d’un bon pas et la plaine se rapprochait de plus en plus, au fur et à mesure que le jour avançait. Il n’avait absolument pas l’intention de passer la nuit dans le secteur. Il lui fallait donc accélérer encore s’il voulait atteindre le hameau qu’il pouvait distinguer au loin.

    Au détour du chemin, alors que sa vigilance s’était quelque peu relâchée, il fut surpris par le grognement de l’ours

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