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La 7ème Heure
La 7ème Heure
La 7ème Heure
Livre électronique285 pages4 heures

La 7ème Heure

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À propos de ce livre électronique

Les hommes, que l’on dit sans relief et grégaires, se révèlent parfois fort différents. Encore faut-il que le Destin leur en donne l’occasion. Dans ce cas, la direction qu’ils prendront les mènera soit vers l’Olympe, soit tout droit vers les enfers du Tartare.

Un homme simple va le démontrer. Comptable sans envergure, il va être confronté à un désir inattendu, dans un contexte abracadabrantesque d’une dictature cauchemardesque à la Kafka, saupoudré d’un brin d’Orwell. Son hybris (la démesure) va prendre des proportions démentielles.

Parviendra-t-il à manipuler une dictature pour son seul profit personnel ?

Cauchemar ou réalité ?

Une critique qui pourrait s'appliquer à l'hypertechnologie qui, dans toute sa démesure, peut servir de biens sombres desseins. Une anticipation d’un probable qui n’est pas si loin de nous…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Frédéric JUNG a deux yeux, comme tout monde, sauf qu’ils ne voient pas la même chose, et même qu’ils s’opposent. L’un, effrontément pessimiste, porte sur l’humain un regard très critique, alors que l’autre, obstinément optimiste, y recherche le meilleur. De cette dualité, il ressort une écriture à deux faces. Au recto l’ironie, l’humour noir, voire le cynisme ; au verso le sentiment, le goût du beau, l’élégance, voire le transcendant. De ses rencontres, ses écrits se moquent avec méchanceté, et même avec cruauté, ou bien les remercient et les célèbrent. Jean-Frédéric JUNG est entraineur C.S.O (Concours de Saut d’Obstacles) pour des scolaires et étudiants, principalement des filles – une spécificité de l’équitation. Ses journées sont consacrées à ses étudiants pour un double objectif : le plus haut niveau possible à cheval et dans les études. La nuit, cet insomniaque écrit.
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie25 avr. 2025
ISBN9782381575278
La 7ème Heure

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    Aperçu du livre

    La 7ème Heure - Jean-Frédéric Jung

    Prologue

    Les hommes, que l’on dit anodins, se révèlent quelquefois fort différents ; encore faut-il que le Destin leur en réserve l’opportunité. Sauf que, « courir d’occasion en circonstance et de conjoncture en occurrence ¹», expose à quelque danger ! Je vous offre l’exemple d’un brave « monsieur tout le monde », comptable de son état, complètement perdu dans un monde angoissant d’une inattendue dictature, qui cependant, peu à peu, va y trouver avantage pour servir son propre intérêt ; un grand classique que l’Histoire nous a démontré, hélas, trop souvent. De plus, j’ai pris bien soin de plonger mon récit dans une ambiance kafkaïenne² pour mieux vous troubler ; ha ! ha ! Mais sachez aussi que, pour ménager votre santé mentale, j’ai tenu à y mettre de l’humour, indispensable pour avaler la pilule de l’absurde, car le chemin de l’absurde est sans limite ; mais pour vous remercier de vous y noyer, je vous offre un vrai cadeau : un final qui rassure ; enfin peut-être… faut voir !

    Chapitre I

    La nuit était déjà bien avancée. Marchant sur le trottoir, regard baissé, le pas lent et la tête ailleurs, Dupon-Jaloie rentrait chez lui, chargé de ses heures laborieuses. Il n’avait alors qu’une idée en tête : se doucher, se servir un verre et s’endormir avant que le jour ne se lève, trop tôt, toujours trop tôt, quand :

    —Monsieur, il n’y a plus de gardiens de la paix. Les choses ont changé, monsieur.

    Dupon-Jaloie eut subitement l’impression que le digne Représentant des Règles de l’État, histoire d’égayer ses mornes heures de service, se payait sa tête. Mais à bien considérer la physionomie du fonctionnaire, impossible que cet être improbable puisse, ne serait-ce qu’un instant, ressentir le besoin de s’amuser. Aussi, Dupon-Jaloie imagina aussitôt sur le trottoir de gauche une foule de passants, tous marchant à même allure comme des automates et dans la même direction, l’œil bas et le pas morne, sans même adresser un regard vers le trottoir d’en face où s’écoulerait, mais en sens contraire, une foule identique et résignée à suivre un unique chemin, voire un unique destin. Mais l’absurdité de cette vision cauchemardesque le révolta, et fort de son bon droit, il persista à vouloir comprendre :

    Là, Dupon-Jaloie comprit qu’il s’était laissé emporter par l’aspect stupide de la situation. Il était tard, il était fatigué et la pointe de curiosité un brin amusée qu’il avait d’abord ressentie s’était évaporée. Alors, pour essayer d’en finir, il tenta, en rentrant dans l’abracadabrantesque raisonnement du fonctionnaire, d’obtenir son indulgence.

    Dupon-Jaloie ne s’amusait plus du tout ; et même, sous l’injuste accusation, il frémit d’indignation. Il était à deux doigts d’exploser de colère. Mais finalement l’affaire lui sembla tellement ubuesque, qu’il refusa de rentrer dans une discussion à l’évidence aussi ridicule qu’insensée. Aussi, tout en faisant profil bas, il tenta de mettre fin à cette invraisemblable rencontre en affichant cette fois, face au singulier fonctionnaire, une attitude décidée :

    Le Gardien des Règles de l’État en parut tout troublé. Mais conscient de son devoir, comme il se doit pour un Gardien des Règles de l’État, il lui fallait trancher et pour cela analyser le cas soulevé :

    Le Gardien des Règles de l’État s’absorba alors dans une profonde réflexion. Redressé de toute sa hauteur, il ne disait plus mot. Muré dans son silence, il cherchait manifestement à visionner mentalement l’inversion des trottoirs pour y trouver la Règle de l’État y afférent. Mais rien ne vint. Il eut beau pivoter sur lui-même par la gauche, puis par la droite et encore par la gauche et à nouveau par la droite, rien, mais rien, absolument rien ne surgit de cette gymnastique rotationnelle et réflexive. Alors, retrouvant sa superbe, il trancha :

    Dupon-Jaloie fut donc obligé de présenter ses papiers. Le Gardien des Règles de l’État dressa alors procès-verbal avec une mine affligée car il dut rajouter encore une infraction supplémentaire, Dupon-Jaloie ne pouvant apparemment pas prouver qu’il était titulaire du permis de marcher. Alors, le Gardien des Règles de l’État constata que, vu le nombre d’infractions, le cas s’aggravait au point qu’il dépassait maintenant les attributions d’un simple Gardien des Règles de l’État. En conséquence, Le Gardien des Règles de l’État remit à Dupon-Jaloie une convocation au Tribunal Suprême des Règles de l’État, en plus, bien sûr, des 18 exemplaires du procès-verbal lui revenant et portant la très officielle mention : fait le… pour valoir au nom de l’État ce que de droit et, évidemment, signés par lui-même. Naturellement, le Gardien des Règles de l’État fit en sorte que sa signature occupât seulement la moitié d’une page, comme le veut l’usage, pour bien illustrer l’importance d’un Gardien des Règles de l’État, quand bien même il ne serait que simple Gardien des Règles de l’État ; les Gardiens-Chefs des Règles de l’État ayant droit, eux, à une page entière pour leur signature. Dupon-Jaloie, complètement sidéré, prit les 18 exemplaires du procès-verbal que lui tendait le Gardien des Règles de l’État, et ce dernier, comme son rôle le lui commandait, sur un ton correspondant à la hauteur de sa charge et en des termes bien évidemment réglementaires, l’informa des 18 fonctions différentes des 18 exemplaires identiques, à savoir :

    a) L’exemplaire n° 1 sera à déposer à l’étude de Monsieur l’Huissier que Dupon-Jaloie devra lui-même choisir sur la liste des Huissiers de l’État et le mandater, et bien entendu le payer, afin que sa propre convocation soit enregistrée au Greffe du Tribunal Suprême des Règles de l’État avec le jour de l’audience précisé ainsi que l’heure, comme le stipulent les Règles de l’État ; et naturellement tout cela dans un délai très précis que le Greffe du Tribunal Suprême des Règles de l’État impose. Dupon-Jaloie demanda alors au Gardien des Règles de l’État de lui indiquer le délai en question. Mais le Gardien des Règles de l’État sursauta de surprise, puis avec un air outragé, répliqua qu’il ne fallait pas compter sur lui pour dépasser sa fonction, car s’il avait à savoir qu’il existait des délais, il n’avait pas à en connaître les durées stipulées par les Règles de l’État concernant la procédure ; procédure qui ne faisait pas partie de ses attributions. Mais voyant la mine perplexe de Dupon-Jaloie, le Gardien des Règles de l’État rajouta, comme une évidence et d’un ton condescendant, que ce type de renseignement concernant les délais à respecter ne relevait que de l’Huissier de l’État mandaté, mais naturellement… dans les délais prévus à cet effet, car dans le cas contraire ce dernier ne répondrait pas à la question ! Perplexe était Dupon-Jaloie, perplexe resta Dupon-Jaloie !

    b) L’exemplaire n° 2 était destiné aux assureurs en responsabilité civile de Dupon-Jaloie, afin que leur recours soit bien préservé ; recours qui pourrait ainsi, et si nécessaire, être utilisé au bénéfice de l’État en couverture des pénalités encourues. Dupon-Jaloie encore perplexe.

    c) L’exemplaire n° 3 avait un usage identique à l’exemplaire n° 2, mais concernait l’A.P.R.U. avec option C.V. En effet, l’Assurance Pédestre Risques Urbains avait été rendue obligatoire en raison des risques inhérents à l’abrutissement des foules compactes circulant, à même allure et dans le même sens, sur les trottoirs des grandes agglomérations. L’option supplémentaire, Chemins et Vallons, (C.V), restait facultative ; toutefois si son absence n’était pas pénalisable, puisque non obligatoire, le fait de ne pas y souscrire était, lui, répréhensible quand même, car dénotant une imprudence coupable. Perplexe était toujours Dupon-Jaloie, perplexe resta Dupon-Jaloie !

    d) Les exemplaires n° 4, n° 5 et n° 6, pour, réciproquement et dans l’ordre, la Sécurité Sociale, la Mutuelle complémentaire et les caisses de Retraite, avaient la même vocation à garantir l’État que les exemplaires n° 2 et n° 3. Perplexe était…

    e) L’exemplaire n° 7 valait séquestration et subrogation au bénéfice privilégié de l’État et donc, concernait l’Agent Notaire de l’État chargé du dossier Dupon-Jaloie. Cet Agent Notaire de l’État devait, comme l’exigeaient les Règles de l’État, dès réception du dit exemplaire n° 7, faire le bilan de tous les biens de Dupon-Jaloie et répondre de sa mission, sous sa propre garantie, directement et en priorité à L’État, et seulement ensuite à son client Dupon-Jaloie, si toutefois ce dernier en avait, préalablement et dans les délais impartis, fait la demande.

    Là, Dupon-Jaloie ne put se retenir de sourire. Le bilan de ses biens ! Quels biens ? Il n’avait aucun bien. Pas de voiture, pas d’autre compte en banque que son compte courant perpétuellement débiteur dès le 7 du mois, pas de résidence secondaire et même pas de principale, puisqu’il logeait dans une petite pension de famille pour célibataire fauché ! Aussi Dupon-Jaloie souriait effrontément toujours et le Gardien des Règles de l’État le prit très mal :

    Dupon-Jaloie ravala aussitôt son sourire et s’empressa tout aussitôt de nier son amusement. Puis il expliqua au Gardien des Règles de l’État que, dépourvu de tout bien, il ne voyait pas comment pourrait faire l’Agent Notaire de l’État pour se conformer aux Règles de l’État. Mais, au contraire du sourire, cette remarque n’eut pas l’air de perturber le Gardien des Règles de l’État, et même, peut-être, fit-elle naître dans ses yeux une petite étincelle de perfidie accompagnant sa réponse :

    Le Gardien des Règles de l’État, semblant satisfait de sa dernière explication, fit une pause valant à ses yeux conclusion. Mais ce fut plus fort que lui, Dupon-Jaloie, saisissant aussitôt l’occasion que lui offrait le fier silence du Gardien des Règles de l’État, fit valoir, quand même, que les Agents Notaires de l’État, ayant de ce fait une bien grosse charge, car pour protéger leurs propres biens, ils risquaient fort de trouver par des moyens détournés et même carrément peu avouables, de quoi constituer la liste réclamée. Mais le Gardien des Règles de l’État n’en parut pas autrement surpris :

    Mais avant que Dupon-Jaloie ait pu formuler une observation qui lui brûlait les lèvres, Le Gardien des Règles de l’État ajouta :

    Perplexe redevint Dupon-Jaloie et perplexe resta Dupon-Jaloie !   

    f) Les exemplaires n° 8 et 9 devront être aussi remis à l’Agent Notaire de l’État à l’attention des deux enfants de Dupon-Jaloie. Et, là encore, Dupon-Jaloie dut faire un effort pour ne pas éclater de rire en contestant l’objet de ces exemplaires n° 8 et 9 :

    Le Gardien des Règles de l’État prit alors un air agacé et, tapotant le sol du bout du pied en signe d’impatience, répondit qu’aucune erreur n’était à retenir ; que Dupon-Jaloie devrait savoir que les Règles de l’État imposaient à tous ses ressortissants de procréer deux enfants de sexe opposé, et surtout pas moins ni plus, sous peine d’amende, dont le montant serait proportionnel au poids que les enfants virtuels auraient statistiquement atteint à l’âge de 40 ans, et cela en se référant au gabarit du plus gros des parents au jour de la constatation du délit. Cette règle, rappela le Gardien des Règles de l’État, avait aussi comme corollaire d’inciter la population à se restreindre, voire à maigrir. Puis il précisa que toutes ces dispositions relevaient d’une politique familiale favorable à l’État et ne souffraient par conséquent aucune exception. Tout cela, rajouta-t-il, restera naturellement en vigueur, tant que les Agents Statisticiens de l’État n’auront pas modifié leur prospective à trente ans, et cela, que les procréateurs fussent unis officiellement ou non, hétérosexuels, homosexuels ou zoophiles, voire bi ou tri ; l’important était que, dans chaque couple, l’un d’entre eux se déclarât au Greffe du Tribunal des Règles de l’État, Service des Naissances et autres Expériences Hasardeuses, en qualité de porteur officiel de l’embryon avec l’agrément de la N.F.M.P.F, c’est-à-dire : la Nouvelle Faculté de Médecine et Pratiques Fantastiques ! Par conséquent, puisque Dupon-Jaloie venait de se déclarer sans enfant, il devra, à ce sujet, se mettre aussi vite que possible en conformité avec les Règles de l’État pour éviter de rajouter encore à son dossier une nouvelle infraction. Perplexe était Dupon-Jaloie, perplexe resta encore Dupon-Jaloie !

    g) Les exemplaires n°10 et n°11 sont destinés à chaque parent des deux enfants nés, à naître, ou à faire ; le genre des enfants revendiqué par lesdits parents, qu’il soit robotisé, congelé, hétéro, homo, zoo, bi ou tri, n’ayant, là encore, aucune influence sur l’ordre de remise des deux exemplaires. Seul le canard est proscrit par les Règles de l’État, en raison des problèmes de gériatrie que son extrême longévité implique, aggravant de ce fait les risques de grippe aviaire et cela d’après les incomparables travaux du célèbre scientifique en comédies et bouffonneries et autres galéjades, malheureusement, lui, trop tôt disparu, le Sieur Robert Lamoureux³, qui nous affirma, de façon mémorable et pendant moult années, que « le lundi suivant le canard était toujours vivant !⁴ »

    Les deux exemplaires devront impérativement être remis aux deux parents, car l’État, tenant dur comme fer à la dualité parentale tout en reconnaissant à chaque membre du couple sa suprématie de décision, s’efforce ainsi de limiter le chômage des intervenants en divorce (conseillers conjugaux, enquêteurs, greffiers, magistrats, avocats, huissiers, psychiatres et autres secours pas toujours catholiques, etc.) tout en favorisant la rotation des appartements dans les grandes villes.

    h) Les exemplaires N° 12,13 et 14, revenaient, réciproquement et dans l’ordre, au Tribunal de première instance des Règles de l’État, à la Cour d’appel et à la Cour de cassation⁵. Toutefois, ce dernier exemplaire affichait son originalité en étant toujours barré en travers et en rouge dès son impression ; cela pour rappeler que, dans un souci de protection du citoyen et d’apaisement de ses éventuelles et légitimes inquiétudes, les Règles de l’État ont prévu qu’au Tribunal Suprême des Règles de l’État, aucune erreur de procédure ou de droit ne pouvait exister ! Perplexe était Dupon-Jaloie, perplexe resta Dupon-Jaloie.

    Par ailleurs, le Gardien des Règles de l’État précisa pour forme à Dupon-Jaloie que, depuis le coup d’État, l’exemplaire N°14 bis avait été supprimé, puisqu’il concernait les recours en Conseil d’État en suite de litige au Tribunal Administratif de l’État, juridiction qui, à même date, avait été également supprimée ; le nouvel État considérant à juste titre qu’il ne pouvait être mis en cause puisqu’ayant toujours raison ! Perplexe était encore Dupon-Jaloie, perplexe toujours resta Dupon-Jaloie !

    i) Les exemplaires N° 15 et 16 étaient réservés, en ce qui concernait le premier, à l’établissement pénitentiaire chargé habituellement de la suite du programme pénal, et pour le deuxième, au bourreau ayant pour mission de mettre définitivement fin

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