Commissaire Marquanteur et le mort dans la villa : France Polar

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Alfred Bekker

Roman par l'auteur

© de cette édition 2024 by AlfredBekker/CassiopeiaPress, Lengerich/Westphalie

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Chapitre 0/0

Marseille, le cœur palpitant de la Provence, s'étend comme un tableau vivant le long de la ligne côtière de la Méditerranée. La ville accueille ses visiteurs avec un charme brut qui englobe aussi bien la vieille ville et ses ruelles sinueuses que les élégants boulevards des temps modernes. Lorsque les premiers rayons du soleil scintillent à l'horizon, un doux halo de lumière enveloppe les douces vagues de l'eau, créant une atmosphère presque magique. Les bateaux de pêche qui se balancent doucement sous le soleil matinal offrent une image nostalgique, tandis que l'air frais de la mer apporte un arôme légèrement salé du large.

Pendant la journée, la ville se déploie dans toute sa splendeur et invite à la flânerie avec ses marchés animés et ses petits bistrots. Les rues sont remplies de la voix des vendeurs qui vantent vivement leurs produits frais. Les odeurs de fruits de mer frits et d'herbes provençales flottent dans l'air et s'unissent au son des rires et à la mélodie des chansons anciennes qui soufflent depuis la côte. Au loin se dresse la majestueuse basilique Notre-Dame de la Garde, sentinelle silencieuse qui surplombe le port et l'âme de la ville. Les carreaux chatoyants et les reflets dorés de la statue de la Vierge soulignent le lien profond entre spiritualité et vie quotidienne.

L'après-midi, alors que le soleil brille de tous ses feux, les rues et les places s'animent. Les cafés le long du Vieux-Port invitent à savourer l'instant autour d'un verre de vin, tandis que les passants, les artistes de rue et les musiciens s'immergent dans les douces mélodies de la vie. Marseille est une ville de contrastes - les traditions anciennes côtoient les développements modernes et futuristes, et l'interaction entre les différentes cultures crée une atmosphère unique.

Mais lorsque le crépuscule tombe et que les lumières de la ville commencent à scintiller, Marseille révèle aussi son côté plus sombre. Les ombres de l'isolement et le mystère des bas-fonds s'étendent dans les ruelles, laissant un sentiment de danger inexpliqué. Les vagues du port animé sont accompagnées du silence mystérieux de la nuit, et tandis que l'eau bat contre la jetée, les âmes voyageuses peuvent littéralement sentir les histoires de crime, les jeux de pouvoir et le désir de justice qui flottent dans l'air.

Dans cette ville où la beauté et la brutalité coexistent, le jeu de la vie se poursuit inlassablement. Chaque pierre et chaque coin de rue racontent le passé tout en embrassant les aventures du présent - et c'est ainsi que commence l'histoire du commissaire Jörgensen et sa chasse à la vérité dans les ombres de Marseille, ville charmante mais dangereuse.

Marseille est plus qu'un simple décor ; c'est un personnage vivant qui parle à chaque ruelle, à chaque façade et à chaque cri de vendeur ambulant. Dans le charmant quartier historique du Panier, où les volets colorés et les rues sinueuses témoignent de l'histoire de la ville, vous pouvez encore entendre le son des pas des anciens marins qui vivaient et travaillaient ici autrefois. Ici, les histoires des immigrants et des autochtones se mélangent pour former un tapis coloré de langues et de cultures, d'où palpite le véritable cœur de cette ville.

Mais c'est dans les coins les plus sombres de la ville, là où la lumière du soleil ne parvient souvent pas, que se révèle la face cachée. Les rues ne sont pas seulement les chemins des touristes, mais aussi les secrets et les abîmes du crime organisé qui prospère dans les quartiers animés et les ruelles sombres. Partout, le bruit de la circulation et les mélodies des produits sont à l'affût, tandis que le danger se déplace silencieusement en arrière-plan. Dans ces ombres, les histoires de crime vont souvent de pair avec les histoires de police, une lutte implacable entre la lumière et l'obscurité, le bien et le mal.

Régulièrement, la cohue et les cris parviennent à l'oreille des policiers qui gardent les yeux ouverts dans les cafés du Vieux-Port. Ici, rien n'est invisible ; la vie palpite comme un cœur qui anime la ville de changements frappants.

Le port, qui est une porte sur le monde, recèle ses propres secrets. Les grands cargos qui accostent et chargent n'apportent pas seulement des marchandises, mais aussi le crime, qui s'infiltre dans la ville comme une ombre furtive. Les moutons qui affluent des villes du Nord vers la côte font souvent partie d'un jeu bien plus vaste, où des fils invisibles relient les acteurs les plus divers. Aussi loin que porte le regard, l'horizon est une promesse de liberté, mais aussi un risque imprévisible.

Nuit après nuit, la lune est témoin des affaires sordides qui se déroulent dans l'obscurité. Au-dessus des toits de Marseille flotte la mélodie concomitante de la vie et du crime, tandis que le bruit de la mer murmure sa propre histoire. Les invisibles, ceux qui vivent dans l'ombre, se rencontrent dans cette ville fantastique où les frontières entre amis et ennemis s'estompent.

Les marchés colorés, l'animation des cafés et les monuments impressionnants - tout cela agit comme un bouclier face aux vagues de tempête du crime qui se cachent au large de la côte. Mais même ici, au cœur de Marseille, la tension reste palpable, le sentiment permanent que derrière chaque plaisanterie souriante et chaque regard dévalorisant se cache un autre secret.

Marseille a de nombreux visages - somptueux et rugueux, passionné et dangereux. C'est une ville pleine de rêves et de déceptions, c'est un lieu où la vie jaillit en abondance tout en étant dangereuse et imprévisible.

Chapitre 0/1 : Dans l'ombre du vieux port

Je me trouve sur le vieux port de Marseille, où l'odeur de la mer et des moules frites flotte dans l'air, mélangée à l'odeur âcre du caoutchouc brûlé. De nombreux touristes déambulent sans se douter de rien sur les vieilles pierres, tandis que j'essaie de comprendre le chaos qui m'entoure. Un cri fend la foule et je vois certains d'entre eux se replier à une distance sûre de l'explosion. Le yacht qui se balançait majestueusement dans l'eau il y a une heure n'est plus qu'un tas de débris enflammés.

François, qu'est-ce qui s'est passé ici, bon sang ?, demande-je en me dirigeant vers mon collègue commissaire François Leroc, dont le visage grave est éclairé par le passage des pompiers.

Toute la famille de Rachid Karimi est morte.

Pardon ?

François acquiesce, les yeux rivés sur l'enfer de flammes. Oui, je viens de l'apprendre. Ils étaient là pour faire la fête. Un anniversaire, d'après ce que j'ai entendu. Il faudrait l'identifier au plus vite, avant que les médias ne se précipitent sur l'affaire.

Je regarde les ruelles sinueuses qui s'éloignent du port. Ici, dans cette ville pleine de contrastes, il n'y a pas seulement la magnifique architecture du vieux port, mais aussi les affaires ombragées de la mafia de la drogue qui se cachent dans les coins sombres. La famille Karimi était connue, liée à la mafia marocaine de la drogue, et ce massacre pourrait bien mettre la ville en émoi.

Pensez-vous qu'il puisse s'agir d'une attaque contre l'organisation de la famille ?, demande-je en désignant les restes brisés du yacht. Il y a des rumeurs sur le conflit entre les Marocains et les Algériens. Yussuf Benrahman, le chef du syndicat algérien, pourrait être derrière tout ça.

François secoue la tête. Benrahman s'est montré calme ces derniers temps. Trop calme, si vous voulez mon avis. Il se pourrait même qu'il essaie de se laver les mains. Mais c'est peut-être précisément la raison pour laquelle il a ciblé les Karimis. Un jeu de pouvoir.

Je sens une adrénaline frénétique dans mes veines. Si nous le trouvons, il pourrait nous donner les réponses dont nous avons besoin. Mais si les Karimi sont morts, qui parlera au nom du reste de la famille ?.

C'est la raison pour laquelle nous sommes ici, dit François en faisant un geste de la main en direction des services d'urgence qui s'approchent du yacht en feu. Nous devons tout documenter et faire avancer rapidement l'enquête avant que les traces ne refroidissent.

Je me penche sur la barrière, l'eau fumante bouillonne encore autour des vestiges. Un nuage noir de fumée s'élève dans le ciel clair de Marseille. Le soleil brille sur la vieille ville, mais l'obscurité des crimes qui s'y déroulent ne peut être ignorée.

Un inconnu a pénétré sur notre terrain. Les Karimis ne souhaitaient qu'une chose : faire la fête et vivre dans l'insouciance. Mais dans les rues de Marseille, entre le Vieux-Port chic et les ruelles sinueuses de Noailles, il n'y a pas de place pour l'innocence - et j'ai la désagréable impression que ce n'est que le début d'un long jeu sanglant.

Regardez les restes, dit François en se penchant près du yacht. Nous trouverons peut-être une piste qui nous mènera à Benrahman. Nous devons découvrir qui est vraiment derrière ce lâche attentat.

À ce moment-là, un policier s'adresse à nous. Commissaires ! Les secours ont trouvé un survivant.

Qu'est-ce que tu as dit ?, je demande, et mon cœur s'accélère.

Un passant a découvert une femme sur le port, poursuit-il. Elle était près du yacht quand c'est arrivé. Nous l'amenons maintenant ici.

Un survivant ? C'est notre chance ! François et moi échangeons un regard déterminé. Cela pourrait être le tournant de notre enquête. Peut-être pourrons-nous élucider le mystère et découvrir les sombres secrets de cette ville. La partie ne fait que commencer.

Je me retire tandis que le policier fait frénétiquement quelques pas dans la direction où retentit la sirène de l'ambulance. Mon estomac se serre en imaginant une survivante - peut-être le seul lien entre nous et ceux qui sont derrière cet acte horrible.

Qui est-elle ?, demande-je en observant le premier secouriste qui s'occupe de la personne blessée. Le décor est frénétique, la lumière du soleil matinal scintille impitoyablement sur les vagues agitées du port, comme si le monde autour de nous continuait simplement de tourner alors que l'horreur s'est éteinte.

Nous n'avons pas encore d'informations sur son identité, répond le policier en me jetant un regard inquiet. Nous l'emmenons à l'hôpital. Elle était en état de choc et n'a encore rien dit.

Tout de suite ! François est déjà en route pour rejoindre les ambulanciers, et je le suis en hâte. Nous devons interroger cette femme avant qu'elle ne soit trop choquée pour parler, ou pire, avant que la presse ne provoque l'émoi et ne la mette sous pression. Les médias sont comme des meutes de chiens à l'affût de la moindre proie fraîche.

Lorsque nous entrons dans la cabine peu éclairée de l'ambulancier, je réalise que je n'ai jamais vu auparavant une survivante d'un tel crime. La femme est jeune, peut-être au début de la trentaine, et a des cheveux