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Le chauffeur de maître
Le chauffeur de maître
Le chauffeur de maître
Livre électronique248 pages5 heures

Le chauffeur de maître

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À propos de ce livre électronique

Le 4 septembre 1922, à Monte-Carlo, Pierre Blanc est brusquement tiré de son sommeil dans sa chambre d’hôtel par la tragique nouvelle du décès de son patron, un industriel jalousé pour son procédé de tannage révolutionnaire. Il se voit rapidement désigné comme principal suspect. Déterminé à prouver son innocence, il s’associe à un commissaire monégasque pour percer le mystère. Leur enquête les mène à travers la Suisse, Lyon, Paris, et l’Allemagne, jusqu’à les conduire en Ardèche, dans une course effrénée contre la montre pour révéler la vérité. Qui avait réellement intérêt à faire disparaître cet industriel ? Pierre parviendra-t-il à se disculper ? Quels secrets obscurs sont enfouis derrière ce meurtre ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après la parution de "Allons Z’enfants" aux éditions Trois Colonnes en 2022, Éric Bataillon revient avec "Le chauffeur de maître". Ce nouveau roman s’inspire des récits que lui a transmis son grand-père, retraçant ses sept années passées sous les drapeaux entre 1910 et 1918, puis son expérience en tant que chauffeur au service d’une famille d’industriels dans la Drôme.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie4 déc. 2024
ISBN9791042249427
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    Aperçu du livre

    Le chauffeur de maître - Éric Bataillon

    Chapitre 1

    Mai 1909

    Nord-Drôme

    Cheveux au vent, Pierre Blanc fonce à travers la campagne. Il roule à la vitesse exceptionnelle de trente-sept kilomètres à l’heure, légèrement plus que le maximum autorisé. Sa crinière de grand adolescent déborde du petit bonnet de cuir en forme de bol posé sur sa tête. Pour se protéger du souffle du vent, il a, sur les yeux, des lunettes à coques collapsibles de chez Eugène Jeantet. Il a acheté d’occasion au fils de son patron, son ami Hubert, un moteur monocylindre Motosacoche à quatre temps refroidi par air de 215 cm3. Et ce dernier, installé astucieusement sur son vélo renforcé, donne à chaque sortie tout ce qu’il a dans le ventre, pour son plus grand plaisir. L’engin ainsi formé ne paye pas de mine, mais il confère à son pilote une certaine allure qui surprend les travailleurs dans les champs, tout au long de la route qui l’emmène depuis la modeste maison familiale dans le hameau de Montaney, jusqu’au gros bourg voisin de Beaurepaire. Et à son passage on l’interpelle, on l’invective ou on le salue avec des hourras enthousiastes et des lancers de chapeaux plus ou moins adroits.

    Pierre aura vingt ans en octobre et il sait que le recensement militaire est imminent. Depuis qu’une loi a supprimé le tirage au sort, tous les hommes peuvent être appelés pour un service obligatoire de deux ans. L’armée ne lui fait pas peur, mais il veut accomplir son devoir de citoyen dans les meilleures conditions et, si possible, en tirer un avantage lors de son retour à la vie civile. Alors il a décidé de passer son permis de capacité à conduire des véhicules à moteur. En cette année 1909, c’est assez inhabituel, et plutôt osé à la campagne. Pierre ne se fiche pas mal des ragots et des racontars, lui veut aller de l’avant et vivre avec son temps. Et, en ces premières années du siècle, les industries mécaniques rivalisent de découvertes et d’innovations avec le secteur de la chimie, grâce notamment au développement du réseau électrique qui irrigue peu à peu tout le territoire, y compris dans les gros bourgs comme Beaurepaire et, il n’en doute pas un instant, bientôt au hameau de Montaney. Partout se créent des ateliers de construction de machines, d’outillage et de divers engins de locomotion, les motocycles et les automobiles. En février, il a lu dans le journal, chez son patron, qu’un mécanicien avait inventé un moteur à explosion qui équipera, bientôt, des avions. Et il n’a rien manqué des exploits relatés dans la presse d’un certain Wilbur Wright, un américain installé en France qui réalise des vols promotionnels courts en présence de personnalités. On y a aperçu le ministre de la guerre ainsi que les rois d’Espagne et d’Angleterre.

    Bien qu’il ait quitté l’école à douze ans à l’issue de son certificat d’études, et avec une année d’avance sur le cursus habituel, Pierre continue de s’instruire. Il lit régulièrement le Journal de Vienne et de l’Isère, qui paraît deux fois par semaine, et plus épisodiquement l’hebdomadaire La Croix de la Drôme, qu’il trouve trop conventionnel à son goût. Un organe de curé, pour le dire franchement. Ce qu’il préfère cependant, c’est dégoter un numéro de « Je sais tout », ce magazine illustré qui parle des dernières innovations scientifiques et propose aussi des romans en feuilletons. Pierre adore suivre les aventures d’Arsène Lupin, auquel il aime s’identifier. Et il a suivi de près les enquêtes de Sherlock Holmes publiées l’année précédente dans les numéros de février, mars et avril.

    Le permis de conduire, c’est pour lui un sésame, la clé pour s’ouvrir un monde hors de son univers campagnard encore marqué, en ce début de siècle, par la grande dépression qui a suivi la guerre avec la Prusse et la défaite de Sedan. Un conflit qui a fait émerger un solide concurrent industriel et commercial : l’Empire allemand unifié. À Beaurepaire, Pierre a rendez-vous avec un ingénieur des mines qui l’attend en mairie, un joli bâtiment en pierres de taille. Son arrivée pétaradante n’étant pas passée inaperçue, l’homme l’attend au bas des marches d’un large escalier en forme de coquillage. Un grand sourire aux lèvres, il tend à Pierre une main ferme que ce dernier, un peu surpris, s’empresse de saisir.

    Armand n’est pas étonné. Il y a de nombreux ateliers de tannerie et de mégisserie dans les environs. L’eau qui descend directement des montagnes est fraîche et limpide, elle est propice à un blanchiment exceptionnel des peaux, comme ont pu le remarquer les hommes au fil des années. Les ateliers de chaussures de Romans, de gants ou de chapeaux de Lyon et de Saint-Étienne, les grandes cités de la région, en sont friands.

    Tout en se demandant en quoi consiste exactement l’examen qu’il va passer, Pierre emboîte le pas à son instructeur. Il se retrouve face à un drôle d’engin, un plateau de bois et d’acier à quatre grandes roues cerclées de cuir, surmonté d’un espace de pilotage à l’air libre composé d’une banquette, d’un volant central horizontal, flanqué d’un frein-manivelle à sa gauche et d’un avertisseur en cuivre à sa droite. Derrière la banquette se trouvent la chaudière tubulaire verticale et sa réserve de charbon. Quant au réservoir d’eau, il est fixé juste en dessous et relié au moteur à vapeur par une tuyauterie complexe. Un toit couronne le tout et peut accueillir des bagages, si nécessaire. Pierre est impressionné, et vaguement inquiet. Il n’a aucune idée de la façon dont cet engin se manie. Cela ne l’empêche pas de suivre Armand, qui vient de grimper prestement sur la plateforme pour ouvrir la trappe du foyer et enfourner rapidement le charbon nécessaire avant de l’allumer. Lorsque le feu crépite, il ferme la trappe et s’installe sur la banquette. Pierre n’a rien perdu de l’ensemble de la manœuvre, notant chaque détail et l’ordre dans lequel effectuer toute l’opération. Patient, l’ingénieur attend que son candidat ait terminé son observation, puis l’invite à s’asseoir à ses côtés. L’épreuve de conduite peut commencer.

    Pierre a évidemment saisi l’enchaînement des instructions. Sur le plan théorique, ce n’est pas très compliqué. Mais la pratique, ça, c’est une autre affaire ! Son expérience en la matière se borne à une seule fois lorsqu’Hubert, le fils de son patron, qui a son âge, l’a autorisé à conduire l’Ader A de son père dans l’arrière-cour de l’usine. Une élégante torpédo de 12 chevaux avec son moteur en V. Après l’avoir démarrée à la manivelle, il avait réussi à enclencher la première vitesse et calé deux fois avant de boucler un unique tour de cour, non sans avoir évité, de peu, d’emboutir un empilement de déchets tanniques entreposés dans un coin. Mais un camion, c’est autre chose : plus lourd, plus long, plus haut. Bref, beaucoup plus impressionnant.

    Après un instant d’hésitation, le jeune homme se hisse jusqu’au milieu de la banquette. Il se saisit du volant à pleine main, respire un grand coup, dégage le frein général de la main gauche et appuie doucement sur la pédale de droite. Le Purrey s’ébranle alors avec une lenteur bienvenue et parcourt ses premiers mètres sans à-coup, et sans difficulté. C’est vrai qu’il fait preuve de souplesse, ce tacot. Pierre est aux anges, il sent qu’il peut maîtriser l’animal et qu’une aventure nouvelle commence. Armand l’encourage en lui désignant la rue droit devant, l’incitant à poursuivre son chemin hors du bourg en direction de la campagne. L’engin prend alors de la vitesse, mais beaucoup moins qu’avec sa motocyclette. Pierre a même le temps de contempler le paysage et de se laisser griser un court instant par la brise qui caresse les grands peupliers en bord de route. Son instructeur est attentif et il le met en garde contre une trop grande décontraction. C’est que le véhicule n’a rien d’un motocycle, il pèse son poids avec son réservoir à eau de huit cents litres et ses cinq cents kilos de charbon. Et puis la route demande de la vigilance, car c’est un axe secondaire macadamisé qui n’a pas encore reçu sa première couche de goudron, à l’inverse de nombreux axes importants de circulation dans l’hexagone.

    De fait, dans un virage un peu plus serré, Pierre ne voit pas le nid-de-poule dans lequel s’enfonce la roue avant droite du Purrey. Celui-ci fait une embardée impressionnante et le volant manque de lui échapper des mains, mais l’apprenti a de bons réflexes et parvient à maintenir le camion bien dans l’axe de la route. Sur l’injonction de son instructeur, il ralentit l’allure et finit par s’arrêter au bord de la chaussée. Il actionne le frein général et descend de la plateforme de conduite. Un coup d’œil expert de l’ingénieur constate vite que la roue et son essieu n’ont pas subi de dommages. C’est une chance, et aussi une leçon supplémentaire pour le candidat qui a droit à un descriptif serré du fonctionnement du train de direction du camion. Connaître les caractéristiques mécaniques de son engin à moteur est tout aussi important que savoir le conduire, et peut sauver de bien des situations délicates qu’un pilote, expérimenté ou pas, peut rencontrer sur son chemin.

    Rassurés, l’instructeur et son élève remontent sur le poste de pilotage et, tandis que le premier donne ses nouvelles directives, le second jette un œil à la chaudière en ouvrant le portillon d’accès. Constatant que le volume du charbon consommé a beaucoup baissé, il décide d’en rajouter trois pelletées, puis referme le portillon, s’installe derrière le volant et desserre le frein général. Gonflé à bloc, le Purrey roule de nouveau vers le garage de la mairie. Un parcours finalement sans encombres.

    Armand, qui est descendu du camion tout en félicitant Pierre, lui demande un instant et grimpe rapidement les escaliers de la mairie. Il en revient quelques instants plus tard, un papier à la main.

    Pierre regarde le document bleu et rose comme si c’était un billet de mille francs. Son nom y figure en grand avec la mention sibylline « admis ». Son passeport pour l’avenir qu’il plie lentement et place dans la poche intérieure de son veston. Ému et content à la fois, il serre vigoureusement la main de l’ingénieur des mines, enfile lunettes et bonnet et enfourche son motocycle en sifflotant un air à la mode. Le trajet de retour est avalé d’un trait dans une certaine euphorie, ignorant les invectives lancées depuis les carrioles à bras ou les chars à bœufs doublés à pleine vitesse.

    Demain, il se présentera dès la première heure à son patron, certificat en main, bien décidé à tenter sa chance pour le Berliet. Et il pense déjà à la tête que fera le fils, son ami Hubert, à la fois son camarade de jeu et son concurrent depuis l’école communale. Cette fois, il en est certain, ce sera lui le lauréat, il sera premier.

    Chapitre 2

    Dimanche 3 septembre 1922

    Hôtel Hermitage

    Monte-Carlo

    Si Pierre entend cette remarque comme un léger reproche, il n’en laisse rien paraître. Il est vrai qu’en retard, il ne l’est jamais. C’est un impératif de sa fonction. La ponctualité est au chauffeur de maître ce que la discipline est au soldat.

    Pierre est surpris par cette sortie inattendue de son patron.

    Suivre les consignes à la lettre est une autre qualité indispensable dont Pierre est largement pourvu depuis que sa période de conscription s’est allongé du temps de la guerre. Incorporé au service militaire obligatoire en 1910, prolongé de dix-huit mois en 1912, démobilisé au printemps 1914 puis rappelé au mois d’août de la même année, ce sont au total sept années que le chauffeur a concédées à la Nation. Sept ans pendant lesquels il n’a songé qu’à sa vie future avec celle qu’il avait rencontré un soir de juillet au bal des conscrits, Augustine, son Augustine. Un rendez-vous qu’il n’a cessé, depuis, de reporter. La faute à ses qualités, à son orgueil aussi, et à cette foutue fidélité qu’il accorde à ses patrons, depuis si longtemps. Et, tandis que la belle Augustine patiente dans leur maison de Montaney, lui court les routes et les palaces comme un chien suit son maître.

    Libéré de ses obligations pour la soirée et, semble-t-il, jusqu’au lendemain matin, Pierre se rend dans les communs de l’établissement pour avaler un repas sur le pouce puis s’autorise une promenade à pied jusqu’au port tout proche. La veille, il a pu emprunter la superbe de Dion Bouton du patron, le dernier modèle IW tout juste sorti des chaînes d’assemblage de la marque, pour se rendre, seul, jusqu’au sommet du Rocher. Là, arrivé place du Palais, il avait délaissé la statue du faux moine François Grimaldi pour se planter devant celle d’Albert 1er récemment décédé. Ah, Albert, quel homme d’envergure ! Avec sa goélette L’Hirondelle, il s’était passionné pour les explorations océanographiques et avait parcouru tous les recoins de la Méditerranée et ceux de l’atlantique nord, organisant et dirigeant pas moins de vingt-huit campagnes entre 1885 et 1915. Pierre en avait lu les comptes-rendus dans les journaux. Quelques jours plus tôt, il avait pu visiter avec Madame, le musée océanographique que le prince navigateur a fait bâtir face à la mer, sur un à-pic, de l’autre côté du port. Non, ce soir, il préfère aller jusqu’au bout de la jetée respirer les embruns du large, observer de loin les magnifiques gréements et d’autres, plus modestes, plus modernes aussi, bateaux de plaisance ou chalutiers à vapeur, qui tanguent à l’unisson au gré des vagues. Une ambiance apaisante, propice à la réflexion, suscitant l’imaginaire et aussi « l’in-tro-spec-tion », un mot compliqué qu’il a lu et mémorisé voilà bien longtemps et qui l’accompagne dans les moments importants de sa vie. Tout à l’heure, à son retour dans la chambre exiguë qui lui a été allouée sous les combles de l’hôtel, il s’en fait la promesse, il écrira sa lettre de démission.

    À trente-trois ans, il est vraiment temps pour lui de passer à autre chose, une autre phase de sa vie, centrée sur sa famille, celle qu’il désire construire avec Augustine. Au diable son patron, et tant pis si celui-ci lui retire ses promesses, celles maintes fois évoquées, mais rarement tenues et celle, la plus importante, d’une place à ses côtés dans la direction de la tannerie, en attendant une possible succession un jour à la tête de l’entreprise. Une destinée enviable et inespérée pour lui, né de basse extraction, devenu l’ami et le confident de ce fils unique, Hubert, disparu à la guerre lors d’une opération de renseignement. À vrai dire, voilà longtemps qu’il n’accorde plus beaucoup de crédit à cette perspective. Au fil des mois, il a pris conscience de n’être qu’un pis-aller sur lequel s’était reporté, par nécessité, un trop-plein d’affection désormais impossible. Une doublure de circonstance appréciée, mais cantonnée dans un rôle de factotum, et rien d’autre. Certes, il reçoit de temps à autre des signaux faibles de son patron, comme cette demande – cet ordre ! – de le rejoindre le lendemain avec les responsables nationaux du Groupement. Pierre les perçoit comme des tentatives maladroites de le maintenir dans l’illusion de la future promesse, ce que son quotidien vient contredire de la plus forte des façons. Peu importe, donc, ce qu’il pourrait perdre avec sa démission, il en pressent une forme de soulagement à venir, un véritable apaisement.

    Ce soir, l’air est particulièrement doux sur cette Côte d’Azur adorée par les riches et fantasmée par les autres. Les quais du port près de la capitainerie sont encore très animés, les restaurants sont bondés, certains bateaux de plaisance résonnent d’éclats de voix enjouées, tandis que sur d’autres, des guitares accompagnent des airs fredonnés, parfois enflammés. Pierre, qui applaudit au passage une belle prestation vocale, se sent appartenir à ce monde de plaisir et d’argent qu’il côtoie depuis quatre ans maintenant, mais il a aussi conscience de n’en être qu’un observateur privilégié. Une pièce rapportée, disent les bourgeois avec dédain. Un terme qui lui paraît coller parfaitement à sa situation actuelle à la tannerie.

    C’est en songeant à tout cela que Pierre arrive à l’Hermitage peu avant vingt-trois heures et monte jusqu’à sa chambre en empruntant l’un des escaliers de service, à l’arrière du bâtiment. Après s’être préparé pour la nuit, il s’installe derrière la petite table et rédige sa lettre avec application et précision. Pas de fioritures, pas de digressions, rien que l’essentiel. Une fois la missive terminée, il la plie en deux, la glisse dans une enveloppe blanche sur laquelle il inscrit le nom de son patron, et la pose à la verticale contre la carafe d’eau qu’il a récupérée dans la cuisine des communs en arrivant, juste avant de monter. Puis il éteint la lumière et se couche, l’esprit apaisé.

    Ce n’est pas la pâle lumière du soleil à travers le fenêtron du toit qui le réveille au petit matin, mais de violents coups portés contre la porte de sa petite chambre. Une fois déverrouillée et ouverte, celle-ci laisse entrer deux hommes en noir à large moustache et chapeau feutre. Les enquêteurs de l’hôtel. Ils se saisissent de Pierre sans ménagement, le menottent et, tandis que l’un le pousse hors de la chambre en direction des escaliers, l’autre entame une fouille en règle de l’espace réduit qui lui est alloué. Trop choqué par cette intrusion matinale, Pierre n’a pas eu le temps de réagir. Cependant, il reprend peu à peu ses esprits et, tout en descendant les premières marches, demande ce qu’il se passe, proteste qu’il a deux rendez-vous importants en début de matinée puisqu’il doit emmener son

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