À propos de ce livre électronique
Pendant ce temps, le capitaine Daniels et ses hommes préparent le terrain en vue de quitter définitivement le secteur. Incapables de rejoindre qui que ce soit à l’extérieur de l’île, ils décident de se tourner vers la rive sud et la base de Saint-Hubert, dans l’espoir d’y croiser des gens vivants ou à tout le moins de quoi remplir leurs réserves de nourriture et de munitions.
À travers cette course contre la montre, David, Phil et Black Jack tombent sous la coupe de Migg, l’homme de main irascible du dangereux Maxwell. Quand l’Apocalypse détruit les règles établies par la société, il s’agit d’une occasion inestimable pour des criminels de jouer les sauveurs et dicter leurs propres lois.
Les choses s’accélèrent et les options s’amenuisent. Combien réussiront à quitter le centre-ville de Montréal en un seul morceau ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
C’est dans la petite ville de Mont-Laurier, dans le Nord des Laurentides, qu’Éric Thériault vit le jour. Il commence à écrire alors qu’il est sur les bancs d’école au secondaire, remplissant des cahiers Canada. Adepte des jeux de rôles, il fait ses premières armes avec le médiéval fantastique. Mais très rapidement, il s’amuse à goûter à plusieurs styles, dont la science-fiction et le mystère. Fan des œuvres de Stephen King, il dévore littéralement chaque roman, de plus en plus attiré par la plume du mythique auteur.
Il finit par être séduit par le style horreur et passe du côté obscur en commençant à rédiger des nouvelles et des romans, plus noirs et sanglants.
Aujourd’hui résident de Longueuil et père de deux filles, il s’inspire des éléments qui l’entourent pour imaginer de nouvelles histoires sortant de l’ordinaire, cherchant à rendre le familier que nous connaissons tous, un brin plus extraordinaire et sombre.
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Avis sur ZMTL - Tome 3
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Aperçu du livre
ZMTL - Tome 3 - Éric Thériault

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Image 1Éric Thériault

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C:\Users\Tricia\Dropbox\Lo-Ély\logos\Qr_Fb_noir et blanc.pngÉditions Lo-Ély
www.editionsloely.com
Facebook : Éditions Lo-Ély

C:\Users\Tricia\Dropbox\Lo-Ély\logos\QRCode_Editions_Lo-Ely_NB.pngAuteur : Éric Thériault
Facebook : Éric Thériault – Auteur
Direction littéraire : Tricia Lauzon
Révision et mise en page: Lydia Lagarde
Correction: Mylène Arsenault
Graphiste pour la couverture : Véronique Brazeau
Crédit photo : Roxanne Dufort
Imprimerie : CopiExpress
Dépôt légal –
Bibliothèque et Archives nationales du Québec 2024
Bibliothèque et Archives Canada 2024
Toute reproduction, intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, photographie, photocopie, microfilms, bande magnétique, disque ou autre, est formellement interdite sans le consentement de l’éditeur.
Subventionné par :

C:\Users\Tricia\Dropbox\Lo-Ély\logos\logosodec2nbl.jpgImprimé au Canada
ISBN EPUB : 978-2-89855-061-4
ISBN EPUB (ensemble) : 978-2-925030- 64-5
Remerciements
Pour cette troisième valse de remerciements, je débuterai par Tricia Lauzon, l’éditrice et la cheffe d’orchestre de la maison d’Éditions Lo-Ély. Si on ne peut mesurer au premier coup d’œil le travail colossal qu’elle accomplit dans l’ombre pour que ces œuvres aboutissent entre vos mains, il suffit d’à peine soulever le rideau vers les coulisses pour s’apercevoir de la passion qui l’anime. Si ce troisième volume fut plus ardu à écrire pour plusieurs raisons, il porte toutefois son empreinte et il s’agit de mon meilleur récit à date, grâce à son œil avisé. Ce livre ne serait définitivement pas le même sans son apport.
Ensuite, je dois faire un high five à Daniel Lagacé, Benoit Paradis, Alain Grenier, Pascal Landry, Patrick Corbeil, Christine Forget, Geneviève Savage Côté, Sophie Filion Beauchamp et plusieurs autres ! Si je vous ai oublié, sachez que je m’en excuse ! Tous ces gens proches de moi ont patiemment écouté, enduré sans broncher mes délires et entendu mes explications, ajoutant des idées et y allant de suggestions pertinentes !
J’ajouterai un remerciement spécial à Julie Cyr, qui me pousse chaque jour à me dépasser. Fan invétérée de David, elle ne me le pardonnerait jamais si son personnage fétiche devait connaître un sort funeste. Nous sommes donc encore dans l’attente de savoir si je vais finir par dormir sur le divan. Quel suspense insoutenable !
Comme toujours, j’ai une pensée pour toute l’équipe qui a travaillé à la réalisation de ce livre, que ce soit les gens qui l’ont corrigé ou Lydia Lagarde qui s’est échinée à repasser toutes les pages une à une. Si j’ai fait en sorte de troubler leurs nuits avec mes infectés, je m’en excuse... ou pas !
Quant à toi, cher Lecteur, je t’ai gardé pour la fin. Pour une troisième fois, nous allons fouler les sentiers du Jardin Botanique et traverser l’Apocalypse ensemble. Je ne pourrai jamais exprimer toute la gratitude que je ressens de vous savoir derrière moi, prêts à me suivre dans mes délires. Si écrire est un réel exutoire, il n’en reste pas moins que le voyage est beaucoup plus plaisant en votre compagnie.
Ceci étant dit, bouclez votre ceinture, versez-vous un verre et surtout... surtout, quoi que vous fassiez, NE VOUS FAITES PAS MORDRE !
Prologue
1
André était appuyé contre l’aile de sa camionnette, le regard perdu vers la rue d’en face. De moins en moins de silhouettes chancelantes se dirigeaient vers l’hôpital, mais le chant guttural des grognements et des halètements empressés de tous ces morts regroupés au même endroit leur parvenait aussi clairement que s’ils étaient installés devant les portes, une bière à la main, pour assister au spectacle.
L’homme sursauta lorsque Migg lui tapota l’épaule, arrivant avec sa démarche chaloupée et son air perpétuellement supérieur et amusé.
— Tu prends racine ? rigola tout bas son patron, désignant l’avenue.
André se garda bien de répliquer, connaissant le tempérament bouillant de l’autre. Devant le silence de son second, Migg soupira.
— Ils ne cherchent pas à se diriger vers nous ?
André haussa les épaules.
— On a eu une veine de cocu sur ce coup-là. L’agitation autour de l’hôpital les attire comme une mouche tourne autour du miel. C’est comme si leur radar ne pointait plus que dans une seule direction pour l’instant. Même quand on a abattu le déserteur, on a pas eu de véritable souci.
— C’est qu’à ce moment-là, y’avait pas beaucoup de ces enfoirés à proximité, répliqua Migg en se frottant la joue nerveusement. Là, c’est une autre histoire. On dirait un rassemblement de bouffeurs de chairs…
L’autre acquiesça.
— On ne pourra pas rester ici indéfiniment, c’est certain. Ils finiront par se rendre compte qu’on est là.
Après que le groupe de la sergente Carmen Saint-Pierre ait déserté, ses hommes étaient tombés sur un guet-apens. Au lieu d’arriver sur un stationnement d’école désert, ils ont trouvé des camions et des gens prêts à les accueillir. L’un des soldats avait trahi son unité, vendant ses camarades en espérant tirer profit de la situation. Mais voilà : Billy n’avait pas eu gain de cause et n’avait récolté que du plomb. Quand Carmen avait cru rejoindre ses subalternes, ramenant avec elle Alice, il était déjà trop tard.
Désormais, tous les militaires attendaient sagement derrière la cabine du camion de Collins et Thompson, ficelés et prêts à être livrés. Quant à l’infirmière, elle serait très utile aux mercenaires qui l’avaient recueillie. Quiconque détenait des connaissances médicales valait son pesant d’or ces jours-ci.
— Des nouvelles de Rolland ? s’enquit Migg.
André secoua la tête.
— Silence radio. Dans son dernier message, il disait que ça chauffait encore plus dans le coin du Stade olympique qu’ici.
Migg frappa doucement le capot de la camionnette.
— Tu m’étonnes, siffla-t-il. C’était une chance de mettre la main sur le stock des militaires, mais pas au point de se taper deux hordes sur notre chemin. La dernière chose dont j’ai envie, c’est de devoir rester terré ici comme un lapin. S’il faut que ces crétins nous repèrent, ça va rapidement devenir un buffet à volonté.
André pâlit légèrement, raffermissant sa prise sur sa carabine. Il laissa dériver son attention sur leur petit groupe, resserré en cercle dans le stationnement de l’école de quartier. Une quinzaine d’hommes et quelques femmes vaquaient à leurs occupations ; la plupart préféraient cependant attendre derrière le volant de leur véhicule. S’ils avaient pu avoir le dessus sur les soldats, ça n’avait été qu’avec l’aide de leur indicateur – un homme qu’ils avaient refroidi par la suite – mais rien ne les sauverait d’une horde en furie. Ils pourraient fuir et rouler, mais la perspective de se faire coincer dans la masse se révélait plus que réelle. Mourir dans ces conditions ne présentait aucun intérêt.
— Nous pourrions prendre un itinéraire différent, cette fois ? proposa André en se penchant vers Migg.
Ce dernier eut un spasme d’ironie.
— Et naviguer à l’aveugle dans une ville morte ? se moqua-t-il en se tournant vers son second. Je te rappelle qu’on s’est cassé le cul à baliser une voie sécurisée pour ne pas se faire chier pendant nos balades de ravitaillement. On ne se donne pas cette peine si c’est pour l’abandonner à la première occasion.
Il soupira.
— Ça ne fait que quelques jours que ce bordel a débuté, c’est important de se faire des repères, de planifier... Le moindre faux pas et la partie est terminée. Dans notre cas, il faut impérativement passer par le pont Jacques-Cartier pour rejoindre l’île Sainte-Hélène. T’as déjà oublié où se trouvait notre point de chute ou quoi ?
André se rembrunit.
— Non, bien sûr. Mais je trouve risqué de ne garder qu’une entrée praticable. Dans un cas comme celui-ci, on est sur le cul.
Migg ricana.
— T’en toucheras un mot à Maxwell si ça t’empêche de dormir la nuit, mon pote. Mon avis, c’est que le grand patron n’en aura rien à foutre. S’il s’est donné un mal de chien à sécuriser le périmètre, ce n’est pas pour créer des portes de secours un peu partout.
Voyant que la conversation ne l’avantageait pas et qu’il ne gagnerait pas son point, André préféra changer de sujet, faisant passer son arme d’une main à l’autre.
— Tu penses qu’il fera exécuter les prisonniers ? demanda-t-il à voix basse, coulant un œil vers la boîte du camion volé.
L’homme grassouillet pivota sur lui-même, grattant distraitement sa joue velue d’un ongle crasseux.
— Les soldats, probablement, oui… Maxwell n’a jamais aimé leur genre et je dois dire que je ne peux pas le blâmer. Quand on est un des plus gros revendeurs de drogue comme lui, il n’y a pas de quoi apprécier que les autorités te serrent de trop près.
Ils demeurèrent silencieux quelques secondes, laissant vagabonder leur regard au-delà du cercle de leurs véhicules.
— Tu te rappelles, quand la merde a commencé sur le pont… Au tout début ?
André fronça les sourcils.
— Quand les morts ont débarqué ?
Migg leva les yeux au ciel, sifflant d’exaspération.
— Non, quand les dinos marchaient encore sur Terre ! Évidemment, espèce de demeuré : quand ce bordel a débuté ! Nous étions tous dans le pavillon avec son chimiste et sa nouvelle variété de cocaïne…
Ses lèvres se retroussèrent sur un sourire carnassier. Ses yeux brillèrent d’un éclat malsain l’espace de quelques secondes, jusqu’à ce qu’il reprenne la parole.
— Il y avait une voiture de patrouille sur le pont. Les deux agents ont bien tenté d’endiguer la panique qui s’emparait des gens, mais va donc essayer de stopper une foule en déroute ! Autant se jeter devant un troupeau d’éléphant…
André hocha la tête, se massant les tempes.
— On a débarqué pour se rendre compte de la situation, je m’en rappelle aussi, continua-t-il. Et lorsque tout le monde regardait ailleurs, Maxwell a lui-même descendu les deux flics.
Migg acquiesça sombrement.
— Il ne voulait pas courir le risque qu’ils se mettent à poser des questions ou pire encore : qu’ils essaient de prendre la tête des opérations.
Il renifla de mépris.
— Comme si quelqu’un le pouvait encore…
Il se tourna lentement de nouveau, faisant face à la rue. Deux morts se traînaient lentement au loin, attirés par les cris de la horde.
— On a été chanceux de s’en tirer indemnes…, commenta platement André. Et d’avoir pu sécuriser les bretelles d’accès du pont. J’ose même pas imaginer le carnage qui aurait suivi sinon.
— Ouais…, renchérit doucement l’autre. Sauf pour ce foutu chimiste qui a réussi à se faire bouffer la gueule.
André frissonna en songeant au malheureux en question. Pendant la bataille qui avait suivi la vague initiale des morts, il s’était fait mordre sur le pont, alors que Maxwell ordonnait de sauver le plus de gens possible. Dans la cohue, il avait perdu une bonne partie de sa joue droite avant qu’ils puissent le récupérer
L’accident l’avait terriblement secoué et, avec la menace omniprésente des infectés, il en était devenu dangereux et imprévisible. Pour l’éloigner des autres, il l’avait installé dans un des bâtiments de la Ronde, le Pavillon des Étoiles. Ce faisant, Maxwell leur avait peut-être sauvé la vie à tous : l’homme s’était finalement transformé et la petite bande avait appris le cauchemar de la transmission des infectés.
— Ce gars se faisait appeler Sourire Macabre avant que Maxwell n’en fasse son chimiste, tu te rends compte ? souffla Migg en secouant la tête. Il porte encore mieux son surnom qu’avant, je te jure… Maintenant, la réalité, c’est qu’on est entourés par les cinglés. Mort ou vivant, tout le monde est devenu une menace…
André haussa les épaules.
— Offrir de la drogue aux gens pour leur permettre de garder leur sang-froid face aux infectés, c’était l’idée du patron ? s’enquit-il.
L’autre ricana en s’essuyant le front. C’était Danielle, la femme de Maxwell, qui avait avancé ce plan. Pour aider à faire passer le traumatisme initial, qu’elle avait dit.
Elle-même ne s’en privait déjà pas, que ce soit pour surmonter le stress de l’Apocalypse ou simplement se rendre jusqu’à la fin de sa journée.
Ils avaient donc puisé dans les réserves de cocaïne stockées sur le bateau du patron et dormant dans le pavillon sous le pont Jacques-Cartier et offert des doses aux gens qu’ils avaient arraché à un destin cruel. En échange, ils leur demandaient d’agir comme une milice, pour s’assurer que la voie resterait praticable. Pour l’instant, tout allait bien, mais Migg avait vu certaines personnes tellement toastées qu’elles n’auraient pas pu faire la différence entre un chevreuil et une brouette.
Et il y avait le problème de l’approvisionnement. Plus de gens signifiait plus de vivres. Sans parler des ingrédients pour la drogue.
Voilà pourquoi Migg et sa fine équipe se tapaient le sale boulot d’aller faire l’épicerie dans une ville qui tombait en vrille. Quand il y pensait, il se disait qu’il devenait trop vieux pour ces conneries.
— T’occupes pas de ce que tu ne contrôles pas, André, ça vaudra mieux, soupira-t-il. Quant à l’île Sainte-Hélène, ça demeure tout de même un foutu piège à cons. Au moment où ces enfoirés amateurs de chairs pigeront où nous sommes, ça sera notre fête. Espérons qu’on sera tranquilles sur le bateau du patron quand ça arrivera.
Il se redressa en grognant tout bas, tapotant l’épaule de son subalterne.
— Essaie de recontacter Rolland. Je veux savoir de quoi ça a l’air à sa position, si on doit passer les récupérer en route, lui et sa copine. Si cet imbécile a décidé d’ouvrir les portes pour se faire de nouveaux copains, j’ai pas l’intention de faire un détour juste pour voir sa gueule se faire dévorer.
— Entendu, Migg. Et toi, tu vas faire quoi ?
L’autre s’arrêta.
— Je vais faire un tour rapide. Tu l’as dit toi-même : avec la coke en circulation, je veux être sûr qu’aucune de mes nouvelles recrues ne se retrouvera raide morte alors qu’on doit rester sur un pied d’alerte.
Il retroussa ses lèvres sur un sourire carnassier.
— Après, je vais retourner voir nos trois petits protégés. Y’en a un qui m’intéresse particulièrement et j’aimerais réussir à l’amadouer suffisamment pour qu’il nous rejoigne. Un nouveau garde du corps pour le patron, peut-être ? Un colosse pareil, ça inspire le respect et je suis certain que Maxwell serait satisfait si on lui rapporte autre chose que des soldats à buter.
2
En plein centre-ville de Montréal, dans les hauteurs d’un gratte-ciel situé au coin de Robert-Bourassa et du boulevard Maisonneuve-Ouest, le groupe d’Oz s’accrochait tant bien que mal. Récemment, ils avaient réussi à envoyer une vidéo soulignant leur position précaire, entourés par des hordes de morts-vivants patrouillant les rues aux alentours. Coincés sur deux étages, la poignée de gens ne pouvait plus qu’espérer une réponse des autorités ou de quiconque allait capter leur message.
John et sa femme Samantha les avait rejoints, en compagnie d’une vieille bougonneuse du nom de madame Harris. John exerçant le travail d’ambulancier, son arrivée avait ravi les citadins présents. Ils furent cependant atterrés lorsqu’il leur apprit que le CHUM¹ avait été perdu aux mains des infectés.
Loin de dramatiser, Oz avait décidé de prendre sous son aile les nouveaux débarqués. Caméraman de métier, il avait atterri là avec Natalie et Léonie, l’équipe de tournage d’une station locale de télévision. L’homme arborant un bouc au menton avait fait les présentations entre Sam et quelques personnes, tandis que John se faisait accueillir en sauveur par le reste du groupe.
Oz et Samantha descendaient un escalier stylisé en marbre qui communiquait entre les différents paliers. Cet accès s’ajoutait aux sorties de secours traditionnelles, ainsi qu’à la paire d’ascenseurs situés au centre du plancher.
— Quand on est arrivés, commença Oz en se tournant vers la jeune femme, c’était carrément le chaos. On débarquait d’un tournage un peu plus loin et, en bons journalistes, on pensait réussir à capter de belles scènes… On était loin de se douter à ce moment-là de l’enfer dans lequel on se jetait…
Il haussa les épaules, s’arrêtant au bas des marches. Plus loin, ils entendaient des éclats de voix étouffées provenant des autres rescapés. Samantha perçut le ton pincé de madame Harris. Cette dernière avait vécu le calvaire pour fuir le CHUM, son lieu de travail, en compagnie de Samantha et de son mari, John. En cours de route, ils avaient été abandonnés à leur sort par le collègue ambulancier de John, qui s’était lâchement enfui quand les choses avaient mal tourné. Ils avaient ensuite échappé de justesse à la mort et à un destin plus funeste encore, grâce à l’intervention de celui qui se tenait devant Samantha.
Maintenant qu’il s’ouvrait davantage sur ce qui leur était arrivé jusqu’à présent, sans parler du fait qu’ils semblaient être relativement en sécurité pour l’instant, elle était curieuse d’en savoir plus. Elle hocha la tête pour l’encourager à poursuivre.
Oz se fendit d’un sourire.
— Souris… enfin, Léonie, notre technicienne… C’est elle qui a réagi au quart de tour. Quand elle a vu la foule se ruer vers nous, elle nous a crié de nous mettre à l’abri. Ça courait dans tous les sens… Les vivants autant que les morts…
Il releva le regard vers elle, rivant ses yeux à ceux de la femme.
— Vous savez, on pourrait croire qu’en période de crise, quand on est face au danger extrême, le cerveau s’occupe de calmer le jeu à coups d’adrénaline pour nous permettre de prendre des décisions éclairées en un claquement de doigts…
Il accompagna sa phrase du geste, secouant la tête.
— Les gens à l’extérieur n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire. Ils couraient, évidemment, pour échapper à la menace, mais… je n’avais jamais croisé une telle terreur dans un visage humain… On a rapidement su ce qui arriverait si un infecté nous mettait la main dessus : il y avait déjà un nombre plus qu’impressionnant de cadavres sur la chaussée, en train de se transformer. Je suis caméraman… Avant ce boulot à la station de télévision communautaire, j’ai fait des tas de reportages dans des pays sous-développés où il se passe des trucs horribles… J’ai vu des tas d’images choquantes à travers ma lentille…
Il soupira, baissant les épaules.
— Mais ça… ça dépasse l’entendement. Quand on a pénétré ici, il y avait des employés de bureau qui nous ont accueillis. Certains étaient prêts à nous repousser dans la rue, mais d’autres nous ont demandé de monter. En restant au rez-de-chaussée, on risquait d’attirer ces monstres ici, tu comprends ?
Samantha acquiesça faiblement.
— Par malheur, certaines personnes réfugiées avaient déjà des morsures. Dans la hâte de vouloir sauver le plus de passants, ce détail leur avait échappé. Il n’y avait pratiquement plus personne dans l’entrée quand ça a dégénéré… Ça dégénère toujours, il me semble…
Oz se tourna vers l’escalier qui montait, avant de pointer de l’index l’accès à côté, qui descendait.
— On a entendu des grognements, des cris et des appels plus bas. On n’a pas eu à aller voir ce qui se tramait. On était bien au fait de la situation. Bart, Laurianne, Nathalie et d’autres… tous ensemble, on a ramassé du mobilier qui trainait autour et on s’est occupés de barricader les marches. On a fait du sacré bon boulot, je dois dire.
Samantha lui sourit. Elle ne voulait pas le couper dans son élan et attendit simplement qu’il continue.
— Les sorties de secours, ce n’était pas un souci, puisque les morts, aux dernières nouvelles, n’ouvraient pas les portes. Ils peuvent les défoncer, mais ils auraient dû mettre beaucoup de volonté pour passer au travers de battants en métal. Et les ascenseurs, on s’est arrangés pour que les portes ne referment plus en mettant un classeur sur le seuil. On s’en sert seulement pour aller à l’entrée.
— Et les autres personnes qui sont ici ? s’enquit la femme, curieuse. John m’a parlé d’employés planqués au-dessus de vous, il me semble…
Oz opina du chef.
— Ouais, ils bossaient ici. Ils ont pas du tout apprécié que ça parte en vrille et ils ont grimpé le plus haut possible avant de claquer la porte, si je puis dire. Les ascenseurs ne se rendent pas à leur niveau et ils se sont arrangés pour qu’on n’ait pas envie de les déranger. Encore qu’on avait d’autres chats à fouetter avant de nous soucier de leurs états d’âme, tu penses bien…
— Ils sont toujours vivants ?
— Va savoir. Ils n’ont pas bougé depuis que ça s’est stabilisé. Je me suis occupé avec Bart de jeter un rapide coup d’œil sur les étages jusqu’au rez-de-chaussée après ça, mais à chaque fois, on est tombés sur des infectés. Les gens qui espéraient se soustraire à la foule dans la rue ont quand même trouvé la mort, c’est vraiment ironique…
Samantha se permit une petite tape sur l’épaule de leur sauveur pour lui remonter le moral.
— Pas tous, en fait. T’es là… toi et ceux sur qui tu veilles.
L’homme bomba le torse, reprenant sa marche vers les éclats de voix.
— T’as pas tort… Avec Souris qui s’est occupé de diffuser notre appel à l’aide, peut-être qu’on réussira en prime à se tirer de cette prison ? C’est permis de rêver, après tout !
Ils débouchèrent sur un espace plus dégagé, semblable à l’endroit qu’ils avaient vu à l’étage du dessus. Une quinzaine de personnes se tenaient en cercle autour de John, qui tentait de répondre à une multitude de questions. Son entraînement d’ambulancier semblait le rendre extrêmement populaire. À ses côtés, madame Harris ne perdait pas l’occasion de faire entendre son point de vue, essayant de tirer l’homme de ce mauvais pas.
Oz et Samantha s’arrêtèrent au seuil de la salle et le caméraman s’esclaffa en mettant ses poings sur ses hanches.
— Bon Dieu ! Bart ne rigolait pas quand il disait que ton homme allait se faire harceler !
Sans lui répondre, Samantha se précipita, évitant les bureaux et les chaises qui entravaient son chemin, jusqu’à l’attroupement. Elle leva le bras à l’intention de son mari, qui l’aperçut. Son visage s’illumina et il entreprit de fendre la foule à sa rencontre. Elle fit de même de son côté et ils eurent tôt fait d’être dans les bras l’un de l’autre, indifférents à ce qui se passait autour.
— Tu es déjà sortie de ta cachette ? le taquina John en la repoussant un peu pour mieux l’admirer.
Samantha sourit.
— Oz est venu me voir… Il m’a offert le tour guidé…
Elle rougit violemment quand elle aperçut tous les visages qui les épiaient silencieusement. On entendit un long soupir, et madame Harris intervint avec son tact habituel pour briser le malaise.
— D’accord ! Les consultations sont suspendues pour l’instant ! Laissez-les respirer, pour l’amour du ciel ! Si vous n’êtes pas encore morts, ce doit être parce que vos blessures ne sont pas aussi fatales que vous le pensiez ! siffla-t-elle, décochant un regard noir en particulier à Malcolm, un petit homme tout maigre avec de grosses lunettes à monture d’écailles.
Ce dernier recula de deux pas, bredouillant une excuse que personne ne comprit.
— Elle a raison, renchérit Oz en s’approchant. Comptons-nous chanceux d’avoir désormais quelqu’un avec des connaissances médicales avec nous.
3
Lise se tenait devant la bâche sous laquelle reposait la dépouille de Guy, le menton baissé et profondément concentrée. Quelques pas derrière, Ben et Lillian attendaient patiemment, respectant ce petit temps d’arrêt avant de se mettre au travail.
Plus loin, devant les portes de l’Insectarium, Daniels gardait un œil sur eux en espérant qu’ils se dépêchent. Depuis plusieurs minutes déjà, le nombre de morts et d’infectés qui se collaient devant la clôture ne cessait d’augmenter et la pression qu’ils exerçaient pour essayer d’entrer commençaient à faire ployer les maigres défenses qu’ils possédaient, rendant encore plus périlleuse leur position. Le capitaine consulta rapidement sa montre, grimaça et continua sa route vers l’entrée du Jardin.
Rooke l’attendait en compagnie d’Arlène Jenkins, tous deux l’arme pointée directement sur la foule agglutinée.
— On ne devrait pas chercher au minimum à réduire leurs effectifs ? siffla Nathaniel Rooke à l’approche de son supérieur.
Daniels se campa à ses côtés.
— À moins
