À propos de ce livre électronique
André Gide
André Gide (1869–1951), winner of the 1947 Nobel Prize for Literature, was a celebrated novelist, dramatist, and essayist whose narrative works dealt frankly with homosexuality and the struggle between artistic discipline, moralism, and sensual indulgence. Born in Paris, Gide became an influential intellectual figure in nineteenth- and twentieth-century French literature and culture. His essay collections Autumn Leaves and Oscar Wilde, among others, contributed to the public’s understanding of key figures of the day. He traveled widely and advocated for the rights of prisoners, denounced the conditions in the African colonies, and became a voice for, and then against, communism. Other notable works include The Notebooks of André Walter (1891), Corydon (1924), If It Die (1924), The Counterfeiters, and his journals, Journal 1889–1939, Journal 1939–1942, and Journal 1942–1949.
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Avis sur Le Voyage d’Urien
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Aperçu du livre
Le Voyage d’Urien - André Gide
PRÉFACE
POUR LA NOUVELLE ÉDITION DU
VOYAGE D’URIEN
… Je n’aime pas expliquer un livre ; un livre étant déjà lui-même l’explication d’une pensée ou d’une émotion. Vous n’avez vu dans le mien ni l’une ni l’autre, mais seulement un jeu de style ; – tant pis pour vous, – émotions, idées, elles y étaient ; elles y sont ; je le sais, – puisque je les y ai mises. – Mon émotion ne joue jamais avec le style, par trop grand’peur qu’après le style ne se joue d’elle ; elle a besoin des mots et cherche à se mettre intimement bien avec eux ; il y a même désormais entre eux des affinités réciproques ; l’émotion fluide ne saurait être sans eux contenue, et dans chacun des mots où je la verse, elle reste, et je l’y retrouve. – J’aime les mots enfin comme des confidents dociles : ils ne perdent rien de ce que je leur ai confié. S’ils ne vous ont rien dit de moi-même, c’est que vous n’étiez pas attentifs ; il faut les interroger pour qu’ils parlent ; eux, ils ne demandent qu’à dire.
Cette émotion, donc, parce que je ne l’ai point décrite en elle-même, trop abstraite qu’elle était, ou parce que je ne l’ai point soumise à tels faits qui l’eussent motivée, ainsi que d’autres ont coutume de le faire dans leurs romans, – parce que pour la montrer, je l’ai mise en des paysages, vous n’avez vu là que des descriptions vaniteuses. – Pourtant, il me semble encore juste qu’une émotion que donne un paysage puisse se resservir de lui – comme d’un mot – et s’y reverser tout entière, puisqu’elle en fut à l’origine enveloppée.
Émotion, paysage ne seront plus dès lors liés par rapport de cause à effet, mais bien par cette connexion indéfinissable, où plus de créancier et plus de débiteur, – par cette association du mot et de l’idée ; du corps et de l’âme ; de Dieu et de toute apparence.
* * *
… Une émotion naît. Comment ? – peu importe ; il suffit qu’elle soit. L’être chez elle comme chez tous est le besoin même de se manifester. Me comprendrez-vous si je dis que le manifeste vaut l’émotion, intégralement ? Il y a là une sorte d’algèbre esthétique ; émotion et manifeste forment équation ; l’un est l’équivalent de l’autre. Qui dit émotion dira donc paysage ; et qui lit paysage devra donc connaître émotion. (Ou tant pis.)
Une émotion naît… non, elle est. Elle est depuis aussi longtemps que toutes choses qui la manifestent. Sa vie mystique à elle se passe à être consentie par les hommes (au moins par les hommes), – sa vie, dis-je, est le besoin même de se manifester. Elle traversera pour parvenir à nous bien des mondes – et puisque nous la jouons aussi, elle ne s’arrête pas à nous. Issue de Dieu, où irait-elle ? – Sa mort est impossible – donc elle continue. Nous la voyons à travers tous les mondes ; à travers chacun d’eux elle prend une apparence nouvelle, – ici paysage, là geste, plus loin onde, plus loin harmonie, enfin œuvre d’art et poème ; – et partout ailleurs, je suppose, même où nous ne la savourons plus, dans les lois qui régissent les corps, et jusqu’en leur chimisme intime.
Mêmes choses – mêmes choses ; et chaque apparence, chaque geste, chaque manifeste équivaut chaque fois l’émotion intégralement. – Lequel choisirons-nous donc pour la dire ? n’importe, – d’ailleurs, c’est l’émotion qui choisit. Cette fois elle choisit le paysage – pourquoi ? parce que pourquoi ne l’avait-on pas déjà choisi ?
* * *
Il n’y a pas d’émotion, si particulière et neuve qu’elle puisse paraître, qui n’ait en la nature tous ses équivalents – la collection complète – un par monde. Mais l’émotion centrale de ce livre n’est point une émotion particulière ; c’est celle même que nous donna le rêve de la vie, depuis la naissance étonnée jusqu’à la mort non convaincue ; et mes marins sans caractères tour à tour deviennent ou l’humanité toute entière, ou se réduisent à moi-même.
Ils ignorent leur destinée et ne gouvernent pas leur navire, mais un désir de volonté les leurre et leur fait prendre pour résolue la route que suivra leur nef hasardeuse. – Devant toutes les voluptés ils se privent, non en vue de récompenses futures qui ne les satisferaient pas, mais en vue d’actions glorieuses où leur force soit éprouvée, de sorte qu’ils la gardent entière. Il se peut qu’ils soient fous – aussi ne dis-je point qu’ils sont sages. – Ce dont ils souffriraient le plus, ce serait de n’avoir pas de lutte où se prendre, de conquêtes à conquérir. Même alors ils ne diraient pas que leur abstinence était vaine, car la force est en eux : ils pourraient conquérir. Peut-être que c’est tenter Dieu, – mais cela repaît leur orgueil…
Tout ce que je pourrais dire encore, Urien le dit ou le raconte. Si nous parlons bien de ces choses, c’est que nous en avons bien souffert – pauvre génération qui voudrait l’héroïsme en un temps qui ne la rassasie pas de beautés ; – en sorte que l’on pourra dire :
Ils demandèrent au roman de remplacer les grands mouvements qu’ils n’avaient point faits ; ils lui demandèrent de satisfaire tant bien que mal le désir vague d’héroïsme que leur imagination gardait et que leur corps ne réalisait point.
Et peut-être qu’on nous donnera tort d’avoir quand même cru la vie de la pensée plus réelle, et de l’avoir à toutes les autres préférée.
PREMIER LIVRE
VOYAGE SUR L’OCÉAN PATHÉTIQUE
À Henri de Régnier.
PRÉLUDE
1515527610550139Quand l’amère nuit de pensée, d’étude et de théologique extase fut finie, mon âme qui depuis le soir
