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Mimi Pinson, Profil de Grisette
Mimi Pinson, Profil de Grisette
Mimi Pinson, Profil de Grisette
Livre électronique52 pages37 minutes

Mimi Pinson, Profil de Grisette

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À propos de ce livre électronique

Deux étudiants en médecine à Paris, Eugène et Marcel, sont amis malgré leurs caractères opposés. Bientôt, Eugène est amené à rencontrer des jolies grisettes, rieuses, insouciantes et frivoles. Il est surtout attiré par l'une d'elles, Mimi Pinson, qui chante comme l'oiseau.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie29 nov. 2022
ISBN9782322455546
Mimi Pinson, Profil de Grisette
Auteur

Alfred de Musset

Alfred de Musset (1810-1857) was a French poet, playwright, and novelist. He was born in Paris to a well-to-do family and turned to writing after first studying to be a doctor. Influenced by Lord Byron and Shakespeare, he fraternized with many great French writers such as Victor Hugo. He died in 1857 of a heart malfunction.

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    Aperçu du livre

    Mimi Pinson, Profil de Grisette - Alfred de Musset

    Mimi Pinson, Profil de Grisette

    Mimi Pinson, Profil de Grisette

    I

    II

    III

    IV

    V

    VI

    VII

    VIII

    Page de copyright

    Mimi Pinson, Profil de Grisette

    Alfred de Musset

    I

    Parmi les étudiants qui suivaient ; l’an passé, les cours de l’École de médecine, se trouvait un jeune homme nommé Eugène Aubert. C’était un garçon de bonne famille, qui avait à peu près dix-neuf ans. Ses parents vivaient en province, et lui faisaient une pension modeste, mais qui lui suffisait. Il menait une vie tranquille, et passait pour avoir un caractère fort doux. Ses camarades l’aimaient ; en toute circonstance, on le trouvait bon et serviable, la main généreuse et le cœur ouvert. Le seul défaut qu’on lui reprochait était un singulier penchant à la rêverie et à la solitude, et une réserve si excessive dans son langage et ses moindres actions, qu’on l’avait surnommé la Petite Fille, surnom, du reste, dont il riait lui-même, et auquel ses amis n’attachaient aucune idée qui pût l’offenser, le sachant aussi brave qu’un autre au besoin ; mais il était vrai que sa conduite justifiait un peu ce sobriquet, surtout par la façon dont elle contrastait avec les mœurs de ses compagnons. Tant qu’il n’était question que de travail, il était le premier à l’œuvre ; mais, s’il s’agissait d’une partie de plaisir, d’un dîner au Moulin de Beurre, ou d’une contredanse à la Chaumière, la Petite Fille secouait la tête et regagnait sa chambrette garnie. Chose presque monstrueuse parmi les étudiants : non seulement Eugène n’avait pas de maîtresse, quoique son âge et sa figure eussent pu lui valoir des succès, mais on ne l’avait jamais vu faire le galant au comptoir d’une grisette, usage immémorial au quartier Latin. Les beautés qui peuplent la montagne Sainte-Geneviève et se partagent les amours des écoles, lui inspiraient une sorte de répugnance qui allait jusqu’à l’aversion. Il les regardait comme une espèce à part, dangereuse, ingrate et dépravée, née pour laisser partout le mal et le malheur en échange de quelques plaisirs.

    — Gardez-vous de ces femmes-là, disait-il : ce sont des poupées de fer rouge. Et il ne trouvait malheureusement que trop d’exemples pour justifier la haine qu’elles lui inspiraient. Les querelles, les désordres, quelquefois même la ruine qu’entraînent ces liaisons passagères, dont les dehors ressemblent au bonheur, n’étaient que trop faciles à citer, l’année dernière comme aujourd’hui, et probablement comme l’année prochaine.

    Il va sans dire que les amis d’Eugène le raillaient continuellement sur sa morale et ses scrupules.

    — Que prétends-tu ? lui demandait souvent un de ses camarades, nommé Marcel, qui faisait profession d’être un bon vivant ; que prouve une faute, ou un accident arrivé une fois par hasard ?

    — Qu’il faut s’abstenir, répondait Eugène, de peur que cela n’arrive une seconde fois.

    — Faux raisonnement, répliquait Marcel, argument de capucin de carte, qui tombe si le compagnon trébuche. De quoi vas-tu t’inquiéter ? Tel d’entre nous a perdu au jeu ; est-ce une raison pour se faire moine ? L’un n’a plus le sou, l’autre boit de l’eau fraîche ; est-ce qu’Élise en perd l’appétit ? À qui la faute si le

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