L’homme-corbeau

Vampires

e t c r é a t u r e s d e l ’ a u t r e m o n d e

Vampires

e t c r é a t u r e s d e l ’ a u t r e m o n d e

3

L’ H O M M E- CO R B E AU

Benjamin Faucon

Copyright © 2017 Benjamin Faucon

Copyright © 2017 Éditions AdA Inc.

Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François Doucet

Révision linguistique : Féminin pluriel

Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux

Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand

Photo de la couverture : © Thinkstock

Mise en pages : Sébastien Michaud

ISBN papier 978-2-89786-218-3

ISBN PDF numérique 978-2-89786-219-0

ISBN ePub 978-2-89786-220-6

Première impression : 2017

Dépôt légal : 2017

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« En recherchant sans cesse dans la noirceur de son âme les raisons mêmes de son existence, l’être humain en vient à oublier la simplicité d’une vie. Perdu dans le tourbillon de ses ambitions, emporté par les guerres, la jalousie et la cupidité, en croyant courir après la gloire, l’homme ne fait que se rapprocher d’une funeste ligne d’arrivée. »

— Benjamin Faucon

Table des matières

1. Les amants du cimetière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

2. Un réveil brutal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3. Le traquenard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

4. Un calme ennuyeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

5. Bonheur et inquiétude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

6. Les prédictions du prédicateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

7. Un sapin terrifiant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

8. Le rendez-vous nocturne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

9. La condamnation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

10. Le baiser de la mort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

11. La rafle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

12. Des nouvelles monstrueuses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

13. Une morale difficile à accepter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

14. Le procès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

15. Les cloches du bourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

16. Un bûcheron de moins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

17. Une visite au cachot. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

18. Le monde du livre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

19. Une rencontre secrète. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

20. L’avis des professeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

21. La relâche du fauve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

22. Le wendigo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

23. La surprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

24. Les explications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

25. La folie de Jack . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149

26. Un moment historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

27. Le procès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

28. La décision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

29. Les mouches noires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171

30. L’homme-mouche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177

31. Une sortie tonitruante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183

32. Une annonce controversée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187

Notes de l’auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195

Benjamin Faucon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197

1

Les amants du cimetière

Porté par le vent, le son des cloches résonnait telle une

douce ritournelle, plongeant le village humain dans les

bras de Morphée. Pourtant, l’un des habitants ne comptait pas

se coucher de si tôt.

Effectivement, l’esprit de Marcel Beauchemin se trouvait

bien trop agité pour lui permettre de s’octroyer une nuit de

sommeil réparateur. Son dur labeur de chapelier ankylosait

ses muscles, noyant son esprit dans les effluves du mercure. Ses jeunes années étaient loin derrière lui, toutefois un sentiment nouveau l’habitait depuis peu, effaçant sa peine de veuf.

Il s’essuya le front de sa main tremblante, l’une des nom-

breuses séquelles de son métier, et pensa le temps d’un instant à son ancienne épouse. Transformée en abominable morte-vivante durant le grand cataclysme — le prédicateur avait sur-

nommé ainsi le sombre événement ayant forcé leur fuite vers

le monde des monstres —, sa femme avait tenté de mettre fin

à leur mariage en lui dévorant une jambe.

Vampires et créatures de l’autre monde

Marcel secoua la tête en revoyant cette image se dessiner

parmi tous ses souvenirs. Pendant de longs mois, cet événe-

ment douloureux l’accompagnait quotidiennement, puis, un

beau matin, un simple visage avait suffi pour effacer toutes ses peines.

La Calavera.

Prononcé entre ses lèvres, ce nom berçait son cœur, l’em-

portant sur cet impétueux fleuve qu’est l’amour.

Il inspira un grand coup, puis se décida à quitter son logis

après avoir pris soin de se regarder une dernière fois dans le miroir. Son visage squelettique était le parfait prolongement de sa silhouette dégingandée. Ses cheveux en bataille gardaient

les plis des essayages de chapeaux et accentuaient son attitude paranoïaque. Les années passées à manipuler le mercure commençaient à peser sur sa carcasse. Certes, ce procédé avait été depuis longtemps éradiqué, mais garant d’un secret familial

pour la bonne fabrication de chapeaux, Marcel devenait vic-

time de la tradition en perpétuant cette méthode des plus

nocives. À présent, le mal demeurait, les tremblements et sa

psychose paranoïaque étaient les enfants de sa maladie.

Pourtant, sa condition particulière ne l’empêchait aucune-

ment de présenter l’un des plus beaux caractères du village, du moins lorsqu’il ne se trouvait pas en proie à ses crises de folie ou à sa timidité maladive. Aussi conciliant qu’ouvert aux nouvelles idées, Marcel était pour ses concitoyens ce qui pourrait s’appeler « une crème », à la différence près qu’aucun d’eux ne connaissait son sombre secret.

Il referma avec précaution la porte de sa