L'Éventreur: Les mystères de Sam Smith
Par Hannah Howe
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À propos de ce livre électronique
« J’adore enfreindre les règles » - Cardiff Jack
Quelqu’un passait son temps à assassiner des prostituées et à placer leurs corps couverts de roses dans la baie. La presse le surnommait « Cardiff Jack » mais, pour le reste d’entre nous, c’était un monstre à craindre et à éviter.
En ces temps troublés, j’étais à la recherche de Faye Collister, une prostituée portée disparue. Pourquoi Faye, une jeune femme d’une grande beauté et venant d’un milieu privilégié, faisait-elle le tapin ? Pourquoi s’était-elle volatilisée ? Et quel était son lien avec Cardiff Jack ?
Alors que je cherchais réponse à ces questions, je fis une découverte choquante qui allait influencer le reste de ma vie.
L’Éventreur – l’histoire d’une semaine qui a refaçonné le passé, perturbé le présent et apporté la promesse d’un avenir incertain.
Hannah Howe
Hannah Howe ist eine offizielle Bestsellerautorin auf Amazon. Ihre Sam-Smith-Krimireihe war zehnmal an der Spitze der Amazon-Bestsellerliste und die Reihe Anns Krieg neunmal. Ihr eigenständiger Roman „Saving Grace“ erreichte außerdem bei seiner Veröffentlichung Platz 1 in Australien. Aktuell schreibt Howe weiter an der Sam-Smith-Krimireihe sowie an zwei neuen Reihen: „Eves Krieg, Heldinnen der Special Operations Executive“ und „The Olive Tree, A Spanish Civil War Saga“. Weitere Details finden Sie unter https://hannah-howe.com
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Avis sur L'Éventreur
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Aperçu du livre
L'Éventreur - Hannah Howe
L’ÉVENTREUR
Hannah Howe
Goylake Publishing
Table des matières
Chapitre premier
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Chapitre dix
Chapitre onze
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-huit
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt-et-un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre
Chapitre vingt-cinq
Chapitre vingt-six
Chapitre vingt-sept
Chapitre vingt-huit
Chapitre vingt-neuf
Chapitre trente
Chapitre trente-et-un
Chapitre trente-deux
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, sociétés, organisations, lieux et évènements sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou utilisés fictivement. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, des évènements ou des lieux, est fortuite.
À ma famille, avec amour
Chapitre premier
______________________________________________
J’étais assise à mon bureau, en train de lire le journal local. Encore une prostituée retrouvée assassinée, la sixième en six mois. L’assassin, surnommé « Cardiff Jack » par la presse, avait un modus operandi précis – il éventrait d’abord ses victimes, puis positionnait leurs corps dans la baie de Cardiff. Il complétait son rituel en recouvrant les cadavres de roses rouges et blanches, peut-être un signe de contrition après un acte d’une telle violence.
Comme j’en avais l’habitude depuis les débuts de mon agence de détective privé, je découpai l’article de journal et le rangeai dans un classeur. De nombreux articles y jaunissaient à force de ne jamais voir la lumière du jour, même si d’autres contenaient parfois des éléments d’information, des détails qui permettaient d’éclairer une affaire ou une autre.
Je refermai mon meuble de rangement, caressai Marlowe – le chat de gouttière qui s’était lui-même promu « chat de mon bureau » – puis réfléchis aux dossiers de la semaine à venir. En ce moment, j’étais très demandée : je devais préparer un rapport pour le cabinet d’avocats Fry, Gouldman & Fletcher ; remettre des documents juridiques au nom de Godley & Fenn, un autre cabinet d’avocats ; photographier le lieu et interviewer les témoins d’un accident de la route pour un dossier juridique ; faire des recherches sur le passé d’un amant potentiel, un homme qu’une cliente avait rencontré sur Internet ; et, pour finir, enquêter sur un homme soupçonné de bigamie. J’adorais ma vocation et j’étais heureuse d’avoir une clientèle établie mais, si je continuais à recevoir un tel volume de travail, j’allais devoir embaucher un assistant.
J’étais en train d’envisager cette possibilité, jonglant avec les implications financières dans ma tête, quand Julie Wilkins, une vieille amie du quartier, entra dans mon bureau. Je levai les yeux et souris.
— Bonjour, Julie. Comment vas-tu ?
— Pas trop mal, je crois.
Elle hésita, puis s’assit sur le siège réservé aux clients.
Julie, une mère célibataire de trente et des ans, avait une fille adolescente et deux enfants en bas âge. Elle travaillait comme vendeuse à temps partiel et, pour joindre les deux bouts, faisait le trottoir à l’occasion. Elle était atteinte de dyslexie sévère et avait bénéficié d’une éducation assez limitée, aussi me contactait-elle régulièrement depuis cinq ans, parfois juste pour papoter, la plupart du temps pour me demander de l’aider à déchiffrer son courrier officiel. Elle avait à la main une enveloppe en papier kraft, ce qui suggérait une leçon de lecture.
Elle croisa les jambes, tira sa jupe sur ses genoux, puis bégaya :
— Tu aurais une minute, Sam ?
— Bien entendu. Que puis-je faire pour toi ?
Elle balaya mon bureau du regard : le sol en vinyle que j’avais récemment fait poser, un vase rempli d’œillets sur mon meuble de rangement et Marlowe, roulé en boule et endormi sur mon bureau. Elle finit par croiser mon regard avant de m’adresser un sourire nerveux.
— Tu es très chic, Sam. Ce gilet et cette jupe fourreau te vont très bien.
— Merci, répondis-je en souriant à mon tour. Tu es très élégante, toi aussi.
— Oh, ça, je n’en suis pas sûre, dit-elle modestement, haussant les épaules avant de lisser sa blouse à fleurs et sa jupe à plis. Je les ai cousus moi-même. Je suis loin d’être une gravure de mode ; certainement pas aussi chic que toi.
— Tu te sous-estimes, comme toujours, Julie.
Elle haussa de nouveau les épaules et détourna timidement le regard.
— Tu dis toujours ça.
— Parce que c’est vrai, raisonnai-je.
L’air pensif, le regard tombant, Julie baissa les yeux vers ses chaussures éraflées. Puis elle les releva, ses traits se détendirent et les années de souffrance semblèrent s’envoler de son visage ridé par les soucis.
— Peut-être que je pourrais te coudre quelque chose, suggéra-t-elle.
— Une jupe ?
— Oui... Si ça ne te dérange pas, ajouta-t-elle, hésitante.
— Je porte du trente-six.
— Si seulement j’avais une silhouette comme la tienne, pouffa Julie.
— Je suis végétarienne et j’ai un train de vie actif.
— Je devrais peut-être devenir végétarienne, musa-t-elle, concentrée, les sourcils froncés. Ça ne me dérangerait pas de perdre quelques kilos.
Julie était mince comme une brindille, mais je ne la repris pas. Elle sortit de sa rêverie et hocha la tête.
— Alors ce sera une jupe, taille trente-six ; je te la ferai.
— Super. Et je te paierai.
— Non. Tu en fais assez pour moi comme ça.
— Julie, la sermonnai-je, tu m’as sauvé la vie. Je n’en ferai jamais assez pour toi.
Et ce n’était pas un euphémisme. Récemment, Julie était entrée providentiellement dans mon bureau et m’avait trouvée dans une mare de mon propre sang. Un assassin manqué m’avait tiré une balle dans l’épaule. Heureusement, la blessure ne laisserait pas de séquelles, la coupable avait été identifiée et le rappel de ce moment pénible avait été recouvert par un tout nouveau sol en vinyle. Julie m’avait sauvé la vie, et je lui en serais éternellement redevable.
— J’ai reçu une autre lettre, maugréa-t-elle en posant l’enveloppe sur mon bureau. De la société de crédit. Je me demandais... Tu pourrais me la lire ?
— Bien entendu.
J’ouvris l’enveloppe et commençai à lire la lettre. Son contenu était honteux ; la société de crédit lui facturait des intérêts exorbitants pour un prêt somme toute assez modeste. D’après ce que je pouvais comprendre, elle avait déjà remboursé deux fois son prêt en intérêts et était toujours endettée. Conformément aux clauses du prêt, il lui faudrait des années pour rembourser ce qu’elle devait. Je lâchai la lettre avec dégoût.
— Es-tu sûre que ce soit bien légal ? demandai-je avant de secouer la tête. Tu devrais t’entretenir avec un avocat.
— Un gars de la banque alimentaire m’a référée à quelqu’un. C’est apparemment légal, il a dit. Je dois rassembler la somme avant la semaine prochaine, ou ils commenceront à saisir l’électroménager.
Elle soupira, ses traits se ridant à nouveau.
— Ce sont les enfants, tu vois... je ne peux pas les divertir sans...
— Les usuriers... bande de radins, grondai-je en lui rendant la lettre.
— Je n’aurais jamais dû signer ce contrat, concéda-t-elle. Attends, j’en ai une autre...
Elle reprit l’enveloppe en papier kraft et en sortit une autre de son grand sac à main en plastique.
— Celle-ci vient du gouvernement.
Je la lus, puis soupirai pesamment.
— Ils suspendent tes avantages fiscaux.
— Oh... Flûte.
Elle se mordit la lèvre inférieure. Des larmes jaillirent aux coins de ses yeux. Elle cilla plusieurs fois pour les chasser, en vain.
— Que vas-tu faire ? demandai-je en sortant un mouchoir d’un de mes tiroirs.
Elle l’accepta en haussant les épaules et se moucha.
— Retourner dans la rue le temps qu’il faudra ; ça devrait au moins me permettre de rembourser ce mois-ci.
Je posai les yeux sur le journal, revoyant dans mon esprit l’article sur Cardiff Jack.
— Les rues ne sont pas sûres, Julie.
Elle aboya un rire, comme si elle essayait de prendre la situation à la légère.
— Cardiff Jack ne s’en prend qu’aux jolies filles... Il ne s’intéresserait pas à moi.
Bien que Julie ne puisse être qualifiée de beauté fatale, elle se sous-estimait, encore une fois. Mince, de taille moyenne, elle avait des cheveux foncés coupe trois-quarts, grisonnants aux racines et naturellement ondulés. Ses yeux étaient marron et son visage, bien que marqué par une cicatrice au menton, était agréable et séduisant.
— Julie, tu ne devrais pas te rabaisser autant, répétai-je à nouveau.
Elle détourna le regard. Après avoir jeté son mouchoir humide dans ma corbeille à papier, elle se plaqua un sourire sur le visage, gigota sur le siège pour retrouver contenance puis, timidement, me regarda dans les yeux.
— Je suis venue pour une autre raison, admit-elle. Autre que les lettres, je veux dire. C’est mon amie, Faye ; elle a disparu.
— Une...
J’étais sur le point de dire « prostituée », mais me ravisai à la dernière seconde.
— ... fille des rues ?
Julie observa Marlowe, puis la vue depuis ma fenêtre, derrière mon épaule. Ses yeux tombants laissaient deviner ses pensées, aussi grises que le ciel plombé de mars. Peut-être pensait-elle à ses nuits à faire le tapin et à ses clients potentiels.
— Faye a plus de classe que moi, répondit-elle. Elle a un mac et tout. Elle travaille plutôt comme escort, mais elle fait parfois le trottoir.
Elle cilla, rougit un peu, puis soutint mon regard.
— Tu pourrais poser quelques questions autour de toi ? Je peux te payer, ajouta-t-elle d’une petite voix.
— Je vais faire ma petite enquête. Et ne t’inquiète pas pour l’argent.
Je posai mon carnet devant moi et me préparai à prendre quelques notes.
— Que peux-tu me dire sur Faye ?
Julie fronça les sourcils, triturant nerveusement l’ourlet de sa jupe.
— Qu’est-ce que tu veux savoir ?
— À quoi elle ressemble ?
— Elle est très jolie, répondit-elle en s’égayant, révélant sa véritable nature, sa belle âme. Faye a des cheveux dorés et naturellement bouclés. Elle est grande, sa silhouette parfaite. Elle voulait devenir mannequin, mais ça n’a pas marché, je ne sais pas trop pourquoi. Quand tu la verras, tu le sauras ; elle sort vraiment du lot.
— Depuis combien de temps travaille-t-elle comme escort ? demandai-je en notant sa description.
— Pas très longtemps. En fait, je ne pense pas que son cœur y soit vraiment. Il y a des filles qui disent que sa mère est blindée, donc je ne comprends pas pourquoi elle ne lui demande pas simplement un peu d’argent. Elles se seraient disputées ou un truc comme ça ; ses parents sont divorcés, et elle n’a aucun contact avec son père.
— Quand as-tu vu Faye pour la dernière fois ?
— Il y a environ une semaine.
— Elle s’est déjà absentée une semaine ou plus longtemps ?
— Pas depuis que je la connais, répondit Julie en secouant la tête.
— Et j’imagine qu’elle n’a pas parlé de faire un break ou de partir en vacances ?
— Non. On s’était donné rendez-vous jeudi passé, mais elle n’est pas venue. Je crois qu’il lui est arrivé quelque chose...
Je tapotai pensivement ma lèvre avec mon stylo. Cardiff Jack jaillit dans mon esprit et, à en croire l’expression troublée de Julie, l’éventreur des temps modernes assombrissait lui aussi ses pensées.
— La mère de Faye, tu connais son nom ?
— Nadine. Nadine Collister. Elle a un magasin d’antiquités à Swansea, d’après ce que Faye m’a dit. Elle vit près de Birchgrove, dans une grande baraque.
— Je vais essayer de retrouver Nadine et lui parler, dis-je en lançant à Julie un sourire optimiste. Peut-être que Faye a décidé de faire profil bas et de passer du temps avec sa mère.
— Peut-être, répondit Julie d’un air dubitatif.
Elle se leva, puis se dirigea vers la porte de mon bureau.
— Merci pour ton aide, Sam. Je t’en suis reconnaissante.
— Sois prudente, Julie.
— Je le serai. Encore quelques nuits, puis j’arrêterai définitivement de faire le trottoir.
Chapitre deux
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Après avoir parcouru le bottin, je trouvai les adresses privée et professionnelle de Nadine Collister. L’après-midi était bien avancé et, étant donné la soixantaine de kilomètres de route, je décidai de lui rendre visite à son domicile.
J’empruntai la M4 direction Birchgrove, en périphérie de Swansea, la deuxième ville la plus importante du Pays de Galles. La mère de Faye vivait dans un quartier huppé, dans un grand pavillon entouré par des terrains de tennis, un practice de golf et un terrain de jeux. Le toit de la maison était en ardoise grise, ses murs, blanchis à la chaux. Tentaculaire et somptueux, le pavillon était visiblement la demeure d’un millionnaire. Je me demandai pourquoi Faye avait choisi de tourner le dos à ce luxe pour faire le tapin. Songeuse, je posai tour à tour les yeux sur le lierre, cultivé afin de couvrir une section du mur du rez-de-chaussée, les portes menant au patio, les fenêtres blindées et, sur ma gauche, les colonnes sculptées qui soutenaient un passage couvert menant vers
