Gustav Klimt
Par Jane Rogoyska et Patrick Bade
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À propos de ce livre électronique
«Faire un autoportrait ne m'intéresse pas. Les sujets de peinture qui m'intéressent ? Les autres et en particulier les femmes… » Aucune référence au monde extérieur ne vient contrarier le charme des allégories, portraits, paysages et autres personnages que l'artiste peint. Des couleurs et des motifs d'inspiration orientale (Klimt a été très influencé par le Japon, l'ancienne Egypte et la Ravenne byzantine), un espace bidimentionnel dépourvu de profondeur et une qualité souvent stylisée de l'image, autant d'éléments utilisés par le peintre pour créer une oeuvre séduisante, où le corps de la femme s'expose dans toute sa volupté. A 14 ans, il obtient une bourse d'Etat pour entrer à la Kunstgewerbeschule (l'Ecole viennoise des Arts et Métiers). Très vite, ses talents de peintre et de dessinateur s'affirment. Ses toutes remières oeuvres lui valent un succès inhabituellement précoce. Sa première grande initiative date de 1879 : il crée cette année-là la Künstlerkompagnie (la compagnie des artistes) avec son frère Ernst, et Franz Matsch. A Vienne, la fin du XIXe siècle est une période d'effervescence architecturale. L'empereur François- Joseph décide, en 1857, de détruire les remparts entourant le coeur médiéval de la ville. Le Ring, financé par l'argent du contribuable, est alors construit : de magnifiques résidences y côtoient de superbes parcs. Ces changements profitent à Klimt et à ses associés, leur fournissant de multiples occasions de faire montre de leur talent.
En 1897, Klimt, accompagné de quelques amis proches, quitte la très conservatrice Künstlerhausgenossenschaft (Société coopérative des artistes autrichiens) ; il fonde le mouvement Sécession et en prend la présidence. La reconnaissance est immédiate. Au-dessus du porche d'entrée de l'édifice, conçu par José Maria Olbrich est inscrite la devise du mouvement : «A chaque âge son art, à l'art sa liberté. » A partir de 1897, Klimt passa pratiquement tous ses étés sur l'Attersee, en compagnie de la famille Flöge. Durant ces périodes de paix et de tranquillité, il eut l'occasion de peindre de nombreux paysages qui constituent un quart de son oeuvre complète. Klimt exécute des croquis préparatoires à la plus grande partie de ses réalisations. Parfois, il exécute plus de cent études pour un seul tableau. Le caractère exceptionnel de l'oeuvre de Klimt tient peut-être à l'absence de prédécesseurs et de réels disciples. Il admirait Rodin et Whistler sans les copier servilement. En retour, il fut admiré par les peintres viennois de la jeune génération, tels Egon Schiele et Oskar Kokoschka.
Jane Rogoyska
Jane Rogoyska is the acclaimed author of Gerda Taro: Inventing Robert Capa. She has a particular interest in the turbulent period from the 1930s to the Cold War in Europe. Her research into the Katyn Massacre led to her first novel, Kozlowski (long-listed for the Desmond Elliott Prize) and Still Here: A Polish Odyssey which she wrote and presented for BBC Radio 4.
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Aperçu du livre
Gustav Klimt - Jane Rogoyska
La Sécession viennoise
Huit ans de Sécession (mars 1897 – juin 1905)
Critique – Polémique – Chronique
Par Ludwig Hevesi, Vienne 1906
La Sécession viennoise[1]
Le conseil municipal a pris ces jours-ci, dans une heure éclairée, la décision de laisser à la Vereinigung bildender Künstler Österreichs (Union des artistes plasticiens d’Autriche), sous certaines conditions qui nécessitent cependant une certaine modération, un terrain à bâtir au nouveau coin de la rue Wollzeile pour la construction d’un bâtiment d’exposition. On appelle cela une « nouvelle locale viennoise », mais on trouve dans celle-ci beaucoup plus que dans toutes les les rubriques d’actualités de plusieurs décennies de publications. Une extension de la ville dans le domaine des arts plastiques se profile : le centre d’art qu’est Vienne, cette immense petite ville, doit enfin devenir une grande Vienne, une Vienne réellement nouvelle. Les Viennois vont être surpris car les conspirateurs ont travaillé sur ce projet dans le silence le plus profond ; le fait accompli parle aujourd’hui, car l’entreprise audacieuse est déjà provisoirement assurée pour dix ans, artistiquement et financièrement. C’est l’énergie d’un groupe de jeunes artistes au sang fort et moderne qui a lancé ce mouvement, le plus radical à Vienne depuis l’extraordinaire tempérament d’Hans Makarts qui avait enflammé tout le monde de l’art. Cela aurait pu devenir quelque chose, comme la Vereinigung der « Elf »(Union des « Onze ») à Berlin qui expose dans le salon d’art de Schulte, ou une dénommée « sécession » comme à Munich, Paris et d’autres centres d’art, même d’Amérique, un exode vers la montagne sacrée, moitié opposition, moitié fondation nouvelle, avec un anti-salon qui, naturellement, aura fortement le caractère d’un Salon des Rejetés. Mais ces jeunes Viennois courageux sont également des patriotes avisés. Ni frondeurs, ni combattants pour la liberté, ils ne veulent pas mener de guérilla académique ou artistique. Même l’envie de jouer un tour aux Anciens ne les a pas titillés. Ils ne veulent fâcher personne, pas même se mettre en avant, ils aspirent simplement à relever le bas niveau actuel de l’art autrichien (pas simplement viennois) au niveau international.
Eux-mêmes résument leur point de vue de la façon suivante :
Une Vereinigung bildender Künstler Osterreichs (V. b. K. Ö.) férue de son idéal, constituée d’une ribambelle d’artistes qui croient sans faille à l’avenir artistique de la ville de Vienne, soutenue par une série de véritables amateurs d’art prêts à faire des sacrifices, sans considérations coopératives ou matérielles, en quelque sorte amenée à rayonner idéalement et artistiquement.
La V. b. K. Ö. est cependant une société de lutte car elle veut combattre la routine dans l’art. Seule, elle n’y arrivera pas par une politique spectaculaire mais par la poursuite d’objectifs purement artistiques : l’éducation de l’œil des masses à la compréhension de l’évolution permanente de l’art actuel.
La Mort de Juliette, 1886.
Crayon noir avec rehauts de blanc, 27,6 x 42,4 cm.
Graphische Sammlung Albertina, Vienne.
Tête d’homme allongé
Peinture de plafond du théâtre
impérial viennois, 1886-1888.
Craie noire, rehauts de blanc, 28 x 43 cm.
Graphische Sammlung Albertina, Vienne.
Le mieux qu’elle ait l’intention d’offrir serait alors naturellement l’ennemi du bien, et à plus forte raison celui du mal ! Cela doit être entrepris avec persévérance pour déshabituer le public du mal, pour rendre ce dernier inadmissible en endormant ensuite la demande. Quelques noms prouvent à quel point la nécessité profonde d’une telle renaissance se fait sentir, même parmi les artistes les plus importants qui planent certainement au-dessus de tout soupçon d’arrivisme. Le doyen Rudolph Alt comme président honoraire : mais ne devrait-il pas être désapprouvé par cet unique fait ? Quelques professeurs universitaires sont aussi du combat : Myslbek, Hellmer, Julian Falat, Hynais. Parmi nos jeunes, ce sont surtout Engelhart et Moll qui ont ouvert la voie grâce à leur énergie. Bernatzik, Bacher, Klimt, Krämer, Knüpfer, Mayreder, Ottenfeld, Stöhr, Jettel et Delug entre autres ont déjà adhéré à la ligue[2]. Et les jeunes artistes à l’étranger acclament son salut. La nouvelle Munich et la nouvelle Berlin soutiennent avec détermination la nouvelle Vienne. Stuck, Marr, Herterich, Dettmann, Kuehl, Dill et d’autres, ainsi que des maîtres parisiens en personne se sont inscrits en tant que membres extérieurs. Une fédération de jeunes est toujours internationale car elle a une responsabilité commune : l’existence de son vivant. Cet accord général est pour Vienne une garantie artistique. Il devient pourtant difficile d’une année sur l’autre de maintenir le caractère européen d’une exposition viennoise. Ne serait-ce que lors de la dernière exposition internationale à la maison des artistes, les trente mille florins accordés par le gouvernement ne suffirent pas pour acheter des œuvres étrangères. Les galeries de Munich, Berlin, Dresde suivent le rythme du mouvement mondial et assurent ainsi la relève par une matière culturelle moderne. À Vienne, les moyens deviennent de plus en plus réduits ; sans l’empereur et le prince Liechtenstein, tout serait depuis longtemps en sommeil. C’est même devenu d’une évidence effrayante lors de l’exposition de printemps de cette année où Vienne se retrouva sur le banc d’isolement. Aucune exposition annuelle n’a déclenché aussi peu d’engouement depuis longtemps. On se retrouve entre soi comme dans un club privé, on se connaît déjà par cœur les uns les autres, personne n’a rien de nouveau à dire. Le tout repose sur une douzaine d’yeux à travers lesquels on peut voir la raison d’une âme d’artiste forte et vivante. Les raisons de ce bourbier ne sont pas inconnues ; nous aussi les avons suffisamment soulignées à différentes occasions. Les fondations de l’Académie et de la Maison des artistes sont réduites à néant en raison de l’abolition de la chaire, de la conquête du prix par les nouveaux artistes, de cette exceptionnelle commande et de la décision définitive du jury. Dans la faiblesse des conditions viennoises, les zones d’ombre de toute l’administration artistique, exercée officiellement et en corporation, se sont révélées fatales. Ainsi, si la vigueur heureusement inusable de ce peuple explose enfin dans une action de libération, c’est aussi un acte d’aide envers soi-même. La nouvelle union va à nouveau permettre une concurrence artistique. Plusieurs choses ne seront plus possibles à Vienne : par exemple qu’un Schindler n’ait pas réussi, deux années avant sa mort, au point culminant de son talent, à présenter vingt-huit tableaux lors de l’exposition annuelle, et que les quatorze finalement acceptés aient été dispersés dans toutes les pièces de la maison. Un nouveau Schindler ira justement rue Wollzeile.
Le foyer du feu nouvellement allumé doit bien entendu être, comme à Munich, un bâtiment d’exposition unique : une Maison des artistes nouvelle et libre. De cette nouvelle fondation, peut-être l’Académie elle-même est-elle à conquérir, comme à Munich, et à partir de là, on peut enfin trouver une galerie d’art moderne, un « Luxembourg[3] » viennois.
Allégorie de la sculpture, 1889.
Crayon et aquarelle, 44 x 30 cm.
Historisches Museum, Vienne.
À gauche : Art grec, 1890-1891.
Huile sur plâtre, 230 x 80 cm.
Kunsthistorisches Museum, Vienne.
À droite : Art égyptien II, 1890-1891.
Huile sur plâtre, 230 x 80 cm.
Kunsthistorisches Museum, Vienne.
Art Egyptien I
(Jeunes Filles avec Horus), 1890-1891.
Huile sur plâtre, 230 x 230 cm.
Kunsthistorisches Museum, Vienne.
