Papers by Vanessa Manceron
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Techniques & culture, 2017
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ethnologie française, 2015
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ethnologie française, 2015
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Terrain, 2008
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Gradhiva , 28 , 2018
With the launch of Apollo 17 in December 1972, NASA put an end to its lunar exploration programme... more With the launch of Apollo 17 in December 1972, NASA put an end to its lunar exploration programme. When that same year it sent Voyager 1 and then, the next year, Voyager 2 to Jupiter, Uranus, Saturn and Neptune, astrophysicist Carl Sagan asked that a small and very light plaque, known as the Golden Record, be fixed to each probe. In this “message to potential extraterrestrial civilisations”, Sagan and its team included 108 photographs “of our planet, ourselves and our civilisation” along with “90 minutes of the most beautiful music in the world, an audio essay on evolution entitled The Sounds of Earth, as well as greetings in some 60 human languages (and wale sounds).”
Now imagine.
Imagine that anthropologists were given the opportunity to do the same thing. What would we should choose to send to space? What would our message be? How would we agree on its content? Given our present situation, what would deserve to be selected and transmitted?
En décembre 1972, avec le lancement de la sonde Apollo 17, la Nasa mettait un terme à son programme d’exploration de la Lune. Lorsque cette même année et la suivante, elle envoya Voyager 1 puis Voyager 2 à destination de Jupiter, Uranus, Saturne et Neptune, l’astrophysicien Carl Sagan demanda de fixer sur les sondes une plaque aux dimensions réduites et très légère, qui a atteint la postérité sous le nom de Golden Record. Pour ce « message à destination de possibles civilisations extra-terrestres », Sagan et son équipe choisirent cent dix-huit photographies « de notre planète, de nous-mêmes et de notre civilisation », qu’accompagnaient encore « 90 minutes de la meilleure musique au monde, un essai audio sur l’évolution intitulé The Sounds of Earth, ainsi que des salutations dans une soixantaine de langages humains (et en langage baleine) ».
Imaginons.
Imaginons que l’occasion soit donnée à une anthropologue de rejouer ce geste. Que choisirions-nous d’envoyer dans l’espace ? Quel serait notre message ? Comment nous accorderions-nous sur son contenu ? Qu’est-ce qui, au regard de l’horizon qui est le nôtre aujourd’hui, mériterait d’être sélectionné, transmis ?
Bookmarks Related papers MentionsView impact
C et article s’intéresse aux diverses manières dont la discipline
anthropologique a objectivé la ... more C et article s’intéresse aux diverses manières dont la discipline
anthropologique a objectivé la place des animaux dans ses objets de recherche durant les trente dernières années. Attentive aux renouvellements conceptuels et méthodologiques qui agitent actuellement l’ethnologie sous l’impulsion du tournant post-symbolique, l’auteur examine les changements en cours ainsi que les critiques adressées au passé de la discipline, en posant la question de ce que les ethnologues gagnent et perdent scientifiquement à considérer l’agentivité des animaux de manière symétrique.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Pour comprendre, dans le cadre de KASS (Kinship and Social Security), l’importance et la nature... more Pour comprendre, dans le cadre de KASS (Kinship and Social Security), l’importance et la nature des liens de parenté en milieu urbain, l’enquête ethno- graphique a pris place dans un grand immeuble de la ville de Nanterre. Elle montre que, appuyées sur le système des aides publiques et fondées sur des relations affectives, les relations verticales relèvent d’une forme d’obligation morale et les relations horizontales de l’ordre de l’électif. En raison de l’histoire particulière de ce bâtiment, ces relations s’articulent à un solide réseau de voisinage. On ne dira plus que l’individualisme et le salariat contemporains ont fait disparaître les liens inter- générationnels, qui participent de la moderniteé urbaine en France.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Papers by Vanessa Manceron
Now imagine.
Imagine that anthropologists were given the opportunity to do the same thing. What would we should choose to send to space? What would our message be? How would we agree on its content? Given our present situation, what would deserve to be selected and transmitted?
En décembre 1972, avec le lancement de la sonde Apollo 17, la Nasa mettait un terme à son programme d’exploration de la Lune. Lorsque cette même année et la suivante, elle envoya Voyager 1 puis Voyager 2 à destination de Jupiter, Uranus, Saturne et Neptune, l’astrophysicien Carl Sagan demanda de fixer sur les sondes une plaque aux dimensions réduites et très légère, qui a atteint la postérité sous le nom de Golden Record. Pour ce « message à destination de possibles civilisations extra-terrestres », Sagan et son équipe choisirent cent dix-huit photographies « de notre planète, de nous-mêmes et de notre civilisation », qu’accompagnaient encore « 90 minutes de la meilleure musique au monde, un essai audio sur l’évolution intitulé The Sounds of Earth, ainsi que des salutations dans une soixantaine de langages humains (et en langage baleine) ».
Imaginons.
Imaginons que l’occasion soit donnée à une anthropologue de rejouer ce geste. Que choisirions-nous d’envoyer dans l’espace ? Quel serait notre message ? Comment nous accorderions-nous sur son contenu ? Qu’est-ce qui, au regard de l’horizon qui est le nôtre aujourd’hui, mériterait d’être sélectionné, transmis ?
anthropologique a objectivé la place des animaux dans ses objets de recherche durant les trente dernières années. Attentive aux renouvellements conceptuels et méthodologiques qui agitent actuellement l’ethnologie sous l’impulsion du tournant post-symbolique, l’auteur examine les changements en cours ainsi que les critiques adressées au passé de la discipline, en posant la question de ce que les ethnologues gagnent et perdent scientifiquement à considérer l’agentivité des animaux de manière symétrique.
Now imagine.
Imagine that anthropologists were given the opportunity to do the same thing. What would we should choose to send to space? What would our message be? How would we agree on its content? Given our present situation, what would deserve to be selected and transmitted?
En décembre 1972, avec le lancement de la sonde Apollo 17, la Nasa mettait un terme à son programme d’exploration de la Lune. Lorsque cette même année et la suivante, elle envoya Voyager 1 puis Voyager 2 à destination de Jupiter, Uranus, Saturne et Neptune, l’astrophysicien Carl Sagan demanda de fixer sur les sondes une plaque aux dimensions réduites et très légère, qui a atteint la postérité sous le nom de Golden Record. Pour ce « message à destination de possibles civilisations extra-terrestres », Sagan et son équipe choisirent cent dix-huit photographies « de notre planète, de nous-mêmes et de notre civilisation », qu’accompagnaient encore « 90 minutes de la meilleure musique au monde, un essai audio sur l’évolution intitulé The Sounds of Earth, ainsi que des salutations dans une soixantaine de langages humains (et en langage baleine) ».
Imaginons.
Imaginons que l’occasion soit donnée à une anthropologue de rejouer ce geste. Que choisirions-nous d’envoyer dans l’espace ? Quel serait notre message ? Comment nous accorderions-nous sur son contenu ? Qu’est-ce qui, au regard de l’horizon qui est le nôtre aujourd’hui, mériterait d’être sélectionné, transmis ?
anthropologique a objectivé la place des animaux dans ses objets de recherche durant les trente dernières années. Attentive aux renouvellements conceptuels et méthodologiques qui agitent actuellement l’ethnologie sous l’impulsion du tournant post-symbolique, l’auteur examine les changements en cours ainsi que les critiques adressées au passé de la discipline, en posant la question de ce que les ethnologues gagnent et perdent scientifiquement à considérer l’agentivité des animaux de manière symétrique.
amateurs, et portent le nom paradoxal de « naturaliste ». Sans eux, la mise en visibilité de la disparition des espèces et l’idée même de Sixième extinction n’auraient pu voir le jour. Ils oeuvrent inlassablement et la tâche est immense. Et pourtant, dans les arènes de l’écologie politique, on ne les entend pas ou peu. N’ont-ils donc que des noms de plantes et d’animaux à égrener, quand les militants occupent des Zones à Défendre, quand les philosophes forgent des récits de réconciliation et de considération, quand les anthropologues documentent des modalités alternatives de perception et de cohabitation avec le vivant et quand les historiens et sociologues des sciences dénoncent la grande coupure cartésienne ? Tout l’enjeu de cet ouvrage est de montrer qu’il n’en est rien, et que l’attention forcenée qu’ils portent au vivant est un rouage essentiel d’un rapport au monde en cours de recomposition. C’est en cheminant aux côtés des naturalistes, en portant une attention exigeante à ce qu’ils disent et font, aux lieux qu’ils habitent, à leurs manières singulières de s’engager, de connaître et de se relier au vivant, qu’une chance est offerte de défaire les attendus et d’interroger autrement le régime moderne du rapport à la nature. S’il semble communément admis que l’art de lire la nature serait perdu sous le coup de l’urbanisation massive et en raison d’une ontologie moderne qui tient la nature à distance et à disposition, alors le régime d’attention empirique des naturalistes offre un contre-exemple que l’on se doit de penser. Ce sont les formes d’ambivalence que les vies de ces hommes et ces femmes expérimentent, au coeur même de la modernité, sans pour autant chercher à renverser l’ordre des choses, qui les rend si fascinants. Déroutants, les naturalistes amateurs le sont à bien des égards et pour en prendre la pleine mesure, il faut se rendre dans les campagnes anglaises où l’histoire naturelle est vive, et n’est pas tenue pour une activité résiduelle et anachronique, au motif qu’elle serait devenue un loisir plus qu’une contribution à la connaissance. On assiste en effet outre-manche à une remarquable fécondité de ces marges, assortie d’un jeu collaboratif toujours renouvelé entre scientifiques, amateurs, professionnels de la conservation, militants de la protection et adhérents des Trusts qui se comptent par milliers. Ce livre est construit comme un récit en plongée progressive, à partir de campagnes peuplées de citadins où l’ensemble du territoire est socialisé. Ici, la nature n’est pas le terroir, ni le sauvage, mais un milieu qui doit sa raison d’être à la présence des fougères, des chauve-souris, des papillons, mais aussi du bétail et des humains en nombre, un milieu où l’impérieuse nécessité d’une cohabitation s’impose dans tout son évidence. On y voit se déployer des formes d’attention aux vivants motivées par aucune autre nécessité que celle de les connaître pour ce qu’ils sont et font. L’engagement des naturalistes, s’il ne dépend pas d’un mode de vie en lien avec des formes d’utilisation des milieux, n’en est pas moins souverain, exigeant et intense. Depuis l’enfance, leur existence est intimement et solidement arrimée à celles des êtres qu’ils observent, créant des formes d’appariement durables et constitutifs de ce qu’ils sont devenus à la fois comme personne et comme citoyen. Ils en racontent l’histoire dans leurs témoignages et leurs écrits autobiographiques. Leur naturalisme est à la fois un rapport très concret au monde, un mode de vie et un engagement existentiel. Se dessine également une épistémologie troublante. Ces praticiens aguerris héritiers du grand projet intellectuel de classification universelle des formes de vie, naviguent dans la taxonomie linnéenne, non pas pour réduire le monde à un ordre donné d’avance, mais pour mieux le déplier
et en explorer les incertitudes, les chatoiements, les transformations dans l’espace et le temps. Avec le peu de goût qu’ils manifestent pour les grandes explications scientifiques, avec leur réticence à parler de la nature au singulier car tout n’est que milieux, situations, évènements et pluralité de formes de vie, ils ont en partage un régime de savoirs qui n’est pas détachable d’une expérience personnelle qui engage profondément la personne et sa subjectivité. Il s’agit d’une science d’amateurs, opiniâtre et sensible, avec des chercheurs, des animaux et des végétaux qui s’agrègent diversement. D’où cette singulière propension des naturalistes à s’émerveiller des virtualités de la vie sauvage. En suivant Liz sur les chemins dans sa quête intense des plantes vasculaires de sa paroisse ou bien Robin qui depuis 35 ans arpente le territoire d’une soixantaine de buses variables qu’il connait toutes individuellement, on mesure combien leurs méthodes d’observation produisent des savoirs uniques et exceptionnels, ainsi que des modes d’immersion captivants dans le monde des êtres qu’ils côtoient. Depuis des décennies, les naturalistes sont engagés dans la tragédie de l’érosion du vivant qui charrie ses fantômes, mais produit aussi des forces vives qui les mettent en mouvement. Ni lanceurs d’alerte, ni militants, ni adeptes de la rhétorique de l’effondrement ou des rapports de force, ils travaillent discrètement, sans relâche, pour témoigner et rendre visible une évolution qui exige la participation du plus grand nombre pour savoir précisément ce qu’il se passe d’années en années. Et s’il est possible qu’ils participent de la sorte au rêve panoptique d’une surveillance globale du vivant, on doit prendre toute la mesure du sens local de leurs inventaires, où s’invente une éthique communautaire élargie aux non humains. Les naturalistes ne sont ni des gardiens ni des surveillants : ils veillent par souci de solidarité et d’équité (et non d’égalité) sur ces habitants discrets qui manquent de place et de respiration.