Papers by Christine Jungen
Gradhiva , 28 , 2018
With the launch of Apollo 17 in December 1972, NASA put an end to its lunar exploration programme... more With the launch of Apollo 17 in December 1972, NASA put an end to its lunar exploration programme. When that same year it sent Voyager 1 and then, the next year, Voyager 2 to Jupiter, Uranus, Saturn and Neptune, astrophysicist Carl Sagan asked that a small and very light plaque, known as the Golden Record, be fixed to each probe. In this “message to potential extraterrestrial civilisations”, Sagan and its team included 108 photographs “of our planet, ourselves and our civilisation” along with “90 minutes of the most beautiful music in the world, an audio essay on evolution entitled The Sounds of Earth, as well as greetings in some 60 human languages (and wale sounds).”
Now imagine.
Imagine that anthropologists were given the opportunity to do the same thing. What would we should choose to send to space? What would our message be? How would we agree on its content? Given our present situation, what would deserve to be selected and transmitted?
En décembre 1972, avec le lancement de la sonde Apollo 17, la Nasa mettait un terme à son programme d’exploration de la Lune. Lorsque cette même année et la suivante, elle envoya Voyager 1 puis Voyager 2 à destination de Jupiter, Uranus, Saturne et Neptune, l’astrophysicien Carl Sagan demanda de fixer sur les sondes une plaque aux dimensions réduites et très légère, qui a atteint la postérité sous le nom de Golden Record. Pour ce « message à destination de possibles civilisations extra-terrestres », Sagan et son équipe choisirent cent dix-huit photographies « de notre planète, de nous-mêmes et de notre civilisation », qu’accompagnaient encore « 90 minutes de la meilleure musique au monde, un essai audio sur l’évolution intitulé The Sounds of Earth, ainsi que des salutations dans une soixantaine de langages humains (et en langage baleine) ».
Imaginons.
Imaginons que l’occasion soit donnée à une anthropologue de rejouer ce geste. Que choisirions-nous d’envoyer dans l’espace ? Quel serait notre message ? Comment nous accorderions-nous sur son contenu ? Qu’est-ce qui, au regard de l’horizon qui est le nôtre aujourd’hui, mériterait d’être sélectionné, transmis ?
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ateliers d'anthropologie, 2015
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bulletin Des Bibliotheques De France, 2006
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Revue d'anthropologie des connaissances, 2013
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Revue d'anthropologie des connaissances, 2013
English translation of the introduction to "Les textures matérielles de l'accumulation".
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Revue d'anthropologie des connaissances, 2013
Présentation du dossier "Les textures matérielles de l'accumulation"
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Revue d'anthropologie des connaissances, 2013
Comment cataloguer un manuscrit arabe sous forme de microfilm ? À partir d’une enquête menée dans... more Comment cataloguer un manuscrit arabe sous forme de microfilm ? À partir d’une enquête menée dans deux centres de collecte de microfilms de manuscrits, cet article examine le geste de cataloguer, la constitution d’une notice comme mode de construction de portraits irréductibles les uns aux autres. À l’ère de la standardisation et de l’interopérabilité des catalogues, il s’agit ici de comprendre comment les catalogages in situ d’un objet à la matérialité propre proposent, à rebours des rêves de maîtrise complète, de collection totale et universelle de l’ensemble des manuscrits existants, des formulations et des configurations chaque fois singulières entre le texte, la collection et le corpus de ce qui est défini comme le « patrimoine manuscrit arabe et islamique ».
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Terrain, 2012
Comment faire vivre un manuscrit ? C’est la question qui se pose au centre des manuscrits créé da... more Comment faire vivre un manuscrit ? C’est la question qui se pose au centre des manuscrits créé dans la Bibliotheca Alexandrina, en Égypte, spécialisé dans la collecte, le traitement et la restauration de manuscrits arabes. Patrimoine littéraire et objet d’histoire, codex à conserver et livre à lire, le manuscrit a en effet pour particularité de se situer aussi bien dans l’univers textuel de la lecture et de la transmission érudite que dans celui matériel de la préservation et de la sauvegarde. Le suivi des traitements de l’objet manuscrit sous différentes formes (microfilm, codex, image numérisée) permet d’examiner la manière dont le manuscrit est déployé en versions alternatives : celles-ci proposent non seulement différentes relations entre le texte et la matière, la copie et l’original, l’authentique et la reproduction, mais également des ontologies plurielles du livre comme matière à lire, à manipuler et à contempler.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ateliers, 2012
Introduction au dossier "Pratiques d'archives"
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Villes, pratiques urbaines et construction nationale en Jordanie, 2011
Christine Jungen reminds us that the « Jordanianness » of Transjordan tribes is far from guar... more Christine Jungen reminds us that the « Jordanianness » of Transjordan tribes is far from guaranteed. She studies the complexities of the integration of tribes from former Transjordan into Hashemite Jordan using accounts of the rebellions against the State in the town of Kerak, “mother of rebellion.” The establishment of the Hashemite kingdom did not lead to the construction of a shared national history that transcends distinctive local identity. On the contrary; local history may give an account that goes against the state narrative: focusing on the concept of rebellion against state power, local history is primarily constructed against the State. In this context, the arrangement of these various narratives, and, more specifically, the link between the regular revival of these stories of revolt on the one hand, and, on the other hand, the declaration of unwavering loyalty to the monarchy is the product of a relationship between Keraki tribes and the Hashemite rule which is based on an interplay of inversion and reversal that is fundamentally ambiguous: supporting the king, and being against the king, swearing allegiance to the monarchy and establishing its status therefore constitute two contradictory aspects of a complex relationship. This relationship is conceptualized and made operative through a thickness of narrative which consists of a “dense” narrative of history. This history is not a means to building a collective identity, nor does it fit in with the national and territorial version of Jordanian history. It is a discursive space in which to build the connection and to conceptualize the terms of the relationship with the monarchy; for it is affiliation to the institution of the monarchy which, in this context, is the basis of belonging to Jordan and to a greater extent, of the Jordanian identity claimed by the Kerakis.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Communications, 2009
Comment fabriquer des documents authentiques en l’absence des documents originaux ? En Jordanie, ... more Comment fabriquer des documents authentiques en l’absence des documents originaux ? En Jordanie, dans le Centre de documents et manuscrits de l’Université jordanienne, employés et historiens sont engagés dans un inlassable travail de reproduction d’archives, de manuscrits, et de documents historiques. Dans ce cadre, cet article examine comment sont expérimentés des processus de certification et d’authenticité des documents reproduits, et analyse la confrontation des différents régimes d’appréhension, de manipulation et d’efficacité qui s’exercent sur le document « digne de foi ».
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ateliers, 2009
La notion d’archive va-t-elle de soi ? Ainsi, alors que l’historiographie occidentale a imposé l’... more La notion d’archive va-t-elle de soi ? Ainsi, alors que l’historiographie occidentale a imposé l’archive comme fondement de régime de véridiction de l’histoire, deux entreprises concurrentes d’écriture de l’histoire s’affrontent en Jordanie : l’histoire académique d’une part, universitaire, qui a placé l’archive comme source exclusive de vérité objective au cœur de son entreprise historiographique ; l’histoire tribale d’autre part, qui met en compétition différentes modalités d’authentification, entre autorité de la performance orale et autorité de l’écrit, autorité du locuteur et autorité de l’archive. Dans cet article, je reviens sur les étapes qui m’ont progressivement permis de saisir la pluralité des registres dans lesquels se déploie le rapport à l’archive et à l’histoire en Jordanie.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2006
En Jordanie, la pratique historiographique universitaire s’appuie sur un dispositif spécifique de... more En Jordanie, la pratique historiographique universitaire s’appuie sur un dispositif spécifique de conservation, de classement et de mise à disposition des archives. Celles-ci sont intégrées dans un ordre matériel et savant qui en conditionne les modalités d’accès, de lecture, et d’interprétation. Accéder à l’archive suppose ainsi la maîtrise d’un savoir-faire réservé aux experts, seuls habilités à en fournir une interprétation autorisée.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Books by Christine Jungen
Karthala, 2019
Qu’est-ce qu’un document d’archives dans le Moyen-Orient contemporain ? Comment le façonner et co... more Qu’est-ce qu’un document d’archives dans le Moyen-Orient contemporain ? Comment le façonner et comment le rendre efficace ? Quels en sont les enjeux de mémoire, de pouvoir, mais aussi de vérité, qui en modèlent les contours ?
Des archives orales de la nakba, la « catastrophe » palestinienne, accumulées pour pallier l’absence d’archives « classiques » ; des photographes libanais lancés dans un projet d’archivage de la photographie ; des bureaucrates ottomans essayant d’archiver l’eau ; mais aussi des caisses d’archives de l’État libanais qui disparaissent puis réapparaissent ; un flamboyant bâtiment d’Archives nationales sans archives, ou presque, dans le Golfe ; la fabrication d’archives de la guerre civile libanaise fictives, mais qui auraient pu exister…
Par une exploration éclectique de lieux dans lesquels sont constitués, conservés ou mobilisés des documents historiques, ce livre examine différentes manières de faire de l’archive aujourd’hui. Il étudie les espaces savants dans lesquels le document historique devient un objet d’intérêt, pour la possession et la conservation duquel sont mobilisés des hommes, des machines, des institutions, des techniques et des savoir-faire. En déplaçant l’examen de l’archive vers celui de ses pratiques et de ses expérimentations, il interroge les formats matériels du passé à partir desquels se dit et se transmet aujourd’hui l’histoire dans les pays du Moyen-Orient.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Papers by Christine Jungen
Now imagine.
Imagine that anthropologists were given the opportunity to do the same thing. What would we should choose to send to space? What would our message be? How would we agree on its content? Given our present situation, what would deserve to be selected and transmitted?
En décembre 1972, avec le lancement de la sonde Apollo 17, la Nasa mettait un terme à son programme d’exploration de la Lune. Lorsque cette même année et la suivante, elle envoya Voyager 1 puis Voyager 2 à destination de Jupiter, Uranus, Saturne et Neptune, l’astrophysicien Carl Sagan demanda de fixer sur les sondes une plaque aux dimensions réduites et très légère, qui a atteint la postérité sous le nom de Golden Record. Pour ce « message à destination de possibles civilisations extra-terrestres », Sagan et son équipe choisirent cent dix-huit photographies « de notre planète, de nous-mêmes et de notre civilisation », qu’accompagnaient encore « 90 minutes de la meilleure musique au monde, un essai audio sur l’évolution intitulé The Sounds of Earth, ainsi que des salutations dans une soixantaine de langages humains (et en langage baleine) ».
Imaginons.
Imaginons que l’occasion soit donnée à une anthropologue de rejouer ce geste. Que choisirions-nous d’envoyer dans l’espace ? Quel serait notre message ? Comment nous accorderions-nous sur son contenu ? Qu’est-ce qui, au regard de l’horizon qui est le nôtre aujourd’hui, mériterait d’être sélectionné, transmis ?
DOI : 10.3917/ving.103.0217
Books by Christine Jungen
Des archives orales de la nakba, la « catastrophe » palestinienne, accumulées pour pallier l’absence d’archives « classiques » ; des photographes libanais lancés dans un projet d’archivage de la photographie ; des bureaucrates ottomans essayant d’archiver l’eau ; mais aussi des caisses d’archives de l’État libanais qui disparaissent puis réapparaissent ; un flamboyant bâtiment d’Archives nationales sans archives, ou presque, dans le Golfe ; la fabrication d’archives de la guerre civile libanaise fictives, mais qui auraient pu exister…
Par une exploration éclectique de lieux dans lesquels sont constitués, conservés ou mobilisés des documents historiques, ce livre examine différentes manières de faire de l’archive aujourd’hui. Il étudie les espaces savants dans lesquels le document historique devient un objet d’intérêt, pour la possession et la conservation duquel sont mobilisés des hommes, des machines, des institutions, des techniques et des savoir-faire. En déplaçant l’examen de l’archive vers celui de ses pratiques et de ses expérimentations, il interroge les formats matériels du passé à partir desquels se dit et se transmet aujourd’hui l’histoire dans les pays du Moyen-Orient.
Now imagine.
Imagine that anthropologists were given the opportunity to do the same thing. What would we should choose to send to space? What would our message be? How would we agree on its content? Given our present situation, what would deserve to be selected and transmitted?
En décembre 1972, avec le lancement de la sonde Apollo 17, la Nasa mettait un terme à son programme d’exploration de la Lune. Lorsque cette même année et la suivante, elle envoya Voyager 1 puis Voyager 2 à destination de Jupiter, Uranus, Saturne et Neptune, l’astrophysicien Carl Sagan demanda de fixer sur les sondes une plaque aux dimensions réduites et très légère, qui a atteint la postérité sous le nom de Golden Record. Pour ce « message à destination de possibles civilisations extra-terrestres », Sagan et son équipe choisirent cent dix-huit photographies « de notre planète, de nous-mêmes et de notre civilisation », qu’accompagnaient encore « 90 minutes de la meilleure musique au monde, un essai audio sur l’évolution intitulé The Sounds of Earth, ainsi que des salutations dans une soixantaine de langages humains (et en langage baleine) ».
Imaginons.
Imaginons que l’occasion soit donnée à une anthropologue de rejouer ce geste. Que choisirions-nous d’envoyer dans l’espace ? Quel serait notre message ? Comment nous accorderions-nous sur son contenu ? Qu’est-ce qui, au regard de l’horizon qui est le nôtre aujourd’hui, mériterait d’être sélectionné, transmis ?
DOI : 10.3917/ving.103.0217
Des archives orales de la nakba, la « catastrophe » palestinienne, accumulées pour pallier l’absence d’archives « classiques » ; des photographes libanais lancés dans un projet d’archivage de la photographie ; des bureaucrates ottomans essayant d’archiver l’eau ; mais aussi des caisses d’archives de l’État libanais qui disparaissent puis réapparaissent ; un flamboyant bâtiment d’Archives nationales sans archives, ou presque, dans le Golfe ; la fabrication d’archives de la guerre civile libanaise fictives, mais qui auraient pu exister…
Par une exploration éclectique de lieux dans lesquels sont constitués, conservés ou mobilisés des documents historiques, ce livre examine différentes manières de faire de l’archive aujourd’hui. Il étudie les espaces savants dans lesquels le document historique devient un objet d’intérêt, pour la possession et la conservation duquel sont mobilisés des hommes, des machines, des institutions, des techniques et des savoir-faire. En déplaçant l’examen de l’archive vers celui de ses pratiques et de ses expérimentations, il interroge les formats matériels du passé à partir desquels se dit et se transmet aujourd’hui l’histoire dans les pays du Moyen-Orient.