- Food Practices, Religion and Politics, Food Security and Insecurity, Anthropology of Food, Buddhism, Shamanism, and 28 moreTibeto-Mongolian Buddhism, Material Culture Studies, Chaîne Opératoire, Mongolian Studies, Anthropology of Mongolia, Anthropology, Ritual, Funeral Practices, Anthropology of Death, Zoonoses, Compromise, Resistance (Social), Animal Infectious Diseases, Animal Diseases, Zoonosis, Emerging Zoonotic Disease, Animal Studies, Infectious disease epidemiology, Brucellosis, Foot and Mouth Disease, Anthrax, Surveillance Epidemiology, Environmental Policy and Governance, Disease Outbreaks, Pastoralism (Social Anthropology), Nomadic/Indigenous People, Ecology, and Ecological Anthropologyedit
Research Interests:
For Mongols, sharing food is more than just eating meals. Through a process of “opening” and “closing”, on a daily basis or at events, in the family circle or with visitors, sharing food guarantees the proper order of social relations. It... more
For Mongols, sharing food is more than just eating meals. Through a process of “opening” and “closing”, on a daily basis or at events, in the family circle or with visitors, sharing food guarantees the proper order of social relations. It also ensures the course of the seasons and the cycle of human life. Through food sharing, humans thus invite happiness to their families and herds. Sandrine Ruhlmann has lived long months, since 2000, in the Mongolian steppe and in the city. She describes and analyses in detail the contemporary food system and recognizes intertwined ideas and values inherited from shamanism, Buddhism and communist ideology. Through meat-on-the-bone, creamy milk skin, dumplings or sole-shaped cakes, she highlights a whole way of thinking and living.
Text revised and expanded by Sandrine Ruhlmann
Translated from the French by Nora Scott
Translated from L’appel du bonheur. Le partage alimentaire mongol by Sandrine Ruhlmann, first published in French in 2016 by the Centre d’Études Mongoles et Sibériennes, as the 5th volume of the series Nord- Asie, the supplement to Études mongoles & sibériennes, centrasiatiques & tibétaines.
ISBN 978-90-04-40965-1
https://brill.com/view/title/54850?lang=en
Text revised and expanded by Sandrine Ruhlmann
Translated from the French by Nora Scott
Translated from L’appel du bonheur. Le partage alimentaire mongol by Sandrine Ruhlmann, first published in French in 2016 by the Centre d’Études Mongoles et Sibériennes, as the 5th volume of the series Nord- Asie, the supplement to Études mongoles & sibériennes, centrasiatiques & tibétaines.
ISBN 978-90-04-40965-1
https://brill.com/view/title/54850?lang=en
Research Interests:
For Mongolian people, sharing food goes far beyond than merely feeding. By a set of “opening” and “closing”, for everyday life or for special events, in the family circle or with visitors, sharing food ensures the good order of social... more
For Mongolian people, sharing food goes far beyond than merely feeding. By a set of “opening” and “closing”, for everyday life or for special events, in the family circle or with visitors, sharing food ensures the good order of social relationships. It ensures also the good order of seasonal rhythm and of human life cycle. It therefore attracts happiness to humans and their herds.
Between 2000 and 2015, Sandrine Ruhlmann has lived long months in the Mongolian steppe and in the city. She describes and analyses in detail the existing food system. She recognizes in this latter intermingled ideas and values inherited from Shamanism, Buddhism, and from Communist ideology. Through the meat on bone, the fermented milk, the ravioli, or the odd soleshoe-shaped pastries a way of thinking and of living is revealed.
Pour les Mongols, partager de la nourriture, c’est bien plus et bien autre chose que se nourrir. En famille ou avec des visiteurs, au quotidien ou lors d’événements, le partage garantit, par un jeu d’« ouverture » et de « fermeture », le bon ordre des relations sociales, du déroulement des saisons et du cycle de la vie humaine. Il attire ainsi le « bonheur » sur les humains et leurs troupeaux.
Sandrine Ruhlmann, qui a vécu de longs mois en Mongolie de 2000 à 2015, tant dans la steppe qu’en ville, décrit et analyse en détail le système alimentaire actuel. Elle y reconnaît, entremêlées, des idées et des valeurs héritées du chamanisme, du bouddhisme et de l’idéologie communiste. À travers la viande sur l’os, le lait fermenté, les raviolis ou les gâteaux-semelle, c’est toute une façon de penser et de vivre qui se révèle.
Between 2000 and 2015, Sandrine Ruhlmann has lived long months in the Mongolian steppe and in the city. She describes and analyses in detail the existing food system. She recognizes in this latter intermingled ideas and values inherited from Shamanism, Buddhism, and from Communist ideology. Through the meat on bone, the fermented milk, the ravioli, or the odd soleshoe-shaped pastries a way of thinking and of living is revealed.
Pour les Mongols, partager de la nourriture, c’est bien plus et bien autre chose que se nourrir. En famille ou avec des visiteurs, au quotidien ou lors d’événements, le partage garantit, par un jeu d’« ouverture » et de « fermeture », le bon ordre des relations sociales, du déroulement des saisons et du cycle de la vie humaine. Il attire ainsi le « bonheur » sur les humains et leurs troupeaux.
Sandrine Ruhlmann, qui a vécu de longs mois en Mongolie de 2000 à 2015, tant dans la steppe qu’en ville, décrit et analyse en détail le système alimentaire actuel. Elle y reconnaît, entremêlées, des idées et des valeurs héritées du chamanisme, du bouddhisme et de l’idéologie communiste. À travers la viande sur l’os, le lait fermenté, les raviolis ou les gâteaux-semelle, c’est toute une façon de penser et de vivre qui se révèle.
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Si la base de l’alimentation des familles mongoles, urbaines et rurales, nomades et sédentaires, demeure la viande et les produits laitiers – les produits qui nourrissent, font repas et sont socialement valorisés –, le régime alimentaire... more
Si la base de l’alimentation des familles mongoles, urbaines et rurales, nomades et sédentaires, demeure la viande et les produits laitiers – les produits qui nourrissent, font repas et sont socialement valorisés –, le régime alimentaire se modifie sur l’ensemble du territoire de façon notable depuis le début des années 2000. Sous l’impulsion d’une politique de santé publique de diversification alimentaire amorcée dans les années 1990, beaucoup de familles intègrent progressivement dans leur alimentation quotidienne des farineux (consistance) et des légumes (diverses propriétés nutritives et nutritionnelles). Ces produits sont cependant coûteux pour une majorité de foyers domestiques. Cet article présentera les activités d’une famille d’un petit village provincial de l’est de la Mongolie, qui cultive un potager de légumes en marge de ce village, dont une partie est destinée à approvisionner les membres de la famille élargie au niveau de la commune, ainsi que leur petit magasin d’alimentation générale au village. Après avoir décrit le lieu de production familiale et les produits cultivés, cette note tracera les contours des circuits informels et formels de ces produits pour mettre en évidence les liens sociaux et économiques créés, entretenus et mobilisés par les familles à différents desseins. Car ce potager est la source d’entraides économiques et sociales où les légumes cultivés et récoltés font l’objet d’échanges contre des biens et/ou des services.
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En Mongolie, le jour du mariage, la femme s’acquitte d’une épreuve pour faire partie de la lignée du père de l’homme qu’elle épouse : allumer un feu. Ce rite est la composante fondamentale de l’efficacité du rituel. En allumant le feu, la... more
En Mongolie, le jour du mariage, la femme s’acquitte d’une épreuve pour faire partie de la lignée du père de l’homme qu’elle épouse : allumer un feu. Ce rite est la composante fondamentale de l’efficacité du rituel. En allumant le feu, la femme donne la garantie de sa compétence à tenir un foyer domestique et à perpétuer la lignée paternelle qu’elle intègre. Le rituel matrimonial, souple, permet des variations mais ne peut pas faire l’économie de cette séquence résultant d’un acte technique traditionnel et efficace dont il s’agit ici de montrer ce qu’il fait à une famille, à deux familles, à des êtres liés et leur permet d’obtenir.
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Cet article montre comment, dans les années 2000-2020, des éleveurs nomades mongols prennent en compte, dans leurs pratiques et dans leurs discours, les bactéries dans la fabrication des produits laitiers. Des dispositifs techniques mis... more
Cet article montre comment, dans les années 2000-2020, des éleveurs nomades mongols prennent en compte, dans leurs pratiques et dans leurs discours, les bactéries dans la fabrication des produits laitiers. Des dispositifs techniques mis en place permettent l’élimination de « mauvaises bactéries » et le développement de « bonnes bactéries ». L’analyse de la technologie laitière permet de dessiner les contours d’une conception mongole du monde bactérien des laitages qui, en contexte postcommuniste de démocratisation et de mondialisation, consiste en un art de la composition entre différents systèmes de valeurs, notamment bouddhisme, chamanisme, communisme hygiénique et normalisation sanitaire internationale.
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Spécialiste des techniques et des pratiques alimentaires des Mongols depuis 20 ans, elle étudie la gestion des maladies animales depuis 2013, en collaboration notamment avec F. Keck du Laboratoire d'anthropologie sociale. Dans le cadre... more
Spécialiste des techniques et des pratiques alimentaires des Mongols depuis 20 ans, elle étudie la gestion des maladies animales depuis 2013, en collaboration notamment avec F. Keck du Laboratoire d'anthropologie sociale. Dans le cadre d'une collaboration plus récente avec l'équipe Éco-anthropologie (UMR7206, CNRS, MNHN), Sandrine Ruhlmann et la spécialiste en anthropologie génétique Laure Ségurel ont mené une enquête préparatoire en Mongolie, dans la province du Töv, auprès de six familles d'éleveurs nomades sur les techniques de transformation du lait et les pratiques de consommation des produits laitiers (financement ANR, projet « Microregal » porté par L. Ségurel). L'objectif était de relever le type et la quantité de produits laitiers produits et consommés par jour et par personne et de questionner chacun sur sa digestion des produits, notamment sur ses maux de ventre et la qualité de ses selles. Elles ont interrogé tous les membres des familles, hommes et femmes, adultes et enfants, sur la consommation et la digestion des laitages aux différents âges de la vie d'un humain : toute petite enfance, enfance, adolescence, adulte.
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In Mongolia, since the collapse of communism in 1990, the government has implemented a centralized system of veterinary care inherited from the Communist period that suffers from inadequate infrastructures. Highly contagious diseases... more
In Mongolia, since the collapse of communism in 1990, the government has implemented a centralized system of veterinary care inherited from the Communist period that suffers from inadequate infrastructures. Highly contagious diseases chronically re-emerge, undermining the country, its economy, and the way of life of its affected inhabitants. Since the early 2000s, the government has put in place a new surveillance system that relies on nomadic herders as 'sentinels'. These herders combine popular perceptions and treatments of animal diseases with some veterinary practices and international standards of surveillance and control. But they sometimes refuse to cooperate with private veterinarians or report symptoms, out of a lack of trust in the system of financial compensation for culled herds, compensation that – if sufficient – would enable them to maintain a substantial herd and a nomadic way of life. This article argues that Mongolia constitutes a sort of laboratory to study a neoliberal governmentality toward animal diseases, where the capacities to manage diseases that spread across species (wild/domestic, animal/human) and political borders (regional, national, continental) are delegated to local actors (nomadic herders) who resort to compromises in order to address tensions with political leaders regarding how to control highly contagious animal diseases.
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En Mongolie, lorsqu’une épizootie se déclare, le gouvernement déploie un système centralisé de surveillance des maladies animales, notamment pour la brucellose, la fièvre charbonneuse et la fièvre aphteuse. Ce dispositif, hérité de la... more
En Mongolie, lorsqu’une épizootie se déclare, le gouvernement déploie un système centralisé de surveillance des maladies animales, notamment pour la brucellose, la fièvre charbonneuse et la fièvre aphteuse. Ce dispositif, hérité de la période communiste, combinant vaccination et abattage, consiste en une gestion de masse des maladies chez des troupeaux qui évoluent sur un vaste territoire suivant un élevage extensif nomade. Depuis la chute du bloc communiste, cette politique étatique de santé animale rencontre des incertitudes qui créent des tensions avec les éleveurs et les autres acteurs du monde de la santé animale. Un nouveau système de surveillance mis en place à l’échelle des éleveurs semble être une résolution des tensions chez les dirigeants politiques et les éleveurs. C’est un système de vigilance où les éleveurs jouent le rôle de sentinelles. L’article montre que ce nouveau rôle donné aux éleveurs peut mobiliser leurs perceptions et traitements populaires des maladies animales qui, contrairement à ce que redoutent les dirigeants politiques, n’entrent pas en contradiction avec les normes internationales de surveillance des maladies animales. L’article relie les logiques des multiples acteurs (dirigeants politiques, vétérinaires, éleveurs, ONG) mises en place à différentes échelles (locale, régionale, nationale, transfrontalière) au contexte global de réglementation internationale.
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Based on a detailed ethnography of the operating chains, this article raises the issue of storage in a nomadic herder society, by providing a presentation of the techniques for conditioning and storing butter in Mongolia, in an intestinal... more
Based on a detailed ethnography of the operating chains, this article raises the issue of storage in a nomadic herder society, by providing a presentation of the techniques for conditioning and storing butter in Mongolia, in an intestinal sac, the cæcum. As the alteration of products is a generally desired evolution, the author stresses that the storage and transport of butter in particular, and dairy products in general, is properly decisive, while their conservation is accessory. The article deploys photographic close-ups to focus on the emic sensitivities involved in treatments that the herders apply to the cæcum of ruminant to make it a container, and in the butter making and storing. Close-ups are a medium for transmitting these sensitivities to the reader by immersing him in the heart of the worked materials, the gut and the butter.
Sur la base d’une ethnographie fine de chaînes opératoires, cet article propose de soulever la question du stockage dans une société d’éleveurs nomades, à partir d’une présentation des techniques de conditionnement et de stockage du beurre en Mongolie, dans une poche intestinale, le cæcum. L’auteur montre que pour les éleveurs Mongols, ce n’est pas la conservation du beurre en particulier, des laitages en général, qui importe, l’altération des produits étant une évolution généralement souhaitée, mais bien leur stockage et leur transport. L’article se décline en gros plans photographiques pour faire le focus sur les sensibilités émiques à l’œuvre dans les traitements appliqués au cæcum du ruminant pour en faire un contenant, et dans la fabrication et le stockage du beurre. Les gros plans permettent de restituer ces sensibilités au lecteur en le faisant plonger au cœur des matières travaillées, le boyau et le beurre.
Sur la base d’une ethnographie fine de chaînes opératoires, cet article propose de soulever la question du stockage dans une société d’éleveurs nomades, à partir d’une présentation des techniques de conditionnement et de stockage du beurre en Mongolie, dans une poche intestinale, le cæcum. L’auteur montre que pour les éleveurs Mongols, ce n’est pas la conservation du beurre en particulier, des laitages en général, qui importe, l’altération des produits étant une évolution généralement souhaitée, mais bien leur stockage et leur transport. L’article se décline en gros plans photographiques pour faire le focus sur les sensibilités émiques à l’œuvre dans les traitements appliqués au cæcum du ruminant pour en faire un contenant, et dans la fabrication et le stockage du beurre. Les gros plans permettent de restituer ces sensibilités au lecteur en le faisant plonger au cœur des matières travaillées, le boyau et le beurre.
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Ulaanbaatar, janvier 2014. « À l’époque [1921-1990], il était interdit d’aller voir un moine ou un chamane, on le faisait en secret sous le système communiste ! Les directeurs [des coopératives] n’étaient pas toujours à côté de nous. Le... more
Ulaanbaatar, janvier 2014. « À l’époque [1921-1990], il était interdit d’aller voir un moine ou un chamane, on le faisait en secret sous le système communiste ! Les directeurs [des coopératives] n’étaient pas toujours à côté de nous. Le soir, la nuit, à la maison, on faisait des prières, des fumigations et des offrandes pour les esprits […] [autant de] traditions chamaniques et bouddhiques […] faites en secret pour les conserver », m’explique Bold, vétérinaire mongol d’une ONG.
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Que nous disent trois boîtes, étiquetées « lait », trouvées dans le fonds scientifique privé de Françoise Aubin (1932-2017) de sa méthode de travail ? À partir de l’examen de trois types de fiches érudites sur les techniques de... more
Que nous disent trois boîtes, étiquetées « lait », trouvées dans le fonds scientifique privé de Françoise Aubin (1932-2017) de sa méthode de travail ? À partir de l’examen de trois types de fiches érudites sur les techniques de fabrication des produits laitiers en République populaire de Mongolie, nous tenterons de saisir la « méthode Aubin » qui, dès 1974, n’a plus été en mesure de mener des enquêtes de terrain. L’étude de sa technographie révèle qu’elle a mis en œuvre des dispositifs de recherche pour enquêter sur ces techniques sans les voir in situ.
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When the fox plays. Protection of the soul of the newborn child in Mongolia In Mongolia, it is common to see a fox figurine hanging over a newly born child : it is supposed to protect the infant's soul. However, the animal has only a... more
When the fox plays. Protection of the soul of the newborn child in Mongolia In Mongolia, it is common to see a fox figurine hanging over a newly born child : it is supposed to protect the infant's soul. However, the animal has only a marginal place in the hunting economy ; it is occasionally poached for its fur, never for its flesh. The analysis of the vocabulary and notions related to this practice reveals the ambivalence of this animal figure in Mongolian conceptions : it is seen as equally capable of " playing " with the infant's soul in order to bring it back into the infant's body as of " tricking " the wandering soul of a dead person threatening to devour it or of taking its place in the infant's body to push it away.
En Mongolie, il est courant de voir une figurine en forme de renard suspendue au-dessus d'un nouveau-né : elle est censée protéger l'âme du nourrisson. Or l'animal n'a qu'une place marginale dans l'économie de la chasse ; il est occasionnellement braconné pour sa fourrure, jamais pour sa chair. L'analyse du vocabulaire et des notions liées à cette pratique révèle l'ambivalence de la figure de cet animal dans les conceptions mongoles : il est tout autant vu comme capable de « jouer » avec l'âme du nourrisson pour la ramener dans son corps que de « ruser » avec l'âme errante d'un mort menaçant de la dévorer ou de prendre sa place dans le corps, pour la repousser au loin.
En Mongolie, il est courant de voir une figurine en forme de renard suspendue au-dessus d'un nouveau-né : elle est censée protéger l'âme du nourrisson. Or l'animal n'a qu'une place marginale dans l'économie de la chasse ; il est occasionnellement braconné pour sa fourrure, jamais pour sa chair. L'analyse du vocabulaire et des notions liées à cette pratique révèle l'ambivalence de la figure de cet animal dans les conceptions mongoles : il est tout autant vu comme capable de « jouer » avec l'âme du nourrisson pour la ramener dans son corps que de « ruser » avec l'âme errante d'un mort menaçant de la dévorer ou de prendre sa place dans le corps, pour la repousser au loin.
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To celebrate the lunisolar New Year in Mongolia, families prepare hundreds of cakes in the shape of shoe soles, which represent footprints in the snow of the many expected guests. Each visitor takes a cake that guarantees happiness for... more
To celebrate the lunisolar New Year in Mongolia, families prepare hundreds of cakes in the shape of shoe soles, which represent footprints in the snow of the many expected guests. Each visitor takes a cake that guarantees happiness for their family. However, recently, families have not distributed any cakes. A further development is that the children spend three days going from house to house and come back with handfuls of sweets and wads of small-change notes. For families that are anxious for a positive start to the new year, the focus on the shoe sole cake appears to be disappearing, although it constitutes all the brilliance and challenge of the occasion. I will analyse the role of children and the contents of their loot in order to understand the elements of the most important annual Mongolian celebration and to grasp, therefore, the contemporary Mongolian understanding of family happiness.
En Mongolie, pour le Nouvel An luni-solaire, les familles préparent des centaines de gâteaux en forme de semelle, représentant les traces de pas dans la neige des nombreux visiteurs attendus. Le gâteau emporté par chaque visiteur est une garantie de bonheur pour la famille. Pourtant, récemment, des familles n’ont mis en circulation aucun gâteau. Autre nouveauté, leurs jeunes enfants se sont rendus, trois jours durant, de demeure en demeure, et ont rapporté des poignées de bonbons et des liasses de billets de petite monnaie. Au cœur de l’attention des familles soucieuses d’ouvrir favorablement la nouvelle année, le gâteau-semelle semble ainsi pouvoir disparaître, tandis qu’il constitue tout l’éclat et l’enjeu de l’événement. J’analyserai le rôle des enfants et le contenu de leur butin pour saisir les recompositions de la plus importante fête annuelle mongole et cerner, ainsi, la conception contemporaine mongole du bonheur familial.
En Mongolie, pour le Nouvel An luni-solaire, les familles préparent des centaines de gâteaux en forme de semelle, représentant les traces de pas dans la neige des nombreux visiteurs attendus. Le gâteau emporté par chaque visiteur est une garantie de bonheur pour la famille. Pourtant, récemment, des familles n’ont mis en circulation aucun gâteau. Autre nouveauté, leurs jeunes enfants se sont rendus, trois jours durant, de demeure en demeure, et ont rapporté des poignées de bonbons et des liasses de billets de petite monnaie. Au cœur de l’attention des familles soucieuses d’ouvrir favorablement la nouvelle année, le gâteau-semelle semble ainsi pouvoir disparaître, tandis qu’il constitue tout l’éclat et l’enjeu de l’événement. J’analyserai le rôle des enfants et le contenu de leur butin pour saisir les recompositions de la plus importante fête annuelle mongole et cerner, ainsi, la conception contemporaine mongole du bonheur familial.
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Taking into account the transformation of food patterns in Mongolia, this article will revolve around three main subjects: firstly, the social practices related to traditional foods; secondly, the place of non-traditional foods in... more
Taking into account the transformation of food patterns in Mongolia, this article will revolve around three main subjects: firstly, the social practices related to traditional foods; secondly, the place of non-traditional foods in consumption with attention to the specific status of dumplings; and lastly, the political and religious factors at stake in the change in food practices and social rituals. The latter topic will allow for showing how, in the present democratic context, the consumption and offering of dumplings combine some features of Shamanic and Buddhic beliefs against an historical background of widespread anti-religious and egalitarian Communist politics. Employing Claude Lévi-Strauss’s term, those arrangements and readjustments emphasise the ‘bricolage’ under which the food sphere of Mongolians is defined. Going into the various influences at work, this article aims to show how these influences are historically contingent and linked to political, ideological and religious processes, as well as to analyse tensions around the consumption of dumplings which are both called for as an aspect of Mongolian identity and exemplify the anti-Chinese movement in Mongolia.
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À la fin du XVIe siècle, le clergé bouddhique interdit d’adresser de la nourriture sacrificielle aux morts. Aujourd’hui, en contexte postcommuniste de tolérance religieuse où se mêlent des éléments bouddhiques et chamaniques, des familles... more
À la fin du XVIe siècle, le clergé bouddhique interdit d’adresser de la nourriture sacrificielle aux morts. Aujourd’hui, en contexte postcommuniste de tolérance religieuse où se mêlent des éléments bouddhiques et chamaniques, des familles bouddhistes mobilisent de nouvelles techniques de médiation et de nouveaux artefacts pour instaurer une relation avec les morts. Elles fabriquent des objets (cercueil, yourte miniature), manipulent des matières (bois, tissus, métal) et partagent des substances (nourriture) pour favoriser la bonne renaissance des âmes des morts et entretenir de bonnes relations avec elles. L’analyse praxéologique déployée se fonde sur des descriptions ethnographiques de type monographique, des schémas et des photographies des médiations funéraires contemporaines mongoles.
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Mongolian people present themselves as a nomadic herder people and as meateaters. The fact remains that farinaceous foods take on a very particular nature, almost vital,and become a kind of support of happiness so far reserved to meat:... more
Mongolian people present themselves as a nomadic herder people and as meateaters. The fact remains that farinaceous foods take on a very particular nature, almost vital,and become a kind of support of happiness so far reserved to meat: soleshoe-cakes are madein large quantities for the lunar New Year feast in every household. Each visitor receives asoleshoe-cake as a token of hospitality and takes it home. This cake guarantees happiness to both host and visitor. The anthropology of techniques and food allows to study, from analyzing the techniques of confection and practices of distribution and consumption of this pastry, the disconcerting transfer from meat to these cakes as a material support of happiness.This article points out that the modalities of sharing the pastry reveal the evolution of Mongolian society social organization.
Keywords :
happiness, Buddhism, hospitality, Mongolia, New Year, food technique, sharing
Les Mongols se présentent comme un peuple d’éleveurs nomades et se définissent comme desmangeurs de viande. Toujours est-il que des farineux revêtent le caractère très particulier,autant dire vital, de support de bonheur jusque-là réservé à la viande : ce sont des gâteaux-semelle confectionnés en grand nombre pour la fête du nouvel an lunaire par tous les foyers.Chaque visiteur reçoit en gage d’hospitalité un gâteau-semelle qu’il rapporte à la maison. Cegâteau garantit du bonheur à l’hôte qui l’offre et au visiteur qui l’emporte. L’anthropologie destechniques et de l’alimentation permet d’étudier, à partir des techniques de confection, despratiques de distribution et de consommation d’une pâtisserie, le transfert déconcertant surces gâteaux du support matériel de bonheur qu’était la viande. L’article fait apparaître que les modalités de partage d’une pâtisserie marquent l’évolution de l’organisation sociale de la société mongole.
Mots-clés :
bonheur, bouddhisme, hospitalité, Mongolie, nouvel an, technique, alimentation, partage
Keywords :
happiness, Buddhism, hospitality, Mongolia, New Year, food technique, sharing
Les Mongols se présentent comme un peuple d’éleveurs nomades et se définissent comme desmangeurs de viande. Toujours est-il que des farineux revêtent le caractère très particulier,autant dire vital, de support de bonheur jusque-là réservé à la viande : ce sont des gâteaux-semelle confectionnés en grand nombre pour la fête du nouvel an lunaire par tous les foyers.Chaque visiteur reçoit en gage d’hospitalité un gâteau-semelle qu’il rapporte à la maison. Cegâteau garantit du bonheur à l’hôte qui l’offre et au visiteur qui l’emporte. L’anthropologie destechniques et de l’alimentation permet d’étudier, à partir des techniques de confection, despratiques de distribution et de consommation d’une pâtisserie, le transfert déconcertant surces gâteaux du support matériel de bonheur qu’était la viande. L’article fait apparaître que les modalités de partage d’une pâtisserie marquent l’évolution de l’organisation sociale de la société mongole.
Mots-clés :
bonheur, bouddhisme, hospitalité, Mongolie, nouvel an, technique, alimentation, partage
In a provincial capital in eastern Mongolia, I had the opportunity to attend and take part in funeral. I propose to analyze the observed particular case as a representative example of the contemporary Halh Mongolian burial practice of the... more
In a provincial capital in eastern Mongolia, I had the opportunity to attend and take part in funeral. I propose to analyze the observed particular case as a representative example of the contemporary Halh Mongolian burial practice of the dead parents. This analysis is based on the detailed study of the coffin, its confection and its decoration requiring a specific know-how. This analysis leads to the scope of this practice and to the conception of the soul afterdeath. Through the meaning given to the signs of the box and its lid, the analysis allows to identify the elements of shamanistic beliefs, Buddhist beliefs and soviet influences.
Dans une capitale provinciale de l’Est de la Mongolie, l’occasion m’a été donnée d’assister et de participer à des funérailles. Je propose d’analyser le cas particulier observé comme un exemple représentatif de la pratique mongole halh contemporaine d’enterrement des parents défunts. Cette analyse se fonde sur l’étude minutieuse du cercueil, de sa confection et de sa décoration qui requièrent un savoir-faire spécifique. Elle donne accès à la portée de cette pratique et à la conception de l’âme après la mort. Elle permet d’identifier, à travers le sens donné aux signes de la boîte et de son couvercle, des éléments de croyances chamaniques, de croyances bouddhiques et d’influences soviétiques.
Dans une capitale provinciale de l’Est de la Mongolie, l’occasion m’a été donnée d’assister et de participer à des funérailles. Je propose d’analyser le cas particulier observé comme un exemple représentatif de la pratique mongole halh contemporaine d’enterrement des parents défunts. Cette analyse se fonde sur l’étude minutieuse du cercueil, de sa confection et de sa décoration qui requièrent un savoir-faire spécifique. Elle donne accès à la portée de cette pratique et à la conception de l’âme après la mort. Elle permet d’identifier, à travers le sens donné aux signes de la boîte et de son couvercle, des éléments de croyances chamaniques, de croyances bouddhiques et d’influences soviétiques.
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En Mongolie, les femmes des foyers domestiques confectionnent à l'avance un grand nombre de ravioli pour la célébration du Mois blanc, le nouvel an lunaire mongol. Pendant la célébration de la fête, la considération de ces ravioli, une... more
En Mongolie, les femmes des foyers domestiques confectionnent à l'avance un grand nombre de ravioli pour la célébration du Mois blanc, le nouvel an lunaire mongol. Pendant la célébration de la fête, la considération de ces ravioli, une fois cuits et offerts, varie selon qu'elle se rapporte à la garniture ou à l'enveloppe. Au-delà de la composition de ces nourritures dites « enveloppées », leur mode de distribution et de consommation, l'article fait apparaître l'ambivalence de leur considération qui sert les exigences du rituel de fermeture/ouverture des années passée et à venir.
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1rst Conference of the PSL Global Studies project " European-Asian culinary fusion. Global space of teaching and research on cuisine " of Sandrine Ruhlmann (CNRS)
The international conference on Scales of Alimentation between Asia and Europe aims at bringing together the French and International scholars of Asia in order to promote a global approach to Asia and to bring together different research... more
The international conference on Scales of Alimentation between Asia and Europe aims at bringing together the French and International scholars of Asia in order to promote a global approach to Asia and to bring together different research institutions based in Europe and Asia. After the first preparatory workshop held in Paris in February 2016, whose main themes were the industrialization of food production, nutrition transition processes and changes, and some case studies of specific food phenomena, the 2017 February conference will focus on the essential question of “mixture and blending” and its diverse expressions.
In Eurasia, food production and dietary practices today are the consequences of social, political, and economic transformations which have actually been at work since decades in several Asian countries. Beyond the comparison between Asia and Europe, our goal is to identify, understand or critically assess the phenomena of confluences, now booming in the field of food studies, that also demonstrates an historical process of “longue durée” with regards to the diffusion of culinary practices and local products on a more and more global scale.
Do we move towards new models of production and dietary practices? Are “Fusion Cuisines” actually existing outside the small circle of international haute cuisine? Can the term "globalization" really capture the multiplicity of forms of appropriation of other dietary modalities? What role does the food industry play in these developments?
Organizing committee
Ken Daimaru (EHESS), Kotaro Fukuhara (University of Tokyo/EHESS), Sébastien Lechevalier (EHESS), Sandrine Ruhlmann (CNRS/EHESS), Françoise Sabban (EHESS)
In Eurasia, food production and dietary practices today are the consequences of social, political, and economic transformations which have actually been at work since decades in several Asian countries. Beyond the comparison between Asia and Europe, our goal is to identify, understand or critically assess the phenomena of confluences, now booming in the field of food studies, that also demonstrates an historical process of “longue durée” with regards to the diffusion of culinary practices and local products on a more and more global scale.
Do we move towards new models of production and dietary practices? Are “Fusion Cuisines” actually existing outside the small circle of international haute cuisine? Can the term "globalization" really capture the multiplicity of forms of appropriation of other dietary modalities? What role does the food industry play in these developments?
Organizing committee
Ken Daimaru (EHESS), Kotaro Fukuhara (University of Tokyo/EHESS), Sébastien Lechevalier (EHESS), Sandrine Ruhlmann (CNRS/EHESS), Françoise Sabban (EHESS)