Vosges

Le 21 septembre 1617 Anno une jeune maman est retrouvée morte dans la maison des Petermann dans le val de Lièpvre ; un territoire partagé entre Alsace et Lorraine. On la dit suicidée mais une remarquable expertise médicale conclut à un meurtre. Aussitôt le mari Jacob est arrêté, car n’est-ce pas toujours l’époux qui tue l’épouse ? Mais l’affaire Petermann va tourner autrement et mettre en accusation Anthoine, le vieillard qui dirige la famille et qui jusqu’alors n’avait jamais attiré l’attention contre lui. Au terme d’une instruction judiciaire compliquée et malgré des aveux changeants et insuffisants, Anthoine sera condamné et exécuté sur la roue.
Comprendre un assassin n’est déjà pas chose facile aujourd’hui. Rentrer dans la tête d’un vieil homme qui a massacré sa belle-fille, c’est pourtant ce qui a été réalisé dans ce livre pour trouver les raisons du criminel, à partir des archives de la procédure. Ce fait-divers du 17e siècle permet ainsi de comprendre et d’exposer bien des choses sur les couples, les familles et l’argent, sur l’amour, l’honneur et la haine et sur toute la société locale. Œuvre d’histoire et de criminologie, ce livre est d’autant plus troublant que Le crime d’Anthoine commis il y a exactement quatre cents ans aurait pu, à quelques détails près, avoir été perpétré aujourd’hui pour les mêmes raisons profondes et se retrouver dans la presse locale et au tribunal.

Les forêts du massif des Vosges au nord du Donon cachent de nombreuses ruines de bâtiments et de structures antiques longtemps attribuées à une culture gallo-romaine dite "des sommets vosgiens". Cet article propose un regard sur cette occupation rurale du Haut-Empire qu'il ne faut plus considérer comme marginale et unique. Il s'agit surtout d'une très bonne conservation des vestiges de l'occupation rurale gallo-romaine d'un espace peu montagnard propices à l'agriculture. L'ensemble des plans relevés des parcellaires associés à de l'habitat est présenté et un point sur les activités est développé.

Premier fascicule du Mémoire recherche soutenu en juin 2015. Etude de l'anthropisation du massif du Rossberg, des premières traces de défrichement à la période moderne.
Direction : Georges Bischoff.
Sommaire et Introduction. Version complète à consulter sur le site de l'Université de Strasbourg.

Reprise d'un travail de Master II présenté à Nancy en 2009, ce mémoire porte sur la statuaire religieuse de la paroisse actuelle de Charmes (88). Après une présentation des communes et des bâtiments qui la composent, l'écrit se porte sur les différentes représentations du Christ, de la Vierge, des Saints et des Croix de chemin dont la datation va de la fin du Moyen Age aux XVIIe siècle. Les autres parties présenteront les oeuvres en détail.

Publié dans Mémoires des Vosges, n°35, 2017, pp. 21-30

Cet article a pour souhait d'étudier les différents contextes et objectifs d'expression musicale sur le front - d'étudier la place des Vosges comme source(s) d'inspiration pour les chants en temps de guerre - de repérer les différents lieux de rencontre musicale entre belligérants de nations  ou de sonorités différentes comme la découverte des chants corses ou du jazz américain par les Vosgiens...

Quand débute la Seconde Guerre mondiale, Jean Vaugien est un tout jeune officier à la tête d’un goum, une unité composée de berbères marocains. Il mène brillamment cette unité pendant les campagnes d'Italie, de Provence et des Vosges. Il y partage la vie rude et les combats de ces farouches goumiers qui ont joué un rôle décisif dans la prise de Monte Cassino. Puis, en Alsace, il rejoint l'État-major de la première Armée française où il devient aide de camp du général de Lattre de Tassigny, chef de cette armée. Séparé pendant plus d’un an de sa femme et de sa fille restées au Maroc, il éprouve le besoin de noter sur des carnets tout ce qu’il veut partager à son retour avec elles : ses joies, ses peines, les magnifiques paysages de l’Italie, les horreurs de la guerre, les évènements qu’il vit.
Son beau-frère, Jean Albouy, est lui aussi un jeune officier dans les goums. Dans les lettres qu’il envoie de France à sa famille restée au Maroc, il restitue le quotidien de la guerre, ses joies et ses peines.
Deux témoignages vivants et émouvants sur la Seconde guerre mondiale.

Publié dans Mémoire des Vosges, n°33, 2016, pp. 25-30

Qu'il s'agisse d'immigrés italiens sédentarisés ou d'immigrés italiens qui rentrent dans leur pays natal pour l'hiver, tous entretiennent des relations plus ou moins denses avec leurs proches restés en Italie. Ce bref article s'interroge sur les liens entretenus entre ces migrants et ceux restés en Italie au travers de leur correspondance. Quelles sont les fonctions d’une correspondance entre des immigrés et leurs proches restés dans le pays natal ?

La correspondance semble avoir trois fonctions essentielles qui sont présentées ici.

Si la plupart des ouvrages traitant la Grande Guerre évoque les dures conditions de vie des combattants comme la boue, le froid, la pluie, la chaleur étouffante, peu accordent aux conditions météorologiques une importance particulière. Or, à la lecture des lettres et carnets de Poilus, on prend mesure de l’importance des conditions météorologiques, tant pour le moral des combattants, leur santé et leur corps, que pour l’ajournement d’offensives.

Paru dans Mémoire des Vosges, n°31, 2015|2, pp. 39-43.

« Les immigrés italiens dans le département des Vosges pendant la Première Guerre mondiale », Actes des 17e Journées d’Etudes Vosgiennes, organisées par la Fédération des Sociétés Savantes des Vosges les 23, 24 et 25 octobre 2015, pp. 411-420

La difficulté à étudier les voleuses d'Ancien Régime réside dans le fait que les procédures judiciaires ne font guère apparaître la femme au premier plan. Cette dernière, éternelle mineure, peut facilement être dissimulée derrière la figure du mari ou celle du père. Aussi il n'est pas étonnant de ne comptabiliser que quatre-vingt-deux arrestations de femmes dans les Vosges lorraines des XVIe-XVIIe siècles contre près de quatre cent quarante pour les hommes . Cela dit, ces chiffres ne sont pas le reflet d'une "réalité criminelle" mais bien celui d'une institution qui arrête et condamne plus facilement les hommes que les femmes. En fait, une étude approfondie des quatre cent neuf affaires instruites entre 1548 et 1634 permet de constater que les femmes, loin d'être absentes ou passives, prennent part au vol aussi volontairement que leurs homologues masculins. Elles sont actrices, incitatrices, complices ou receleuses. Elles peuvent œuvrer seules, en couple, avec des enfants ou en groupe.
En étudiant de plus près les interrogatoires et les dépositions des témoins, il est possible d'observer la construction d'un discours judiciaire sur les femmes déviantes. La façon dont les prévenues et leurs complices masculins se positionnent face à ce discours permet d'interroger la place que les voleurs cherchent à accorder à la femme dans le cadre d'une procédure judiciaire. La sacralité du corps féminin (en particulier lors de la grossesse) et le problème de la garde des enfants dans les cas d'arrestations mixtes font que les femmes bénéficient généralement d'une atténuation des peines. Plusieurs problématiques découlent de ce phénomène. La différence de sévérité entre les deux sexes pose la question des éventuelles stratégies de défense mises au point par les prévenu(e)s. Elle pose aussi la question, en cas de peine exemplaire infligée à une femme, des limites du supportable : quelles circonstances criminelles peuvent être considérées comme intolérables pour une femme et sont-elles différentes de celles des hommes ? Enfin, si les femmes échappent plus facilement aux peines exemplaires et capitales que leurs homologues masculins, cela implique une conséquence importante : la femme criminelle qui survit à son complice, précarisée socialement et économiquement par le procès, est amenée à récidiver. De plus, si elle a des enfants, la question de la pérennité du crime se pose par l'entraînement du reste de la cellule familiale dans une vie de vagabondage et de délinquance.

Le massif forestier s’entend souvent comme un ensemble continu, uniformément ou presque uniformément boisé. Mais il ne s’agit pas là d’un état forcément optimal pour la biodiversité et le bon fonctionnement des écosystèmes. La nature de la fragmentation des milieux à différentes échelles, le degré d’ouverture des ensembles forestiers, l’imbrication entre formations ouvertes et fermées ont des constituantes importantes de la qualité écosystémique à l’échelle paysagère. Ce qu’étudie l’écologie du paysage dans le contexte actuel ou récent peut être éclairé par la géohistoire et l’étude des archives forestières. En réalité, ce qui apparaît aujourd’hui comme un massif forestier continu et uniforme doit fréquemment beaucoup au reboisement des clairières, trouées et landes qui, jusqu’au XIXe siècle au moins, pouvaient occuper une grande partie des espaces dits forestiers. En forêt domaniale d’Orléans, l’aménagement de 1869 déplorait ainsi dans le cantonnement de Châteauneuf un total de2465 ha de vides pour une surface totale de 7002 ha, soit plus d’un tiers du massif occupé par de mauvaises landes1... Le reboisement de ces trouées apparaît comme une obsession chez les forestiers des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Une étude d’archives portant sur les forêts domaniales de la montagne vosgienne apporte à cet égard de précieuses précisions qualitatives. Alors que les cartes et plans d’Ancien Régime, les plans par masses de cultures, les cadastres « napoléoniens » et les plans de bornage du XIXe siècle donnent souvent l’illusion d’un boisement ininterrompu, l’étude plus fine de certains documents d’archives, comme les premiers procès-verbaux d’aménagement des forêts publiques, montre une réalité plus diversifiée : les vides sont fréquents, issus soit d’une exploitation peu respectueuse du couvert boisé, soit de conditions stationnelles, édaphologiques par exemple, défavorables à l’arbre. Ce constat, appuyé ici par l’étude des usages pastoraux et de leurs conséquences dans les forêts domaniales des Vosges gréseuses, apporte un cadre géohistorique clair aux tentatives de réouverture initiées dans certaines opérations de restauration écologique, et invite à reconsidérer les idées les plus courantes sur l’origine des « chaumes » vosgiennes.

Version complète accessible sur
- UNIVOAK : https://univoak.eu/islandora/object/islandora:120033
- Open Edition : http://journals.openedition.org/alsace/4137

L’étude historique du massif vosgien n’est pas nouvelle, mais a toujours gagné à se réinventer. L’histoire environnementale incite, en les considérant pour eux-mêmes, à interroger les principaux sommets des Vosges méridionales et à mettre en perspective la perception de leur paysage au cours du temps. Ce dialogue nouveau, entre paysage et environnement, repose sur un rapport original aux sources et à l’interdisciplinarité, dans le but de questionner les dynamiques à l’œuvre sur le temps long. L’histoire mouvementée du massif du Rossberg, entre les vallées de la Thur et de la Doller, permet d’illustrer ce propos.

The historic study of the Vosges has constantly been enriched by new additions. Taking into consideration what the main Vosges summits stand for, the history of the environment should encourage to put them into the perspective of how they used to be interpreted. This new form of dialogue between landscape and environment involves a new relationship to the various sources and to interdisciplinarity so as to question their long term momentum. The troubed history of the Rossberg, wedged between the Thur and the Doller valleys, offers an interesting illlustration.

Der Gebirgszug der Vogesen gilt schon länger als historisch erforscht. Es ist jedoch immer noch möglich neue Aspekte darüber hervorzubringen. Eine umweltgeschichtliche Betrachtung, bei der man die Gipfel der südlichen Vogesen, jeden für sich selbst in Augenschein nimmt, ermöglicht eine Aussage über die Wahrnehmung ihrer Landschaft im Laufe der Zeit. Dieser neue Dialog zwischen Landschaft und Umwelt beruht auf einem originellen und fachübergreifenden Ansatz der Quellenforschung, mit dem Ziel die Kräfte, die über längere Zeiträume gewirkt haben zu ergründen.

Document complet accessible sur UNIVOAK : https://univoak.eu/islandora/object/islandora:96470

Présentation et mise en perspective du travail de thèse. Historiographie et épistémologie.
Que peuvent apporter les chercheurs, des différentes disciplines représentées, aux constats que Pierre Boyé proposait sur les hautes chaumes au début du XXe siècle. Comment compléter et faire évoluer les connaissances sur l’histoire du massif vosgien, au sein de nouveaux paradigmes, comme l’avait fait Pierre Boyé en son temps.

Document complet accessible sur UNIVOAK :
https://univoak.eu/islandora/object/islandora:80641

Poster réalisé dans le cadre du colloque international "Géohistoire" organisé par l'université de Toulouse au mois d'octobre 2016.

Erratum : la carte des marcairies proposée sur le poster n'est pas à jour.

Sous le titre "Une (autre) histoire de pèlerinage", ce chapitre de "La Renaissance en Lorraine. A la recherche du musée idéal" (Ars-sur-Moselle, Serge Domini éditeur, 2013, p. 177-195) étudie le manuscrit à peintures du "Traicté de Peyne" (The Huntington Library, San Marino, CA, cote HM 49). Malgré les apparences d'un récit allégorique, ce manuscrit rapporte l'histoire probablement entièrement véridique de trois chevaliers français qui au retour des guerres d'Italie, sont accueillis par le duc Antoine de Lorraine en son palais de Nancy puis hébergés et soignés de la syphilis au château d'Arches, dans les Vosges.

Si le sapin est bien l’arbre roi du massif vosgien, il n’occupe pas cette place depuis toujours. L’évolution de la végétation vosgienne s’est opérée avec lenteur, au rythme des oscillations climatiques des derniers millénaires, et s’est brusquement accélérée avec la mise en place d’une exploitation et d’une sylviculture intensives à partir du XVIe siècle. Même au cours des quatre derniers siècles, se sont succédées des périodes de brusques accélérations dans la transformation des forêts, et des périodes de stabilité relative.

Le travail en archives reste clairement un outil incontournable pour l’histoire de l’environnement à cette échelle de temps, de l’ordre de quatre à cinq siècles au maximum (Agnoletti, Anderson, 2000) et même les études entreprises à partir des archives du sol ne peuvent être déconnectées des textes qui en éclairent le sens (Bonhôte 1998). Dans le cas vosgien, l’étude de certaines archives forestières fait apparaître avec clarté les forts changements intervenus dans les derniers siècles et permet de reconstituer, avec des résultats forcément limités, la forêt vosgienne d’avant les grands bouleversements du XIXe siècle. Ce travail a été entrepris pour les hêtraies-sapinières montagnardes (Rochel 2004a), les hêtraies-chênaies collinéennes (Rochel 2007), les hêtraies du piémont (Rochel 2008) ; il peut utilement compléter les travaux entrepris à partir des archives naturelles (Nölken 2005), et s’inscrit dans une suite de travaux de biogéographie historique initiée notamment par Gérard Houzard (1980), Jean- Jacques Dubois (1986, 1989) ou encore Jean-Pierre Husson.

Parmi les changements les plus spectaculaires qui ont affecté les forêts vosgiennes, figure le cas des chênaies montagnardes. La chênaie sessiliflore n’est aujourd’hui présente que de façon tout à fait marginale sur le versant lorrain des Vosges1, alors qu’elle est bien présente du côté alsacien. Elle n’occupe que quelques dizaines d’hectares, sous la forme de peuplements réduits, en versant sud, sur des pentes escarpées au sol maigre. Or, la chênaie est omniprésente dans les archives des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles et semble avoir occupé, jusqu’à une date assez récente, des surfaces tout à fait notables. La place importante occupée jadis par le chêne dans le massif est établie depuis longtemps (Dion 1985), mais avec peu de données. Il reste donc à préciser, à l’aide des corpus écrits laissés par les forestiers lorrains, la localisation, la composition, et le rôle ancien de ces peuplements de chêne autrefois désignés sous le terme « rapailles », et généralement enrésinés au cours des 150 à 200 dernières années.

Document complet accessible sur UNIVOAK :  https://univoak.eu/islandora/object/islandora:96469


Repenser la « frontière » vosgienne :  apports de l’approche environnementale.

Par le biais de l’histoire et de l’archéologie environnementale, la communication propose de questionner la construction du massif vosgien comme « frontière » au cours des siècles. Si Daniel Nordman  a su démontrer que les sociétés humaines sont bien à l’origine de l’érection de milieux physiques en frontières, l’intérêt de l’approche environnementale est de recentrer cette problématique autour du rapport qu’entretient l’homme avec son milieu. Au sein des sciences historiques, cette approche environnementale a en outre l’avantage de rendre les « frontières » disciplinaires de plus en plus poreuses. Cette condition paraît aujourd’hui indispensable pour appréhender l’histoire d’un milieu de moyenne montagne comme le massif vosgien.

Pour intégrer le massif vosgien au cœur du paradigme de la frontière, il s’agira d’aborder le croisement des sources, issues du terrain comme des archives, dont disposent historiens et archéologues. Concrètement, nous verrons comment l’histoire et l’archéologie environnementale permettent de déconstruire l’image d’une « frontière » vosgienne qui, telle que nous la connaissons, demeure une construction récente. Sur le temps long, et particulièrement aux périodes médiévale et moderne, le milieu de moyenne montagne que constituent les Vosges n’est pas perçu, appréhendé et valorisé de la même manière selon l’individu ou la société que l’on étudie. Par un jeu d’échelles, il conviendra de faire apparaître que les crêtes vosgiennes n’ont finalement rien d’un res nullius ou d’une « terre de conquête » à ces périodes. Pour les sociétés qui côtoient le massif, ce territoire n’a rien d’une marche montagnarde.

L’histoire de la recherche est inhérente à toute recherche archéologique compilant des données sur un site ou un sujet d’étude. Elle a aussi pour objectif de s’interroger sur les différents paradigmes qui ont régi les recherches passées pour pouvoir poser de nouvelles hypothèses. Les sites fortifiés et les enceintes ont intéressé les archéologues dès le XVIIIe siècle et les intéressent toujours aujourd’hui. Le bassin de Saint-Dié-des-Vosges est un bon exemple pour l’étude des sites fortifiés. Il s’agit d’une microrégion riche de plusieurs sites fortifiés de taille et d’époque similaires, et connus pour certains au travers de fouilles archéologiques. Ces différents sites ont retenu l’attention des érudits locaux, des passionnés et des archéologues depuis le début du XIXe siècle, et ce sont donc près de 200 ans d’histoire de la recherche qui s’ouvrent à nous.

History of research is inherent to all archaeological research that compiles data on a site or a study subject. Its aim is also to find the paradigms that driven past research in order to place new hypothesis. Archaeologists interested them self about fortified sites and surrounding walls since 18th century and are still now. Saint-Dié-des-Vosges basin is a good example for fortified sites studies. It is a micro region with several fortified sites with equal size and dating, and some of them are known by archaeological surveys. These sites hold local scholars’ attention as well as enthusiasts’ and archaeologists’ since the beginning of the 19th century, and it is nearly 200 years of history of research that is in front of us.

http://archimede.unistra.fr/revue-archimede/archimede-3-2016/archimede-3-2016-dossier-histoire-de-la-recherche-archeologique-des-sites-fortifies/

Dans un petit groupe de communes des Hautes Vosges s’observait autrefois, ou s’observe encore un paysage très peu ordinaire, dont l’origine est liée à des modalités anciennes de mise en valeur des communaux dans le cadre d’une économie essentiellement pastorale. Ces formes paysagères méritent une attention particulière par leur originalité et leur valeur patrimoniale ; pourtant, elles n’ont encore fait l’objet d’aucune étude ou publication spécialisée à la hauteur de leur intérêt, si ce n’est en marge de travaux de portée plus large (Savouret 1942, 1985 ; Garnier, 2004).
Les cartes et plans anciens montrent bien l’organisation générale de ce qui s’apparente à un système d’infield-outfield (se référer à la figure jointe à cette proposition). Sur une matrice de pâturages communaux ou « pâquis » (outfield), se détachaient les îlots arrondis formés par les domaines-blocs d’appropriation privée, essentiellement composés de prés (infield). A proximité des habitations, sur fond de pâturages, se dispersait une multitude de micro-parcelles arrondies (2 à 4 ares), closes de murets, appelées « essarts » ou « beurheux ». Il s’agissait de cultures sur parcelles communales, généralement soumises à une jachère plus ou moins longue, voire à une succession culture-pâture. Ces parcelles détachées une à une du pâturage commun sont restées arrondies et non jointives, probablement du fait de l’outillage utilisé et des dispositions d’usage obligeant à respecter systématiquement un passage pour les troupeaux lors de tout défrichement. On comptait par exemple un peu plus de 3900 essarts dispersés dans les communaux de Cornimont à la fin du XIXe siècle.
Cette communication s’attachera à présenter l’origine de ces pâquis et essarts, bien lisible dans les archives du XVIe au XVIIIe siècle, leur évolution, et leur mode d’exploitation, notamment lors de leur âge d’or au temps des ouvriers-paysans ; sera ensuite abordée leur évolution récente, ainsi que leur état actuel à travers un recensement des formes encore observables. Les pâquis essartés ont largement subi les reboisements du XXe siècle. Ce qui n’a pas été boisé s’enfriche rapidement ou, loué en bloc à des éleveurs, prend l’allure de pâtures tout à fait ordinaires. Dans de nombreux secteurs, presque plus rien ne reste des anciens essarts, si ce n’est quelques vestiges de murets arrondis, à peine visibles. Mais à l’inverse, dans la vallée du Chajoux, sur la commune de La Bresse, subsiste encore le dessin bien lisible du parcellaire ancien. Ce dernier vestige substantiel d’un paysage singulier n’est à ce jour ni protégé, ni valorisé.

Saint-Dié-des-Vosges' basin is a good example of fortified sites studies. It is a micro region with several fortified sites with equal size and dating, and some of them are known by archaeological surveys. These sites hold local scholars' attention as well as enthusiasts' and archaeologists' since the beginning of the 19 th century. This basin is located in the mountain part of the french department of Vosges. It is separated from the rest of the massif and withdraws into itself because of its geology. This peculiar geology led to a mineralization and the formation of metals such as iron and silver, exploited since the middle ages according to the state of art. The rocks were exploited previously. Moreover, this basin is crossed by the river " Meurthe " creating a large valley between Alsace and Lorraine. Therefore, it is an important link through the Vosges' mountains enabling to reach the important cols of the Donon, Saales, Sainte-Marie-aux-Mines and the Bonhomme. All the natural ways between the Lorraine plateau and the plain of Alsace meet in this valley. It is because of this geology that several fortified settlements were able to set up on the spurs on the summits of the mountains. Five of these hilltops settlements were inhabit during La Tène D and have been excavated or surveyed. They all present the same features: their invariable situation on a height overhanging the valley and its roads; their protection by a fortification; their small surface area. They are all located in a range of 12 km and therefore are within sight of each other. Moreover, some of these hilltop settlements are reoccupied during the 2 nd or the 3 rd century AD and their fortifications are rebuild. Other localities in this area are likely to be archaeological sites, but without field research it is not possible to verify. We do not know why there is so much fortified settlement in this little area. This may be because of its position at the entrance of the Vosges' massif and its resources. These sites could belong to a defensive system protecting the Meurthe's valley and its access roads enabling to cross the mountains. Indeed, several roads cross the Vosges through Saint-Dié-des-Vosges' basin as is shown by the discovery of a wooden bridge dated between La Tène and the 1 st century AD.

Premier fascicule du Mémoire recherche soutenu en juin 2015. Etude de l'anthropisation du massif du Rossberg, des premières traces de défrichement à la période moderne.
Direction : Georges Bischoff.
Sommaire. Version complète à consulter sur le site de l'Université de Strasbourg.