Romaine Brooks

En 1878, "Le Sommeil" de Courbet est exposé publiquement pour la première fois, à l'occasion de la rétrospective organisée en hommage au peintre franc-comtois, mort l'année précédente. Terminée en 1866, le tableau était jusqu'alors resté dans le secret des appartements de Khalil-Bay, un commanditaire. C'est la première fois qu'une oeuvre d'une cette taille est présentée lors d'une exposition publique de telle envergure alors qu'elle représente deux femmes nues assoupies dans les bras d'une de l'autre, sans ambiguïté quant à la nature de leur relation. A cette époque, les images éroticopornographiques convoquant le thème saphique ne sont pas rares, mais elles se créent et s'échangent dans la sphère privée sous peine d'être censurée dans la société moralisatrice française de la fin du XIXe siècle et au risque de provoquer le scandale. C'est donc la première fois qu'une oeuvre traitant de l'homosexualité féminine, en outre dans une tonalité érotique, acquiert une telle visibilité. Sans marquer un tournant décisif dans la production d'images homo-érotiques féminines et dans leur visibilité pour le public, l'événement peut être compris comme un signal de la lente évolution qui s'opère en cette fin de siècle et jusqu'au lendemain de la Première Guerre Mondiale, non pas tant au niveau du motif du couple de femmes que de son statut et son traitement, par l'homme artiste et surtout par la femme artiste, dont le statut évolue à cette même époque. [...]

I will look at the positionality of both Brooks within the painting and outside of it, considering the histories of queer subcultures in Paris, its marginality, and the dimensions of class and wealth. From this consideration of geographical and hierarchical placement, I will turn my gaze to the question of visual self-fashioning, tying 'mannish dressing' to a longer history in Paris, and the effects of the First World War in establishing the 'New Woman.' Finally, with this contextualized sense of Brooks' portrait within the wider history of queer and expatriate Paris, I will analyze Mammen and Brooks' works together, exploring the similarities and departures.

Tate Gallery London’s Visualizing Masculinities 1992-3 exhibition as her point of departure, Melanie Taylor explores the construction of masculine identities, and addresses art institutions’ (and scholarship’s) failure to study the ways in which masculinity is and has been projected by those who are not biologically male. Both Romaine Brooks' and Loren Cameron's portraits imply that the presence of a penis is not necessary for masculinity.