Rhiannon

Jean Popineau, peintre, dessinateur, sculpteur, imprimeur, restaurateur de tableaux et historien français (Paris 1929 - Beaune 1980).

Jean Popineau commence à dessiner et à peindre en 1948. Son style, inspiré d'abord par les grands peintres (Rembrandt pour le clair-obscur, Van Gogh pour l'utilisation de la couleur, Daumier pour le recours à la peinture en pâte épaisse, Manessier pour les harmonies colorées) devient très original par la suite, en mêlant les arts premiers (masques Dogons, masques japonais ou art médiéval) à des sujets religieux, des portraits ou des nus. Popineau écrit dès 1948 : "Aucune peinture ne s'approche de mon idéal, il faut que je l'invente moi-même". "Pour moi, un artiste est avant toutes choses un homme dont le cœur rit et pleure avec les choses qui l'entourent. Un homme qui a une âme qui vibre avec la nature".
Sa peinture est caractérisée par les fonds souvent non figuratifs ou parfois même absents, des animaux tirés du bestiaire médiéval fantastique ou des personnages, parfois issus de l'Ancien Testament, aux traits géométriques. Ces visages, inspirés des masques Dogons, que Popineau a découverts lorsqu'il vivait au Mali, ont des traits simplifiés à l'extrême, touchant à l'essence même des sentiments. On trouve aussi des paysages inspirés par le village familial de Roberval (Oise) ou les villages médiévaux du Massif Central (Conques, Garennac...). La diversité des techniques employées (gouaches, encre au pinceau, plume, huile, sculpture sur bois ou sur pierre, meubles) accompagne la diversité des styles, allant du figuratif le plus réaliste à l'abstraction pure. La production de Popineau est abondante et variée : 271 dessins, 114 peintures, deux statues, deux lits et deux commodes en bois sculpté et orné de peintures.
Parallèlement, Popineau poursuit une carrière d'imprimeur puis de restaurateur de tableaux dans les Hauts-de-Seine. Il contribue également à une meilleure connaissance des mythes indo-européens par ses articles, inédits pour la plupart, et consacrés aux mythes printaniers celtiques (Épona, Rhiannon, Hippios...).

Plusieurs études ont déjà été faites sur les différentes déesses que l'on croit être en rapport avec l'agriculture céréalière, ainsi que sur la déesse Epona. H. Hubert a proposé, après étude des quatre branches des Mabinogions, l'identification d'Epona à Rhiannon la Galloise, identification qui est largement admise. Il a senti que Manawyddan, l'époux de Rhiannon, avait à voir avec la mer et formulé l'hypothèse qu'il s'agit d'un héros panceltique. D'autre part, il a assimilé Epona à Modron, la Matrona des continentaux. R. Vaillant compare le mythe d'Epona-Rhiannon à celui de Déméter, assimilée à la jument, et estime qu'il existe un certain parallélisme entre les deux légendes. J. Gricourt a repris ce travail et adjoint à ce mythe celui de Macha : il constate qu'en bien des cas, la forme chevaline semble, sinon antérieure à la représentation anthropomorphique, à tout le moins aussi ancienne. Il considère Manawyddan comme Poséidon celtique, dieu de toutes les eaux, mais il ne semble pas comprendre l'importance de l'aspect chevalin de Déméter. Pour lui, la transformation de Déméter en jument est quelque chose d'exceptionnel dont on ne peut faire grand état. Il conclue que son analyse est loin d'être définitive et qu'il faudra longtemps pour débrouiller le réseau compliqué de cet écheveau complexe. Pour lui, il convient d'analyser jusqu'à quel point les légendes en cause sont des variantes multiples d'un thème unique. C'est dans le prolongement de cette recherche que nous nous proposons de travailler ; nous voulons essayer de trouver dans cet écheveau quel pourrait être le bon fil qu'il convient de saisir pour que l'enchevêtrement de débrouille au mieux ; c'est ainsi qu'il nous a semblé que l'histoire exemplaire de Déméter pouvait être ce fil.