L’existence de troubles psychomoteurs chez l’adulte, et a fortiori, chez les patients présentant une maladie mentale, n’est plus à démontrer ; d’intensité variable et inconstants, ils sont souvent masqués ou négligés tant qu’ils ne sont...
moreL’existence de troubles psychomoteurs chez l’adulte, et a fortiori, chez les patients présentant une maladie mentale, n’est plus à démontrer ; d’intensité variable et inconstants, ils sont souvent masqués ou négligés tant qu’ils ne sont pas explorés à la suite d’une désadaptation majeure. Souvent associés aux « signes neurologiques doux » (Soft Signs) les symptômes
psychomoteurs s’opposent aux « signes durs » de la neurologie classique. Anciennement dénommés signes neurologiques ambiguës, ils correspondent dans cette optique, à toute déviation fonctionnelle (motrice, sensorielle ou d’intégration)
non attribuable à une lésion en foyer du système nerveux central : par exemple, altération de l’intégration des unités sensoriels, de la coordination et du séquençage de l’activité motrice . Selon d’autres perspectives, la nature même
du trouble psychomoteur n’importerait que dans sa dimension transférentielle et symbolique. Mais interpréter n’est pas décrire le réel et on risque de négliger le sujet pour qui le développement de capacités concrètes d’adaptation constitue une condition de survie, indispensable à toute élaboration secondaire. Prise en charge des troubles psychomoteurs dans le cadre de la réhabilitation cognitive des schizophrènes: Une approche
pragmatique du processus d’intégration
symbolique. Mais interpréter n’est pas décrire le réel et on risque de négliger le sujet pour qui le développement de capacités concrètes d’adaptation constitue une condition de survie, indispensable à toute élaboration secondaire .
Aujourd’hui, le dynamisme et les progrès des neurosciences, leur réelle démarche de collaboration entre spécialistes de diverses disciplines d’orientations très variées, permettent de prendre véritablement en compte des aspects réels du trouble psychomoteur, jusque là considérés non spécifiques, mais
qui participent de la dynamique individuelle : impact des désorganisations affectives et des perturbations émotionnelles sur le développement psychomoteur, sur les capacités d’actions comme d’auto-régulation, acquisition et maîtrise des compétences sociales et relationnelles, le sens d’être le vrai générateur de ses pensées comme de ses actes (notion d’agentivité et, in fine, pour paraphraser un titre célèbre, le « sentiment même de soi ». Autant dire que le concept d’intégration psychomotrice prend ici tout son sens.
C’est pourquoi, nous allons tout d’abord brièvement :
• situer le concept de trouble psychomoteur en psychiatrie, en regard essentiellement de la schizophrénie. Puis,
• définir le cadre de la réhabilitation cognitive et de ses contraintes. Il s’agit, selon moi, d’un champ d’interventions privilégié du psychomotricien ; ces deux domaines se complétant parfaitement ;
Enfin nous illustrons au travers d’un cas clinique, comment, en restant ouvert et souple, non seulement répondre aux difficultés psychomotrices de la patiente, mais aussi favoriser le processus d’intégration de soi comme facteur d’optimisation du processus de réhabilitation, dans un travail d’équipe.