La présence en ville d’espaces enfrichés peut être considérée comme dommageable pour une utilisation optimale de l’espace disponible. L’idée de densification peut mener à des projets de reconquête des friches par des actions d’aménagement...
moreLa présence en ville d’espaces enfrichés peut être considérée comme dommageable pour une utilisation optimale de l’espace disponible. L’idée de densification peut mener à des projets de reconquête des friches par des actions d’aménagement orientées notamment vers la construction de logements. Mais la friche n’est pas que subie (Janin, Andres, 2008) ; elle peut être valorisée. On peut considérer les délaissés intra-urbains comme des espaces de respiration, favorables à la biodiversité, au sein d’une ville dont la nature serait exagérément absente. L’heure est à la reconnaissance de la place du sauvage en ville (Mathieu, Guermont, 2005). Cette idée d’un « tiers paysage » (Clément 2004), d’une « nature férale » (Génot, Schnitzler, 2012) présente au sein-même des agglomérations invite à s’interroger sur l’origine et l’évolution récente de ce qu’on doit considérer comme un patrimoine à conserver, autant ou plus que comme une opportunité d’aménagement. Ce patrimoine se prête naturellement à une approche de géographie historique destinée à en éclairer la genèse.
Dans le cas de l’agglomération nancéienne, les friches intra-urbaines correspondent essentiellement à une ceinture de coteaux, qui forment dans l’espace urbain un élément majeur de la trame verte. Cette situation en hauteur confère une très grande visibilité et une grande importance paysagère aux friches en question. Ces coteaux sont, pour partie, urbanisés ; ainsi se réalise une imbrication entre ville et nature qui paraît à la fois précieuse et fragile, objet de débats sans fin. Par le recours aux cartes et plans anciens, et la constitution d’un S.I.G. historique, on a cherché à retracer l’évolution des pratiques et de l’occupation du sol sur les espaces concernés.