[go: up one dir, main page]

Academia.eduAcademia.edu
TECHNIQUE DE L'ARCHEOLOGIE EN EUROPE GRANDS COURANTS DEVOIR N° 8 SIVIGNON Romain U.V. 08 SOMMAIRE ●LES PERIODES ETUDIEES.....................................................................................4 ●LE CLIMAT ET SON ENVIRONNEMENT..............................................................7 →FRISE EPIPALEOLITHIQUE........................................................................7 →COMMENTAIRE EPIPALEOLITHIQUE.....................................................7 →FRISE MESOLITHIQUE...............................................................................8 →COMMENTAIRE MESOLITHIQUE.............................................................8 →FRISE NEOLITHIQUE..................................................................................9 →COMMENTAIRE NEOLITHIQUE................................................................9 ●LES INDUSTRIES LITHIQUES ET NON-LITHIQUES........................................10 →FRISE EPIPALEOLITHIQUE......................................................................10 →COMMENTAIRE EPIPALEOLITHIQUE...................................................11 →FRISE MESOLITHIQUE.............................................................................12 →COMMENTAIRE MESOLITHIQUE...........................................................13 →FRISE NEOLITHIQUE ANCIEN................................................................15 →COMMENTAIRE NEOLITHIQUE ANCIEN..............................................16 →FRISE NEOLITHIQUE MOYEN I..............................................................18 →COMMENTAIRE NEOLITHIQUE MOYEN I...........................................19 →FRISE NEOLITHIQUE MOYEN II.............................................................21 →COMMENTAIRE NEOLITHIQUE MOYEN II..........................................23 →FRISE NEOLITHIQUE FINAL ET RECENT..............................................26 →COMMENTAIRE NEOLITHIQUE FINAL ET RECENT...........................28 ●L'HABITAT...............................................................................................................31 →L'EPIPALEOLITHIQUE...............................................................................31 →LE MESOLITHIQUE...................................................................................32 →LE NEOLITHIQUE......................................................................................34 ●L'ART RUPESTRE, MOBILIER ET LES PARRURES..........................................41 →FRISE EPIPALEOLITHIQUE......................................................................41 →COMMENTAIRE EPIPALEOLITHIQUE...................................................42 →FRISE MESOLITHIQUE.............................................................................43 →COMMMENTAIRE MESOLITHIQUE.......................................................44 →FRISE NEOLITHIQUE................................................................................45 →COMMENTAIRE NEOLITHIQUE..............................................................46 ●COMPTE RENDU : NAISSANCES DES INEGALITES ET PREMICES DE L'ETAT PAR DEMOULE (J.-P), UNIVERSITE PARIS I..........................................47 ●BIBILIOGRAPHIE...................................................................................................52 ●ANNEXE I : INDUSTRIES LITHIQUES................................................................56 ●ANNEXE II : ART RUPESTRE, MOBILIER ET PARRURES...............................90 LES PERIODES ETUDIEES L'EPIPALEOLITHIQUE EN FRANCE: Définition: Terme servant d'abord à désigner les civilisations à l'outillage largement composé de microlithes, apparues après la dernière glaciation, et précédent le Néolithique. Aujourd'hui on tend à définir comme épipaléolithique toute industrie à dominante microlithique de la fin du Paléolithique supérieur, même si elle se situe avant le fin de la dernière ère glaciaire (-9600). Le paysage s'en trouve donc changé, les steppes laissent la place à une forêt tempérée constituée de chênes, d'ormes, de tilleuls ou de noisetiers. Le niveau des mers, du fait de la déglaciation, augmente sans pour autant atteindre le niveau actuel. La faune se modifie également, par exemple le bison et le renne remontent vers le Nord remplacés par l'ours brun, l'élan, le sanglier et le chevreuil. Le mammouth disparait et globalement la faune froide se retire au Nord de l'Europe au profit de la faune tempérée. L'homme toujours nomade, vit encore en plein air ou se réfugie dans des grottes ou abris sous roches. Il suit les troupeaux pour ses besoins protéiniques et complète son régime alimentaire par la pêche et la cueillette. Datation: On peut situer cette période entre l'extrême fin du Paléolithique supérieur et le début du Mésolithique ancien soit -12500 jusqu'à -9600. LE MESOLITHIQUE EN FRANCE: Définition: Du grec mesos « moyen » et lithos « la pierre », soit littéralement « âge moyen de la pierre ». Le climat se réchauffe encore et devient plus humide, puis s'assèche. Le niveau des mers atteint pratiquement son niveau actuel. Les forêt, essentiellement de feuillus (ormes, frênes,tilleuls...), prennent de plus en plus de place. La faune reste la même qu'à la période précédente. L'homme, toujours dans une économie de chasseur-cueilleur, commencent à se sédentariser. Il commence à gérer des troupeaux sauvages, ce que l'on pourrait appeler un proto-élevage. On commence à voir aussi l'émergence d'une protoagriculture par l'entretien des parcelles de terrains où poussent les graminées sauvages, ce qui favorise leurs croissance. Datation: On peut placer cette période entre la dernière glaciation et l'arrivée de l'agriculture avec les populations néolithiques, soit entre -9600 et -5500/-5200. Le mésolithique peut se décomposer en quatre phases distinctes : – -9600 - -8000 : Mésolithique ancien ; – -8000 - -6500 : Mésolithique moyen ; – -6500 - -6000 : Mésolithique récent ; – -6000 - -5500/-5200 : Mésolithique final. LE NEOLITHIQUE EN FRANCE: Définition: Du grec neos « nouveau / nouvelle » et lithos « la pierre », soit littéralement « nouvel âge de pierre » . Ce terme à d'abord été introduit avec une simple signification permettant de faire un premier tri dans les ramassages de vestiges. Celui ci permettait de distinguer l'âge de la pierre ancienne et l'âge de la pierre nouvelle, par un critère technologique : le polissage de certaines pièces lithiques. Le terme à depuis prit une signification plus complexe. En effet, il désigne une transformation globale, la plus importante que l’espèce humaine ait connue à ce jour. Ainsi, le mode d'acquisition de la nourriture est un des critères importants : on passe d'une économie de prédation (chasse – cueillette) à une économie de production (élevage – agriculture) qui facilita également l'émergence d'une spiritualité autour de déesses-mères. Une autre composante importante qui résulte de l'agropastoralisme est la sédentarisation à long terme. On voit se développer ainsi des moyens de conservation pour les aliments tels que la céramique. Et enfin, le dernier fait marquant, qui est également le résultats du développements de l'élevage et de l'agriculture, est le changement du mode d'occupation des sites et des territoires avec le développement progressif, d'abord d'habitats isolés qui petit à petit se regroupent pour former de véritables villages. Datation: Cette période, si on prend les datations maximales ; les premières manifestations du néolithique, se rencontre vers -5 800 et se termine avec l'apparition de la métallurgie du bronze vers -1800. On peut décomposer le néolithique en quatre phases : – -5500/-5200 - -4600 : Néolithique ancien ; – -4600 - -3500 : Néolithique moyen ; – -3500 - -2200/-2100 : Néolithique récent ; – -2200/-2100 - -1800 : Néolithique final ou Chalcolithique. ●LE CLIMAT ET SON ENVIRONEMENT L'EPIPALEOLITHIQUE EN FRANCE: Cette période voit se succéder quatre phases climatiques. On a dans un premier temps le Bölling (-12700 - -12000), où l'on a mis en évidence une amélioration climatique. Ensuite vient le Dryas moyen ou Dryas II (-12000 - -11800), qui caractérise une chute brutale des températures moyennes. Puis l'interstade appelé Alleröd (-11800 - -10500), est une phase de variation climatique. Les températures étaient comparables à celles actuelles. Le climat se retrouvait donc doux et humide,ce qui à pour conséquence l'accroissement de la végétation et donc la couverture forestière s'en trouve agrandie. Enfin le niveau de la mer, du fait de la déglaciation, remonte d'environ 60 cm. Vient ensuite la dernière phase climatique de l'épipaléolithique, le Dryas III ou Dryas récent (10500 - -9600), qui se termine par la dernière phase de glaciation. Cette phase climatique désigne une période d'environ 1000 ans où la température se met à chuter brutalement, avec une perte de 7°C de la température moyenne. Une hypothèse suppose que ce refroidissement aurait été induit par la rupture d'un immense lac d'eau froide dont le déversement dans l'atlantique nord aurait bloqué la circulation thermohalyne 1. 1 Circuation thermohalyne : Circulation permanente à grande échelle des eaux des océans, engendrée par des écarts de température et de salinité des masses d'eau. La salinité et la température ont en effet un impact sur la densité de l'eau de mer. Les eaux refroidies et salées plongent au niveau des hautes latitudes (Norvège, etc.) et descendent vers le sud, à des profondeurs comprises entre 1 et 3 km. Elles sont alors réchauffées sous les Tropiques, et remontent à la surface, où elles se refroidissent à nouveau, et ainsi de suite au travers de courants à forte composante altitudinale transverse. On estime qu'une molécule d'eau fait le circuit entier en environ 1000/1500 ans. La circulation thermohaline a un impact encore mal estimé aujourd'hui sur le climat. LE MESOLITHIQUE EN FRANCE: En ce qui concerne le mésolithique, la première phase climatique qui correspond a peu près aux dates du Mésolithique ancien (-9600 - -8000), est le Préboréal. Première période de réchauffement interglaciaire faisant suite à la dernière glaciation, le Préboréal marque le début de l'Holocène dans la chronologie géologique. Un changement climatique important se manifeste, marqué en Europe par l'extension des forêts. L’Europe moyenne est envahie par le pin (autour de -9600) comme essence principale, qui suivant les régions et l'altitude, accompagné du bouleau (autour de -11000). Une partie de la faune glacière disparaît de l'Europe moyenne : le renne est remonté vers le Grand Nord, le cheval, bison et bœuf survivent mais privés d'une grande partie des steppes et prairies, leur nombre décroît rapidement. Ils sont remplacés par des animaux aimant vivre en forêt : les sangliers et cervidés. La phase suivante, le Boréal (-8000 - -6900) est l'une des périodes les plus chaudes du Postglaciaire. Elle couvre une grande partie du mésolithique moyen (-8000 - -6500). En Europe, le Boréal est caractérisé botaniquement par l'apparition du chêne (autour de -8000) et, à la fin de la période, par une forte extension des noisetiers (autour de -7000) au détriment des pins. Enfin, la dernière phase, qui couvre la fin du mésolithique moyen (-8000 - -6500), la totalité du mésolithique récent (-6500 - -6000) et du mésolithique final (-6000 - -5500/-5200), et le début du néolithique ancien (-5500/-5200 - - 4600), est l'Atlantique (-6900 - -4700). Considérées avec le Boréal (-8000 - -6900) comme les périodes les plus chaudes du Postglaciaire, on pense même que les températures pouvaient dépasser celles de notre époque. Cette phase climatique voit l'introduction de l'orme (autour de -6400) et du tilleul (autour de -5300). Des alternances humides et sèches se succèdent, ce qui eu comme conséquence la dominance du noisetier dans les forêts au détriment d'autre essences. LE NEOLITHIQUE EN FRANCE: Le début du néolithique en France est encore sous un climat Atlantique (-6900 - -4700), dont nous avons vu les caractéristiques plus haut (cf. Le Mésolithique en France). A partir du dernier siècle du néolithique ancien (-5500/-5200 - -4600), et ce jusqu'au début du premier âge du Fer (-800), la phase climatique est le Subboréal (-4700 - -800). Cette longue phase climatique est la fin Postglaciaire. Il existe une incertitude quant à la date du début de cette période, due à la grande diversification de la végétation à cette époque, qui rend difficile la comparaison entre les analyses polliniques de régions différentes, en particulier dans les lacs et tourbières de montagnes. L'influence humaine sur la couverture végétale, peu sensible en Europe occidentale, marque déjà fortement le pourtour de la Méditerranée. Un refroidissement général est notable à cette époque, ainsi qu'une humidité marquée botaniquement par l'augmentation de l'aulne, du sapin et du hêtre, elle augmente encore vers la fin de cette phase (autour de -800). ●LES INDUSTRIES LITHIQUES ET NONLITHIQUES (ANNEXE I) L'EPIPALEOLITHIQUE EN FRANCE: L'Azilien (-12 500 - -9 500) (ANNEXE 1): Culture épipaléolithique, qui tire son nom de la grotte du Mas d'Azil en Ariège. L'outillage lithique de cette culture semble directement inspiré de la période précédente. Ainsi, les objets en silex reproduisent souvent, en dimensions réduites, des formes anciennes déjà réapparues au Magdalénien final. L'outillage microlithique, déjà connu, notamment dans certaines stations aurignaciennes, se développent particulièrement. Les petits outils de formes géométriques constituent un trait d'union entre les industries diverses. La forme triangulaire domine alors que les trapèzes sont totalement absents. L'industrie osseuse est utilitaire et sans élégance, on ne rencontre plus d'aiguilles et très peu de pointes de sagaies. Les poinçons sont tirés d'os et simplement fendus. Les harpons en bois de cerf , caractéristiques de cette industrie, sont courts et plats. Sur les bords, les barbelures sont irrégulières, grandes et peu nombreuses. La culture azilienne est surtout représentée dans la majeure partie de la France et au Nord de l'Espagne, mais a pu englober une surface beaucoup plus grande puisque l'on a retrouvé des stations aziliennes (où assimilées) en Grande-Bretagne. On peut donner quelques stations connues pour cette période : – La grotte du Mas-d'Azil (Ariège) ; – La grotte de Reilhac (Lot) ; – La grotte de la Tourrasse (Haute-Garonne). Le Valorguien (-11 000 - -9 800) (ANNEXE 2): Anciennement baptisé Romanellien provençal, le Valorguien est une culture de l'épipaléolithique qui tire sont nom de l'abri de Valorgues (Saint-Quentin-la-Poterie, Gard), où l'on peut trouver son évolution régulière à partir du Magdalénien. Son industrie se caractérise par une absence totale de harpons, contrairement à l'Azilien, mais on trouve des sagaies à sections rondes, encochées à leur partie proximale. Le débitage de la pierre est assez régulier et de petite dimension, les lamelles sont larges. L'outillage est composé de nombreux grattoirs courts, d'unguiformes sur lame ou éclat, de lamelles à dos, de microgravettes et de pointes d'Istres2 ; les burins, de types divers, sont rares et grossiers. Le Valorguien donnera le Montadien. Cette culture est présente dans le Sud-Est de la France, soit la Provence actuelle. Les principaux sites sont les suivants : – L'abri de Valorgues (Saint-Quentin-la-Poterie) ; – Saint-Marcel (Marseilles) ; – L'abri de Cornille et de Capeau (Istres). Le Montadien (-10 000 - -9 400) (ANNEXE 3): Culture à la charnière entre l'épipaléolithique et le mésolithique, qui tient son nom de la grotte de la Montade (Plan-de-Cuques, Bouches-du-Rhône). L'industrie montadienne est caractérisée par son aspect irrégulier. Les éclats y dominent largement. Les burins et perçoirs sont peu fréquents. On trouve également des lamelles tronquées et des lamelles à retouches régulières. La pointe d'Istres à disparu. Les armatures sont hyperpygmées 3 pour la plupart, auxquelles on peut ajouter quelques pointes à bases non retouchées. Les fracturation des lamelles par la technique du microburin 4 est connue. Le Montadien pourrait être à l'origine du Castelnovien et du Montclusien. Le principal gisement est le suivant : – La grotte de Montade (Plan-de-Cuques, Bouches-du-Rhône). 2 Pointes d'Istres : Pointe fusiforme à dos abattu épais, microlithique (longueur moyenne 30mm, épaisseur 2 à 3mm);son extrémité vulnérable peut être taillée sur la partie proximale de la lamelle-support; sa base est brute , ou arrondie ou encore légèrement limbée. Ces pointe ont été découvertes pour la première fois à Istres d'où leurs noms. 3 Hyperpygmée : armatures faites de petites pierres, souvent géométrique, dont les dimensions sont inférieures à 10mm et l'épaisseur à 4mm. 4 Microburin : Procédé de fracture par pression ou percussion. Le microburin en est la chute. LE MESOLITHIQUE EN FRANCE: Le Sauveterrien (-9 500 - -6 500) (ANNEXE 4): Culture Mésolithique qui tire son nom de l'abri du Martinet à Sauveterre-la-Lémance (Lot-etGaronne). Son industrie lithique est caractérisée par la dominance des microlithes : triangles, segments, pointes de sauveterre, pointes à bases transversales, auxquelles s'associent quelques lamelles à bords abattus et grattoirs ronds. Le outils en os sont parfois décorés de simples incisions transversales et obliques, ou de motifs géométriques complexes hachurés. Les principaux gisements sont : – L'abri du Martienet à Saveterre-la-Lémance (Lot-et-Garonne) ; – Le Roc Allan (Lot-et-Garonne) ; – Le Roc du Barbeau (Dordogne). Le Beuronien (-9 600 - -6 900) (ANNEXE 5): Culture mésolithique de l'Est et du Nord-Est qui tient son nom de la grotte de Jägerhaushöhle, près de la ville de Beuron, sur le haut Danube en Allemagne. Le mobilier lithique peut se décomposer en trois phases : – Une phase ancienne qui est caractérisée par la présence de triangles isocèles, de pointes à retouches unilatérales et des bases à retouches inverses, concaves ou droites ; – Une phase moyenne assez proche typologiquement de la phase ancienne ; – Une phase récente, constituée de scalènes 5 très microlithiques auxquels s'associent des pointes à retouches unilatérales très petites. Cette culture s'étend des Pays-Bas à la Tchécoslovaquie en passant par l'Alsace et la Suisse. Les principaux sites sont les suivants : – La grotte de Jägerhaushöhle (Allemagne) ; – L'abri de Mannlefelsen (Haut-Rhin). 5 Scalène : Lamelle ayant un bord abattu jouxtant une troncature rectiligne oblique en produisant un angle obtus ou droit bien marqué. La forme générale de cet objet est celle d'un triangle, avec lequel la lamelle scalène ne doit pas être confondue. Le Castelnovien (-8 000 - -6 900) (ANNEXE 6): Culture mésolithique du Sud-Est de la France, tient son nom de l'abri sous roche de la Font-desPigeons à Châteauneuf-lez-Martigues, qui comprend la culture de Châteauneuf, Hoëdic, Montbani, Muge et Cuzoul. Le Castelnovien est marqué par la persistance d'outils communs du Montadien : denticulés sur éclats épais, troncatures concaves, triangles concaves à troncatures et burins grossiers divers. La technique du microburin est largement utilisé.e Les outils se composent de grattoirs courts ou raccourcis et de rares grattoirs longs sur lames régulières, des outils sur lamelles, des armatures et des lames et lamelles Montbani. L'industrie de l'os se limite à de rares poinçons et à de rares fragments de lames en bois de cerf à biseau émeulé. Notons également l'utilisation de coquilles de moules à bords denticulés. Les principaux gisements : – L'abri sous roche de la Font-des-Pigeons à Châtauneuf-lez-Martigues (Bouches-du-Rhône) ; – Le gisement de Ponteau à Martigues (Bouches-du-Rhône). Le Tardenoisien (-7 500 - -5 500) (ANNEXE 7): Culture du mésolithique du Nord et du centre du bassin Parisien qui tire son nom du Tardenois, petit terroir du Sud du département de l'Aisne. Le Tardénoisien se divise en trois stades, ancien, moyen et récent : – Le stade ancien est caractérisé par un débitage lamellaire peu régulier (style Coincy), les armatures sont principalement des lamelles à dos, des pointes à troncatures obliques, des triangles scalènes et isocèles, des pointes à bases retouchées et des segments. – Le stade moyen est le même ; les lamelles aménagées par des retouches partielles régulières, avec une coche unique ou une troncature y sont plus nombreuse ; armatures, divers représentent moins de la moitié de l'outillage ; elles comportent des triangles scalènes et des segments encore très nombreux, des pointes à troncatures obliques, des pointes à bases transversales (pointes du Tardenois) et des lamelles à bords abattus ; s'y ajoutent des pointes à retouches couvrantes (feuilles de gui et autres) ; les trapèzes restent rares. – Le stade récent (ou faciès de Montbani) se définit par un débitage régulier de style Montbani, de lames et lamelles à coches multiples ; les trapèzes typiques constituent une proportion importante des armatures, dont disparaissent celles portant des retouches couvrantes. Le principal gisement est : – Le gisement de La Sablonnière à Coinçy (Aisne). Le Montclusien (-7 500 - -5 500) (ANNEXE 8): Culture du mésolithique du Sud de la France, qui tient son nom de l'abri de la Beaume de Montclus (Gard). Il se caractérise par un style de débitage peu régulier, par un abondant outillage sur éclats retouchés, par un petit nombre de grattoirs et un taux d'armatures élevé ; ce sont en majorité des triangles de Montclus, pygmées, auxquels s'associent des lamelles étroites à bords abattus et de rares triangles scalènes. La techniques du microburin n'est pas connue des Montclusiens. L'outillage en os ne comporte que des sagaies, des poinçons et quelques fragments d'os portant ds traces de travail. Le principal gisement : – L'abri de la Beaume de Montclus (Gard). LE NEOLITHIQUE ANCIEN EN FRANCE: Fig. I : Carte de répartition des cultures du Néolithique ancien. Le Cardial (-5 800 - -4 600) (ANNEXE 9): Culture du néolithique ancien qui est caractérisé, non plus par son industrie lithique, comme aux périodes précédentes, mais par la décoration de sa céramique (qui porte le même nom). La culture cardiale possède une répartition côtière qui comprend l'Italie du Nord-Ouest, la Provence, le Languedoc-Roussillon, la côte orientale de l'Espagne et celle du Portugal. Elle fait partie d'un ensemble culturel plus large, dit à « céramique imprimée » que l'on trouve depuis la Grèce, en Afrique du Nord et jusque sur la côte atlantique du Centre-Ouest de la France. Cette culture correspond à la néolithisation des régions où elle est présente, avec l'apparition de l'élevage, de l'agriculture, du polissage des haches en pierre, de la fabrication de la poterie. Celle-ci est modelée au colombin et présente des formes globulaires à fonds ronds : les moyens de préhension sont des cordons lisses horizontaux, des boutons et des anses en ruban. Les motifs imprimés à l'aide du cardium, d'un peigne ou de l'ongle forment des lignes zig-zag disposées en bandes horizontales ou en panneaux. Quelques louches en céramiques existent aussi. L'industrie lithique comporte une tradition d'un petit outillage qui existait dans la culture antérieure du Castelnovien. C'est à cette période qu'apparaissent aussi des flèches tranchantes issues des trapèzes précédents et des petites haches polies en pierre dure. Des grattoirs, des scies et des perçoirs sont façonnés sur des éclats plus gros. La présence d'obsidienne confirme les relations méditerranéennes et en particulier des contacts avec les îles volcaniques. Les principaux gisements sont : – Le village de Courthéson (Vaucluse) ; – La grotte de Gazel (Aude) ; – La grotte de Roc de Dourgne (Aude) ; – L'habitat littoral de Leucate (Pyrénnées-Orientales) – La grotte de Camprafaud à Ferrières et Saint-Pierre-de-la-Fage (Hérault). Le Néolithique Ancien Centre-Atlantique (N.A.C.A.) (-4 900 - -4 300) (ANNEXE 10): Groupe du néolithique ancien influencé par le Cardial. Cette culture se retrouve dans le Nord de l'Aquitaine et le Sud de la Charente. Le principal gisement est : - Le « Mûrier de Luzéronde » à Noirmoutier-en-Île (Vendée). Le Rubané (-5 700 - -4 500) (ANNEXE 11): Culture du néolithique ancien appelé également « céramique linéaire » est le néolithique le plus ancien de l'Europe centrale qui s'étend de la mer Noire jusqu'à l'Atlantique. Pour la France, le Rubané se développe surtout dans l'Est (Alsace-Lorraine-Moselle). Le mobilier céramique se distingue en deux catégories : – La céramique grossière : de gros vases avec peu de détails sans doutes modelés rapidement ; – La céramique fine : petits vases bien lissés avec une bonne finition et portant des décors incisés) Les motifs sont incisés au poinçon ou au peigne et représentent des rubans et dans certains cas des représentations anthropomorphes modelées en relief. Le mobilier lithique est soit en silex pour les outils taillés ou en obsidienne pour les outils polis. La méthode de fabrication des outils taillés repose sur le débitage lamellaire : un bloc de silex brut est mis en forme pour pouvoir en extraire des lames, à l'aide d'un percuteur. La majorité de l'outillage se présente donc sous forme de lames en silex, retouchées afin d'obtenir le type d'outil souhaité. En général, on retrouve sur les sites rubanés une grande quantité de grattoirs sur lames, ainsi que des perçoirs, des racloirs, et des fragments de lames non retouchées, utilisés emmanchés comme éléments de lames de faucille. Ces lames présentent parfois sur leur partie active un lustré qui résulte de l'action de fauchage de céréales, les brins de céréales contenant de la silice qui se déposent sur la lame. Les rubanés fabriquaient également des pointes de flèches en silex, de forme triangulaire ou trapézoïdale. Il existe aussi des outils fabriqués à partir d'éclats de silex ou de gros blocs, mais ceux-ci sont en général plus rares. Les principaux gisements : – Le Clos-de-la-Rivière à Chambly (Oise) ; – Le site de Vaux-et-Borset (Hesbaye, Belgique). Le Rubané du Bassin Parisien (-5 700 - -4 700) (ANNEXE 12): Groupe du néolithique ancien qui représente la phase III du Rubané. Sa région d'implantation représente le Bassin Parisien au sens large en incluant une partie de la Champagne et le Nord de la Bourgogne. Les industries ne sont pas très différentes avec le Rubané. On peut seulement ajouter pour la décoration de la céramique, le style dit « à chevrons étroits » qui abonde dans cette culture et qui est beaucoup plus rare dans le Rubané. Le principal gisement est : - Le village rubané à Cuiry-lès-Chaudardes (Aisne). Le Villeneuve-Saint-Germain (-4 900 - -4 600) (ANNEXE 13): Groupe du néolithique représentant dans le Bassin parisien une évolution régionale de la colonisation du Rubané. Il poursuit la plupart des traits culturels du Rubané. Les formes céramiques, hémisphériques et souvent à bords encochés, reprennent les traditions du Rubané. L'outillage lithique taillé est plus massif. Le principal gisements est : – Le site éponyme de Villeneuve-Saint-Germain (Aisne). LE NEOLITHIQUE MOYEN EN FRANCE (I): Fig. II : Carte de répartition des cultures du Néolithique moyen (I). Le Montbolo (-4 800 - -4 300) (ANNEXE 14): Culture du néolithique moyen se situant dans une large partie du Sud de la France et de la côte méditerranéenne de l'Espagne. Elle a été reconnue dans des grottes de la partie orientale des Pyrénées et jusqu'en Ariège, dans le Roussillon et en Catalogne. Son industrie céramique se caractérise par des formes sphériques, ovoïdes ou hémisphériques ; les écuelles subcarénées sont plus rares. Les moyens de préhension sont particuliers : outre les anses larges à perforation horizontales plus ou moins bien dégagées de la panse, nous trouvons des barrettes carrées ou rectangulaires, et surtout des anses tubulaires disposées verticalement. Le mobilier lithique n'est pas très différent du stade ancien. Notons simplement que la majorité de l'outillage est taillé dans du silex blond. L'industrie osseuse est abondante qui comprend des poinçons, des lissoirs et des tranchets. Les principaux gisements sont : – La Balma de Montbolo à Vallespir (Pyrénées-Orientales) ; – La grotte de l'Herm (Ariège). Le Rössen (-4 800 - -4 300) (ANNEXE 15): Culture du néolithique moyen qui s'étend progressivement jusqu'à l'Atlantique, la basse plaine du Nord de l'Allemagne, la région de Saale-Elbe (où se trouve le site éponyme, la nécropole de Rössen), la Bavière (où l'on parle du groupe d'Oberlauterbach ou de Rössen Bavarois), la Suisse (faciès de Wauwil) et le Bassin parisien (site du type Berry-au-Bac). Le mobilier céramique se distingue en trois phases : – Le Rössen ancien ou Rössen I se caractérise par une céramique aux décors couvrants réalisés par la double impression rössenienne et qui font apparaître des rubans négatifs ; – Le Rössen moyen ou Rössen II possède des décors plus espacés qui s'organisent le plus souvent en zig-zags verticaux ; Le Rössen récent ou Rössen III se défini par la technique en pointillé-silloné 6 et des motifs en triangles pendants. En ce qui concerne les outils lithiques, notons que les coins perforés sont particulièrement typiques. Les principaux gisements sont : – La nécropole de Rössen en Saale-Elbe (Allemagne) ; – La « Croix Maigret » Berry-au-Bac (Aisne). – Le Cerny (-4 600 - -4 100) (ANNEXE 16): Groupe du néolithique moyen situé dans le Bassin parisien. Contemporain de la culture de Rössen qui le jouxte à l'Est, il représente une évolution régionale avancée de la colonisation de la « Céramique linéaire ». Issu de la culture de Villeneuve-Saint-Germain, il en poursuit une partie des traits culturels. Ainsi on retrouve un outillage lourd en silex, formes céramiques hémisphèriques à décor imprimé au peigne ou à la spatule, bouton ou repoussé. Les décors plastique paraissent en partie méditerranéens. Le décor, combinant éléments plastiques et impressionnés, est en général sommairement organisé en guirlandes ou lignes oubliées. Les principaux gisements sont : – Le « Parc aux Boeufs » à Cerny (Essonne) ; – Le « Gours aux Lions » à Marolles-sur-Seine (Seine-et-Marne) ; – Le « Camp néolithique de Haut-des-Nachères » à Noyen-sur-Seine (Seine-et-Marne) ; – Le « Camp néolithique de L'Etoile » à l'Etoile (Somme) ; – Le « Camp de Barbuise-Courtavant » à Barbuise (Aube) ; – La « Nécropole d'Orville » à Orville (Loiret) ; – La « Nécropole monumentale » à Passy (Yonne). 6 Pointillé-silloné : Technique de décor de la céramique consistant à traîner sur la pâte encore molle un instrument pointu avec laquelle il reste en contact permanent pendant que le potier lui fait subir des impressions successives. Il en résulte un sillon continu au fond duquel les impressions forment des dépressions régulières peu profondes. LE NEOLITHIQUE MOYEN EN FRANCE (II): Fig. III : Carte de répartition des cultures du Néolithique moyen (II et III). Le Michelsberg (-4 400 - -3 400) (ANNEXE 17): Culture du néolithique moyen qui appartient à la grande famille des cultures aux Gobelets en Entonnoir et qui succède principalement à la culture de Rössen. Nommée d'après le Michelsberg, habitat de hauteur fortifié en Bade-Wurtemberg (Allemagne), cette culture s'étend de la Bohème et de la région de Salzburg en Autriche à l'Est jusque dans le Bassin parisien et la Belgique à l'Ouest et de la Westphalie au Nord jusqu'en Suisse au Sud. La céramique du Michelsberg est normalement non décorée. Les formes principales sont des grands goblets, des coupes, boutielles, cruches, gobelets tulipiformes et des disques, les soit-disant plats à pain7. Les principaux gisements sont : – Le site de Arnaville (Meurthe-et-Moselle) – Le site de Novéant-sur-Moselle (Moselle) ; – L'habitat de Gravon (Seine-et-Marne). Le Noyen (-4 300 - -3 400) (ANNEXE 18): Groupe du néolithique moyen appartenant à la Culture du Michelsberg qui tient son nom du site d'habitat éponyme. La céramique appartient à une phase ancienne, où le Chasséen (écuelles carénées) est marquée. Le gisement principal est : – L'habitat de Noyen-sur-Seine (Seine-et-Marne). 7 Plat à Pain : Disques en terre cuite d'une trentaine de centimètres de diamètre et d'environ 1 cm d'épaisseur, au rebord généralement épais, et dépourvu ordinairement de décor. Le Néolithique Moyen Armoricain (-4 300 - -3 500) (ANNEXE 19): Culture du néolithique moyen qui englobe la Bretagne, la Normandie et la Charente. Elle comprend plusieurs groupes comme le Castellic récent, le Carn et Le Souc'h. La céramique est d'assez grande taille ; les fonds sont ronds et les cols élevés sont éversés. Les éléments de préhensions sont des boutons et des languettes parfois perforées. Les décors sont cannelés, et plus rarement incisés ; le motif le plus fréquent est un double demi-cercle qui se répète le long de la base du col ou le long de lignes obliques. Des décors ondulés, des arêtes de poisson verticales, des séries de petites incisions très rapprochées à la base du col, des pastilles alignées sous le rebord sont également caractéristiques. L'industrie lithique associée à la céramique comprend des pointes de flèches tranchantes en silex, triangulaires ou trapézoïdales à retouches abruptes. Les principaux gisements sont : – La grotte de Lann Vras, près de Castellic (Morbihan) ; – L'habitat d'Er Lannic à Arzon (Morbihan) ; – Le tumulus de Carn à Plaudalmézeau (Finistère). Le Matignons (-4 300 - -3 400) (ANNEXE 20): Culture du néolithique moyen situé sur la façade Atlantique, au Nord de l'embouchure de la Gironde. La céramique comprend des vases à fond rond, des écuelles plus ou moins carénées, des bouteilles, des assiettes et des vases à fond plat plus ou moins hauts (pots ou vases à provision). Les moyens de préhension sont des boutons parfois perforés verticalement et quelques anses. Le décor, pauvre, consiste en un fin bourrelet vertical. L'industrie lithique regroupe des pointes de flèches tranchantes à retouches envahissantes, des grattoirs, des racloirs, des couteaux, des perçoirs, des faucilles dentelées, des haches polies en silex. L'industrie osseuses présente des poinçons, des ciseaux et des gaines de hache. Le principal gisement est : - Le site éponyme à Juillac-le-Coq (Charente). Le Néolithique Moyen Bourguignon (-4 500 - -3 500) (ANNEXE 21): Culture du néolithique moyen, encore mal définie, désignant en Franche-Comté et en Bourgogne l’horizon correspondant au Michelsberg et au Chasséen. Cette période est caractérisée par une céramique non décorée produisant des vases tulipiformes typique du Michelsberg associés à des écuelles carénées de type Chasséen, ainsi que des plats à pain. Le principal gisement est : - La grotte de la Tuilerie à Gondenans-lès-Montby (Doubs). Le Chasséen (du Centre et Méridional (-4 300 - -3 500), Septentrional (-4 000 - -3 500) (ANNEXE 22, 23, 24): Culture du néolithique moyen couvrant une grande partie du territoire français puisqu'il s'étend du Nord de la France jusqu'au Bassin parisien pour le Chasséen septentrional, Une grande partie de l'Aquitaine en passant par l'Auvergne, la vallée du Rhône et de la Saône pour le Chasséen méridional, et les régions du centre de la France pour le Chasséen du centre. L'unité de la culture chasséenne est assuré par la présence de vases en céramique de belle qualité, bien cuite, rouge foncé ou noir. On trouve des bouteilles à col et panse globulaire, des jattes carénées, des assiettes ou coupelles et une forme spécifique appelée tantôt « coupe à socle », tantôt « brûle-parfum », tantôt « vase-support » : les uns sont cylindriques (plus fréquents dans le Midi et l'Ouest) les autres sont cubiques (plus fréquents dans le Nord) mais presque sont décorés de motifs géométriques : triangles, carrés hachurés de lignes ou de points. Pour le Chasséen du centre et méridional, les éléments les plus caractéristiques sont les anses multiforées (baguettes multiforées, flûtes de pan, etc.) appliquées sur la panse de vases, le décor gravé après cuisson, des assiettes à marli et des vases-support. L'industrie lithique est sur lames et lamelles en silex translucide comportant des retouches abruptes (flèches tranchantes, perçoirs...) ; des petites haches polies sont en roche verte. Les principaux gisements sont : – Le camp éponyme à Chassey-le-Camp (Saône-et-Loire) ; – La grotte de Frontbégoua (Var) ; – L'abris sous roches de Font Juvénal (Aude) ; – Le village de Saint-Michel-du-Touch (Haute-Garonne) ; En ce qui concerne le Chasséen septentrional, les formes de vases sont moins variées, les décors sont moins réguliers et la céramique n'est pas toujours d'aussi bonne qualité, en comparaison au Chasséen méridional. Les outils lithiques sont plus massifs et les premières mines d'extraction de silex sont de cette époque. Les principaux gisements sont : – Le camp de Noyen-sur-Seine (Seine-et-Marne) ; – Le camp de Catenoy (Oise). LE NEOLITHIQUE RECENT ET FINAL EN FRANCE (I): Fig. IV : Carte de répartition des cultures du Néolithique récent et final (I et II). Le Couronnien (-3 000 - -2 500) (ANNEXE 25): Culture du néolithique récent du Sud de la France. Elle se situe dans l'actuelle Côte-d'Azur. Son industrie céramique est caractérisée par de la poterie brune ou rouge et bien cuite. Les formes sont à fond rond, coupes, bols, jarres globulaires et jarres à parois verticales. Les plus grands récipients possèdent des anses et des boutons dont certains sont superposés. Il existe aussi des fusaïoles et des cuillers à manche plat. L'industrie lithique est faite sur éclats et sur lames dont certaines sont très longues (20 cm) et parfois épaisses « en barre de chocolat ». Ce sont pour certaines des faucilles. Des grattoirs, des racloirs, des perçoirs, des pointes de flèches foliacées, à retouches plus ou moins couvrantes, sont en silex tandis que les haches polies sont en pierre dure. L'industrie osseuses comprend des poinçons, des ciseaux, des spatules, et de petits objets bi-pointe, et des pointes de flèches probablement. Le principal gisement est : – Le village de « La Couronne » à Martigues (Bouches-du-Rhône). Le Ferrières (-3 500 - -2 300) (ANNEXE 26): Culture du néolithique récent, reconnue depuis les Alpes jusqu'à l'Aude mais elle est surtout concentrée dans les garrigues de l'Hérault, du Gard et de l'Ardèche. Les poteries aux formes hémisphériques assez banales sont originales à cause de leur décor de trait incisés combinés en chevrons. Nous trouvons aussi des registres de traits courts, des triangles hachurés et quelques pastilles. L'industrie lithique est souvent taillée dans les minces plaquettes du silex provenant de Salinelles, ce qui facilite la taille bifaciale des flèches foliacées, des flèches à pédoncule, des pointes de javelot et des poignards ; des racloirs et des grattoirs diverses existent aussi. Les haches polies sont façonnées dans des roches dures. Le Saint-Pons (-3 500 - -2 500) (ANNEXE 27): Culture néolithique récent du Sud-Ouest Méditerranéen. Cette culture est majoritairement située dans le Languedoc-Roussillon et le Midi-Pyrénées. La céramique se caractérise par l'absence de décors. Il existe de nombreux vases avec un cordon en relief près du bord, mais qui ne semble pas être un élément décoratif, mais plutôt un élément de consolidation. On trouve quelques fois des cordons en guirlande ou composant un décor plus ou moins géométrique. Les formes sont classiques : vases globuleux, en calotte sphérique, cylindriques, etc... Les carènes sont très courantes sur les bols et les écuelles. L'industrie lithique, aussi bien tirée d'une lame que d'un éclat, est d'une grande pauvreté. On peut faire ressortir au sein de cet outillage : le couteau, le poignard, le grattoir sur bout de lame, des éléments de faucilles, le rabot, le perçoir ; le tout en silex. La hache polie est peu courante. L'originalité de cette industrie est l'armement et en particulier les pointes de flèches asymétriques, tirées de l'éclat, sont toutes bifaciales à retouches couvrantes. L'os servait à fabriquer des ciseaux, des racloirs à peau, des spatules, des aiguilles avec ou sans chas, des peignes à carder la laine, de très nombreux poinçons. Le bois de cerf servait pour la fabrication des lissoirs et des gaines de haches. Les principaux gisements sont : – La grotte du Poteau à Saint-Pons (Hérault) ; – La grotte de Resplandy (Hérault). Le Veraza (-3 400 - -2 200) (ANNEXE 28): Culture du néolithique récent, qui s'est développé dans l'Aude et le Roussillon. La céramique présente quelques caractères originaux comme la superposition de boutons sur la paroi de jarres cylindriques, comme la fréquente utilisation de cordons lisses sur des jarres sphériques ou comme l'application de végétaux sur la pâte fraîche. Les bols, jattes et écuelles sont moins caractéristiques. L'outillage lithique comprend des lames de faucille, des couteaux taillés dans un silex en plaquettes. Les haches polies sont en roche dure. Les principaux gisements sont : – Le site éponyme sur la commune de Veraza (Aude) ; – Lo Morrel dos Fados à Pépieux (Aude) ; – Lo Badarel à Montredon (Aude). Le Seine-Oise-Marne (-3 400 - -2 500) (ANNEXE 29): Culture du néolithique et du début du Chalcolithique qui couvre une grande partie du Centre et la majorité du Nord de la France, qui s'étend de la Belgique à la Loire. Les vases funéraires sont à fond plat et aux profils peu variés, les fameux « pots de fleurs », présentent une technologie assez homogènes à gros dégraissant et à surface rouge. La céramique domestique semble plus diversifiée, on trouve de grands vases a fonds plast à col ou non, ainsi que les autres types céramiques appartenant à la familles des céramiques cordées. L'industrie lithique regroupe de nombreux outils en silex (grattoirs, lames plus ou moins retouchées, perçoirs, pics, haches polies...). Les pointes de flèches sont à tranchant transversal, à contour foliacé ou à ailerons et pédoncules naissant. L'industrie osseuse ou celle du bois de cervidé regroupait des gaines de haches, des aiguilles, des épingles, des poinçons, des ciseaux, des pics et des gouges. Les principaux gisements sont : – L'hypogée des Mournouards au Mesnil-sur-Oger (Marne) ; – L'allée couverte de la Chaussé-Tirancourt (Somme) ; – L’habitat de Videlles (Essonne) ; – L'habitat du Prè-aux-Vaches à Morains (Marne) ; – L'habitat de Sagy (Marne). L'Artenac (-3 400 - -2 100) (ANNEXE 30): Culture du néolithique récent de la façade atlantique. Cette culture recouvre la Charente-Maritime jusqu'au Pays-Basque et une partie du Limousin. La céramiques de cette culture est variée et encore mal connue : elle comprend des vases à fond plat, largement répandus à cette époque, et des vases à fond rond parfois décorés de triangles ou de losanges incisés ou pointillés. Des bossettes sinueuses et des anses « nasiformes » sont considérées comme typiques. L'industrie lithique semble associer des éléments microlithiques et des pièces plus communes au Néolithique récent (pointes de flèches à tranchant transversal ou à ailerons et pédoncules, haches polies, poignards). Les principaux gisements sont : – Le gisement éponyme à Saint-Mary (Charente-Maritime) ; – La grotte de « celle de la Marsa » à Beauregard (Lot) ; – L'habitat de Saint-Séverin-sur-Boutonne (Charente-Maritime). Le Treilles (-3 300 - -2 400) (ANNEXE 31): Culture du néolithique final/Calcolithique du Sud de la France soit sur les Grands Causses de l'Aveyron et en Lozère, qui tient son nom d'une grotte de la commune de Saint-Jean-Saint-Paul (Aveyron). La poterie présente les formes classiques à cette époque, petits vases hémisphériques, écuelles carénées, jarres ornées de cordons lisses ou de cannelures horizontales. Des triangles hachurés évoquent la culture chasséenne. L'industrie lithique est à base de plaquettes de silex : elle comprend des pointes de flèches foliacées ou losangiques, de rares pointes de flèches tranchantes, des grattoirs et des racloirs. Les haches polies en roche dure sont nombreuses. Le mobilier osseux servait à polir des poinçons et de longues pendeloques courbes. Le bois de cerf à permis de fabriquer des lissoirs, des gaines de haches et des haches-marteaux. L'une des originalités de cette culture est la présence précoce d'objets en cuivre (haches plates, lames et poignards, perles). ●L'HABITAT L'EPIPALEOLITHIQUE: Du fait de son mode de subsistance lié à la prédation, l'homme de l'épipaléolithique à conservé un habitat léger très mobile constitué de tentes centrées sur des foyers. Du point de vue technique, il n'y a pas de réelle innovation par rapport au Paléolithique supérieur. Parmi ces sites, nous pouvons retenir deux faits : – – Il s'agit tout d'abord de l'importance de l'eau, c'est-à-dire de la proximité de points d'eau ou de rivières qui concerne l'essentiel des sites connus actuellement. On remarque aussi que si les sites sont bien souvent proches de ces points d'eau, il se situent généralement légèrement au dessus de son niveau afin d'éviter de possibles crues saisonnières ; Il s'agit ensuite du fait qu'à cette époque les sites de plein air semblent plus importants en nombre que les sites de grottes et abris qui existent cependant eux aussi. L’analyse spatiale de ces campements a révélé une structuration de l'espace bien marquée à l'Epipaléolithique. Le rôle clé joué par le foyer aménagé ou non est souligné par le fait qu'il concentre la majorité des activités de taille et de boucherie. Fig. V : Exemple de répartition d'un camp de chasseur de l'Epipaléolithique. Au niveau « architectural », les données sont floues. Dans la majeure partie des cas on retrouve des galets déposés en cercle ou en ovoïde, qui pourraient matérialiser l'emplacement de tentes. Ces tentes seraient construites avec une armature en bois recouverte de branchages ou de peaux, mais aucune certitude ne peut être émise à ce sujet du fait que nous n'en ayons trouvé aucune trace. Fig. VI : Reconstitution hypothétique d'une tente de chasseur de l'Epipaléolithique. LE MESOLITHIQUE: Pendant le tardiglaciaire et le développement des cultures du Mésolitique, les restes d'habitations conservées se font rares mais existent toujours. Elles sont semblables à celles des époques antérieures, concentrations, pavages, grandes cuvettes... Les sites donnés en exemple comprennent souvent 4 ou 5 structures associées, ce qui laisse à penser à de petits hameaux mais la synchronie de ces différentes structures reste à être prouvée. L'usage du bois semble se développer en parallèle à celui du réchauffement climatique et de la forêt qui en est une conséquence directe. Ainsi, nous commençons à trouver ce qui semblerait être des trous de poteaux, même si l'on est pas toujours en mesure de restituer des plans évidents. Nous trouvons également de nombreux abris sous-roches qui pourraient faire penser à un établissement plus long dans le temps, et non plus, comme à la période précédente, à un site saisonnier. De plus :certains sites d'abris sous-roches nous livrent des dispositifs de pierre qui ont pu être interprétés comme des digues contenant les eaux de ruisseaux proches, à Oberlag dans le BasRhin par exemple. Toujours sur le même site, on a retrouvé des trous de piquets rapprochés et alignés qui semble constituer une palissade barrant l'entrée de la cavité (Fig. VII). Fig. VII : Reconstitution théorique d'un abri sous roche (Sassenage, Isère). Quant à l'organisation des camps dite « de chasseurs », ils sont composés à l'identique par rapport à la période précédente, c'est-à-dire organisés autour d'un ou de plusieurs foyers. Mais certains sites montrent des structures qui tendraient à prouver que ces populations ne pratiquaient plus le nomadisme sur de longues distances, mais tendraient plutôt vers une semi-sédentarisation. Prenons comme exemple, le site de Montclus où des structures de combustion comme des dispositifs à fumer le poisson ont été retrouvés. D'un point de vue « architectural», on trouve le même type qu'à l'épipaléolithique soit une structure en bois de type « tippie » (Fig. VIII). Fig. VIII : Reconstitution et plan théorique d'une « hutte » mésolithique. Nous trouvons également des structures semi-elliptiques, constituées par plusieurs amas de galets, de taille variées, qui délimitent l'espace interne de la structure. Certaines de ces structures comportaient ces mêmes amas au centre de ces espaces, interprétés comme un poteau de soutènement. Si il est difficile de se prononcer sur la destination de ces structures, il est intéressant de noter leurs dimensions exceptionnelles, jusqu'à dix mètres de long. En dernière remarque notons que dans l'art rupestre de cette époque, on retrouve ce qui semble être des représentations d'habitats gravées sur les parois (Fig. IX). Fig. X : Représentations rupestres d'habitats et reconstitutions. En conclusion, nous voyons que cette période offre un large éventail de structures, et que les réalités du mésolithique ne sont pas aussi simples que nous pouvons l'imaginer de prime abord. Ce fait est magnifiquement souligné par l'exemple des sites à abris sous-roches disposant d'une palissade, qui peuvent être considérés comme caractère défensif, tout au moins servant à délimiter le territoire. LE NEOLITHIQUE: Durant le néolithique et avec l'arrivée des « colons » agro-pasteurs, l'habitat subit des transformations importantes, commencées déjà à la fin du mésolithique. D'une manière générale, on trouve plusieurs types d'habitats tout au long du néolithique, voici ces différents types de sites domestiques : – – – – – Le premier type est la grotte et l'abri sous-roches, hérité des périodes précédentes, où l'on va chercher à mettre en évidence des sols et des espaces domestiques pouvant être spécialisés. Il n’existe pas d'architecture, bien qu'il existe certains cas d'abris-sous roches avec des constructions, mais ceux-ci restent rares ; Le deuxième type, les sites dits « à couches » et qui ne présentent généralement pas de structures conservées évidentes. La répartition des objets va nous renseigner sur l'organisation de l'espace et éventuellement sur la présence d'architectures disparues ; Le troisième type, dit « à fosses », concerne les sites où les couches et niveaux de sols archéologiques ont disparu ne livrant que le substratum dans lequel sont creusées des fosses mais aussi des trous de poteaux par exemple, de palissades et de fossés. Ces sites fourniront des plans directement lisibles de construction ; Le quatrième type, beaucoup plus rare, concerne les sites lacustres où nous avons le plus de chance d'avoir les poteaux conservés dans leurs trous. Ces sites se présentent comme une « forêt » de piquets difficilement lisibles où seule la dendrochronologie permet de redessiner les plans des constructions avec les poteaux du même âge ; La cinquième catégorie concerne les architectures conservées, généralement en pierre sur des sites terrestres. Elle est relativement rare mais on peut y retrouver les vestiges des habitations et parfois des aménagements collectifs comme les murs d'enceintes. En ce qui concerne les enceintes, celles-ci peuvent être classées en quatre types : – – – – Le premier comprend des murs en pierres sèches, plus ou moins massifs ; Le second type n'est représenté que par le site de La Fare à Forcalquier avec des enceintes composées de fossés interrompus doublés de murs en pierres ; Le troisième type est composé de palissades en bois ; Le dernier type à été proposé pour le site du Clos Marie-Louise à Aix-en-Provence et serait constitué de levées de terre. Ce dernier type n'est pas assuré puisque cette levée de terre pourrait être attribuée à l'Âge du Fer. Maintenant voyons cette diversité de structures d'habitat plus en détail en commençant par l'habitat du néolithique ancien et ses deux cultures dominantes le Rubané et le Cardial. Les autres cultures que sont le Néolithique Ancien Centre-Atlantique, le Rubané du Bassin parisien et le VilleneuveSaint-Germain ne sont que des « sous-cultures » ou groupes hérités du Cardial pour la première et du Rubané pour les deux autres. En ce qui concerne le Rubané, les villages se trouvent de préférence sur ou très proches de sols loessiques. Les habitats se composent de maisons rectangulaires dont l'orientation principale NordOuest – Sud-Ouest et la largeur de 6 à 7 m sont assez constantes, alors que les longueurs varient de 6 à 45 m. Les bâtiments à quatre nefs sont construits en poteaux de bois et on distingue, selon la disposition des poteaux dans la partie centrale des maisons, des structures à « Y » et des maisons avec rangées de trois poteaux alignés. On doit le « déchiffrement » de la grammaire architecturale rubanée au chercheur néerlandais P. MODDERMANN. Il distingue trois modules de bases (A, B, C) et trois types de maisons (I, II, III). Le type I est formé de la combinaison A-B-C, le type II de la combinaison A-B. Le type III ne comporte que le module B, appelé module « central » à cause de sa position au sein du bâtiment de type A (Fig. X). Fig. X : Schéma du système de la maison rubanée (D'après P. MODDERMANN). Notons enfin la présence de palissades près des maisons qui sont interprétées comme des parcs à bétails ou des clôtures de jardins. Pour le cardial les données sont beaucoup moins abondantes. On connaît un grand nombre d'habitats sous-roches, à l'exemple de Chateauneuf-lès-Martigues (Bouches-du-Rhône) ou à Fontbrégoua (Var). On retrouve aussi des villages avec des huttes de formes circulaires ou ovoïdes avec un foyer extérieur (Fig. XI) que l'on retrouve notamment à Leucate (Pyrénées-Orientales) qui constitue un bon exemple d'habitat littoral, point de départ l’expansion Rubané dans le Sud de la France. Fig. XI : Schéma d'une maison cardiale. D'un point de vue architectural, les cabanes cardiales de formes ovales ou avec absides et d'une surface de 10 à 80 m², ont des structures portantes variées : poteaux, murs de torchis ou de terre. Bien que le bâti semble léger, ces structures portantes excluent des armatures à démontage rapide et confirment une certaine sédentarité. Des aménagements complexes (murs de terre, sols d'argile cuite,enduits de boue calcaires, pavages) évoquent un savoir-faire élaboré en Méditerranée orientale dés les premiers temps de la néolithisation. L'espace intérieur, relativement réduit, suggère de petites unités domestiques et familiales. Les foyers peuvent avoir été établis à l'extérieur ou à l'intérieur de l'habitat, localisations qui induisent toute une série de fonctions : culinaires, d'éclairages, de protections (contre les insectes et les bêtes sauvages)(Fig. XII). Fig. XII : Maquette représentant une maison typique de la culture cardiale. Pour le Néolithique moyen, et notamment avec la culture de Rössen l'architecture de l'habitat va se modifier quelque peu. En effet, les fouilles effectuées en particulier dans le Bassin du Rhin inférieur montrent l'existence d'agglomérations dans la tradition de celles de la culture rubanée mais avec des modifications dans l'architecture des bâtiments. Ils sont de plans trapézoïdales, orientés Nord-Ouest – Sud-Est, avec la petite façade dirigée vers le Nord-Ouest (Fig. XIII). Parallèlement on observe que les espaces intérieurs s'agrandissent, amélioration qui résulte de la plus grande stabilité des murs extérieurs, qui soutiennent alors le poids de la toiture. Par ailleurs, les villages de la culture Rössen livrent des traces de petites structures polygonales et de palissades auxquelles s'ajoutent de grandes fosses ( de construction et ensuite de détritus) utilisées apparemment par la communauté entière. Enfin, des structures circulaires peuvent éventuellement avoir eu une fonction rituelle. Fig. XIII : Plan d'un habitat de la culture de Rössen. La culture de Cerny, quant à elle, poursuit les traditions architecturales du Rubané avec les maisons à rangées de poteaux. Certains sites, comme celui de Herblay, nous donne l'exemple d'une cohabitation entre les plans trapézoïdaux et les plans circulaires avec des diamètres pouvant aller jusqu'à 7,50 m (Fig. XVI). Fig. XIV : Exemple de maison de plan circulaire de la Culture de Cerny (Herblay). Le groupe de Montbolo à surtout été reconnu dans la chaîne des Pyrénées. Leur habitat est surtout constitué d'abris-sous-roche, bien que certains sites de plein air aient été reconnus avec de probables traces d'habitat, mais les données sont trop fragmentaires pour pouvoir aller plus loin pour le moment. Autour de -4 400, et avec l'arrivée de la culture Michelsberg, on distingue deux catégories d'habitats : – – Les sites de hauteurs, fortifiés par des remparts, fossés et palissades (ex. site éponyme du Michelsberg) (Fig. XV) ; Les villages sur sols humides avec des petites maisons rectangulaires. Fig. XV : Plan des fortification michelsberg de Boifort, à Bruxelles. Traits gras : les fossées ; Chevrons : les levées ; Pointillé : la palissade. Notons également, qu'une troisième catégorie s'applique pour le groupe de Noyen, ce sont les « camps » dont la fonction est encore discutée , car les dimensions extraordinaires ainsi que le grand nombre d'interruptions et l’absence de traces d'une occupation s'opposent à une interprétation comme étant des villages fortifiés. Par contre que certaines de ces enceintes aient néanmoins protégé des habitations est tout de même vraisemblable. Sur le site éponyme de Noyen-sur-Seine, ont été retrouvés ce qui semble être des plans d'habitations difficilement interprétables. (Fig. XVI). Fig. XVI : Restitution d'un plan de maison de la culture de Noyen. En ce qui concerne le Néolithique Moyen Bourguignon (N.M.B.), période qui vit naître l'implantation des sites à position défensive (hauteurs, presqu'îles, grottes) et fortifiés (remparts de pierre sèche, palissades), les études menées pour cette période se sont concentrées sur les remparts. Ce n'est que dans le Jura que les habitats lacustres ont fourni des plans d'habitats, sous forme de rangées d'habitations quadrangulaires en bois (Fig. XVII). Il semble d'ailleurs que, contrairement aux deux thèses extrêmes, les habitats n'aient été construits, ni sur une terre ferme submergée depuis, ni totalement sur l'eau, mais à des fins défensives, sur une zone marécageuse intermédiaire. Fig. XVII : Exemple de reconstitution d'un habitat palafittes du N.M.B. En dernier lieu pour le Néolithique moyen, mentionnons l’habitat de la vaste culture Chasséenne. L'habitat du Chasséen méridional semble marqué par les abris-sous-roche, qui semblent être des réinvestissements d’occupation plus ancienne à l'image de la grotte de Fontbrégoua (Var) déjà mentionnée pour le Cardial. On connaît des sites de plein air dans la région de Toulouse à SaintMichel-du-Touch et à Villeneuve-Tolosane (Fig. XVIII). Fig. XVIII : Alignements de fosses remplies de pierres brûlées sur le site chasséen de Villeneuve-Tolosane. Pour les autres cultures chasséennes, les habitats sont en plein air souvent des camps de vallée ou de hauteur (Fig. XIX) à l'image du site éponyme à Chassey-le-Camp (Saône-et-Loire), qui sont souvent le point de départ d'occupations postérieures. D'un point de vue de l'architecture, il n'y a pas d’innovation par rapport aux autres cultures de la même époque. Fig. XIX : Vue aérienne du camp de Fort-Harrouard (Eure-et-Loire). Enfin voyons le néolithique récent et final, en commençant par les cultures Veraza et Saint-Pons situés dans le Languedoc occidental. Ces cultures nous on laissé peu de traces de leurs habitats,on a cependant retrouvé des traces d'habitats au sommet de petites collines composés de grandes maisons sur poteaux porteurs et renfermés dans des enceintes plus ou moins importantes généralement fossoyées comme c'est le cas dans l'Aube avec le site du Moural Millegrand ou le site du PuechHaut au Nord de Béziers. Les sites de plaines ne nous ont laissé aucune structure levée, mais on y a découvert des traces modestes d'architecture de terre crue sous deux formes : des murs de terre massive et murs de briques de terre crue. Pour les cultures Coronniens et Ferrières, les modules sont assez variables allant de 20 m² à près de 80 m², les dimensions suivent la même fourchette d'écart mais les constructions sont marquées par une faible largeur de l'ordre de 3 à 4 m maximum. La majorité des plans restitués montrent systématiquement des plans orthogonaux, et donc des habitations rectangulaires. Les matériaux utilisés dans le construction sont la pierre et sans doute de la terre, mais le plus souvent des constructions mixtes associant le bois et la terre ou le bois, la terre et la pierre. L'extrême diversité de l'habitat et de l'habitation pour ces cultures ne doit pas cacher certains traits marquants comme l'édification d'enceintes à un moment de leurs histoire ou l'existence de grandes superficies qui traduit probablement un certain regroupement de l'habitat à ce moment. Fig. XX : Habitat de hauteur de la culture Couronniene. Et enfin, pour l'habitat du néolithique récent et final en France du Nord, marqué par la culture Seine-Oise-Marne, les données sont très lacunaires. C'est à cette période qu'apparaîssent de très longues maisons sur la façade atlantique, notamment dans l'aire géographique de la culture Artenac, et dans le Nord-Ouest de la France. En ce qui concerne la culture Seine-Oise-Marne, les données que nous possedons proviennent essentiellement d'Houplin-Ancoisne (Nord) et Moulins-sur-Céphons (Indre). Ces deux sites ont livré deux maisons de dimensions importantes, jusqu'à près de 100 m pour celle de Moulins-surCéphons (Fig. XXI). Leurs portées transversales entre poteaux comptent parmi les plus larges que l'on connaisse et, pour supporter des charpentes très lourdes, ces constructions devaient requérir des solutions architecturales complexes. Fig. XXI : Plan du site du marais de Santes à Houplin-Ancoisne (Nord). ●L'ART RUPESTRE, MOBILIER ET LES PARRURES (ANNEXE II) L'EPIPALEOLITHIQUE: L'art épipaléolithique (-12 500 - -9 600) (ANNEXE 1, 2, 3 et 4) : Les galets peints et/ou gravés, caractéristiques de cette période, furent découverts par E. PIETTE au Mas-d'Azil, et furent signalés dans d'autre stations allant de l'Espagne jusqu'en Écosse. Le plus souvent en quartzite de couleur foncée, il sont oblongs et plats (galets de rivières). Les signes gravés et/ou peints ont pu être classés en trois groupes : – – – Les points ; Les traits transversaux (par rapport à l'axe longitudinal) Les signes complexe : signes linéaires (trait longitudinal, ligne ondulée, alignement de chevrons, grecque, etc.), trait perpendiculaires (croix, signes réticulés, traits perpendiculaires ne se croisant pas), signes courbes (ovales, arc de cercle), signes géométriques complexes. En ce qui concerne les os gravés nous ne retrouvons qu'une seule partie du répertoire cité ci-dessus, soit les points et les traits transversaux qui sont majoritaires. Les objets de parures sont surtout des canines de Cerf à racine perforée, formant des éléments de collier et quelques canines d'Ours brun, à racine également perforée. On voit ainsi un appauvrissement de l'art par rapport au magdalénien, bien que la pratique des galets peints et/ou gravés trouvent une origine à la fin de cette période. Notons enfin que cette pratique ne survivra pas après l'épipaléolithique. LE MESOLITHIQUE: L'art Mésolithique (-9 600 - -5 200) (ANNEXE 5, 6, 7, 8) : Les manifestations artistiques de cette période sont très modestes. On reconnaît deux types principaux : – L'art des pétroglyphes, que l'on retrouve surtout dans la partie Nord de la France ; – Les parures qui ne présentent pas de grandes innovations par rapport aux périodes précédentes. En ce qui concerne l'art des pétroglyphes, nous trouvons des représentations très schématiques. On peut classer le répertoire iconographique en trois thèmes principaux : – Les quadrillages, dont la signification n'est pas claire. Mais dans certains cas on pourrait penser que ce serait des représentations schématiques d'habitats ; – Les représentations anthropomorphes restent également très schématiques ; – Les représentations zoomorphes. Les parures constituent l'un des groupes les plus évidents des biens dits de prestige. Elle sont constituées de canines de cerf percées, appelées craches ou croches, d'incisives de cerf incisées et très rarement de dents humaines percées. Les coquillages constituent l'autre grand groupe. De provenances parfois lointaines, ils témoignent d'échanges à longue distance. LE NEOLITIHIQUE: L'art Néolithique (-5 500/-5 200 - -2 200/-2 100) (ANNEXE 9, 10, 11, 12, 13) : Comparé aux deux périodes précédentes, l'art Néolithique est beaucoup représenté. Le changement de mode de subsistance et d'idéologie qui l'accompagne est retranscrit dans cet art. En ce qui concerne les bijoux et les parures, on voit apparaître à cette époque des bracelets faits de pierres polies pour la plupart. On les retrouve durant une grande partie du néolithique et font partie du cortège d'objets de prestige retrouvés dans les sépultures. La parure quant à elle, ne s'est pas beaucoup diversifiée depuis le Mésolithique. On retrouve quelques innovations, comme les perles en forme de tube ou les colliers fait d'os de lapins perforés, mais également certaines parures sont faites de perles de pierres polies, manifestation qui commence au Néolithique moyen. A la fin du néolithique et avec l'apparition progressive de la métallurgie du cuivre et de l'or, on voit apparaître quelques parures faites de ces métaux, signe de la hiérarchisation de ses sociétés. Les figurines en argile son présentes dans l'ensemble du courant danubien (rubané), bien que se raréfiant notoirement en allant vers l'Ouest. Elles seront malgré tout encore présentes au Néolithique moyen et en particulier dans la culture chasséenne. Ce sont surtout des figurines anthropomorphes féminines, à l'instar des vénus du magdalénien, ou des figures zoomorphes. Le Néolithique européen et français va surtout être marqué par des représentations gravées ou peintes, à la fois sur des parois de grotte et sur des monuments construits comme les dolmens et toutes les sortes de menhirs, stèles, etc... Les peintures sur parois seront majoritairement présentes dans le Sud de la France. Dans ces régions les peintures sont essentiellement réalisées à l'ocre. Ces peintures vont être le plus souvent des représentations de signes et plus rarement des représentations figuratives. Leur répertoire est très vaste, allant du simple point en passant par des étoiles, des carrés, sortes de sapins et d'autres qui s'apparentent à des représentations humaines stylisées. La plupart de ces œuvres sont totalement indéchiffrables. Les élément figuratifs sont souvent des animaux, avec une grande variété, mais aussi des représentations mettant en scène des êtres humains, et parfois des « idoles ». A partir du IIIème millénaire, à l'image de la Vallée des Merveilles dans les Alpes Maritimes, on reconnaît des figurations animales et humaines, des représentations de champs et de labours avec des araires tirées par des bœufs. Au néolithique final ce sont les représentations d'armes qui prédominent, essentiellement des poignards associés à de très nombreux signes et des représentations abstraites. Mais ces gravures ne vont pas apparaître uniquement sur des parois de pierre, mais aussi sur des monuments construits par les hommes, cela va être le cas par exemple en Bretagne qui offre dès le Néolithique moyen avec le développement du mégalithisme, un très grand nombre de manifestations de ce que l'on va appeler l'art mégalithique. Ces figurations sont très anciennes au sein du cycle mégalithique car elles sont fréquemment sur des blocs en réemploi dans la construction de nouveaux monuments. On y représente des animaux, des haches avec des signes et des représentations sans doute symboliques, avec une part sexuelle pouvant être importante. Ces dernières années, une nouvelle interprétation de ce qui était considéré comme un dérivé de figuration de haches, propose de voir plutôt un cachalot. Enfin, vers – 3 500, apparaît ce qu'on appelle les statues-mehnirs, qui fait rejoindre les domaines artistiques et symboliques. En France, on les rencontre dans deux zones de concentration, en plus de la Bretagne, dans le Massif Central sur les causses de l'Aveyron et du Tarn et en Provence, mais pas exclusivement. Les représentations sont masculines et féminines, les vêtements sont parfois figurés, mais surtout des objets et des représentations sexuelles. Très rapidement ou en même temps apparaissent également les stèles dit « à chevrons » dessinant un visage encadré de chevrons. On retrouvera ces stèles durant tout l'âge du Bronze et même au début de l'âge du fer, comme celle du Musée DENOM de Chalon-sur-Saône datant du l'Halstatt moyen (environ -600 - -500). ●COMPTE RENDU : NAISSANCE DES INEGALITES ET PREMISSES DE L'ETAT PAR DEMOULE (J.-P.), UNIVERSITE PARIS I Ce compte rendu de l'intervention de Mr. DEMOULE est tiré du colloque « La Révolution Néolithique dans le Monde, Aux Origines de l'Emprise Humaine sur le Vivant. », organisé conjointement par l'I.N.R.A.P. et la Cité des Sciences. La programmation fut assurée par SALMONA (P.) de l'I.N.R.A.P. et SCHAER (R.), de le Cité des Sciences et l'organisation par NESTA (S.) et SCOUPE (M.) de l'I.N.R.A.P., De BARITAULT (B.) et HATCHIGUIAN (C.) de la Cité des Sciences. Voici la présentation du thème de ce colloque : « La révolution néolithique est sans doute l'un des événements majeurs de l'histoire humaine. Indépendamment, dans plusieurs régions du monde, des espèces animales et végétales sont domestiquées, permettant une maîtrise des ressources alimentaires. Il en résulte une explosion démographique sans précédent qui conduit en quelques millénaires à des sociétés inégalitaires et violentes où apparaissent des villes et des États. Ce colloque, associant archéologues, anthropologues, linguistes, généticiens, agronomes, etc., s'interroge sur les causes de cette « révolution » et en décrit les diverses formes grâce aux acquis les plus récents de la recherche. Il analyse les conséquences sociales, économique, culturelles, mais aussi écologiques et démographiques de l'invention de l'agriculture et de l'élevage, qui est, peut-être, la première grande rupture des équilibres entre l'homme et la nature. » Communiqué de l'I.N.R.A.P. Jean-Paul DEMOULE est professeur de protohistoire européenne à l'Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il fut l'un des artisans de la loi de 2001 sur l'archéologie préventive qui donna naissance à l'I.N.R.A.P., dont il fut le président depuis sa création en 2002 jusqu'en février 2008, remplacé par Jean-Paul JACOB. Le thème de prédilection de ses recherches est l'apparition du néolithique en Europe, ainsi que l'âge du Fer du Bassin parisien. Ces recherches sur le Néolithique l'on conduit à fouiller en Grèce et en Bulgarie. Enfin, il fut l'un des organisateurs du programme de sauvetage archéologique de la vallée de l'Aisne, commencé dès les années 1970 et l'une des premières opérations d'archéologie préventive systématique en France. Notons également qu'il reçu en 2008 le Prix du Patrimoine (Heritage Prize), décerné par L'association européenne des archéologues (E.A.A.). Dans un premier temps Jean-Paul DEMOULE nous replace dans le contexte des premières sociétés de chasseurs-ceuilleurs qui se sédentarisent au Proche-Orient « avec une culture matérielle relativement modeste », il y a de ça 12 000 ans. Ensuite, en -6 000, ou l'on voit l'émergence des premières inégalités, dont les traces visibles se trouvent dans les tombes. Ainsi, pour illustrer son propos, il utilise deux exemples se trouvant aux deux extrémités de l'Europe et séparés de 1 500 ans, soit : – En -6 000, sur les bords de la Mer Noire, dans le complexe funéraire de Varna (Bulgarie), nous avons constaté la présence de tombes « d'illustres personnages », enterrés avec des centaines d'objets notamment en or. Ces derniers, de diverses origines, sont des objets d'apparats. On peut citer comme exemples les célèbres silex, les plus grands jamais taillés, nécessitant une technologie avancée pour leur confection qui n'ont aucune utilité pratique du fait de leur taille. A côté de ces tombes se trouvent celles de personnes beaucoup plus modestes puisque aucun mobilier n'accompagnait les défunts, signe d'inégalités sociales évidentes. A travers cet exemple, Jean-Paul DEMOULE met également en évidence que celles-ci s’accompagnaient d'activités cérémonielles complexes en indiquant la présence de tombes vides de corps incluant seulement un masque en terre crue. Enfin, en dernière remarque, il met l'accent sur le fait que ces tombes ont été retrouvées à proximité de sites fortifiés, ce qui constitue une première en Europe. Exemple de tombe « aristocratique » de Varna (à gauche) et long silex d'apparat (à droite). – Vers -4 500, sur la façade Atlantique, les complexes mégalithiques nécessitèrent une énergie sociale collective très importante pour élever ces structures. Les représentations décoratives trouvées sur les parois de ces tombes monumentales trahissent, là aussi, un système idéologique complexe. Un autre objet caractéristique de cette complexité, est la présence dans ces tombes de haches polies de pierre verte, également inutilisable. Les roches qui servirent à construire ces objets d'apparats proviennent des Alpes. Ce fait met l'accent, comme à Varna d'un réseau d'échange sur de longues distances. Tumulus Armoricain (à gauche) et Hache d'apparats (à droite). Ces deux exemples mettent en évidence la première apparition d'inégalités sociales marquées, ainsi que la capacité de ces élites à accumuler des objets de prestiges, comme le montrent les silex de Varna et les haches verte faites de roches alpines. Ces objets ostentatoires disparaîtront au bout de quelques siècles. Ainsi, on peut se poser trois questions : – Est ce que cette évolution était fatale ? – S'agit-il d'un mouvement irréversible ? – Quelles en sont les raisons ? Que s'est-il passé entre les millénaires qui séparent l'apparition du néolithique et l'apparition des grandes inégalités sociales ? Au VIIIème millénaire, soit au P.P.N.B., des villages se développent vers de très grandes agglomérations dans le croissant fertile. Ce développement s'accompagne d'activités idéologiques intenses et de pratiques funéraires complexes, comme on peut le voir à Göbekli Tepe et à Çatal Höyük avec l'apparition des masques en terre crues. Reconstitution 3D de Çatal Höyük au VIIIème millénaire av. J.C. A partir du VIIème millénaire, ces grandes agglomérations disparaissent au profit de petits villages. C'est à cette époque que vont commencer les grandes migrations des néolithiques en deux axes principaux : – – Un au Sud, qui aboutira, en autre à l'occupation de l’Égypte ; Un au Nord, vers l'Anatolie dans un premier temps, l'Asie centrale puis l'Europe. Mais lorsque l'on regarde l'évolution en Égypte et en Mésopotamie, peu peuplée jusque là, où à partir de manifestations néolithiques modestes on va déboucher sur des sociétés étatiques et urbaines et l'apparition de l’écriture, autour du troisième millénaire. Jean-Paul DEMOULE explique ces apparitions par le fait que ces deux régions du globe sont des pièges naturels (oasis pour l’Égypte et la Mésopotamie quant à elle « est cernée par la Mer, des déserts et des montagnes). Il utilise un contre exemple, celui de la civilisation de l'Indus de l'Inde et du Pakistan, qui dura mille ans et qui s’effondre au même moment que la constitution des états égyptiens et mésopotamiens, soit autour de -2 700. L'explication de cette constitution étatique serait la montée démographique constante, explique le chercheur, ainsi que la nécessité de gérer des populations de plus en plus nombreuses. Mais il est nécessaire également, du fait d'un système en partie contraignant, de maintenir une cohésion de cette société au risque de voir son effondrement et le départ d'une partie de la population comme dans l'exemple ci-dessus. Plusieurs possibilités sont avancées : – – – Le maintient par la force, mais cette solution ne perdure qu'un temps ; La proposition d'un intérêt matériel, mais il dépend de l'intérêt qu'on lui donne ; La dernière possibilité est l’intérêt immatériel, qui suppose une capacité des élites à manipuler les populations, par l'utilisation de lignages divins des dirigeants ou la promesse d'immortalité après la mort, ce qui implique la constitution d'une religion « d'état » et hiérarchisation divine à l'image de la hiérarchisation des sociétés humaines. Malgré tout, on remarque quant même l’effondrement de ces sociétés. Ceci implique que les populations ont une capacité de résistance face à une élite devenant trop exigeante. Ce qui explique les crises du VIIème millénaire dans le Bassin de l'Indus ou la disparition des mégalithes de la façade Atlantique et les tombes « aristocratiques » de Varna, selon Jean-Paul DEMOULE. En ce qui concerne l'Europe, entre l'arrivée du néolithique (vers -6 500) et les deux exemples de Varna et de la façade atlantique, on voit une colonisation extensive faite de petits villages à tombes simples, sans bâtiments spécialisés, et des objets modeste (outillage et statuettes féminines). Vers – 4 800, la néolithisation atteint les bords de l'Atlantique, ce qui va constituer un piège plus mou et lent que pour l’Égypte et la Mésopotamie. C'est à cette période, que l'on voit les premières manifestations mégalithiques et donc de différenciations sociales. On rencontre également, à une période plus récente des villages fortifiés, comme à Los Millares en Espagne. Ceci implique une montée de la violence d'une part entre sociétés, ce que confirme les fortifications des villages, mais certainement à l'intérieur même de ces sociétés du fait des inégalités sociales. C'est donc à cette époque que va s'institutionnaliser la violence et la guerre. Ces villages sont donc le témoin d'une compétition violente que se livrent les élites des différentes cultures. Maquette du village néolithique de Los Millares. A partir de -4 500/-4 000, on voit également apparaître toute un série de progrès, la traction animale, la roue, l'araire, la colonisation de nouveaux territoires, l'extraction de minéraux divers. A partir de -3 500 on retrouve des tombes collectives modestes où la différenciation sociale est beaucoup plus nuancée. Ainsi l'histoire de l'Europe peut être représentée comme une série d'oscillations, avec le temps en abscisse et les différentes structures sociales en ordonnées, avec des montées dans la hiérarchisation et des moments de redescentes, ce qui tend à prouver ce que Jean-Paul DEMOULE à évoqué plus haut, une opposition de la population face à une hiérarchisation trop forte de la société. On voit à la fin du néolithique et début de l'âge de Bronze, « l'exaltation des mâles, des armes », l'apparition des cultes solaires, des bâtiments spécialisés et un cosmos très hiérarchisé. Afin de démontrer si on peut étendre ces considérations au reste du monde, Jean-Paul DEMOULE nous explique que la Chine, qui n'est pas un « piège » comme l’Égypte, la Mésopotamie ou la façade Atlantique de l'Europe, à connu ces même oscillations. Il l'explique par le fait que la culture du riz et du millet vont amener également une grande densité démographique. La même conclusion est faite pour le Japon, les mayas, etc... Enfin, Jean-Paul DEMOULE pose deux questions plus « philosophiques », qui sont les suivantes : – – Pourquoi certains veulent dominer ? Et pourquoi accepter cette domination ? La première question ne trouvant pas réponse, Jean-Paul DEMOULE encourage les psychologues et autre spécialistes à trouver la réponse. A la seconde, l'auteur s'en réfère à un intellectuel du XVIème siècle du nom d’Étienne de la Boétie (1530 – 1563). Ainsi, en partant de l'adage « Pour être esclave, il faut qu'un désire dominer et qu'un autre accepte de servir », La Boétie donne deux réponses dans son ouvrage Discours de la servitude volontaire : – La servitude est une habitude, une forme d'acceptation du monde tel qu'il est. Ce serait « une sorte de loi naturelle » ; – Il identifie également comme l'une des causes majeures l'acceptation résignée de l'asservissement partout dans le monde, la Religion, je cite : « Les tyrans eux-mêmes trouvaient étrange que les hommes souffrissent qu'un autre les maltraitât, c'est pourquoi ils se couvraient volontiers du manteau de la religion et s'affublaient autant que faire se peut des oripeaux de la divinité pour cautionner leur méchante vie. Le peuple a toujours ainsi fabriqué luimême les mensonges pour y ajouter ensuite une foi stupide. Telle est la faiblesse des hommes : contraints à l'obéissance, obligés de temporiser, ils ne peuvent pas être toujours les plus forts. » (DE LA BEOTIE, Discours de la servitude volontaire, 1548) Portrait d’Étienne de la Boétie En conclusion, Jean-Paul DEMOULE nous montre à travers cette intervention les différents facteurs nécessaires à la montée des sociétés inégalitaires, soit le facteur matériel (poussée démographie, économie de production, pièges territoriaux...) et idéologique (culturel, idéologique...). Il montre également, que le néolithique éradiqua toute autre forme de société, et que toutes les sociétés des périodes suivantes s'organiseront en structures étatiques et urbaines hiérarchisées. ●BIBLIOGRAPHIE I – L'Epipaléolithique : - ALIX (Ph.), BALLUT (Ch.), GRIGGO (Ch.), MURAT (R.), PASTY (J.-F.), Le gisement épipaléolithique de Champ Chalatras (Les Martres-d'Artière, Puy-de-Dôme) : données préliminaires, Bulletin de la Société Préhistorique Française, Paris, 2002, p. 138-140. - BARRIERE (C.), DANIEL (R.), DELPORTE (H.), ESCALON de FONTON (M.), PARENT (R.), ROCHE (abbé J.), ROZOY (Dr J.-G.), TIXIER (J.), VIGNARD (E.), EpipaléolothiqueMésolithique. Les microlithes géométrique, Bulletin de la Société Préhistorique Française, Études et Travaux, Tome 66, n° 1, 1969, p. 355-366. - CELERIER (G.), CHOLLET (A.), HANTAÏ (A.), Nouvelles observations sur l'évolution de l'Azilien dans les gisements de Bois-Ragot (Vienne) et de Pont-d'Ambon (Dordogne), Bulletin de la Société Préhistoriques Française, Tome 94, n°3, 1997, p. 331-336. - COUDRET (P.), FAQNART (J.-P.), Données préliminaires sur les habitats des groupes de la tradition à Federmesser du bassin de la Somme, dans: Variabilité des habitats tardiglaciaires dans le Bassin parisien et ses alentours : quelles significations ? : Actes de la Table ronde - séance de la Société préhistorique française, Paris, novembre 2005 / Monique Olive & Boris Valentin Ed(s). Paris, VOL-P, 2006, p. 729-740. - DE BIE (M.), VAN GILS (M.), Les habitats des groupes à Federmesser (aziliens) dans le Nord de la Belgique, Bulletin de la Société Préhistoriques Française, Tome 103, n° 4, p. 781-790. - HINOUT (J.), Évolution des cultures épipaléolithique et mésolithiques dans le Bassin parisien, Revue Archéologie de Picardie, 1990, n° 3/4, p. 5-14. - KEGLER (J. F.), Das Azilien von Mas d'Azil. Der chronologische und kulturelle kontext der Rückenspitzengruppen in Südwesteuropa, Institut Ur- und Frühgeschichte, 2007. - LIVACHE (M.), BROCHIER (J.-E.), Les Traces des derniers chasseurs-cueilleurs, Vaucluse préhistorique : le territoire, les hommes, les cultures et les sites. - Le Pontet, 2004, p. 111-126. - MAGNY (M.), Une histoire du climat : des derniers mammouth au siècle de l'automobile, Paris, Errance, 1995. - MALVESIN-FABRE (G.), L'Azilien, Bulletin de la Société préhistorique de France, 1954, tome 51, n° 8, p. 67-69. - PERROT (J.), COURAND (C.), L'art azilien. Origine - survivance, Paléorient, 1986, vol. 12, n° 1, p. 113-117. - RILLARDON (M.), BAZILE (F.), Les Derniers grands chasseurs du Languedoc, Archéopages, 2007, 18, p. 68-69, ill. - ROZOY (Dr J.-G.), Tardénosien et Sauveterrien, Bulletin de la Société Préhistoriques Française, Études et Travaux, Tome 68, n°1, 1971, p. 345-374. - ROZOY (Dr J.-G.), Les derniers chasseurs, Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, n° spécial, Juin 1978, t. 1, 2 et planches. - SICARD (S.), NAULEAU (J.-F.), FORRE (Ph.), MARCHAND (G.), De la pelle mécanique aux remontages lithiques : espace habité et techniques au Tardiglaciaire sur l'habitat des Chaloignes, Mozé-sur-Louet, Maine-et-Loire, Revue archéologique de l'Ouest, Tome 25, 2008, p. 7-52. - VAQUER (J.), L'abri de Buholoup : de l'Épipaléolithique au Néolithique ancien dans le piedmont central des Pyrénées, Toulouse : Archives d'Ecologie préhistorique, 2009. - VALENTIN (B.), OLIVE (M.), Variabilité des habitats tardiglaciaires : perspectives palethnologiques et paléohistoriques : Avant-propos, Variabilité des habitats tardiglaciaires dans le Bassin parisien et ses alentours : quelles significations ? : Actes de la Table ronde - séance de la Société préhistorique française, Paris, novembre 2005 / Monique Olive & Boris Valentin Ed(s). Paris, 2006. - VALENTIN (B.), Paléolithique final et Mésolithique dans le Bassin parisien et ses marges : habitats, sociétés et environnements : projet collectif de recherche programmes P7, P8 et P10 : rapport d'activités pour 2009, Nanterre : UMR 7041 / Service Régional de l'Archéologie de la région Centre, 2009. - VALLA (F. R.), L'homme et l'habitat : l'invention de la maison durant la préhistoire, Paris : CNRS éditions, 2008, 1 vol. (143 p.) : ill., couv. ill. ; 17 cm. II – Le Mésolithique : - BARRIERE (C.), DANIEL (R.), DELPORTE (H.), ESCALON de FONTON (M.), PARENT (R.), ROCHE (abbé J.), ROZOY (Dr J.-G.), TIXIER (J.), VIGNARD (E.), EpipaléolothiqueMésolithique. Les microlithes géométrique, Bulletin de la Société Préhistorique Française, Études et Travaux, Tome 66, n° 1, 1969, p. 355-366. - BLANCHET (S.), Le Mésolithique dans la vallée de la Vilaine. Quelques résultats préliminaires, Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, Rennes, vol. 107, 2003, p. 2134. - BOBOEUF (M.), Stations mésolithiques de plein air sur la " montagne " d'Aubrac (Massif Central français), 6èmes rencontres méridionales de préhistoire récente, 14-16 octobre 2004, Périgueux : Résumé des communications : Paysages et peuplements : aspects culturels et chronologie en France méridionale - Actualité de la recherche, Pessac, 2004. - BOONE (Y.), Les structures d'habitat au Mésolithique, La Préhistoire française, 1976, Tome I, n° 1, p. 664-676. - BULLINGER (J.), CROTTI (P.), PIQUNAT (G.), Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique au Mésolithique, dans: Des Alpes au Léman : Images de la préhistoire / Alain Gallay Ed(s). Gollion, Infolio Editions, 2006, p. 48-98. - BURENS-CAROZZA (A.), CAROZZA (L.), Approche spatiale de l'habitat, Gisements postglaciaires en Bas-Quercy : variabilité des espaces et des statuts de deux occupations mésolithiques sauveteriennes de plein air, Toulouse, 2002, p. 99-115. - CAROZZA (L.), BURENS-CAROZZA (A.), RANCHE (Ch.), Les Aménagements domestiques de l'habitat mésolithique, Gisements post-glaciaires en Bas-Quercy : variabilité des espaces et des statuts de deux occupations mésolithiques sauveteriennes de plein air, Toulouse, 2002, p. 37-48. - CLARK (J.G.D.), Blade and trapeze industries of the European Stone Age, Proceedings of the Prehistoric Society, XXIV, 2, 1958, p. 22-42. - GALLAY (A.), Vivre autour d'un feu. Recherche d'une problématique d'analyse archéologique, Mémoires du Musée de Préhistoire d'Ile-de-France, n° 2, 1989, p. 101-127. - FAQUNART (J.-P.), COUDRET (P.), Données préliminaires sur les habitats des groupes de la tradition à Ferdermesser du bassin de la Somme, Variabilité des habitats tardiglaciaires dans le Bassin parisien et ses alentours : quelles significations ?, Paris, 2006, p. 729-740. - GHESQUIERE (E.), Une fosse (de stockage ?) du Mésolithique récent à Ronai « La Grande Bruyère » (Orne, Basse-Normandie), Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 107, n° 3, 2010, p. 595-596. - HINOUT (J.), Évolution des cultures épipaléolithique et mésolithiques dans le Bassin parisien, Revue Archéologie de Picardie, 1990, n° 3/4, p. 5-14. - MAGNY (M.), Une histoire du climat : des derniers mammouth au siècle de l'automobile, Paris, Errance, 1995. - LIVACHE (M.), BROCHIER (J.-E.), Les Traces des derniers chasseurs-cueilleurs, Vaucluse préhistorique : le territoire, les hommes, les cultures et les sites, Le Pontet, 2004, p. 111-126. - MARCHAND (G.), En démêlant l'écheveau : les habitats du Mésolithique et du Néolithique récent de l'Essart, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009. - MARCHAND (G.), Sol archéologique et structures, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009. - MARCHAND (G.), GHESQUIERE (E.), Le Mésolithique en France : archéologie des derniers chasseurs-cueilleurs, Paris : La Découverte, 2010, 1 vol. (177 p.) : ill. en coul., cartes ; 21 cm. - MICHEL (S.), L'abri des Rocs et le premier Mésolithique de la Vienne, Rennes : UMR 6566 du CNRS, 2009. - PERRIN (T.), MARCHAND (G.), ALLARD (P.), BINDER (D.), COLLINA (C.), GARCIA PUCHOL (O.), VALDEYRON (N.), Le second Mésolithique d'Europe occidentale:origines et gradient chronologique, Annales de la fondation Fyssen, 24, 2009, p.160-169. - PRIMAULT (J.), MARCHAND (G.), L’Essart à Poitiers (Vienne) : vivre au bord du Clain au Mésolithique, Chauvigny : Association des publications chauvinoises, 2010. - ROZOY (Dr J.-G.), Tardénosien et Sauveterrien, Bulletin de la Société Préhistoriques Française, Études et Travaux, Tome 68, n°1, 1971, p. 345-374. - ROZOY (Dr J.-G.), Les derniers chasseurs, Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, n° spécial, Juin 1978, t. 1, 2 et planches. - SEARA (F.), Les campements mésolithiques de Ruffey-sur-Seille dans le Jura, il y a 10 000 ans, La France archéologique. Vingt ans d'aménagements et de découvertes, Paris, 2004, p. 54-55. - SOUFFI (B.), Le Mésolithique en Haute-Normandie (France) : l'exemple du site d'Acquigny "L'Onglais" (Eure) et sa contribution à l'étude des gisements mésolithiques de plein air, Oxford : Hedges, 2004, IV-208 p. : ill. ; 30 cm. - TESTART (A.), Les chasseurs-cueilleurs ou l'origine des inégalités, Mémoires de la Société d'Ethnographie, n° 26, Paris, 1982. - VALA (F. R.), L'homme et l'habitat : l'invention de la maison durant la préhistoire, Paris : CNRS éditions, 2008, 1 vol. (143 p.) : ill., couv. ill. ; 17 cm. - VALDEYRON (N.), Le Mésolithique : état de la question, 25 ans d'archéologie en Béarn et en Bigorre, 1979-2004. De la Préhistoire à la fin de l'Antiquité, Narrosse, 2006, p. 33-35. - VALENTIN (B.), Paléolithique final et Mésolithique dans le Bassin parisien et ses marges : habitats, sociétés et environnements : projet collectif de recherche programmes P7, P8 et P10 : rapport d'activités pour 2009, Nanterre : UMR 7041 / Service Régional de l'Archéologie de la région Centre, 2009. - VERJUX (Ch.), Creuser pour quoi faire ? Les structures en creux au Mésolithique, Approches fonctionnelles en préhistoire, Paris, 2004, p. 239-248. III – Le Néolithique : - BAILLOUD (G.), Le Néolithique dans le Bassin parisien, IIe supplément à Gallia Préhistoire, Paris, C.N.R.S., 1964, 394 p., 52 Fig., VII pl. - BERGER (J.-F.), Les changements climato-envoronnementaux holocènes ont-ils eu un impact sur la diffusion des premières communautés néolithiques à travers l'Europe et le développements d'une économie de production ?, dans : La révolution néolithique dans le monde : Aux origines de l'emprise humaine sur le vivant, Actes du colloque I.N.R.A.P.-Cité des sciences, J.P. DEMOULE Dir., Paris, C.N.R.S. Editions-I.N.R.A.P., 2010, p. 123-146. - BINDER (D.), Le radiocarbone et la néolithisation en Méditerranée centrale et occidentale, Les Dossiers de l'Archéologie, 306, 2005, p. 30-37. - CAUWE (N.), DOLUKHANOV (P.), KOZLOWSKY (J.), VAN BERG (P.-L.), Le Néolithique en Europe, Paris : Armand Colin, 2007, 381 p. - COLLEDGE (D.Q.), WILLCOX (G.), ALLABY (R.G.), Cultivation and domestication had multiple origins:arguments against the core erae hypothesis for the origins of agriculture in the Near East, World Archaeology, 43, 2011, p. 628-652. - COURTIN (J.), Les premiers paysans du Midi, Paris : La Maison des Roches, 2000, 128 p. - DEMOULE (J.-P.), La révolution néolithique en France, Paris, La découverte, 2007. - GILIGNY (F.), SALANOVA (L.), DAVID (Ch.), DECHEZLEPRÊTRE (T.), DURAND (S.), GROUBER (P.), PEAKE (R.), PERRIN (Th.), PIERRAT (J.-M.), THERON (V.), TIMSIT (D.), WELLER (O.), La variabilité des corpus céramiques méridionaux au Néolithique finalchalcolithique, Bulletin de la Société préhistorique française, 1997, tome 94, N. 2, p. 237-258. - GUILAINE (J.), ROUDIL (J.-L.), Les civilisations du Néolithique en Languedoc, dans : La préhistoire Française, Paris, 1976, p. 267-278. - GUILAINE (J.), ROUDIL (J.-L.), Les civilisations du Néolithique dans les Pyrénées, dans : La préhistoire Française, Paris, 1976, p. 326-337. - GUILAINE (J.), ROUDIL (J.-L.), Les civilisations du Néolithique du Centre-Ouest, dans : La préhistoire Française, Paris, 1976, p. 351-364. - GUILAINE (J.), La diffusion de l'agriculture en Europe : une hypothèse arythmique, Zephyrus, 53-54, 2001, p. 267-272. - GUILAINE J. (Dir.) (1998) – Sépultures d’occident et genèses des mégalithismes. Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 1998, 206 p. - GUILAINE J. (Dir.) (1999) – Mégalithismes de l’Atlantique à l’Ethiopie. Séminaire du Collège de France, Paris : Errance, 1999, 224 p. - GUILAINE J. (Dir.) (2000) – Premiers paysans du monde. Naissance des agricultures. Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 2000, 320 p. - GUILAINE J. (Dir.) (2001) – Communautés villageoises du Proche-Orient à l’Atlantique (80002000 avant notre ère). Séminaire du Collège de France, Paris : Errance, 2001, 280 p. - GUILAINE J. (Dir.) (2002) – Matériaux, productions, circulations du Néolithique à l’Age du Bronze. Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 2002, 245 p. - GUILAINE J. (Dir.) (2003) – Arts et symboles du Néolithique à la Protohistoire. Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 2003, 300 p. - GUILAINE J. (Dir) (2004) – Aux marges des grands foyers du Néolithique. Périphéries débitrices ou créatrices ? Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 2004, 294 p. - GUILAINE J. (Dir.) (2005) – Populations néolithiques et environnements, Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 2005, 295 p. - GUILAINE (J.) Le Chalcolithique et la construction des inégalités, Tome I Le continent européen, Séminaire du Collège de France, Paris, Errance, 2007, 228 p. - GUILAINE (J.), MANEN (C.), VIGNE (J.-D.), Pont de Roque-haute (Portiragnes, Hérault). Nouveaux regards sur la néolithisation de la France méditerranéenne, Toulouse, Archives d'écologie préhistorique, 2007. - LEMERCIER (O.), GILABERT (C.), Approche chronoculturelle de l'habitat de la fin du Néolithique en Provence, Actes des journées SPF de Marseille – 23-24 mai 2003 : De la maison au village dans le Néolithique du sud de la France et du nord-ouest méditerranéen. - MAGNY (M.), Une histoire du climat : des derniers mammouth au siècle de l'automobile, Paris, Errance, 1995. - MAZURIE DE KEROUALIN (K.), Genèse et diffusion de l’agriculture en Europe, Paris, Errance, 2003, 184 p. - RODRIGUEZ (G.), Le Néolithique dans le Saintponais (Hérault), Bulletin de Société Préhistorique Française, Études et Travaux, Tome 65, n° 3, 1968, p. 699-748. ANNEXES I SOMMAIRE EPIPALEOLITHIQUE ●ANNEXE 1 : INDUSTRIE AZILIENNE.................................................................IV ●ANNEXE 2 : INDUSTRIE VALORGUIENNE........................................................V ●ANNEXE 3 : INDUSTRIE MONTADIENNE.........................................................VI MESOLITHIQUE ●ANNEXE 4 : INDUSTRIE SAUVETERRIENNE.................................................VII ●ANNEXE 5 : INDUSTRIE BEURONIENNE.......................................................VIII ●ANNEXE 6 : INDUSTRIE CASTELNOVIENNE..................................................IX ●ANNEXE 7 : INDUSTRIE TARDENOSIENNE......................................................X ●ANNEXE 8 : ANNEXE MONTCLUSIENNE.........................................................XI NEOLITHIQUE ANCIEN ●ANNEXE 9 : INDUSTRIE CARDIALE................................................................XII ●ANNEXE 10 : INDUSTRIE N.A.C.A...................................................................XIII ●ANNEXE 11 : INDUSTRIE RUBANEE..............................................................XIV ●ANNEXE 12 : INDUSTRIE RUBANEE BASSIN PARISIEN..............................XV ●ANNEXE 13 : INDUSTRIE VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN.......................XVI NEOLITHIQUE MOYEN ●ANNEXE 14 : INDUSTRIE MONTBOLO.........................................................XVII ●ANNEXE 15 : INDUSTRIE RÖSSEN...............................................................XVIII ●ANNEXE 16 : INDUSTRIE CERNY....................................................................XIX ●ANNEXE 17 : INDUSTRIE MICHELSBERG......................................................XX ●ANNEXE 18 : INDUSTRIE NOYEN...................................................................XXI ●ANNEXE 19 : INDUSTRIE NEOLITHIQUE MOYEN ARMORICAIN...........XXII ●ANNEXE 20 : INDUSTRIE MATIGNONS.......................................................XXIII ●ANNEXE 21 : INDUSTRIE NEOLITHIQUE MOYEN BOURGUIGNON.....XXIV ●ANNEXE 22 : INDUSTRE CHASSEENNE DU CENTRE...............................XXV ●ANNEXE 23 : INDUSTRIE CHASSEENNE MERIDIONAL..........................XXVI ●ANNEXE 24 : INDUSTRIE CHASSEENNE SEPTENTRIONAL..................XXVII NEOLITHIQUE RECENT ET FINAL ●ANNEXE 25 : INDUSTRIE COURONNIENNE............................................XXVIII ●ANNEXE 26 : INDUSTRIE FERRIERENNE...................................................XXIX ●ANNEXE 27 : INDUSTRIE SAINT-PONS........................................................XXX ●ANNEXE 28 : INDUSTRIE VERAZIENNE.....................................................XXXI ●ANNEXE 29 : INDUSTRIE SEINE-OISE-MARNE.......................................XXXII ●ANNEXE 30 : INDUSTRIE ARTENACIENNE.............................................XXXIII ●ANNEXE 31 : INDUSTRIE TREILLENNE...................................................XXXIV ●ANNEXE 1 : INDUSTRIE AZILIENNE ●ANNEXE 2 : INDUSTRIE VALORGUIENNE ●ANNEXE 3 : INDUSTRIE MONTADIENNE ●ANNEXE 4 : INDUSTRIE SAUVETERRIENNE ●ANNEXE 5 : INDUSTRIE BEURONIENNE ●ANNEXE 6 : INDUSTRIE CASTELNOVIENNE ●ANNEXE 7 : INDUSTRIE TARDENOSIENNE ●ANNEXE 8 : ANNEXE MONTCLUSIENNE ●ANNEXE 9 : INDUSTRIE CARDIALE ●ANNEXE 10 : INDUSTRIE N.A.C.A ●ANNEXE 11 : INDUSTRIE RUBANEE ●ANNEXE 12 : INDUSTRIE RUBANEE BASSIN PARISIEN ●ANNEXE 13 : INDUSTRIE VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN ●ANNEXE 14 : INDUSTRIE MONTBOLO ●ANNEXE 15 : INDUSTRIE RÖSSEN ●ANNEXE 16 : INDUSTRIE CERNY ●ANNEXE 17 : INDUSTRIE MICHELSBERG ●ANNEXE 18 : INDUSTRIE NOYEN ●ANNEXE 19 : INDUSTRIE NEOLITHIQUE MOYEN ARMORICAIN ●ANNEXE 20 : INDUSTRIE MATIGNONS ●ANNEXE 21 : INDUSTRIE NEOLITHIQUE MOYEN BOURGUIGNON ●ANNEXE 22 : INDUSTRE CHASSEENNE DU CENTRE ●ANNEXE 23 : INDUSTRIE CHASSEENNE MERIDIONAL ●ANNEXE 24 : INDUSTRIE CHASSEENNE SEPTENTRIONAL ●ANNEXE 25 : INDUSTRIE COURONNIENNE ●ANNEXE 26 : INDUSTRIE FERRIERENNE ●ANNEXE 27 : INDUSTRIE SAINT-PONS ●ANNEXE 28 : INDUSTRIE VERAZIENNE ●ANNEXE 29 : INDUSTRIE SEINE-OISE-MARNE ●ANNEXE 30 : INDUSTRIE ARTENACIENNE ●ANNEXE 31 : INDUSTRIE TREILLENNE ANNEXES II SOMMAIRE EPIPALEOLITHIQUE ●ANNEXE 1 : GALETS PEINTS..............................................................................III ●ANNEXE 2 : GALETS GRAVES............................................................................IV ●ANNEXE 3 : OS GRAVES........................................................................................V ●ANNEXE 4 : PENDELOQUES...............................................................................VI MESOLITHIQUE ●ANNEXE 5 : GRAVURES RUPESTRES I...............................................................V ●ANNEXE 6 : GRAVURES RUPESTRES II............................................................VI ●ANNEXE 7 : PENDELOQUES COQUILLAGES.................................................VII ●ANNEXE 8 : PENDELOQUES OS.......................................................................VIII NEOLITHIQUE ●ANNEXE 9 : PARURES..........................................................................................IX ●ANNEXE 10 : ANNEAUX ET BRACELETS DE PIERRE.....................................X ●ANNEXE 11 : GRAVURES MEGALITHIQUES...................................................XI ●ANNEXE 12 : STATUETTES D'ARGILE.............................................................XII ●ANNEXE 13 : STATUES-MENHIRS...................................................................XIII ●ANNEXE 1 : GALETS PEINTS ●ANNEXE 2 : GALETS GRAVES ●ANNEXE 3 : OS GRAVES ●ANNEXE 4 : PENDELOQUES ●ANNEXE 5 : GRAVURES RUPESTRES I ●ANNEXE 6 : GRAVURES RUPESTRES II ●ANNEXE 7 : PENDELOQUES COQUILLAGES ●ANNEXE 8 : PENDELOQUES OS ●ANNEXE 9 : PARURES ●ANNEXE 10 : ANNEAUX ET BRACELETS DE PIERRE ●ANNEXE 12 : GRAVURES MEGALITHIQUES ●ANNEXE 13 : STATUETTES D'ARGILE ●ANNEXE 14 : STATUES-MENHIRS