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Existe-t-il des formes particulières de christianisme dans cet espace mé-dian en Europe de la Lotharingie, éclaté ensuite dans les « pays d'entre-deux médiévaux », de la mer du Nord à la Savoie, puis qui, augmenté du Milanais, constitue à l'époque moderne la « Dorsale catholique », un front de catholicité particulièrement vivant ? Bien des historiens l'ont affirmé, plus que démon-tré, sauf de manière ponctuelle. L'objectif de ce colloque est d'étudier sur un temps long les différentes formes de dévotion qui caractérisent cet espace. Le morcellement politique et territorial, avec des formes particulières comme les principautés ecclésiastiques et, à l'époque moderne, l'existence de petits États dans une Europe où de grandes monarchies comme la France s'affirment, a pu permettre le développement de formes de dévotion particu-lières. Une journée d'études, tenue à Lyon en décembre 2015, a été consacrée aux saintetés politiques, qui semblent particulièrement importantes dans cet espace, des saints évêques aux ducs champions de la chrétienté ou du ca-tholicisme, sous la protection de la Vierge ou de saints spécifiques. La piété fervente du prince ajoute à sa légitimité, surtout dans des périodes d'affron-tements confessionnels. C'est dans cet espace que se développe un modèle de monarchie dévote, au contraire de celui qu'adopte la monarchie française marquée par la raison d'État, en particulier à partir d'Henri IV, ce qui n'exclut pas en France sous Louis XIII la coexistence des deux types de monarchie dévote et de raison d'État, en particulier dans la lutte contre les protestants. À l'époque moderne, les dévotions sont très souvent liées à la défense ou à la promotion du catholicisme – ce qui n'empêche pas une coexistence au quotidien plus paisible qu'on ne le pensait entre membres des diverses confessions. Ce catholicisme est influencé par Rome comme par l'Espagne, très pré-sente de l'Italie du Nord aux Pays-Bas, en passant par la Franche-Comté. C'est à partir de là, par exemple, que s'est répandu le culte de l'ange gardien, étudié lors du colloque de Liège d'octobre 2016, particulièrement développé dans ces territoires d'entre-deux où s'était déjà diffusé dès le viii e siècle la dévotion à l'archange saint Michel (Saint-Mihiel en Lorraine, la Cluse en Pié-mont). En témoigne l'éclatant succès de l'Ange conducteur, abondamment publié dans la région de la fin du xvii e au milieu du xix e siècle.
Longtemps, les relations de l’art au temps se sont pensées au gré de systèmes de pensée : Winckelmann préconisait une création artistique respectueuse d’un modèle idéal passé, Hegel a insisté au contraire sur la manière dont l’art reflétait l’esprit de son époque, Nietzsche valorisait l’art intempestif, en rupture avec la tradition historiciste, Wilde et Saint-Simon pensaient chacun à leur façon que l’art préfigurait l’avenir. Mais le grand changement concerne tout autant la pensée de l’art que la pensée du temps et de l’histoire. Même si les télescopes permettent depuis déjà plusieurs siècles d’observer – grâce à la vitesse non infinie de la lumière – des événements qui se sont produits il y a bien longtemps, il a fallu patienter longtemps avant que ce phénomène physique trouve son pendant dans la pensée disciplinaire de l’histoire : la difficulté dans la démarche de l’historien n’est pas tant de trouver les bons documents que de comprendre ce qu’ils documentent. Plus fondamentalement, ne pourrait-on pas étendre la remarque de Nelson Goodman au document et dire que ce dernier, comme l’œuvre d’art, ne se définit pas par des qualités intrinsèques, mais par la manière dont il est amené à fonctionner ? La proximité actuelle entre le champ sensible artistique et le champ scientifique historien incite en tout cas à étudier la manière dont tant d’artistes contemporains s’intéressent aux documents et aux archives afin de les implémenter d’une façon inédite, et de mettre ainsi en lumière une histoire qui n’avait pas été racontée en ces termes. Par cette démarche, il nous a semblé que les artistes (re)montaient véritablement le temps et que la « pulsion de remontage » qui les anime était soumise à une oscillation pendulaire allant de la volonté de découvrir des strates temporelles enfouies – sans projection liée à un contexte présent – au désir de ressaisir interprétativement le passé – à l’aune de l’urgence du présent. À l’image d’un horloger qui répare une montre, ces artistes assemblent des pièces oubliées, ou mal mises, pour s’approcher d’une justesse. Toutefois, contrairement à l’horloger qui a une juste convention de la seconde et de l’heure, il n’y a pas – ou malheureusement devrions-nous dire « il ne devrait pas y avoir » – de convention de l’histoire. Ainsi, les articles du présent numéro de la revue Proteus analysent les répercussions artistiques et politiques du fait que le passé dont les archives sont censées rendre compte reste à interpréter. En mettant à l’épreuve les récits constitués, les imaginaires institués et les lectures historiques admises, les remontages temporels interrogés dans ce dossier induisent des formulations inédites du temps, d’un temps à venir encore en formation. Le passé ressemble à un ensemble de rushes en attente d’être montés et remontés, indéfiniment.
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Même si cela semble impossible, pourrais-tu tenter de définir ce qu'est une culture populaire ? Je peux essayer, à partir de mon expérience et de mes ren-contres. À chaque fois que je suis parti quelque part, je connaissais des gens sur place – comme à la fin des années 1990, lorsque je me suis rendu à Yeumbeul, un quartier de la banlieue de Dakar. Là-bas, j'ai été marqué par la rage des jeunes, et l'incroyable manière qu'ils ont de rapper. Mais j'ai surtout été sidéré par leur puissance intellectuelle. Venant de porte de la Chapelle à Paris, j'ai moi-même pu fréquenter ce lieu mis au ban qu'on appelle la banlieue. J'y ai rencontré des gens très intéressants, mais jamais cette force, trouvée à 40km de Dakar, où la situation économique est très difficile, avec 80% de chômage. Quand je suis parti, je voulais entamer un doctorat en philo-sophie sur la manière dont les danses populaires ont disparu d'Europe de l'Ouest. J'avais en tête deux ou trois terrains pour montrer ce qu'était une danse populaire : les gitans de la banlieue de Paris, le hip-hop avant qu'il n'entre dans l'arène du marché (bien que tout ce qui se produit dans cette arène ne soit pas déplaisant, loin de là) et les jeunes de Yeumbeul. Un ami franco-Sénégalais m'y a invité pour que je voie comment ça se passe, en me proposant d'apporter une caméra. J'y ai finalement réalisé un film 1 – qui est plutôt bon, non pas parce que je l'ai fait, mais grâce à ceux qui sont dedans, ces jeunes qui tiennent des discours extrêmement complexes. Je me rappelle par exemple de ce type de 19 ans, Alassane N'Diaye, qui, sachant que j'avais fait des études de philo-sophie, était venu me voir en me disant que la philosophie était « une matière très prenante » et qu'il avait déjà écrit 200 pages sur « les vertus de l'imperfection humaine ». Il m'a « J'ai boucop d'histoire dans mon corps à dire » Qu'est-ce que les migrant-e-s extra-occidentalisé-e-s nous apprennent en arrivant en Europe de l'Ouest ? Cette question n'est presque jamais posée, selon le philosophe Jérémie Piolat. L'auteur du Portrait du colonialiste, L'effet boomerang de sa violence et de ses destructions (éd. La découverte, coll. Les empêcheurs de penser en rond, 2011) a travaillé avec des associations liées à l'alphabétisation des migrant-e-s. Il y a tenté d'apprendre sur lui-même et sur la disparition des cultures populaires dans les pays occidentalisés. Durant ce terrain, il a pu se rendre compte à quel point les intentions émancipatrices des logiques d'accueil restent empreintes de colonialité et de domination culturelle. L'enjeu est alors, au-delà de la décolonisation, la « décolonialisation ». Ce texte est une transcription reprise par Jérémie Piolat, à partir d'une discussion proposée par les Ateliers d'histoires populaires de Vaour, dans le Tarn, en septembre 2014 (Voir présentation en fin d'entretien). Texte établi avec le concours d' Alexane Brochard.
Academia Letters
Socio - cultural norms, water, hygiene and COVID -19 in Nigeria2021 •
2011 •
Acta Archaeologica Vol. 89
The Formation of Social Rank in the Early Neolithic of Northern Europe2018 •
BEYOND CYPRUS: INVESTIGATING CYPRIOT CONNECTIVITY IN THE MEDITERRANEAN FROM THE LATE BRONZE AGE TO THE END OF THE CLASSICAL PERIOD
Equestrian scenes from Kerameikos to Cyprus (Abstract)Cuestiones Constitucionales No 013
Manuel García-Pelayo en el desarrollo del derecho constitucional del siglo XX2011 •
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Biocontrol of persea mite, Oligonychus perseae, with an exotic spider mite predator and an indigenous pollen feeder2011 •
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