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Documents d'Archéologie Méridionale Une fosse du premier âge du Fer à Beaufort (Hérault) Pierre Séjalon, Georges Marchand Citer ce document / Cite this document : Séjalon Pierre, Marchand Georges. Une fosse du premier âge du Fer à Beaufort (Hérault). In: Documents d'Archéologie Méridionale, vol. 23, 2000. pp. 77-86. doi : 10.3406/dam.2000.1135 http://www.persee.fr/doc/dam_0184-1068_2000_num_23_1_1135 Document généré le 07/01/2016 Résumé Suite au défonçage d'une parcelle plantée en vigne, deux sites ont été repérés en surface. Sous l'autorité du Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussilion, nous avons procédé à un sondage diagnostic afin de circonscrire et d'estimer l'étendue de ces sites. Il semble que la succession de travaux agricoles depuis de nombreux siècles a largement perturbé les sols antiques. Une seule fosse a été repérée dans les tranchées. Elle a livré un abondant mobilier archéologique dont l'étude a permis la restitution d'une quarantaine de formes de vases et de proposer comme datation la seconde moitié du VIe s. av. n. è. L'essentiel de la céramique se compose de céramique non tournée et de grise monochrome dans des proportions similaires. Le reste du mobilier offre un large éventail de produits céramiques importés de Grèce, d'Italie et de la péninsule ibérique. La localisation géographique du site de Cadiès replacé dans son contexte archéologique environnant permet d'appréhender la question de l'occupation en plaine autour de la dépression olonzacaise, éventuelle zone palustre à cette période. Abstract Two sites were discovered following the deep-ploughing of a field planted with vines. Following this, a sondage was dug in order to define the extent of these sites. It would seem that extensive ploughing over the centuries has greatly disturbed the archaeological deposits. A single pit was discovered within the trenches. It produced large amounts of archaeological material the study of which allowed us to reconstitute about 40 vase forms and thus propose a date of the second half of the VI th century BC. The majority of the ceramic is divided equally between hand-thrown and monochromatic grey pottery. The remaining material comprises a broad range of material imported from Greece, Italy and the Iberian Peninsula. The geographic situation of the Cadies site allows us to consider its environmental context : we can suggest that the plain around the olonzacaise depression was paludal at this time. ï Une fosse du premier âge du Fer à Beaufort (Hérault) Pierre SÉJALON * et Georges MARCHAND ** Two sites were discovered following the deep-ploughing of a field planted with vines. Following this, a sondage was dug in order to define the extent of these sites. It would seem that extensive ploughing over the centuries has greatly disturbed the archaeological deposits. A single pit was discovered within the trenches. It produced large amounts of archaeological material the study of which allowed us to reconstitute about 40 vase forms and thus propose a date of the second half of the VI th century BC. The majority of the ceramic is divided equally between hand-thrown and monochromatic grey pottery. The remaining material comprises a broad range of material imported from Greece, Italy and the Iberian Peninsula. The geographic situation of the Cadies site allows us to consider its environmental context : we can suggest that the plain around the olonzacaise depression was paludal at this time. Key words : habitat, ceramics, Protohistory, early Iron Age. : Suite au défonçage d'une parcelle plantée en vigne, deux sites ont été repérés en surface. Sous l'autorité du Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussi lion, nous avons procédé à un sondage diagnostic afin de circonscrire et d'estimer l'étendue de ces sites. Il semble que la succession de travaux agricoles depuis de nombreux siècles a largement perturbé les sols antiques. Une seule fosse a été repérée dans les tranchées. Elle a livré un abondant mobilier archéologique dont l'étude a permis la restitution d'une quarantaine de formes de vases et de proposer comme datation la seconde moitié du VIe s. av. n. è. L'essentiel de la céramique se compose de céramique non tournée et de grise monochrome dans des proportions similaires. Le reste du mobilier offre un large éventail de produits céramiques importés de Grèce, d'Italie et de la péninsule ibérique. La localisation géographique du site de Cadiès replacé dans son contexte archéologique environnant permet d'appréhender la question de l'occupation en plaine autour de la dépression olonzacaise, éventuelle zone palustre à cette période. Mots-clés habitat, céramique, Protohistoire, premier âge du Fer. Documents d'Archéologie Méridionale 23 (2000, pp. 77-86) 78 Pierre SÉJALON et Georges MARCHAND 1. Présentation Le site de Cadiès, commune de Beaufort (Hérault), à 2 km au nord-est d'Olonzac (Hérault) et à 10 km au nord du cours de l'Aude (fig. 1), occupe une aire réduite en contrebas d'une petite eminence où le substrat rocheux affleure. Jusqu'alors inconnu, il peut être rapproché des sites '- 8 8 OO O N Montpel lier Nîmes /" • Arles Beaufort Béziers Olonzqc # ^gde • Narb; 3nne J#Marsei!le 1 ) ï . Perpignan1 .,1 Mer Méditerranée KKlkm I 1 Situation géographique de Beaufort (Hérault). qualifiés d'habitats ruraux (Guilaine 1995) qui entourent la dépression olonzagaise. Suite au défonçage d'une parcelle (cadastre de Beaufort, section A, n° 352) (fig. 2), c'est en réalité deux sites qui ont été révélés en surface, le premier par la présence d'une zone charbonneuse contenant quelques fragments de céramiques du premier âge du Fer (zone 1 ) et le second par du mobilier néolithique peu abondant (zone 2) '. En accord avec le propriétaire, sous l'autorité du Service Régional de l'Archéologie et avec le concours de la commune d'Olonzac 2, nous avons procédé à un sondage diagnostic, les 13 et 14 mars 1999. Enfin, la fouille n'aurait pu se faire sans le concours de fouilleurs bénévoles, membres du CRDM, également d'étudiants de Montpellier et de Toulouse 3. A partir des zones repérées en surface et afin de circonscrire l'emprise des deux gisements plusieurs tranchées ont été ouvertes (fig. 2). La première, dans la zone 1, longue d'une quarantaine de mètres, orientée est-ouest, a été recoupée par deux tranchées perpendiculaires et plus courtes. La seconde, dans la zone 2, orientée également est-ouest, a été réalisée sur une quinzaine de mètres. Nous avons abandonné rapidement l'ex- I 2 Localisation cadastrale du tenement de Cadiès (section A, n° 352) et implantation des tranchées de diagnostic. Rattachement au système Lambert I I et NGF. UNE FOSSE DU PREMIER AGE DU FER A BEAUFORT (HERAULT) ouest 79 est uslOOl us 1002 us 1004 5 Vue de détail de la coupe ouest-est. us 1003 3 Plan et coupe de la fosse (FS1004). I 6 La fosse en fin de fouille. . I 4 La fosse en cours de fouille. défoncées (fig. 3, US 1001) et surmontant le niveau protohistorique écrêté, une couche puissante d'environ 15 cm (US 1002) a été observée et semble correspondre à des terres remaniées lors d'anciens travaux agricoles. Aucun document archéologique ne permet sa datation. Pour ce qui concerne la zone 2, aucune structure n'a pu être mise en relation avec le mobilier découvert en surface 4. Après avoir effectué un ramassage de surface, le décapage a permis la mise au jour d'une fosse (FS 1004, fig. 3 à 6), à l'est, dans la première tranchée de la zone 1 Cette fosse de forme grossièrement circulaire, d'un diamètre de 1,65 à 1,71 m à sa partie supérieure, aux parois sub- verticales, au fond plat et horizontal, est conservée sur 0,25 à 0,30 m à l'ouest et 0,40 m à l'est. Son comblement très cendreux se distingue nettement du substrat limoneux ocre jaune dans lequel elle est creusée. Afin d'enregistrer un possible colmatage en plusieurs étapes, une coupe est-ouest a été dressée au milieu de la fosse (fig. 5) et le mobilier archéologique a été collecté selon des niveaux artificiels. ploration en profondeur, aucun niveau antique n'ayant pu être observé. En effet, l'occupation et l'utilisation de ces terres depuis de nombreux siècles ont profondément bouleversé ces terrains comme le montrent les vestiges présents en surface, céramique vernissée moderne, tegulae et amphores romaines, mobilier protohistorique. En revanche, les derniers travaux agricoles n'ont fait qu'effleurer les seuls vestiges conservés d'une structure en creux (zone 1). Lors de la fouille de cette zone, à la base des terres nouvellement 80 Pierre SÉJALON et Georges MARCHAND BFT.cad .4 BFT.cad.5 I BFT.cad. 12 BFT.cad.2 BFT.cad. 1 ID BFT.cad. 15 42 « BFT.cad. 16 43 BFT.cad.7 BFT.cad. 8 BFT.cac BFT.cad.3 12 • MM BFT.cad. 6 I BFT.cad.14 10 BFT.cad.9 l BFT.cad.13 13 5 en 7 Céramique non tournée (n° 1 à 14) et fusaïoles (n° 1 5 et 16). BFT.cad. 10 UNE FOSSE DU PREMIER AGE DU FER A BEAUFORT (HÉRAUET) Le remplissage de la fosse était constitué de nombreuses lentilles plus ou moins cendreuses, imbriquées, correspondant à des apports successifs (pelletées) rapides. L'étude des céramiques a effectivement montré que des fragments dispersés dans toute l'épaisseur du comblement de la fosse appartiennent à des mêmes vases. Ce constat nous a amené à considérer les céramiques dans leur globalité et donc à assurer préalablement à leur étude le remontage le plus complet possible 5. Même si tous les fragments n'ont pas pu être attribués, la restitution du plus grand nombre de formes avec près de 60 % de tessons recollés nous permet l'inventaire qui suit. 2. Inventaire du mobilier archéologique La fosse a livré un total de 895 fragments de céramique correspondant à un nombre minimum d'individus égal à 40, qui se répartissent selon la codification des catégories et la sériation des formes du Dicocer (Py 1993) de la manière suivante (fig. 10) : La céramique non tournée Cette catégorie compte un total de 358 tessons qui représentent près de 42 % du total de la vaisselle avec un pourcentage égal en nombre de fragments entre les coupes (27,6 %) et les urnes (27,4 %) auquel il faut ajouter 45 % de fragments non attribués, équivalence que l'on retrouve en nombre minimum d'individus soit 8 coupes et 6 urnes. • Les coupes On distingue 6 types de coupe pour un total de 8 exemplaires. Une coupe et une coupelle hémisphériques à bord droit et fond ombiliqué (n°inv. 2 et 4, CNT-LOC C5al ; fig. 7, n° 3 et 5), une coupe hémisphérique à bord droit et légèrement rentrant (n° inv. 5, CNT-LOC C5a3 ; fig. 7, n° 2), deux coupes hémisphériques à bord droit, carène marquée au tiers supérieur et sans doute fond ombiliqué (n° inv. 6 et 13, CNT-LOC C4 ; fig. 7, n° 9 et 11), une coupe hémisphérique à bord rentrant (n° inv. 7, CNT-LOC C5a2 ; fig. 7, n° 4), une coupe à carène marquée et bord rentrant (n° inv. 14, CNT-LOC C5b; fig. 7, n° 10) et une coupe tronconique à bord légèrement évasé (n° inv. 3, CNT-LOC C3bl; fig. 7, n° 8). • Les urnes On trouve trois types d'urne pour un total de 6 exemplaires. Une urne fragmentaire à petit col éversé et panse cylindrique s'élargissant sur un fond plat (n° inv. 8, CNT-LOC A2d; fig. 7, n° 1), deux urnes à col large et épaule effacée et fond plat (n° inv. 9 et 10, CNT-LOC U2a3 ; fig. 7, n° 13 et 14), deux décors rattachés à ce même type (n° inv. 1 1 et 12; fig. 7, n° 6 et 7) et une urne de même morphologie à cordon digité (n° inv. 1, CNT-LOC U3a2; fig. 7, n° 12). 81 • Deux fusaïoles, une sphérique (n°inv. 42; fig. 7, n° 15), l'autre tronconique (n°inv. 43 ; fig. 7, n° 16), toutes deux en céramique non tournée, complètent cet inventaire. La céramique grise monochrome Cette catégorie compte un total de 396 tessons qui représentent près de 46 % du total de la vaisselle avec en nombre de fragments, 1 8,9 % pour les coupes, 26,8 % pour les plats à marli, 16,4 % pour les urnes, 3,3 % pour le skyphos et 34,6 % pour les tessons non attribués. En nombre minimum d'individus, les tendances s'accentuent avec huit plats à marli, quatre coupes, deux urnes et un skyphos. Cette céramique se répartit en deux grands groupes dont les productions semblent issues des ateliers audois et de ceux de l'Agadès (Nickels 1978). Les productions des ateliers audois concernent les plats à marli (GR-MONO 4; fig. 8, n° 1 à 6, 8 et 14 à 17) et peutêtre une coupe (GR-MONO 6a; fig. 8, n° 9). Ces récipients possèdent tous les mêmes caractéristiques techniques, à savoir une pâte jaunâtre, dure à assez tendre, ponctuée de rares et très fines inclusions de mica et recouverte d'un enduit gris à brun noir se différenciant difficilement de son support. Les plats à marli ont un diamètre total qui s'établit entre 24 et 26 cm. Ils peuvent aisément être rattachés à la série A 1 (Nickels 1978, 258-259). Leur décor composé de deux ou trois cannelures sur le marli conforte cette identification. Les vases regroupés au sein des productions de l'Agadès offrent un répertoire de formes plus étendu qui exclue les plats à marli. On distingue des coupes (GR-MONO 6c : fig. 8, n° 10, 1 1 et GR-MONO 2 : fig. 8, n° 13), une imitation de skyphos (GR-MONO indét; fig. 8, n° 12) et de deux urnes à col haut (GR-MONO 7 ; fig. 9, n° 1 et 2). Ces productions sont à rattacher au groupe A à enduit noir (Nickels 1978,250). Seul un plat à marli (GR-MONO 4c; fig. 8, n° 7) de taille réduite, au marli décoré de deux ondes, portant deux perforations effectuées avant cuisson et sans enduit visible, pourrait être classé dans le groupe B de l'Agadès. En pourcentage du nombre de fragments, les ateliers audois représentent 24,5 %, les productions de l'Agadès 40,9 % et les tessons non associés 34,6 %. En nombre minimum d'individus, huit exemplaires proviennent des ateliers audois et sept des ateliers de l'Agadès. La céramique grecque orientale Sont regroupées sous cette appellation deux imitations de coupe de Grèce de l'Est que l'on pourrait qualifier d'inspiration B2 (GREC-OR KyB2; fig. 9, n° 4 et 5) ainsi que quelques fragments non dessinables d'un troisième exemplaire, imitation très fidèle ou modèle importé. Cette catégorie compte un total de 50 tessons qui représentent près de 5,8 % du total des céramiques. Pierre SÉJALON et Georges MARCHAND BFT.cad.31 8 Céramique grise monochrome plats à marli (n° 1 à 8 et 14 à 17), coupes et skyphos (n° 9 a 13). : 82 UNE FOSSE DU PREMIER AGE DU FER A BEAUFORT (HÉRAULT) 83 BFT.cad.35 9 Urnes en céramique grise monochrome (n° 1 et 2), jarre ibérique (n° 3), imitations de coupes ioniennes (n° 4 et 5), ibéro-languedocienne (n° 6 à 9) et amphore grecque (n° 10). Le bucchero new II est représenté par deux tessons non dessinables de canthare (B-NERO Ct3), soit 0,2 % du nombre total des fragments de la vaisselle. La céramique ibérique On compte pour cette catégorie un seul individu (IB-PEINTE 1222; fig. 9, n° 3), soit environ 1 % du total de la vaisselle. La céramique ibéro-languedocienne Cette catégorie compte un total de 44 tessons qui représentent près de 5,1 % du total de la vaisselle avec un bol (IBLANG 120; fig. 9, n° 7) et deux urnes (IB-LANG 50; fig. 9, n° 8 et 9). Les amphores L'ensemble des amphores représente 4,1 % du total des tessons. Il regroupe amphore étrusque (1 tesson), amphore ibérique (1 tesson) et amphore grecque (35 tessons). 84 Pierre SEJALON et Georges MARCHAND Catégorie CNT-LOC GR-MONO GREC-OR B-NERO IB-PEINTE IB-LANG Vaisselle A-ETR A-GRE A-IBE Amphores TOTAL NFR 13 17 21 16 13 30 2 44 41 161 7 27 30 49 8 60 13 65 137 50 2 8 6 37 858 1 35 1 37 895 %NFR/tot %NFR/grp NMI %NMI/tot %NMI/grp Forme 1,45 1,52 1 2,5 2,70 urne 1,90 1,98 2,5 2,70 coupe 1 2,35 2,45 5,0 5,41 coupe 2 1,79 1,86 5,0 2 5,41 coupe 1,45 1,52 2,70 coupe 1 2,5 3,35 3,50 coupe 1 2,5 2,70 coupe 0,22 0,23 1 2,70 2,5 4,92 5,13 10,81 4 10,0 urne 4,58 4,78 2,5 2,70 urne 1 18,01 18,75 indéf 1 2,70 0,78 0,82 2,5 coupe 3,02 plat à marli 3,15 3,35 3,50 12,5 13,52 plat à marli 5 8,1 1 plat à marli 5,47 5,71 7,5 3 0,89 0,93 1 2,5 2,70 coupe 5,0 5,41 6,70 6,99 2 coupe 1,45 1,52 1 2,5 2,70 skyphos 7,26 7,58 2 5,0 5,41 urne indét 15,32 15,96 5,59 5,83 7,5 8,11 kylix 3 0,22 canthare 0,23 1 2,5 2,70 0,89 0,93 2,5 jarre 1 2,70 0,11 0,12 1 2,5 2,70 bol 0,67 0,70 urne 2 5,0 5,41 4,31 4,13 indét 95,87 1 00,00 92,5 100,00 37 0,1 1 2,70 33,33 amphore 1 2,5 3,91 2,5 33,33 amphore 94,60 1 o,n 2,70 33,33 amphore 1 2,5 7,5 1 00,00 4,13 100,00 3 100,00 40 100,0 Type CNT-LOC A2d CNT-LOC C3bl CNT-LOC C4 CNT-LOC C5al CNT-LOC C5a2 CNT-LOC C5a3 CNT-LOC C5b CNT-LOC U2a3 CNT-LOC U3a2 Nb et figures l-fig.7, n°l l-fig.7, n°8 2- fig. 7, n°9-l 1 2- fig. 7, n°3-5 l-fig.7, n°4 l-fig.7, n°2 l-fig.7, n°10 4- fig. 7, n°6-7-13-14 l-fig.7, n°12 GR-MONO 2 GR-MONO 4 GR-MONO 4a GR-MONO 4c GR-MONO 6a GR-MONO 6c GR-MONO indét GR-MONO 7 l-fig.8, n°13 4f-fig.8, n°14à 17 5-fig.8, n°2 à 5-8 3-fig.8, n° 1-6-7 l-fig.8, n°9 2-fig.8, n°10-ll l-fig.8, n°12 2-fig.9, n°l-2 2-fig.9, nG4-5 GREC-OR KyB2 B-NERO G3 IB-PEINTE 1222 IB-LANG 1 20 IB-LANG 50 - lb-fig.9, n°3 lb-fig.9, rf-7 2b,lf-fig.9, n°6-8-9 lb-fig.9, n°10 - 10 Inventaires, identification et renvoi aux figures de l'ensemble du mobilier de la fosse (FS1004). 3. Essai d'interprétation et datation : L9 interprétation raisonnable que l'on peut donner du comblement de cette fosse est qu'il s'apparente davantage à la vidange d'une unité domestique détruite par le feu plutôt qu'à un dépotoir. Plusieurs éléments confortent cette hypothèse l'absence de faune, la présence de fragments de sole de foyer, de nombreux morceaux de torchis rubéfiés ainsi que de branches ou rondins calcinés. La physionomie du remplissage indique un acte unique et bref dans le temps l'assimilant à un ensemble clos. La datation proposée résulte bien sûr de la convergence de plusieurs critères, au premier rang desquels l'étude précise des catégories de mobilier présentes ou absentes, également la comparaison avec les lots issus de contextes archéologiques contemporains. Si ces mobiliers sont maintenant bien connus et datés, peu de sites ont livré une documentation similaire. La fosse à offrandes de La Monédière à Bessan (Nickels, Genty 1974) datée des années 540-520, offre le meilleur exemple de comparaison pour l'association des céramiques. Il est bien évident que le caractère cultuel de ce dépôt induit des différences importantes dans la composition du mobilier. Si on y retrouve l'association de céramique grise monochrome et plus particulièrement des plats à marli avec des coupes d'inspiration ionienne dont le nombre est ici plus important, on note cependant l'indigence de la céramique non tournée. Les niveaux de la Monédière à Bessan, sondages BS.M.73.I/74.I, couche II et BS.M.74.IV/V, couche II (Nickels 1989), ainsi que ceux remaniés et antérieurs à la construction de la maison de la Moulinasse à Salles d'Aude (Passelac 1995), ont livré un mobilier céramique comparable à celui de la fosse de Cadiès. Il en est de même à Mailhac, pour les fouilles 49 et 50, sises au pied du Cayla (Gailledrat 1996). Ces niveaux d'habitat, de chronologie plus lâche, couvrent la seconde moitié du VIe s. av. n. è. Nous proposons donc de dater le mobilier de la fosse de Cadiès de la seconde moitié du VIe s. av. n. è. et vraisemblablement du troisième quart de ce siècle. Il est évident UNE FOSSE DU PREMIER AGE DU FER A BEAUFORT (HÉRAULT) que certaines catégories plus anciennes, représentées seulement par quelques tessons voire un seul, peuvent être interprétées comme du matériel intrusif dont la datation n'interfère en rien avec celle établie à partir du reste du mobilier. 85 (Garcia 1993, 90-91), soit une absence liée à l'existence d'une importante zone palustre. 4. Conclusion : Pour la période comprise entre le Bronze final et 125 av. n. è., une vingtaine de sites ont été inventoriés dans l'environnement microrégional que constitue la dépression olonzagaise (fig. 1 1). Selon le découpage chronologique établi dans l'Action Thématique Programmée "Temps et Espace dans le bassin de l'Aude" (Guilaine 1995), Cadiès appartient à la phase Fer b (550/400). Quatre autres sites entrent dans cette large fourchette chronologique sans être strictement contemporains de celui de Cadiès Les Bosquets (Cesseras, Hérault), L'Etang (Olonzae, Hérault), L'Escut (Oupia, Hérault) et Mourrel-Ferrat (Olonzae, Hérault). Ces derniers sont tous localisés à des altitudes supérieures à 70 m. En revanche, pour les phases postérieures (Fer c, 400/200 et Fer d, 200/125), la répartition des sites montre clairement une occupation plus étendue dans la dépression. Deux hypothèses pourraient alors expliquer ce constat : soit une sédimentation importante masquant les gisements les plus anciens, comme il a été proposé par exemple pour la moyenne vallée de l'Hérault Bronze Final Fer a (700/550) Fer b (550/400) Habitat Nécropole Habitat Nécropole • o Fer c (400/200) ♦ O ■ a Fer d (200/1 25) ^ ^ 111 Localisation des principaux sites autour de la dépression d'Olonzac. 1 Notes de commentaire * Etudiant-chercheur rattaché à l'UMR 154, Lattes-Montpellier. 3 Outre les auteurs, cette équipe était composée de Jules Chanut, Nathalie Chardenon (étudiante-chercheur rattachée à l'UMR 154, Lattes-Montpellier), ** Chercheur associé à l'UMR 1 54, Lattes-Montpellier. Joëlle de Biazi (CRDM), Sophie Dallongcville (Université du Mirail, Crédit graphique - illustrations des auteurs. Toulouse) et d'Annie Montécinos (Université Paul Valéry, Montpellier). 1 Nous devons ces découvertes à André Granier et Joëlle de Biazi, membres 4 Dans le cadre de cette publication seule la zone est étudiée. Le site du CRDM (Centre de Recherche et de Documentation du Minervois) qui néol ithique (zone 2) a fait l'objet d'une notice rédigée suivant le modèle fourni suivent tous les travaux agricoles effectués sur la commune d'Olonzac et sur les par la Carte Archéologique du Service Régional de l'Archéologie de communes limitrophes. Montpellier et transmise au service compétent. 2 Pour ce faire, nous avons bénéficié d'un tractopelle mis à notre disposition 5 Joëlle de Biazi a assuré le lavage et le remontage de l'ensemble des par la commune d'Olonzac. De plus, M. Rigal, président du CRDM nous a céramiques. Sa collaboration et son assiduité nous permettent de livrer permis d'accéder aux locaux de l'association afin d'entreposer et de l'intégralité de l'information. remonter le mobilier céramique. 86 Pierre SÉJALON et Georges MARCHAND Références bibliographiques : : : : Nickels 1989 NICKELS (A.) - La Monédière à Bessan (Hérault), le bilan des recherches. DocAMérid, 12, 1989, pp. 51-1 19. Nickels, Genty 1974 NICKELS (A.), GENTY (P.-Y.) - Une fosse à offrandes du VIe s. av. n. è. à la Monédière, Bessan, Hérault. RANarb, VII, 1974, pp. 25-57. Passelac 1995 PASSELAC (M.) - Une maison de la Moulinasse à Salles d'Aude. In ARCELIN (P.), BATS (M.), GARCIA (D.), MARCHAND (G.), SCHWALLER (M.) éd. - Sur les pas des Grecs en Occident. Hommages à André Nickels (Trav. du Centre Camille Jullian, 15). Lattes/Paris, ADAM éd./Errance, 1 995, pp. 1 73- 1 92 (Et. Massa., 4). Py 1993 PY (M.) dir. - DICOCER. Dictionnaire des céramiques antiques (VIIe s. av. n. è. - VIIe s. de n. è.) en Méditerranée nord-occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan), Lattes, ARALO, 1993, 624 p. (Lattara, 6). : : : : : : : Gailledrat 1996 GAILLEDRAT (E.) - Le mobilier du Premier âge du fer. In Mailhac, inventaire et expertise du matériel archéologique du territoire communal. PCR H09-H1 1, 1996, pp. 1 16-122. Garcia 1993 GARCIA (D.) - Entre Ibères et Ligures. Lodévois et moyenne vallée de l'Hérault protohistorique. Paris, CNRS, 1993, 355 p. (suppl. à la RANarb, 26). Guilaine 1995 GUILAINE (J.) dir. - Temps et espace dans le bassin de l'Aude du Néolithique à l'Age du fer. Toulouse, Centre d'Anthropologie, 1995,442 p. Nickels 1978 NICKELS (A.) - Contribution à l'étude de la céramique grise archaïque en Languedoc-Roussillon. In Les céramiques de la Grèce de l'Est et leur diffusion en Occident. Actes du Coll. de Naples, juillet 1976. Paris, CNRS, 1978, pp. 248-267, pi. CXIV-CXVIII.