Le Sud de la Gaule
et les relations méditerranéennes et occidentales
(-1000/-500)
Jean Guilaine* et Michel Py**
Cette communication se propose de situer le Languedoc et le
Roussillon et souvent, de façon plus large, la France méditerranéenne, dans les processus d’influences, de contacts ou d’échanges
organisés entretenus par cette région avec les aires géographiques
périphériques — domaine italique et Méditerranée centro-orientale, péninsule Ibérique, monde hallstattien, terres atlantiques — au
cours du demi-millénaire -1000/-500. Le cadre chronologique
recouvre donc, en gros, le Bronze final III et le Premier Âge du fer.
Les vestiges matériels essentiellement questionnés seront les productions métalliques et céramiques. Leur analyse autorisera
quelques réflexions plus générales, plus spéculatives aussi, sur les
possibles scénarios historiques ayant servi de cadre à ces relations.
Un rapide état des derniers développements sur la périodisation des séquences méridionales ne nous semble pas superflu. Il
contribuera à orienter certains débats chronologiques.
1. ÉVALUATION DU CADRE CHRONOLOGIQUE
1.1. Bronze final
1.1.1. Matériaux archéologiques et chronologie relative
Quelques données récentes sont venues préciser le cadre chronologique de la Protohistoire languedocienne pour la fourchette de
temps ici concernée. Citons d’abord la périodisation du Mailhac I,
proposée par Th. Janin après découpage matriciel des données de
la nécropole du Moulin que l’on peut schématiquement décomposer ainsi (Janin 1994) :
— phase I : cette étape correspond pleinement au Mailhac I
«classique» : urnes ovoïdes à col court, urnes à deux anses, coupes
bi-tronconiques, plats tronconiques, gobelets globulaires, décor au
double trait de motifs géométriques, anthropomorphes et zoo-
morphes. En métal sont des épingles à tête enroulée, des pinces à
épiler, des rasoirs à double tranchant (proposition : -900/-775).
— phase II : elle occuperait le cœur du VIIIe s.et se décomposerait ainsi :
• phase IIa : urnes à col cylindrique, coupelles carénées ou à
panse surbaissée (profil en S). Le décor a disparu. Epingles à tête
en anneau ou en rouelle, boutons, anneaux de cheveux. Première
apparition des fibules à ressort (-775/-750).
• phase IIb : apparition des coupelles hémisphériques à fond
ombiliqué, urnes à col ouvrant et panse surbaissée, écuelles carénées, coupes carénées à léger pied. La partie centrale des rasoirs
devient plus ajourée (-750/-725).
— phase III : apparition des urnes à carène anguleuse et col en
entonnoir, développement des urnes à pied haut et col éversé et
des coupelles hémisphériques, maintien des coupes carénées à
pied et à bord déjeté ainsi que des petites écuelles carénées. Se
manifestent alors les rasoirs de bronze en croissant tandis que les
rasoirs à double tranchant sont à lumières multiples. Apparaissent
aussi les premiers objets de fer : petits couteaux, anneaux,
épingles (-725/-675).
Cette analyse aboutit à quelques constatations :
— il se produit une progressive mutation des séries céramiques du Bronze final au Premier Âge du fer, sans rupture fondamentale, au cours du VIIIe s. ;
— des divergences se font jour dans la position chronologique
et la durée de certains éléments considérés comme typiques du
Mailhac I (le décor incisé semble avoir une vie plus brève que les
rasoirs doubles) ;
— le Mailhac I «classique», caractérisé par l’association du
décor incisé avec motifs anthropomorphes et zoomorphes, des
épingles à tête enroulée, des rasoirs doubles à perforation unique,
se limite à la phase ancienne de la nécropole du Moulin centrée sur
dans: Mailhac et le premier âge du Fer en Europe occidentale, Hommages à Odette et Jean Taffanel,
Monographies d'Archéologie Méditerranéenne, 7, 2000, p.415-432.
416
JEAN GUILAINE
le IXe s. La fibule a double ressort de la T 293 s’inscrit dans la phase
IIa.
L’apparition au VIIe s. des faciès Grand Bassin I à l’Ouest et
Suspendien à l’Est marque une première césure géo-culturelle en
Languedoc, au moins dans les styles céramiques. On peut se
demander ici si cette démarcation n’existait pas au Bronze final III.
Mais entre le faciès Mailhac I du bas-Languedoc audois et celui du
bas-Languedoc oriental, si proches au niveau des formes et décors
céramiques, notre méconnaissance des sépultures à l’Est de
l’Hérault empêche toute comparaison dans le domaine des productions métalliques. La répartition des rasoirs circulaires, par
exemple, se limite au Languedoc occidental, de l’Hérault au Sud du
Tarn et à l’Ampurdán (le cas du tumulus de Grospierre, Ardèche,
excepté) (Janin 1994 : fig. 173).
1.1.2. Chronologie absolue : les données du C 14
Concernant les époques situées avant le VIIe s., période au
cours de laquelle se manifestent les premières importations céramiques méditerranéennes, l’établissement du cadre chronologique
n’a longtemps reposé que sur la périodisation des ensembles clos,
les tombes notamment. Les datations absolues obtenues au C14
pour des horizons du Bronze final ou des débuts de l’Âge du fer
sont encore peu nombreuses dans le Midi et présentent souvent
des marges statistiques assez fortes. Toutefois, la calibration de ces
dates et l’évaluation de pics de probabilité maximum semblent montrer que le Bronze final III connaît son déroulement optimum dans
la deuxième moitié du Xe s. et tout au long du IXe s. Nous reprendrons ici la liste fournie dans sa thèse par L. Carozza (Carozza
1997) :
— Bronze final IIIa :
• Laouret, Floure (Aude) : LY 6409 : 2805 ± 55 BP (-1115/ 823). Probabilité maximum : 924.
• Castres, fosse 1104 (Tarn) : ARC 1185 : 2799 ± 87 BP
(1193/-800). Probabilité maximum : 916.
— Bronze final IIIb (Mailhac I) :
• Médor, Ornaisons (Aude) : LY 3514 : 2790 ± 120 BP
(1265/-777). Probabilité maximum : 916.
• Médor, Ornaisons (Aude) : LY 3515 : 2740 ± 190 BP
(1401/-399). Probabilité maximum : 893, 882, 848.
• Tonnerre I, (Hérault) : MC 2451 : 2740 ± 70 BP (-1024/ 796). Probabilité maximum : 893.
— Bronze final III (Quercy) :
• Crozo-Bastido (Lot) : Gif 3280 : 2710 ± 110 BP (-1121/ 546). Probabilité maximum : 832.
• Les Escabasses (Lot) : Gif 3276 : 2710 ± 110 BP (-1121/ 546). Probabilité maximum : 832.
• Terre Rouge (Lot) : Gif 1881 : 2690 ± 70 BP (-989/-776). Probabilité maximum : 822
• Capdenac-Le Haut (Lot) : Gif 3712 : 2640 ± 90 BP (-977/ 525). Probabilité maximum : 805.
• Le Puy d’Issolud (Lot) : Gif 1512 : 2550 ± 110 BP (-907/ 393). Probabilité maximum : 778.
ET
MICHEL PY
— Bronze final IIIb (Toulousain) :
• Hôpital Larrey, Toulouse (Haute-Garonne) : ARC 387 : 2850
± 170 BP (-1116/-783). Probabilité maximum : 793.
— Bronze final IIIb (Vallée du Rhône) :
• Les Gandus, St Ferréol-Trente-Pas (Drôme) : Gif 5448 : 2650
± 70 BP (-917/-600). Probabilité maximum : 822.
La concentration des dates du Bronze final IIIb sur le IXe s. est
à noter. Il apparaît une certaine concordance entre le C14 et la périodisation fournie par la nécropole du Moulin. Mailhac I aurait donc
connu son principal développement au cours du IXe s.
1.2. Premier Âge du fer
Concrètement, les phases du Premier Âge du fer ne commencent à être correctement datées dans l’absolu qu’à partir du
moment où apparaissent les importations méditerranéennes en provenance du monde classique, à savoir ponctuellement le troisième
quart du VIIe s. et plus généralement le dernier quart de ce siècle et
le VIe s. (infra). Cette contingence a d’abord conduit les protohistoriens à retarder la date du début de l’Âge du fer (et donc la fin de
l’Âge du bronze), jusqu’en plein VIIe s., et à supposer, comme le faisait déjà Kimmig, un décalage entre les «Champs d’Urnes» méridionaux et continentaux.
Deux séries de données de chronologie relative ont permis de
réviser ce problème durant les dernières décennies : d’une part
l’hypothèse de l’existence d’une phase de transition Bronze/Fer,
s’intercalant entre le Bronze final IIIb pur et les faciès typiques du
Premier Âge du fer ; d’autre part la prise en compte d’une mise en
place des faciès du Premier Âge du fer antérieurement aux premières importations méditerranéennes. Ces deux hypothèses
conjuguées ont conduit à reculer sensiblement la datation du début
de l’Âge du fer.
Le faciès Grand Bassin I du Premier Âge du fer a d’abord été
placé dans le VIIe s., voire plus tard (Louis-Taffanel 1960 : 359). Les
découvertes à Agde, dans la nécropole du Peyrou, de deux skyphos
de type subgéométrique, d’une coupe et d’une œnochoé datables
du troisième quart du VIIe s. (Nickels 1981), incitèrent A. Nickels à
distinguer deux temps dans ce faciès, l’un entre 725 et 650 antérieur
aux importations, l’autre entre 650 et 575 contemporain des premiers apports méditerranéens (Nickels 1989 : 456).
T. Janin (1992 et 1994) a proposé de synchroniser la première
phase avec la période III de la nécropole du Moulin (supra), marquée par la présence de formes céramiques nouvelles qui annonceraient le faciès suivant et surtout par l’apparition des premiers
objets en fer. C’est également la période où commencent à se distinguer nettement les deux parties du Languedoc méditerranéen, si
l’on accepte de synchroniser cette phase avec les gisements de
faciès Suspendien sans importations du Languedoc oriental, peutêtre un peu plus tardifs cependant (entre 700 et 625 ?) (Py 1993).
La seconde phase du Premier Âge du fer, couvrant la deuxième
moitié du VIIe s. et le premier quart du VIe s., est contemporaine
des premiers contacts avec le monde classique puis de la mise en
place des réseaux commerciaux méditerranéens, phéniciens,
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
étrusques et grecs (c’est à la fin de cette période que les Grecs
s’installent à Marseille et à Ampurias). La partition des deux aires
culturelles du Languedoc se confirme, avec à l’Ouest les gisements
de faciès Grand Bassin I classique (Mailhac, Agde), périphériques
(Carsac II) ou terminaux (Pézenas I), et à l’Est les gisements suspendiens avec importations (tels que la Grotte Suspendue : Coste
1976, La Liquière I : Py 1984, Tonnerre I : Py 1985a, etc...).
Une troisième phase enfin, entre 575 et 500, verrait les caractères de la culture matérielle propre au début de l’Âge du fer progressivement s’émousser. C’est la première période d’ibérisation en
Languedoc occidental, et l’époque où s’installe l’emporia massaliète,
dont l’activité s’accroît progressivement en Provence et en Languedoc oriental, la période aussi où l’on a supposé une première
implantation grecque à l’embouchure de l’Hérault.
En chronologie absolue, seules les deux dernières phases sont
assez bien datées par la présence de céramiques phéniciennes,
étrusques et grecques, par des assemblages caractéristiques dans les
sites ou niveaux homogènes, et par quelques successions stratigraphiques fines (comme à La Liquière ou à Tonnerre I : Py 1984 : 199
sqq. et Py 1985a). Les bornes assignées aux premières étapes (transition Bronze/Fer et Premier Âge du fer «ancien») sont plus difficiles
à justifier objectivement.
Les habitats du Languedoc oriental où ont été relevées des stratigraphies couvrant le passage de l’Âge du bronze à l’Âge du fer,
s’ils s’insèrent sans difficulté dans le schéma chronologique proposé ci-dessus, n’apportent que peu de précisions à la chronologie
absolue, pour une raison principale : à savoir l’instabilité chronique
des installations de ces époques, antérieurement au processus de
sédentarisation qui caractérise au contraire la période suivante
(transition Fer I/Fer II, entre 525 et 425, Py 1993). Quelques
exemples le montreront aisément :
• La première stratigraphie concernant le passage Bronze/Fer
rencontrée dans cette région fut celle de Sextantio (Arnal 1964).
Malheureusement, la faiblesse de la base documentaire et l’imprécision de l’étude du mobilier rendirent difficile l’utilisation de ces
observations. On retiendra seulement qu’au-dessus de deux
couches attribuables au Bronze final IIIb, au demeurant peu différentes (F1/C1 et F2), se tiennent une couche livrant une céramique
non tournée attribuable au faciès suspendien sans importations
(C2), puis des niveaux plus ou moins remaniés contenant des céramiques étrusques et grecques du VIe s. L’attribution de trois tessons excisés à la couche F2, dont le reste du mobilier est typique du
Mailhacien I, reste douteuse, ce style de céramique n’apparaissant
en Languedoc nulle part avant le VIIe s. (Dedet 1980 : 35, note 76).
• Une des stratigraphies les plus intéressantes pour le problème qui nous occupe est celle relevée sur l’oppidum de la Redoute à
Beaucaire (Dedet 1978) : les premières traces remontent probablement au Bronze final II (sond.2, c.6). Vient ensuite une occupation
dense relevant du Bronze final IIIb de faciès mailhacien I (sond.2,
c.5 et 4a ; sond.3, c.4). L’occupation suivante est caractéristique du
faciès suspendien, et ne livre aucun apport exogène (sond.3, c.3b).
Elle est scellée par un niveau du début du VIe s. avec des céramiques étrusques et ioniennes (sond.3, c.3a). Ces couches sont
417
cependant de faible puissance en regard de la longueur de la période chronologique dont elles rendent compte : il est probable
qu’elles témoignent d’installations successives sans véritable continuité.
• Les séquences les plus anciennes de la stratigraphie du
Chantier Central de l’oppidum du Marduel à Saint-Bonnet-du-Gard,
à 15 km au nord de Beaucaire, relèvent d’un processus comparable
(Py 1994). La première fréquentation du site remonte au Bronze
final II (phase VIII) ; vient plus tard un village du Bronze final IIIb
de faciès mailhacien I (phase VII), auquel succède une installation
de la fin du VIIe et de la première moitié du VIe s., contenant un
mobilier tout-à-fait caractéristique du Suspendien associé à des
importations étrusques et grecques archaïques (phase VIA). Ici
encore l’occupation du site est discontinue, puisqu’un siècle ou plus
sépare apparemment chaque étape (il manque notamment le Bronze final IIIa et la plus grande partie du VIIe s.).
• La stratigraphie du petit habitat lagunaire de Tonnerre I à
Mauguio (Py 1985a) comprend trois horizons successifs du Bronze
final, attribuables respectivement au Bronze final II (sond.2, c.5,
sond.3, c.4-6), au Bronze final IIIa (sond.2, c.4, sond.3, c.3) et au
Bronze final IIIb de faciès mailhacien I classique (sond.2, c.2-3,
sond.3, c.2). Le sondage 1 conserve pour sa part une stratigraphie
complète de la phase moyenne du Premier Âge du fer, avec quatre
niveaux s’étalant entre 625 et 550. Les matériaux attribuables au
plein VIIe s., correspondant au Suspendien sans importations, manquent complètement, comme sur tous les gisements implantés sur
les rivages de l’étang de Mauguio. Sur certains de ces sites, une
couche de limon clair stérile, séparant les horizons du Bronze final
IIIb de ceux des environs de 600, indique très probablement que
cette zone a été provisoirement désertée suite à une remontée du
niveau de l’étang (Py 1985), sans qu’on puisse cependant mesurer
exactement la durée de ce hiatus.
En complément de ces sites stratifiés, plusieurs habitats à occupation unique illustrent la première étape de l’Âge du fer. Les petits
établissements de plaine ou de garrigue typiquement suspendiens
ne livrant pas d’importations méditerranéennes sont en effet nombreux dans le Gard : citons l’Ariasse à Vic-le-Fesq (Dedet 1995a),
Valaurède-nord et la Jasse de Roque à Combas (Bessac 1979), le
Mas Saint-Jean à Bellegarde (Gasco 1983), Port-Vielh à AiguesMortes (Gutherz 1976), probablement Valcroze II à Aubais (inédit).
On peut y ajouter plusieurs grottes de la vallée du Gardon (Coste
1976). Tous ces habitats sont implantés dans des zones où parviennent les céramiques méditerranéennes les plus précoces, à la fin du
VIIe et/ou au début du VIe s., comme en témoignent la Grotte Suspendue et le Marduel sur le Gardon, Beaucaire sur le Rhône, la
Jouffe dans le secteur des Lens (Dedet 1995), La Liquière en Vaunage, Tonnerre I et d’autres sites sur le littoral lagunaire (Py 1985a,
Marchand 1978). L’absence d’importations a donc ici apparemment
plus valeur chronologique que géographique. Un même raisonnement a été tenu pour la datation des tumulus héraultais (Nickels
1989), où les céramiques importées sont particulièrement rares, et
dont le plus grand nombre doit appartenir plutôt au VIIe s. qu’au
VIe s.
418
JEAN GUILAINE
Enfin, on se demandera s’il est possible d’isoler en Languedoc
oriental une phase de transition Bronze/Fer véritablement conséquente. Le seul site actuellement attribué à cette période est celui
de Montaillon à Sanilhac-et-Sagriès : mais les fouilles y ont été
réduites (4 m2) et le mobilier, très fragmenté, n’est pas franchement
typique, ce qui explique les hésitations de B. Dedet entre une attribution au Suspendien (Dedet 1981) et à la transition Bronze/Fer
(Dedet 1989). Enfin, des ressemblances frappantes existent entre
ce site et les niveaux mailhaciens I du Marduel et de la Redoute, qui
livrent déjà plusieurs formes de vases appelées à se développer au
Premier Âge du fer (urnes à grand col, coupelles hémisphériques,
etc.). Une solution possible serait d’admettre dans cette région une
perduration des caractères du Bronze final IIIb (et notamment des
décors incisés à motifs zoomorphes et anthropomorphes) jusqu’à
une date avancée du VIIIe s., en considérant que la transition Bronze/Fer, si elle existe, ne présente ici qu’une durée très faible. C’est
en tous cas le schéma adopté actuellement en Provence (Arcelin
1989, Bats 1989).
ET
MICHEL PY
pons terminaux, ornés de motifs géométriques incisés ou de côtelures ; des bracelets massifs, ouverts, à légers tampons terminaux
et décor géométrique gravé ; des sphéroïdes à douille, avec large
perforation axiale, et décor parfois recherché ; des pendeloques en
rouelles. D’autres pièces sont plus rares (faucille à bouton, restes
d’épées, marteaux, manches, épingles). Cette production est très
nettement d’inspiration continentale : elle reproduit des formes
proches de celles des séries palafittiques. Seules les pointes de
lance ont aussi des parallèles atlantiques.
Les bronzes fournis par les habitats sont peu nombreux : rares
haches (site de Lombren à Vénéjean), flèches, parures hors
d’usage. A l’évidence la récupération allait bon train.
Les tombes sont essentiellement connues dans la partie occidentale du Languedoc, à l’Ouest du fleuve Hérault jusqu’au Tarn et
à l’Ampurdán. Rapporté au nombre de tombes fouillées, l’effectif en
bronzes est peu élevé. La documentation fait état de rares épées et
poignards, de pointes de flèche, de rasoirs et surtout de parures
bien représentées (torques, anneaux, armilles, épingles de types
variés).
2. LES PRODUCTIONS MÉTALLIQUES
2.2. La production au Premier Âge du fer (VIIe-VIe s.)
L’analyse des objets de métal (les bronzes essentiellement) sera
divisée en deux phases chronologiques distinctes :
— le Bronze final III (a et b), Xe-VIIIe s., avec parfois évocation
de situations antérieures (Bronze récent/Bronze final II)
— le Premier Âge du fer, stricto sensu (VIIe-VIe s.)
Les données sont en effet fort différentes entre ces deux étapes.
2.1. La production bronzière du Xe au VIIIe s.
Au cours du Bronze final III, les matériaux de bronze trouvés en
dépôts dans le Sud de la Gaule sont peu abondants si on compare
les données méridionales à celles de la zone ouest-alpine et jurassienne ou à celles de l’aire atlantique. On ne retrouve pas ici ces
dépôts nombreux, et souvent riches de très nombreuses pièces
(plusieurs centaines voire plusieurs milliers) qui caractérisent, à la
même époque, la sphère palafittique (Larnaud, Jura) ou l’orbe atlantique (Vénat, Charente). En regard, la production méridionale est
modeste. Elle comporte quelques cachettes, beaucoup de pièces
isolées, les traces d’une petite métallurgie indigène sur les habitats,
enfin des pièces de qualité enfouies dans certaines tombes des
nécropoles du Bronze final IIIb.
Les dépôts ne comportent souvent que peu d’objets (Ornaisons,
Aude : 12 haches ; La Farigourière, Pourrières, Var : 30 pièces).
Le dépôt du Deroc à Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche) comportait
plus de 250 pièces, surtout des parures. Avec quelque 170 objets
catalogués dont de nombreux outils, la cachette de Rieu-Sec à
Cazouls-les-Béziers fait figure d’exception. La dispersion ancienne
de certains lots doit être toutefois notée (dépôt d’Albias, Tarn-etGaronne). Les principales composantes de ces dépôts sont : des
haches à ailerons terminaux, de types variés (avec ou sans anneau
latéral) ; les haches à douille ronde ; des pointes de lance à douille ;
des couteaux à dos ; des bracelets creux, ouverts, munis de tam-
Autant les cachettes métalliques du Bronze final III sont rares,
autant, par comparaison, les dépôts launaciens enfouis au cours du
Premier Âge du fer donnent l’impression d’une production active.
Rappelons ici la géographie du Launacien : son aire de dispersion
recouvre essentiellement l’ancienne province du Languedoc, du
Montalbanais ou du Tarn jusqu’au Lez, plus l’Ariège. En dehors de
ce «noyau dur» géographique, quelques têtes de pont existent dans
la moitié sud du Massif Central (Saint-Pierre-Eynac, La Voulte-Chilhac). Quelques pièces sont attestées vers le nord-ouest (dépôt de
Rossay, Vienne). On rappellera aussi l’existence de pièces launaciennes dans quelques cachettes de l’Ouest (Azay-le-Rideau, Indreet-Loire). Les éléments les plus caractéristiques de ce complexe
sont : des haches à douille carrée ou quadrangulaire, avec bourrelet
terminal, qui peuvent posséder un anneau latéral ainsi qu’un décor
de lignes nervurées ; des haches à douille ronde ; des ciseaux ou
gouges ; des «talons de lance» (?), avec ouvertures latérales rectangulaires et anneau ; des bracelets creux ou massifs, ouverts ou fermés, présentant des protubérances aiguës ; des bracelets massifs,
ouverts ou fermés, à décor de bossettes, parfois séparées par des
plages d’espacement ; des éléments de brassards, à périphérie de
dentelures aiguës et trous d’assemblage ; les racloirs triangulaires
«pleins».
Tous ces éléments sont présents dans la plupart des dépôts et
sont donc assez spécifiques. D’autres pièces sont plus rares et
moins typiques : bassins, boutons à bélière, boucles d’oreille rubanées, rasoirs doubles ou à tranchant unique, torques hélicoïdaux à
crochets, «spirales» à bout effilé, fibules de divers types, rouelles,
agrafes de ceinturon, etc.
Les dépôts véhiculent des pièces de récupération appartenant à
plusieurs époques, pour la plupart comprises entre les IXe et les
VIIe-VIe s., les productions récentes étant de beaucoup les plus
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
nombreuses tandis que les instruments d’âge Mailhac I sont assez
peu représentés (pinces à épiler ou rasoirs discoïdes à Launac,
fibules à double ressort ou flèches à pédoncule renflé de Rochelongue). En comparaison avec divers milieux clos (tombes essentiellement), l’enfouissement de la plupart des dépôts peut être daté
du VIIe s., voire du VIe, ces derniers incluant les pièces de chronologie plus récente (agrafes de ceinturon, fibules à pied relevé, etc.).
La métallurgie launacienne apparaît donc comme comportant un certain nombre d’éléments propres au Languedoc du Premier Âge du
fer, enrichis de pièces importées ou copiées de milieux externes,
méditerranéens ou, plus rarement, atlantiques. Le caractère régional
de la production launacienne est attesté par le recours probable aux
gîtes de cuivre régionaux et par la présence d’activités métallurgiques sur certains sites (Cordouls, Tarn).
En comparaison, les habitats du Premier Âge du fer demeurent
toujours aussi peu fournis en objets métalliques. Les établissements
fréquentés au VIIe siècle sont, sinon peu nombreux, du moins peu
fouillés : à Carsac (Aude), le métal est mal représenté ; à La Liquière (Gard) il oscille entre 1,55 et 5,81 % de l’ensemble du mobilier.
Sur ce dernier site, dont l’occupation démarre à la fin du VIIe s., les
objets reconnus sont le couteau, la hache à douille, les flèches du
Bourget, des parures (bracelets, fibules serpentiformes ou à ressort
bilatéral et pied relevé, pinces à épiler, scalariformes, pendeloque
triangulaire), le rasoir en croissant, la louche. Les disques à bord
perlé sont originaux.
Le mobilier métallique des tombes est à la fois abondant et
diversifié. Les bronzes du VIIe s. sont souvent des objets de parure
(bracelets, boutons, fibules, «boucles d’oreilles» rubanées, scalpto ria) ; les épées sont exceptionnelles (présence de la variété de
Gundlingen). A côté du bronze, le fer est désormais très présent
notamment pour la confection des couteaux, fibules, bracelets.
Au VIe s., le bronze est représenté par des agrafes de ceinturon,
des fibules, des torques et des parures diverses mais aussi par des
pièces cultuelles (simpula, vaisselle de style étrusque — bassins,
œnochoé du tumulus de l’Agnel —, thymiaterion de Couffoulens).
Le fer est largement utilisé, notamment pour les pièces d’armement
: lances, javelots, couteaux, poignards, épées.
3. MATÉRIAUX DE BRONZE ET RELATIONS EXTÉRIEURES
3.1. L’Âge du bronze final III (Xe-VIIIe s.)
3.1.1. Le domaine continental
Les bronzes méridionaux, on l’a dit, s’inscrivent pour beaucoup
dans une ambiance continentale. Haches à ailerons sub-terminaux
ou terminaux renvoient souvent à des modèles connus sur l’axe du
Rhône, dans les Alpes, le domaine jurassien et ses marges occidentales (même si des variétés continentales se retrouvent jusqu’en
terre atlantique : Vénat). On peut en dire de même des haches à
douille ronde qui leur sont souvent associées. La présence dominante de ces variétés dans le Midi peut recevoir au moins deux
types d’explication : soit des échanges réguliers avec le domaine
419
continental, pourvoyeur de bronzes (l’un de nous a parfois considéré le dépôt de Cazouls comme le produit d’un colporteur venu de la
France orientale), soit une sorte de communauté technique, de
parallélisme, avec la France de l’Est. Les deux hypothèses d’ailleurs
ne s’excluent pas : les analyses des moules de fondeur de Lansargues ont été façonnés dans des roches d’origine alpine (Tendille
1985). Plus que des importations systématiques, l’existence d’ateliers méridionaux est probable. En effet, les traces d’une métallurgie indigène sont attestées par la présence de plusieurs moules de
haches à ailerons terminaux courts, sans anneau : deux exemplaires à Camp Redon-Lansargues (Hérault), un fragment de la
tombe 365 du Moulin à Mailhac (Aude), un fragment à CarbonVarilhes (Ariège). Le moule de Sosa I (Huesca), sur le versant sud
des Pyrénées, semble appartenir à la variété à ailerons sub-terminaux et anneau latéral. De Lansargues provient aussi un exemplaire
de moule de hache à douille ronde.
Un autre argument, plus solide, réside dans l’existence, en
France méditerranéenne, de modèles de haches à ailerons spécifiques à cette région. B. Chardenoux et J.-C. Courtois y ont ainsi
reconnu la présence de la forme Casse-Rousse (à léger décrochement au niveau des ailerons, avec ou sans anneau), du type de Salavas (Ardèche) (sans ressaut latéral), du type de Pourrières (Var) (à
très longs ailerons), du type Aude-Ariège (de forme rectangulaire et
ailerons de développement moyen), d’une variété à bords incurvés
surtout présente dans la basse vallée du Rhône, du type de Cazoulsles-Béziers (Hérault) (à bords droits et anneau), du type d’Ornaisons (Aude) (à ailerons sub-terminaux et anneau), du type d’Ussat
(Ariège) (à ailerons unifaces), enfin de la variété à ailerons terminaux courts, présente de l’Hérault au Tarn et à l’Ariège et dont certains exemplaires figurent, en récupération, dans les dépôts launaciens.
Les haches à douille ronde sont connues à la fois dans les
ensembles de type Bronze final III et launacien. On peut donc estimer qu’elles ont eu une certaine durée ou que les cachettes launaciennes ont récupéré des documents plus anciens. Il convient toutefois de distinguer les haches du type de Cazouls, élancées, à unique
bourrelet péri-orificiel, sans anneau, de la plupart des haches launaciennes, plus trapues, massives, de confection moins soignée, avec
parfois double bourrelet terminal. Les haches à douille circulaire
sont nombreuses en domaine continental et, tout particulièrement,
dans l’Est de la France (axe Saône-Rhône et domaine alpin).
Un cas particulier est constitué par des haches à douille ronde
et constriction médiane simulant un décor d’ailerons. Ces instruments ont une assez large répartition, en Allemagne, Suisse, Angleterre, Est et Centre de la France mais connaissent une densité
appréciable dans le Sud-Ouest et le Sud du Massif Central. Les
exemplaires sans anneau y sont notamment fréquents et il y a tout
lieu de penser que cette production est en partie imputable aux
populations locales du Bronze final III. Observons que ce modèle
ne mord pratiquement pas sur la zone bas-languedocienne où fleurit
le groupe Mailhac I.
Les épées ou dagues diverses peuvent aussi, dans certains cas,
souligner ces affinités continentales. Rappelons que, pendant la pre-
420
JEAN GUILAINE
mière moitié du Bronze final, dans une aire allant de la Provence au
Toulousain et au domaine caussenard, les épées sont rares : une
vingtaine de pièces. De plus, les types en sont diversifiés, appartenant à des modèles peu classiques. La morphologie de certaines
rapières est souvent d’inspiration continentale. Proches du type de
Monza sont ainsi les exemplaires de la petite grotte de Bize (Aude),
de la grotte de Penne-Blanque à Herran (Haute-Garonne) ou de Llacuna à Barcelone.
Au Bronze final III se rattachent les épées du dépôt de la Farigourière à Pourrières (Var) associées à des haches à ailerons subterminaux et des haches à très longs ailerons : talon bien marqué,
fusée dessinant un renflement elliptique, à la manière du type de
Forel, pommeau ovale. Dans le même style un renflement circulaire
caractérisait la fusée de la poignée d’épée du dépôt du Patus de la
Vaquière à Claret (Hérault). Une épée provenant des environs de
Malaucène (Vaucluse) est également rapprochée du type de Forel.
L’épée de la grotte de la Violette à Salavas (Ardèche) trouvée associée avec une hache à ailerons sub-terminaux, également proche de
cette variété, renvoie donc, elle aussi, à une sphère culturelle dont
les meilleurs parallèles sont dans l’Est de la France (épées de Forel,
Suisse, de Larnaud, Jura, du Doubs à Saunières, Saône-et-Loire, de
la région de Châlon-sur-Saône, Saône-et-Loire, de Sens, Yonne ;
épées suisses du type de Locras).
Notons aussi que la présence de roues de char massives en
bronze, appartenant probablement à des véhicules cultuels, est
attestée dans le Midi à Fa (Aude, Guilaine 1972 : 298-300) et à
Nîmes (Gard, en dernier lieu Landes 1990 : 379-380). Ces vestiges
s’insèrent dans une ambiance continentale. Des exemplaires voisins
sont connus à la Côte-Saint-André (Isère), Langres (Haute-Marne),
Coulon (Deux-Sèvres), Cortaillod (Suisse) et dans la région rhénane.
Enfin, les sphéroïdes des dépôts de Cazouls-les-Béziers
(Hérault) et du Déroc (Ardèche) orientent encore vers des centres
de production alpins (Réallon, Hautes-Alpes).
3.1.2. Le domaine atlantique
Tout au long du Bronze moyen et récent, les influences atlantiques avaient été vives en Languedoc (haches de type médocain,
haches à talon). Ces influx semblent être restés déterminants au
Bronze final II, à en juger d’après la présence d’épées à lame pistilliforme en Languedoc occidental : épées de la Croix-Falgarde à Clermont-le-Fort (Haute-Garonne), de Lasbordes à Albi (Tarn), du
Mourral à Trèbes (Aude). De même, l’épée du Bazacle à Toulouse
est-elle proche de cette variété. Pour autant les modèles atlantiques
ont pu générer des ateliers méridionaux : l’épée de Trèbes, qui
comporte des impuretés d’arsenic, d’antimoine et d’argent, semble
avoir été fabriquée à partir de cuivres languedociens.
Au cours du Bronze final III, ces influences atlantiques semblent perdre de leur intensité, si l’on se fie à l’examen des séries de
bronzes. On sait pourtant que les ponts n’étaient pas coupés entre la
sphère mailhacienne et celle du groupe de Vénat. Quelques épées
méridionales se rattachent au complexe des diverses variétés
ET
MICHEL PY
d’épées en langue de carpe. Les exemplaires de Vigoulet-Auzil
(Haute-Garonne) et de Vayrac (Lot) sont de type armoricain. L’épée
trouvée près du Pont Saint-Nicolas à Sainte-Anastasie (Gard) est
particulière : elle associe une lame à pointe en langue de carpe à
une poignée pleine. Un fragment de poignée d’épée à bouton du
type de Vénat figurait dans le dépôt de Carcassonne.
Plus délicate est l’interprétation des haches à talon à un ou deux
anneaux. Les exemplaires à deux anneaux sont caractéristiques du
Nord-ouest de la péninsule ibérique et, plus rarement, du Centre ou
du Sud-est. Trois exemplaires en sont connus dans les Pyrénées
françaises : Tarbes, Hautes-Pyrénées ; Arignac, Ariège ; «Haute
Ariège». Ces documents sont donc probablement d’origine atlantique. On n’oubliera pas toutefois que cette variété (comme celle à
un anneau) se retrouve en Sardaigne (Monte-sa-Idda, nouraghe Flumenelongu à Alghero, dépôts de Valenza à Nuragus, de Foraxi-Nioi
à Nuoro, de Monte Arrubiu à Cagliari), en Sicile (Syracuse), en Italie du Nord (dépôt de San Francisco à Bologne), à Formentera (Can
Gallet). Un moule de hache à deux appendices trouvé à Peyriac-deMer (Aude) renvoie à des instruments surtout connus dans la
péninsule ibérique mais aussi en Sardaigne, Sicile et Italie centrale
où on les considère souvent comme des importations atlantiques.
Enfin des haches à douille et deux anneaux sont signalées, l’une
à Aspet (Haute-Garonne), une autre à Castelnaudary (Aude),
d’autres enfin sans précision d’origine (musées de Toulouse, Montpellier et Agen). Leur morphologie les éloigne des modèles ouestibériques.
3.1.3. La péninsule Ibérique
Outre le cas des haches à talon ou à douille avec deux appendices ou deux anneaux évoquées ci-dessus, les parentés du Midi de
la France avec la péninsule ibérique au cours du Bronze final peuvent concerner des haches à ailerons terminaux . Celles-ci sont présentes dans le Nord-est de l’Espagne. Des moules de haches à ailerons sont parallèlement signalés dans le bassin inférieur de l’Èbre
et du Sègre (Coffyn 1985 : 232, fig. 45). Il semble s’agir d’extrêmes
influences continentales (par le relais languedocien) vers le Sudouest.
Mais c’est le problème des fibules à double ressort languedociennes qui oriente surtout vers la péninsule ibérique. Rappelons
que cette variété d’agrafe de vêtement est connue en contexte funéraire Mailhac I : nécropole-éponyme du Moulin (tombe 293), nécropole de la Pave à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), nécropole
d’Agullana et oppidum d’Ullastret à Gérone. Les fibules à double
ressort sont particulièrement nombreuses en Espagne avec des
concentrations autour de l’embouchure de l’Èbre, en Nouvelle-Castille (région de Guadalajara), en Andalousie (depuis la région d’Alicante jusqu’au bas-Guadalquivir). Quelques exemplaires ont aussi
été répertoriés au Portugal. Précisément cette large répartition de
vestiges depuis le Sud-ouest péninsulaire jusqu’à l’Hérault (des
fibules de ce type figurent aussi, à titre de récupération, dans les
dépôts de Launac et de Rochelongue) invite à voir dans les documents languedociens le fruit d’influences sud-pyrénéennes, à une
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
époque «pré-coloniale». Si cette hypothèse est la bonne, on devrait
trouver en Espagne des exemplaires contemporains ou antérieurs
aux fibules mailhaciennes. Observons aussi que ces fibules sont
connues en domaine italique bien qu’elles y soient plus rares que
dans la péninsule ibérique. On en a trouvé en Sardaigne (grotte
Pirosu, Bithia), en Campanie (Ischia-Pitecusa). F. Lo Schiavo
n’écarte pas une origine phénicienne (1991 : 220).
On a parfois rapproché les stèles de Substantion (Hérault) et de
Buoux (Vaucluse), ornées de cercles concentriques, des dalles gravées du Sud-ouest ibérique. Sans nier des parallélismes, on se gardera d’une trop rapide assimilation ; il paraît prudent d’attendre que
l’espace géographique intermédiaire livre des découvertes suggestives.
3.1.4. L’aire italique et méditerranéenne
Les haches méridionales à ailerons sub-terminaux de type italique sont très peu nombreuses dans la moitié sud de la France. Un
type à profil en accolade, ressaut bien marqué, base échancrée,
donné comme provenant de la Roche-Blanche à Gergovie, Puy-deDôme, est connue en milieu proto-villanovien. Un exemplaire de
Tarascon (Bouches-du-Rhône) comporte une base rectiligne et des
ailerons terminés par deux petits ergots : il a des parallèles en Toscane (dépôt de Colle-le-Banche, Camaiore, Luques). Une hache de
Martres-Tolosane (Haute-Garonne), à lame courte, a des affinités
dans l’aire terramaricole (Emilie). Même remarque pour une hache
de Clermont-Ferrand à fort ressaut et lame trapézoïdale, qui se rapproche de modèles italiens (Scandiano, Parma). Signalons aussi la
présence, au musée d’Avignon, de deux haches importées : l’une, à
ergots, comporte une douille décorée ; l’autre, à emmanchement
direct, s’apparente à des modèles décrits en Sicile. Tout ceci
demeure statistiquement négligeable.
Il semble que ce soit surtout en domaine alpin (Haute-Savoie,
Isère) que les influences italiques aient été les plus marquées : les
haches locales à ailerons sub-terminaux affectées d’ergots latéraux
sont proches des séries transalpines du Bronze final. La proximité
géographique explique ces affinités, voire ces relations avec l’Italie
du Nord mais le processus ne diffuse guère plus à l’Ouest ou au
Sud-ouest.
La question des armatures de flèche en bronze caractérisées par
un renflement globuleux du pédoncule dans la zone supérieure est
intéressante. Il en existe tout au moins deux variétés : l’une à ailerons bien marqués, l’autre à dard foliacé. Un moment considérées
comme le fruit d’influences égéennes lors des premières colonisations, plusieurs milieux clos ont montré leur apparition au moins dès
la phase Mailhac I (exemplaire du Cayla I). Elles sont donc en place
dès le IXe s., même si leur usage s’est prolongé au cours des siècles
suivants. On a des preuves de leur fabrication locale (moule des
Cayrols à Fleury, Aude). Leur répartition montre, ici encore, une
large présence dans le bassin de l’Aude (Boussecos, Bize, Cayla de
Mailhac, T 142 du Moulin, Saint-Pierre-des-Champs), mais aussi en
Ariège (grotte de La Vache à Alliat) et dans certaines aires des Pyrénées méditerranéennes (Saint-Paul-de-Fenouillet). Sur le versant
421
sud des Pyrénées, ces mêmes armatures à ailerons et pédoncule
bouleté sont connues en Ampurdán (Cueva de les Monges, nécropole de Camallera), en Solsones, dans les Pallars et le Haut-Sègre.
Comme le propose G. Ruiz Zapatero, il s’agit dans ces zones plus
intérieures d’une extension de produits d’obédience mailhacienne.
Par contre, un noyau important observé dans la région de Tarragone
(Reus, Bisbal del Penedès, Obaga de les Ventoses, Mas de la Cova,
Ca Rosset, Alforga), sensiblement au sud de l’aire mailhacienne, correspond à l’adoption locale de ce type à partir du Languedoc ou à
compter d’un foyer méditerranéen à déterminer.
La genèse de ces armatures est sujette à caution. Il a existé
dans le Sud de la France des flèches à pédoncule et ailerons en
métal tout au long de l’Âge du bronze. Mais c’est le renflement de la
soie et le développement plus ou moins marqué de cet appendice
qui caractérisent tout particulièrement ces armatures du Bronze
final. L’hypothèse d’une genèse locale pourrait s’appuyer sur l’existence, dans les Pyrénées de l’Est (Corbières, Catalogne), d’une
variété d’armature en os, à palette foliacée et à pédoncule, portant
un renflement dans la zone d’attache de la soie, celle-ci souvent terminée en pointe ; elle est connue du Bronze ancien au Bronze
récent. Si l’on envisage des influences externes, c’est le monde
méditerranéen qui semble mieux placé que l’aire continentale pour
fournir d’éventuels prototypes. Il existe au musée d’Heraklion
(Crète) des pointes de flèche ou de javelot proches des exemplaires
languedociens mais en contexte mycénien (associées à de longues
pointes de lance et à des épées), donc plus anciens. On cite parfois
un exemplaire sicilien (Giarratena) comme possible relais.
Vers l’Italie, source ou terre de transmission, renvoie aussi la
découverte de nombreuses fibules trouvées sur le territoire français. Il convient d’être prudent sur un certain nombre de ces pièces
dont les conditions de découverte ne sont pas connues, ou le sont
mal, et qui ont pu intégrer nos musées dans le cadre de récupérations «modernes». Observons d’abord que les fibules «chypriotes»,
en accent circonflexe, présentes à Chypre, au Levant, à Rhodes, en
Carie, à Égine, en Sardaigne (Barumini) et dans l’Ouest ibérique
(du dépôt de Huelva jusqu’à Villamorón, Burgos) ne sont guère
représentées en France, excepté les deux exemplaires trouvés en
Côte d’Or (Beaune ?, Beaume-les-Créancey). On notera aussi que
les fibules coudées de type italique et sicilien se retrouvent en Sardaigne, péninsule ibérique, France occidentale (Vénat, Notre-Dame
d’Or, Amiens) mais sont absentes de la façade méditerranéenne
française (un exemplaire à arc coudé à ressort proviendrait de
Vieille-Toulouse, Haute-Garonne).
Des fibules «italiques» de types variés sont connues dans le Midi
mais dans des proportions guère plus abondantes que dans d’autres
régions de France (Duval 1974). C’est notamment le cas des fibules
à arc cintré renflé ou peu élargi. Le type renflé est connu à Nîmes,
quartier du Fort (Gard), à Balsièges (Lozère) dans le tumulus XL du
Freyssinel (Lozère), à Murviel-les-Montpellier (Hérault), à Agde,
dans le dépôt de Rochelongue (Hérault), peut-être dans le dépôt de
Carcassonne (Aude), à Agen, aux lieux-dits Lacrombe et SainteRadegonde (Lot-et-Garonne), à Avignon (Vaucluse). Le type peu renflé est signalé à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence), à Avignon (Vau-
422
JEAN GUILAINE
cluse), à Lugasson (Gironde). Un exemplaire d’Ambrussum à Gallargues (Gard) est à porte-ardillon formé d’un disque décoré. Les
deux fragments «de type grec» de la grotte de Rousson (Gard), avec
renflement localisé de l’arc et départ d’une plaque constituant le
porte-ardillon n’ont pas de contexte clairement observé. Un exemplaire d’Agen (Lot-et-Garonne), un autre provenant peut-être du
dépôt de Carcassonne (Aude) et une pièce d’Alba (Ardèche) possèdent des appendices latéraux, genre poulie. Signalons aussi
quelques autres variétés :
— à arc simple spiralé : un exemplaire du musée de Carcassonne possède deux spires et un arc torsadé ; un type voisin provient
de Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence),
— à arc formé d’une quadruple spirale : un exemplaire est désigné sous la mention «Gard».
Outre l’incertitude de certaines découvertes, on notera que des
ateliers régionaux ont sans doute dû, précocement, copier des prototypes italiques.
Le cas des rasoirs à tranchant double du complexe Mailhac I est
d’interprétation plus délicate. Ces pièces se répartissent entre la vallée de l’Hérault (Bessan, Abeilhan, Servian), le Sud du Tarn (Frejeville, Gourjade) et l’Ampurdán (Agullana) avec de fortes concentrations en Minervois et bassin de l’Aude. Leur morphologie est assez
v a r i a b l e : taille et disposition de la perforation centrale et de
l’encoche terminale, nombre de lumières, manche ajouré ou plein,
généralement terminé par un anneau. Leur absence en Languedoc
oriental ne reflète sans doute que notre méconnaissance des données sépulcrales du Bronze final III dans cette zone. Le rasoir du
tumulus à inhumation de l’Abeillou à Grospierres (Ardèche) se rattache à un type un peu différent à morphologie circulaire et non
allongée, manche court. Ce pourrait être tout autant un élément
décoratif, genre pièce de tintinnabulum. D’un style également peu
orthodoxe est le rasoir (brisé) du dépôt de Cazouls-les-Béziers, qui
possède une perforation centrale, un manche court avec anneau et
une encoche terminale l’apparentant aux exemplaires mailhaciens ;
il s’en éloigne par ses deux tranchants en ailes symétriques.
Le problème de la genèse de ces rasoirs reste ouvert. On peut
évoquer plusieurs hypothèses. Celle d’abord d’une éclosion locale à
partir de prototypes indigènes. Mais ceux-ci sont rares. Un rasoir
double, à large échancrure et deux trous pour la fixation d’un
manche en matière périssable ou en métal provient de la grotte du
Roc à Buffens à Caunes (fouilles Sicard) : de style plus archaïque
que les rasoirs mailhaciens, il pourrait figurer au rang des possibles
ancêtres régionaux. Dans un registre plus ancien on a signalé à
Arbas (Haute-Garonne), dans la grotte de Penne-Blanque, la découverte d’un petit ensemble comportant une hache à bords resserrés,
une hache à talon et un rasoir plat à tête encochée bifide. Cette
pièce pourrait constituer un précieux jalon entre certains possibles
prototypes méditerranéens (tels les rasoirs à lame sub-rectangulaire ou arrondie à soie de la nécropole de Milazzo dans les Eoliennes,
ou à palette ovale de Cassibile, en Sicile mais peut-être celui-ci est-il
d’origine atlantique), et les rasoirs à palette encochée du type occidental de Rosnoën (Bronze final I).
Si l’on envisage des influences externes, certaines affinités sont
ET
MICHEL PY
à rechercher vers les rasoirs à lame quadrangulaire ou circulaire
encochée, avec manche à anneau, très largement dispersés, sous
des variétés différentes, dans toute la péninsule italique au cours du
Bronze final. Toutefois des rasoirs à lame circulaire et à manche
sont également présents dans l’aire Rhin-Suisse-France orientale au
Bronze final IIb/IIIa et une genèse globalement méditerranéenne
n’est donc pas assurée.
3.2. Le Premier Âge du fer
On a dit que la production bronzière méridionale pouvait être
facilement analysée à partir des séries issues des dépôts launaciens.
En dépit de leur caractère régional, ces cachettes peuvent parfois
s’insérer dans une plus large ambiance, recevoir des influx
externes, voire être alimentées par des importations ; les bronzes
languedociens ont pu enfin être à leur tour exportés ou servir de
modèle hors de l’aire méridionale.
3.2.1. Le domaine continental
Les bracelets à godrons ou à bossettes du Launacien présentent
un caractère «hallstattien» accusé, déjà reconnu par J. Déchelette.
C’est sans doute cet argument qui avait poussé N. Sandars (en 1957)
à attribuer aux populations des tumuli des garrigues la confection
des bronzes languedociens. J.-P. Millotte a souligné les parentés de
ces parures — bracelets, torques, brassards —avec ceux de
quelques cachettes du Massif central (Saint-Pierre Eynac, La VoulteChilhac, Mazenat, Moissat, Puy de la Palen, Ménades) et du Jura
(Crançot). Vu sous l’angle de ces parures, le Launacien s’intègre
dans une large traînée continentale dont il représente une sorte
d’avancée sud-occidentale.
Les haches à douille launaciennes sont spécifiquement méridionales. Elles se distinguent sans difficulté des haches armoricaines
aux bords très droits. Mais leur goût pour les décors de lignes nervurées parallèles ou pour les nervures en V est un modèle qui peut
se retrouver sur une échelle très large, continentale, atlantique ou
nordique. Des parentés avec l’aire suisse ont été notées (dépôt
d’Echallens).
Au Premier Âge du fer, la grande épée de bronze du type de
Gundlingen souligne le rôle de l’axe rhodanien et de ses marges
dans la transmission des influences continentales. En France, cette
variété de rapière montre une bonne concentration dans l’Est (Jura)
avec des pointes de diffusion vers le Bassin parisien, le Massif central et le Sud-est. Les exemplaires méridionaux, marqués par certaines variantes, proviennent de la Drôme (Châteauneuf-de-Bordette près Mirabel, La Layre, La Rochette-du-Buis), de l’Isère (Crémieu), du Vaucluse (Lagnes, Joncquières, Sainte-Cécile, Flayosc),
de l’Ardèche (Charmes-sur-Rhône), de l’Hérault (tumulus I de
Cazevieille), de la Lozère (tumulus I de Rocherousse à Esclanèdes),
de l’Aveyron (tumulus III de Floyrac), du Lot (Sauliac, Gramat,
Miers).
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
3.2.2. Le domaine atlantique
Les interférences avec le domaine atlantique, sans être ignorées, ne paraissent pas déterminantes. On connaît dans le Midi un
certain nombre de haches armoricaines à forte teneur de plomb :
comme l’ont souligné B. Chardenoux et J.-C. Courtois, il faut, ici
encore, se méfier de pièces introduites par le biais d’une circulation
moderne, favorisée naguère par la constitution de «collections».
Toutefois, des exemplaires bretons, peu discutables, à bords rectilignes, à morphologie en triangle ou trapèze, sont signalés en Aveyron (dolmen de la Vayssière à Salles-la-Source), Ardèche, Drôme,
Vaucluse et jusque dans les départements méditerranéens
(Bouches du Rhône, Gard, Hérault). Les axes rhodanien et garonnais ont pu constituer des axes de pénétration pour ces pièces atlantiques.
On a également rapproché les racloirs triangulaires pleins du
Launacien des racloirs perforés atlantiques mais la répartition de
ces deux variétés d’objets ne coïncide pas. Les racloirs atlantiques
se dispersent de la Gironde à l’Armorique, les racloirs launaciens,
du Gers jusqu’aux Corbières. Curieusement, cet objet n’est présent
que dans les cachettes launaciennes du versant sud-ouest du Massif
central (Briatexte, Vielmur, Carcassonne, Limoux, Saint-Raphine à
Durban) ou dans ces mêmes régions, hors contexte (Auch, Mas
Grenier, Verdun-sur-Garonne, grotte de l’Herm). Signalons
quelques pièces plus excentrées : un exemplaire des environs de
Marseille, l’un à Ravensburg (Allemagne), un autre en Sicile.
Les bracelets de type launacien sont aussi présents vers l’Ouest
au moins jusqu’en Poitou (Rossay, Vienne, Luceneau à Saint-Jouinde-Marnes, Deux-Sèvres).
3.2.3. L’aire ibérique
L’influence launacienne sur le versant sud des Pyrénées est restée discrète. Les haches à douille languedociennes ont à peine
mordu sur le Nord-est de la péninsule. Quelques haches des
Baléares (Can Paamboli, Majorque) entrent dans une même
ambiance.
Plus intéressantes sont les liaisons qui ont pu exister entre les
deux versants des Pyrénées à propos des plaques de ceinture à crochets. Ces objets ont une assez forte variabilité typologique. En
France, deux groupes sont identifiés : l’un en bas-Languedoc,
l’autre dans le Sud-ouest pyrénéen. Cette partition se répète dans le
Nord de la péninsule ibérique. La production de ces boucles comporte, grossièrement, une variété ancienne, inornée ou ajourée, à
un crochet, connue dès le VIIe s. (nécropoles de Grand Bassin I,
Azille, Agde) et une variété plus récente, à un ou plusieurs crochets
et décor d’incisions ou de grénetis, qui se développe à partir du
milieu du VIe s. et jusqu’aux premières années du Ve s. Semblable
chronologie étirée se retrouve en Catalogne. On peut même évoquer, à propos de ces vestiges, une sorte de grande province culturelle étirée depuis l’Ardèche (tumulus de Beauregard I, Saint-Remèze), l’Hérault (nécropole Saint-Julien-de-Pézenas, tumulus de Frou-
423
zet B1), l’Aude et le Roussillon jusqu’aux régions de Tarragone
(Can Canyis) et de Valence (la Solivella). L’absence de ces objets
plus au Sud renforce cette impression d’une communauté catalanolanguedocienne déjà perçue au Bronze final avec les flèches pédonculées. Ceci semble exclure une origine punique même si la tombe
184 d’Agullana renfermait, avec une boucle de ceinturon décorée à
un crochet, une fibule complexe à ressorts et plaques rhomboïdales, quatre vases modelés amphoroïdes de style paléo-punique et
des récipients modelés de type local.
3.2.4. L’aire italique et méditerranéenne
La question des importations de vases étrusques (ou étrusco-italiques) en métal a été largement traitée dans les travaux de B. Bouloumié et Ch. Lagrand, plus récemment de D. Garcia. B. Dedet a
donné il y a peu un nouvel inventaire (1995) des bassins à rebord
lisse, à rebord perlé ou à marli orné d’un entrelac gravé et de bossettes, découverts dans le Midi. Trente-deux sites sont concernés,
auxquels on ajoutera la découverte récemment signalée sur l’oppidum du Marduel, dans un contexte de la première moitié du Ve s.
(Py 1994 : 250). Rappelons encore l’œnochoé «rhodienne» bien
connue du tumulus de l’Agnel à Pertuis (Vaucluse). La majorité de
ces documents provient de sépultures de privilégiés ou de dépôts de
fondeur et se rattachent à la phase I de Bouloumié (650-575 av. J.-C.)
tandis que la phase II (-575/-400), qui connaît une intensification du
commerce, voit les récipients de bronze chuter très largement. Pour
cette époque, on peut cependant rattacher à la même ambiance les
disques à rebord perlé (éléments de cuirasse ou de harnachement
?), de technique semblable à celle des bassins, et d’origine sans
doute également italique, qui ont été recueillis en Languedoc oriental dans des contextes du VIe ou du Ve s. : à La Liquière (Py 1972
et Tendille 1980), à Mauressip (Tendille 1980), au Marduel (Py 1994
: 217), à Gaujac (Charmasson 1982 : 108) et à Lattes (Us 1660 et
27217). Rappelons aussi les deux statuettes de bovidés conservées
au musée d’Avignon, dont l’une au moins proviendrait de Nîmes :
datées typologiquement du VIIe s., elles possèdent des parallèles en
Italie du Nord et en Etrurie (Boucher 1968 : 150 et 1979 : 19).
Ces objets sont généralement interprétés comme le produit du
commerce étrusque. Certaines données suggèrent que ces récipients exotiques jouèrent un rôle symbolique, valorisant le statut de
certains personnages dans le cadre de processus de compétition
sociale. Il est possible que le même phénomène ait contribué, parallèlement, à la circulation de certaines fibules italiques. Tout ceci
pourrait se situer à un stade exploratoire des relations entre trafiquants étrangers et élites locales.
Observons en effet que certaines pièces «étrangères» au rebut,
bassins ou fibules, peuvent se retrouver dans les dépôts au titre de
récupération du métal. Ce pourrait être les seules pièces allochtones des cachettes à subir, avec les cuivres et les bronzes indigènes, des opérations de recyclage.
C’est aussi un aspect des contacts méditerranéens qui se manifeste à travers la présence du thymiaterion de Couffoulens, à décor
424
JEAN GUILAINE
de cerf et d’oiseaux : les caractères décoratifs de cette pièce unique
(tresses, rubans, cercles) suggèrent de nettes influences orientalisantes. Il reste à démontrer si cet objet (et aussi celui de la tombe
11-69 de Saint-Julien-de-Pézenas) est de confection locale ou le fruit
d’apports plus lointains. Le rapprochement avec l’exemplaire, décoré d’un cheval, de San Antonio de Calaceite, dans l’arrière-pays catalan, ne donne pas pour autant la clé de ce problème.
4. PRODUCTIONS ET IMPORTATIONS DE CÉRAMIQUES
Au foisonnement des hypothèses concernant les origines possibles des mobiliers métalliques, ou les influences perceptibles
dans leur typologie, s’oppose une situation plus tranchée pour les
céramiques, qui peuvent être regroupées en trois lots nettement
distincts : des productions locales non tournées, des importations
de vases méditerranéens, et, à la fin du Premier Âge du fer, des productions régionales tournées empruntant leurs techniques et parfois leurs formes au répertoire méditerranéen. Pour autant, les
questions sur l’évolution de ces trois séries de documents n’en sont
pas moins ardues.
— Productions locales non tournées
Les céramiques montées sans tour jouent traditionnellement un
rôle essentiel dans la définition par les archéologues des «faciès culturels» de la Protohistoire. Leur fabrication majoritairement locale,
bien que non prouvée cas par cas (Echallier 1984 : 38-39), est généralement considérée comme la plus probable. Leur valeur comme
traceur «culturel» a été maintes fois affirmée, mais s’accompagne
aussi implicitement chez beaucoup d’auteurs d’un glissement vers
une valeur de traceur «ethnique», sur laquelle se sont appuyées
naguère des visions diffusionnistes, rythmant l’histoire de la Protohistoire par des renouvellements successifs de population (les
«vagues d’envahisseurs» chères à M. Louis).
La situation est aujourd’hui un peu éclaircie : l’évolution progressive, dans chaque région, des répertoires des céramiques non
tournées tout au long du Bronze final et du Premier Âge du fer est
de mieux en mieux documentée. On constate que chaque période
apporte son lot de nouveautés et d’abandons, de créations locales et
d’emprunts ponctuels, de sorte qu’une conception globalement évolutive peut être aisément validée, à condition de ne l’assortir d’aucune idée d’imperméabilité aux stimuli e x t é r i e u r s : circulations
d’objets, d’idées ou de personnes, phénomènes de mode reposant
sur un éventail diversifié de contacts, voire type de fabrication et de
distribution favorisant une diffusion élargie au-delà des petits
groupes ethniques (Dietler 1994), qui pourraient expliquer une tendance à la contamination latérale des micro-faciès.
Pour faire bref et s’en tenir au Languedoc et à ses marges, il est
net que partout, sur le littoral comme dans l’arrière-pays, les principaux caractères du Bronze final IIIb se trouvent déjà dans le Bronze
final IIIa local (et antérieurement pour certains traits), tant pour le
galbe des vases (urnes, coupes hémisphériques, carénées ou tronconiques, gobelets et coupelles) que pour leur décoration (impressions diverses, cordons, incisions en double trait dessinant lignes
ET
MICHEL PY
horizontales, chevrons, triangles ou méandres).
L’originalité principale du Mailhac I (à savoir les motifs zoomorphes et anthropomorphes incisés) représente un phénomène
assez bref, bientôt abandonné pour un retour au géométrisme, probablement limité aussi dans l’espace (surtout la zone littorale), pour
lequel les modèles invoqués (notamment en provenance d’Italie)
n’ont jamais vraiment convaincu, quoique l’ensemble puisse sans
peine s’insérer dans un contexte plus méditerranéen que continental (infra).
La mise en place des faciès de l’Âge du fer, et notamment du
groupe Grand Bassin I, a longtemps été ressentie comme une rupture. Les formes céramiques de cette période apparaissaient en
effet comme nettement différentes de celles de la période antérieure. A. Nickels, à propos de la nécropole d’Agde, a posé dans ce
domaine la question essentielle de la durée : «ou la mutation est
très lente, et l’on pourra se placer sans difficulté dans un schéma de
type évolutionniste, ou elle est rapide, et les seuls ferments d’évolution
interne ne suffiront plus à rendre compte des changements observés»
(1989 : 445). Or, les études récentes ont insisté non seulement sur
la mise en place graduelle de ce faciès, dont les expressions les plus
connues (Grand-Bassin I, Agde, La Cartoule, Pézenas I) sont aussi
parmi les plus tardives, mais également sur les prémices d’une évolution qui démarre dès la transition Bronze/Fer (Janin 1992), ce qui
permet de valoriser une filiation très progressive avec le faciès Mailhac I, valable pour la majorité des formes céramiques (urnes avec
ou sans pied, urnes sans col, coupes et coupelles à profil arrondi,
coupes tronconiques, etc.), comme l’avait déjà souligné B. Dedet à
propos de l’étude des céramiques non tournées de Pézenas (Dedet
1974 : 423-424). Les formes les plus originales, parfois munies d’un
enduit rouge, paraissent cependant inspirées de modèles phénicopuniques : ainsi les «vases chardon», les «urnes-sac» avec ou sans
anses ou certains plats à large marli (Solier 1976-1978 ; Guilaine
1996), présents (en petit nombre néanmoins) dans les nécropoles
de la deuxième moitié du VIIe s. Un problème reste posé : l’absence des prototypes que l’on suppose à l’origine de ces productions,
ce qui pourrait permettre d’autres sortes d’hypothèses qu’un simple
phénomène d’imitation d’objets importés.
La genèse du groupe suspendien (à l’intérieur duquel peuvent
être intégrés les tumulus des garrigues gardoises et héraultaises)
n’est guère différente : on a pu montrer cas par cas comment l’origine des principales formes de céramique non tournée qui le caractérisent pouvaient sans difficulté représenter l’évolution de profils
typiques du Bronze final (Py 1990 : 385-389). Certains gisements de
faciès Mailhacien I, probablement assez récents, comme Montaillon, la Redoute ou le Marduel, comprennent d’ailleurs déjà des
formes annonçant cette évolution régionale, significative mais sans
heurts, qui va se poursuivre jusqu’à la fin du VIe s. Les céramiques
excisées, typiques de ce faciès, présentent des caractères propres
qui empêchent de les considérer comme des importations ou des
imitations de produits extérieurs (Dedet 1980). Les «influences
punicisantes» sont dans ce secteur complètement absentes.
— Importations méditerranéennes
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
Les premiers échanges de céramiques méditerranéennes tournées ont suffisamment été étudiés pour qu’il suffise d’un court rappel. Plusieurs étapes sont à prendre en compte.
Alors que la colonisation grecque en Italie méridionale démarre
dès la première moitié du VIIIe s., que le sud de l’Espagne connaît
dès la fin de ce siècle des implantations phéniciennes permanentes,
aucune importation de vase méditerranéen n’est sûrement attestée
dans le sud de la France avant le milieu du VIIe s. C’est au troisième quart de ce siècle qu’apparaissent les premières traces, avec
quelques vases de type proto-corinthien ou d’imitation (petits sky phoï surtout), tant en Provence (pour Perthuis, Villard 1960 : 74)
qu’en Languedoc oriental (pour la grotte de Saint-Vérédème, Jully
1961) et occidental (pour Mailhac, Louis 1958 : fig. 48 et pour
Agde, Nickels 1981), et quelques amphores et vases phénicopuniques à l’Ouest (Mailhac, Caunes-Minervois, Roquefort-des-Corbières).
Dans les dernières années du VIIe s. s’ajoutent des produits
plus divers, pour la plupart fabriqués ou (sans doute) relayés par les
Etrusques. Ces apports archaïques (et en un sens «précoloniaux»,
si l’on se place dans l’optique grecque) restent cependant peu nombreux : ponctuels en Languedoc occidental (Carsac, Pézenas I, La
Cartoule, Bessan), ils sont un peu plus substantiels dans le triangle
bas-rhodanien (Tonnerre, Forton, La Liquière, Saint-Blaise, Tamaris...).
Les fondations coloniales phocéennes de Marseille et d’Ampurias vers 600, une possible tête de pont à Agde, l’intensification de
l’activité étrusque à l’Est de l’Hérault et ibéro-punique à l’Ouest,
provoqueront, dans les trois premiers quarts du VIe s. sur toute la
façade méditerranéenne (avec cependant des décalages notables)
une accélération des échanges tant d’amphores que de vases fins,
dont les origines se diversifient avant que ne s’impose une domination des productions marseillaises à partir du dernier quart du VIe
s. (Bats 1990), domination mitigée dans le domaine occidental par
des apports ibériques conséquents (Gailledrat 1997).
— Productions tournées régionales
C’est à partir du deuxième quart et plus sûrement du milieu du
VIe s. qu’apparaissent les productions régionales de vases tournés
d’inspiration méditerranéenne. Ces ateliers fleurissent, dans la
deuxième moitié du VIe s. et au Ve s., dans tous les secteurs de la
Gaule du Sud, non seulement en contexte grec (Marseille, Ampurias, Agde ?), mais également en contexte indigène. Il s’agit soit de
vases à pâte grise monochrome, de tradition phocéenne, en Provence (Arcelin 1984), Languedoc oriental (Arcelin 1982) et occidental
(Taffanel 1967 et Nickels 1978) et en Roussillon (Nickels 1980),
soit de vases à pâte claire, de type pseudo-ionien (principalement
dans la basse vallée du Rhône, avec le subgéométrique rhodanien)
ou ibéro-languedocien (en Roussillon et dans le bassin de l’Aude :
Gailledrat 1997). La poterie commune tournée, fabriquée dans différents pôles (vallée de l’Aude, Biterrois, nord du Gard), n’arrivera
que plus tard. Ces productions posent le problème de leur mise en
p l a c e : il ne peut s’agir d’une simple imitation de vases grecs
(coupes, plats, olpés, cratères), ibériques (jarres), voire parfois
étrusques (canthares, œnochoés). L’ancienneté du phénomène, la
425
rapidité de sa diffusion, impliquent au moins au départ un transfert
de technologie, probablement consécutif à l’installation de potiers
méditerranéens dans le pays indigène lui-même, et travaillant pour
la clientèle locale : ce que tendrait à démontrer le caractère
presque toujours mixte du répertoire des formes.
5. RÉFLEXIONS SUR QUELQUES SCÉNARIOS HISTORIQUES
5.1. L’Âge du bronze final III (Xe-VIIIe s.)
Quelque recul géographique nous paraît nécessaire si l’on veut
mieux saisir la place du Languedoc dans le processus des échanges
et des transformations historiques affectant l’espace méditerranéen
et ouest-européen entre -1000 et -500. Pour ce faire, on remontera à
quelques siècles auparavant, disons autour de -1300/-1200, lorsque
le trafic égéo-mycénien élargit assez considérablement son aire
d’influence non seulement dans le bassin méditerranéen oriental
(Chypre, Egypte, Levant) mais aussi vers l’Ouest, en Italie péninsulaire, Sicile, Sardaigne et jusqu’en Andalousie (céramiques de Montoro, sur le cours moyen du Guadalquivir, datées du XIIIe s.).
Relayé par les chypriotes dès le XIIe s., ce courant d’échanges
s’effectue selon un axe sud-méditerranéen qui unit Chypre et la Sardaigne, île où apparaissent diverses importations (trépieds, encensoirs-supports sur roues). Les plus anciennes de ces dernières
pièces métalliques sont signalées au XIVe s. en Israël et Jordanie,
pour être ensuite commercialisées en Méditerranée orientale
(Mederos et Harrison 1996). A compter de -1200, Chypre en devient
le principal producteur : ainsi, apparaissent les exemplaires de
Grèce et de Crète puis d’Italie et de Sardaigne (-1100/-1050). En
Sardaigne, ces supports à roues sont rapidement produits par des
ateliers locaux. Les exemplaires de Baioes (Portugal) sont peut-être
le produit du commerce sarde ; ils montrent que la route sud-méditerranéenne est, à compter de -1000, déjà ouverte sur l’Atlantique.
C’est cette route qu’emprunteront en sens inverse les trafiquants
porteurs des productions du complexe de l’épée en langue de carpe
avec les éléments atlantiques «de retour» expliquant les découvertes de Sardaigne (Monte Sa Idda), d’Italie ou les analogies existant entre les broches à rôtir de l’Ouest et la pièce d’une tombe
d’Amathonte (Chypre).
Le Languedoc semble à l’écart de ce courant sud-méditerranéoatlantique du Bronze final II-III, tout comme l’essentiel de l’arc
nord-occidental. Rappelons que pendant les derniers siècles du IIe
millénaire, les traits culturels languedociens sont à double facette.
D’une part les céramiques adoptent des formes à rupture de pente
plus ou moins accusée et le décor de cannelures propre à la plus
grande partie de l’Europe continentale (style «Champs d’Urnes»).
Pour autant, les influences italiques ne sont pas à négliger : dès le
Bronze ancien, le Midi a baigné dans une ambiance culturelle fédérant, dans une sorte de large espace, les terres allant de l’Italie du
Nord au cours inférieur de l’Ebre. Cette communauté culturelle n’a
pas cessé au Bronze moyen et récent. Elle est matérialisée en
Corse, Provence et Languedoc par une série de récipients à décor
apenninique (Dedet 1985). De ce même courant, participent les
426
JEAN GUILAINE
récipients à anse ad ascia, portant parfois un décor excisé (grotte
du Hasard, Tharaux, Gard). La morphologie de ces contenants,
associés à la pratique ornementale de l’excision, fait douter de l’origine continentale généralement avancée du décor de Saint-Vérédème. Nous aurions plutôt tendance à y voir un motif d’ambiance italique, doublant certains décors apennins ou terramaricoles. La présence aussi du décor excisé en Corse (Monte d’Ortu) semble
confirmer cette hypothèse d’une même ambiance italo-méridionale.
Enfin, le décor de cannelures ne saurait être un traceur d’origine
continentale exclusive. Une influence terramaricole de cette technique et des motifs produits (chevrons, croix, arceaux autour de
mamelons, etc.) est d’autant plus plausible pour divers gisements
provençaux que les récipients sont souvent munis d’anses ad ascia,
cornues ou en T (grotte Loubières, Bouches-du-Rhône). Enfin, il
n’est pas exclu que certains objets d’ambre ou de pâte de verre proviennent d’ateliers nord-italiens (Frattesina). La récente découverte
de 45 perles de verre sur le site Bronze final II de Laprade (Lamotte-du-Rhône, Vaucluse) pourrait confirmer ces mouvements : leur
analyse oriente vers les ateliers de Vénétie (renseignement B. Gratuze).
Cette ambiance méditerranéenne a-t-elle permis de contenir certaines influences continentales ? C’est probable. Il est en tout cas
symptomatique d’observer que le décor Rhin-Suisse du Bronze final
IIb traité au peigne sur les céramiques lustrées demeure concentré
sur les marges orientales du Languedoc, au débouché de l’axe du
Rhône. On notera aussi que l’inhumation en grotte, dans la tradition
régionale, reste de règle jusqu’au Xe s. : l’incinération ne sera adoptée que tardivement dans le Midi, au Bronze final IIIb, contrairement à la zone orientale de la France.
Au cours du Bronze final III, le développement des styles céramiques semble obéir à une évidente évolution locale graduelle.
Pourtant, le renforcement des affinités continentales est alors évident à compter de -1000. Il est tout particulièrement marqué dans la
production des bronzes (haches à ailerons, sphéroïdes, parures,
faucilles). Ceci vaut également pour certaines pièces cultuelles
(chars de Fa et de Nîmes) ou pour l’adoption du rite de l’incinération.
Le poids des influences italiques, déterminant jusqu’au Bronze
final II, paraît donc se diluer quelque peu face à un renforcement de
l’emprise continentale. Un point toutefois demeure litigieux. Il s’agit
de l’ornementation pictographique sur céramique. Les motifs incisés et notamment les anthropomorphes et zoomorphes qui caractérisent le groupe Mailhac I sont très répandus en bas-Languedoc
côtier. Leur importance va graduellement en baissant sur les
marges caussenardes ou aquitaines du Languedoc, bien qu’ils n’y
soient pas inconnus. Sur l’axe du Rhône, ces motifs, parfois complexes (Moras-en-Valoire) changent de style. On peut donc se
demander si n’a pas joué, ici encore, une double influence à une
époque où les motifs géométriques de grecques, croix de Malte,
personnages, animaux connaissent un évident succès : le Languedoc côtier pourrait s’inscrire dans une ambiance méditerranéenne,
les motifs plus septentrionaux, alpins (Le Bourget), ligériens
(Sublaines), atlantiques (Vénat) étant peut-être dus à un influx plus
ET
MICHEL PY
continental. On observera toutefois que le thème des personnages
et des animaux stylisés vient se greffer sur des motifs de lignes incisées ou de grecques déjà en place en Languedoc dès le Bronze final
IIIa. Si certaines affinités semblent rappeler des motifs italiens, elles
ne sont pas plus étroites que celles existant avec d’autres régions.
En Italie, par exemple, les rondes de personnages, si connues dans
le Midi, paraissent absentes. Une genèse autochtone n’est donc pas,
également, à écarter. Les figurines masculines de la grotte SaintNicolas à Sainte-Anastasie (Gard) et de la grotte du Pontiar à Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche) ont, pour leur part, des parallèles en Italie,
en Savoie, en Centre-ouest et en Champagne.
On n’a pas l’impression que le Languedoc soit au Bronze final
III un pôle particulièrement attractif ni émetteur. Les liens avec le
monde alpin (cf. bronzes) n’en font pas pour autant une colonie
continentale. La production de bronzes y est faible. Le Languedoc
n’est culturellement pas inféodé à la sphère italique. Enfin l’influence Mailhac I ne mord que timidement sur le versant sud des Pyrénées. Avec la péninsule ibérique, le Midi partage certains goûts
communs (fibules à ressort) mais cela n’a pas d’incidence sur les
styles céramiques de la Catalogne sud qui gardent leur propre
aspect indigène.
L’impression est donc celle d’une culture plutôt brillante
mais dont les produits captés à longue distance (bronzes,
fibules) ne font pas apparaître des axes d’échanges fortement
significatifs. Peut-être la demande locale sur l’extérieur étaitelle modeste en raison d’une hiérarchie sociale encore peu
accusée. Il convient toutefois d’être prudent dans ces considérations. Une pièce comme le char de Fa pourrait signer
l’existence d’une tombe «princière» datée des IXe ou VIIIe s.
(à moins d’admettre une utilisation tardive de ce véhicule
comme ce fut le cas pour le char de la Côte-Saint-André,
Isère). En Languedoc, la pyramide sociale paraît peu évidente à cette époque, contrairement à la phase Grand Bassin I ou
à certaines tombes tumulaires des VIIe et VIe s. Pour autant,
l’existence de certains dénivelés sociaux plus précoces n’est
pas à exclure si l’on pense que les chars de Fa et de Nîmes
étaient peut-être déposés dans des sépultures. Rappelons
que, dès cette même époque dans les Alpes françaises,
région avec laquelle on a souligné les liens culturels, existent
des tombes «princières» (cf. tumulus de Saint-Romain-deJalionas près de l’oppidum de Larina à Hières-sur-Amby,
Isère). Confirmation de ces poussées «aristocratiques» pourrait être aussi recherchée dans la mise en évidence de résidences (ou de marchés) importants dominant souvent un
ensemble de sites périphériques secondaires. Le cas de Carsac, établissement fréquenté au Bronze final III et fort alors
de près de 20 ha, peut être évoqué. On ignore souvent
l’envergure des occupations du Bronze final III sur les oppi da méditerranéens : la fondation de sites perchés, longuement utilisés tout au long des temps protohistoriques, pourrait aller de pair avec la constitution dès les Xe-IXe s., d’une
classe privilégiée s’imposant à la tête d’établissements d’une
certaine ampleur.
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
4.2. Le Premier Âge du fer (VIIe-VIe s.)
Tout va changer dans le courant du VIIe s., sans doute sous
l’effet de relations méditerranéennes renforcées qui vont rapidement intégrer le Languedoc dans, au minimum, deux sphères distinctes : l’une greco-étrusque, l’autre ibéro-punique. Observons au
passage que les relations ou les affinités continentales ne faiblissent
pas pour autant : les créations hallstattiennes inspirent largement
les fabricants de bracelets ou de torques launaciens ; les épées de
Gündlingen connaissent une bonne propagation le long de l’axe
inférieur du Rhône, sur les Causses et jusque dans les garrigues du
Languedoc. Les cloisonnements géo-culturels sont donc toujours
aussi relatifs : le montre bien la dispersion jusque dans le Midi des
haches à douille armoricaines empruntant les couloirs du Rhône, de
la Garonne ou les vallées du Massif central.
On ne débattra pas ici des motifs ayant entraîné la venue dans le
Midi de Puniques, Grecs ou Etrusques, voire d’Ibères : la
recherche de minerais, l’écoulement de productions céramiques ou
bronzières, le «commerce» du vin... On pourrait, parallèlement, se
demander si les chefferies indigènes n’ont pas été les commanditaires de ces productions exotiques, poussées par leur propre système compétitif d’une demande sans cesse plus renforcée de produits
allochtones, et notamment de vin et de son service à boire (Dietler
1992).
La question launacienne est ici un bon témoignage de l’insertion du Languedoc dans un système d’échanges pan-méditerranéen.
Rappelons d’abord que cette production a pour base les gîtes cuprifères des Cévennes, de la Montagne Noire, des Corbières et du versant sud-ouest du Massif central. Les dépôts comportent des lingots
de cuivre pur, des pièces intactes mais d’un usage discutable
lorsque se développe la métallurgie du fer (haches), enfin des
pièces de rebut brisées, les parures le plus souvent. Il s’agit donc de
pièces inutilitaires ou hors d’usage. Lingots de cuivre ou blocs de
bronze (Rochelongue, Espéraza) plaident en faveur d’une chaîne de
recyclage du métal. On peut, évidemment, penser à des dépôts
votifs, offerts aux divinités, ou thésaurisés par quelques chefs ou
communautés s’accrochant à un capital déjà dévalué dans le contexte économique de l’époque. Ces hypothèses à usage interne à l’aire
languedocienne paraissent peu opératoires. L’épave de Rochelongue montre que des cargaisons d’importance évidente pouvaient
être embarquées à partir de certains ports ou débarcadères
(embouchure de l’Hérault et de l’Aude). Nous privilégions la piste
étrusque parce que l’Etrurie est alors une grande productrice de
bronzes et que ses populations ont pu trouver d’emblée en Gaule
méridionale un champ de potentialités métalliques immédiatement
exploitable. Fibules italiques, bassins perlés et pièces de prestige
(oenochoé de Pertuis) peuvent être les témoins de ces relations
maritimes dont les étrusques seraient alors l’élément dynamique.
Cette thèse doit être confrontée à l’examen des musées et dépôts
d’Etrurie et, plus largement, d’Italie péninsulaire pour tenter d’y
déceler la présence de pièces importées launaciennes : cette
enquête est envisagée. Il faut sans doute peu attendre des publication sde tombes ou de milieux domestiques, car ces ensembles abri-
427
tent toujours des productions métalliques de qualité pour les premiers, outils d’usage courant pour les seconds, alors que les introductions languedociennes étaient constituées de lingots, culots,
pièces brisées ou ayant perdu tout aspect fonctionnel. Mais peutêtre l’Etrurie ne fut-elle parfois qu’un relais. La présence de bronzes
launaciens en Sicile (collection privée à Sciacca) ou en Grèce dans
un dépôt d’Olympie (renseignement D. Garcia) montre que les
Grecs ont pu aussi être intéressés par cette production languedocienne, sorte de fret de retour. Qui sait même si ce qu’ont ressenti
les méridionaux devant certaines pièces exotiques, les grecs ne
l’ont pas aussi vécu devant ces étranges productions métalliques
ouest-méditerranéennes ? Enfin, l’hypothèse d’une exportation vers
l’aire punique ou, plus modestement, sud-pyrénéenne, paraît moins
vraisemblable car les foyers métallurgiques exportateurs de
bronzes sont ici peu évidents sauf, peut-être, dans le domaine atlantique, plus conservateur.
D’où venaient plus précisément les cuivres launaciens ? Il est
difficile d’être précis. On pense certes d’abord à Cabrières. Rappelons ici que la faible teneur en impuretés des lingots de cuivre de
Rochelongue «relève de pratiques métallurgiques extrêmement élaborées» : peut-être cette technologie était-elle à même «de produire
un métal homogène à partir de minerais sans doute très variés, sans
que tout emprunt aux mines de Cabrières ne puisse être exclu» (P.
Ambert). S’agissant des objets intacts ou brisés, on retrouve à
Rochelongue comme à Bautarès-Peret des éléments-traces identiques : arsenic, argent, antimoine, nickel, bismuth. Les pourcentages d’étain sont variables : ils peuvent être nuls pour certains
objets de Rochelongue mais dépasser 10 % dans d’autres. De même,
à Bautarès-Peret, certains objets, aux teneurs en étain très faibles,
sont très proches des cuivres mais une hache contient jusqu’à 20,8
% d’étain. Plusieurs pièces ont été obtenues dans un minerai plus
riche en plomb que celui du district de Cabrières (Ambert à
paraître). La thèse de plusieurs gîtes fournisseurs est donc vraisemblable et semble confortée par la dispersion même des cachettes.
Le problème des influences puniques est matérialisé par un courant sud-nord, venu de la zone ibérique. On a vu que cet axe fonctionnait déjà, dans les deux sens, dès les IXe-VIIIe s., à travers la circulation des fibules à double ressort, des flèches pédonculées ou
des impacts mailhaciens vers le Sud. Cette parenté catalano-languedocienne se poursuivra au VIe s. avec la circulation des agrafes de
ceinturon et des fibules à pied relevé avec bouton terminal conique
de type «Golfe du Lion». Entre-temps, dès le VIIe s., des Pyrénées à
l’Hérault, sont clairement attestées des copies de récipients
puniques. Dans le cas de l’amphorette de l’Agredo à Roquefort-desCorbières (Aude) on peut même parler d’importation. Des imitations de formes punicisantes figurent aussi dans quelques tombes
du VIIe s. des nécropoles des basses vallées de l’Hérault, de l’Orb,
de l’Aude et de la Têt : Agde-Le Peyrou, Servian, Grand Bassin I,
Azille, Canet-Bellevue... Des amphores puniques parviennent à
Mailhac dès la deuxième moitié du VIIe s. (Taffanel 1992). Ces
contacts qui restent limités aux zones sub-littorales, préfigurent une
plus large extension des relations au VIe s,. marquées alors par une
428
JEAN GUILAINE
diffusion maritime d’amphores transitant par les ports catalans à
partir des comptoirs d’Espagne orientale. C’est peut-être encore
avec les navigations phénico-puniques que l’on peut mettre en relation l’arrivée des premiers vases grecs de style proto-corinthien (et
peut-être d’origine siciliote) rencontrés à Agde et Mailhac avant
625, plutôt qu’avec d’éventuelles reconnaissances grecques précoloniales (Nickels 1981).
Il est intéressant de constater que c’est dans la même aire géographique, entre l’Hérault et les Pyrénées, qu’apparaissent, dès la
fin du VIIIe s. et les débuts du VIIe s. (-725/-675) les premiers
objets de fer dans certaines tombes de la nécropole du Moulin
(tombes T4, T266, T348, T349, T367) associées notamment au
rasoir en croissant. On est alors dans la phase III de la nécropole.
Le nombre et la variété des objets en fer ne cesseront de se renforcer au VIIe s., lors de la phase Grand Bassin I : couteaux, fibules
serpentiformes, bracelets anneaux, aiguilles, mors et brides de chevaux, etc. On peut donc se demander, après d’autres, si l’introduction de la métallurgie du fer n’est pas due ici à des périples de
reconnaissance sud-nord à partir des terres sud ibériques. On sait
en effet que le fer apparaît en Espagne du Sud-est et de l’Ouest dans
un ensemble de contextes de l’Âge du bronze final : bracelet de Villena (Alicante), chaînette de Moratalla (Murcie), haches du dépôt
de Campotejar (Grenade), fragment de fer du dépôt de Huelva,
gouge de bronze et de fer de Nosa Senhora de Guia (Baioes, Portugal), rasoirs, gouges, poinçons et anneau de fer de El Berrueco
(Salamanca) (Almagro 1993). Toutes ces pièces sont antérieures à 800 et certaines, comme le dépôt de Villena, ne semblent pas devoir
être datées en deçà de -1000. Ces instruments traduisent très probablement l’apparition de techniques est-méditerranéennes (le fer est
fabriqué à Chypre dès le XIIe s.), parvenues en Occident par le
relais de la Sardaigne qui entretient des relations précoces avec
l’Est. Cette impression est renforcée par la découverte de fer dans
le dépôt de Baioes, dans un contexte où figure aussi un encensoir à
roues de style chypriote. M. Ruiz Galvez voit dans tout ceci les
traces de voyages exploratoires vers l’Atlantique et les pays de
l’étain : un même processus, bien que sensiblement plus tardif,
aurait pu concerner le golfe du Lion vers la fin du VIIIe s..
On notera par ailleurs que l’apparition du fer en France autant
sur l’Atlantique (dépôt de Vénat) que dans le monde alpin (couteau
en fer de la tombe de Saint-Romain-de-Jalionas, Isère, objets de fer
des palafittes du Bourget, Savoie) est également attestée dès le
VIIIe s.. Les voies de pénétration de la sidérurgie vers l’hexagone
ont donc pu être diverses en liaison avec les courants de circulation
qui, au Bronze final, font de l’Europe un continent très ouvert à de
multiples échanges.
Le vecteur maritime étrusque a été récemment contesté, sur la
base du fait que Marseille consommait, au début du VIe s., essentiellement des produits d'Etrurie (Gantès 1992) et aurait pu réexporter elle-même ces denrées vers le monde indigène de la Gaule
méridionale (Bats 1992 : 269). Cette vision est en contradiction avec
les données stratigraphiques observées en Languedoc oriental, sur
deux sites seulement il est vrai (La Liquière et Tonnerre I). Mais
ET
MICHEL PY
ces données ont néanmoins l’avantage d’exister et d’avoir été
publiées en détail (rien d’équivalent n’existant pour Marseille, SaintBlaise, Tamaris, etc...). Sur ces sites languedociens, les documents
étrusques (bucchero nero, amphores de type 1/2 et 3A) précèdent
clairement l’arrivée des premiers vases grecs, au demeurant euxmêmes d’époque archaïque (coupes A1, A2 et B1, vases corinthiens
ou italo-corinthiens), de sorte qu’il est bien difficile de nier que les
Etrusques ont été, dans cette zone du moins, les premiers commerçants à fréquenter régulièrement la côte. Ils y ont été aussi les seuls
à maintenir des apports conséquents jusqu’au troisième quart du
VIe s. (et même à la fin du siècle à Lattes, où leur présence effective
semble attestée par des graffites en écriture et même probablement
en langue étrusque : Py 1995), à une époque où Marseille naissante
avait bien du mal à se créer un petit domaine de survie dans un
environnement devenu assez tôt hostile. On sait comment les
choses changeront rapidement ensuite.
La situation n’est pas radicalement différente en Languedoc
occidental durant la première moitié du VIe s. (La Monédière :
Marchand 1992 ; Ruscino : Marichal 1995), et l’on pourra se
demander si la préférence (voire l’exclusivité) donnée aux Grecs
dans cette partie de la Gaule du Sud, où l’on a cru les voir s’implanter à plusieurs occasions jusque dans le monde indigène (Nickels
1976 et Ugolini 1991), ne devrait pas être globalement repensée. Il
n’est évidemment pas question de nier le rôle de la colonisation hellénique, et notamment phocéenne en Gaule du Sud, bien attestée
par les textes et l’archéologie, mais d’en revoir peut-être à la baisse
à la fois la datation et l’impact à haute époque hors du voisinage
même de Marseille. Sans doute, dans l’étude de l’héllénisation, faudra-t-il accorder plus de place à la fin du VIe et au Ve s. qu’à la période archaïque, sur laquelle F. Benoit (1965) avait eu tendance à
concentrer la majeure partie de la documentation disponible.
Le processus d’affirmation aristocratique, qui se développe dans
le monde hallstatien avec le phénomène «princier» des VIe-Ve s.
(Brun 1997), trouve-t-il un écho au Premier Âge du fer dans le
monde méditerranéen, où l’on a noté ci-dessus de possibles prémices dès le Bronze final ? C’est encore difficile à dire. Les
«tombes de chef» signalées tant au VIIe s. (Taffanel 1962) qu’au VIe
s. (Corno-Lauzo : Taffanel 1960) ne présentent qu’une «richesse»
relative : de nombreuses autres tombes, qu’elles soient incluses
dans des nécropoles (Agde, Pézenas), dans des ensembles tumulaires (Pertuis, Frouzet), ou bien encore isolées, comme à Castelnau-de-Guers (au demeurant une tombe d’adolescent : Houlès
1992) ou à Puisserguier (s’il s’agit bien d’une tombe : Ugolini
1997a), présentent des mobiliers comparables ou des objets jugés
exceptionnels. L’un de nous, à ce propos, a pu parler de «petits
chefs» plutôt que de potentats (Py 1993 : 148). Tout aussi bien la
structure de l’habitat du Premier Âge du fer dans le Sud de la France n’a guère fait émerger jusqu’ici, parmi les dizaines de sites relativement petits, voire souvent très petits, qui parsèment le territoire,
de résidences vraiment plus «princières» que d’autres. Le buste en
pierre orné d’un torque et fixé sur un pilier monumental trouvé sur
l’oppidum du Marduel et daté antérieurement à la fin du VIe s.
(époque de remploi des blocs) (Py 1994) — auquel par comparai-
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
son on adjoindra sans doute les bustes de Substantion, de SainteAnastasie et de Beaucaire — paraît renvoyer tout autant à des
influences méditerranéennes (notamment pour les techniques de
taille) qu’à des exemples contemporains de la zone continentale,
rattachés à des sépultures princières (Hirschlanden, TübingenKilchberg...).
De fait, bien des sites du Midi, transposés dans le domaine hallstattien, apparaîtraient aux archéologues d’aujourd’hui comme des
résidences plus que princières : royales ! Souvenons-nous que le
429
plus prestigieux des habitats hallstattiens (la Heuneburg) n’a livré,
en 30 ans de recherches extensives couvrant plus du tiers du site,
que 200 tessons d’amphores (Brun 1997 :335), ce qui est bien peu
comparé par exemple aux 4246 tessons d’amphores recueillis sur
225 m2 de fouille à La Liquière, et aux 12110 tessons d’amphores
livrés par les couches de la fin du VIe et du Ve s. de l’oppidum du
Marduel, sur à peine 200 m2 de fouille : encore s’agit-il dans les
deux cas d’habitats indigènes ordinaires, livrant des proportions
faibles d’importations par rapport aux relais côtiers comme SaintBlaise, Arles, Espeyran, Lattes, La Monédière ou Pech-Maho.
* Professeur au Collège de France/EHESS,Centre d’Anthropologie, F-31000 TOULOUSE
** Directeur de Recherche au CNRS/UMR 154/CDAR, F-34970 LATTES
430
JEAN GUILAINE
ET
MICHEL PY
BIBLIOGRAPHIE
Almagro 1993 : M. Almagro Gorbea, La introducción del hierro en
la peninsula iberica. Contactos precoloniales en el periodo proto-orientalizante, dans Complutum, 4, 1993, p. 81-94.
Ambert à paraître : P. Ambert, Intérêt et limites des analyses spectrographiques dans la mise en évidence minerai-métal des objets en bronze
du Launacien et du Bronze final (les dépôts de Rochelongue, Bautarès,
Octon) (manuscrit).
Arcelin 1982 : C. Arcelin-Pradelle, B. Dedet et M. Py, La céramique
grise monochrome en Languedoc oriental, dans Revue Archéologique de
Narbonnaise, 14, 1982, p.19-67.
Arcelin 1984 : C. Arcelin-Pradelle, La céramique grise monochrome
en Provence, supplément 10 à la Revue Archéologique de Narbonnaise, Paris,
1984.
Arcelin 1989 : P. Arcelin, Le Premier Age du fer en Provence, dans
Le temps de la Préhistoire, Paris, 1989, 1, p. 459-461.
Arnal 1964 :: J. Arnal, R. Majurel et H. Prades, La stratigraphie de
Sextantio, Castelnau-le-Lez, Hérault, dans Bulletin de la Société Préhisto rique Française, 61, 1964, p. 385-421.
Arnal 1972 : J. Arnal, J. Peyron et A. Robert : Fibules grecques et
italiques en Languedoc, dans Annales de la Société d’Horticulture et d’His toire Naturelle de l’Hérault, 112, fasc. 1, 1972, p. 1-11.
Bats 1989 : M. Bats, La Provence protohistorique, dans Histoire de
la Provence des origines à l’an Mil (P.-A. Février éd.), Ouest-France, 1989,
p. 169-256.
Bats 1990 : M. Bats dir., Les amphores de Marseille grecque, chrono logie et diffusion (VIe-Ier s. av. J.-C.), Etudes Massaliètes, 2, 1990.
Bats 1992 : M. Bats, Marseille, Les colonies massaliètes et les relais
indigènes dans le trafic le long du littoral méditerranéen gaulois (VIe-Ier s.
av. J.-C.), dans Marseille grecque et la Gaule, Etudes massaliètes, 3, 1992, p.
263-278.
Benoit 1965 : F. Benoit, Recherches sur l’hellénisation du Midi de la
Gaule, Aix-en-Provence, Ophrys, 1965, 333 p.
Bessac 1979 : J.-C. Bessac, R. Bonnaud et M. Py, Prospections et
sondages archéologiques dans la partie sud-est du Bois des Lens, Gard,
dans Bulletin de l’Ecole Antique de Nimes, 14, 1979, p. 41-83.
Bocquet 1997 : A. Bocquet, Archéologie et peuplement des Alpes
françaises du nord au Néolithique et aux Ages des métaux, dans L’Anthro pologie, 101, 2, 1997, p. 291-393.
Boucher 1968 : S. Boucher, Un groupe de bovidés préromains,
Mélanges de l’Ecole Française de Rome, Archéologie, 80, 1968.
Boucher 1976 : S. Boucher, Recherches sur les bronzes figurés de
Gaule préromaine et romaine, Bibliothèque des Ecoles Françaises
d’Athènes et de Rome, 228, 1976.
Bouloumié 1977: B. Bouloumié et Ch. Lagrand, Les bassins à
rebord perlé et autres bassins de Provence, dans Revue Archéologique de
Narbonnaise, X, 1977, p. 1-31.
Bouloumié 1985 : B. Bouloumié, Les vases de bronze étrusques et
leur diffusion hors d’Italie, dans Il comercio etrusco arcaico, Consiglio
Nazionale delle Ricerche, 1985, p. 167-178.
Brun 1997 : P. Brun et B. Chaume dir., Vix et les éphémères princi pautés celtiques : les VIe et Ve s. avant J.-C. en Europe centre-occidentale,
Paris, éditions Errance, 1997.
Carozza 1997 : L. Carozza, Habitats et cultures à la fin de l’Age du
bronze en Languedoc et sur la bordure sud-ouest du Massif central, Thèse de
l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Toulouse, 3 tomes, cf. p.
291 et suivantes.
Chardenoux 1979 : B. Chardenoux et J.-C. Courtois, Les haches
dans la France méridionale, Prähistorische Bronzefunde, IX, 11, Beck, München, 1979.
Charmasson 1982 : J. Charmasson, Les niveaux de cendres- structures de foyer (fin Ve-début IVe s. av. J.-C.) de l’oppidum de Saint-Vincent à
Gaujac (Gard), dans Bulletin de l’Ecole Antique de Nîmes, 17, 1982-1986, p.
91-132.
Coffyn 1981 : A. Coffyn, J. Gomez et J.-P. Mohen, L’apogée du Bron ze atlantique : le dépôt de Vénat, Picard, Paris, 1981.
Coffyn 1985 : A. Coffyn, Le Bronze final atlantique dans la péninsule
Ibérique, Publications de Centre Pierre Paris, Bordeaux, 1985.
Costantini 1985 : G. Costantini, B. Dedet, G. Fages et A. Vernhet,
Vestiges de peuplement du Bronze final II au Premier Age du fer dans les
Grands Causses, dans Revue Archéologique de Narbonnaise, 18, 1985, p. 1125.
Coste 1976 : A. Coste, B. Dedet, X. Gutherz et M. Py, L’occupation
protohistorique de la Grotte Suspendue de Collias, Gard, dans Gallia, 34,
1976, p. 129-166.
Courtois 1957 : J.-C. Courtois, Le dépôt de fondeur de «La Farigourière« à Pourières (Var), dans Cahiers Rhodaniens, IV, 1957, p. 36-48.
Dedet 1974 : B. Dedet, La céramique non tournée de la nécropole de
Saint-Julien à Pézenas, Hérault, dans son contexte languedocien au VIe s.
av.J.-C., Thèse de IIIe cycle, Montpellier, 1974.
Dedet 1976 : B. Dedet, Datation et faciès de la nécropole de
Recobre à Quarante, Hérault, dans Revue Archéologique de Narbonnaise, 9,
1976, p. 1-21.
Dedet 1978 : B. Dedet, A. Michelozzi, M. Py, C. Raynaud et C. Tendille, Ugernum, Protohistoire de Beaucaire, ARALO, cahier n˚ 6, Caveirac,
1978.
Dedet 1980 : B. Dedet, La céramique excisée du Premier Age du fer
en Languedoc oriental, dans Documents d’Archéologie Méridionale, 3, 1980,
p. 5-43.
Dedet 1981 : B. Dedet, Le gisement protohistorique de la Combe de
Montaillon à Sanilhac-et-Sagriès, Gard, dans Documents d’Archéologie
Méridionale, 4, 1981, p. 51-58.
Dedet 1985 : B. Dedet, Les gisements lagunaires à l’Age du bronze
final, dans Occupation des rivages de l’étang de Mauguio, Hérault, au Bron ze final et au Premier Age du fer, III, ARALO, cahier n˚ 13, 1985, p. 5-46.
Dedet 1989 : B. Dedet, Du Bronze final au Premier Age du fer en
Languedoc oriental, un état des questions, dans Eléments de Protohistoire
rhodanienne et alpine, Actes des rencontres Protohistoire de Rhône-Alpes,
2, La période de Halstatt, Lyon, 1989, p. 5-20.
Dedet 1995a : B. Dedet et J.-M. Pène, L’Arriasse à Vic-le-Fesq, Gard
: un habitat du début du Premier Age du fer et ses silos, dans Documents
d’Archéologie Méridionale, 18, 1995, sous presse.
Dedet 1995b : B. Dedet, Etrusques, grecs et indigènes dans les garrigues du Languedoc oriental, dans Sur les pas des grecs en Occident,
Etudes Massaliètes, 4, 1995, p. 277-307.
Dietler 1992 : M. Dietler, Commerce du vin et contacts culturels en
Gaule au Premier Age du fer, dans Marseille grecque et la Gaule, Etudes
Massaliètes 3, 1992, p. 401-410.
Dietler 1994 : M. Dietler et I. Herbich, Ceramics and ethnic identity
: ethnoarchaeological observations on the distribution of pottery styles and
LE SUD DE LA GAULE ET LES RELATIONS MÉDITERRANÉENNES ET OCCIDENTALES
the relationship between the social contexts of production and consumption, dans Terre cuite et société : la céramique, document technique, écono mique, culturel, XIVe Rencontres internationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes, APDCA, Juan-les-Pins, 1994, p. 459-472.
Duval 1974 : A. Duval, C. Eluère et J.-P. Mohen, Les fibules antérieures au VIe s. av. n. è. trouvées en France, dans Gallia, 32, 1974, p. 1-61.
Echallier 1984 : J.-C. Echallier, Eléments de technologie céramique
et d’analyse des terres cuites archéologiques, Documents d’Archéologie Méri dionale, Méthodes et techniques, 3, 1984.
Gailledrat 1997 : E. Gailledrat, Les céramiques peintes de type ibérique dans le contexte ibéro-languedocien (VIe-IVe s. av. J.-C.), dans Lan guedoc occidental protohistorique, fouilles et recherches récentes, VIe-IVe s.
av. J.-C., Publication de l’Université de Provence, Aix, 1997, p. 173-195.
Gantès 1992 : L.-F. Gantès, L’apport des fouilles récentes à l’étude
quantitative de l’économie massaliète, dans Marseille grecque et la Gaule,
Etudes Massaliètes, 3, 1992, p. 171-178.
Garcia 1993 : D. Garcia, Entre Ibères et Ligures, Lodévois et moyen ne vallée de l’Hérault protohistoriques, supplément 26 à la Revue Archéolo gique de Narbonnaise, Paris, 1993.
Garmy 1976 : P. Garmy et M. Py, Deux cabanes stratifiées de l’Age
du bronze final IIIb sur l’oppidum de Roque-de-Viou à Saint-Dionisy, Gard,
dans Gallia Préhistoire, 19, 1976, p. 239-264.
Garmy 1979a : P. Garmy, L’évolution de l’Age du bronze final IIIb et
la transition Bronze/Fer en Languedoc oriental d’après la culture matérielle des habitats, dans Dialogues d’Histoire Ancienne, 5, 1979, p. 23-34.
Garmy 1979b : P. Garmy, Premières recherches sur l’oppidum du
Roc de Gachonne à Calvisson (Gard), dans Archéologie en Languedoc, 2,
1979, p. 97-114.
Gasco 1983 : Y. Gasco et A. Michelozzi, Note sur le site protohistorique du Mas Saint-Jean à Bellegarde, Gard, dans Documents d’Archéologie
Méridionale, 6, 1983, p. 135-138.
Gasco 1990 : J. Gasco, La chronologie de l’Age du bronze et du Premier Age du fer en France méditerranéenne et en Catalogne, dans Autour
de Jean Arnal, Montpellier, 1990, p. 385-408.
Gasco 1994 : J. Gasco, Development and decline in the Bronze Age
of Soutern France : Languedoc and Provence, dans C. Mathers et S. Stoddart ed., Development and decline in Mediterranean Bronze Age, Sheffield
Archaeological Monographs, 8, 1994, p. 99-128.
Gros 1972 : O. et A.-C. Gros, Le tumulus protohistorique n˚ 1 de
l’Abeillou à Grospierres, dans Etudes Préhistoriques, 2, 1972, p. 15-22.
Guilaine 1966 : J. Guilaine et Y. Solier, Quelques types de pointes
de flèches et de javelots du bronze de l’Aude et de l’Ariège, dans Bulletin
de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude, LXVI, 1966, p. 75-85.
Guilaine 1972 : J. Guilaine, L’Age du bronze en Languedoc occiden tal, Roussillon, Ariège, Klincksieck, Paris, 1972.
Guilaine 1986 : J. Guilaine, G. Rancoule, J. Vaquer, M. Passelac, J.D. Vigne et alii, Carsac, une agglomération protohistorique en Languedoc,
Centre anthropologique des societés rurales, Toulouse, 1986.
Guilaine 1991 : J. Guilaine, F. Briois et J. Coularou, L’épée de
Trèbes (Aude) et les épées du Sud de la France à l’Age du bronze final,
dans Le Bronze atlantique, 1er Colloque de Beynac, 1991, p. 305-312.
Guilaine 1995 : J. Guilaine, Le Sud de la France, la Corse et la circulation des bronzes de 1200 à 500 av. J.-C., dans La Sardegna nel Mediterra neo tra il secondo et il primio millenio a.c., Selargius-Cagliari, 1995, p. 443464.
Guilaine 1996 : J. Guilaine et G. Rancoule, Les relations méditerranéennes pré-coloniales et les débuts de l’Age du fer languedocien : les
influences puniques en Languedoc occidental, dans Complutum, Madrid,
1996, p. 125-140.
431
Gutherz 1976 : X. Gutherz et M. Py, Note sur l’habitat protohistorique de Port-Vielh à Aigues-Mortes, Gard, dans Revue Archéologique de
Narbonnaise, 9, 1976, p. 191-201.
Houlès 1992 : N. Houlès et T. Janin, Une tombe du Premier Age du
fer au lieu-dit Saint-Antoine à Castelnau-de-Guers, Hérault, dans Revue
Archéologique de Narbonnaise, 25, 1992, p. 433-442.
Janin 1992 : T. Janin, L’évolution du Bronze final IIIb et la transition
Bronze/Fer en Languedoc occidental d’après la culture matérielle des
nécropoles, dans Documents d’Archéologie Méridionale, 15, 1992, p. 243-259.
Janin 1994 : Th. Janin, La nécropole du Moulin à Mailhac (IXeVIIIe s. av. n. è.) et les pratiques funéraires de l’Age du bronze final en basLanguedoc audois, Thèse de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences
Sociales, Toulouse, 1994, 2 tomes (chronologie : p. 86, p. 138-140 et fig. 62
à 68).
Jully 1961 : J.-J. Jully, Poterie excisée, poterie peinte «de style méditerranéen» et poterie au graphite de la Grotte Saint-Vérédème, Sanilhac,
Gard, dans Bulletin de la Société Préhistorique Française, 58, 1961, p. 332341.
Jully 1968 : J.-J. Jully, Le marché du métal en Méditerranée occidentale du Premier Age du fer — Sémites et Etrusques, dans Opuscula Roma na VI, 1968, p. 27-61.
Jully 1975 : J.-J. Jully, Koïné commerciale et culturelle phénicopunique et ibéro-languedocienne en Méditerranée occidentale à l’Age du
fer, dans Archivo Espa Jean-Jacques Jully 48, 1975, p. 22-94.
Jully 1978 : J.-J. Jully, Vase non tourné à enduit rouge foncé
d’ambiance phénicienne, nécropole de Roussillon à Bellevue, commune de
Canet (Pyrénées-Orientales), dans Revista di Studi Fenici, 6, 1, 1978, p. 5761.
Lagrand 1976 : Ch. Lagrand, Les civilisations de l’Age du bronze en
Provence. Le Bronze final, dans La Préhistoire Française, II, 1976, p. 452158.
Landes 1990 : Chr. Landes dir., Cirques et courses de char,
Rome/Byzance, Catalogue d’exposition, Lattes, 1990.
Lo Schiavo 1991 : F. Lo Schiavo, La Sardaigne et ses relations avec
le Bronze final atlantique, dans Le Bronze atlantique, Premier Colloque de
Beynac, 1991, p. 213-226.
Louis 1955 : M. Louis, O. et J. Taffanel, Le Premier Age du fer lan guedocien, I, Les habitats, Bordighera-Montpellier, 1955.
Louis 1958 : M. Louis, O. et J. Taffanel, Le Premier Age du fer lan guedocien, II, Les nécropoles à incinération, Bordighera-Montpellier, 1958.
Louis 1960 : M. Louis, O. et J. Taffanel, Le Premier Age du fer lan guedocien, III, Les tumulus, Conclusions, Bordighera-Montpellier, 1960.
Marchand 1978 : G. Marchand, Importations de céramique grecque
archaïque sur le littoral lagunaire des environs de Montpellier, dans Gallia,
36, 1978, p. 1-19.
Marchand 1982 : G. Marchand, Essai de classement typologique
des amphores étrusques, La Monédière, Bessan, Hérault, dans Documents
d’Archéologie Méridionale, 5, 1982, p. 145-158.
Marichal 1995 : R. Marichal, Un fragment de céramique italo-corinthienne à Ruscino (Pyrénées-Orientales), dans Sur les pas des Grecs en
Occident, Hommages à André Nickels, Etudes Massaliètes, 4, 1995, p. 169172.
Meredos 1996 : A. Meredos et R.-J. Harrison, «Placer de Dioses«.
Incensarios en soportes con ruedas del Bronce final de la Peninsule iberica,
dans Homenaje al Profesor Manuel Fernandez Miranda, Madrid, Universidad Complutense, I, 1996, p. 237-253.
Millotte 1963 : J.-P. Millotte, La place du Massif central dans la
France protohistorique, dans Bulletin de la Société Préhistorique Française,
LX, fasc. 9-10, 1963, p. 663-687.
432
JEAN GUILAINE
Mohen 1980 : J.-P. Mohen, L’Age du fer en Aquitaine du VIIIe au
IIIe s. av. J.-C., Mémoires de la Société Préhistorique Française, 14, Paris,
1980.
Nickels 1976 : A. Nickels, Les maisons à abside d’époque grecque
archaïque de La Monédière à Bessan (Hérault), dans Gallia, 34, 1976, p. 95128.
Nickels 1978 : A. Nickels, Contribution à l’étude de la céramique
grise archaïque en Languedoc-Roussillon, dans Les céramiques de la Grèce
de l’est et leur diffusion en Occident, Paris, 1978, p. 248-267.
Nickels 1980 : A. Nickels, Les plats à marli en céramique grise
monochrome de type roussillonnais, dans Ruscino I, dans Revue Archéolo gique de Narbonnaise, sup. 7, 1980, p. 155-162.
Nickels 1981 : A. Nickels, C. Pellecuer, C. Raynaud, J.-C. Roux, M.
Adgé, La nécropole du Premier Age du fer d’Agde : les tombes à importations grecques, dans Mémoires de l’Ecole Française de Rome, Archéologie,
93, 1981, p. 89-125.
Nickels 1989 : A. Nickels, G. Marchand et M. Schwaller, Agde, la
nécropole du Premier Age du fer, dans Revue Archéologique de Narbonnai se, sup. 19, Paris, 1989, 498 p.
Nickels 1990 : A. Nickels, Essai sur le développement topographique de la nécropole protohistorique de Pézenas (Hérault), dans Gallia,
47, 1990, p. 1-27.
Peroni 1976 : R. Peroni et alii, Sulla cronologia dei «Campi de
Urne» della Linguadoca, dans Rivista di Scienze Preistoriche, 31, 1, 1976, p.
245-282.
Py 1972 : M. Py, Les disques perlés en bronze du Languedoc oriental, dans Rivista di Studi Liguri, 38, 1972, p. 27-61.
Py 1984 : M. Py, F. Py, P. Sauzet et C. Tendille, La Liquière, village
du Premier Age du fer en Languedoc oriental, dans Revue Archéologique
de Narbonnaise, sup. 11, Paris, 1984, 363 p.
Py 1985a : M. Py, Fouille sur le gisement de Tonnerre I (Mauguio,
Hérault) en 1976-1979, dans L’occupation des rivages de l’étang de Mau guio, Hérault, au Bronze final et au Premier Age du fer, II, sondages et sauvetages programmés (1976-1979), ARALO, Cahier n° 12, 1985, p. 49-120.
Py 1985b : M. Py, Les gisements lagunaires au Premier Age du fer,
dans L’occupation des rivages de l’étang de Mauguio, Hérault, au Bronze
final et au Premier Age du fer, III, synthèses et annexes, ARALO, Cahier n˚
13, 1985, p. 47-84.
Py 1990 : M. Py, Culture, économie et société protohistoriques dans
la région nîmoise, Collection de l’Ecole Française de Rome, 131, RomeParis, 1990, 2 vol.
Py 1993 : M. Py, Les Gaulois du Midi, de la fin de l’Age du bronze à
la conquête romaine, collection «La mémoire du temps», Hachette, Paris,
1993, 288 p., 51 fig.
Py 1994 : M. Py et D. Lebeaupin, Stratigraphie du Marduel, VI, Les
niveaux du Bronze final au milieu du Ve s. av. n. è. sur le Chantier Central,
ET
MICHEL PY
dans Documents d’Archéologie Méridionale, 17, 1994, p. 201-265.
Py 1995 : M. Py, Les Etrusques, les Grecs et la fondation de Lattes,
dans Sur les pas des Grecs en Occident, Hommages à André Nickels, Etudes
Massaliètes, 4, 1995, p. 261-276.
Ruiz Galvez 1993 : M. Ruiz Galvez, El Occidente de la Peninsula
Iberica a fines de la Edad del Bronce, dans Complutum, 4, 1993, p. 41-68.
Ruiz Zapatero 1983 : G. Ruiz Zapatero, Los Campos de Urnas del
Nordeste de la peninsule Iberica, Tesis, Universidad Complutense, 1983, 2
tomes, 1078 p., 293 fig.
Sandars 1957 : N. K. Sandars, Bronze Age cultures in France, Cambridge University Press, 1957.
Solier 1976-1978 : Y. Solier, La culture ibéro-languedocienne au
VIe/Ve s., dans Ampurias, 38-40, 1976-1978, p. 211-264.
Taffanel 1960 : O. et J. Taffanel, Deux tombes de chef à Mailhac,
Aude, dans Gallia, 18, 1960, p. 1-37.
Taffanel 1962 : O. et J. Taffanel, Deux tombes de cavalier du Premier Age du fer à Mailhac, Aude, dans Gallia, 20, 1962, p. 3-32.
Taffanel 1967 : O. et J. Taffanel, Les poteries grises du Cayla II à
Mailhac, Aude, dans Rivista di Studi Liguri, 33, 1967, p. 245-276.
Taffanel 1974 : O. et J. Taffanel, Fouilles de 1974 à Mailhac, Aude,
dans Bulletin de la Commission Archéologique de Narbonne, 36, 1974, p. 1927.
Taffanel 1992 : O. et J. Taffanel et G. Rancoule, Une amphore de
type phénicien-occidental à Mailhac, Aude, dans Archéologie en Languedoc,
1992, p. 47-50.
Tendille 1980 : C. Tendille, Mobiliers métalliques protohistoriques
de la région nîmoise : autres objets de parure et d’habillement, dans Docu ments d’Archéologie Méridionale, 3, 1980, p. 95-124.
Tendille 1985 : C. Tendille, Moules de fondeur en pierre et mobilier
métallique, dans L’occupation des rivages de l’étang de Mauguio, Hérault,
au Bronze final et au Premier Age du fer, III, synthèses et annexes, ARALO,
Cahier n˚ 13, 1985, p. 103-116.
Ugolini 1991 : D. Ugolini, Ch. Olive, G. Marchand et Ph. Columeau,
Béziers au Ve s. av. J.-C., étude d’un ensemble de mobilier représentatif et
essai de caractérisation du site, dans Documents d’Archéologie Méridiona le, 14, 1991, p. 141-203.
Ugolini 1997a : D. Ugolini, G. et P. Fédière, Le cratère corinthien de
La Prade, à Puisserguier (Hérault), dans Languedoc occidental protohisto rique, fouilles et recherches récentes, VIe-IVe s. av. J.-C., Publication de l’Université de Provence, Aix, 1997, p. 67-76.
Ugolini 1997b : D. Ugolini et M. Borély, Les oppida du bassin
audois côtier : questions de chronologie et de mobilier (VIe s. av. J.-C.),
dans Languedoc occidental protohistorique, fouilles et recherches récentes,
VIe-IVe s. av. J.-C., Publication de l’Université de Provence, Aix, 1997, p.
157-172.