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“Cet article propose une exploration du titre de Vénérable Maître dans la tradition maçonnique. En s’appuyant sur une analyse des traditions philosophiques et des symboles maçonniques, l’auteur offre une perspective sur la signification et le rôle de ce titre. L’article souligne également l’importance de la tradition pour comprendre en profondeur non seulement le titre de Vénérable Maître, mais aussi d’autres problématiques. L’auteur exprime son regret que la Franc-Maçonnerie puisse parfois négliger des bases traditionnelles, rendant difficile une analyse complète et une compréhension profonde. Cet article est une piste pour ceux qui cherchent, les maçons et toute personne intéressée par la richesse de la tradition maçonnique.” Le titre de Vénérable Maître 'Le monde des idées et le monde matériel de haut en bas à travers la métaphore d'un entonnoirs" Source anonyme Voici une présentation des principales hypothèses concernant les racines et la signification du titre de Vénérable Maître dans le contexte maçonnique, en particulier au sein du Rite Écossais Rectifié. En premier lieu ce titre présente un ancrage dans l’espace sacré (1), il a un lien avec l’occupation de la chaire de Salomon et la représentation de tous les membres de la loge. Il est aussi l’expression d’un idéal de l’office et de l’Ordre, dans une vision platonicienne de la dualité du monde matériel et du monde des idées. Comprendre le titre de Vénérable Maître implique de saisir un corps de représentation, une métaphore du corps physique, qui facilite la transition vers des concepts idéaux plus abstraits. En philosophie, l’idéalisme est la position platonicienne selon laquelle toute réalité se ramène à des déterminations de l’esprit, qu’il s’agisse d’idées, de représentations mentales ou de déterminations plus subjectives. En effet le titre de Vénérable Maître est intrinsèquement lié à l’espace sacré de la loge maçonnique en travaux rituéliques, un lieu symbolique à part où se déroulent les travaux. Au RER, le Vénérable Maître siège dans la chaire du Roi Salomon, ce qui lui confère un corps (2) de représentation unitaire de sagesse, de justice et d'autorité morale. En occupant cette position, le Vénérable Maître devient le représentant et le porte-parole de tous les membres de la loge, de leur unité, tout en symbolisant aussi l’Ordre et sa pérennité. Chaque officier, en travaux rituéliques, représente l’idéal (3) de son office, transcendant sa fonction matérielle pour toucher à l’essence parfaite de l’office et à sa dimension spirituelle. La philosophie platonicienne sous-jacente doit être évoquée pour illustrer que les offices ne sont pas de simples rôles (4) , mais des incarnations des idéaux maçonniques, faisant partie du monde des idées. La distinction entre le monde des idées et le monde matériel est fondamentale pour comprendre le sens profond du titre de Vénérable Maître. En travaux rituéliques, le Vénérable Maître, et par extension aussi chaque officier, sont une manifestation et une représentation symbolique de l’idéal de l’office qui transcendent le monde matériel (5). Les symboles et les offices maçonniques sont chargés de significations profondes, visant à élever les membres vers une compréhension transcendante de la vertu et de l’éthique de la charge (6), mais aussi du groupe idéal, que doit être la Loge en travaux rituéliques. Le titre de Vénérable Maître sert de rappel constant de l’idéal à poursuivre, renforçant l’engagement envers les valeurs et les enseignements de l’Ordre et de la Franc-Maçonnerie. Ces idées renseignent sur les racines et la structure de compréhension, riche et complexe, du titre de Vénérable Maître ainsi que sa portée. Elles donnent des pistes sur l'ampleur de son rôle symbolique, dans la pérennité des principes et des valeurs du Régime Écossais Rectifié et de la Franc-Maçonnerie. Enfin elles focalisent sur l’essence et l’ADN du Régime Écossais Rectifié, mais aussi, de toute la Franc-Maçonnerie en général, du moins dans son fondement originel philosophique. Si le titre de Vénérable Maître a persisté jusqu’à nos jours, c’est qu’il est le réceptacle d’un corpus de valeurs qui s’étend, semble-t-il, bien au-delà de ce qui est communément conscient, pour transcender (7) la fonction, la charge et l’office... (1) l’espace sacré est celui de la loge en travaux rituéliques, sacré vient de sacer en latin qui signifie, à part (2) le Vénérable Maître présente, en travaux rituéliques, un corps de représentation idéal, théorie des deux corps, corps physique et corps de représentation symbolique (3) idéal est un adjectif ou un nom qui désigne ce qui est parfait, théorique ou utopique (souvent les trois à la fois...). L’idéal de l’office est l’idée de sa perfection, de l’éthique et des vertus qui vont avec (4) le rituel mettant en scène un jeu de rôles dans le sens d’interactions entre acteurs du rituel. Cette approche présente deux niveaux d’analyse, du rôle matériel, mais aussi de l’idéal des valeurs qui sont les siennes. Le monde d’en haut et le monde d’en bas de Platon (5) pourrait être effectivement l’expression de "ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas" qui est une maxime qui établit le fait qu’il existe une harmonie entre le plan physique, (le plan mental) et le plan spirituel. Cette maxime signifie fondamentalement que tous les plans d’existence, sont connectés et correspondent. Elle est issue d’un texte alchimique connu sous le nom de Table d’Émeraude qui serait attribué à Hermès Trismégiste. La formule est sujette à d’innombrables interprétations. (6) par ordre de progression dans l’abstraction du matériel à l’idée, il y a la fonction, la charge et l’office. La fonction est une activité exercée par un élément vivant dans l'ensemble dont il fait partie. Toute fonction considérée sur le plan des responsabilités et des obligations qui s'y attachent, devient aussi une charge. Le mot office dépend du contexte, mais ajoute souvent une responsabilité juridique, morale, et une dimension cérémonielle. (7) dépasser les possibilités de la connaissance rationnelle et être d'un ordre supérieur. Eric de Trevarez